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18 juin 2025
YEWWI-WALLU ESSUIE UN REFUS DE LA PART DE LA CNRV
Le président de la Commission nationale de recensement des votes a refusé de satisfaire la demande de l'opposition de vérifier les autres caisses contenant les PV provenant des départements de Kanel, Matam, Ranérou et Podor
Le président de la Commission nationale de recensement des votes a refusé de satisfaire la demande de l'opposition de vérifier les autres caisses contenant les PV provenant des départements de Kanel, Matam, Ranérou et Podor. Les raisons avancées sont d'après Déthié Fall que "cela a déjà été fait hier". Une décision que regrette le mandataire national de la coalition Yewwi Askan wi. Selon le leader du PRP, "la commission n'a aucune raison d'empêcher la vérification des autres PV des quatre départements". Poursuivant, Déthié Fall rappelle que la vérification "est un droit que leur confère l'article 142, dernier alinéa".
Par ailleurs, il ajoute que "les délais ne sont pas encore épuisés donc il n'y a pas d'urgence pour publier les résultats provisoires".
La Commission de recensement a maintenu sa volonté de publier les résultats provisoires aujourd'hui à 17h alors que la loi leur donne la possibilité d'aller jusqu'à demain vendredi à minuit.
Autre prétexte avancé par Déthié Fall, "l'indisponibilité du quotient au niveau national".
Le mandataire de Yewwi, après ces constats, regrette "la précipitation notée chez la commission". Il soupçonne une volonté de "confiscation du vote des Sénégalais dans le but de donner au pouvoir un chiffre assez proche de la majorité c'est à dire 82 députés".
Il affirme, par ailleurs, que "les résultats qui seront publiés cet après-midi n'engageront nullement l'inter-coalition Yewwi Askan wi".
TOUT RÉSULTAT PROCLAMÉ PAR LA CNRV N’ENGAGE PAS YEWWI-WALLU
Le mandataire national de la coalition Yewwi Askan Wi, Déthié Fall, se désengage de tout résultat proclamé par la Commission nationale de recensements des votes en l'état actuel des choses, évoquant un processus émaillé d'« irrégularités flagrantes »
Vers un contentieux électoral. Le mandataire national de la Coalition Yewwi Askan Wi (YAW), Déthié Fall, est catégorique : « tout résultat proclamé par la Commission nationale de recensements des votes (CNRV) n’engage pas l’inter-Coalition (Yewwi-Wallu) ». Une déclaration que l’opposant a faite, ce jeudi 4 août 2022, à quelques heures de la publication des résultats provisoires des élections Législatives du 31 juillet dernier. Ils sont attendus à 17 heures, cet après-midi.
L’opposant persiste et signe : « On s’est intéressé aux résultats issus de certains départements dont Podor, Matam, Kanel, Ranérou. On a ouvert certaines caisses et on a procédé à un échantillonnage. De grandes irrégularités ont été notées parce qu’il y a des Bureaux de vote (BV) où il n’y a ni les signatures du président, ni de son assesseur et de son secrétaire, ni des représentants de coalitions. Dans d’autres (BV), il n’y a que les signatures du président, de son assesseur, de son secrétaire, mais aucune signature des représentants des Coalitions ». Fort de ce constat, il note des « irrégularités flagrantes » présentées au président de la Commission nationale de recensements des votes.
L’ancien bras droit d’Idrissa Seck de poursuivre : « compte tenu de ces faits, on avait demandé ce matin à ouvrir toutes les caisses, les PV (Procès-verbaux) des BV de ces quatre départements », rappelant les dispositions prévues par l’article L.0 142, donnant « le droit » à toutes les Coalitions « d’accéder à tous les documents disponibles surtout qu’ils servent de base de calcul à la commission ».
En l’état, « c’est ce droit-là qui nous a été refusé par le président de (ladite) commission, nous disant qu’on a procédé à la vérification hier et que lui, il veut proclamer aujourd’hui à 17 heures », martèle-t-il. Avant d’enfoncer le clou : « (Il) n’a pas l’obligation de procéder à la publication aujourd’hui (jeudi) des résultats provisoires » et ce « d’autant plus que les délais courent jusqu’au vendredi (demain) à minuit. Cette activité que nous demandons entre dans le cadre de nos travaux. Tant qu’il y a une activité qui entre dans le cadre de nos travaux, et que les délais ne sont pas épuisés, c’est une activité à laisser s’opérer. »
Dans tous ses états, il a prévenu, dénonçant « une forfaiture », que celle-ci « ne passera pas ». Car, fulmine-t-il : « personne ne peut comprendre que la commission nous refuse cette activité de vérification qui doit conclure sur la transparence du vote ou pas. Après échantillonnage, on ne peut pas comprendre que des irrégularités soient notées et qu’ils ne veuillent pas ouvrir les caisses. Qu’est-ce qu’il y a dans ces caisses au point qu’on nous refuse de les ouvrir. Qu’est-ce qu’ils préparent au point de nous empêcher d’exercer une activité prévue par la loi ? De vouloir précipiter la publication des résultats provisoires aujourd’hui ? ».
EXONERATION DE LA TVA, 7 ENTREPRISES ADMISES
La Direction générale des impôts et domaines (Dgid) vient de rendre publique la liste des entreprises de la Zone économique spéciale (Zes) exonérées de tva pour l’année 2022-2023.
La Direction générale des impôts et domaines (Dgid) vient de rendre publique la liste des entreprises de la Zone économique spéciale (Zes) exonérées de tva pour l’année 2022-2023. Pour le moment, elles sont au nombre de 7 à prévaloir d’une attestation pour pouvoir acheter en hors Tva…
Annuellement, la Direction des impôts et domaines (Dgid) publie sa liste des entreprises de la Zone économique spéciale (Zes) exonérées de Tva. Pour l’année 2022-2023, elles sont sept entreprises à bénéficier d’un paquet incitatif qui donne droit à des exonérations fiscales. Il s’agit d’Hercules global Sarl, qui intervient dans la production de lubrifiants, de carbone, de biodiésel, de lingot d’aluminium et de ferraille. Son site de production est basé dans la Zes de Sandiara. L’entreprise Polytek Sa, basée à la Rocade Fann Bel Air et spécialisée dans la fabrication de tubes en Pvc, est parmi les bénéficiaires de ce régime dérogatoire.
