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19 juin 2025
MACKY SALL SE RÉJOUIT DE LA BONNE ORGANISATION DES LÉGISLATIVES
Le chef de l’Etat demande au gouvernement de préparer et d’accompagner l’installation, dans les meilleures conditions, des députés de la quatorzième législature - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 3 août 2022.
"Le Président de la République, Son Excellence Macky Sall, a présidé le Conseil des Ministres, au Palais de la République, ce mercredi 03 août 2022.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat s’est félicité du respect du calendrier électoral et du bon déroulement des élections législatives du 31 juillet 2022, dans le calme, la sérénité et la transparence, sur l’étendue du territoire national, en présence d’observateurs déployées par des organisations internationales et la société civile.
Le Président de la République, saluant la crédibilité de notre système électoral et l’exemplarité de la démocratie sénégalaise, a félicité le Ministre de l’Intérieur, les autorités administratives (gouverneurs, préfets et sous-préfets), la direction générale des élections, la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA), les forces de défense et de sécurité et la presse (audiovisuelle et en ligne) pour l’excellente organisation et la couverture du scrutin.
Le Chef de l’Etat demande, à cet égard, au Gouvernement de préparer et d’accompagner l’installation, dans les meilleures conditions, des députés de la quatorzième Législature.
Abordant la modernisation de l’Artisanat national, le Président de la République a indiqué au Gouvernement, la nécessité de bâtir un système d’entreprenariat intégré du secteur, en assurant la formation professionnelle et l’apprentissage adaptés, l’installation et l’équipement adéquats, la formalisation et le financement des artisans via, en particulier, les mécanismes du 3FPT, de la DERFJ, du FONGIP, de l’APDA et de l’ADEPME.
Le Chef de l’Etat a, également, insisté sur l’urgence : (i) de moderniser et transformer les chambres des métiers ; (ii) de consolider la vocation d’excellence du Centre de Formation artisanale (CFA) de Dakar (iii) de finaliser un programme national de réalisation de centres artisanaux modernes dans chaque capitale départementale ; (iv) de relancer le projet du Mobilier national et de renforcer la place des artisans dans l’exécution de la commande publique.
Le Président de la République demande, en outre, au Gouvernement de veiller à la finalisation des études relatives à la création fonctionnelle d’un Comptoir national de commercialisation de l’Or en concertation avec les bijoutiers.
Le Chef de l’Etat invite, enfin, le Ministre de l’Artisanat et de la Transformation du Secteur informel à accélérer le processus d’adoption, avant fin septembre 2022, de la Stratégie nationale de Développement de l’Artisanat (SNDA).
Poursuivant sa communication, le Président de la République a rappelé au Gouvernement, l’importance du développement des Agropoles dans l’industrialisation, l’attractivité des territoires et la promotion de l’emploi.
Le Chef de l’Etat a informé le Conseil, du lancement, ce jeudi 04 août 2022 à Bollabougou, des travaux de l’Agropole Ouest (avec l’Entente intercommunale de Malicounda, Ngueniène et Sandiara), après la disponibilité de toutes les études techniques, économiques, foncières, financières et environnementales requises.
Sur le climat social et le suivi des affaires intérieures, le Président de la République a évoqué les points suivants :
1. la célébration de la « Tamkharite », le lundi 08 août 2022, en présentant ses meilleurs vœux de santé et de bonheur à la Oumah Islamique à l’occasion de l’avènement du nouvel an musulman.
2. l’édition 2022 de la Journée nationale de l’Arbre, en demandant au Ministre de l’Environnement et du Développement Durable de prendre toutes les dispositions, en relation avec les autorités administratives, les structures et acteurs partenaires, pour une organisation des manifestations sur l’ensemble du territoire national.
3. la campagne agricole, en invitant Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural et les autorités administratives à renforcer les dispositifs de suivi de proximité de l’évolution des cultures, de la cession du matériel agricole et des engrais subventionnés aux producteurs.
4. l’accélération de l’exécution du projet de reconstruction du Centre hospitalier national « Aristide Le Dantec », en demandant au Ministre de la Santé et de l’Action sociale, et aux Ministres en charge des Finances et de l’Economie, tutelles du FONSIS, d’engager toutes les diligences requises, pour le lancement des travaux, au plus tard en début septembre 2022.
Le Chef de l’Etat a clos sa communication sur son agenda diplomatique et le suivi de la coopération et des partenariats.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS
Le Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait une communication sur le suivi des directives et instructions présidentielles.
Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait une communication sur le projet de reconstruction du Centre hospitalier national Aristide le Dantec.
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur la campagne agricole.
Le Ministre auprès du Président de la République chargé du Suivi du Plan Sénégal Emergent a fait une communication sur les projets et réformes phares du PSE.
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
Le Conseil a examiné et adopté les textes suivants :
- Le projet de décret portant nomenclature budgétaire de l’Etat.
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris la décision suivante :
- Monsieur Saliou SAMB, Ingénieur géologue, précédemment Coordonnateur de la Cellule de Suivi du Contenu local du Ministère des Mines et de la Géologie, est nommé Directeur de la Géologie, en remplacement de Rokhaya SAMBA, appelé à d’autres fonctions.
par Saliou Ngom
QUE PEUT-ON APPRENDRE DE CES LÉGISLATIVES ?
Les électeurs de l’opposition n’ont pas répondu à un projet politique précis. Ils ont plutôt voulu manifester leur désaccord vis-à-vis de la position ambivalente du président relativement au troisième mandat
Après des mois de manifestations de l’opposition et un processus décrié par différents acteurs (société civile, partis recalés, etc.), le Sénégal a tenu ses élections législatives le 31 juillet 2022. Deux faits majeurs marquent le processus électoral : d’une part le rejet de la liste nationale des titulaires de l’opposition significative (Yewwi), d’autre part une série de manifestations interdites dont les tournures parfois malheureuses[1] auront contribué à raviver une violence pré-électorale que nombre d’observateurs voyaient venir. De surcroît, l’épouvantail de l’irrédentisme, du régionalisme et de « l’ethnicisme » agité par les partisans du parti pouvoir pour viser Ousmane Sonko, président du parti Pastef et leader de l’opposition, aura non seulement mis de l’huile sur le feu, mais surtout radicaliser les partisans d’une formation politique qui n’avaient pas fini de faire les frais d’une vague d’arrestations qu’ils considèrent comme une volonté manifeste de neutraliser l’opposition et de dissuader tout engagement dans les mouvements de contestation.
L’hypothèse d’un troisième mandat du président Macky Sall a amplement dominé les discours de campagne. La probabilité que le président sortant annonce sa candidature est actuellement au centre de la discorde entre la majorité et l’opposition. Nombre de voix estiment que cette candidature pour un troisième mandat serait non seulement inconstitutionnelle, mais en plus viendrait fouler au pied la parole donnée d’un président qui, lors d’une déclaration publique avait clairement pris l’engagement de renoncer à toute velléité d’aspirer à un troisième mandat, d’autant plus que la constitution ne lui en donnait guère la possibilité. Voilà bien qui explique toute la portée de ces élections législatives que d’aucuns ont d’ailleurs qualifié d’une élection présidentielle avant l’heure, en estimant que si le parti présidentiel en venait à les perdre, cela signifierait que le peuple électoral avait opposé un refus systématique du projet de candidature qu’on prête au président Sall et à propos duquel il tarde toujours à apporter une réponse claire. Or la page du mécontentement populaire dont les manifestions de février 2021 ont été une expression, n’est visiblement pas tournée.
