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20 août 2025
RECIT D'UN VOYAGE DE CALVAIRE
Le symbole du surnombre est aujourd’hui dans les transports publics terrestres. A l’occasion du 20e anniversaire du naufrage du Joola, Bés bi monte à bord du bus Tata de ligne 62. Récit d’un voyage de galère de Rufisque au centre-ville.
Le symbole du surnombre est aujourd’hui dans les transports publics terrestres. A l’occasion du 20e anniversaire du naufrage du Joola, Bés bi monte à bord du bus Tata de ligne 62. Récit d’un voyage de galère de Rufisque au centre-ville.
Il est midi passé de 35 minutes lorsque nous montons à bord, à l’arrêt de Keur Mbaye Fall. L’arrêt grouille de monde. Chacun attend avec impatience l’arrivée de son bus. L’attente peut être parfois longue. Pourtant, à cet arrêt, il n’y a même pas d’abris ou de bancs publics où s’asseoir pour se protéger du chaud soleil. Certains clients se réfugient aux abords du mur de la gendarmerie qui jouxte l’arrêt, en quête d’ombre.
À cet endroit cohabitent arrêt de transport en commun et un marché très animé, avec une pollution sonore d’enfer portée par les radios de la bande Fm. L’odeur des légumes, du poisson frais et du poisson séché embaume tout le décor. A côté des senteurs de poivre, de piment, d’ail, entre autres condiments qui chatouillent les narines. Au moment où les apprentis des « Cars rapides » et « Cars Ndiaga-Ndiaye » hèlent, par des cris stridents, les clients qui se regroupent çà et là, les véhicules les plus sollicités restent les bus Tata.
À l’image de la ligne 62. Dès que le 62 se pointe, c’est la ruée. Parmi cette foule de passagers en attente, chacun veut monter en premier. Une longue queue se forme aux alentours du véhicule, causant un début de bousculade. Mais, ils finissent tous par prendre place à bord. Le bus est plein à craquer. Ceux qui sont assis voyagent en toute quiétude. Certains tombent même dans les bras de Morphée et somnolent. Pendant que les uns bouquinent, les autres, écouteurs à l’oreille, dégustent de la bonne musique ou écoutent la radio. Ce, alors que les hauts parleurs du bus distillent une musique mise à fond par le chauffeur. Par contre, pour les passagers qui sont restés débout, c’est le début de la galère pour ce long trajet qui, du fait des embouteillages interminables de Dakar, peut durer des heures.
« Vous ne retenez jamais les leçons du passé »
Dans cet environnement difficile, les clients sont à fleur de peau et s’échauffent pour une petite poussette, un piétinement involontaire, etc. « Monsieur, regardez où vous mettez les pieds, vous me faites mal », peste ainsi d’un ton sévère, accompagné d’un « chiiip », une jeune fille de petite taille, crâne rasé et visage rempli de boutons. Le jeune homme, habillé d’un jean bleu, assorti d’un maillot blanc, non content de l’attitude de la fille, de rétorquer : « Vous êtes incorrecte, pourquoi vous me parlez ainsi ? Est-ce que je l’ai fait exprès ? Impoli, ‘ak sa niaway’ (moche) ». Un concert de rires s’élève dans le bus. « ’Ma dakk sa ndéye’ (ta mère est plus moche) », réplique-t-elle en sautillant, ouvrant gros les yeux.
Après ce brouhaha de quelques minutes, le calme revient. Arrivé à hauteur de Keur Massar, un monde fou qui attendait ce bus se bouscule et fait le forcing pour monter. Le receveur somme les clients de bouger pour faire de la place à ceux qui viennent de monter. « S’il vous plaît, il y a de la place au milieu bouger un peu, vous êtes méchants… », dit-il. Comme un concert de casseroles, les clients, dans une colère noire, ripostent : « Nous ne sommes pas des animaux, ni des prisonniers de Rebeuss. Le bus est plein, avec cette chaleur suffocante et les bouchons, ayez un peu de pitié et de respect. Les surcharges doivent être bannies dans ce pays ».