De même que Tosyali Sénégal Iron steel-Tiss Sa, promotrice d’un complexe sidérurgique ; Sen-Surgel-Sas intervenant dans la transformation et la surgélation de fruits et légumes destinés à l’exportation. A ces sociétés s’ajoutent Baobaoshu-Sa, fabriquant d’emballage en carton, Kitamba Sasu, évoluant dans la confection et la formation à la confection de serviettes hygiéniques lavables, et Galion Sénégal Sa, qui a des activités d’industrie plastique.
Pour l’année 2021-2022, la Dgid avait publié une liste de dix entreprises exonérées de Tva.
Pour rappel, les Zones économiques spéciales sont des espaces d’accueil d’activités économiques qui ont pour vocation d’offrir un ensemble d’infrastructures et de services qui assurent aux entreprises les meilleures conditions d’exercice de leurs activités.
Elles sont gérées par un administrateur, qui délivre les différents agréments, certificats et visas liés aux activités des entreprises, explique le chef du bureau des régimes fiscaux spécifiques à la Dgid. Sada Timéra d’ajouter qu’à chaque fois qu’une entreprise de la Zes sollicite une exonération, la Dgid vérifie si toutes les conditions par rapport à l’exportation, à la création d’emploi, le nombre de stagiaires à recevoir, entre autres, sont remplies. Si tel est le cas, une attestation annuelle lui est délivrée et elle va se prévaloir de cette attestation pour pouvoir acheter en hors Tva, être exonérée de taxe et d’impôt.
BENNO, LA FIN D’UN CYCLE
Et maintenant ? Si Macky Sall a fait du chemin en 10 ans au pouvoir, il lui reste à affronter l’avenir avec un peu d’angoisse. En écoutant les résultats des législatives, il devait avoir l’air déconfit, la mine un peu abattue…
Après l’ivresse des soirées victorieuses, Macky Sall et sa coalition entament la fin d’un cycle électoral marqué par 10 ans de succès. Après l’apogée de 2019, 2022 marque le début du déclin.
Et maintenant ? Si Macky Sall a fait du chemin en 10 ans au pouvoir, il lui reste à affronter l’avenir avec un peu d’angoisse. En écoutant les résultats des Législatives, il devait avoir l’air déconfit, la mine un peu abattue… En attendant que la Commission nationale de recensement des votes rende ce jeudi aux coalitions leurs copies, les résultats de ces Législatives closent un cycle électoral victorieux pour Benno et son leader. Si le premier tour de la Présidentielle 2012 fut un essai concluant, il arrive au pouvoir grâce à sa persévérance, la spontanéité de sa candidature, son enthousiasme et sa fraîcheur… Et il enchaîne les succès électoraux à la tête d’une coalition électorale inédite, qui regroupe le Ps, l’Afp, la Ld, le Pit,… plus d’autres partis satellites de l’Alliance pour la République. Sûr de sa force, il improvise un référendum qu’il gagne. Il récupère le département de Dakar lors des Législatives de 2017, après l’avoir perdu lors des Locales de 2014. Avec une majorité absolue à l’Assemblée nationale, il gouverne tranquillement, échafaude des projets d’envergure…
C’est la période d’enchantement. L’adhésion est générale. En 2019, il remporte la Présidentielle au premier tour. C’est l’apogée du projet Sall. Le quinquennat est réglé comme du papier à musique, avec ses points d’orgue et ses succès et aussi ses soupirs. Car, les équilibres vont être secoués par des évènements inattendus avec la survenue brutale du coronavirus et les émeutes de mars 2021. Il y a eu des moments de correction avec la levée des mesures restrictives prises pour contenir la propagation du Covid-19, le lancement du programme Xeeyu ndaw ni. En apparence, ces décisions n’ont pas calmé la grogne des jeunes désœuvrés et lassés par la perte de leurs emplois. Il ne vacille pas, mais se rend pas compte que les relations avec une partie de la population sont devenues fraîches.
Alors que les résultats des Locales dans les grands centres urbains annoncent le début de la fin d’un cycle électoral glorieux. Bien meil¬leurs que prévus, les scores de l’opposition à Dakar, Gué¬diawaye, Ziguin¬chor, Pikine, Thiès en janvier dernier permettent surtout de commencer à dessiner les contours d’une cohabitation. Pari réussi ! Personne n’y croyait quand l’opposition avait donné le mot d’ordre : qui aurait pu s’imaginer que Yaw aurait fait son nid dans les départements de Saint-Louis et Thiès lors des Législatives ?
Alors que Bby chute inexorablement dans les votes annonçant le début du déclin, finalité de tout projet construit avec une vision et des promesses. Sans qu’il y ait une forme de discours de dramatisation de la situation, les résultats de janvier ont installé une mauvaise ambiance dans la mouvance présidentielle. Car, le Président Sall a préféré maintenir le statu quo dans ses rangs. Quelle mouche a piqué Macky, à qui plusieurs victoires électorales avaient pourtant appris à garder la tête froide, à rester sourd à ces signes annonciateurs d’une rupture avec l’électorat surtout jeune ? A ce stade, il n’avait pas mesuré que les réalités sociales étaient devenues pesantes sur les ménages en dépit du renoncement à certaines taxes pour soulager les chefs de famille. Aux Législatives, l’ennemi est resté la hausse des prix, l’usure du pouvoir,… qui ont perdu le pouvoir.
Pour Bby et son chef, le sérieux du travail de l’Admi¬nistration et la transparence du scrutin resteront néanmoins des motifs de satisfaction et de confiance dans la solidité des institutions sénégalaises pour ces élections. Après le temps de la déroute électorale et de la désespérance.
Par Issa Amadou NDIAYE
QUI DISAIT QUE MACKY SALL EST UN VIRTUOSE POLITIQUE ?
A suivre le développement de l’actualité politique de notre pays ces derniers temps, on est forcément gagné par le sentiment de peur des lendemains incertains vers lesquels nous conduit cette génération d’acteurs dite post-indépendance
A suivre le développement de l’actualité et l’effervescence qui caractérisent le landerneau politique de notre pays ces derniers temps, on est forcément gagné par le sentiment de peur des lendemains incertains vers lesquels nous conduit cette nouvelle génération d’acteurs dite post-indépendance.
En effet, que de remarques ont été faites pour rappeler, souvent en bien, que Macky Sall a vu le jour après l’accession de notre pays à la souveraineté internationale. Pour le moins que l’on puisse dire, cela avait suscité énormément d’enthousiasme. Cependant, nombreux, en particulier des compagnons dits de première heure de Monsieur Macky Sall, ont vite déchanté.
