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20 août 2025
LE NAUFRAGE DU JOOLA RACONTÉ ET MIS EN EN PERSPECTIVE PAR LA LITTÉRATURE
Il y a vingt ans disparaissait au large de la Gambie le ferry sénégalais mythique le Joola. Ce drame a inspiré de nombreux essais, témoignages, poèmes et romans
Le Sénégal commémore ce 26 septembre 2022 le vingtième anniversaire du naufrage du ferry le Joola en haute mer. Vingt ans après, faute d’un mémoriel digne de ce nom et en absence de réponses aux questions posées par l’accident, le souvenir de ce drame terrible qui aurait sans doute pu être évité, continue de hanter la mémoire collective africaine.
Pour les Sénégalais, le Joola n’était pas un bateau comme un autre. De fabrication allemande et entré en service depuis 1995, ce bateau mythique de 76,5 mètres de longueur et de 12,5 mètres de largeurs reliait la capitale Dakar à Ziguinchor, chef-lieu de la province rebelle du Sud, Casamance. Comme la région était difficile d’accès par la route, à cause du couloir géographique de la Gambie qui la sépare du territoire sénégalais, le Joola a constitué une sorte de cordon ombilical entre le nord et le sud du Sénégal. Il était régulièrement emprunté par les touristes, mais surtout par les jeunes étudiants casamançais qui faisaient leurs études dans la capitale, par les militaires en permission et, last but not least, par les femmes marchandes – les fameuses bana-bana – partant écouler leurs marchandises à Dakar.
Le 26 septembre 2002, autour de 23h, le ferry surchargé dans lequel était monté plus de 2 000 passagers alors qu’il était conçu pour en transporter 550, a chaviré au cours d’un violent orage qui a retourné le navire en quelques minutes « comme une calebasse », laissant peu de chance de survie aux passagers. Ce fut l’une des pires catastrophes de l’histoire maritime, avec selon les chiffres officiels 1 863 morts et disparus, de vingt-deux nationalités différentes. Parmi les victimes du Joola, 608 corps furent repêchés et seulement 64 passagers survivront à la catastrophe. Le bilan était largement supérieur à celui du Titanic dont le naufrage fit quelque 1 500 morts.
Un sujet de choix
Tout comme pour le Titanic, le retentissement et l’ampleur de la tragédie du Joola font d’elle un sujet de choix pour les journalistes, les réseaux sociaux et la télévision. Ils s’en saisissent à chaque date anniversaire ou à l’occasion de l’éclatement des polémiques autour du traitement cynique, jamais à la hauteur de l’événement, qu’ont réservé aux victimes la classe politique sénégalaise et la justice. Le naufrage du « Titanic sénégalais » a aussi inspiré des essais, des enquêtes, des témoignages par les survivants et les proches des victimes, ainsi que des œuvres d’imagination sous la plume des écrivains souvent de premier plan.
Le géant des lettres sénégalaises Boubacar Boris Diop fut d’ailleurs l’un des premiers écrivains à s’emparer du sujet dans les colonnes du mensuel parisien Le Monde diplomatique(1), dès décembre 2002, pour déplorer la défaillance compassionnelle des institutions sénégalaises face aux drames et tragédies que vivaient les citoyens. Dans son témoignage émouvant et lucide, le seul rescapé français du naufrage, Patrice Auvray, dénonce le traitement du naufrage du Joola comme « une affaire d’État » par le pouvoir sénégalais, notamment par l’ancien président Abdoulaye Wade qualifié par l’auteur de « le plus éminent responsable des malfaçons de l’époque ». Nés du désir de comprendre les causes du chavirement du Joola, les ouvrages inspirés par cette tragédie se signalent à l’attention par l’éclairage qu’ils jettent sur la grandeur et les servitudes de la condition humaine.
«Souviens-toi du Joola»
Tous genres confondus, une vingtaine de livres ont été publiés à ce jour, inspirés par la tragédie. La plupart de ces publications relèvent de la catégorie « essais-enquêtes ». Ces livraisons comprennent, outre les deux rapports d’enquête officiels (2) et (3), des essais s’attachant à expliquer le cheminement, les raisons et les responsabilités qui ont conduit à ce terrible naufrage, comme le fait avec talent et rigueur un passionné de la Casamance, Bruno Parizot, dans son ouvrage Joola: le naufrage de la honte (4).
Le ton de l’ouvrage de Bruno Parizot est donné dès le titre et le cauchemar qu’il décrit de long en large, se perpétue encore aujourd’hui. Vingt ans après le drame, les familles se battent contre l’oubli et pour que la justice pointe les négligences et les responsabilités. Rappelons que la justice sénégalaise a classé le dossier sans suite, en concluant à la seule responsabilité du commandant du bord, disparu dans le naufrage. Quant à la justice hexagonale, saisie par les familles des victimes françaises de l’accident, elle a vu son élan stoppé net par un non-lieu définitif. En dernier recours, les familles ont fait appel auprès de la Cour européenne des droits de l’homme qui doit statuer prochainement sur la suite de l’affaire.
