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19 juin 2025
Par Ndiapaly Gueye
LE GENTLEMEN’S AGREMENT, LA SEULE RÈGLE QUI VAILLE
Calomnies, bâtons dans les roues, agressions, menaces, stigmatisations, harcèlements policiers et judiciaires… jamais un leader politique n’aura été autant éprouvé qu’Ousmane Sonko. Curieusement, son étoile n’en sera jamais affectée !
On ne le dira jamais assez, Dieu n’aime pas les traîtres ! Beaucoup de choses se seraient passées dans notre pays le Sénégal voici quelques années. Beaucoup de cas d’école pourraient nous servir d’exemples pour renforcer notre foi en Dieu. Mais le cas le plus illustratif aura été celui du président Ousmane Sonko et du Pastef.
Calomnies, bâtons dans les roues, agressions, menaces, stigmatisations, harcèlements policiers et judiciaires… jamais un leader politique n’aura été autant éprouvé qu’Ousmane Sonko. Curieusement, son étoile n’en sera jamais affectée ! Au contraire, elle continue de briller et d’illuminer les cœurs et les esprits des Sénégalais. Dieu est toujours du côté des endurants et Ousmane Sonko, Guy Marius Sagna, Barthélémy Dias, Khalifa Sall… sont de ceux-là.
Cette belle percée de l’opposition est une réponse sèche de Dieu en guise d’avertissement sur nos manquements. Dieu aura bien voulu choisir un leader charismatique nommé Ousmane Sonko. Il est du devoir des créatures de savoir lire entre les lignes des signes que ne cesse de nous envoyer Dieu, notre Créateur. Continuez à persévérer dans vos postures de calomnies et de provocations dans le seul but de détruire un opposant. Plus précisément, celui que Dieu aura recommandé aux Sénégalais particulièrement à la jeunesse : Ousmane Sonko pour ne pas le nommer. Quand l’heure de la vérité sonne, le mensonge, la tortuosité et la bassesse sont relégués au second plan. Voici plus de soixante (60) ans que notre Assemblée nationale aura toujours obéi aux injonctions de l’exécutif au détriment du peuple.
Pour une fois, ce peuple va effectivement vivre confortablement avec la cohabitation. Cette situation politique ne court pas souvent les rues en Afrique. Notre pays, le Sénégal, pourrait se glorifier d’avoir été le premier à vivre cette grande expérience démocratique. Que Benno Bokk Yakaar (Bby), parti au pouvoir, sache raison garder. Désormais, rien ne sera plus comme avant. On ne peut pas arrêter les vagues déferlantes des réseaux sociaux avec les bras. Les mentalités évoluent et, d’ailleurs, elles ont beaucoup évolué. Les Sénégalais savent observer même s’ils ont le grand défaut de toujours laisser faire. Ils savent sanctionner aussi ! Benno Bokk Yakaar l’avait appris à ses dépens lors des locales.
Bis repetita pour les élections législatives où, selon les tendances, l’opposition majoritaire autour de l’intercoalition Yeewi Askan Wi (Yaw) et Wallu va tordre le bras au parti au pouvoir pour lui imposer une cohabitation. Une aubaine pour notre démocratie. Aux vaincus d’être des gentlemen pour surtout éviter de gripper nos institutions. Ils doivent jouer franc jeu pour l’intérêt supérieur de la Nation. Après le régime parlementaire dès les années 1960, celui présidentiel est au perchoir avec trop de pouvoirs dans l’escarcelle du président de la République. Le changement imminent s’impose. Gare à ceux qui rateront le virage.
Selon la Constitution française !
La cohabitation désigne la coexistence institutionnelle entre un chef de l’État et un chef du gouvernement (issu de la majorité parlementaire) politiquement antagonistes. La «cohabitation» désigne la conjoncture politique dans laquelle le président de la République et la majorité des députés sont de tendances politiques opposées. Le Gouvernement étant responsable devant l’Assemblée nationale (art. 20, al. 3, 49 et 50 de la Constitution du 4 octobre 1958), le président de la République a vocation à nommer à la tête de ce Gouvernement une personnalité qui puisse avoir l’appui de la majorité à l’Assemblée nationale.
CES NOUVELLES FIGURES DE L'ASSEMBLÉE
Guy Marius Sagna, Barthelemy Dias, Ahmed Aïdara, Pape Djibril Fall sont décrits comme des hommes de caractère, bouillants. La 14ème législature va ainsi accueillir de nouvelles personnalités déterminées à révolutionner le fonctionnement de l'institution
Zaynab SANGARÈ et Moustapha DIA |
Publication 04/08/2022
Guy Marius Sagna, Barthelemy Dias, Ahmed Aïdara, Pape Djibril Fall sont décrits comme des hommes de caractère, bouillants, antiimpérialistes. La 14ème législature de l’Assemblée nationale va ainsi accueillir de nouvelles figures qui comptent révolutionner le paysage et la démarche de cette institution.
GUY MARIUS SAGNA : la révolution de l’activisme au Sénégal
Travailleur social dans la Fonction publique, Guy Marius est un activiste à la trajectoire éclectique mais logique. Marié et père d’un enfant, il a tellement mis ses combats en avant qu’on a fini à oublier qu’il a derrière lui sa petite famille. Du collectif « Non aux APE » au contresommet de la Francophonie en 2014, en passant par le mouvement patriotique « Moom Sa Reew », Guy Marius a pris part à presque tous les grands combats citoyens depuis 2012. Ses grandes causes : la justice sociale et l’anti-impérialisme. « Je ne suis pas contre la France, mais contre l’impérialisme français », a tenu à préciser un jour Guy face à une journaliste française. La précision est importante au regard des critiques qui fusent à l’encontre du mouvement « Frapp-France Dégage». Frapp pour « Front pour une révolution anti-impérialiste et panafricaine ».