Dans les lignes qui vont suivre, je décline les trois actes que Monsieur Macky Sall a posés, déjà à l’aube de son premier mandat, qui ont suscité des interrogations en moi. Oui, des interrogations soutenues sur le bien-fondé de mon choix, comme de nombreux citoyens, qui avaient vu en Macky Sall, une soupape de garantie à même d’inverser le cours dangereux de remise en cause que notre modèle de démocratie avait pris à cette époque. Et pourtant, même si ce choix se révèle une erreur, seul l’amour de notre pays nous a guidés à le faire. Quels sont les actes qui ont créé bien des doutes en moi, craignant une prémonition d’une volte-face vis-à-vis des engagements pris avec le Peuple sénégalais ?
Macky Sall, plus que jamais chef d’une «armée mexicaine»
Cela peut paraître anodin, mais les premiers doutes sont nés en moi à l’occasion de deux événements politico-administratifs qui se sont déroulés dans la région de Matam. Le premier a eu lieu lors du Conseil des ministres décentralisé. Et très précisément, durant la nuit du 21 au 22 mars 2013, au cours de laquelle Monsieur Macky Sall, président de la République, a traversé toute une nuit à recevoir les délégations de l’intégralité des collectivités territoriales de la région. Démarré aux alentours de 23 heures, le marathon a traversé toute la soirée et n’a pu s’achever qu’au lendemain matin, vers 7 heures. Que s’est-il réellement passé lors de cette soirée et qui mérite d’être relevé ici ?
En effet, j’ai eu l’impression d’assister à une gigantesque cérémonie villageoise de je ne sais quoi, pouvant avoir pour cadre n’importe quel patelin du Sénégal. Moi qui n’ai pas pu tenir le coup, parce que moins noctambule que le Président, j’ai pu trouver une échappatoire pour me retirer vers 2 heures du matin, déjà. Heureusement, car en le faisant, j’étais loin de penser que le hiirde (veillée en pulaar) du président de la République n’était qu’à la première partie du parcours. Quelles étaient les réelles motivations qui justifient un tel marathon ? Finalement, le cours de la veillée révélera que la rencontre avec les militants n’est, en réalité, qu’un prétexte bien malicieux. Car, un agenda caché, mais savamment orchestré, guidait le cours du hiirde, en plaçant la commune de Nguidjilone, dite bastion des griots du chef, en dernier plateau ! Ce qui laisse libre cours aux griots qui ont la maîtrise de sa généalogie de poursuivre la soirée, en déroulant tout le répertoire qu’ils gardent de sa famille. Une histoire était en train d’être créée de toutes pièces, cette nuit-là. La question à se poser d’ailleurs, est celle de savoir s’il s’agit d’un répertoire de faits historiques réellement vérifiables ou d’une série de légendes préfabriquées. Difficile de répondre à cette question.
Sur la terre du Fouta, j’ai été témoin de bien d’autres scènes. Quelle fut l’ampleur de ma surprise, la nuit singulière de la «valse d’un appel du Président» ! Ces évènements se sont déroulés lors de l’une des nombreuses réunions dites de médiation, devenues coutume, chez le «griot du Président». Après qu’il eut décroché et parlé publiquement au Président, le griot politicien s’improvisa le plus naturellement du monde, Maître de cérémonie (Mc), faisant le tour de l’assistance, à remettre un à un, le téléphone aux militants de base qu’il est le seul habilité à choisir, qui parlaient ainsi au Président, alors qu’il était 3 heures du matin passées. Je suivais la scène, médusé, perdu dans mes réflexions, me demandant dans quelle République je me trouvais.
Sincèrement, cette scène m’a fourni autant de réponses à quelques-unes de mes questions, mais en a suscité une autre plus énigmatique. En effet, cette scène m’a permis de comprendre pourquoi nos «chers adversaires politiques» nous ont toujours appelés «armée mexicaine».
Ce qui était pour le moins pertinent. Sauf qu’ils n’avaient pas eux-mêmes compris que cela obéissait à une volonté du chef, qui l’a voulu ainsi. Pour tout dire, cela participe d’une stratégie mûrement réfléchie de Monsieur Macky Sall, qui veut ainsi prouver que le seul chef, c’est lui. C’est l’unique constante et que tout le reste de l’appareil n’est qu’un ensemble de variables qui gravitent à équidistance autour. Autrement, il n’y a point de chefs seconds ou intermédiaires. Et le meilleur moyen de réussir cette alchimie, c’est de ne point hiérarchiser ou structurer son appareil. Il communique directement avec qui il veut et peu importe la forme ou l’heure. Comment peut-on appeler cette attitude ? Si ce n’est une absence de courtoisie, une pure méchanceté, voire de la petitesse.
L’autre signe que j’ai noté chez l’homme, c’est cette psychose ou répugnance à traiter avec toute personne censée être éclairée par l’instruction. On en parle moins et pourtant, cette situation explique, pour beaucoup, l’état de fièvre et de malaise dans lesquels semble être plongé notre pays. Car, comme nous l’ont enseigné certains éminents penseurs politistes, les fortes institutions doivent s’adosser à des appareils politiques éclairés. «Dis-moi quel groupe d’acteurs politiques tu as, je te dirai quelle qualité d’institutions dont tu disposes.» Qui peut me citer une seule réunion d’un groupe de militants Apr de la région de Matam tenue à Dakar ou ailleurs pour traiter une question autre qu’une des classiques portant sur la préparation de l’accueil de son chef ou sur un scrutin qui s’annonce ?
Locales de 2014 : l’entrée en vigueur de l’Acte III de la décentralisation et l’inauguration de l’acte I du recul des acquis républicains
Une grosse anarque est passée inaperçue, j’allais dire sous le nez de la majeure partie de l’opinion nationale, peut-être par excès d’euphorie post-deuxième alternance. Au sortir de celle-ci, la nouvelle majorité, très certainement assaillie par la forte demande des militants à «caser», commence à agiter sa nouvelle trouvaille dénommée Acte III de la décentralisation.