"Le mémorial doit pouvoir contenir les reliques du Joola, il faut que le renflouement soit fait. Ça peut être la barre, ça peut être la cloche", évoque Elie Diatta, frère d’un naufragé et membre de l’association nationale des familles des victimes
« Le mémorial doit pouvoir contenir les reliques du Joola, il faut que le renflouement soit fait. Ça peut être la barre, ça peut être la cloche. Il y a des éléments importants dans le Joola, les hélices de l’épave qu’on pourra sortir de l’épave et apporter ici », évoque Elie Diatta, frère d’un naufragé et membre de l’association nationale des familles des victimes.
par Baba Zoumanigui
VINGT-SIX SEPTEMBRE
EXCLUSIF SENEPLUS - Ils étaient partis joyeux comme un lendemain de fête. Ils sont plus de mille engloutis par la mer en furie. J’ai mal pour mon pays des négligences coupables. Je me joins à toutes les révoltes qui crient Justice et demandent des comptes
Ils étaient partis joyeux comme un lendemain de fête
Des souvenirs plein la tête
Familles commerçants visiteurs
Et surtout jeunesse en devenir
Prête pour les défis qui forgent leur avenir
Par une nuit sombre et sans étoiles
Ils sont plus de mille engloutis par la mer en furie
Engloutis comme l’océan avale le fleuve Gambie
Balloté par les eaux
Le cœur affaibli par une longue convalescence
Un poumon atrophié faute de traitement
Le Joola vieillissant n’en pouvait plus
D’une charge au-dessus de ses forces
La panique et les vents ont eu raison de son équilibre
Le voilà la tête dans l’eau
Pendant que se débattent sans espoir
Mille cœurs vaillants voués à une mort atroce
Pendant ce temps
Quelque part sur la terre du Sénégal
Les gendarmes de la mer ont déserté leurs positions
Inaccessibles aux signaux de détresse
Les « autorités » dorment d’un sommeil paisible
A l’heure où une tragédie titanesque
Emporte des âmes innocentes
J’ai mal pour mon pays des négligences coupables
J’ai mal d’un fatalisme qui innocente les bourreaux
J’ai mal des discours creux qui bouchent tous les silences
J’ai mal d’une incapacité de prévoir et d’agir
Je souffre avec tous ceux qui ont tout perdu
Et je me joins à toutes les révoltes
Qui crient Justice et demandent des comptes
VIVIANE CHIDID À CŒUR OUVERT
22, c’est le nombre d’années que Viviane Chedid a fait sur la scène musicale. Au sommet de son art, la diva qui prépare l’anniversaire musical de groupe Djolof band revient sur sa carrière, sa rencontre avec Youssou Ndour, sa première émission...Entretien
22, c’est le nombre d’années que Viviane Chedid a fait sur la scène musicale. Au sommet de son art, la diva, qui prépare l’anniversaire musical de groupe Djolof band, revient sur sa carrière, sa rencontre avec Youssou Ndour, sa première émission, son premier tube. Viviane à cœur ouvert.
Vous avez débuté votre carrière dans des orchestres de variétés avant de rejoindre le « Super Etoile » et, quelques années plus tard, de mettre en place le Djolof Band. Pouvez-vous revenir sur cette page historique ?
Effectivement, j’ai démarré par la Variété à Mbour dans les hôtels. Je reprenais des titres fétiches comme Elton John, Whitney Houston, Mariah Carey, Tracy Chapman, les divas sénégalaises comme Khar Mbaye Madiaga, Kiné Lam, etc.
Vous étiez à l’époque jeune mais très adulée. Qu’est-ce qui l’expliquait ?
J’étais si jeune mais, lorsque je reprenais les chansons, je me mettais dans la peau de l’artiste. C’est bien de reprendre les chansons d’autrui, mais il faut les rendre meilleures. C’est ça qui faisait la différence
Comment avez-vous rencontré Youssou Ndour ?
Dans notre quartier, il y avait un frère qui s’appelait Alphonse Ndour. Il était guitariste et m’avait aidée à faire un titre. Nous l’avions, à l’époque, déposé auprès de Michael Soumah. Celui-ci m’avait, par la suite, invité à son émission. C’était ma première et j’étais stressée. Je n’arrivais pas à répondre à ses questions. En bon professionnel, il avait interrompu l’émission et m’a mise à l’aise. C’est de là que tout est parti. Ainsi, je venais faire des playbacks à Dakar. C’est sur ces entrefaites que Mbacké Dioum est venu me dire que Youssou Ndour voulait me rencontrer parce qu’il aimait ma voix. Lors de notre rencontre, le feeling est passé et j’ai intégré le groupe Super Etoile en faisant les chœurs. J’avais commencé à faire des tournées internationales. J’ai eu mon premier disque d’or à 18 ans. Avec Youssou Ndour, nous avons fait le tour du monde. J’ai acquis au Super Etoile de la connaissance, de la rigueur, de l’organisation, de la méthode, du professionnalisme et de l’expérience. Grâce à Youssou Ndour, j’avais fait les grandes scènes du monde, chanté avec les stars de l’époque. C’est sur conseil de Bouba Ndour, mon producteur à l’époque, que j’ai créé le Djolof Band.
Votre premier single, « Jinlene » avait cartonné. Est-ce que vous-vous attendiez à un tel succès ?
Franchement, je m’y attendais. Car c’était un travail abouti, un travail de qualité. C’est peut-être les Sénégalais qui étaient surpris de me voir chanter en wolof. Parce qu’auparavant, je faisais des chœurs. Un beau jour, ils se sont réveillés et ont découvert une autre facette de moi. Ils appréciaient surtout le feeling que je dégageais. C’est avec cet album que j’ai démarré ma carrière solo.
