Son nom avait été évoqué lors des dernières semaines ayant précédé le remaniement parmi les profils les plus intéressants dont le retour sur scène était attendu. D’aucuns avaient même évoqué une forte probabilité de voir Mouhamadou Makhtar Cissé revenir en force en occupant par exemple le poste de Premier ministre, dans la même veine qu’Aly Ngouille Ndiaye, finalement au ministère de l’Agriculture, Maxime Jean Simon Ndiaye.
Qu’est ce qui s’est passé pour que celui qui est présenté comme une ‘’bonne tête’’ et un bon connaisseur de l’Etat ne soit finalement pas retenu ? Selon nos sources, Mouhamadou Makhtar Cissé, qui avait retrouvé sa toge d’Inspecteur général d’Etat, après son départ du gouvernement en novembre 2020 était sur les tablettes du Président. Tour à tour Directeur général des Douanes (2009), ministre du Budget (2013), Directeur de cabinet du Président (2014), Directeur général de la Société nationale d’électricité (Senelec en 2015) et ministre du Pétrole et des Energies (2019), Cissé a marqué d’une bonne empreinte positive faite de résultats concrets partout où il est passé. Sa dernière sortie publique, lors de sa passation de service avec Aïssatou Sophie Gladima qui l’a remplacé au ministère du Pétrole, il avait tenu ces propos : ‘’quand on est commis de l’Etat comme moi, on ne peut avoir aucune autre ambition que de servir l’Etat. C’est cela le sens de notre engagement dans l’Etat et c’est comme ça que nous devons le faire. Et l’Etat a un chef. Quand vous servez l’Etat, vous le servez derrière son chef. C’est comme cela que je conçois les choses. Je suis heureux de partir avec une mission accomplie’’.
Un portefeuille ministériel lui a-t-il proposé qu’il aurait décliné comme il le fit il y a quelques années lorsqu’un département très sensible lui a été proposé qu’il a décliné pour convenances personnelles ? Le mystère reste entier à ce sujet. En tout cas des ambitions présidentielles lui ont été prêtées au même titre qu’Amadou Bâ et Aly Ngouille. Ce qui avait justifié, du moins officieusement, leurs limogeages du gouvernement.
Le fait qu’il ne figure pas dans l’équipe retenue par le Président Macky Sall reste une équation majeure même si certaines sources avancent que les urgences de l’heure restent politiques. Et que le fait qu’il soit toujours Inspecteur général d’Etat n’a pas milité en sa faveur, le Président ayant décidé, à la faveur du contexte politique actuel, de choisir des personnes qui peuvent politiquement se mouiller, ‘’sans aucune forme de réserve’’, selon les termes d’un proche du Président.
La question reste entière de savoir s’il faut impérativement être politique pour servir son pays.
Mamoudou Wane
Quotidien « L’Enquête »
LES ENSEIGNANTS RAPPELLENT LEURS DOLÉANCES ET AFFICHENT DES CRAINTES
Les enseignants dressent déjà la liste de leurs attentes et demandent au ministre Cheikh Oumar Anne de camper sur des principes d’ouverture, d’inclusion, de concertation et de partage pour une stabilité de l’Ecole sénégalaise.
La poursuite des négociations avec les partenaires syndicaux, le respect du protocole d’accord du 26 février dernier, les lenteurs administratives et la situation des décisionnaires... Les enseignants dressent déjà la liste de leurs attentes et demandent au ministre Cheikh Oumar Anne de camper sur des principes d’ouverture, d’inclusion, de concertation et de partage pour une stabilité de l’Ecole sénégalaise.
La rentrée scolaire est prévue le 03 octobre prochain pour le personnel enseignant et administratif, et le 06 pour les élèves. Au cours de cette année académique 2022- 2023, les secrétaires généraux des syndicats d’enseignants ne vont plus se retrouver autour d’une table de négociations avec Mariama Sarr, Abdoulaye Daouda Diallo ou encore Mamadou Talla qui ont changé de portefeuille ministériel. Du moins pour certains.
