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COUVERTURE MEDIATIQUE DE LA TRAGEDIE, DES REPORTERS DECLASSIFIENT LEURS ARCHIVES

Dès les premières heures du naufrage du bateau Le Joola, la presse s’est mobilisée pour informer l’opinion. Dans la détresse et l’incertitude, Ibrahima Gassama, Ignace Ndèye et Banna Thioubou vont suivre au plus près les heures sombres de cette tragédie.

Mame Woury THIOUBOU  |   Publication 26/09/2022

Dès les premières heures du naufrage du bateau Le Joola, la presse s’est mobilisée pour informer l’opinion. Dans la détresse et l’incertitude, Ibrahima Gassama, Ignace Ndèye et Banna Thioubou vont suivre au plus près les heures sombres de cette tragédie.

 Une file interminable de gens attendant de prendre place à bord, des discussions qui fusent de tous côtés, des salutations et des au-revoir, des rires et des pleurs, la joie du retour cô-toyant la tristesse du départ. En ce soir du 26 septembre 2002, le Port de Ziguinchor est au comble de l’animation. C’est la fin des vacances et une foule de gens sont venus raccompagner les voyageurs devant em¬barquer dans Le Joola. Dans la foule, Michel Diatta, ancien international et entraîneur d’une école de football. Avec ses 26 jeunes protégés, ils embarquaient vers Dakar où ils étaient invités à participer à un tournoi. C’est ce maelstrom d’images que Ibrahima Gassama continue de garder en mémoire, vingt ans après. Corres¬pondant de Sud Fm à Zi¬guinchor à l’époque, Ibra¬hima n’oubliera jamais que Michel Diatta, rescapé du naufrage, était retourné dans l’eau pour tenter de sauver les jeunes footballeurs de son équipe. Il n’en ressortira jamais. Ces images hantent encore le sommeil de Ibrahima Gassama, surtout au moment où septembre arrive avec son lot de souvenirs et de commémorations. Il se rappelle encore ce moment où, debout sur la jetée du Port de Ziguinchor, il a regardé avec inquiétude, le bateau partir. «Le bateau a quitté sous mes yeux et j’étais frappé par son état, parce qu’il était incliné», rappelle-t-il.

Ignace Ndèye, son confrère, était aussi au port de Ziguinchor au moment du départ du bateau. Deux pêcheurs s’étaient noyés au même endroit dans la matinée, et il avait été chargé de couvrir l’évènement tragique. Mais c’est le lendemain, aux premières heures du jour, que les nouvelles commencent à tomber. «Vers 4h-5h, la rédaction de Sud Fm à Dakar m’a appris que le bateau était porté disparu. Ce n’était pas la première fois que le bateau avait des problèmes en pleine mer, donc on n’était pas trop inquiets. Mais plus tard, on a commencé à repêcher des corps et je suis allé au port. Des responsables m’ont dit qu’ils n’avaient pas d’information et qu’une telle chose ne pouvait tout simplement pas arriver», se souvient M. Gassama. Mais la tragédie avait bel et bien eu lieu. Les premières heures seront longues. Et différentes versions sont avancées. Entre recherche d’information et gestion d’une foule paniquée, qui a tout de suite convergé vers le port, la tension et le désespoir montent.

A Dakar, la vie continue. Mais comme un signe prémonitoire, Banna Thioubou, reporter à la radio 7 Fm, se souvient que le ciel était voilé. Et quand la nouvelle finit par être confirmée, le Port de Dakar devint le lieu de convergence. La jeune journaliste y est envoyée aussi. Sous ses yeux, les heures qui passent égrènent avec elles, une litanie de désespoir. A la rédaction de 7 Fm, l’inquiétude était énorme parce qu’une des collaboratrices avait aussi embarqué dans le bateau avec son fils, se souvient la journaliste. En fin de matinée, la Première ministre d’alors, Mame Madior Boye, se résout à confirmer la tragédie. L’atmosphère, déjà survoltée du port de Ziguinchor, transforme les lieux en une véritable poudrière. «C’était insoutenable à Ziguinchor parce que rien que dans la commune, il y a eu près de 1000 victimes», souligne Ibrahima Gassama. La radio Sud Fm, également prise d’assaut par les parents à la recherche d’information, se rappelle Ignace Ndèye, tente tant bien que mal d’apporter des informations fiables et de suivre les évènements au plus près. Ibrahima Gassama et Ignace Ndèye à Ziguinchor, seront plus tard rejoints par Pape Diomaye Thia¬ré, envoyé directement en Gam¬bie, dans la zone du naufrage.