Vous vous êtes plus tard mariée avec Bouba. Comment vous arriviez à gérer votre vie de couple et votre carrière ?
Quand on a des objectifs, on se donne tous les moyens pour les atteindre. En plus, j’avais un mari qui était dans le milieu. Donc, ce n’était pas compliqué pour moi parce qu’il me comprenait. Il y avait ma défunte mère (Paix à son âme) qui, à l’époque, assurait la garde de mes enfants. Elle restait avec eux quand je partais en tournée internationale. Parfois, elle était assistée par ma belle-mère. Pour illustration, ma fille ainé, Zeyna, un mois après sa naissance, je l’ai laissée à la maison pour partir en tournée. Son frère, Philippe, a eu plus de chance, puisque ce n’est que trois mois après sa naissance que je suis repartie en tournée.
On vous a senti un peu seule après votre divorce avec Bouba Ndour. Parce que même dans certaines chansons, il y avait des pics. Est-ce que c’était le cas ?
Non, pas du tout. Seulement la plupart de mes chansons coïncident parfois avec ma vie, ce n’est pas voulu. C’est juste une recherche musicale dans la thématique. Mais la vie est ainsi faite. Il y a eu des hauts et des bas dans ma vie comme tout être humain. Cependant, en plus d’être une croyante, j’ai un mental très fort. Je ne suis pas une pleurnicharde. Un leader ne doit pas s’apitoyer sur son sort. Je dois rassurer les personnes qui croient en moi. Je n’ai pas le droit de baisser les bras. Quelles que soient les circonstances, je dois toujours être à la hauteur des attentes.
Vous avez été aussi couronnée de bonheur à plusieurs reprises en Afrique et aux Etats-Unis. Comment avez-vous vécu ces moments ?
Je remercie d’abord les Sénégalais, particulièrement mes fans. Si j’ai obtenu tous ces trophées, c’est grâce à leur soutien indéfectible. Parce que dans certains concours, c’est le vote du public qui vous fait gagner. Et moi, les Sénégalais m’ont toujours accompagnée et soutenue. C’est pourquoi je me donne toujours à fond pour les satisfaire.
Ambassadrice de la musique sénégalaise, avez-vous une fois reçu les honneurs des hautes autorités ?
Non ! Je n’ai pas encore reçu de médaille de l’Ordre national du lion. Toutes mes manifestations, c’est sur fonds propres. Il y a des bonnes volontés qui nous soutiennent. Mais, je n’attends pas de soutien pour mon anniversaire, et surtout avec mon groupe de Djolof band, où nous fêtons nos 22 ans de compagnonnages. J’ai eu beaucoup d’accompagnement des journalistes, des animateurs comme Michael Soumah, Jules Junior, Dj Boub’s, Sidate Thioune, etc.
Pourquoi vous ne lésinez pas sur les moyens pour votre beauté ?
(Rire). C’est normal. C’est le milieu qui le demande. Et puis, la musique ce n’est pas seulement la belle voix, être sur scène, la sape en fait partie. Il faut respecter son public. Un artiste doit avoir du feeling sur tous les plans. La musique c’est du tout. C’est un ensemble, une symbiose de la tête au pied.
Votre carrière est riche en featurings, qu’est-ce qui l’explique ?
Pour moi, la musique c’est le partage et à travers ces duos, chacun apprend de l’autre. C’est vrai, j’ai pas mal de featurings avec des artistes dans presque tous les genres musicaux. J’ai fait des duos avec les rappeurs, on se rappelle Viviane et Frères avec les rappeurs Fou Malade, Fata, Pacotille. Dans le registre mbalax avec Ndèye Marie Gawlo, Youssou Ndour, Oumar Pène, Mame Balla, Mbaye Dièye Faye, Wally Seck, récemment Bass Thioung, etc. J’ai fait également des featurings avec des artistes internationaux, comme le congolais Fally Ipupa, les Balieu’Zart de la Guinée…
Dans vos tournées, quel est le spectacle qui vous a le plus marqué ?
Sans hésitation. C’était Tarata avec Nagui.
Quel est votre secret pour rester éternellement jeune ?
Pour cela, il faut le demander à Zé-Zé (ndlr : Sa fille Zeyna Ndour). Elle a le secret. Je rends grâce à Dieu, à mon âge, je suis toujours considérée jeune. Mais ce n’est rien de spécial. Je ne prends pas de complément d’aliment pour me maintenir en bonne forme. J’ai juste une bonne hygiène de vie.
QUE LA CÔTE D'IVOIRE CESSE D'ÊTRE UNE BASE ARRIÈRE POUR DESTABILISER LE MALI
En marge de l’Assemblée générale des Nations-Unies et après le discours du Mali à la tribune de l’ONU, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a donné une interview exclusive à la Voix de l’Amérique
En marge de l’Assemblée générale des Nations-Unies et après le discours du Mali à la tribune de l’ONU, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a donné une interview exclusive à la Voix de l’Amérique.