Désormais, Saourou Sène, Abdoulaye Ndoye, Abdou Faty, Amidou Diédhiou, Dame Mbodj... vont devoir continuer les pourparlers avec des ministres nouvellement nommés. Leurs interlocuteurs seront Mamadou Moustapha Bâ, ministre des Finances et du Budget, Oulimata Sarr, ministre de l’Economie, Samba Sy, ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions, Gallo Bâ, ministre de la Fonction publique et de la Transformation du secteur public et surtout, surtout, Cheikh Oumar Hanne, ministre de l’Education nationale.
En effet ce dernier, qui était ministre de l’Enseignement supérieur dans le précédent gouvernement, remplace Mamadou Talla au département de l’Education nationale. Dans son discours, le tout nouveau Premier ministre, M. Amadou Bâ, a parlé d’un gouvernement «de combat» et «d’attaque».
Le secrétaire général du Sels (Syndicat des enseignants libres du Sénégal) Authentique, Abdou Faty, dit espérer que ce sera comme annoncé. C’est-à-dire un gouvernement d’attaque effectivement. Il émet tout de même des craintes par rapport à la continuité du service, du moins celle relative au circuit des actes administratifs. «Nous exprimons notre inquiétude sur le départ de ces ministres qui ont signé le protocole du 26 février. Nous osons espérer que chacun d’entre eux comprend les enjeux de son département. De ce point de vue, il invite les mouvements syndicaux, les partenaires et les autres acteurs autour des questions essentielles du secteur qui relèvent de son département. Nous prenons acte de ce changement au niveau gouvernemental. J’ose espérer que c’est un gouvernement d’attaque. Etant donné qu’il y a changement de gouvernement et de dénomination de certains ministères, tous les actes administratifs qui sont dans le circuit vont retourner à la base et au ministère qui les a initiés. Le circuit ministériel est extrêmement long. Nous sommes dans le temps de la dématérialisation. Il faut que ce gouvernement qui se dit d’attaque fasse que ces actes-là ne reviennent pas à la case départ» estime le patron du Sels/Authentique. M. Faty espère aussi que l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, qui atterrit à l’Education nationale, fera tout pour régler la lancinante question des lenteurs administratives et aussi faire respecter le protocole d’accord du 26 février dernier. Le respect des accords signés, c’est la préoccupation de Amidou Diédhiou.
Le secrétaire général du Sels émet des craintes relatives surtout au respect des accords signés avec le gouvernement. En effet, dit-il, tous les ministres qui ont signé ce protocole ont changé de poste. Une situation préoccupante pour le Sels qui invite les nouveaux ministres à poursuivre les négociations. «Le jeu de chaises musicales nous préoccupe parce qu’on a un problème de suivi des accords qui ont été signés. Je rappelle que, pour chaque ministère, il y a encore des questions essentielles à régler. Au niveau de la Fonction publique, c’est l’épineuse question des enseignants décisionnaires qui n’est pas encore vidée et pour laquelle nous avions entamé un processus. Nous interpellons le ministre nouvellement nommé à la tête de la Fonction publique sur cette question. Nous l’attendons fortement. Nous interpellons le nouveau ministre de l’Education nationale sur les questions résiduelles. Il y a également des questions nouvelles. Par rapport à ce ministère, nous l’interpellons et lui demandons de rester sur des principes d’ouverture, d’inclusion, de concertation, de partage. Parce que le système nous appartient à nous tous», a-t-il expliqué.
Abondant dans le même sens, Abdou Faty du Sels Authentique considère que les acteurs de l’Education nationale ont réussi à construire ensemble, et durant des années, une stabilité à l’école. Mieux, indique-t-il, « on s’est inscrit dans une dynamique de réforme majeure au niveau du ministère». A travers ce remaniement, dit-il, «on nous amène quelqu’un qui doit tout recommencer». «La rentrée scolaire c’est pour bientôt. De toutes les manières, nous sommes des syndicalistes et nous serons là à rappeler à qui de droit que l’éducation doit être une priorité». Amidou Diédhiou, lui, veut un «système éducatif solide» et «sans partie pris». Il en a profité pour rappeler au nouveau ministre que la rentrée scolaire, pour les enseignants et l’administration de l’école, est prévue le 03 octobre prochain. C’est dans deux semaines alors que des écoles sont inondées, d’autres occupées par des sinistrés. Telle est la première préoccupation du moment qui vient s’ajouter au volumineux dossier des doléances se trouvant déjà sur le bureau de Cheikh Oumar Hanne...