Quand est-ce que l’Acte II a été évalué pour que l’on sache où est-ce qu’il nous a conduits, en matière de maîtrise de l’exercice des compétences dévolues aux collectivités locales de l’époque ? Je ne m’en souviens pas. Peu importe, mais il faut faire passer le troisième, car le besoin est urgent. Telles sont les circonstances désastreuses qui ont vu naître une disposition aussi capitale dans la gouvernance de notre pays. Ce qu’il faut aussi déplorer, c’est cette forme d’unanimité coupable de la classe politique, notamment de l’opposition, comme prise d’une hérésie collective, qui a laissé passer, presque sans débat, ce grand chantier. Et pourtant, son application sur le terrain a donné naissance à toute sorte de gabegie, du moins dans certaines contrées du pays, tel le Fouta. Les faits décrits ici se sont passés plus précisément dans la région de Matam, où l’autorité a laissé le nommé «griot du Président», seul dans l’initiative. Il a partout taillé des équipes de gouvernance des collectivités territoriales à sa mesure. Systématiquement, et ce, sans exception aucune, il a parachuté partout des maires connus par leur seule fortune qu’ils détiennent, mais très éloignés du profil de la tâche. Donc, manipulables à souhait. Au finish, à quoi a servi le sacro-saint Acte III de la décentralisation ? Je suis à la recherche de celui qui est capable de me dire où se trouve la pertinence de ce passage de l’Acte II à III, si ce n’est d’avoir élargi l’assiette d’opportunités de postes pour caser une clientèle politique. Par exemple et pour ne citer que ce cas, de 14 postes de président de région, ce sont désormais 45 présidents de département qu’il faut choisir. Je dis bien choisir, parce que l’état de grâce de la virginité de l’appareil Apr courrait encore si bien qu’il y a une certaine garantie que s’il y a des collectivités à laisser à l’opposition, elles se compteront aux doigts d’une main. Et cela s’est passé comme prévu.
Les conséquences sont désastreuses et dégoutantes…
Une autre manipulation qui a visé singulièrement le Fouta, c’est cette frénésie à imposer «le griot du Président» comme interlocuteur attitré pour tout ce qui a trait à cette région. Qu’à cela ne tienne, la volonté de bien faire aurait conduit le chef de «l’armée mexicaine» à accepter que le choix éclairé porte, sans conteste, sur celui qui a joué un rôle inestimable dans sa conquête du pouvoir. Sauf que celui-ci risque d’être impossible à manipuler du fait de son fort attachement à cette terre du Fouta, de son gabarit intellectuel hors du commun et de sa fortune qui a fini de le mettre à l’abri de tout besoin, matériel s’entend. Par respect pour la personne dont la dimension dépasse toute querelle de bas étage, je choisis de passer son nom sous silence.
En toute évidence, pour ceux qui sont censés trouver un intérêt à lire ces lignes, il n’y a point de doute qu’ils savent de qui parle-t-on ! Evidemment, témoin de telles dérives qui frôlent la méchanceté, l’inquiétude se substitue très vite à l’euphorie de l’instant de victoire. L’inquiétude pour le risque d’une République à la dérive, d’une République qui se banalise, d’une République dépouillée de toute sacralité…
Le Sénégal rattrapé par le silence coupable de ses acteurs politiques préoccupés par la seule conquête des suffrages
Ma grande inquiétude est qu’aujourd’hui encore, les acteurs politiques ne semblent pas se préoccuper des vrais débats. En effet, l’analyse de la frilosité actuelle qui caractérise le milieu politique, permet aisément de voir que leur seule préoccupation est tournée vers les effets des problèmes et laissent de côté les causes de ceux-ci.
Pour ne citer que le cas du «griot du Président», je suis surpris de noter l’ampleur avec laquelle la classe politique, dans son versant dit d’opposition, réagit à certains de ses faits et gestes alors qu’ils ne seraient que des cas isolés, comparés à sa désinvolture quasi-quotidienne affichée dans la région de Matam. Je ne suis pas loin de croire que chez les hommes politiques sénégalais, l’importance de l’actualité est fonction du terrain ou de la zone où elle se produit. Ou bien, s’agit-il d’une simple paresse tendant à ne privilégier que celle qui se présente en buzz ? Cette question garde tout son sens surtout quand on est concerné par ce qui se passe dans cette région.
Le comble, c’est quand on constate les prérogatives dont s’arroge le fameux «griot de marque», allant jusqu’à se substituer aux représentants de l’Etat sur certaines décisions. Pour ne s’arrêter qu’à certains exemples les plus criards, à quelle logique d’aménagement du territoire obéit la décision d’implanter un hôpital de niveau 2 ou un poste de gendarmerie à Agnam ? Satisfaire les désidérata d’un griot «hors norme» ? Ou bien, s’agit-il simplement de signes de faiblesse d’une République confondue à un «titre foncier» ?
Matam, «titre foncier», avez-vous dit ?
En cette période marquée par l’effervescence politique due aux élections législatives, on entend souvent l’appellation «titre foncier» revenir en boucle dans les discours des acteurs politiques et dans les différentes rédactions, pour insister sur «l’hégémonie électorale» de l’actuel chef de l’Etat dans la région de Matam. Quelle est la réalité de ce fait ? Quelle est la part du neddo ko banndum dans sa manifestation ? Que reste-t-il aujourd’hui de l’attachement de l’électorat de cette région à Macky Sall ?
Il est indéniable que la région de Matam s’est très vite illustrée en une sorte de fondement ou de réserve électorale de l’Apr pour ne pas dire pour Macky Sall. Mais force est de reconnaître que l’ampleur et la tonalité qu’on a données à ce comportement de vote en faveur de Macky Sall, relève souvent d’une exagération voire d’une pure affabulation.
Et pour l’expliquer, nous faisons recours à la réalité sociologique ou tout simplement à la composition humaine de la région, à son comportement électoral historique et enfin aux rapports que les habitants de cette région ont toujours entretenus avec l’Etat.
Pour ce qui est du premier aspect lié à la composition humaine, la région de Matam, et plus globalement le Fouta, reste une des zones du Sénégal les plus homogènes, de par sa composition humaine. Pour qui connaît cette zone doit aussi savoir que plus de 90%1 de sa population est composée d’un seul groupe, les Haalpulaar, qui sont répartis dans un nombre de familles qui peuvent se compter dans les doigts des deux mains, au plus.
Ceci dit, quoi de plus naturel que cette homogénéité explique un comportement électoral qui se caractérise par sa concentration ? D’autant que cette réalité liée à sa tradition électorale n’a pas commencé avec le régime en cours. Quel est le chef de l’Etat, dans l’histoire du Sénégal indépendant, qui a le plus fait de l’électorat du Fouta son fonds de commerce que le Président Abdou Diouf ? Le Président Wade, lui-même, n’en a-t-il pas profité ?