20 ANS APRÈS LE NAUFRAGE DU JOOLA, ZIGUINCHOR PANSE ENCORE SES PLAIES
Demandé depuis toujours par les associations de victimes, le renflouement du navire, qui repose à une vingtaine de mètres de profondeur, avec de nombreux corps emprisonnés dans ses entrailles, n'a jamais été entamé
Vingt ans après le naufrage du ferry sénégalais Le Joola qui a fait près de 1.900 morts, la ville de Ziguinchor, dans le sud du pays, la plus meurtrie, commémore lundi ce drame dont "la plaie n'est toujours pas cicatrisée".
Au début, quand la rumeur s'est répandue, personne n'osait y croire. "C'était invraisemblable", se rappelle Nouha Cissé, qui était proviseur du plus grand lycée de la ville. Quelque 150 de ses élèves sont décédés.
Ici, le bateau faisait partie du décor. Il était le cordon qui reliait la Casamance, enserrée entre la Gambie au nord et la Guinée-Bissau au sud, à Dakar, la capitale. Il était synonyme de désenclavement.
Cette région isolée était alors tourmentée depuis les années 80 par une rébellion indépendantiste, et ce mois de septembre 2002, les attaques ont repris sur les routes.
Le ferry est le transport le plus sûr et le moins cher. Les Casamançais l'empruntent pour écouler les marchandises de cette région agricole. A cette époque de l'année, les étudiants retournent à l'université à Dakar. Il y a aussi des touristes, venus découvrir les charmes de cette région aux plages sauvages et aux rizières verdoyantes.
Le 26 septembre, plus de 1.928 personnes embarquent officiellement alors que la capacité du bateau est limitée à 536 passagers.
Le lendemain matin, le Joola est sur toutes les lèvres. Il a disparu. Certains disent que des corps ont été ramassés. Le mot passe d'une famille à une autre. Les habitants affluent vers le port, le visage déformé par la peur.
"Insoutenable"
Vers 10 heures, le Premier ministre annonce que le bateau a chaviré. "Là, c'était insoutenable à Ziguinchor. Personne ne pouvait consoler personne. Les gendarmes sont venus mettre un cordon parce que certains menaçaient de se jeter à l'eau. Ils avaient tout perdu", se souvient le journaliste Ibrahima Gassama, qui couvrait l'événement pour la radio Sud FM.
"C'était vraiment la catastrophe. Les gens se croisaient. Dans cette maison il y a un décès, dans l'autre il y a un décès, en face il y a un décès. Dans tout Ziguinchor, c'était comme ça", se remémore Khadidiatou Diop, 65 ans, qui a perdu sa mère, un neveu et des cousines.
Le bilan officiel est de 1.863 morts et disparus, plus de 2.000 selon les associations de victimes, de 12 nationalités différentes. Soixante-cinq personnes ont survécu.
Il s'agit d'une des plus grandes catastrophes maritimes civiles connues. Près de la moitié des victimes venait de Ziguinchor.
Vingt ans plus tard, le traumatisme est toujours là.
"C'est une plaie qui ne s'est toujours pas cicatrisée. Je ne pense pas qu'elle le pourra, car le comportement qui a suivi dans la gestion de cette catastrophe a été un second naufrage", estime le journaliste Ibrahima Gassama.
Au-delà de la responsabilité individuelle et collective de ceux qui ont mis en service un bateau qui n'était plus fiable, il pointe l'absence de secours, arrivés beaucoup trop tard, dans la journée du lendemain, et les "mensonges" des autorités sur le nombre de victimes.
Doléances
Au Sénégal, l'enquête judiciaire a conclu à la seule responsabilité du commandant de bord, disparu dans le naufrage. Des responsables mis en cause n'ont pas été sanctionnés, et ont même été promus.
Les espoirs de justice en France, dont 18 ressortissants sont morts, ont ensuite été douchés par un non-lieu définitif après des années de procédure.
Si les familles des victimes ont été indemnisées, Macky Sall ne s'est jamais déplacé aux cérémonies d'anniversaire en tant que chef de l'Etat. Le mémorial à Ziguinchor, promis depuis des années, n'est toujours pas achevé.
Demandé depuis toujours par les associations de victimes, le renflouement du navire, qui repose à une vingtaine de mètres de profondeur, avec de nombreux corps emprisonnés dans ses entrailles, n'a jamais été entamé.
Des associations de victimes ont été contraintes de renoncer à certaines activités prévues lundi car elles n'ont pas reçu les fonds des autorités.
A Ziguinchor, comme pour chaque anniversaire, "tout le monde va se rassembler pour prier ensemble. Mais nous, les concernés, c'est tous les jours", confie Mme Diop. "De 2002 à ce jour, il n’y a pas un jour où je ne pense pas au bateau".
Le souvenir du drame s'estompe pourtant de cette ville aux allées paisibles et aérées, alanguie sur les bords du fleuve Casamance.
"C'est vrai que les premières années ont vu de très grandes mobilisations autour des commémorations", raconte l'ancien proviseur. Mais "ce rapport émotionnel s'est petit à petit tassé".
"Ce naufrage aurait pu être un signe d'un changement de comportement au Sénégal de manière générale. Mais chassez le naturel, il revient au galop. Le laissez-aller et le laxisme sont revenus en force", déplore-t-il.
