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17 août 2025
SITUATION TOUJOURS TENDUE AU BURKINA
Qui dirige le Burkina Faso? La confusion régnait à Ouaga samedi soir après une déclaration de l'armée ne reconnaissant pas la prise du pouvoir, la veille, par des militaires qui avaient annoncé avoir démis le chef de la junte, le lieutenant-colonel Damiba
Qui dirige le Burkina Faso? La confusion régnait à Ouagadougou samedi soir après une déclaration de l'armée ne reconnaissant pas la prise du pouvoir, la veille, par des militaires qui avaient annoncé avoir démis le chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Dans sa première réaction depuis vendredi soir, l'Etat-major général des Armées a reconnu traverser "une crise interne", mais indiqué que les "concertations" se poursuivaient.
"Quelques unités ont pris le contrôle de certaines artères de la ville de Ouagadougou, demandant une déclaration de départ du lieutenant-colonel Damiba", ajoute le communiqué qui précise que cette tension "ne représente pas la position de l'institution".
De leur côté les putschistes ont affirmé samedi après-midi dans une allocution télévisée que M. Damiba préparait une "contre-offensive" depuis "la base française de Kamboinsin", un camp militaire proche de Ouagadougou où des forces spéciales françaises forment leurs homologues burkinabè.
Le ministère des Affaires étrangères français a "démenti formellement toute implication dans les évènements en cours depuis hier au Burkina".
"Le camp où se trouvent nos forces françaises n'a jamais accueilli Paul-Henri Sandaogo Damiba, pas davantage que notre ambassade", a poursuivi Paris.
Pour l'heure, le sort et la localisation de M. Damiba restent inconnus.
En fin d'après-midi, deux institutions françaises ont été prises pour cible par des manifestants: un incendie s'est déclaré devant l'ambassade de France à Ouagadougou, a constaté un journaliste de l'AFP, et un autre devant l'Institut français à Bobo-Dioulasso, selon des témoins dans cette ville de l'ouest du pays.
A Paris, le Quai d'Orsay a immédiatement réagi, "condamnant les violences contre notre ambassade avec la plus grande fermeté" et ajoutant que "la sécurité de (ses) compatriotes" était sa "priorité".
Ces attaques "sont le fait de manifestants hostiles, manipulés par une campagne de désinformation à notre encontre", a déclaré sa porte-parole, Anne-Claire Legendre, en "appelant les parties prenantes à assurer la sécurité" des bâtiments diplomatiques.
Dans leur déclaration de samedi après-midi, signée du capitaine Ibrahim Traoré, autoproclamé nouveau chef de la junte vendredi soir, les putschistes ont mentionné leur "ferme volonté d'aller vers d'autres partenaires prêts à aider dans la lutte contre le terrorisme".
Vendredi, quelques heures avant le coup d'Etat, plusieurs centaines de personnes avaient manifesté dans la capitale pour réclamer le départ de M. Damiba, mais aussi la fin de la présence militaire française au Sahel et une coopération militaire avec la Russie.
L'influence de Moscou ne cesse de croître dans plusieurs pays d'Afrique francophone ces dernières années et il n'est pas rare de voir des drapeaux russes dans de telles manifestations.
Crainte d'affrontements
Après une nuit et une matinée calmes, la situation s'est de nouveau tendue dans Ouagadougou à la mi-journée, à la suite de tirs et des déploiements de militaires dans les rues laissant craindre des affrontements entre les partisans de M. Damiba et les nouveaux putschistes.
Les principaux axes de la ville étaient bloqués et des hélicoptères survolaient à faible altitude le centre-ville, selon un journaliste de l'AFP.
Vendredi soir, après une journée émaillée de tirs dans le quartier de la présidence à Ouagadougou, des soldats étaient intervenus à la télévision nationale pour annoncer qu'ils démettaient de ses fonctions M. Damiba.