Pour terminer ce chapitre, venons-en aux rapports que la population du Fouta a toujours eus avec l’Etat. C’est pour rappeler que depuis l’époque de l’Etat-nation, le Fouta n’a pas varié sur ses choix électoraux. Cette réalité que beaucoup de personnes peuvent expliquer tient autant à la sociologie qu’à son profil religieux. Pour l’essentiel, dans les villages et quartiers, le guide religieux orientait toujours le choix de vote qui coïncide très souvent avec celui favorable au parti au pouvoir. D’ailleurs, les vestiges de ce comportement sont encore très ancrés chez les différents collèges politiques. N’a-t-on pas encore l’habitude de voir les chefs des partis politiques se bousculer chez les guides des confréries ?
Enfin, on ne peut pas ne pas évoquer la part des attentes attachées à l’Etat et à ces gouvernants pour expliquer le comportement électoral. Mais la spécificité au Fouta est que les attentes sont plus individuelles que collectives. Cela s’explique tout simplement par la tradition qui veut que les investissements collectifs dans les infrastructures sociales de base soient, en général, pris en charge par la communauté, via les Associations villageoises de développement (Avd) ; sauf que quand le coût dépasse sa possibilité, elle fait recours à l’Etat, pour leur en prendre en charge une partie. Fait rare, somme toute.
Je m’en voudrais beaucoup de rater l’occasion de m’adresser à cette frange de mes concitoyens lecteurs de la presse nationale, tellement l’envie de partager cette présente opinion avec eux était forte en moi. En effet, qu’on le veuille ou non, qualifier le Fouta de «titre foncier» de Monsieur Macky Sall renferme une part de méconnaissance de son Peuple, chez certains, voire empreinte de malhonnêteté intellectuelle, chez d’autres.
En vérité, en dehors des nombreuses agitations du «griot du Président» et de ses quelques brebis galeuses, quel Sénégalais ose dire avoir une seule fois entendu une voix empreinte d’outrage ou de chauvinisme, en traitant un sujet qui se rapporte à Macky Sall ou à l’Apr, venue de cette région ?
Encore faut-il rappeler, si besoin est, que ceux qui se disent prêts à prendre les machettes pour faire passer une troisième candidature, ne sont ni du Fouta ni de sa culture, bien que leur territoire de vie soit aujourd’hui administrativement rattaché à la jeune région de Matam. Le jeu n’en vaut pas la chandelle pour ce Peuple du Fouta !
Cette région qui abrite un peuplement humain parmi les plus anciens au plan national, l’un des premiers islamisés d’Afrique de l’Ouest, est consciente du rôle de ciment pour l’intégration nationale qu’il représente pour le Sénégal. Macky Sall n’est pas et ne sera pas un Messi au Fouta. Si son parti politique recueille des résultats exceptionnels, ce n’est pas plus que d’autres, dans un passé récent, je l’ai évoqué. Pour rappeler à une partie des lecteurs de cette note, la terre du Fouta a vu naître et s’éteindre Thierno Sileymane Baal2, fondateur de la Révolution Tooroodo, dotée d’une constitution qui n’est bien sûr pas à la merci d’un chef et qui jure d’avec celle que l’on connait aujourd’hui dans une République du Sénégal. N’est-ce pas lui (?) qui a proclamé ceci, en s’adressant à une assemblée composée de ses pairs, condisciples et de citoyens anonymes, je le cite : «Je vous demande de vous conformer aux directives suivantes pour choisir un imam (l’équivalent du chef d’Etat de nos jours) :
– Choisissez un homme savant, pieux et honnête qui n’accapare pas les richesses de ce bas monde pour son profit personnel ou pour celui de ses enfants ;
– Détrônez tout imam dont vous voyez la fortune s’accroître et confisquez tous ses biens ;
– Combattez le et expulsez-le s’il s’entête ;
– Veillez à ce que l’imamat ne soit pas transformé en une royauté héréditaire où seuls les fils succèdent à leur père ;
– Choisissez toujours un homme sérieux et travailleur ;
– Fondez-vous sur le critère de l’aptitude.»
La messe est dite et nous avons compris que c’est tout ce qui nous manque de nos jours. Jugez-en, ce passage a été déclamé et appliqué dans une contrée du territoire sénégalais si éloignée de Dakar, en 1776, et a servi de ligne directrice pour une gouvernance «sobre et vertueuse», (à ne pas en douter), pendant plus d’un siècle, durant lequel 53 imams se sont relayés au trône. Mes chers concitoyens, ayons de la retenue et arrêtons de dire à tout bout de champ que sur le plan des acquis démocratiques, Macky Sall fait reculer le Sénégal à une époque d’avant-première alternance, qui date seulement de l’année 2000, si j’ai bonne mémoire. Parce que tout simplement, c’est une erreur, c’est inexact. Eh oui, où étiez-vous ? On vous a pourtant toujours dit que qui peut le plus, peut le moins. Sachez alors que, sur le même registre, c’est à avant 1776 qu’il a relégué la terre de ses ancêtres (le Fouta).
Après la Casamance, le Fouta réclame «son Sonko»
Si les acteurs politiques sont résolument engagés sur la voie de nous imposer le «neddo ko banndum» comme stratégie politique, le leader du Pastef, Ousmane Sonko, peut bien réclamer ses parts de marché sur la terre du Fouta. En effet, là ou l’actuel locataire du Palais se réclame à 100% originaire de cette terre, alors Ousmane Sonko y serait pour 50%. L’intéressé n’en a d’ailleurs jamais fait un mystère et a toujours clamé que sa grand-mère (maternelle) serait du département de Podor ou de l’emblématique province du Toro, qui a donné son nom au Fouta.
En dernier ressort, au-delà de ce fait lié aux origines des uns et des autres, l’actualité toute fraîche nous montre qu’à l’image de beaucoup d’autres régions du pays, la jeunesse du Fouta est résolument engagée à adopter le «phénomène Ousmane Sonko». Et tenez-vous bien, si jamais ce qui se trame arrive à terme, les jeunes du Fouta montreront à la face du Sénégal que quoi que cela pourrait leur coûter, ils sont déterminés à se tenir en sentinelles et servir de boucliers pour préserver l’intégrité physique et morale de leur leader, ainsi que leur outil qu’est le Pastef. Une voie royale pour dire assez du mépris qui veut les ramener à l’époque du règne des «satigui» et à celle du «moudo horma»3. Les récents événements de Ourossogui nous donnent un avant-goût de cette détermination.