Le visage dégoulinant de sueur, un mouchoir rouge à la main, un homme renchérit : « Boy boulniou fonto’, tu es assis confortablement dans ta cage à perroquet et tu veux nous entasser comme des poissons pourris ». Il s’en suit des échanges de propos aigres et doux entre les clients, le receveur et même le chauffeur. Au bout d’un moment, le calme revient encore. Après un passage par l’autoroute, nous arrivons à hauteur du marché Hlm. Une dame, la cinquantaine dépassée, relance les débats. « Ce sont les receveurs et les chauffeurs qui sont la cause de ces conflits avec les clients dans les bus. Car, ils surchargent les bus et, de ce fait, on est au bord de l’étouffement. Vous ne retenez jamais les leçons du passé. N’oublions pas que c’est dans ce pays qu’il y a eu la tragédie du Joola », rappelle-t-elle. « Inconscients, tous coupables », renchérit un groupe de jeune habillés tous en maillot vert. On descend à l’arrêt. Mais ce ne sera pas l’arrêt de ces comportements dangereux.
PAR Francis Akindès
QUAND L'AFRIQUE RÉCLAME LE DROIT AU POPULSIME
Polariser l’attention sur l’ancien colon européen mobilise tellement qu’il se trouve des Maliens pour aller en pèlerinage à Moscou ! Et des taxis dans les rues d’Abidjan pour afficher le portrait de Poutine
La mort de Mikhaïl Gorbatchev est venue nous rappeler à quel point le monde et le rapport des forces ont changé ces trente dernières années. Cette figure politique qui a marqué la fin de l’Union soviétique divise plus que jamais.
Certains l’adulent pour avoir marqué une bascule historique, la fin de la guerre froide. D’autres, en Russie, lui reprochent d’avoir fait perdre sa grandeur au pays. Une puissance que cherche à restaurer l’ancien agent du KGB Vladimir Poutine, avec une offre politique qui semble figurer, vue d’Afrique, une alternative au modèle occidental.
Pèlerinage à Moscou
Que le continent cherche une alternative à l’Occident n’a rien de problématique en soi, à condition qu’il cultive sa propre vision et qu’il ait le courage d’admettre et surtout de soigner ses propres fragilités. Polariser l’attention sur l’autre, l’ancien colon européen maintenant en difficulté avec la Russie, mobilise tellement qu’il se trouve des Maliens pour aller en pèlerinage à Moscou ! Et des taxis dans les rues d’Abidjan pour afficher le portrait de Poutine, comme s’il s’agissait de prendre une revanche imaginaire sur l’ancien colonisateur…
De son côté, la France rend à l’Afrique des objets d’art pillés pendant la colonisation, monte une commission paritaire d’historiens – annoncée lors du voyage d’Emmanuel Macron en Algérie –, va certainement en monter d’autres ailleurs, comme si ces gestes pouvaient tenir lieu de reformatage d’une relation France-Afrique que chaque président français prétend « refonder », sans que les fondations ne bougent vraiment.
La plupart des pays « partenaires », « traditionnels » comme « émergents », organisent sommets et quantité de forums, où les dirigeants africains se rendent la main tendue, offrant, pour certains, un spectacle désolant. Dans ces espaces où rien ne se passe, le Japon critique, comme lors de la dernière Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad), l’endettement des pays africains auprès de la Chine.
Autrement dit, les grands se parlent entre eux, par Africains interposés. Que faut-il en retenir ? Il est possible d’accéder à des financements auprès de bailleurs de fonds prêts à fermer les yeux sur la corruption. Ce sont finalement eux qui décident quoi faire de l’Afrique, alors que les Africains n’ont guère une nette conscience de quoi faire d’eux.
Revanche sur l’Occident
La perception dominante en Afrique francophone est celle-ci : des gens que nous avions cru vaincus, les Russes et les Chinois, sont en train de prendre leur revanche sur l’Occident, de renverser l’ordre établi et l’horizon quasi mystique et indépassable du néolibéralisme.
ON ÉTAIT TOUS CENSÉS PRENDRE LE BATEAU AVEC MES FRÈRES ET SŒURS
Très engagé dans le combat des familles des victimes du Joola, Samsidine Aïdara, fait penser à Nassardine Aïdara, celui qui avait perdu quatre de ses enfants dans le naufrage le Joola et membre du Comité pour l’érection du Mémorial-Musée.