UN BON JOCKEY NOMMÉ AMADOU BA !
En matière de politique au sein de l’Alliance Pour la République (Apr), la plupart des observateurs et experts s’accordent à reconnaitre qu’en dehors d’Amadou Ba, c’est le désert !
Le président de la République Macky Sall tient finalement son premier ministre. Et pas le moindre puisqu’il s’agit d’Amadou Ba. L’homme qu’il faut à la place qu’il faut pour avoir ses preuves partout où il est passé. Donc tout le monde s’accorde à reconnaitre que le tout nouveau premier ministre Amadou Ba est très bon jockey doté d’un excellent « cheval » de bataille (gouvernement) pour la lutte contre l’injustice sociale, la flambée des prix des denrées alimentaires, l’insécurité et le chômage des jeunes.
En matière de politique au sein de l’Alliance Pour la République (Apr), la plupart des observateurs et experts s’accordent à reconnaitre qu’en dehors d’Amadou Ba, c’est le désert ! Pur produit de l’administration sénégalaise, Amadou Ba est un vrai homme d’Etat. Non seulement il est à la fois clame, serein, discret et effacé, mais c’est un technocrate doublé d’un fin politicien expérimenté, fédérateur et chevronné. Mieux, Amadou Ba est un homme aux réseaux multiples reconnu pour son entregent et son efficacité de politique sociale. Justement, c’est cet homme que le président Macky Sall a choisi comme jockey pour conduire le nouvel attelage gouvernemental qui se trouve être un cheval de bataille pour le « Grand prix social 2024 ». Il est vrai qu’un bon jockey comme Amadou Ba doit avoir la capacité de choisir les hommes de son écurie et de savoir connaître son cheval. Au finish, de se retrouver au bout de la chaîne de la préparation de la course depuis l’élevage et jusqu’au départ pour un combat de politique sociale qui consiste à lutter contre l’injustice sociale, la flambée des prix des denrées alimentaires, l’insécurité et le chômage des jeunes. Sans doute en dehors du quota des alliés (Bby) à savoir les Serigne Mbaye Thiam et Alioune Ndoye (Ps), Pape Sagna Mbaye (Afp), Yankhoba Diattara (Rewmi), Aliou Sow (Bok gui-guis) etc, le président Macky Sall a donné les coudées franches à son premier ministre de choisir ses combattants.
L’erreur de Diouf et Wade évitée…
Il est vrai qu’au lendemain de la publication du nouveau gouvernement, certains observateurs diront qu’on a l’impression d’assister à un jeu paradoxal dont la règle principale est de couronner les perdants en espérant leur victoire future dans un combat dont le champ offre des fronts sans répit . Il est vrai que certains rajouteront qu’un premier ministre aussi politique et fédérateur comme Amadou Ba serait de nature à sauver le président Macky Sall dans un contexte qui lui est défavorable.
En revisitant ou reconvoquant l’histoire, le président Sall ne savait pas si bien faire en choisissant Amadou Ba ou l’homme de la situation. La preuve par le président Abdou Diouf qui se séparant de Djibo Ba et de Moustapha Niasse pour Ousmane Tanor Dieng, a perdu le pouvoir. De même que le président Abdoulaye Wade qui après s’être séparé d’Idrissa Seck et de Macky Sall pour mieux préparer son fils Karim, a aussi perdu le pouvoir. D’ailleurs à l’époque, Moustapha Niass et Idrissa Seck s’étaient ligués pour soutenir le président Macky Sall au second tour contre toute une monarchie rampante des Wade et sa cour royale composée de tonneaux vides, de chasseurs de prime électorale et autres marabouts d’alors réputés en matière « dor-marteau ». Tirant les leçons de ces tristes faits dont il est témoin, le président Macky Sall a reconquis Idrissa Seck et a évité de perdre Amadou Ba dont la cote de popularité politique n’est plus à démontrer. Aussi bien qu’à Dakar qu’à l’intérieur du pays. Sans oublier les foyers religieux où Amadou Ba peut prier partout les vendredis sans être relégué au second rang (sapé).