Rappelons que depuis l’ouverture politique des années 1980, l’opposition a toujours eu des difficultés pour s’imposer lors des échéances législatives. Ce qui s’explique en partie par le mode de scrutin, en phase avec les régimes présidentiels, qui avantage plus la majorité présidentielle que l’opposition. On sait bien que quand l’agenda électoral est fait de telle sorte que les législatives se tiennent quelques mois seulement après la présidentielle, l’avantage revient au président élu et à son parti, surtout lorsqu’il s’agit d’une première accession au pouvoir. La particularité de ce scrutin législatif sénégalais de 2022 est qu’il s’est déroulé plus de quarante mois après l’élection présidentielle, en raison notamment du retour du septennat avant l’élection de Macky Sall. Cette configuration bouscule l’agenda institutionnel.[2] Les élections à mi-mandat favorisent très souvent l’opposition dans cette configuration. C’est d’ailleurs pour cette raison que la France est revenue au quinquennat pour éviter les cohabitations et les élections à mi-mandat.[3] L’un des enseignements de ces élections, c’est la nécessité de rationalisation du système politique, avec la tenue des élections législatives au cours de la même année que la présidentielle pour éviter des élections à mi-mandat et/ou une potentielle cohabitation. Le président de la République avait raté cette occasion, en ayant renoncé à réduire son mandat de 7 à 5 ans en 2017.[4]
Bien évidemment, on ne peut attribuer à ce dysfonctionnement institutionnel l’essentiel de l’échec de la majorité dans les grandes villes et les centres urbains. Face au mode de scrutin majoritaire à un tour, l’opposition a trouvé une formule de coalition jusque-là inexpérimentée lors des échéances électorales. Cette stratégie électorale novatrice a pu leur éviter un éclatement de leur électorat, et par la même occasion, leur a permis de s’octroyer l’alliance du parti démocratique sénégalais (Wallu), une formation politique qui, à partir de cette alliance, put également saisir l’occasion pour revenir au-devant de la scène politique.
Le caractère inédit de ce scrutin se trouve aussi dans les résultats, provisoires bien sûrs, et qui semblent donner un avantage à l’opposition dans beaucoup de grandes villes. Bien que nous ne disposons pas encore de données empiriques suffisantes, tout porte à croire que ce vote est globalement de l’ordre d’un vote utile doublé d’un vote sanction. Les électeurs, notamment ceux des grandes villes, qui semblent plus attachés aux idéaux démocratiques, plus préoccupés par la question sociale (chômage des jeunes, cherté de la vie, etc.) la question de l’indépendance vis-à-vis de la France, la gestion transparente des ressources naturelles et du foncier.
Bien conscientisés par les nouveaux mouvements sociaux, nombre d’électeurs issus des grandes villes du pays considèrent que le président Macky Sall n’est rien de moins que le candidat d’une France soucieuse de renforcer sa mainmise politique, économique et militaire sur cette partie du continent, et qu’ils ne seraient pas surpris de voir la France user de différentes stratégies pour maintenir au pouvoir Macky Sall, plus que jamais considéré comme un acteur clé du dispositif néocolonial. Plus qu’un vote d’adhésion, le vote pour la coalisation, traduit chez les électeurs, notamment ceux issus des grands centres urbains, un rejet du régime sortant et de ses alliés de l’intérieur comme ceux de l’extérieur.
Consciente de ce que peut lui rapporter une assimilation entre troisième mandat et perpétuation de la domination française, l’opposition a aussi misé la dessus pour rendre encore plus impopulaire le président sortant et lui faire perdre la majorité à l’Assemblée, et éventuellement l’élection présidentielle de 2024.
De fait, les électeurs de l’opposition n’ont pas répondu à une offre ou à un projet politique précis, mais ont plutôt voulu manifester leur opposition vis-à-vis d’une position obscure et ambivalente du président de la République relativement au troisième mandat. Ils n’ont pas simplement choisi un candidat au niveau local, ils ont plutôt choisi la liste/coalition la plus à même de freiner la « tentative » du président de la République de se représenter lors des prochaines présidentielles. C’est pour cette raison que la configuration électorale bipolarisée semble tourner à l’avantage de l’opposition significative au détriment des petites listes ou des troisièmes voies. Cette configuration bipolarisée a aussi laissé très peu de marges aux débats thématiques. D’ailleurs pour accentuer cette bipolarisation, les jeunes et Ousmane Sonko lui-même n’ont pas hésité à insinuer que ces petites listes faisaient le jeu de la majorité présidentielle.
Enfin, l’un des enseignements de ce scrutin, c’est le faible taux de participation des électeurs qui fragilise partiellement la légitimité de l’Assemblée nationale. Il y a une nécessité pour les chercheurs mais aussi pour les politiques de comprendre le contenu de cette abstention qui peut traduire un désintérêt pour la politique. Il peut effectivement y avoir un message politique à comprendre dans l’abstention en général et celle des jeunes en particulier. En plus des difficultés structurelles face auxquelles aucun gouvernement, depuis l’alternance de 2000 jusqu’à maintenant, n’a pu réussir à trouver des réponses satisfaisantes et durables, pourrait-on interpréter cette abstention comme l’effet de conduites et de pratiques plus conjoncturelles, à l’image du spectacle de violence[5] (violence verbale, symbolique et physique) qui est devenue monnaie courante qui n’honorent pas l’image des acteurs politiques, la transhumance politique et l’inconstance des acteurs politiques, l’usage instrumentaliste et opportuniste que les dirigeants font de politiques publiques devant pourtant profiter aux citoyens, peu importe leur appartenance politique[6] ?
Enfin, il est à se demander si le désaveu qui se traduit par un taux d’abstention important, n’est pas également un terreau favorable à l’émergence de nouvelles figures d’hommes politiques qui peuvent venir de la société civile, de l’univers des mouvements sociaux, qui sont tout sauf des hommes du sérail et qui sont de plus en plus suivis sur les médias classiques et surtout sur les médias sociaux.
Dr Saliou Ngom est socio-politiste, chercheur à l’IFAN Ch. A. Diop.
[1] Déjà lors de manifestations de février 2021, 14 personnes avaient perdu la vie, sans qu’une enquête ne soit ouverte.
[2] C’est souvent le cas en France notamment avec l’élection du sénat, qui se tient à mi-mandat.
[3] Le septennat présidentiel avait occasionné à deux reprises des cohabitations au cours des années 90 (sous F. Mitterrand avec J. Chirac et sous J. Chirac avec L. Jospin).
[4] Bien sûr qu’il avait choisi de consulter le conseil constitutionnel, mais avait la possibilité d’organiser un referendum, d’autant que c’était une forte promesse de campagne.
[5] Dans la scène politique sénégalaise, la généralisation de la violence se traduit sous plusieurs formes. Elle concerne les propos et appels haineux venant des différentes tendances politiques. Elle consiste également dans l’émergence de nervis et gros bras, recrutés généralement par les leaders politiques et leurs partis, pour des opérations de protection et de réplique mais surtout d’intimidation du camp adverse.