Très engagé dans le combat des familles des victimes du Joola, Samsidine Aïdara, fait penser à Nassardine Aïdara, celui qui avait perdu quatre de ses enfants dans le naufrage le Joola et membre du Comité pour l’érection du Mémorial-Musée. Naturel, puisque c’est son fils. Cadre à Expresso, il a décidé de prendre la relève pour continuer le combat de son père et de ces milliers de victimes qui n’ont toujours pas eu gain de cause dans cette affaire, qui n’a que trop duré et qui risque d’être impunie.
Racontez- nous votre parcours scolaire et professionnel
Je suis Samsidine Aïdara, membre du Comité d’initiative pour l’érection du Musée-Mémorial le Joola. J’ai eu un baccalauréat S2, avant d’aller à l’université Gaston Berger de Saint-Louis où je faisais la filière Maths appliquées sciences sociales. Une fois revenu à Dakar, j’ai suivi une formation à l’Institut supérieur d’informatique. Une double formation, une en réseau Télécoms et une autre en génie-logiciel, avant d’intégrer le cycle d’ingénieur en technique informatique. Actuellement, je suis ingénieur de données à Expresso Sénégal.
Qui avez-vous perdu dans le naufrage du Bateau le Joola ?
J’ai perdu mes quatre frères et sœurs dans le bateau le Joola (Papi, Aliou Bachir et Fatou). C’était difficile mais surtout bizarre, parce que je perdais du jour au lendemain mes compagnons de jeu ; et c’est eux que je connaissais. Je perdais mes inspirations. J’avais 7 ans à l’époque. Et c’était à la suite de vacances merveilleuses à Ziguinchor, où ils m’ont vraiment traité comme un prince. Et d’un coup, je n’avais plus personne avec qui jouait au football ou tout simplement faire mes caprices. C’était très dur. A la base, on était tous censés prendre le bateau avec mes frères et sœurs. Il y avait ma mère, ma grand-mère et ma tante et moi-même. Mais au dernier moment, ma grand-mère a eu des superstitions qui nous ont un peu sauvés. Elle avait dit qu’une même famille ne devait pas voyager en entier, par le même moyen de transport. Donc, on a finalement fait deux groupes, l’un par le bateau et l’autre par la route.
Comment avez-vous vécu cette période ?
A Ziguinchor, il y avait une ambiance très lourde. Cela se voyait tout de suite qu’il se passait quelque chose. Nous, les enfants, on ne nous avait rien dit clairement, mais au vu du comportement des plus grands, c’était évident. Et j’ai compris en écoutant les gens parler et en voyant leurs réactions. On nous avait emmené dans une maison voisine et presque tous les enfants du quartier étaient regroupés là-bas. On discutait entre nous, et certains étaient plus âgés. Moi je suis sorti et je suis allé au Port où je suis resté presque toute la journée avant de revenir. Mais, pour moi, le naufrage du Joola était à dissocier avec la perte de mes frères, que ce n’était pas nécessaire de s’inquiéter outre-mesure.
Qu’est-ce qui vous lie à Nassardine Aïdara, ancien coordonnateur du comité d’initiative pour l’érection du Mémorial-Musée Le Joola ?
Nassardine Aïdara, c’est mon père. C’est à ses contacts que j’ai intégré le comité parce que c’était logique pour moi. Je le voyais pendant des années, très actif dans ce combat. Il se faisait vieux et c’était à mon tour de commencer à m’impliquer dans ce combat. Cela fait maintenant cinq, voire 6 ans que j’ai intégré le comité avec beaucoup d’autres orphelins parce qu’il y avait une volonté de rajeunissement de ce comité-là.
Pourquoi avez-vous senti la nécessité d’intégrer le comité pour la défense des familles des victimes ?