En 2014 à Sédhiou (sud du Sénégal), où il servait comme assistant social, il avait convoqué une conférence de presse pour dénoncer le détournement des ressources de l’hôpital régional où il travaillait. Ceux qu’ils dénonçaient ne furent pas sanctionnés. Lui fut muté à Dakar et jeté dans un «petit bureau où il n’y avait ni eau ni électricité», selon ses témoignages. Cela ne fera que raffermir son engagement. L’année précédente, il s’était fait arrêter à Tambacounda lors d’une marche de soutien à des enseignants grévistes. Depuis, on l’a vu sur plusieurs fronts dont les plus en vue sont ceux contre « l’impérialisme français ». En 2017, l’activiste avait effectué un tour de chauffe en dirigeant la campagne de « Ndawi Askan Wi, » la coalition alors emmenée par Ousmane Sonko. Tous deux reliés par leurs attaches casamançaises et par la tonalité radicale de leurs discours, Sagna et Sonko constitueront donc, avec Barthélémy Dias, un trio de nature à créer des étincelles dans le landerneau politique sénégalais. Le travailleur social passé d’agent de la Fonction publique à agent à la mairie de Dakar va donc siéger à l’hémicycle de l’Assemblée nationale. « Pour comprendre l’engagement de cet activiste énergique, imbu d’idéaux de gauche, il faut remonter à son adolescence. C’est à cette époque qu’il côtoie un de ses oncles, membre d’une organisation de la gauche révolutionnaire », racontait Ouestaf.com dans un portrait de Guy Marius Sagna.
PAPA DJIBRIL FALL-PDF La force tranquille d’un journaliste révolutionnaire
Papa Djibril Fall est un journaliste / consultant en communication diplômé du CESTI. Spécialiste dans l’analyse de la vie politique et sociale, il affiche sa conviction : « J’ai une passion sans limite pour le développement du Sénégal et de l’Afrique » Son portrait est ainsi livré par Sud Quotidien. Plus jeune candidat tête de liste proportionnelle des élections législatives du 31 juillet, Pape Djibril ne rêve que d’une seule et unique chose aujourd’hui : faire partie des 165 députés qui vont constituer la quatorzième législature. Diplômé de la 42ème promo du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) sortie en 2014, son ambition est de donner un nouveau souffle à l’Assemblée nationale. Hier, journaliste chroniqueur sur les plateaux de la télévision (Tfm) du Groupe Futurs Médias (GMS), aujourd’hui candidat tête de liste proportionnelle des serviteurs/Marche Pour le Renouveau (MPR) aux législatives 2022, Pape Djibril Fall fait ainsi partie de la longue liste des journalistes sénégalais qui, à force de pratiquer les politiques et la chose politique, ont fini par succomber à la tentation. Après plusieurs années passées à commenter les faits politiques au Sénégal en tant que journaliste diplômé de la 42ème promo du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) sortie en 2014 et qui avait pour parrain le regretté journaliste Amadou Tidiane Djigo dit Cheikh, disparu trois ans auparavant, Pape Djibril Fall veut changer de cap et faire partie de ceux qui font bouger les choses. « J’ai une passion sans limite pour le développement du Sénégal et de l’Afrique », avait-il laissé entendre lors de la conférence de presse de déclaration de sa candidature le 22 avril dernier.
BARTH : Le produit de la politique par la politique pour la politique
Né en 1971, d’origine cap-verdienne, Dias a été élu en 2009 maire de Mermoz-Sacré-Cœur. Il est alors le plus jeune édile du Sénégal. Le jeune homme a passé plusieurs années aux Etats-Unis où il a décroché un master MBA en transports, mais il a aussi — et surtout — profité de ces années outre-Atlantique pour forger sa réputation. Jeune adhérent au Parti socialiste, il a choisi de s’exiler au moment de la défaite de son camp à la présidentielle de 2000, lors de l’élection d’Abdoulaye Wade et la fin de l’ère Abdou Diouf. « Paradoxalement, c’est aux Etats-Unis qu’il va se faire connaître des Sénégalais», rapporte Ibrahima Kane, militant sénégalais des droits de l’homme au sein de la RADDHO et observateur attentif de la vie politique. « En Amérique, en effet, «il booste la section locale du Parti socialiste et surtout s’affirme comme quelqu’un qui n’a pas froid aux yeux », raconte Ibrahima Kane. Lors des visites du président Abdoulaye Wade, il n’hésite pas à aller à la charge, à dire au président que ce qu’il fait au Sénégal n’est pas bon. C’est aux Etats-Unis que beaucoup de jeunes vont commencer à apprécier ses talents d’orateur et son goût pour la bataille politique». Son mariage avec une Américaine octroie en outre à Barthélémy Dias une double nationalité.
Energique, bouillonnant...
De retour au Sénégal, Barthélémy Dias s’attelle à remettre sur les rails le Parti socialiste alors emmené par Ousmane Tanor Dieng, incontournable figure du PS depuis de nombreuses années. C’est à cette époque qu’il se rapproche encore davantage de Khalifa Sall, futur maire de Dakar, et lui aussi futur adversaire politique du président Macky Sall. De son père Jean-Paul Dias, Barth a hérité une certaine intransigeance dans les relations humaines. Le père et le fils ont le même genre de caractère. Des articles de presse parcourus par nos soins ont crayonné celui que la jeunesse appelle Barth comme un homme charismatique, turbulent, énergique, bouillonnant... OTD, importante personnalité socialiste audelà des frontières sénégalaises, avait fait les frais quelques semaines plus tôt de l’intransigeance politique du jeune Barthélémy Dias lorsqu’il avait appelé à la réunification du Parti socialiste. «Je voudrais dire que cet appel pour la réunification de la famille socialiste, lancé par mon père et oncle Ousmane Tanor Dieng, souffre de trois entorses : de crédibilité, de légitimité et d’objectivité. L’homme qui a lancé cet appel a un sérieux problème de crédibilité de par sa posture, ses choix de conviction ou pseudo-convictions». Au moment de cet échange peu amical, le Parti socialiste était déchiré. Ousmane Tanor Dieng était resté proche du président Macky Sall. Dias, lui, était indéfectiblement proche du maire déchu de Dakar, Khalifa Sall. Impossible pour le maire de Mermoz-SacréCœur de transiger avec le président. «Macky Sall est arrivé au pouvoir en 2012 porté par une coalition et un certain nombre de promesses », explique Ibrahima Kane.
Alliance avec Ousmane Sonko
Au soir de sa convocation devant la justice et les manifestations qui l’ont accompagnée, le 10 novembre dernier, Barthélémy Dias n’a pas manqué de partager les photos de son «arrestation» aux côtés d’une autre jeune figure de la vie politique sénégalaise, Ousmane Sonko. Barthélémy Dias, tout comme son ami Khalifa Sall, a rallié la coalition Yewwi askan wi lancée en septembre dernier par Sonko. L’objectif était de faire des élections municipales de janvier 2022, un premier round de la présidentielle 2024. A la question de savoir si le caractère éruptif et manifestement ambitieux de Dias ne ferait pas qu’il se sente à l’étroit auprès de l’autre jeune loup qu’est Ousmane Sonko, Ibrahima Kane tempère : «Au Sénégal, nous avons l’habitude des coalitions. Depuis les années 70, on sait qu’on ne peut pas diriger tout seul, sans alliance. En outre, les deux hommes partagent le souci de ne pas voir Macky Sall triompher».