Ils ont annoncé la fermeture des frontières, la suspension de la Constitution et la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée législative de transition. Un couvre-feu a également été mis en place de 21h00 à 05h00 (heure locale et GMT).
Le nouveau chef autoproclamé de la junte, le capitaine Traoré, était jusqu'à présent le chef de corps du Régiment d'artillerie de Kaya, dans le nord du pays, particulièrement touché par les attaques jihadistes.
Selon plusieurs sources sécuritaires, ce coup de force révèle de profonds désaccords au sein de l'armée, l'unité d'élite des "Cobras" déployée dans la lutte antijihadiste ayant reproché notamment à M. Damiba de ne pas mobiliser toutes les forces sur le terrain.
Condamnations internationales
La communauté internationale a de son côté condamné ce nouveau coup de force.
Samedi, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Gutteres, a "fermement" condamné "toute tentative de prise de pouvoir par la force des armes".
L'Union africaine (UA) a dénoncé un "changement anticonstitutionnel de gouvernement" et l'Union européenne (UE) estimé que le coup de force mettait "en danger les efforts engagés depuis plusieurs mois" pour la transition.
La diplomatie américaine a elle "exhorté les responsables à désamorcer la situation", disant "suivre la situation de près".
Dès vendredi soir, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) avait "condamné avec la plus grande fermeté" un coup de force jugé "inopportun au moment où des progrès ont été réalisés pour un retour à l'ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024".
Pour l'heure, les nouveaux putschistes n'ont pas indiqué s'ils comptaient respecter ce calendrier de transition.
M. Damiba était arrivé au pouvoir en janvier par un coup d'État qui avait renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, discrédité par la hausse des violences jihadistes.
Mais ces derniers mois, des attaques frappant des dizaines de civils et de soldats se sont multipliées dans le nord et l'est, où des villes sont désormais soumises à un blocus des jihadistes.
Depuis 2015, les attaques récurrentes de mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI) ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.
Avec les deux putschs au Mali en août 2020 et mai 2021 et celui en Guinée en septembre 2021, c'est le cinquième coup d'Etat en Afrique de l'Ouest depuis 2020.
par Jean Pierre Corréa
COURAGE POLITIQUE REQUIS
Concernant les accidents de la route, le mal réside dans nos capacités à tordre les règles des contrôles techniques à coups de billets, dans notre regard complaisant sur les garages de mécanos où l’on vend officiellement des pièces de voitures fausses
« La Lucidité est la Brûlure la plus proche du Soleil ». René Char.
Les cadavres s’amoncellent sur nos routes mortifères, des vies sont définitivement brisées, et pourtant les accidents de la route continuent d’ensanglanter les pages de nos journaux. Passées les émotions, les discours incantatoires sur la discipline routière, et parfois les condoléances télévisées du chef de l’Etat aux parents des victimes, quand vraiment là, y’a trop de morts, et que ça fait voyant, le Sénégal retombe dans la chronique quotidienne des accidents de la route mortels. Mais puisque nos vies ne valent pas tripette, les autorités de notre pays refusent de regarder les choses en face et d’évoquer, puis de prendre en charge les véritables questions auxquelles il convient d’urgence d’apporter des réponses fermes à une coupable faiblesse.
Les autorités concernées par ce drame national, réajustent chaque jour leurs œillères, afin de ne pas regarder dans quelles directions il est impératif de sévir. Le Directeur du CETUD lui-même était apparemment tranquille lorsqu’il déclara un jour que « plus de 90 pour cent des accidents incriminent le facteur humain la fatigue, l’indiscipline. C’est pourquoi l’Etat a mis en œuvre des projets dont le permis à points ». Sur ce point précis, il fait remarquer que beaucoup de documents de transport circulent au Sénégal. Par exemple il y a officiellement 996 000 permis de conduire qui ont été délivrés régulièrement par l’administration des transports routiers, alors qu’il y a plus de 3 millions de permis qui circulent dans le réseau. Ce qui fait qu’il y a près de deux millions de faux permis qui circulent au Sénégal.