COUVERTURE MEDIATIQUE DE LA TRAGEDIE, DES REPORTERS DECLASSIFIENT LEURS ARCHIVES
Dès les premières heures du naufrage du bateau Le Joola, la presse s’est mobilisée pour informer l’opinion. Dans la détresse et l’incertitude, Ibrahima Gassama, Ignace Ndèye et Banna Thioubou vont suivre au plus près les heures sombres de cette tragédie.
Dès les premières heures du naufrage du bateau Le Joola, la presse s’est mobilisée pour informer l’opinion. Dans la détresse et l’incertitude, Ibrahima Gassama, Ignace Ndèye et Banna Thioubou vont suivre au plus près les heures sombres de cette tragédie.
Une file interminable de gens attendant de prendre place à bord, des discussions qui fusent de tous côtés, des salutations et des au-revoir, des rires et des pleurs, la joie du retour cô-toyant la tristesse du départ. En ce soir du 26 septembre 2002, le Port de Ziguinchor est au comble de l’animation. C’est la fin des vacances et une foule de gens sont venus raccompagner les voyageurs devant em¬barquer dans Le Joola. Dans la foule, Michel Diatta, ancien international et entraîneur d’une école de football. Avec ses 26 jeunes protégés, ils embarquaient vers Dakar où ils étaient invités à participer à un tournoi. C’est ce maelstrom d’images que Ibrahima Gassama continue de garder en mémoire, vingt ans après. Corres¬pondant de Sud Fm à Zi¬guinchor à l’époque, Ibra¬hima n’oubliera jamais que Michel Diatta, rescapé du naufrage, était retourné dans l’eau pour tenter de sauver les jeunes footballeurs de son équipe. Il n’en ressortira jamais. Ces images hantent encore le sommeil de Ibrahima Gassama, surtout au moment où septembre arrive avec son lot de souvenirs et de commémorations. Il se rappelle encore ce moment où, debout sur la jetée du Port de Ziguinchor, il a regardé avec inquiétude, le bateau partir. «Le bateau a quitté sous mes yeux et j’étais frappé par son état, parce qu’il était incliné», rappelle-t-il.
Ignace Ndèye, son confrère, était aussi au port de Ziguinchor au moment du départ du bateau. Deux pêcheurs s’étaient noyés au même endroit dans la matinée, et il avait été chargé de couvrir l’évènement tragique. Mais c’est le lendemain, aux premières heures du jour, que les nouvelles commencent à tomber. «Vers 4h-5h, la rédaction de Sud Fm à Dakar m’a appris que le bateau était porté disparu. Ce n’était pas la première fois que le bateau avait des problèmes en pleine mer, donc on n’était pas trop inquiets. Mais plus tard, on a commencé à repêcher des corps et je suis allé au port. Des responsables m’ont dit qu’ils n’avaient pas d’information et qu’une telle chose ne pouvait tout simplement pas arriver», se souvient M. Gassama. Mais la tragédie avait bel et bien eu lieu. Les premières heures seront longues. Et différentes versions sont avancées. Entre recherche d’information et gestion d’une foule paniquée, qui a tout de suite convergé vers le port, la tension et le désespoir montent.
A Dakar, la vie continue. Mais comme un signe prémonitoire, Banna Thioubou, reporter à la radio 7 Fm, se souvient que le ciel était voilé. Et quand la nouvelle finit par être confirmée, le Port de Dakar devint le lieu de convergence. La jeune journaliste y est envoyée aussi. Sous ses yeux, les heures qui passent égrènent avec elles, une litanie de désespoir. A la rédaction de 7 Fm, l’inquiétude était énorme parce qu’une des collaboratrices avait aussi embarqué dans le bateau avec son fils, se souvient la journaliste. En fin de matinée, la Première ministre d’alors, Mame Madior Boye, se résout à confirmer la tragédie. L’atmosphère, déjà survoltée du port de Ziguinchor, transforme les lieux en une véritable poudrière. «C’était insoutenable à Ziguinchor parce que rien que dans la commune, il y a eu près de 1000 victimes», souligne Ibrahima Gassama. La radio Sud Fm, également prise d’assaut par les parents à la recherche d’information, se rappelle Ignace Ndèye, tente tant bien que mal d’apporter des informations fiables et de suivre les évènements au plus près. Ibrahima Gassama et Ignace Ndèye à Ziguinchor, seront plus tard rejoints par Pape Diomaye Thia¬ré, envoyé directement en Gam¬bie, dans la zone du naufrage.
A Ziguinchor, les premiers corps sont repêchés et il faut leur donner une sépulture. L’état des dépouilles n’autorise aucune attente. C’est ainsi que Ibrahima Gassama assiste à un spectacle qu’il peine encore à décrire aujourd’hui. «J’ai pu voir les premiers corps arriver, dans des camions conteneurs. J’ai accompagné ce cortège d’abord à Kabadio, dans le département d’Oussouye. Et là, il fallait tout de suite improviser un cimetière. Il fallait un endroit où inhumer les premiers corps. Je me rappelle que c’est à l’aide de mon véhicule et d’autres véhicules sur place, qu’on a éclairé l’espace que la localité a octroyé et qu’il fallait défricher et aménager. C’est dans ces conditions que les premiers corps, dans un état que je ne peux décrire, ont été inhumés. Le lendemain, il fallait accueillir d’autres corps et c’est là que le cimetière de kantène, à la sortie de Ziguinchor, a été aménagé, puis d’autres cimetières encore, à Djembering et Bassori.»