Issa Amadou NDIAYE
Membre fondateur de l’Alliance pour la République (Apr) dans la région de Matam
PAR Ndiaga Gueye
DAKAR N'A OBTENU QUE 5042 NOUVEAUX ÉLECTEURS EN DIX ANS
Il apparaît que le poids électoral des départements favorables à la coalition politique au pouvoir, est augmenté tandis que ceux ne l’étant pas est réduit
Depuis la proclamation des résultats provisoires des élections législatives du 31 juillet 2022, ceux de certains départements du nord du Sénégal, notamment Podor, Matam, Kanel et Ranerou, suscitent des interrogations. Ces dernières découlent de l’ampleur des suffrages obtenus par la coalition politique au pouvoir dans les bureaux de vote. Ces victoires électorales génèrent des suspicions sur l’existence de faux électeurs qui ont voté. Autrement dit, des électeurs domiciliés à des adresses prétextes, c’est à dire, qui n’existent pas, ou bien ils y sont inconnus. En somme, des électeurs avec de fausses domiciliations.
Aussi, il nous semble que l’analyse de l’évolution du corps électoral de ces quatre départements est nécessaire pour être édifié sur ces allégations. A cet effet, nous avons choisis d’étudier les cas de Podor et Matam, en comparaison avec deux autres départements du centre du Sénégal : Dakar et Mbacké. La recherche se fera en prenant comme situation de référence la carte électorale de l’élection législative de 2012. Le choix du scrutin de 2012, se justifie parce que l’actuel président de la coalition politique au pouvoir n’avait aucun contrôle sur le processus électoral d’alors, encore moins sur le fichier électoral. Donc, la carte électorale de 2012 peut être qualifiée de pertinente par rapport à l’étude des élections législatives de 2022. La population de l’année n-1 du scrutin est considéré comme année de référence du corps électoral des zones étudiées.
Les suspicions sur l’existence d’électeurs fantômes dans certains départements du nord du Sénégal, en particulier, Podor et Matam, sont fondées sur le fait qu’étant d’origine du nord du Sénégal, le président de la coalition politique au pouvoir, par ailleurs, président du Sénégal, est assuré d’avance d’y gagner le scrutin. Donc, il a un intérêt à augmenter leurs nombres d’électeurs. Aussi, pour mieux apprécier l’évolution du corps électoral de ces zones, elle se fera en comparaison avec deux départements ou la coalition au pouvoir est certain de perdre les élections législatives, au regard des suffrages qu’il y a obtenu lors de scrutins antérieurs : Dakar de Mbacké. Les résultats permettront, ainsi, d’avoir des indices de l’existence électeurs avec de fausses domiciliations à Podor et Matam.
Le taux d’inscription au fichier électoral des populations de Podor (48,73%) et de Matam (41,29%) en 2022, révèle que pratiquement tous les habitants en âge de voter (de 18 ans à 80+) sont des électeurs. En considérant, la population électorale du Sénégal en 2021 , qui est de 8 960 157 pour une population de 17 197 482 habitants et le nombre de 6 727 759 électeurs en 2022, ce scenario relative à l’inscription au fichier électoral de la quasi-totalité de la population électorale de ces départements semble peu probable. En effet, une telle situation exceptionnelle, quel que soit le département considéré, correspondrait difficilement à la réalité dans un pays ou le vote n’est pas obligatoire. Par conséquent, nous estimons qu’il existe des électeurs fantômes dans les départements de Podor et Matam.
A la lumière de ce qui précède, il apparaît que le poids électoral des départements favorables à la coalition politique au pouvoir, est augmenté tandis que ceux ne l’étant pas est réduit. Ainsi en 10 ans, Podor, a connu une augmentation de 80 248 électeurs alors que la population a augmenté de 60 653 habitants. Pendant la même période, Dakar, avec une augmentation de sa population de 382 716 habitants, n’a obtenu que 5 042 électeurs. Dakar, avec 5 042 électeurs en 10 ans a été le département le plus affecté par ces manipulations du fichier électoral.
Le vote des électeurs fantômes dans les départements du nord du Sénégal peut aussi être étayé, d’une part, par un examen minutieux de tous les procès-verbaux des élections législatives du 31 juillet 2022, et d’autre part, par une enquête de terrain pour vérifier l’existence réelle de ces électeurs.
A cet effet, il est à remarquer que ce travail d’investigation demande la mobilisation de ressources humaines, matérielles et financières importantes. Quant au traitement des observations sur les procès-verbaux, il est titanesque en peu de temps. En effet, les procès-verbaux ne sont pas traitées au niveau départemental mais national. En conséquence, le comité national de recensement des votes, ainsi que les représentants des candidats, vu le temps imparti pour publier les résultats, n’ont pas le temps pour considérer toutes les observations sur tous les procès-verbaux des bureaux de vote des départements du nord du Sénégal. Un tel travail ne peut être réalisé qu’en faisant de preuve de détermination pour une élection législative honnête. A défaut, des résultats probablement frauduleux, seront ainsi validés, comme ce fut le cas lors de l’élection présidentielle de 2019 car le comité national de recensement des votes n’a pas pu traiter les procès-verbaux de 15.397 bureaux de vote en peu de temps.
Ndiaga Gueye est Doctorant en Sciences de l'Information et de la Communication, Chercheur en marketing politique à l'ère du big data
Laboratoire: LARSIC, École Doctorale: ED-ETHOS
GESTION DU POUVOIR, MACKY SALL 100 CHOIX
A défaut de conforter la politique du gouvernement, les Sénégalais ont choisi d’écrire une belle page de l’histoire démocratique du pays. Ce qui entraîne naturellement des conséquences au niveau politique
Néné Fatoumata Tall perdue par la fougue de la jeunesse, Mansour Faye jeté à la mer par les Saint-louisiens, Aly Ngouille, la force tranquille de Linguère, Abdoulaye Seydou Sow, le sauveur … fortunes diverses pour les dignitaires de Bby. Dans ses calculs pour la fin de son mandat, Macky devra cette fois opérer des choix devenus très difficiles par la force des choses.