Il y aurait donc un Sénégalais sur quatre qui aurait le permis de conduire, vrai ou faux, pour le moment, ce n’est pas la question, ce qui tendrait à dire qu’ils sont sensés posséder une voiture… Cela fait sourire. Mais avec plus de 2 000 000 de faux conducteurs, on s’étonne encore de convoquer le facteur humain. Mais la réponse est dans la question. Comment, par quel circuit de corruption adossé à un réseau d’influences, autant de faux documents ont-ils été délivrés ? Leurs détenteurs ipso facto ne connaissent rien au code de la route, ce qui nous offre à voir des charretiers emprunter l’autoroute à péage et se présenter tranquille à la file « Rapido ». Puisqu’il pense que c’est juste un chemin ! Comme au bled ! Autre cécité de nos autorités, qui est à la base même du problème, c’est le contrôle technique.
Tâchons d’évacuer la question avec une métaphore : S’il était fait dans les règles de l’art et sans pression de quelconque lobby, nos villes seraient-elles embouteillées ? Encore une fois, la réponse est dans la question. Prenons nos cars rapides. Ils sont souvent immatriculés « DK A », ce qui date leur existence aux années 70. Refaits, soudés de partout, soudures qui en fait provoquent plus de dégâts que le choc lui-même, il était convenu de renouveler ce parc antique par de nouveaux véhicules de transports en commun. C’était plus qu’un projet, c’est un programme, financé, piloté dans la douleur par le CETUD, mais qu’il est impossible de dérouler, parce que des lobbies veulent continuer à prospérer tranquillement dans le désordre actuel.
Vous avez dit « contrôle technique » ? Savez-vous quelle est l’activité commerciale la plus lucrative qui se déroule aux portes du CETUD à Hann ? C’est la location de « triangles d’avertissement » et d’extincteurs d’incendie. Au vu et au su de tous les agents qui sont habilités à délivrer le quitus, aux automobilistes. Vous les louez en rentrant au contrôle technique et vous le rendez en sortant ! Et le tour est joué, tant pis si un défaut de ces objets aura causé des morts ensuite.
L‘ordre empêche les Sénégalais de prospérer et cela n’arrange pas de réorganiser ce secteur aux milliers d’emplois informels… Mais silence… Ils peuvent continuer à tuer. Ils achètent des bidons de liquide-freins, dont ils savent que ces bidons ne contiennent que du « Savon de Marseille » pilé, et alors ? Ils disent à haute voix « Bissimillah » avant de démarrer, ils ont convoqué par là-même Dieu, leur plus efficace, selon eux, « garçon commissionnaire », ils ont en réassurance absolue, collée sur le pare-brise, la photo de leurs marabouts, si par extraordinaire ils devaient commettre un accident mortel, c’est que vraiment Dieu n’est pas dans un bon jour !
Les accidents de la route, ne sont en rien une fatalité mais résultent d’un ensemble de tares consubstantielles à notre culture rurbanisée d’une part et matérialiste d’autre part.
La France a su en 15 ans passer de 17 000 morts sur les routes chaque année à un peu moins de 3 000 ces dernières années. Cela s’est fait dans la douleur de la contrainte. Peut-il y avoir de développement et même de démocratie sans contrainte ? Tous savent où réside le mal. Mais sénégalaisement, on regarde ailleurs, là où le consensus suinte d’hypocrisie coupable.
Le mal réside dans nos capacités à tourner les lois, à tordre les règles des contrôles techniques à coups de billets dans les enveloppes, dans notre regard complaisant sur les garages de mécanos où l’on vend officiellement des pièces de voitures fausses. Notre mal réside dans cette évidence qu’il est interdit de punir, dans ces curieuses scènes où un conducteur mettra sa ceinture de sécurité non pas pour se protéger d’un choc, mais du racket d’un policier.
De quoi parle-t-on ? De sanctionner les contrevenants. Bonne intention, sauf que vous devriez surtout sanctionner ceux qui ont autorisé ces épaves criminogènes à rouler.