[6] Nombre de jeunes restent persuadés que des dispositifs tels que la DER ou la Bourse familiale mis en œuvre par le gouvernement sont détournés à des fins politiciennes. D’aucuns estiment que seuls les militants du parti au pouvoir bénéficient de ces dispositifs. Il en résulte un désenchantement et une perte de confiance de nombre de jeunes vis-à-vis des institutions en général.
ADAMA NDIAYE
8 MARS, JOUR FATIDIQUE POUR MACKY SALL
8 mars 2021. Le Sénégal sort de cinq jours de troubles sanglants (14 morts) déclenchés par l’arrestation du Député de l’opposition, Ousmane Sonko, accusé de viols multiples par Adji Sarr, une masseuse employée au Salon Sweet Beauté.
8 mars 2021. Le Sénégal sort de cinq jours de troubles sanglants (14 morts) déclenchés par l’arrestation du Député de l’opposition, Ousmane Sonko, accusé de viols multiples par Adji Sarr, une masseuse employée au Salon Sweet Beauté. Durant ces cinq jours de fièvre, marqués, au-delà des pertes humaines, par des destructions de biens considérables et une tension à son paroxysme, un homme a brillé par son silence : Macky Sall, Président de la République du Sénégal. Le 8 mars à 20h, il sort enfin du mutisme.
Mais celui que les Sénégalais découvrent à l’écran est un homme vaincu, qui prononce un discours monocorde, sans force, ni conviction.
La mine est contrainte, comme si le Président était forcé de lire un discours qui n’était pas le sien. Le commandant en chef battait en retraite. “ Taisons nos rancœurs et évitons la logique de l'affrontement qui mène au pire”, lâche-t-il, avant d’annoncer une série de capitulations notamment sur les mesures d’endiguement de l’épidémie de covid-19.
Quel contraste avec l’image renvoyée un peu plus tôt lors de cette même journée du 8 mars par Ousmane Sonko. Lors de sa première prise parole, après sa libération, l’ex Inspecteur des Impôts arbore la mine pleine d’assurance du vainqueur.
Il prononce à l’occasion l’un des ses rares discours d’homme d’État, dénués de démagogie, de complotisme subliminal, ou de radicalité puérile. Comble d’ironie, il se montre même magnanime contre le vaincu : “Nous ne demandons pas au peuple d'aller déloger Macky Sall, même s'il est illégitime. Nous ne voulons pas prendre la responsabilité de saper notre démocratie puisqu'elle est légale. Mais entendons-nous bien, la révolution est en marche vers 2024”.
Cette inversion du rapport de forces entre les deux hommes n’a cessé de se confirmer au fil des mois. Ousmane Sonko est devenu le maître d’oeuvre de l’agenda, c’est lui qui fixe les termes du débat, et ses adversaires, pas que le camp présidentiel d’ailleurs, s’ajustent ou s’indignent souvent par rapport à ses sorties.
Pour en revenir au Président, certes il était dos au mur, et la situation presque hors de contrôle, mais les années précédentes, l’homme était connu pour son caractère inébranlable et intransigeant notamment sur les dossiers politico-judiciaires. C’est sous son régime que Karim Wade a été arrêté et envoyé en prison par le moyen d’une juridiction d’exception contestable et sous les récriminations de plusieurs Cours de justice internationale. Rebelote avec Khalifa Sall, tout puissant maire de Dakar, et rival sérieux pour la course à la présidentielle, arrêté lui aussi et condamné pour détournement de deniers publics. Là-encore, le Président Macky Sall est resté sourd aux manifestations sporadiques et aux condamnations, notamment de l’internationale socialiste.
Avec Sonko, la résistance a duré 5 jours, mais le pire c’est que la gestion de la crise et la communication gouvernementale, tout au long de la séquence, furent désastreuses.
Le “Je vous ai compris” lancé par le Président à la jeunesse n’a pas imprégné les esprits chez cette frange de la population. Et ses tentatives de se rabibocher avec elle par des initiatives telles que Xeyu Ndaw Yi et Jokko Ak Macky n’ont pas généré les dividendes escomptés. La jeunesse ne semble plus jurer que par PROS.
Par ailleurs, Macky Sall, intéressant et courageux quelques fois lors des sommets internationaux, est comme ankylosé sur le plan intérieur, depuis cette date fatidique multipliant les erreurs stratégiques, violant la morale politique (transhumance, clientélisme), et voyant, désormais, son poids électoral fondre comme neige au soleil.
Les locales furent un coup de semonce, les législatives, où au mieux il aura une majorité très rikiki, sonnent comme le début de la fin . La politique nous offre, certes, des retournements de situation spectaculaires, l’homme a également une aura bien supérieure à celle de ses camarades de parti, dénués de charisme, mais la mélodie qui sort du Macky a des airs de chant du cygne.
par Anne Marie Mbengue Seye
LA COHABITATION, SEULE ISSUE POUR UNE JEUNESSE INCAPABLE D’ATTENDRE
EXCLUSIF SENEPLUS - Cette jeunesse sénégalaise armée de sa fougue et des armes de son époque, dont les réseaux sociaux et Internet, est en marche vers la rupture de ses chaines pour regagner cette espérance dérobée furtivement au fil des années
Ceci est une bouteille à la mer, cette mer qui offre à notre capitale cette majestueuse couronne bleue qui la rend si attractive. Cette mer que nous polluons inconsciemment et avec ingratitude, j’espère qu’elle acheminera à bon port mon message au roi
Ma chère mer de Dakar, s’il vous plait, allez dire au roi que son peuple a faim. Dites-lui aussi que sa jeunesse est fatiguée des longs trajets journaliers à la recherche d’un contrat précaire juste pour couvrir les charges de la honte. Dites encore à sa Majesté que pendant qu’il est dans son palais annexe de Mermoz, les courtisanes et courtisans plus royalistes que lui, se sont arrogé la propriété de ce lieu sacré qu’est le palais sis à la rue de la République. Ce palais, symbole de la prise de possession par les Sénégalais de leur pays, là où jadis logeait le gouverneur français. Là-bas ces courtisans agissent de façon plus néfaste que le colon combattu par nos illustres pères indépendantistes et notre saint cheikh Ahmadou Bamba Mbacke, Serigne Touba.
Quelqu’un dans les bonnes grâces de son Éminence, pourrait-elle s’il vous plait lui faire remarquer que les 17 millions de Sénégalais qui constituent son peuple parmi lesquels 9 millions de moins de 25 ans sont convaincus qu’il est la cause de toutes leurs peines ?
Quelqu’un pourrait-il lui expliquer que c’est cette espérance perdue qui crée chez notre jeunesse la quête quotidienne de moyens pour un exil en Occident, car persuadée que dépenser ce million CFA durement gagné au terme de plusieurs années en frais de passages est plus rentable que de l’investir ici dans une entreprise individuelle. Cette jeunesse n’a plus confiance en ces mécanismes financiers censés être soutenus par des agences nationales comme la DER ou tout autre agence nationale créée sur mesure pour un fidèle serviteur du palais.
Cette jeunesse a compris que le système en 10 ans s’est mué en un imbroglio pire que la colonisation.