Wikipédia relève que Barthélémy Toye Dias, ne suit pas la même orientation politique que son père, Jean-Paul Dias, ancien du Parti démocratique sénégalais de Abdoulaye Wade et secrétaire général du Bloc des Centristes Gaindé. En 2017, des poursuites judiciaires sont engagées contre le leader socialiste et maire de Dakar. Khalifa Sall est accusé de détournement de fonds publics. Le verdict du procès rendu le 30 mars 2018 le condamne à une peine de cinq ans de prison. Barthélémy Dias demeure fidèle à Khalifa Sall, estimant que sa condamnation est une manœuvre politique pour le rendre inéligible. Il quitte la coalition Benno Bokk Yakaar pour rejoindre les rangs de l’opposition au régime de Macky Sall.
AHMED AÏDARA, DÉPUTÉ DE GUÉDIAWAYE (YAW) : Des studios radio à la Place Soweto
Dimanche dernier, dans les rues de Guédiawaye, le journaliste Ahmet Aïdara, du haut du toit ouvrant de sa voiture, jubilait déjà pour la victoire de la coalition Yewwi Askan Wi dans le département de Guédiawaye entouré des militants de YAW dans ce département. Le maire de cette ville de la banlieue dakaroise sera l’une des nouvelles têtes de la future Assemblée nationale. Il fera partie des 18 députés de la région de Dakar et l’un des deux du département de Guédiawaye. Des sièges remportés en faveur de la large victoire de Yewwi. Ancien journaliste à la RFM et à la radio et télévision Sen TV/Zik Fm, le maire de Guédiawaye a rampé pour accéder à ce poste de député. Déjà en activité, Aïdara avait mis en place il y a quelques années le mouvement Guédiawaye Thi la bokk, ce qui marquait ses débuts en politique, malgré une faible adhésion des populations de cette ville. En 2022, il se présente pour les élections locales afin de briguer le poste de maire de la ville de Guédiawaye et tenter de battre le frère du président de la République, Aliou Sall. Le tout puissant frangin de Macky Sall, soutenu par un directeur général et une ministre n’a pas pu résister à la vague verte et blanche de YAW incarnée par le ‘’revueur’’ de presse.
A l’Assemblée nationale, pour cette 14e législature, il sera l’une des nombreuses nouvelles têtes et parmi les personnalités à surveiller. Le journaliste, contraint de quitter ses fonctions au sein du groupe de presse fondé par Bougane Guèye Dani, est connu pour ses prises de position, ses attaques envers le régime. Ses fameuses revues de presse, pendant plusieurs années, se terminaient par des piques lancées au frère du chef de l’Etat accusé d’avoir détourné l’argent du pétrole et du gaz sénégalais, dans l’affaire dite ‘’Frank Timis, tout en disant que ‘’le troisième mandat est interdit au Sénégal’’. Voilà les portraits respectifs de ces figures révolutionnaires que la 14e législature de l’Assemblée nationale va accueillir. Question : Resteront-ils des modèles de représentants crédibles du peuple pour les générations futures ? Qui vivra verra !
ABDOULAYE SEYDOU SOW DÉVOILE UN «PLAN B» DE DÉBAUCHAGE DE DÉPUTÉS «AMIS»
Il suffit simplement selon lui de mettre en œuvre de fines manœuvres politiciennes pour combler ce gap et contrôler l’Assemblée nationale.
Alioune Badara Diallo (Correspondant à Kaolack) |
Publication 04/08/2022
C’est au détour d’une assemblée générale tenue au siège de Benno Bokk Yaakar (BBY) de Kaffrine que le ministre de l’Urbanisme, Abdoulaye Seydou Sow, a révélé ce qu’il conviendrait d’appeler un « plan B » du régime du président Macky Sall pour contrôler l’Assemblée nationale avec une majorité. Une astuce politicienne qui consisterait à aller pêcher dans les eaux de l’opposition dont certains membres « sont des amis du régime ».
En effet, le maire de la ville de Kaffrine entouré des responsables et militants de la coalition au pouvoir pour « jubiler après la victoire de Benno dans la région de Kaffrine », admet qu’au sortir des élections législatives du 31 juillet, le camp du pouvoir est parvenu a engrangé près de la moitié des sièges, avec d’après ses calculs, soit 82 sièges. « Sur la liste nationale, Benno obtient 47 pour cent des suffrages, ce qui correspond entre 25 et 27 députés, pour les listes départementales, sur 112 on a 57 sièges. Ce qui veut dire que le camp présidentiel s’en tire avec 82 sièges sur un total de 165 », a expliqué le ministre marron-beige. Donc, dit-il, au sujet de la majorité à l’Assemblée, il suffit simplement selon lui de mettre en œuvre de fines manœuvres politiciennes pour combler ce gap et contrôler l’Assemblée nationale.
Pour y arriver, le ministre de l’Urbanisme affirme en substance qu’il faut « aller pêcher dans les eaux de l’opposition puisque le pouvoir a des amis dans l’opposition ». Pour ainsi dire que le contrôle de l’Assemblée nationale est une question d’astuces politiciennes — pour ne pas dire de débauchages ! — si l’on sait que l’opposition, surtout la liste de Yewwi, a fait jeu presque égal avec le pouvoir dimanche dernier. Ce même si elle a été laminée au niveau de la région de Kaffrine selon les estimations faites par Dr Adama Diouf, ministre conseiller, en charge de la lecture de la résolution de l’assemblée générale présidée ce lundi par Abdoulaye Seydou Sow. « Dans le département de Kaffrine, Benno a obtenu 33 .007 voix, devant Yaw qui en récolte 16.980, à Koungheul, Benno engrange 21.638 contre 11541 voix pour Yaw. Dans les autres départements que compte la région de Kaffrine, Benno est en tête avec un grand écart de voix ».
En tout état de cause, les responsables politiques de la mouvance présidentielle sont confiants de « leur » victoire sur les autres listes et se sont même arrogés le droit d’organiser des manifestations pour célébrer leur victoire. C’est le cas à Koungheul avec le maire de la ville, Badou Ly. Selon cet édile, la victoire de Benno dans le département de Koungheul est sans appel, et « grâce a la mobilisation des jeunes, des femmes et de tous, le camp présidentiel a obtenu de bons résultats électoraux ».
Cette assemblée générale aux allures d’un meeting a été le cadre pour l’édile de cette localité, d’inviter les habitants de Koungheul à poursuivre leurs efforts en accompagnant le chef de l’Etat Macky Sall dans ses projets et programmes pour le bien être du département de Koungheul ».