Il y’avait une volonté de prendre la relève, car nos parents se sont battus pendant toutes ces années, et il fallait montrer également que le combat ne s’arrêtait pas avec eux, qu’il allait continuer et qu’il y a une nouvelle génération pour prendre la relève. Les gens qui étaient des enfants à l’époque et qui n’avaient jamais eu droit à la lumière sur cette affaire du Joola, même en étant grands, ils n’ont pas oublié, car c’est quelque chose qui te marque durant toute ton existence. Donc, c’était naturel pour moi d’intégrer le comité.
Où en êtes-vous avec ce combat ?
Depuis lors, on s’est battus sur tous les plans et sur les cinq points de la plateforme revendicative des familles des victimes, à savoir la construction d’un Mémorial-Musée à Dakar sur la Corniche-Ouest. A ce propos, il y a quelques avancées, notamment la construction de ce mémorial à Ziguinchor qu’on applaudit, malheureusement ce n’est toujours pas terminé et on a aucune idée de ce qui est en train d’être fait là-bas, car on nous a écartés de ce dossier-là. Il y a la prise en charge des orphelins du Joola et je tiens à préciser « orphelins » et non pupilles, parce que ceux qui ont été reconnus comme pupilles, c’est juste une minorité et tous ont perdu des parents. Donc, tous ont droit à une prise en charge correcte et ce qui leur ai dû doit leur être donné. Il y a la question du renflouement et de la justice qui n’ont connu absolument aucune avancée. Et cela est dû à une forte volonté politique de faire oublier tout ce qui a trait au Joola, ce que nous déplorons très fortement. Il y a aussi que le 26 septembre doit être pour nous, une journée nationale du souvenir. On ne cesse de le répéter depuis lors et on ne comprend vraiment pas, parce que c’est une demande qui n’implique pas de faire de cette journée, une journée chômée et payée, mais juste une journée inscrite sur le calendrier national, pour que tout le monde puisse se souvenir du Joola. Et cela, ce n’est pas compliqué et cela ne coûte absolument rien du tout. Il suffit juste de voter cette loi et de dire aux Sénégalais : n’oublions pas notre histoire, n’oublions pas le Joola et plus jamais çà.
NON GUY ! LE CONCOURS DE L’ENA EST TRANSPARENT, CRÉDIBLE ET N’EST PAS CLIENTÉLISTE
Le 25 septembre 2022, sur sa page Facebook, le Député-activiste honorable Guy Marius Sagna a fait une publication dont la teneur du titre suit : « savez-vous que le concours de l’Ecole nationale d’Administration (ENA) n’est pas transparent...
Le 25 septembre 2022, sur sa page Facebook, le Député-activiste honorable Guy Marius Sagna a fait une publication dont la teneur du titre suit : « savez-vous que le concours de l’Ecole nationale d’Administration (ENA) n’est pas transparent, n’est pas crédible et est devenu clientéliste ? ».
Dépité par les arguments soulevés par le Député, il est de notre devoir de faire quelques précisions pour éclairer la lanterne de l’opinion publique (abstraction faite des commentaires sur la décision de justice qui sera un exercice de commentaire d’arrêt)
Sur la supposée absence de TRANSPARENCE, il convient de souligner que le concours d’entrée à l’ENA est organisé et encadré par des règles strictes. La transparence est de rigueur tout au long du processus, de l’ouverture du concours à la proclamation des résultats définitifs.
D’abord, l’ENA est régie par un décret (décret n° 2011-1704 du 6 octobre 2011 portant création de l’Ecole nationale d’Administration) et fixant ses règles d’organisation et de fonctionnement). L’ouverture ainsi que les programmes du concours sont annoncés par arrêtés pris par le Premier Ministre (ou le Ministre, Secrétaire général du Gouvernement, lorsque le poste de Premier Ministre était supprimé). Lesdits Arrêtés sont publiés au journal officiel et font l’objet d’une large diffusion par le canal du site officiel de l’ENA (www.ena.sn) et des réseaux sociaux. Les informations relatives au calendrier des différentes épreuves, au nombre de places à pourvoir et aux programmes sur lesquels les candidats seront évalués y sont clairement mentionnées, dès l’annonce de l’ouverture du concours. Ainsi, avec l’existence des textes susmentionnés, nul ne peut invoquer une asymétrie de l’information. Le principe d’égal accès à l’information n’est-il pas respecté ?