Il faut autre chose que des condoléances pour redresser ces faits tordus qui amochent notre quotidien et le pare de tant de bêtises. Il faut de la poigne et pour cela il faudrait que les corps qui sont chargés de faire respecter nos lois soient eux-mêmes respectables.
Cela dit, des infrastructures ont été réalisées, mais cela prouve juste que l’on ne peut parler des Infrastructures sans mettre à niveau la superstructure, l’éducation, la réflexion, la citoyenneté, le civisme et la probité. Mais rien ne sera possible sans la lucidité nécessaire pour le pouvoir, de devoir s’attaquer au tréfonds de notre ADN et de nos habitudes qui a pour nom : corruption. Le permis à points est la dernière histoire drôle. Comment ôter des points sur un faux permis ? Pliés en quatre de rire, nous attendons la réponse.
Ce ne sont pas des condoléances, monsieur le président, que nous voulons recevoir, même si c’est très gentil de votre part. Nous voulons un grand coup de balai. Et tout le monde sait bien que pour bien nettoyer un escalier il faut aller de haut en bas.
LA FRANCOPHONIE N'EST PAS POUR L'HÉGÉMONIE DE LA LANGUE FRANÇAISE
Selon la SG de la Francophonie Louise Mushikiwabo, l’adhésion de pays francophones comme le Togo et le Gabon au Commonwealth doit plutôt être vue comme une opportunité et non une menace à l’espace francophone
La Secrétaire générale de la Francophonie Louise mushikiwabo est candidate à sa propre succession à la tête de l’organisation qu’elle dirige depuis 2019. En visite dans les studios de la VOA à Washington, l’ancienne chef de la diplomatie rwandaise promet de poursuivre les réformes engagées pour reformer et moderniser cette organisation. Le 18e sommet de la francophonie est prévue fin novembre en Tunisie.
Au micro d’Abdourahmane Dia, Louise Mushikiwabo a dit que l’adhésion de pays francophones comme le Togo et le Gabon au Commonwealth doit plutôt être vue comme une opportunité et non une menace à l’espace francophone.
VIDEO
PAUL-HENRI DAMIBA SOUS PROTECTION FRANÇAISE ?
Fanny Noaro-Kabré, correspondante de TV5 Monde à Ouagadougou, et Ousmane NDiaye, rédacteur en chef Afrique, analysent le putsch au Burkina Faso et la situation du lieutenant-colonel Damiba
Fanny Noaro-Kabré, correspondante de TV5 Monde à Ouagadougou, et Ousmane NDiaye, rédacteur en chef Afrique, analysent le putsch au Burkina Faso et la situation du lieutenant-colonel Damiba.
OUAGADOUGOU REPLONGE DANS LA CONFUSION
Il semblerait que des militaires restés fidèles au lieutenant-colonel Damiba veulent effectuer une descente sur la capitale. Sur des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, des habitants fuyaient les rues pour rejoindre leurs domiciles
Après une nuit d'accalmie apparente, la confusion règne à nouveau au Burkina Faso, au lendemain d'un putsch qui a "démis de ses fonctions" le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Des forces de sécurité lourdement armées se sont déployées samedi dans la mi-journée dans le centre de Ouagadougou et dans plusieurs endroits stratégiques de la capitale burkinabè et certaines artères ont été barrées.
Des témoins affirment avoir aperçu des troupes déployées vers la télévision nationale, où des barrières ont été posées sur les voies. C'est aussi le cas dans le quartier Ouaga2000, qui abrite le palais présidentiel de Kossyam.
Les commerçants du grand marché ont fermé boutique et le grand rond-point des Nations unies est complètement vide.
La veille, des militaires ont annoncé à la télévision nationale que c'est désormais le capitaine Ibrahim Traoré, 34 ans, qui dirigera la junte. Mais il semblerait que des militaires restés fidèles au président Paul-Henri Sandaogo Damiba veulent effectuer une descente sur la capitale.