Ces jeunes qui ont mis le doigt sur une des causes majeures du problème
Oui, c’est bien de cela qu’il s’agit. Cette jeunesse sénégalaise, décomplexée et alerte a vu clair dans ce jeu de dupes où le colonisateur s’est fait progressivement remplacer par cette élite africaine corrompue ou dans le meilleur des cas pas assez futée pour comprendre qu’elle est juste manipulée. Cette élite dont la mission est de garder notre peuple dans un état de dépendance d’un système qualifié frauduleusement démocratique. Ce système a maintenu inlassablement dans la classe inférieure les compatriotes d’en bas au service des bourgeois et du clergé protégeant tous les deux cette classe supérieure grâce à un plafond de verre très résistant.
Ces concitoyens d’en bas qui ont subi après les ajustements structurels du FMI dans les années 80, de plein fouet les conséquences de la mort programmée de l’école publique et de la privatisation de toutes nos sociétés nationales de service public et clouant au sol le seul ascenseur social avec leur absorption par les multinationales sous le couvert de partenariats techniques.
Ce système post-colonial, empreint du suprémacisme américain qu’il soit de gauche ou de droite, il garde une dose de capitalisme assez importante, dans sa forme la plus hideuse, juste ce qu’il faut pour empêcher toute tentative du peuple de sortir de la pauvreté. La seule chance de succès devenant alors une révolution en bonne et due forme.
La France quant à elle continue de tirer les ficelles dans cette région ouest-africaine comptant les pays les plus pauvres de la planète, ses ex-colonies, sans que cela ne lui pèse sur la conscience et ne la conduise à se retirer complètement de nos économies enfin.
Malgré l’apprentissage forcé de l’histoire de France et sa révolution de 1729 imposée à travers nos manuels scolaires où il était honteusement écrit, « nos ancêtres les gaulois », notre élite veut elle aussi s’offrir sa monarchie constitutionnelle. C’est du moins ce qu’il parait quand n’importe qui peut aisément voir qu’elle a réussi avec brio à reconstituer les trois classes qui composaient la société française avant juillet 1789.
La première et la plus visible et insidieuse étant la bourgeoisie composée chez nous de tous ces ex-ministres ou ex-DG de sociétés nationales ou ex-magistrats ou hauts fonctionnaires. A côté de cette bourgeoisie sénégalaise, se situe notre clergé à nous, avec les nombreuses confréries religieuses musulmanes vivant de la dime imposée aux fidèles qui n’est autre qu’une taxe.
Cette bourgeoisie sénégalaise donc et son clergé exploitent le tiers état que constitue le reste du peuple. Ce tiers état qui représentait 80% de la population à l’époque de la Révolution française, compte 95% des Sénégalais aujourd’hui.
Oui, s’il vous plait dites au roi que cette jeunesse sénégalaise, armée de sa fougue et des armes de son époque que sont les réseaux sociaux et Internet, est en marche vers la rupture de ses chaines pour regagner au prix de son sang cette espérance dérobée furtivement au fil des années non sans l’endormir avec des promesses et de projets onusiens sous des sigles MCA, OMD puis ODD.
Insistez bien pour dire au roi qu’il y a urgence à agir et à prendre les bonnes décisions pour éviter que l’histoire ne se répète car les mêmes causes conduisant aux mêmes effets. Celles pires entraîneront sans aucun doute des conséquences bien plus déplorables.
Des changements structurels pour ramener l’espérance
Cependant rassurez notre bien aimé roi quant à la grande fibre patriotique et au courage de cette jeunesse qui lorsqu’elle est gérée avec empathie, respect et considération, peut en moins de 10 ans accélérer aussi bien la croissance économique que l’IDH de son pays. Ces jeunes ne désirant rien d’autre que d’être formés dans leur pays, d’y exercer un travail honnête, de fonder une famille et avoir un foyer auprès des leurs, attendent tout simplement de leurs élites qu’elles posent des actes concrets allant dans le sens de construire des centres de formation aux métiers utiles à notre économie.
Cette jeunesse veut qu’on cesse d’autoriser à tout va, ces universités privées et écoles de commerces qui déversent chaque année dans nos villes des centaines de masterisés qui viennent grossir le nombre de chômeurs. Les plus chanceux de ces jeunes au terme de cinq années scolaires à 1,5 millions de CFA, finiront derrière les guichets de notre championne nationale la Sonatel, l’exemple palpable de privatisation de compagnies nationales.
Et des parents plus responsables dans cette quête d’idéal
Ma très chère mer dakaroise, une fois que vous aurez passé cette information à notre roi éclairé et si par chance vous avez obtenu qu’il se souvienne être le garant de la sécurité, de la santé, de l’éducation et du cadre de vie de son peuple, je vous saurai gré de lui transmettre ce dernier message :
Dites-lui s’il vous plait que nous les parents de cette jeunesse, nous sommes comme lui, nés après les indépendances et avant 1975 l’année de la première récession française de l’après-guerre. Nous avons compris que sa forte appréhension de la cohabitation est le reflet du grand stress qui lui est imposé par ce patron d’outre-mer lui exigeant de jouer pleinement sa partition dans cette guerre ouverte entre l’OTAN et la Russie.
Nous savons que tout comme son instrumentalisation du FMI pour se relever de sa récession de 1975, la France essaie encore avec la crise russe, d’voir une solution made in Africa pour conserver son statut de membre du G7. Nous comprenons très bien que la soutenir dans cette guerre contre le gaz russe va assurer sa protection par son BIMA encore présent sur notre territoire après 62 ans. Peu importe l’opinion publique internationale ou le nombre de vies fauchées, Dieu nous en garde, l’essentiel pour elle est de garantir que les contrats gaziers et pétroliers soient en sa faveur et comblent les 15% d’énergie en moins de la Russie
Veuillez bien lui faire comprendre que nous sommes conscients qu’il ne peut pas se sortir seul de ce pétrin dans lequel il s’est mis en prolongeant malgré lui le pacte diabolique hérité de son prédécesseur qui malheureusement avait soigneusement omis ce chapitre lors de la passation de pouvoirs comme l’avaient aussi fait ceux avant lui.
Rassurez-le sur le fait que nous sommes prêts à tout mettre en œuvre et faire les sacrifices qu’il faut avec lui pour corriger ces erreurs générationnelles et laisser à cette jeunesse désespérée, un pays meilleur en héritage qu’ils se chargeront de rendre encore meilleur pour nos petits-enfants.
Un Sénégal où toutes les richesses du pétrole et du gaz, ne seront pas transférées dans des comptes offshores au nom de compagnies américaines ou chinoises ou françaises mais où des compagnies sénégalaises avec l’État comme actionnaire, seront les exploitantes et redistribueront les revenus aux 17 millions que nous sommes incluant des députés dévoués au peuple, des juges justes et des fonctionnaires compétents
Le tout non sans des opposants dignes et dévoués à leurs électeurs
Pour finir , je vous prierai chère mer dakaroise de bien vouloir dire au roi que dans ce Sénégal que nous construirons avec lui et que nous transmettrons à son successeur en 2024, il n’y aura plus de Barthelemy Dias, ni de Ousmane Sonko car nos jeunes ne seront plus obligés de se dresser comme bouclier humain pour protéger les victimes de la partialité de notre justice, pour protéger un cadre de la fonction publique radié pour avoir dénoncé des abus dont il avait des preuves et que personne n'a encore pu démentir.