CHRONOLOGIE D’UNE DÉFAITE ANNONCÉE POUR BENNO...
Ce qui est indéniable, quelle que soit la coalition qui va l’emporter entre l’intercoalition Yewwi-Wallu et Benno Bokk Yakaar, c’est que ce sera sur un score très étriqué
Même si les résultats provisoires des élections législatives de dimanche dernier ne sont pas encore publiés par la Commission nationale de recensement des votes jusqu’au moment où nous écrivons ces lignes, les chiffres sortis des urnes donnent une idée de ce que sera le visage de la prochaine Assemblée nationale. Ce qui est indéniable, quelle que soit la coalition qui va l’emporter entre l’intercoalition Yewwi-Wallu et Benno Bokk Yakaar, c’est que ce sera sur un score très étriqué. D’ores et déjà, en tout cas, on peut faire le constat que le pouvoir en place a perdu du terrain là où l’opposition a réussi un grand bond en avant.
La meilleure illustration de cette assertion, c’est que même s’ils parlent de victoire, les partisans de la mouvance présidentielle se gardent bien de la qualifier. Pour cause, autant ils prétendent être sûrs de leur victoire, autant ces responsables de Benno sont persuadés que l’écart qui les séparera de leur principal concurrent, à savoir l’inter-coalition Yewwi-Wallu ne sera pas important. Pour dire que la dégringolade cde la majorité présidentielle est réelle, actée et ne fait l’objet du moindre doute. Et la preuve est là : de 125 députés, lBBY va passer au grand maximum à 85 (j’espère que l’opposition ne va pas m’en vouloir d’être si généreux) soit une perte de 40 parlementaires d’une législature à l’autre. Une dégringolade inédite au Sénégal !
Hélas, contre toute évidence, ces responsables de la mouvance présidentielle campent sur leur position en soutenant que le peuple continue à accorder sa confiance au chef de l’État. Libre à eux de se bercer d’illusions ! Mais la réalité c’est qu’ils ont du mal à digérer ce désaveu des Sénégalais qui en dit long sur le contenu du message qui leur est lancé.
Pourtant, on n’a pas besoin d’être un diplômé en sciences politiques ou un analyste chevronné pour savoir que cette contreperformance du camp présidentiel n’est que l’aboutissement d’un ensemble de signaux lancés depuis longtemps par notre peuple. Il suffit de rappeler qu’au lendemain des élections locales de janvier dernier, l’opposition avait réussi à remporter beaucoup de mairies et s’était réclamée vainqueur au nombre de voix sur le cumul au plan national. Faux, avait rétorqué contre toute évidence là aussi le camp de la mouvance présidentielle au point de soutenir que si on était dans des élections présidentielles, l’actuel président de la République allait passer dès le premier tour.
Ensuite, vint le rassemblement de l’opposition du mois de juin passé à la place de l’Obélisque qui avait mobilisé plusieurs dizaines de milliers personnes. Alors qu’on croyait que, pour une fois, ils allaient décrypter ce message, les « Bennoistes » avaient minimisé soutenant que le meeting organisé à Podor par les responsables de cette localité dépasse largement le nombre de personnes qui s’étaient massées place de l’Obélisque à Dakar !
Last but not least, au cours d’une conférence de presse des leaders de Yewwi, le patron du Pastef, Ousmane Sonko, avait invité les Sénégalais à un concert de casseroles pour exprimer leur colère par rapport à la gouvernance du président Sall. Ce soir du 22 juin, partout dans le pays, on avait assisté à un tapage nocturne jamais vécu au Sénégal. Un appel qui a connu un succès retentissant, relayé par la presse internationale. Et là encore, les partisans de BBY avaient versé dans l’ironie, refusant de voir la réalité en face.
Lors de la dernière campagne pour les législatives, Sonko fait le tour du pays pour aller à la rencontre des militants et sympathisants. On assiste à des marées humaines partout où il passe. Ses caravanes drainent plusieurs milliers de personnes qui lui font allégeance. C’était là un test majeur du leader incontesté de l’opposition qui, pour la première fois, fait le tour de l’essentiel des départements du pays à quelques exceptions près. Et le 31 juillet passé était le jour de vérité. Celui qui devait donner le résultat de tout ce processus. Le verdict rendu par les premières tendances fait état d’une victoire jusque-là incertaine. Ce qui fait augurer que le vainqueur va l’emporter sur le fil tellement les deux grandes coalitions se tiennent de très près.
Et le camp présidentiel, qui avait toujours fermé les yeux, s’était bouché les oreilles sur la montée en puissance de l’opposition, continue à se proclamer toujours majoritaire. Nous espérons toutefois que, cette fois-ci, le chef de la coalition BBY et président de la République fera un diagnostic profond des chiffres issus des urnes. Il a intérêt à reconnaître que le parfum de la fin de son règne se fait de plus en plus sentir. Pourra-t-il trouver la bonne stratégie pour retrouver la confiance d’une partie des Sénégalais qui lui a tourné le dos ? A moins de 20 mois de la prochaine élection présidentielle, l’exercice semble difficile mais pas impossible.
LES RÉSULTATS DES ELECTIONS LÉGISLATIVES ANNONCENT UNE COHABITATION… PARLEMENTAIRE PLACE SOWETO
Avec 82 députés, Benno frôle la majorité relative et est talonné par Yewwi-Wallu qui obtient 80 sièges !
Nous ne croyions pas si bien dire en écrivant dans notre édition de ce mardi que les deux principales coalitions en lice pour les élections législatives de dimanche dernier, à savoir Benno Bokk Yaakar (BBY) et Yewwi Askan Wi (YAW), se tenaient « dans un mouchoir !
Les faits semblent confirmer notre prédiction puisque, d’après les chiffres quasi officiels dont nous disposons, la liste de la majorité présidentielle sortante ne devance sa principale rivale que…de deux députés. En effet, Benno Bokk Yaakar obtiendrait de source très sûre 82 députés, soit 57 dans les départements et 25 sur la proportionnelle, tandis que l’inter-coalition formée de Yewwi Askan Wi et de Wallu, elle, engrangerait 80 élus. Sa première composante, Yewwi, est créditée de 39 députés dans les départements et de 17 députés sur la proportionnelle là où Wallu enregistre respectivement 16 et 7 élus. On nous dirait que cela fait un total de 79 députés !