Sur des vidéos partagées à travers les réseaux sociaux, des habitants de Ouagadougou fuyaient les rues pour rejoindre leurs domiciles, craignant un affrontement entre militaires.
COUP D'ÉTAT AU BURKINA, LES RAISONS DE LA COLÈRE DES MILITAIRES
Certains militaires reprochent à Paul-Henri Sandaogo Damiba d'avoir favorisé ses promotionnaires du Prytanée militaire du Kadiogo en leur offrant notamment des postes clefs dans l'administration. Le retour de Blaise Compaoré a également été très mal vécu
L’histoire se répète au Burkina Faso. Le pays a été secoué vendredi 30 septembre par un second coup d’État en l’espace de huit mois. Après une journée d’incertitude à Ouagadougou, une quinzaine de soldats ont annoncé hier soir sur le plateau de la radiotélévision nationale que le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba était démis de ses fonctions de président de la transition. Depuis plusieurs semaines maintenant, les motifs de mécontentement s'accumulent au sein de l'armée.
D'abord, il y a l'insécurité qui perdure. L'attaque d'un convoi à Gaskindé, dans le Soum, la semaine passée, a porté un coup au moral des troupes. Les soldats du rang se sentent trahis, explique une source proche de l'armée. Alors que Paul-Henri Sandaogo Damiba était reconnu comme un soldat de terrain compétent, en l’espace de huit mois au pouvoir, il ne sera pas parvenu à stopper les attaques jihadistes. Celles-ci n'ont pas diminué ces derniers mois dans le nord et l’est du pays. Et ce malgré le processus de dialogue que l'homme fort du pays avait tenté d'initier avec certains groupes armés, tout en intensifiant en parallèle les actions offensives de l’armée. Les victoires tant promises tardent à arriver, le matériel et l'équipement manquent.
Révélateur de cette impuissance à juguler la menace terroriste, le lieutenant-colonel Damiba avait limogé le 13 septembre dernier son ministre de la Défense et choisi d’assumer lui-même ses fonctions.
RETOUR AU CALME À OUAGADOUGOU, LE CAPITAINE IBRAHIM TRAORÉ AUX COMMANDES
Le nouveau chef de la junte, le capitaine Traoré, était jusqu'à présent le chef de corps du Régiment d'artillerie de Kaya, dans le nord du pays, particulièrement touché par les attaques jihadistes
Le capitaine Ibrahim Traoré, 34 ans, était jusqu'ici le chef de corps du Régiment d'artillerie de Kaya, dans le nord.
Le calme était revenu samedi matin dans les rues de la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou, au lendemain d'une crise entre l'armée et la junte au pouvoir qui a débouché dans la soirée sur un coup d'Etat et un changement d'homme fort à la tête du pays.
Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même arrivé au pouvoir en janvier par un putsch, a été démis de ses fonctions par des militaires et remplacé à la tête de la junte par Ibrahim Traoré, un jeune capitaine de 34 ans.
La circulation reprenait samedi matin sur les principaux axes de Ouagadougou, bloqués vendredi par des militaires, après une nuit calme, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Un important dispositif sécuritaire entourait toutefois toujours la télévision nationale avec plusieurs pickups et blindés et de nombreux militaires à pied ou à motos.
Les principaux axes de la capitale, bloqués vendredi par une forte présence militaire, étaient libérés et les stations-services fermées la veille rouvraient.
Une présence plus légère était déployée devant les camps militaires et sur la place de la Nation, en centre-ville.
Les commerces ouvraient également petit à petit tout comme certaines boutiques du grand marché de Ouagadougou.
Vendredi soir, après une journée émaillée de tirs dans le quartier de la présidence à Ouagadougou, une quinzaine de soldats en treillis et pour certains encagoulés ont pris la parole, peu avant 20H00 (GMT et locale) sur le plateau de la radiotélévision nationale.