Dans ce Sénégal nouveau, nous ne serons pas contraints d’avoir pour seule alternative d’élire une coalition dans laquelle on ne comprend pas tous les tenants et les aboutissants ni tous les enjeux stratégiques dans lesquels on nous embarque malgré nous. Il y’aura une opposition non dépouillée de tous ses membres fauchés par la transhumance immorale et déshonorante de la parole donnée.
Ce Sénégal nouveau, où l’espoir et l’espérance sont retrouvés, où la jeunesse sera bien formée, les hôpitaux réhabilités, les rues propres et sécurisées, où le thiebou dieune est repris à l’UNESCO et rendu aux foyers, ce Sénégal prospère et développé que notre future condition de pays producteur de pétrole et de gaz, nous voulons qu’il soit rapidement une réalité.
Nous attendons ce Sénégal 2.0 de tous nos vœux et implorons nos chefs religieux de nous accompagner de leurs prières pour que ce vœu que nous partageons tous soit vite réalisé et que nous soyons tous dans un pays où il fait bon vivre.
Dieu protège notre pays !!!
SOUS BLOCUS JIHADISTE, UNE VILLE BURKINABÈ MENACÉE DE FAMINE
Des commerçants s'étaient organisés pour approvisionner la localité, mais un convoi de 14 camions est resté bloqué à Dori à la suite du sabotage d'un pont sur l'axe reliant Dori à Sebba
Les habitants de la ville de Sebba, chef-lieu de la province du Yagha, dans le nord du Burkina Faso, soumis à un "blocus" de groupes jihadistes depuis un mois, ont lancé un cri d'alarme, se disant menacés de famine, ce qu'a confirmé une ONG.
"L’axe qui relie cette ville à Dori", le chef-lieu de la région du Sahel où se trouve Sebba, "est coupé et la population se retrouve aujourd’hui dans une situation où elle de plus en plus est isolée", a déclaré le chargé de mission de Médecins sans frontières (MSF) au Burkina, Ulrich Crépin Namfeibona.
Selon lui, "il y a un manque criant de nourriture, les gens se nourrissent avec des feuilles, tous les jours". "Si vraiment rien n’est fait pour donner de quoi se nourrir à cette population, dans les jours à venir, nous pourrions assister à une catastrophe, une crise nutritionnelle qui va frapper beaucoup plus les enfants", a-t-il ajouté.
Quelques 30.000 personnes, dont de nombreux déplacés, vivent actuellement à Sebbba. Interrogé par l'AFP, Abdoulaye Ly, un habitant de Sebba, a estimé que "la situation alimentaire est critique". "Les alertes ont été lancées, mais jusqu'à présent on ne voit pas le bout du tunnel" et "légitimement, la population se sent abandonnée".
Des commerçants s'étaient organisés pour approvisionner la localité, mais un convoi de 14 camions est resté bloqué à Dori à la suite du sabotage d'un pont sur l'axe reliant Dori à Sebba, a expliqué Abdoulaye Ly.
Des habitants avaient tenté de réhabiliter le pont de Sebba endommagé le 25 juin, mais un nouveau sabotage, le 26 juillet, l'a complètement détruit, coupant la ville du reste du pays.
"Si cet axe n'est pas réhabilité, c'est toute la province, dont Sebba est la porte d'entrée, qui est isolée. C'est donc vital pour toute la province, avec des localités somme Solhan et Mansila qui souffrent également le martyre", a relevé Mohamed Dicko, un autre habitant de Sebba.
Des attaques jihadistes fréquentes
L'Association des ressortissants du Yagha (Ary) a appelé à "une action rapide pour éviter une catastrophe humanitaire". "Il faut permettre rapidement un accès à la ville de Sebba pour l'approvisionnement en carburant, nourriture et autres produits de première nécessité", indique une note de l'Ary.
Les attaques attribuées aux jihadistes sont fréquentes dans la province du Yagha dont les habitants de localités chassés par les groupes jihadistes, se sont réfugiés à Sebba.
Le Burkina Faso, où des militaires ont pris le pouvoir en janvier en promettant de faire de la lutte anti-jihadiste leur priorité, est confronté comme plusieurs pays voisins à la violence de mouvements armés jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui y ont fait depuis 2015 des milliers de morts et quelque deux millions de déplacés.
Plus de 40% du territoire du Burkina est hors du contrôle de l'Etat, selon des chiffres officiels, et les attaques se sont multipliées depuis le début de l'année.
LOUMA GUINGUINEO, LE MARCHE HEBDOMADAIRE DE TOUTES LES CONVOITISES
Sur la rue de la gare, baptisée avenue Emile Serieux, le « louma », qui signifie marché (hebdomadaire) en peul « firdu » ou mandingue, de la commune n’est jamais loin. À quelques mètres du lieu, on aperçoit des clients, commerçants et autres badauds.
Sur la rue de la gare, baptisée avenue Emile Serieux, le « louma », qui signifie marché (hebdomadaire) en peul « firdu » ou mandingue, de la commune n’est jamais loin. À quelques mètres du lieu, on aperçoit des clients, commerçants et autres badauds. Sur un air de saison des pluies, la température est clémente… Jour de nuage au ciel chargé… Dès les premières heures de la matinée, des convois de charrettes, de camionnettes et autres moyens de transport surchargés de passagers et de produits de toutes sortes envahissent, petit à petit, ce lieu de négoce. Certains, à peine réveillés de leur profond sommeil, se prélassent dans les huttes de fortune, se débarbouillant le visage d’une aube qui s’annonce. Les campements de fortune, les charrettes, les fûts d’huile ou Dame Jeanne, les tas de foin, les sacs de mil, maïs, de niébé ou de sorgho meublent le décor. Sans compter les condiments… Nous sommes à Guinguinéo, jadis deuxième capitale du chemin de fer du Sénégal.
Dans ce méli-mélo où des voix s’enchevêtrent, les décibels de la sonorisation de certaines cantines ou tentes augmentent à la pollution sonore ! Sur l’asphalte, de la friperie de toute sorte est étalée. Du savon provenant de la Guinée Conakry au thé et du sucre de la Gambie en passant par l’encens, les flacons de parfum, rouleaux de tissus, matériels agricoles (hilaire, daba, houe…), tout y est. « Je vends trois hilaires sans manche à 2500 FCfa et l’unité à 1000 FCfa », explique le jeune Ngor, originaire de Laniane.
Il n’est pas le seul à troquer ces matériels artisanaux qui sont à la portée de toutes les bourses et font l’objet de marchandages. « S’il y a ailleurs des matériels exportés, moi je préfère le travail de nos artisans », dit Mbaye, ce jeune rencontré dans le « louma ». En vérité, s’il y a une spécificité chez les marchés hebdomadaires, c’est la possibilité de disposer de plusieurs articles et d’en acheter en grande quantité pour la revendre. C’est le cas du thé de la Gambie dont le paquet de 10 boites coûte 1000 FCfa et le kilogramme de sucre s’échange à 700 FCfa. Le café Touba, boisson chaude, donne de l’énergie à l’activité !