A défaut de conforter la politique du gouvernement, les Sénégalais ont choisi d’écrire une belle page de l’histoire démocratique du pays. Ce qui entraîne naturellement des conséquences au niveau politique. En attendant les résultats officiels, le Président Macky Sall a été affaibli. Les tendances lui donnent moins de 55 députés sur les listes départementales. Une situation que certains de ses ministres vont, probablement, payer de leurs postes. En effet, alors que les élections locales avaient fini d’installer, dans les grandes villes, la Coalition Yewwi askan wi, Macky Sall avait décidé de ne point sanctionner les perdants. Le chef de Benno bokk yaakaar a prêté une oreille attentive à ceux qui expliquaient la défaite par les listes dissidentes. Après des concertations, les querelles internes ont laissé la place à l’union sacrée. Aujourd’hui, cette explication est devenue obsolète. L’opposition confirme sa percée et Macky Sall se trouve face à des choix difficiles. Va-t-il reconduire les perdants pour éviter la dispersion à moins de 19 mois de la Présidentielle de 2024 ? Quid de ceux qui, bien que mis à l’écart, ont pu conserver leur fief ?
Mansour Faye, emporté par la houle
Ils n’étaient pas nombreux, ceux qui avaient misé une pièce sur la victoire de l’opposition à Saint-Louis. Le beau-frère du chef de l’Etat avait sauvé les meubles de Bby à Saint-Louis lors de la percée de Yaw aux Locales. Légitime, il l’était pour conduire la liste dans ce département. Mais la vérité changeante des urnes lui ôte toute ambition de figurer dans le prochain gouvernement. Est-ce que Macky Sall va faire abstraction de ces considérations et reconduire son parent ? En politique, c’est connu, il ne faut jamais dire jamais. Le précédent de Karim Wade en 2009 est là pour le rappeler.
Alioune Ndoye, perdu en mer
Le costume de sauveur était taillé pour lui : ancien membre de Taxawu, charismatique probable remplaçant de Khalifa Sall dans la capitale, le Lébou était choisi pour enfin ramener Dakar dans l’escarcelle de Bby et ce, après plusieurs échecs du régime. Visiblement la pêche n’a pas été bonne. L’écart de 92 mille voix creusé par Diouf Sarr aux Locales, était trop large pour le maire du Plateau. Il a échoué. A la différence de Mansour Faye, membre de l’Apr, Macky Sall n’aura aucun état d’âme à se séparer d’un allié incapable de gagner son département, même s’il peut revendiquer la légitimité de son poste de maire du Plateau.
Bamba Fall, un pari pas gagnant
Maître incontesté de la Médina, Bamba Fall est arrivé dans le camp du pouvoir avec une certaine légitimité. Il a fait des misères à plusieurs reprises à plusieurs ministres et hauts dignitaires du régime. Il a, entre autres, rendu Seydou Guèye constant dans la défaite avant de se rallier. Ministre-conseiller, Bamba Fall n’a pas été suivi par ses électeurs. Il ne perd pas seulement la Médina, il vient d’y laisser sa base politique. Un conseiller un peu trop encombrant pour Macky ? La question est légitime car Bamba Fall est perçu comme ce qu’il ne faut surtout pas faire en politique. Il était là pour faire basculer Dakar. Il a échoué.
Néné Fatoumata Tall, trop tendre pour Guédiawaye
La fougue de la jeunesse peut conduire à des victoires inespérées mais généralement, ce sont des échecs cuisants qui sont derrière. Néné Fatoumata Tall était dans cette logique. La ministre de la Jeunesse avait l’ambition de gagner là où le frère du Président, le ministre de l’Education nationale, les directeurs généraux de la Lonase et de la Rts, réunis, ont échoué. Finalement, elle n’aura que ses yeux pour constater la confirmation de la percée de l’opposition. Les tendances à Guédiawaye font état d’un écart de 20 mille voix. Et c’est clair pour Macky Sall : Néné Fatoumata Tall n’était pas la solution à Guédiawaye !
Aly Ngouille, indémodable
Ponte du régime, Aly Ngouille Ndiaye est l’un des grands absents au gouvernement. L’ancien ministre de l’In¬térieur n’a montré aucun signe de désapprobation. Il est retourné dans sa Linguère natale pour travailler. Il a gagné les Locales et vient de confirmer sa suprématie dans ce département en gagnant les Légis¬latives. Il fait partie des hommes incontournables pour le régime.
Abdoulaye Seydou Sow, imam chez lui !
Il est de ceux qui hier, devaient être très à l’aise autour de la table du Conseil des ministres. Abdoulaye Seydou Sow a écarté l’opposition avec près de 15 mille voix de différence selon les tendances. Kaffrine a choisi Bby avec la manière. Et cela, Macky Sall devra certainement en tenir compte pour le futur.
Mimi Touré, l’as du rebond !
Battue dans son bureau de vote, Mimi Touré, la tête de liste de Bby, pourrait néanmoins se retrouver au Perchoir de la 14ème Législature. En effet, si le pouvoir venait à décrocher la majorité, l’ancienne Première ministre pourrait devenir la première présidente de l’Assemblée nationale. Seulement, elle ne sera probablement pas la mieux élue. Sa défaite à Kaolack rappelle malheureusement son échec dans la conquête de la mairie de Dakar, face à Khalifa Sall. Habituée aux échecs, Mimi accélère pourtant la cadence dans les rebonds. Une vraie chanceuse ?
Parmi les dignitaires qui ont perdu leur base si les tendances se confirment, Macky trouvera également, entre autres, Diouf Sarr, Modou Diagne Fada, Amadou Ba, Yankhoba Diat¬tara, Abdou Karim Sall, Mame Boye Diao, Racine Talla, Lat Diop, Assome Diatta. De quoi lui donner encore matière à réfléchir pour savoir ce qu’il devrait en faire !
«IL EST IMPORTANT POUR MOI D'AVOIR CETTE OPPORTUNITÉ…»
Ayant fraîchement débarqué en Angleterre en s’engageant avec Reading en championship, Mamadou Loum Ndiaye ne manque pas d’ambitions.
Ayant fraîchement débarqué en Angleterre en s’engageant avec Reading en championship, Mamadou Loum Ndiaye ne manque pas d’ambitions. Prêté par Porto avec option d’achat, le milieu de terrain a livré ses premières impressions à son arrivée dans son nouveau club.