Reporter aguerri et habitué à couvrir le conflit casamançais et son lot d’horreurs, la tragédie du Joola n’en reste pas moins difficile et compliquée pour lui.
A Dakar, Banna est envoyée au port, à l’arsenal de la marine, où d’autres corps sont acheminés. Elle y découvre un spectacle de désolation et dit faire face à l’horreur dans le regard de ces centaines de familles murées dans l’incertitude et la peur. «Il y avait des photos sur un tableau et les parents faisaient la queue pour défiler devant et chercher la photo de leurs proches. Je n’ai rien oublié de ces moments. Je me rappelle même ce que je portais ce jour-là. J’avais mon dictaphone à la main, mais je n’avais pas le courage de leur poser des questions.» Elle rentrera sans élément ce jour-là. Elle est vidée.
Chargés de suivre les évènements au jour le jour, Ibrahima et Ignace en garderont de profondes séquelles que les quelques jours de soutien psychologique n’ont pas pu totalement effacer. «Les gens avaient besoin d’information, il fallait surmonter l’émotion, ne pas se laisser aller et c’est ce qui m’a aidé à rester debout», souligne avec une voix lointaine, celui qui est devenu le directeur de Zig Fm, une radio locale.
Pour Ibrahima Gassama, les nuits sont difficiles. Difficile de dormir et même de manger. Des produits de la mer, encore moins. «On n’avait plus goût à la vie !», confesse Ignace Ndèye. Vingt ans après, ces témoins de l’histoire tragique du Joola, gardent au fond de leur cœur, une blessure qui, sans doute, ne se refermera jamais. Ces blessures peinent à se refermer, d’autant plus que les germes de cette tragédie sont encore visibles aujourd’hui encore dans la vie de tous les jours. «Pendant les jours qui ont suivi le naufrage, les gens faisaient la queue pour prendre les cars rapides, on ne tolérait aucune surcharge. Mais malheureusement, ça n’a pas duré», se rappelle Banna.
Pour Ibrahima Gassama, c’est surtout la gestion de la tragédie, et de ce qui s’en est suivi, qui pose problème. «Officiellement, il y a eu 1863 morts et 65 rescapés, mais en réalité, il y a eu plus de 2000 morts dans ce bateau. Et aucun coupable n’a été sanctionné. Au contraire, ils ont eu des promotions et l’Etat a pensé que le fait d’indemniser les victimes suffisait. Sanc¬tionner aurait pu avoir un effet sur les Sénégalais», se désole-t-il. «Chaque année, on observe le même rituel. Les autorités descendent à l’aéroport, elles vont au cimetière de Kantène, viennent au port faire des discours, et repartent. Il faut faire une journée de prières. On n’a pas besoin de ce cérémonial», dénonce Ignace Ndèye
SORO 100 VIES
Avec le décès de Soro Diop, c’est un pan de l’histoire du Quotidien qui s’affaisse aussi.
Avec le décès de Soro Diop, c’est un pan de l’histoire du Quotidien qui s’affaisse aussi. De la Sodida à la Cité Djily Mbaye, en passant par la Cité Adama Diop, les échos de ses grands éclats de rire emplissent toujours les couloirs des différents sièges du journal. Sur les balcons du siège du journal, tasse de café à la main, Soro Diop, chef du desk politique, orientait toujours les reporters sur la bonne direction, avec un sourire légendaire et contagieux. Il n’avait pas besoin de gronder les gens pour être obéi : sa bonté et sa générosité lui suffisaient pour être suivi. Pour lui rendre hommage, Le Quotidien a ouvert ses colonnes à ses anciens collaborateurs et aussi fils spirituels, qui sont dans d’autres sphères et rédactions. Ils lui rendent un hommage à la hauteur de son talent : Unique.
Les témoignages sur Soro Diop, décédé suite à un accident dans la nuit du vendredi au samedi, sont unanimes : c’était un homme bon, un journaliste brillant. D’anciens collaborateurs collègues saluent la mémoire de l’ancien chef du desk politique du Quotidien.
Par B. SAKHO – Les gens craquent… A la morgue de l’hôpital Principal de Dakar, le public est figé dans la douleur : le décès brutal de Soro Diop, tué dans un accident de la circulation dans la nuit vendredi au samedi, a laissé tout le monde sans voix. Il y avait des journalistes, des hommes politiques, des officiers de l’Armée et de la gendarmerie à la levée du corps de l’ancien chef du Desk politique du Quotidien.
Visages tristes, voix tremblantes, les amis de Soro Diop étaient dévastés. Mais, les gens peuvent se consoler de son héritage. Immense. Lourd à porter… Sidiki Kaba, atterré par la mort de son Conseiller en communication depuis 8 ans, s’incline devant son talent. Ils ont travaillé ensemble au ministère de la Justice, au ministère des Affaires étrangères et au ministère des Forces armées. «Cette nuit du 24 septembre 2022 restera inoubliable pour moi, car elle fut porteuse d’une terrible nouvelle qui m’a foudroyé de douleur. Sa soudaineté et sa brutalité m’ont secoué et paralysé mon corps endormi, car elle s’est annoncée tard dans la nuit. Je suis dévasté par la douleur car Soro Diop m’a accompagné avec foi et engagement, partout dans mes missions ministérielles», témoigne M. Kaba.