Ils ont démis de ses fonctions le colonel Damiba - dont le sort restait inconnu samedi matin - et annoncé la fermeture des frontières terrestres et aériennes ainsi que la suspension de la Constitution et la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée législative de transition.
Un couvre-feu de 21H00 à 05H00 a également été mis en place.
Les militaires invoquent "la dégradation continue de la situation sécuritaire" dans le pays.
Le nouveau chef de la junte, le capitaine Traoré, était jusqu'à présent le chef de corps du Régiment d'artillerie de Kaya, dans le nord du pays, particulièrement touché par les attaques jihadistes.
Le colonel Damiba était arrivé au pouvoir en janvier par un coup d'Etat, pour renverser le président élu Roch Marc Christian Kaboré, déjà impopulaire face à la hausse des violences.
Avec les deux putschs au Mali et celui en Guinée, c'est le cinquième coup d'Etat en Afrique de l'Ouest depuis 2020.
par Jean-Baptiste Placca
UNE PLAIE BÉANTE AU COEUR DE L'AFRIQUE DE L'OUEST
Au contact des délices du pouvoir, les plus belles intentions des putschistes s'évaporent parfois si vite que l'on ne peut que consentir à leurs concitoyens la faveur de les laisser juger les nouveaux putschistes à leurs seuls actes
RFI : Neuf mois après son coup d’État contre Roch Marc Christian Kaboré, le lieutenant-colonel Damiba a donc été, à son tour, renversé par ses propres camarades. Ce que l’on présentait, hier en début de journée, comme une simple revendication de primes non versées s’est avéré être un nouveau coup d’État. Que dire de ces putschs à répétition, dans un pays dont la situation sécuritaire ne cesse, par ailleurs, de se dégrader ?
Ce qu’il y a de prodigieux dans les proclamations de coup d’État, c’est qu’elles sont attrayantes à souhait, suffisamment pour que chacun y trouve de quoi apaiser ses éventuelles frustrations. Les nouveaux putschistes étaient manifestement excédés par le peu de cas que faisait Sandaogo Damiba des questions sécuritaires, qui sont pourtant l'excuse à peine acceptable à son coup putsch. À l’évidence, ses amis, les nouveaux putschistes, acceptaient mal ce qu’ils qualifient de « restauration au forceps d’un ordre ancien », entendez : Blaise Compaoré, à qui il a concédé des amabilités, « au mépris de la justice », insistent ses tombeurs.
Ces griefs rejoignent la multitude d’autres qui se relayaient, ces derniers temps dans l’opinion. Oserait-on pour autant suspecter les nouveaux putschistes d’avoir conçu ces déclarations pour se rallier, à bon compte, une opinion déjà agacée par bien des postures du président Damiba ?
Il faut donc féliciter le capitaine Ibrahima Traoré !
Avant de lui jeter des fleurs, attendons d’apprécier si, face aux privilèges du pouvoir, il sait rester fidèle à ce qu’il proclame. C’est le capitaine d’aviation Jerry Rawlings qui affirmait, peu avant son arrivée à la tête du Ghana, être expert dans ce que c’est que d’aller se coucher le ventre vide. Nombre de militaires, dans les armées africaines, tirent, en effet, le diable par la queue.
Au contact des délices du pouvoir, leurs plus belles intentions peuvent vite s’évaporer. La preuve : il a fallu très peu de temps au président Damiba pour oublier ses vibrants engagements de janvier dernier. Rien ne nous autorise donc, à l’instant présent, à penser que ceux-ci, aujourd’hui, resteront davantage en cohérence avec leur proclamation que ceux-là, hier. Soixante ans de coups d’État, en Afrique, n’auront qu’une succession de fausses promesses, parfois de trahisons éhontées.