Mamadou Loum Ndiaye veut écrire son histoire avec Reading. Prêté par Porto (Portugal) avec option d’achat, le milieu de terrain veut aider son nouveau club à retrouver l’élite anglaise. Après son passage à Alaves où il a disputé 31 matchs en Liga, le joueur se dit impatient de relancer sa carrière en Angleterre. «Je me sens bien et je suis très heureux d'être ici. C'est une grande opportunité pour moi, et je suis venu aider mon équipe à monter au classement. J'ai parlé avec le manager qui est un bon entraîneur, et il m'aidera à m'améliorer chaque jour à l'entraînement», a déclaré le milieu de terrain.
Avec le championnat réputé pour sa compétitivité, Loum s'attend à s'améliorer en tant que footballeur lors de sa saison avec les Royals. «C'est un grand défi et il est important pour moi d'avoir cette opportunité, car cela m'offre la chance de mûrir, d'acquérir plus d'expérience et de gagner des matchs pour ce club», a-t-il ajouté.
Agé de 25 ans, le Sénégalais se dit prêt à apporter son soutien à son nouvel entraîneur Paul Ince pour qu’il puisse atteindre ses objectifs. «Je suis très heureux d'être ici et cela m'aide à connaître certains joueurs comme Yakou Meite. J'ai vu des vidéos sur YouTube de Paul Ince (actuel entraîneur de Reading) quand il était plus jeune, quand il était joueur et il était très bon. Le vestiaire a une bonne mentalité, et depuis que je suis arrivé, tout le monde m'aide ; ce qui, je pense, est très important dans le football», dit-il.
Avec l’approche de la Coupe du monde Qatar 2022, Loum Ndiaye espère retrouver une confiance et sa combativité afin de gagner une place dans l'équipe d’Aliou Cissé pour cette compétition mondiale où les Lions partagent leur poule avec le pays hôte, Qatar, l’Equateur etles Pays Bas. «L'équipe nationale est très importante pour moi et quand je joue bien ici, j'espère pouvoir partir avec l'équipe nationale cette année ». Absent le week-end dernier lors de la défaite contre Blackpool(1- 0), Loum Ndiaye devrait être présent pour la réception de Cardiff, ce samedi, pour le compte de la deuxième journée.
SORTIE INTEMPESTIVE DE RACINE TALLA, DES PROFESSIONNELS DES MÉDIAS RUENT DANS LES BRANCARDS
Les professionnels des médias sont montés au créneau hier pour condamner avec la dernière énergie le comportement du directeur général de la RTS, dimanche dernier lors de la soirée électorale sur la télévision nationale.
Les professionnels des médias sont montés au créneau hier pour condamner avec la dernière énergie le comportement du directeur général de la Rts, Racine Talla, dimanche dernier lors de la soirée électorale sur la télévision nationale. Le spécialiste des médias, Ibrahima Sow, ainsi que le journaliste Ibrahima Lissa Faye (président d’Appel) remettent en cause la nomination et le management des médias publics au Sénégal.
L’irruption du directeur général de la Rts, Racine Talla, sur le plateau de la télévision nationale lors de la soirée électorale de dimanche dernier une émission pour réorienter le point d’échange des journalistes et universitaires continuer encore de faire couler beaucoup d’encre et de salive dans les médias.
Selon le spécialiste des médias, Ibrahima Sow, qui s’est penché sur la question, cet acte constitue « le énième incident qui s’est passé avec le Dg de la Rts et les journalistes». Considérant cette situation comme une conséquence, il propose de s’attaquer à la cause. «Il ne faut pas qu’on se trompe d’angle sur le management des médias publics au Sénégal. Il faut s’attaquer aux causes. J’ai honte… La diversité et le pluralisme sont consacrés par la loi. Ce n’est pas possible qu’en 2022 le pluralisme soit zéro à laRts», déplore le membre du comité scientifique de rédaction du code de la presse.
Poursuivant, il estime que le problème est également d’ordre structurel. «C’est pourquoi, le Cored a posé un acte très louable. D’autant que vers la fin du texte du Conseil, il y a un chapitre très important sur lequel il faut faire très attention pour régler la cause du problème. C’est la nomination des dirigeants du service public de l’information. Il faut qu’on fasse la mue. Il faut que le saut qualitatif soit fait », souligne Ibrahima Sow. Ce saut est la nomination d’un directeur général de la Rts sur la base d’un appel d’offres, à la suite de laquelle il serait soumis au chef d’État trois noms parmi lesquels il fera le choix final. «Tant qu’on ne règle pas le mode de nomination des directeurs généraux de l’Aps, du Soleil et de la Rts, le problème restera entier. Il ne faut pas qu’on ait une fausse solution aux vrais problèmes», dit-il.
Enfonçant le clou, le président de l’Association des Professionnels de la Presse en Ligne (Appel), Ibrahima Lissa Faye, trouve que c’est plus un problème de système que de personne. Raison pour laquelle, il préconise la soumission d’un contrat de performance aux directeurs généraux, pour que même s’ils font la promotion de la politique gouvernementale, ils laissent également la place aux autres partis de l’opposition afin d’assurer la pluralité. «On ne peut pas comprendre dans une maison comme la RTS que le Dg fasse une incursion intempestive pour rabattre le caquet aux invités et aux journalistes. C’est inacceptable ! C’est parce qu’il sait qu’il n’y aura aucune conséquence qu’il a eu à faire cet acte. Malheureusement depuis 2012, ce sont des hommes colorés politiquement qui sont nommés à la tête de ces structures et qui pensent qu’ils sont au service du parti-État. Tant qu’ils ont en tête cela, les autres sensibilités politiques ne pourront pas espérer de temps d’antenne», clame le président de l’Appel, Ibrahima Lissa Faye.
ENTRE MACKY ET MACRON AU SUJET DES LEGISLATIVES
Le président français, Emmanuel Macron, a joint son homologue sénégalais, Macky Sall, après le scrutin de dimanche dernier, 31 juillet.
Le président français, Emmanuel Macron, a joint son homologue sénégalais, Macky Sall, après le scrutin de dimanche dernier, 31 juillet. « Merci au Président @Macky_Sall, pour notre appel hier (ndlr : mercredi) », a-t-il écrit sur twitter.
Dans son message, il a adressé ses « félicitations » au peuple sénégalais et à la démocratie sénégalaise « pour l’esprit de calme et de responsabilité dans lequel se sont déroulées les élections législatives ».