Soro Diop était un «fin lettré, et un esprit libre qui a cassé sa talentueuse plume». «Il était éblouissant par la puissance de ses idées, l’élégance de son style et la fluidité de sa parole. Il avait l’esprit d’équipe. Il savait mutualiser. Il savait partager. Il était un pilier important de cette belle et dynamique équipe que coordonnait avec brio, la directrice de Cabinet, Madame Aminata Fall Cissé.»
Pour lui, le décès de Soro Diop est une perte incommensurable. «Je perds, nous perdons, un frère généreux, disponible et serviable. Ses dents blanches qui illuminaient son visage dévoilaient la pureté de son cœur qui ne laisse place ni à la haine, ni à la méchanceté, ni à la rancœur. Il était bien. Et il était un homme de bien. Il était sérieux au sens que lui donne Maurice Marleau de Ponty, qui distingue l’homme sérieux de l’homme qui se prend au sérieux.»
En écho, le frère aîné de Soro enchaîne : «Tous ses amis sont là. Ses amis du village, et d’ici. Ses amis de la presse. Voilà Soro. Un homme bien est parti. On va apprendre à faire avec, mais le vide qu’il laisse ne sera jamais comblé…» Il abrège son discours. C’était presque un supplice. Il craque sur les épaules d’une connaissance. L’ambiance est lourde. Il flotte un sentiment de tristesse à la morgue de Principal, devenue si petite pour contenir un monde énorme.*
Il est 12h 34…. Les adieux à Soro Diop, une plume «sublimable», sont terminés. Il finit le voyage terrestre à Kanel où il a été enterré ce dimanche. Comment est-ce possible ?
Par El Hadj Hamidou KASSÉ
LA MORT NE NOUS SURPREND PAS
Notre ami Soro Diop, mort dans la nuit du vendredi 22 au samedi 24, était d’abord un philosophe. C’est, avant tout, cette leçon du courage face à l’épreuve absurde de la mort, que nous partagions.
Nous savions, dans les couloirs du département de philosophie, dans les allées du militantisme politique, que la vie est d’abord un apprentissage difficile de la mort. Les juges athéniens, au nom de la « société » avaient condamné Socrate, philosophe mobile des espaces ouverts, à boire la ciguë. La philosophie naît de cette énigme d’un Socrate qui était prêt à mourir, armé d’une mémorable phrase: « …voici l’heure de nous en aller, moi pour mourir, vous pour vivre. Qui de nous a le meilleur partage, nul ne le sait, excepté le dieu ». Nous sommes bien en présence de l’acte fondateur de l’entreprise philosophique: quête de la vie heureuse.
Notre ami Soro Diop, mort dans la nuit du vendredi 22 au samedi 24, était d’abord un philosophe. C’est, avant tout, cette leçon du courage face à l’épreuve absurde de la mort, que nous partagions. Lui, Racine Talla et Mamadou Sèye furent mes aînés au département de philosophie. Nous avions tissé néanmoins le lien amical et la complicité dans le partage des concepts. Nous étions de la tendance Mao et confusément sartriens pénétrés de la maxime de l’agir comme condition de l’être : il n’y a aucune essence ou aucun horizon qui définisse l’homme qui n’est au monde que par ce qu’il fait, par quoi il se réalise. Voilà pourquoi Sartre pense l’homme comme absolument libre, libre de choisir et de façonner son destin. Entre Marx, notre référence de granite, et Sartre, philosophe vivant de l’action, nous avions bien trouvé des « armes miraculeuses » pour notre combat politique.
Dans les allées du militantisme, nous avions choisi la mouvance And Jëf dans la radicalité de l’engagement communiste. Nous avons été nourris à l’école de l’idéal héroïque dont Oumar Blondin Diop, Ousseynou Cissé et les autres martyrs du mouvement démocratique sénégalais étaient des repères précieux. Ils sont morts jeunes et nous-mêmes avions considéré la mort comme une « conclusion neutre » de la vie. Dans cette bande provisoire des quatre, j’ai été le plus modéré, Sèye aussi l’était avec un humour qui détend, nos deux amis ayant choisi des voies radicales d’en découdre avec l’adversaire du moment, alors que le mouvement étudiant de Dakar engageait une épreuve de force contre le gouvernement et les autorités du COUD en 1984 et 1987.Racine était du type spontané, résolu et téméraire tandis que Soro, était prosaïque, poétique et tout aussi déterminé. Cependant, nos convictions restaient intactes et similaires, nous constations nos divergences tout en fortifiant nos convergences pour mieux porter, ensemble, le combat. Et je pense, ainsi, que chacun de nous éprouvait la paix de l’âme dans l’amitié stellaire qui nous unissait jusqu’à partager, étudiants paumés, mais heureux, une même chambre. Nous étions activement présents dans ces tempêtes de 1984 et 1987, guidés plutôt par nos idéaux révolutionnaires dont les revendications estudiantines n’étaient qu’un relais vers le Grand Soir. Nos débats étaient denses sur les perspectives du mouvement, nos concepts philosophiques mobilisés pour en éclairer les obscurités et les points les plus porteurs pour la révolution.