Oui, c’est vrai sauf que nos sources, formelles, soutiennent que cette inter-coalition pourrait bénéficier d’un député supplémentaire quelque part. Trois parmi les huit autres coalitions engagées dans les élections législatives du dimanche 31 juillet auraient réussi à décrocher chacune un siège de député. Il s’agit de Aar Sénégal, grosse déception de ce scrutin puisque présentée par tout le monde comme la troisième force devant mettre fin au tête-à-tête entre Benno et Yewwi du fait notamment de l’envergure des personnalités qui la composent parmi lesquelles l’ancien ministre de l’Energie, Thierno Alassane Sall, le juge Ibrahima Hamidou Dème, l’ancien porte-parole de Rewmi, Dr Abdourahmane Diouf, les anciens députés Thierno Bocoum et Cheikh Oumar Sy etc. Hélas, à l’arrivée, cette coalition n’aura pas pu avoir plus de députés que Bokk Guiss Guiss et les Serviteurs par exemple. Une grosse déception, assurément !
En attendant d’affiner notre analyse des résultats de ces législatives après la publication des résultats complets par la commission nationale de recensement des votes qui a débuté ses travaux mardi, on peut d’ores et déjà dire une chose : le Sénégal, pour la première fois de son histoire, s’apprête à vivre une cohabitation parlementaire à défaut d’être gouvernementale ! En effet, et c’est inédit dans notre pays, c’est la première fois que le pouvoir en place perd la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Et même la majorité relative d’ailleurs qui est de 83 députés pour une chambre de 165 élus.
Certes, certes, Benno Bokk Yaakar frôle cette majorité relative mais ne l’atteint pas même s’il s’en est fallu d’un cheveu. On ne sait pas de quel côté vont s’aligner les singletons élus sur les listes des trois autres coalitions faisant leur entrée place Soweto mais en tout cas, le fait est que la majorité présidentielle — que d’aucuns qualifiaient de mécanique ! — n’est plus tout à fait majoritaire à l’Assemblée nationale. Son groupe parlementaire va passer, d’une législature à l’autre, de 125 députés à seulement 82 élus.
Comme l’écrivait avec beaucoup d’ironie dans notre édition d’hier notre espiègle collaborateur Pape Ndiaye, Benno Bokk Yaakar, qui espérait faire une remontada au lendemain des élections locales de janvier dernier où ses résultats avaient été pour le moins mitigés, a au contraire effectué une degringolada (pardonnez ce néologisme) historique ! Désormais, il faudra au gouvernement négocier au cas par cas avec l’opposition pour faire passer ses lois avec des risques de les voir retoquées très souvent. Quant à celles d’entre elles dont l’adoption nécessitera une majorité absolue voire qualifiée, le président de la République devra tout simplement en faire son deuil pour les 18 mois restants de son second — et non deuxième — mandat ! Benno dans l’opposition parlementaire ? Ce sera presque le cas au cours de cette XIVème législature qui va débuter en septembre prochain. Notre analyse après la proclamation des résultats !
Par Alassane THIAM
FRANCE, LES ÉLECTEURS SÉNÉGALAIS TOURNENT LE DOS À MACKY
Qui l’eût cru ! Depuis que les sénégalais de la diaspora ont eu droit de choisir leurs députés, jamais un parti au pouvoir n’a perdu les élections en France. Je sentais ce mouvement de colère silencieuse envahir les « FRANCENABE ».
Qui l’eût cru ! Depuis que les sénégalais de la diaspora ont eu droit de choisir leurs députés, jamais un parti au pouvoir n’a perdu les élections en France. Je sentais ce mouvement de colère silencieuse envahir les « FRANCENABE ».
Le 21 mai 2020, j’intitulais ma chronique : Macky arrose la diaspora, je ne dis pas : Merci. J’étais stupéfait de voir durant la pandémie du COVID que chaque sénégalais résidant en France pouvait recevoir jusqu’ à 300€ (200 000F CFA) de l’état du Sénégal. Or, les « sénégalais du Sénégal » souffraient davantage de l’impact de la maladie. J’insistais sur le fait que l’état français avait mis tout en œuvre pour atténuer la souffrance de ses citoyens et je rappelais que les étrangers avaient les mêmes droits sociaux que les français.
Le pouvoir a utilisé un « logiciel » qui date et qui ne fait plus recette pour attirer le vote des sénégalais. La sociologie des immigrés sénégalais en France a beaucoup évolué.
En effet, les « anciens » très légitimistes ont fait valoir leurs droits à la retraite et n’ont plus, comme on pourrait le penser l’emprise sur leurs familles restées au pays. C’était le « Ndiguel » (recommandation) qui était recherché pour faire basculer les élections dans leurs villes ou villages d’origine. Il faut se rendre compte qu’en France, beaucoup de jeunes binationaux n’ont pas le même rapport à la politique que leurs aînés.
Lors des élections présidentielles de 2019, j’ai pu constater que certains venaient en nombre pour dire publiquement qu’ils ne voteront pas comme leurs darons. (Leurs pères). L’argent a encore coulé à flot, à perte. Les sénégalais ont choisi l’opposition pour être représentés à la future assemblée nationale.
Cette défaite du parti au pouvoir pourrait aussi s’expliquer par la grosse colère de certains membres dirigeants de leur parti. En effet, l’éviction de Demba Sow, compagnon du Président de la république, dès la première heure, a heurté beaucoup d’adhérents et de sympathisants. Ce dernier n’a pas été associé à la confection des listes et n’a appris son éviction que lors de la diffusion de la liste de BENNO BOK YAKAAR (coalition de partis au pouvoir) par les médias sénégalais.
Cette inélégance a donné lieu à des débats houleux et s’est traduit par des appels de certains adhérents à un vote sanction contre le gouvernement. La perte de la « France » fait tâche, car il était imaginable que l’opposition puisse chavirer le pouvoir en place.
Dans la diaspora, les choses ont également beaucoup évolué, les achats de conscience ne fonctionnent plus, des convictions commencent à apparaitre pour dénoncer le délaissement de leurs régions d’origine. Il appartiendra aux partis politiques d’analyser finement le vote des citoyens sénégalais de la diaspora pour mieux comprendre son message. La tranche d’âge des électeurs, les catégories -socio professionnelles, la localisation des régions d’origine des électeurs sont des facteurs non négligeables pour cerner ce vote sanction.
VIDEO
LES OEUFS POURRIS DE L'ANCIEN PALAIS DE JUSTICE
L’artiste égyptien Karem Ibrahim a proposé une installation sur la thématique de l'œuf. Pour l'artiste, l''œuf c'est aussi bien la fragilité que la rigidité. Rigidité en parlant notamment de la membrane qui protège l'ensemble.