A Ziguinchor, les premiers corps sont repêchés et il faut leur donner une sépulture. L’état des dépouilles n’autorise aucune attente. C’est ainsi que Ibrahima Gassama assiste à un spectacle qu’il peine encore à décrire aujourd’hui. «J’ai pu voir les premiers corps arriver, dans des camions conteneurs. J’ai accompagné ce cortège d’abord à Kabadio, dans le département d’Oussouye. Et là, il fallait tout de suite improviser un cimetière. Il fallait un endroit où inhumer les premiers corps. Je me rappelle que c’est à l’aide de mon véhicule et d’autres véhicules sur place, qu’on a éclairé l’espace que la localité a octroyé et qu’il fallait défricher et aménager. C’est dans ces conditions que les premiers corps, dans un état que je ne peux décrire, ont été inhumés. Le lendemain, il fallait accueillir d’autres corps et c’est là que le cimetière de kantène, à la sortie de Ziguinchor, a été aménagé, puis d’autres cimetières encore, à Djembering et Bassori.»
Reporter aguerri et habitué à couvrir le conflit casamançais et son lot d’horreurs, la tragédie du Joola n’en reste pas moins difficile et compliquée pour lui.

A Dakar, Banna est envoyée au port, à l’arsenal de la marine, où d’autres corps sont acheminés. Elle y découvre un spectacle de désolation et dit faire face à l’horreur dans le regard de ces centaines de familles murées dans l’incertitude et la peur. «Il y avait des photos sur un tableau et les parents faisaient la queue pour défiler devant et chercher la photo de leurs proches. Je n’ai rien oublié de ces moments. Je me rappelle même ce que je portais ce jour-là. J’avais mon dictaphone à la main, mais je n’avais pas le courage de leur poser des questions.» Elle rentrera sans élément ce jour-là. Elle est vidée.

Chargés de suivre les évènements au jour le jour, Ibrahima et Ignace en garderont de profondes séquelles que les quelques jours de soutien psychologique n’ont pas pu totalement effacer. «Les gens avaient besoin d’information, il fallait surmonter l’émotion, ne pas se laisser aller et c’est ce qui m’a aidé à rester debout», souligne avec une voix lointaine, celui qui est devenu le directeur de Zig Fm, une radio locale.
Pour Ibrahima Gassama, les nuits sont difficiles. Difficile de dormir et même de manger. Des produits de la mer, encore moins. «On n’avait plus goût à la vie !», confesse Ignace Ndèye. Vingt ans après, ces témoins de l’histoire tragique du Joola, gardent au fond de leur cœur, une blessure qui, sans doute, ne se refermera jamais. Ces blessures peinent à se refermer, d’autant plus que les germes de cette tragédie sont encore visibles aujourd’hui encore dans la vie de tous les jours. «Pendant les jours qui ont suivi le naufrage, les gens faisaient la queue pour prendre les cars rapides, on ne tolérait aucune surcharge. Mais malheureusement, ça n’a pas duré», se rappelle Banna.
Pour Ibrahima Gassama, c’est surtout la gestion de la tragédie, et de ce qui s’en est suivi, qui pose problème. «Officiellement, il y a eu 1863 morts et 65 rescapés, mais en réalité, il y a eu plus de 2000 morts dans ce bateau. Et aucun coupable n’a été sanctionné. Au contraire, ils ont eu des promotions et l’Etat a pensé que le fait d’indemniser les victimes suffisait. Sanc¬tionner aurait pu avoir un effet sur les Sénégalais», se désole-t-il. «Chaque année, on observe le même rituel. Les autorités descendent à l’aéroport, elles vont au cimetière de Kantène, viennent au port faire des discours, et repartent. Il faut faire une journée de prières. On n’a pas besoin de ce cérémonial», dénonce Ignace Ndèye

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