Le destin fera croiser à nouveau nos chemins : Racine, Soro et moi basculons dans la communication et le journalisme, de nouvelles formes d’engagement alors que le combat démocratique était dominé par l’exigence têtue d’une alternance après la séquence du combat pour l’ouverture démocratique intégrale. Malgré des parcours politiques interrompus et divergents, nous sommes restés des militants porteurs d’un même idéal. Nous sommes surtout restés un bloc d’amis indestructibles.
En souvenir de ces années porteuses d’avenir, je cite Youssou Diallo, feu Salif Diallo du Burkina Faso, feu Toto Diarra du Mali, l’actuel Président du Sénégal et celui du Niger, Macky Sall et Mohamed Bazoum, les avocats Souleymane Ndéné Ndiaye, El Hadj Diouf, Demba Ciré Bathily, le philosophe feu Khalifa Mbengue, Doudou Sèye, l’économiste Abdou Kama, Boubacar Mbodj, Mbenda Ndiaye, Moctar Sourang, Feu Mame Ndiaye, l’historien feu Alioune Touré, feu Papa Abdou Sylla, Tamsir Ba, Babacar Ndao, Moussa Sarr, et j’en oublie.
Soro est parti, pour rejoindre d’autres camarades qui ont milité âprement pour le Sénégal, pour les démunis, prolétaires et paysans laborieux. Ils sont partis, certains sans enfant. Comme le dit un de nos précieux ascendants, «nous sommes leurs héritiers». Soro Diop, de toi, je garderai l’éclat du rire solaire, puissant et contagieux. De toi, je garderai l’intellectuel engagé et le ténor de la plume qui a traversé la vie en homme libre et heureux. Tes frères, tes camarades, tes collègues et tes compagnons le savent. Continue d’être heureux dans les jardins sous lesquels coulent des ruisseaux. Enfin…
LE JOOLA ET LA RUPTURE ENTRE AMINATA TOURÉ ET MACKY SALL À LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE LUNDI
L’an 20 du naufrage du bateau ‘’Le Joola’’ et la rupture entre Aminata Touré et Macky Sall sont les sujets en exergue dans les quotidiens reçus lundi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Dakar, 26 sept (APS) – L’an 20 du naufrage du bateau ‘’Le Joola’’ et la rupture entre Aminata Touré et Macky Sall sont les sujets en exergue dans les quotidiens reçus lundi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
‘’An 20 du naufrage du bateau Le Joola, la douleur toujours vive’’, affiche à sa Une Le Soleil, soulignant que depuis que le navire ‘’a coulé au large des côtes gambiennes, le 26 septembre 2002, les familles des victimes ne cessent de réclamer le renflouement de l’épave, la justice et la vérité, mais aussi la prise en charge psychosociale des rescapés et de tous ceux qui ont vu périr leurs proches’’.
Le bateau ’’Le Joola’’ qui assurait la liaison entre Dakar et Ziguinchor a fait naufrage le 26 septembre 2002 au large de la Gambie. Officiellement le bilan est de 1.863 morts et 63 rescapés.
Vingt ans après le drame, ‘’la douleur est toujours vive’’, dit Les Echos.
Parlant de cette tragédie, le quotidien Bës Bi Le Jour ‘’pose encore le débat sur les mauvaises habitudes’’ et affiche à la Une : ‘’Le naufrage de l’introspection’’.
‘’Comment arriver à changer la nature du Sénégalais ? Voilà une question lancinante qui reste sans réponse. Car, alors que l’on commémore les 20 ans du naufrage du bateau Le Joola, dans les transports, c’est encore et toujours l’inconscience et la surcharge. 20 temps d’insouciance et d’inconscience. Malgré les appels à l’introspection’’, écrit le journal.
En politique, la publication note qu’après avoir ‘’acté’’, dimanche lors d’une conférence de presse, sa rupture avec Macky Sall, Aminata Touré ‘’compte quitter le groupe parlementaire Benno bokk yaakaar pour devenir députée non inscrite’’.
Tête de liste de la coalition Benno Bokk Yaakaar lors des législatives de juillet, Aminata Touré dite Mimi avait boycotté la séance d’installation de l’Assemblée nationale, dénonçant le choix porté sur Amadou Mame Diop pour la présidence de l’institution.
En conférence de presse, dimanche, l’ancienne Première ministre a annoncé quitter le groupe parlementaire de la coalition présidentielle pour devenir une députée non inscrite.
Selon WalfQuotidien, ‘’le divorce est maintenant consommé entre le président Macky Sall et son ex Premier ministre’’.
‘’Aminata Touré qui affiche d’ores et déjà ses ambitions pour la présidentielle de 2024, a manifesté son opposition à Macky Sall et contre le troisième mandat’’, écrit Walf.
S’estimant ‘’trahie’’ par le chef de l’Etat pour le poste de président de l’Assemblée nationale, ‘’Mimi se libère de Benno’’, selon Sud Quotidien.
Aminata Touré ‘’sonne la rébellion’’, dit L’Info.
Entre ‘’rébellion’’ et ‘’démission’’ du groupe de BBY, ‘’Mimi sort du bois’’, titre EnQuête. ‘’En croisade contre le 3e mandat, la députée a annoncé, dimanche, sa démission du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar’’, écrit le journal.
Vox Populi, ‘’Mimi rêve de la présidentielle de 2024 et démissionne du groupe BBY’’.