Un jour, une création. «Les œufs pourris ». C’est le titre de l’installation proposée, l’artiste égyptien Karem Ibrahim lors de la dernière biennale de l’art africain contemporain de Dakar, à l'ancien palais de Justice de Dakar.
Un œuf c’est à la fois de la fragilité et la rigidité (de la membrane de protection). Autant le contenu de l'œuf est liquide et visqueux, autant la coquille est solide. Et quand on veut la briser, rien qu’avec sa main on peut le faire. C'est une question de volonté.
C'est là le sens de cette installation. Il en est de même dans la vie. Avec la volonté, on peut faire bien de choses qu'on ne soupçonne pas.
Chaque pièce de l’installation fait de métal dont chaque pièce représente un œuf, est le principal matériau, mais curieusement cassé et l'installation a été aspergée d'œufs frais.
QUAND POUVOIR ET OPPOSITION VIOLENT LA LOI
À l'instar des autres étapes du processus électoral, le recensement des votes et la proclamation des résultats des élections au Sénégal, y compris ceux des législatives, obéissent à une procédure bien encadrée par le Code électoral
Depuis le 31 juillet dernier, une guerre des résultats oppose les responsables des coalitions Benno Bokk Yakaar (pouvoir) et leurs adversaires de l’inter-coalition Yewwi-Wallu (opposition). Déclenchée par la tête de liste proportionnelle de la coalition Benno Bokk Yakaar, Aminata Touré, cette bataille autour des chiffres obtenus par chaque liste par presse interposée constitue une violation flagrante de la loi par ces deux coalitions. En effet, tout comme les autres étapes du processus électoral, le recensement des votes et la proclamation des résultats des élections au Sénégal, y compris ceux des législatives, obéissent à une procédure bien encadrée par le Code électoral.
Alors que les Sénégalais attendent toujours la publication des résultats provisoires des législatives du 31 juillet, la guerre des résultats se poursuit par presse interposée entre les partisans de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar et leurs adversaires de l’inter-coalition Yewwi-Wallu, principale force de l’opposition. Elle a été déclenchée quelques heures après le début de la publication des premiers résultats de ces élections législatives par la tête de liste proportionnelle de la coalition Benno Bokk Yakaar, Aminata Touré qui est montée au créneau pour annoncer lors d’un point de presse dans la nuit du dimanche au lundi, la victoire de sa liste dans « 30 départements, sur les 46 que compte le Sénégal et des circonscriptions à l'étranger ».
Cette guerre des résultats injustifiée semble partie pour installer le Sénégal dans une situation post-électorale incertaine. En effet, tout comme les autres étapes du processus électoral, le recensement des votes et la proclamation des résultats des élections au Sénégal y compris ceux des législatives obéissent à une procédure bien encadrée par le Code électoral.
En parcourant les textes de cet instrument électoral, on note quatre niveaux d’échelle de proclamation des résultats. Le premier niveau prévu est le bureau de vote avec l’affichage, ensuite il y a la Commission départementale de recensement des votes puis la Commission nationale de recensement des votes et le Conseil constitutionnel.
Toute cette procédure est régie par les articles L.83, L.85, L.86, L.87 et L.88. Le premier (article L.83) précise qu’après la clôture du scrutin, il est procédé au dépouillement. L'urne est ouverte et le nombre des enveloppes est vérifié. Si ce nombre est supérieur au nombre de celui des émargements, il en est fait mention au procès-verbal. Le bureau désigne ensuite parmi les électeurs présents un groupe de quatre (04) scrutateurs au moins sachant lire et écrire dans la langue officielle. Dans ce groupe, l'un des scrutateurs extrait le bulletin de chaque enveloppe et le passe à un autre scrutateur ; celui-ci le lit à haute voix ; les noms portés sur les bulletins sont relevés, par deux scrutateurs au moins, sur les feuilles préparées à cet effet. Si une enveloppe contient plusieurs bulletins, le vote est nul quand les bulletins portent des listes et des noms différents.
Les bulletins multiples ne comptent que pour un seul quand ils désignent la même liste ou le même candidat ». Le deuxième article (L.85) renseigne également que le « président (du bureau de vote) donne lecture à haute voix des résultats, qui sont aussitôt affichés. Mention de ces résultats est portée au procès-verbal qui est clos par la signature des membres du bureau. Tous les membres du bureau de vote doivent obligatoirement signer le procès-verbal avec, le cas échéant, leurs observations, réclamations et contestations ».
A l’issue de cette première étape, intervient la deuxième consistant à la transmission des procès-verbaux et la proclamation des résultats provisoires par les Commissions départementales de recensement des votes. Et l’article L.86 qui traite de cette question souligne que « chaque membre du bureau de vote doit recevoir un exemplaire du procès-verbal. L'original ainsi que les pièces annexées sont transmis au président de la commission départementale de recensement des votes prévue à l'article LO.142 Cette transmission est opérée sous pli scellé en présence des membres du bureau de vote. La C.E.N.A est également destinataire d'un exemplaire du procès-verbal, sous les mêmes conditions. Une copie du procès-verbal est remise au préfet pour les archives du département ».
Abordant la question de la transmission des procès-verbaux de résultats au niveau des centres de vote vers les commissions départementales de recensements installées au niveau de chaque Cour d’appel, l’article L.87 renseigne qu’« un plan de ramassage des plis destinés à la commission départementale de recensement des votes est établi par l'autorité administrative. Il est mis en œuvre, sous le contrôle des délégués de la Cour d'Appel, par les personnes prévues par le plan de ramassage, choisies parmi les personnes assermentées, les présidents de bureaux de vote, les agents où les officiers de la police ou de la gendarmerie ou les membres des forces armées.
Le plan de ramassage est porté à la connaissance des représentants des candidats ou liste de candidats. Les représentants de candidats ou listes de candidats exercent un suivi tout au long du processus. Dans l'accomplissement de leur mission, ils peuvent bénéficier du soutien de l'administration. Le plan de ramassage est transmis à la C.E.N.A, pour visa, au moins soixante-douze (72) heures avant le jour du scrutin. En cas de modification, la C.E.N.A est immédiatement saisie ».
Abondant dans le même sens, l’article L.88 indique que « les présidents des commissions départementales font constater aux membres de celles-ci, les plis scellés contenant les procès-verbaux et les pièces annexées avant de les ouvrir. Si un pli n'est pas scellé, mention doit en être obligatoirement faite au procès-verbal de la commission départementale de recensement des votes ». Et le deuxième alinéa de ce même article L.88 renseigne qu’« au vu des procès-verbaux des bureaux de vote du département, la commission départementale de recensement effectue au fur et à mesure le recensement des votes du département et en publie les résultats au plus tard le mardi qui suit le scrutin à minuit. Elle peut au besoin redresser et rectifier les erreurs de calcul ».