Mais attention, certains commerçants véreux profitent de l’inattention des clients pour écouler, sans gêne, des produits périmés. Nous avons assisté, nous-mêmes, à une opération de saisie, menée par une équipe du Service d’hygiène de Guinguinéo, soutenue par un Agent de sécurité de proximité (Asp).
La nuit, veille du « louma », lorsque nous faisions un tour dans le marché, nous avons observé un car « Ndiaga Ndiaye » de fortune, bourré de mangues vertes dont l’odeur qui s’y dégageait était d’une pestilence qui importunait les narines et étranglait la gorge. Et le lendemain, un gars s’est permis d’étaler à même le sol cette marchandise gâtée pour la commercialiser. Ce qui irrita les agents de contrôle. Ils saisiront la marchandise prohibée, avant de servir au propriétaire une convocation, malgré sa séance de négociation infructueuse. Mais, dès que ces derniers sont partis, sur le même endroit, une dame s’est permis, encore, d’exposer une partie de cette pourriture, mélangée, avec des mangues non mûres et qui étaient cachées dans une bassine. « Nous procédons à des verbalisations, des paiements et même à des gardes à vue », souligne l’Asp, M. Dieng, affecté au Service d’hygiène de Guinguinéo. Dans des charrettes, ces nomades provenant de « Ndingler », village distant de 4 km de Guinguinéo, Nguélou (10 km), Keur Samba Diaw (3 km), Mboss (+ 25km), etc., s’agglutinent.
Certains viennent encore plus loin. C’est le cas de Yakhya Cissé, venu du Niger. Vendeur de chaussures traditionnelles, l’homme affirme avoir payé 2500 FCfa de droit de stationnement à la mairie. À l’en croire, « le marché « louma » offre des opportunités à la clientèle ». Selon l’intendant du lycée de Guinguinéo, A. Niasse, c’est son père Ely Birahim Niass, ancien maire de la commune, qui est le premier à avoir initié un « louma » en 1990. « À l’époque, le marché était organisé à l’entrée de la ville, ensuite on l’a ramené en plein centre-ville vers 1997. Au début, les commerçants n’étaient pas d’accord avec lui, car l’activité du « louma » était un manque à gagner pour eux, mais finalement, ils ont fait avec », souligne-t-il. Selon plusieurs sources, ce sont ces mêmes commerçants qui mènent une activité itinérante au « louma » de « Fass Barigo » le jeudi, au marché de Gossas le samedi et celui de Birkilane le dimanche. « C’est un souk à ciel ouvert. Mais le vendredi, pour des raisons religieuses, on n’organise pas de « louma » », précise le journaliste Abdoulaye Diallo du quotidien national « Le Soleil », qui a consacré sa grande enquête, disponible au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti), au marché sous-régional de Diaobé. Toutefois, en cette période d’hivernage, des paysans vont aux champs et cela donne un climat clairsemé au « louma ».
Si le mercredi 20 juillet, il y avait une légère affluence, une semaine après, c’était tout le contraire. Pour le commerçant Abdoulaye Sow, vendeur d’engrais, le « louma » devait être plus animé si les habitants du terroir avaient les moyens de faire assez de provisions. Autre endroit, autre récit. Nous avons vu du matériel destiné aux paysans riziculteurs, une panoplie de cordes pour attacher le bétail, de la volaille, des sacs d’arachides, d’engrais, de produits de semence ou cosmétiques, des produits maraîchers ou légumes, etc.
Pour la vendeuse de tissus brodés et de rideaux, Ndèye, il est très difficile de satisfaire la clientèle en cette période d’hivernage, car la moisson n’est pas à son heure. « Nous essayons de jongler avec les travaux champêtres et parfois nous vendons à perte », souffle notre interlocutrice, qui attend parfois des clients désespérément à cause des temps durs.
Celles qui se tirent d’affaire sont les gargotières et restauratrices. Mais Maguette, une d’entre elles, s’empresse d’ajouter qu’à chaque bénéfice suffit sa charge. « Notre seul problème, c’est la non-maîtrise du marché et nous faisons de longues distances pour nous ravitailler », souffle-t-elle. Et d’ajouter que l’huile d’arachide locale s’achète à 1450 FCfa le litre.
Les bons comptes, mais…
Non loin d’elle, nous avons trouvé Mame Cheikh penché sur son charriot de vêtements avec qui il a voyagé depuis la ville de Touba, les yeux rivés sur le téléphone. « Le marché est fluctuant. Mes chiffres d’affaires varient entre 15.000 à 150.000 FCfa », dit-il, en présence de son jeune frère. Cependant, il peut y arriver qu’ils rentrent bredouilles malgré les charges liées au transport et à la restauration. « Il y en a pour toutes les bourses, mais nous refusons de vendre à perte. Malgré les aléas, nous passons la journée, achetons des repas, payons les droits de stationnement à la mairie… », explique d’entrée, Malick Sarr, qui précise que les bénéfices diminuent en fonction des charges.
Ce marché fait aussi l’affaire de la municipalité dont des agents se chargent de faire appliquer le paiement des droits de stationnement. « Dès qu’une charrette franchit le périmètre du marché, le propriétaire paye le ticket sans broncher », jure un villageois, qui a requis l’anonymat. Le « louma » est aussi une aubaine pour ce jeune éleveur de circonstance. « J’y ai acheté deux poules et un coq à 5000 FCfa ; ce jour-là, certainement, le gars était dans un besoin pressant », raconte Ibrahima, un élève en classe de 4ème, à la rentrée scolaire prochaine. Si nous avons tenté d’en savoir plus sur une évidente hausse des recettes de la mairie, le jour du « louma », le secrétaire municipal de Guinguinéo, Ibou Goumbala, n’a pas souhaité nous dire exactement le montant récolté.
RISQUE DE RECEL
Quand « louma » peut cohabiter avec illégalité
Les marchés hebdomadaires appelés « louma » accueillent toutes sortes de personnes et de marchandises. Et pas toujours des gens de bonne intention. « Il peut y avoir que des voleurs viennent dans les « loumas » pour tenter d’écouler des produits volés. Et là, l’acheteur va tomber sous le coup de la loi », relate Fallou, un vendeur de produits recyclés. D’après un autre commerçant, c’est difficile de retrouver un objet volé dans un « louma » d’une localité où le vol s’est opéré. « Les voleurs ne sont pas fous ; dès qu’ils commettent leur forfait à Guinguinéo, ils vont au « louma » de Birkilane ou ailleurs pour l’écouler », relève Bathie. Père Ba, comme on l’appelle, est à la recherche de son cheval volé, depuis plus d’un mois. « J’ai fait le tour des « loumas », mais je ne l’ai pas retrouvé. Je quémande maintenant 2000 FCfa pour retourner à Linguère », se résigne-t-il à dire à l’Imam « Ratib » du quartier de Macodé Bar, après la prière de Gué, la veille de notre reportage.
Avant 18h, les esprits fatigués commencent à se projeter vers un autre « louma », même si le corps exige le repos. Ces dignes hommes et femmes, jeunes et vieux, qui ont déjà préparé leurs bagages, quittent les lieux, à bord de véhicules, charrettes ou autres camionnettes surchargés pour un horizon meilleur, un « louma » plus fructueux.