Ensuite, dans le déroulement du concours, le principe d’égalité de traitement des candidats est mis en avant lors des épreuves d’admissibilité. Tous les candidats, placés dans la même situation (direct ou professionnel), sont mis au même niveau d’égalité. Le concours se déroule aux mêmes jours et heures. Les épreuves, sous enveloppes fermées, sont dépliées publiquement et distribuées aux candidats. Les copies sont remises aux correcteurs sous anonymat. Le correcteur ne peut avoir aucune information relative au candidat. Les notes sont attribuées en considération de la qualité de l’argumentaire du candidat et non de sa personne. A la proclamation des résultats des épreuves d’admissibilité, ne sont admissibles que les candidats ayant obtenu une moyenne supérieure ou égale à dix sur vingt (10/20) et un procès-verbal signé par les membres du jury du concours est dressé à cet effet.
Aux épreuves d’admission définitive, avant l’entretien avec le jury, les candidats du cycle A sont soumis aux épreuves de rédaction d’une note de synthèse. Dans cette phase, la procédure est la même que celle suivie durant les épreuves d’admissibilité. Aux épreuves orales, à la fin de l’entretien avec chaque candidat, de façon contradictoire, le jury délibère, séance tenante, et lui attribue une note.
Enfin, à la proclamation des résultats définitives du concours, il est fait une synthèse des moyennes obtenues aux épreuves d’admissibilité et d’admission. En fonction du nombre de places à pourvoir, sont déclarés admis les candidats ayant obtenu les meilleures moyennes. Là également, un procès-verbal signé par tous les membres du jury est dressé, publié et partagé.
Au regard du processus retracé ci-dessus, il y’a un effort de transparence qui est fait. Quand bien même, il serait tenté de la remettre en cause, la crédibilité attachée au concours permettra de conforter cette exigence de transparence recherchée.
Sur les accusations d’incrédibilité, quelques précisions s’avèrent nécessaires, pour les battre en brèche. En effet, les épreuves d’admissibilité du concours de l’ENA, hormis celles relatives aux test psychotechniques, ne relèvent pas des sciences exactes. Elles portent sur les sciences sociales (Droit, Science politique, Economie, etc.). A priori, aucun candidat ne peut avoir la certitude d’avoir bien posé et répondu aux véritables problématiques. A l’entretien, le jury du concours de l’ENA, nommé par arrêté du Premier Ministre, a une composition hétérogène. En effet, ses membres sont composés, entre autres, de professionnels des 7 sections (Administration générale, Diplomatie, Enquêtes économiques, Impôts et Domaines, Travail et Sécurité sociale, Trésor et Douanes), de professeurs des universités, d’un Inspecteur général d’Etat, d’un psychologue… Lors des épreuves orales, en sus d’une évaluation objective des connaissances du candidat, il y a un test de personnalité. L’entretien avec le jury prend en compte des facteurs subjectives liées à la moralité, la probité, la psychologie et le comportement du candidat. A l’image de l’entretien d’embauche dans le privé, l’employeur (l’Etat), représenté par le jury, juge les capacités du candidat à occuper un emploi. Il décide souverainement de retenir tel ou tel candidat par l’attribution d’une note laquelle sera compilée avec celles obtenues dans les épreuves précédentes. Quand bien même le candidat aurait obtenu de bonnes moyennes, ne seront retenus que ceux ayant les meilleures : c’est tout le sens d’un concours, à la différence d’un examen où il y’a une moyenne exigée pour réussir. Donc obtenir de bonnes notes ne garantit pas de facto la réussite à un concours.
Par conséquent, vouloir expliquer la cause d’un échec par une réponse donnée à une question est tout simplement fantaisiste et hérétique.
Sur le prétendu caractère clientéliste du concours, il ne repose sur aucun argument objectif qui laisserait présager cela. Les énarques viennent du peuple. Ils sont sénégalais. Si vraiment l’ENA était clientéliste, le fils de boulanger, le diplômé docker, l’étudiant gréviste, ou le cultivateur venu d’une contrée lointaine du Sénégal n’y auraient jamais accès. Tellement les demandes de candidatures sont importantes et les nombres de places à concourir trop limités. Certaines personnes intègres et nobles ont décliné des pré-inscriptions à l’étranger, d’autres sont rentrés au pays après leurs études, pour réussir à ce concours très sélectif. Des candidats animés par la volonté de servir le pays ont dû quitter leurs postes dans le privé pour intégrer l’administration à travers la prestigieuse ENA.