A l’analyse, il nous plait de saluer le retour au front de vaillants chefs de guerre tels que Aly Ngouille Ndiaye, Mame Baye Niang. En attendant de calmer certains responsables-alliés (Ps, Pit et Afp) qui menacent de se rebeller à l’interne contre la reconduction d’Alioune Ndoye, Serigne Mbaye Thiam etc. Une seule fausse note, c’est le non retour du brillant technocrate Mouhamadou Makhtar Cissé que tout le monde attendait dans ce gouvernement bien que politiquement pléthorique. Un vrai gâchis ! Toujours est-il qu’avec la nomination Amadou Ba à la Primature, l’espoir est permis ! Surtout du fait qu’il fut l’un des meilleurs ministres de l’économie et des finances du Sénégal indépendant.
Un argentier aux compétences démesurées pour avoir accompagné avec succès le président Macky Sall à initier et à monter de vastes programmes de développement et autres chantiers pharaoniques de nature à provoquer des inondations financières dans tous les domaines. Ce, histoire de rappeler qu’Amadou Ba savait « traquer » les bailleurs financiers et investisseurs étrangers ainsi que les puissants pays amis afin de les convaincre de venir investir au Sénégal ou de renflouer le Trésor public national. Evidement, parce que l’ancien ministre de l’économie et des finances était convaincu que que les récoltes financières les plus abondantes s’effectuant dans les champs étrangers. Donc aujourd’hui compte tenu de son statut de premier ministre ayant d’excellentes relations internationales, Amadou Ba peut bien gagner le combat social de la République contre la cherté de la vie.
AMADOU BA, UN PARE-FEU CONTRE MIMI TOURÉ
Outre le fait de neutraliser Aminata Touré, la nomination du nouveau Premier ministre apaise BBY parce que non seulement l’homme a le profil de l’emploi mais encore il entretient de bonnes relations avec toutes les composantes de la coalition
La nomination d’Amadou Ba comme Premier ministre ce samedi est perçue aussi comme procédant d’une volonté du président de la République d’éviter une fissure au sein de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY). Surtout, elle devrait permettre de « neutraliser » un front potentiel qu’aurait pu ouvrir le duo Mimi Touré-Amadou Ba. Un front qui pourrait constituer un obstacle redoutable sur le chemin de 2024. Amadou Ba sera donc utilisé pour constituer un pare-feu contre Mimi Touré et tous les frustrés, mais aussi pour resserrer les lignes au sein de la coalition présidentielle qui commençait déjà à se fissurer.
Après une attente de neuf mois suite au rétablissement du poste de Premier ministre supprimé en mai 2019, les Sénégalais pensaient que la nomination d’un nouveau Premier ministre se ferait en mode fast-track.
Annoncé pour le samedi par le président de la République lui-même, l’accouchement a été retardé de quelques heures. Un accouchement réalisé presque par césarienne d’autant que la rumeur publique avait déjà avancé le nom d’Amadou Moustapha Ba, le directeur général des Finances comme devant être l’heureux élu à la Primature. Cette rumeur tenace avait même été reprise par certains quotidiens avec des manchettes à la Une de leurs éditions du samedi.