LES TRAVAILLEURS DU SOLEIL TRAINENT YAKHAM MBAYE DEVANT L’OFNAC
Les délégués des travailleurs du Soleil ont déposé, ce mercredi matin, une plainte contre leur Directeur général, Yakham Mbaye, à l’Ofnac pour enrichissement illicite et détournement de deniers publics.
Les délégués des travailleurs du Soleil ont déposé, ce mercredi matin, une plainte contre leur Directeur général, Yakham Mbaye, à l’Ofnac pour enrichissement illicite et détournement de deniers publics. Joint au téléphone, le journaliste, coordonnateur du collège des délégués et vice-président du Synpics section Le Soleil, Ndiol Maka Seck est revenu sur les raisons pour lesquelles ils ont saisi l’organe de contrôle.
« Effectivement ce matin nous avons déposé une lettre de dénonciation à l’Ofnac contre Monsieur Yakham Mbaye. C’est une délégation de 19 personnes et c’est le coordonnateur adjoint du collège des délégués qui a été reçu au bureau des courriers. Et, les gens de l’Ofnac ont été très réceptifs et se disent sensibles à la situation du soleil. Ils suivent de très près la situation », a-t-il dit. Il a informé par la même occasion qu’ils feront face à la presse demain pour faire des révélations graves sur la gestion de Yakham Mbaye à la tête du Soleil.
« Au-delà de son sinistre bilan au plan social, il est en train de mettre l’entreprise droit dans le mur. Sa gestion est catastrophique et les gens ont peur pour leur avenir », a soutenu le journaliste, coordonnateur du collège des délégués et vice-président du Synpics section Le Soleil, Ndiol Maka Seck qui, reste optimiste quant à la suite qui sera réservé à ce dossier. « Parce que l’Ofnac c’est des fonctionnaires autonomes. Donc, nous avons espoir que les responsabilités seront situées dans cette affaire. Par ailleurs, nous envisageons de déposer d’autres plaintes notamment auprès du procureur de la République. Parce que ce qui se passe au Soleil est trop grave pour qu’on n’en parle pas. Nous allons utiliser tous les moyens que mis à notre disposition pour que Yakham Mbaye arrête son entreprise de destruction. Nous allons faire des actions d’envergure à partir de cette semaine pour dénoncer la gestion de Yakham Mbaye », a-t-il aussi ajouté.
COHABITATION, PERCHOIR ET PRIMATURE : LE CONSTITUTIONNALISTE NDIOGOU SARR LEVE UN COIN DU VOILE
La « cohabitation » est l’un des concepts tant agités sur la scène dans la foulée des premières tendances des résultats du scrutin législatif. Le si convoité poste de président de l’Assemblée nationale est aussi sur toutes les lèvres
La « cohabitation » est l’un des concepts tant agités sur la scène dans la foulée des premières tendances des résultats du scrutin législatif. Le si convoité poste de président de l’Assemblée nationale est aussi sur toutes les lèvres, ainsi que l’hypothèse d’un Premier ministre issu des rangs de l’opposition. Pour faire le point et éclairer la lanterne du citoyen lambda, Bes Bi « Le Jour » a ouvert ses colonnes au constitutionnaliste, Ndiogou Sarr, pour éclairage.
La cohabitation
« La cohabitation signifie que dans l’Exécutif, c’est différentes sensibilités qui exercent le pouvoir. C’est quand, dans le cadre de la mise en œuvre d’une politique gouvernementale, il y a deux sensibilités politiques. Donc, il faut savoir que la cohabitation est juste une réalité politique mais pas constitutionnelle. Alors, on ne peut pas parler d’une cohabitation juste à partir d’une majorité d’une coalition de l’opposition à l’Assemblée nationale. Car, quand il y a une pluralité dans le parlement, c’est le pluralisme qui est la réalité garantie. Or, comme le cas de figure actuel où il y a plusieurs sensibilités, et qu’aucune d’entre elles n’arrive à obtenir une majorité confortable, chacun peut présenter son candidat. Alors, étant donné que jusqu’à présent il n’y a pas de résultats définitifs, il faudra attendre ceux de la Proportionnelle qui va découler d’un quotient qui sera dégagée. À partir de là, on verra si la coalition au pouvoir n’a pas une majorité absolue pour pouvoir choisir son président. Soit aussi elle peut avoir un candidat et négocier avec les autres qui accepteront de voter en sa faveur. Et ce sera encore au tour des parties de l’inter-coalition Yaw-Wallu de faire la même chose. Voilà, en réalité, le débat qui va se poser dans quelques jours. Car quand il s’agira de la création d’un groupe parlementaire, du côté de l’opposition, ce sera Yaw et Wallu. Mais non l’inter-coalition Yaw-Wallu. Surtout qu’à l’heure actuelle, il n’y a aucun cadre juridique comme base de cette inter-coalition. »
Perchoir
« Maintenant, il est vrai que dans le cadre de notre Assemblée nationale avec son autonomie et sa manière de fonctionner, l’assemblée doit pouvoir prendre des mesures pour effectivement mettre en place des institutions qui vont gouverner à son propre fonctionnement. Et, souvent, chacune des différentes sensibilités peut proposer un candidat pour le poste de président de l’institution parlementaire. Et ce sont les députés qui votent. Cependant, au Sénégal, de tout temps, c’était la coalition au pouvoir qui avait la majorité qui lui permettait d’élire un de ses membres dans ce poste. Puis, ce choix opéré par le pouvoir était facilement validé par l’assemblée. »
Primature
« Si, par exemple, Yaw-Wallu s’en sort avec 83 députés, ils seront obligés eux aussi de négocier avec les autres. Et seulement, dans cette perspective, il faut retenir que c’est Wallu qui sera le véritable faiseur de roi dans l’hémicycle. Parce qu’une fois arrivée à l’assemblée, l’inter-coalition ne va pas exister juridiquement. Et dès lors que Wallu se range du côté du pouvoir, celui-ci reviendra avec sa majorité dans chacune de ses initiatives. Au cas contraire également, c’est Yewwi askan wi qui va en profiter. Sur le plan constitutionnel, même si Yaw-Wallu sortait majoritaire de ces Législatives, il n’y a aucun texte qui oblige le président Macky Sall à nommer un Premier ministre parmi eux. Maintenant, le seul danger est que si le président de la République choisit un chef du gouvernement qui viendra à l’assemblée pour étrenner sa feuille de route, ce dernier sera soumis à un vote de confiance. Les députés pourraient refuser la confiance qui doit amener à sa démission. Ce qui peut créer un blocage ».
NOTRE DROIT CONTITUTIONNEL EST BIEN ARMÉ POUR SUPPORTER L'ÉVENTUALITÉ DE LA COHABITATION
Dans un post, mardi, Ngouda Mboup s’est invité, à nouveau, sur le débat concernant l’éventualité d’une cohabitation politique à la suite des élections législatives
Dans un post, mardi, Ngouda Mboup s’est invité, à nouveau, sur le débat concernant l’éventualité d’une cohabitation politique à la suite des élections législatives.
« Notre droit constitutionnel est bien armé pour supporter une éventuelle cohabitation comme il a su supporter la concordance de majorités depuis 1960 », a notamment écrit l’enseignant-chercheur en droit public à l’Ucad.