Au lieu de discréditer l’ENA en entachant le mérite, l’effort et la détermination de milliers de personnes pour justifier son échec, il serait mieux de se remettre en question. L’être humain est souvent enclin à trouver justification à son échec au lieu de se remettre au travail. Seule la sueur est le carburant de l’avenir.
ASSEMBLEE NATIONALE, MIMI TOURE DESCENT DU NAVIRE BENNO
Face à la presse dimanche, la députée de la majorité Aminata Touré a annoncé sa démission du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (Bby).
Face à la presse dimanche, la députée de la majorité Aminata Touré a annoncé sa démission du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (Bby). Un départ qu’elle compte officialiser dès ce lundi à travers une lettre adressée au président de l’institution, Dr. Amadou Mame Diop. L’ancienne Première ministre a précisé qu’elle va rejoindre le camp des non-inscrits.
L'ETERNEL CHANTIER DU MEMORIAL-MUSEE DE ZIGUINCHOR
Le Sénégal commémore ce lundi 26 septembre les 20 ans du naufrage du Joola, une des plus grandes catastrophes de la navigation civile. Pourtant, 20 ans après, le mémorial-musée n’a toujours pas ouvert ses portes à Ziguinchor.
Le Sénégal commémore ce lundi 26 septembre les 20 ans du naufrage du Joola, une des plus grandes catastrophes de la navigation civile. Pourtant, 20 ans après, le mémorial-musée n’a toujours pas ouvert ses portes à Ziguinchor.
Coincé entre une rue bruyante et le paisible fleuve Casamance, le mémorial-musée de Ziguinchor qui a commencé à être érigé en 2020, devrait être terminé en décembre prochain. Malgré les retards, Elie Diatta, frère d’un naufragé et membre de l’association national des familles des victimes, est tout de même satisfait que cet immense bâtiment commence à sortir de terre.
« Ça permettra à la nouvelle génération qui ne connaît pas le Joola de savoir qu’il y a eu une catastrophe pire que le Titanic ici aussi au Sénégal. Et dans l’histoire du Sénégal, il y a un pont noir qui s’appelle le Joola. Si le Joola était enseigné dans les écoles, les universités, un peu partout, la génération présente pourrait s’emparer de cette histoire, et ce n’est pas le cas », regrette Elie Diatta.
Pour le moment, rien de concret n’a été décidé concernant le contenu. Selon le ministère de la Culture, un comité scientifique et technique travaille à partir de documents pour « construire un discours scénographique cohérent ». Un travail qui n’inclut pas suffisamment les familles de victimes ou les rescapés, qui sont pourtant les premiers concernés, revendique Elie Diatta.
« Le mémorial doit pouvoir contenir les reliques du Joola, il faut que le renflouement soit fait. Ça peut être la barre, ça peut être la cloche. Il y a des éléments importants dans le Joola, les hélices de l’épave qu’on pourra sortir de l’épave et apporter ici », évoque Elie Diatta.
Boubacar Ba, président de l’association nationale des familles de victimes et des rescapés, insiste aussi pour qu’un mémorial et lieu de recueillement soit érigé à Dakar, la capitale : « Il le faut pour tout le monde, pour les étrangers qui arrivent à Dakar, qu’ils puissent disposer de quelque chose pour montrer que ce 26 septembre 2002, il y a eu un événement terrible et inoubliable pour l’humanité. Venir jusqu’à Dakar et n’avoir aucun monument qui représente le drame, c’est déshonorer les familles et le pays, l’image du pays. »
Sur la place du souvenir de Dakar, une gerbe de fleurs sera déposée dans la journée pour commémorer les 20 ans de ce drame. RFI
MASSACRE DU 28 SEPTEMBRE, DADDY CAMARA FACE A LA JUSTICE GUINEENNE
L’ancien président Moussa Dadis Camara est rentré en Guinée pour répondre mercredi devant un tribunal, avec dix autres accusés, de sa responsabilité présumée dans le massacre du 28 septembre 2009 dans un stade de Conakry.