A l’arrivée, Macky Sall a déjoué ces pronostics même si, contrairement à la surprise du chef qu’il avait réussie avec la nomination d’Amadou Mame Diop au perchoir de l’Assemblée nationale, le choix de confier la Primature à Amadou Ba n’était pas réellement une surprise. L’homme faisait partie d’un quinté (Amadou Ba, Aly Ngouille Ndiaye, Abdoulaye Daouda Diallo, Amadou Moustapha Ba et… Idrissa Seck) qui revenait le plus souvent dans les spéculations des journalistes des desks politiques, des politologues, des animateurs de grand-places, des commentateurs de télévisions bref de l’opinion publique.
Seulement, la donne de la rébellion de Mimi Touré, qui se voyait déjà au perchoir de l’Assemblée nationale après avoir mené la campagne victorieuse de Benno lors des dernières législatives, a surpris le camp présidentiel son chef Macky Sall lui-même en premier. « Une donne imprévue qui fausse tous les calculs du président Macky Sall » souligne un politologue. D’ailleurs Amadou Ba a vendu la mèche. «Le président m’a appelé ce matin et a décidé de me nommer Premier ministre pour que je puisse assurer la coordination à ses côtés. Je rends grâce à Dieu et remercie le chef de l’Etat pour sa confiance renouvelée» a confié le nouveau Premier ministre en descendant les marches menant au bureau du président de la République où il venait d’avoir un entretien tête-à-tête avec ce dernier. « La nomination d’Amadou Ba n’était pas actée dans les plans de Macky Sall et la suite des événements pourrait le montrer. Parce que l’on ne saurait comprendre que le président qui a eu la chance d’avoir des événements politiques (élections locales et législatives) pour disposer d’assez de temps pour choisir un Premier ministre et son gouvernement, ait pris autant de temps pour faire connaître sa décision. Or, ce samedi 17 septembre, on a assisté à des réglages portant surtout sur la formation du gouvernement et qui ont tiré en longueur » souligne notre interlocuteur dans l’anonymat. Preuve, selon lui, que les choses n’ont pas été faciles.
A l’en croire, deux éléments ont vraisemblablement retardé la nomination du PM et la formation du Gouvernement. Sans être dans le secret des dieux, ni dans la tête de Macky Sall, le politologue, qui a blanchi sous les harnais, donne en exemple le cas Mimi Touré. « Vous savez, le camp présidentiel est sorti fragilisé par les locales et les législatives. Il faut rapidement retrouver la sérénité mais surtout la cohésion pour non seulement prendre en charge une éventuelle volonté du président Macky Sall de se présenter en 2024 mais aussi d’apporter des réponses sérieuses aux préoccupations des Sénégalais qui n’en peuvent plus par rapport à la vie chère. Des préoccupations qui ne sauraient s’accommoder de fissures au sein de la coalition présidentielle.
Alors la démarché lancée depuis lundi 12 septembre par Mme Aminata Touré pourrait être nuisible et prendre de l’ampleur si jamais Macky Sall, le patron de BBY, n’y apporte pas une réponse politique. Et justement, la nomination d’Amadou Ba sonne comme une réponse politique à la rébellion de Mimi Touré parce qu’elle coupe l’herbe sous les pieds de cette dernière qui pouvait avoir en un Amadou Ba frustré, un allié de taille. Une jonction Mimi Touré et Amadou Ba serait alors très meurtrière pour l’APR et BBY. On peut alors dire que la nomination d’Amadou Ba est une manière pour Macky Sall de neutraliser Mimi Touré qui devra chercher d’autres alliés de taille dans sa croisade ou rentrer dans les rangs. Outre le fait de neutraliser Mimi Touré, la nomination d’Amadou Ba apaise BBY parce que non seulement l’homme a le profil de l’emploi mais encore il entretient de bonnes relations avec toutes les composantes de la coalition» décortique notre interlocuteur, universitaire de profession.