Toujours concernant cette procédure de validation et de publication des résultats, l’alinéa trois de l’article L.88 informe que le « le président (départemental) rédige immédiatement un procès-verbal signé par les membres de la commission qui y portent le cas échéant leurs observations. Si le procès-verbal n'a pu être rédigé dans les délais impartis, le président transmet les documents accompagnés d'un rapport au président de la commission nationale de recensement des votes.
L'original du procès-verbal de chaque commission départementale est transmis sous pli scellé au président de la commission nationale de recensement des votes prévu à l'article LO.142 par les délégués de la Cour d'Appel ».
Charge donc à cette commission nationale de recensement des votes ou siègent également les mandataires de toutes les listes et des représentants de la Cena de procéder, après avoir effectué tout le travail de vérification, à la proclamation provisoire des résultats au plus tard à minuit le vendredi qui suit le scrutin. Et de transmettre son procès-verbal accompagné des pièces annexées au Président du Conseil constitutionnel pour les besoins de la publication définitive de ces résultats.
MAURICE SOUDIECK DIONE CERNE LE MAL QUI A PERDU MACKY ET BENNO
En attendant la publication des résultats des élections Législatives du 31 juillet prévue ce jeudi, le Professeur Maurice Soudieck Dione nous livre sa lecture des premières tendances du scrutin
En attendant la publication des résultats des élections Législatives du 31 juillet prévue ce jeudi, le Professeur agrégé en Science politique à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Maurice Soudieck Dione nous livre sa lecture des premières tendances du scrutin. Dans cet entretien avec Sud quotidien, il lève un coin du voile sur les raisons de la déroute de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yaakaar tout en s’arrêtant sur le fiasco de la coalition Aar Sénégal. Loin de s’en tenir, l’Enseignant chercheur en Sciences politiques revient également sur la clé de la réussite de l’inter-coalition Yewwi-Wallu et la surprise crée par le journaliste-candidat, Pape Djibril Fall qui a réussi pour sa première participation à se hisser devant des ténors comme Pape Diop de la Bokk Gis Gis et Dr El Hadji Ibrahima Mbow de l’Ucs Bunt-bi.
Quelle est votre appréciation globale des premières tendances des législatives du 31 juillet dernier publiées par les commissions départementales des votes ?
Au départ, il était très difficile de prévoir l’issue de ces joutes électorales très disputées. Le contexte socio-économique marqué par une hausse généralisée des prix, la dureté des conditions de vie, les inondations, etc. n’était pas favorable à la majorité au pouvoir. Les rapports entre acteurs politiques étaient tendus en raison du lourd contentieux de la phase pré-électorale lié notamment à la décision du Conseil constitutionnel amputant illégalement la liste de la coalition Yewwi Askan Wi de la composante des titulaires ; et la confrontation politique qui s’en est suivie faisant un bilan de plusieurs morts, de destructions, d’arrestations illégales de leaders de l’opposition : le maire de la Ville de Guédiawaye, Ahmed Aïdara, les députés Déthié Fall et Mame Diarra Fam, en dépit de leur immunité parlementaire. Donc, ces élections étaient très attendues pour que le peuple sénégalais, détenteur de la souveraineté, tranchât le conflit entre les différentes forces politiques en compétition. Le cadre organisationnel d’expression de la volonté populaire a été mis en place de manière adéquate, et il faut s’en féliciter ; tout en regrettant les proclamations de résultats venant des acteurs politiques, lesquelles en violation des dispositions du Code électoral ne sont pas de nature à apaiser la situation. En effet, on ne peut pas être à la fois juge et partie. La CENA (Commission électorale nationale autonome) aurait dû intervenir pour condamner et faire cesser ces manquements à la loi électorale, afin de calmer les esprits. Quoi qu’il en soit, on note au regard des premiers résultats une percée significative de l’opposition, notamment de l’inter-coalition Yewwi-Wallu, qui se dispute âprement la majorité avec la coalition Benno Bokk Yaakaar.
À votre avis, qu’est-ce qui explique cette performance de l’inter-coalition Yewwi-Wallu : Le discours de Sonko sur le parallélisme de la victoire de Benno et le troisième mandat ?
Il y a eu une présidentialisation de la campagne des élections législatives avec l’implication d’Ousmane Sonko, principal leader de l’opposition, clairement positionné pour la Présidentielle de 2024. Dès lors, par son coefficient personnel, il a boosté les résultats de l’entente politique des deux coalitions les plus populaires de l’opposition, Yewwi Askan Wi et Wallu Senegaal, en plus de l’apport des autres leaders de la coalition Yewwi Askan Wi, malgré l’invalidation illégale et illogique de la composante des titulaires de la liste Yewwi Askan Wi, pour instituer les suppléants à leur place.
«(…) l’inter-coalition Yewwi-Wallu a fait campagne avec succès contre l’éventualité d’une troisième candidature du Président Sall en 2024 »
Le Président Sall aurait dû mettre un terme à ce débat en clarifiant qu’il ne peut pas être candidat pour la Présidentielle de 2024, parce que c’est la Constitution qui l’exclut du jeu, qui dispose en son article 27 : « Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». En entretenant le flou se contentant d’affirmer « ni oui ni non », alors que la question ne relève pas de son bon vouloir mais des dispositions de la Charte fondamentale, il a renforcé par son attitude, l’idée à lui prêtée de présenter illégalement une troisième candidature. L’opposition a ainsi considéré dans sa communication politique que les électeurs ne devaient pas conforter le camp présidentiel, car ce serait l’encourager sur la voie de l’illégalité d’une troisième candidature, avec toutes les conséquences que cela peut avoir en termes de tensions, de violences, de morts et de destructions, et dont on peut faire l’économie. Surtout que pour un pays qui détient des ressources naturelles abondantes de pétrole et de gaz, l’insécurité et l’instabilité peuvent favoriser une déstructuration de l’État dont on aura du mal à sortir, dans un contexte sous-régional marqué, de plus, par la montée de l’extrémisme violent. Il y a eu également l’accord politique au niveau des départements entre les deux coalitions les plus représentatives de l’opposition, à savoir Yewwi Askan Wi et Wallu Senegaal, afin de mutualiser et de sécuriser leurs forces. En effet, avec le scrutin majoritaire à un tour au niveau départemental où avec une seule voix de différence on remporte tous les sièges, l’objectif politique de cet accord Yewwi-Wallu était d’arriver en tête dans le maximum de départements et d’y rafler tous les sièges. Il faut rappeler que Benno Bokk Yaakaar avait beaucoup profité de ce mode de scrutin en 2017. Car, alors même qu’elle n’avait pas obtenu la majorité, ayant totalisé 49,48% des voix, Benno Bokk Yaakaar s’est retrouvée avec 125 députés sur 165. Donc, cette entente Yewwi-Wallu au niveau des départements a été pour une large part à l’origine de la percée de l’opposition.