L’ancien président Moussa Dadis Camara est rentré en Guinée pour répondre mercredi devant un tribunal, avec dix autres accusés, de sa responsabilité présumée dans le massacre du 28 septembre 2009 dans un stade de Conakry.
L’information a été donnée par son avocat. L’ancien président Moussa Dadis Camara est arrivé à Conakry tôt ce dimanche, après plusieurs années d’exil au Burkina Faso.
Il doit comparaître mercredi aux côtés de dix autres accusés pour répondre des exactions commises le 28 septembre 2009 lorsqu’un rassemblement de l’opposition dans un stade de Conakry avait été brutalement réprimé. Cent cinquante-six personnes avaient été exécutées, des milliers blessées et des centaines de femmes violées.
« Le président Moussa Dadis a toujours demandé à rentrer au pays pour livrer sa part de vérité, assure son avocat, Me Antoine Pépé Lamah. Ce sont les autorités d’alors qui ne lui ont pas facilité les choses. Aujourd’hui, grâce à la volonté des nouvelles autorités politiques, ce procès se tient enfin. C’est une bonne occasion pour lui de venir laver définitivement son honneur qui a été souillé par ces accusations fallacieuses depuis plus de douze ans. »
Et à ceux qui pourraient envisager qu’un accord ait été passé et que Dadis Camara revient parce qu’il a été protégé, son avocat l’affirme avec force : « Le capitaine n’a aucun accord avec qui que ce soit. »
VIDEO
LE NOUVEAU GOUVERNEMENT EST UN ESCADRON DE BRAS CASSÉ, SELON SONKO
Le leader de Pastef s’est exprimé ce lundi 26 septembre sur la situation politique nationale, notamment la formation de la nouvelle équipe gouvernementale désormais conduite par le Premier ministre Amadou Ba
Le leader de Pastef, Ousmane Sonko s’est exprimé sur la situation politique nationale, notamment la formation du nouveau gouvernement. L’opposant a qualifié les membres qui le composent d’ « un escadron de bras cassés ».
« Ce n’est pas un escadron de bras cassés qui va combattre l’opposition. Le vrai gouvernement de combat de Macky Sall c’est le général Moussa Fall, le commissaire Yague, une partie de la justice et une bonne partie de la presse (…) je félicite Barthélémy Dias pour ses propos sur une certaine presse aux ordres », a dit Sonko, lors de la conférence de presse des leaders de la coalition Yewwi Askan Wi ce lundi.
Revenant les incidents entre les députés du pouvoir et ceux de l’opposition lors de l’installation de la 14e législature, le leader de Pastef a cautionné. « Nous cautionnons à 300% ce que les députés de la coalition ont fait. Leur comportement s’explique par le mandat que le peuple sénégalais leur a accordé », a-t-il dit. Selon lui, rien ne sera plus comme avant et la gestion paritaire s’impose que le régime le veuille ou non.
Le président du parti Pastef en a profité pour répondre à Macky Sall lorsqu’il confie que ses pouvoirs ne dépendent pas de l’Assemblée nationale. « Il doit savoir aussi que les pouvoirs de l’Assemblée nationale ne dépendent pas de lui. Où est la séparation des pouvoirs ? S’il y croyait il ne devait même pas parler de l’Assemblée nationale. Il pense qu’il peut suspendre l’institution parlementaire et poursuivre sa gestion par ordonnance. On attend de voir ce qu’il en fera », a alerté Ousmane Sonko.
L'ONU DEMANDE LA LIBÉRATION IMMÉDIATE DES SOLDATS IVOIRIENS DÉTENUS AU MALI
L'arrestation de ces soldats ivoiriens le 10 juillet à Bamako et leur inculpation mi-août pour "tentative d'atteinte à la sûreté extérieure de l'État" a tourné à la crise diplomatique entre les deux pays voisins
Le secrétariat de l'ONU a appelé lundi dans un communiqué à la "libération immédiate" des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis début juillet.