Le produit intérieur brut réel (PIB) corrigé des variations saisonnières (CVS) a enregistré une hausse de 1, 6 % au deuxième trimestre de 2022 comparativement à son niveau du trimestre précédent
Dakar, 30 sept (APS) – Le produit intérieur brut réel (PIB) corrigé des variations saisonnières (CVS) a enregistré une hausse de 1, 6 % au deuxième trimestre de 2022 comparativement à son niveau du trimestre précédent, a indiqué l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).
"Au deuxième trimestre de l’année 2022, le Produit intérieur brut (PIB) réel, corrigé des variations saisonnières (CVS), a progressé de 1,6%, par rapport au trimestre précédent", a notamment fait savoir la structure dans une note consacrée à l’évolution du PIB trimestriel.
Le document rendu public le même jour souligne que ce résultat est en lien avec l’accroissement des valeurs ajoutées des secteurs primaire (1,3%), secondaire (0,7%) et tertiaire (0,6%).
Par rapport à la même période de l’année 2021, le PIB réel du deuxième trimestre de 2022 est ressorti en hausse de 2,9%, a relevé le rapport.
L’ANSD y fait état d’un accroissement des exportations de biens et services (21 %), de la formation brute de capital fixe (10, 1 %) et de la consommation finale (0, 5 %) dans le sillage d’un regain d’activité économique au deuxième trimestre 2022 par rapport à la même période de l’année précédente.
Par ailleurs, les taxes nettes de subventions sur les produits se sont bonifiées de 8, 7%, alors que le PIB nominal a été estimé à 3950 milliards de francs Cfa au deuxième trimestre 2022, a signalé le rapport.
CLASSEMENT DES MEILLEURS CHEFS D'ENTREPRISE, ANTA BABACAR DANS LE TOP 3
La 9e édition du classement Choiseul 100 Africa vient de désigner notre compatriote Anta Babacar Ngom Diack, dans le trio des meilleurs chefs d’entreprise de moins de 40 ans en Afrique et 1ère de l’espace Cedeao
La 9e édition du classement Choiseul 100 Africa vient de désigner notre compatriote Anta Babacar Ngom DIACK, dans le trio des meilleurs chefs d’entreprise de moins de 40 ans en Afrique et 1ère de l’espace Cedeao.
C’est une bllee nouvelle pour le paysage entrepreneurial sénégalais. En effet, notre compatriote Anta Babacar Ngom Diack a été classée 3ème au classement prestigieux du top 100 des meilleurs chef d’entreprise de moins de 40 ans en Afrique. Mieux, elle est sortie 1ère du classement dans l’espace Cedeao. Anta Babacar Ngom Diack est reconnue comme faisant partie du cercle de ces jeunes chefs d’entreprise à succès au Sénégal et plus globalement en Afrique.
Mme Diack est primée pour l’impulsion qu’elle a insufflé à la Sédima, engageant sa transformation à travers un double processus de renforcement de ses capacités de production mais surtout d’expansion et de diversification de ses activités. Réalisations qui lui avaient valu de remporter le Prix de l’Entrepreneur Business Awards lors du forum économique Afrique France à Bamako en 2017, d’être élue lauréate du prix de Young Ceo of the Year de l’Africa Ceo forum en 2017.
La capitaine d’entreprise a aussi l’ambition d’étendre, géographiquement, les tentacules du Groupe dans d’autres marchés du continent Africain pour «démocratiser la consommation de viande de volaille aux populations africaines en fournissant des intrants avicoles à moindre coût.» Mme Diack souhaite, dans l’avenir, installer la Sédima dans le giron fermé des 5 plus grandes entreprises agroalimentaires de l’Afrique.
Choiseul 100 Africa est une étude annuelle réalisée indépendamment par l’Institut Choiseul. Il identifie et classe les jeunes leaders africains de 40 ans et moins, qui joueront un rôle majeur dans le développement économique du continent dans un avenir proche. Pour classer les profils sélectionnés, plusieurs critères pondérés ont été pris en compte tels que : l’image et la réputation, les antécédents et les compétences, le pouvoir et la fonction, l’influence et les réseaux, le potentiel et le leadership.