Y a-t-il également un lien entre ces résultats avec les scandales impliquant des députés avec l’affaire des faux billets et du trafic de passeports diplomatiques ou encore l’absence de proposition de loi ?
C’est vrai parce qu’il y a eu une détérioration de l’image de l’Assemblée nationale jamais vue dans l’histoire politique du Sénégal, avec des députés impliqués dans des trafics de passeports diplomatiques et dans la falsification de billets de banque. Or, le parlementaire exerce une mission noble au service de la Nation ; d’où l’appellation d’honorable député qui lui est donnée. En tant que représentant du peuple, la mission du député est solidement arrimée à la dignité. L’article 100 du Règlement intérieur dispose en effet : « Le député, élu du peuple, est un représentant qualifié de la Nation. Le prestige et l’autorité de l’Assemblée nationale, incarnation de la souveraineté populaire, sont les garanties d’une démocratie véritable. L’élu du peuple a des obligations de rigueur morale, d’intégrité, de droiture et de dignité qui doivent se refléter dans son comportement et sa vie de tous les jours. Ces exigences imposent un statut à la dimension de ses responsabilités. L’Assemblée nationale doit lui garantir des conditions de travail satisfaisantes et les services de l’État assistance, respect et considération.» Concernant les propositions de loi, il faut dire qu’elles sont contraignantes pour les députés, car elles doivent respecter strictement un équilibre financier : les dépenses qu’elles suscitent doivent générer des recettes compensatrices. Il faut ajouter également que dans l’histoire politique du Sénégal, les propositions de lois ont souvent été des occasions de perpétrer des coups politiques : comme la proposition de loi qui a entraîné l’éviction d’Habib Thiam de la présidence de l’Assemblée nationale en 1983, en réduisant son mandat de 5 à un an, le poussant à la démission; comme celle qui dans la même perspective a ramené le mandat de Macky Sall de 5 à un an, le poussant à la démission de la présidence de l’Assemblée nationale en 2008 ; ou comme celle qui a amnistié en 2005 les assassins du vice-Président du Conseil constitutionnel, Me Babacar Sèye, le 15 mai 1993. Donc, je ne pense pas que ce soit en raison de l’absence de propositions de lois des députés que la législature passée a été décriée. Il faut ajouter qu’il y a plutôt des réformes structurelles à effectuer pour améliorer le fonctionnement de l’Assemblée nationale dans le système politique sénégalais, notamment à travers une relation plus équilibrée avec le pouvoir exécutif. En plus d’une plus grande exigence sur le profil des députés, en mettant en avant des critères de compétences, de niveau d’études, par exemple pour les députés investis sur la liste nationale, qui en réalité sont plus cooptés qu’élus ; en renforçant la légitimité populaire des députés en les élisant au niveau départemental par un scrutin majoritaire à deux tours ; en conférant à l’opposition certaines prérogatives à l’Assemblée nationale par la présidence de commissions importantes, le contrôle de l’utilisation des ressources du Parlement et la possibilité de présider chaque année une commission d’enquête.
Selon vous, la présence du président Wade qui a débarqué à Dakar en cette veille du scrutin a-t-elle influé sur cette situation ?
Le Président Wade est une icône de la vie politique sénégalaise, qui en combattant infatigable et acharné a joué un rôle majeur dans la construction de la démocratie au Sénégal, pendant 26 ans d’opposition (1974-2000), durant lesquelles il a affronté toutes sortes de difficultés et subi beaucoup d’injustices et de brimades. Même s’il n’a pas fait campagne, à son âge, 96 ans, se déplacer de l’étranger pour venir accomplir son devoir civique est un acte de très haute portée symbolique, en plus d’avoir appelé à voter au profit de l’inter-coalition Yewwi-Wallu.
Comment expliquez-vous le cas de la coalition Aar Sénégal, seule à avoir présenté un programme. Est-ce à dire que les Sénégalais votent sans tenir compte de programmes ?
Certes, la coalition Aar Senegaal est composée de plusieurs personnalités politiques de qualité, et a présenté un programme de 14 propositions pour une Assemblée de rupture. Mais quelle que soit la pertinence d’un programme, il faut obtenir la majorité pour l’appliquer. Au demeurant, on ne peut pas affirmer dans l’absolu que les Sénégalais votent sans tenir compte des programmes, mais il semble que le vote utile a été privilégié lors de ces élections législatives, autour de l’enjeu essentiel d’obtenir la majorité, qui a entraîné une bipolarisation Benno Book Yaakaar versus Yewwi-Wallu.
Quid du cas de Pape Djibril Fall ? Pour sa première participation d’après les premières tendances se classe 4ème devant des coalitions comme Bokk Gis Gis de Pape Diop et Ucs Bunt-bi ?
Pape Djibril Fall a été la surprise de ces élections. Malgré la modicité de ses moyens et le fait qu’il n’était présent que dans quelques départements, il a engrangé des résultats appréciables pour une première participation. Homme des médias et tribun éloquent, il a attiré la sympathie des électeurs par un discours pertinent sur les problèmes, préoccupations et besoins de la société avec des propositions intéressantes ; il a pu se frayer un chemin malgré l’âpreté du combat de titans que se sont livrés les deux mastodontes de ces élections législatives, à savoir d’une part Benno Bokk Yaakaar et d’autre part Yewwi-Wallu.
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DES OS ET DES SERINGUES D'OBINNA MAKATA
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La biennale de l’art africain contemporain de Dakar nous montre chaque année une infinie diversité de créations et d’inspirations des artistes du continent. Ceux-ci peuvent traduire toute sorte de réalités dans leurs créations.
C’est le cas de cette œuvre de l’artiste nigérian Obinna Makata. Un fusils fait d’os et de seringues comme le dit le titre de l’exposition.
L'arme à feu pointée sur un squelette, celui ci s'écroule littéralement au sol sous l'effets nourris des rafalles par les balles. AfricaGlobe vous propose de revoir cette œuvre à laquelle est ajoutée son, le crépitement des armes.