Le secrétariat, qui inclut les structures de direction de l'ONU au quotidien dont le secrétaire général Antonio Guterres, "appelle à la libération immédiate des soldats ivoiriens détenus, dans l'esprit des relations fraternelles entre les peuples de Côte d'Ivoire et du Mali".
Il "soutient fortement tous les efforts pour faciliter cette libération ainsi que la restauration de la confiance et la promotion du bon voisinage entre les deux pays", a ajouté le communiqué, soulignant sa "profonde appréciation de la contribution de la Côte d'Ivoire aux opérations de maintien de la paix de l'ONU et à la Minusma (mission des Nations unies au Mali, ndlr) en particulier".
L'arrestation de ces soldats ivoiriens le 10 juillet à Bamako et leur inculpation mi-août pour "tentative d'atteinte à la sûreté extérieure de l'État" a tourné à la crise diplomatique entre les deux pays voisins.
La junte malienne au pouvoir qualifie ces soldats de "mercenaires" tandis qu'Abidjan assure qu'ils étaient en mission pour l'ONU, dans le cadre d'opérations de soutien logistique à la Minusma.
Lors d'une interview la semaine dernière à RFI et France 24, Antonio Guterres avait déclaré que les soldats ivoiriens détenus n'étaient "pas des mercenaires", s'attirant les foudres de la junte malienne.
Lors de son discours samedi à l'Assemblée générale des Nations unies, le colonel Abdoulaye Maïga, Premier ministre par intérim du Mali, s'en était ainsi pris au secrétaire général.
"Souffrez que je vous exprime mon profond désaccord suite à votre récente sortie médiatique", avait lancé le colonel, estimant que cette affaire "bilatérale et judiciaire" ne relevait "pas des attributions du secrétaire général des Nations unies".
"M. le secrétaire général, le Mali tirera toutes les conséquences de droit de vos agissements", avait-il ajouté.
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L'ASSEMBLÉE NATIONALE DOIT DEMANDER LA SUSPENSION DES POURSUITES CONTRE BARTHÉLÉMY DIAS
En marge de la conférence de presse des leaders de Yewwi Askan Wi ce lundi 26 septembre 2022, Khalifa Sall est revenu sur la condamnation du maire de Dakar par la Cour d’appel dans l'affaire Ndiaga Diouf
En marge de la conférence de presse des leaders de Yewwi Askan Wi, Khalifa Sall est revenu sur la condamnation de Barthélémy Dias par la Cour d’appel de Dakar. D’après lui, l’Assemblée nationale était en session lors du procès, elle devrait suspendre les poursuites contre le maire et député Barthélémy Dias.
«Barthélémy est allé répondre en tant que député alors que l’Assemblée était en session. Si on était réellement dans une Assemblée de rupture, elle devrait demander la suspension des poursuites contre Barthélémy Dias. Il y a des jurisprudences qui permettent de prendre ses dispositions et toutes les conditions légales sont réunies », a indiqué Khalifa Sall.
« Il y a toujours eu négociation à l’Assemblée nationale à plus forte raison maintenant qu’ils n’ont plus la majorité. Cette Assemblée veillera pour que plus jamais un député ne sera traité de la sorte », a-t-il ajouté.
Selon l’ancien maire de Dakar, en 2012, quand Macky Sall accédait au pouvoir, « l’espoir d’un Sénégal meilleur avait été nourri par tout un peuple ». Aujourd’hui, dit-il, il « doit repenser tout le trajet parcouru ».
Pour Khalifa Sall, la meilleure solution pour Macky Sall, c’est de partir. « Macky Sall n’a qu’une issue, c’est de partir. Lui-même ne croit pas au troisième mandat. Il veut consolider son pouvoir en liquidant ses adversaires politiques ».
Dans la même lancée, Khalifa Sall souligne que tout le bilan de Macky Sall se résume à emprisonner ses opposants.
« Si on devait, par exemple, tirer le bilan de ses mandats, on se résumerait à combien d’opposants sont allés en prison ? Macky Sall se prend pour un demi-dieu et ne sait pas que le vrai Dieu l’attend », a dit le président de la conférence des leaders de Yewwi Askan Wi.