Puuple
Selon M. Mboup, c’est au Peuple souverain (détenteur du suffrage universel), lui seul, de déterminer quelles forces politiques doivent gouverner le pays et dans quel sens.
Résultats provisoires
Dans l’attente de la totalité des résultats provisoires des électionL législatives de dimanche, une cohabitation ne semble pas impossible à l’Assemblée nationale. Une victoire de l’opposition marquerait une première dans l’histoire du pays. A suivre
PAR OULIMATA SARR
L'IMPERATIF D'AGIR
Au rythme actuel, il faudra 98 ans pour mettre fin aux inégalités de genre en Afrique subsaharienne : Les droits, la représentation politique et les ressources sont essentiels pour combler le fossé.
Au rythme actuel, il faudra 98 ans pour mettre fin aux inégalités de genre en Afrique subsaharienne : Les droits, la représentation politique et les ressources sont essentiels pour combler le fossé.
Les femmes ont plus durement subi les ravages économiques causés par le COVID-19. En Afrique, où les femmes représentent 58% de la population des travailleurs indépendants, les entreprises appartenant à des femmes ont été particulièrement vulnérables aux chocs et crises multiples. La pandémie a menacé les fragiles acquis de ces dernières années en matière d’égalité de genre en renforçant et en multipliant les situations de précarité auxquelles les femmes sont confrontées. A cela s’ajoutent les conséquences du changement climatique et de la guerre en Ukraine qui ont encore plus exposé les vulnérabilités des femmes en Afrique. Plus que jamais, notre continent a besoin de renforcer les actions pour mettre fin à la discrimination fondée sur le genre et créer une vague de changement positif. Si les choses continuent d’évoluer au rythme actuel, il faudra encore 98 ans pour mettre fin aux inégalités de genre en Afrique subsaharienne. Nous ne pouvons plus attendre.
Pour inverser cette tendance, nous devons nous concentrer sur trois domaines clés de coordination. Il s’agit de la représentation : les voix des femmes doivent être entendues dans les échanges politiques, les processus de maintien de la paix et la prise de décision ; le droit, ce qui signifie avoir des lois égalitaires qui protègent les femmes et les filles et enfin, l’allocation de ressources adéquates, y compris de mesures financières, pour traduire les engagements des États en actions et assurer l’autonomisation économique des femmes. ONU Femmes et la Fondation Bill & Melinda Gates s’engagent depuis de nombreuses années à soutenir ces progrès en partenariat avec les femmes et les hommes africains pour construire une société plus égalitaire, pacifique et économiquement dynamique.
Dans de nombreux pays africains, les femmes continuent d’être exclues des sphères de décision. Si la représentation des femmes dans les parlements a globalement augmenté et constitue une évolution positive, il existe encore des pays d’Afrique de l’Ouest et centrale où les femmes représentent moins de 5 % des parlementaires. En janvier 2021, la représentation globale des femmes africaines était loin d’atteindre la parité et les progrès réalisés restaient inégaux. Nous devons faire en sorte qu’aujourd’hui, à l’occasion de la Journée de la Femme Panafricaine, les voix des femmes africaines soient entendues et qu’elles puissent participer pleinement aux processus décisionnels en Afrique.
Les quotas se sont révélés être un moyen efficace d’accroître la participation des femmes à la vie politique. Dix pays sur douze d’Afrique de l’Ouest et centrale disposent désormais de telles lois. Par exemple, le Cap-Vert a adopté une loi sur la parité en 2019 et le nombre de femmes élues aux élections locales est passé à 41,5 % en 2020, contre 26 % en 2016. C’est un exemple de réussite qu’il est urgent de reproduire sur le continent car la représentation politique des femmes dans de grands pays comme le Nigéria et la RDC reste faible. Il est impératif de poursuivre sur la voie des réformes juridiques et politiques pour entériner ces pratiques dont nous connaissons l’efficacité.
Le Protocole de Maputo, adopté en 2017, fournit un cadre juridique pour la protection des droits des femmes en Afrique. Les États africains ont fait des progrès significatifs pour atteindre les objectifs du Protocole de Maputo, notamment en créant des ministères et des mécanismes institutionnels dédiés pour promouvoir ces droits. Cependant, l’accès limité des femmes africaines à l’éducation et à l’emploi réduit la croissance annuelle par habitant de 0,8 %. Ce niveau de croissance aurait permis de doubler la taille des économies africaines en 30 ans. Au Niger, par exemple, la Banque mondiale estime que le PIB par habitant serait supérieur de plus de 25 % si l’inégalité entre les genres était réduite. Les efforts visant à améliorer l’accès à l’éducation et à maintenir les filles dans les écoles secondaires, à mettre fin aux mutilations génitales féminines, à garantir l’accès des femmes à la propriété foncière, à mettre fin aux mariages précoces et à garantir l’accès aux droits sexuels et reproductifs ne trouveront leur aboutissement que si les opinions et les intérêts des femmes africaines sont pris en compte dans les politiques gouvernementales.
Trente ans après les engagements pris par la communauté internationale à Beijing et le Protocole de Maputo pour l’égalité des genres et la promotion des droits des femmes, il est urgent que nos pays africains prennent des mesures audacieuses pour allouer les ressources adéquates afin de stimuler l’autonomie et l’autodétermination des femmes. L’Afrique du Sud montre la voie en mettant en œuvre des politiques et des programmes visant à encourager et à soutenir l’autonomisation des femmes. Lors de la 66e session de la Commission de la Condition de la Femme, Mme Mmamoloko Kubayi-Ngubane, ministre sud-africaine des établissements humains, a souligné trois exemples concrets de politiques: premièrement, une stratégie axée sur l’autonomisation des femmes dans le secteur de l’énergie, lancée le 31 août 2021, ensuite, le lancement du programme « Women Diggers » pour augmenter le nombre de femmes dans le secteur minier et enfin, le programme « Techno girl » pour soutenir les filles qui souhaitent poursuivre des carrières scientifiques ou technologiques. Il y a encore trop peu de femmes dans le secteur des STEM (Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques) alors que nous savons que lorsque les femmes sont impliquées dans la prise de décision, elles obtiennent de meilleurs résultats pour tous en matière de science et de recherche. Dans des pays comme le Nigeria et le Kenya, seule une femme sur quatre travaille dans ce domaine.
Il est temps d’agir si nous voulons réaliser les aspirations de l’Agenda 2063, le cadre stratégique du continent pour atteindre son objectif de développement inclusif et durable, et ainsi construire l’Afrique que nous voulons : un continent en paix, uni, démocratique, prospère, doté d’une identité culturelle forte et égalitaire. Alors que la pandémie recule, il est impératif que les femmes et les filles soient placées au premier plan de tous les efforts de redressement. Les femmes doivent être incluses dans les plans de relance économique et leur santé doit être une priorité. L’égalité des genres revêt une importance économique, politique et sociale pour chacun d’entre nous. Sans elle, les disparités de genre continueront de contribuer à la pauvreté et freineront le développement nécessaire et si longtemps attendu par notre peuple. Tant que les femmes et les filles ne prendront part aux processus décisionnels, leur avenir, et celui de tous les Africains, continuera d’être hypothéqué.