La donne Abdoulaye Daouda Diallo
Au-delà du cas Mimi Touré, la donne Abdoulaye Daouda Diallo aurait aussi beaucoup retardé la formation du gouvernement. Abdoulaye Daouda Diallo est un homme de confiance du président de la République. Contrairement à Amadou Ba, il a été aux côtés de Macky Sall au tout début de la création de l’APR. Ce qui lui a valu une traversée du désert du temps du régime de Me Wade. Son inimitié contre Amadou Ba remonterait à très longtemps, lorsque le nouveau Premier ministre était tout-puissant directeur général des Impôts et des Domaines. Abdoulaye Daouda Diallo, après une longue traversée du désert, avait vu le bout du tunnel à l’arrivée au pouvoir du président Macky Sall. Lequel le nomme d’emblée ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances Amadou Kane, l’ancien Dg de la Bicis, en avril 2012.
Suite à la nomination d’Amadou Ba comme ministre de l’Economie et des Finances en septembre 2013 en remplacement d’Amadou Kane, le président a éloigné son pote Abdoulaye Daouda Diallo de l’immeuble Peytavin pour lui confier les rênes du ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement à partir de 2017. A son retour en avril 2019 aux Finances, cette fois en tant que ministre des Finances et du Budget, il fera duo avec Amadou Hott. Entretemps, il avait dirigé le très stratégique ministère de l’Intérieur. Amadou Ba, lui, posera ses baluchons au ministère des Affaires étrangères. Le président de la République a toujours évité que le duo se retrouve dans un même ministère. « Le départ d’Abdoulaye Daouda Diallo de l’attelage gouvernemental à l’occasion de la nomination d’Amadou Ba à la Primature n’est pas surprenant. C’est un secret de Polichinelle que les deux hommes ne s’entendent pas. Seulement le président Macky Sall est obligé de prendre en charge aussi les préoccupations de son nouveau Premier ministre qui a exprimé le souhait d’avoir une équipe homogène sur laquelle il aura une totale maîtrise. C’est sans doute cette exigence qui a poussé le président de la République à accepter la sortie de son pote pour être en phase avec son nouveau PM » explique notre politologue. Lequel ajoute qu’Abdoulaye Daouda Diallo est envoyé à une position stratégique parce qu’il va devenir le gardien de la dernière porte avant d’entrer dans le bureau du chef de l’Etat. « Abdoulaye Daouda Diallo aura la main sur tous les dossiers du secrétariat général du Gouvernement, de la Présidence, et même de la Primature. Et comme l’homme est d’une loyauté sans faille, doublé d’un grand commis de l’Etat, ne soyez surpris qu’il devienne rapidement incontournable dans le dispositif présidentiel » conclut notre interlocuteur.
«IL Y A BEAUCOUP DE SOLIDARITÉ ET D’AMOUR DANS MON ÉQUIPE »
Face à la presse sénégalaise, Aliou Cissé a vanté les qualités intrinsèques de ses joueurs. «Il y a beaucoup de solidarité et d’amour dans mon équipe », a déclaré l’ancien capitaine des «Lions» qui affrontent ce samedi 24 septembre, la Bolivie
(ORLÉANS, France) - C’est un sélectionneur heureux qui a communié avec ses joueurs hier, mardi 20 septembre lors d’une séance d’entraînement à Orléans, ville française située à plus d’une centaine de kilomètres de Paris. Face à la presse sénégalaise, Aliou Cissé a vanté les qualités intrinsèques de ses joueurs. «Il y a beaucoup de solidarité et d’amour dans mon équipe », a déclaré l’ancien capitaine des «Lions» qui affrontent ce samedi 24 septembre, la sélection de la Bolivie. Une rencontre amicale qui entre dans la préparation de la coupe du monde prévue au Qatar du 20 novembre au 18 décembre 2022.
Coach, pourquoi avez-vous intensifié la séance de cet après-midi (hier) ?
Je ne dirais pas qu’elle est est intense mais plutôt réfléchie. Sur des périodes de match, sur des moments de match qu’on ne maîtrise peut-être pas bien. Revenir là-dessus à l’entraînement parce que c’est facile de les déceler. C’est facile de le dire mais il est important aussi de le mettre en situation. Donc, c’est ce qu’on a fait cet après-midi (hier, NDLR). On a voulu vraiment insister. Je crois qu’il n’y avait pas beaucoup d’intensité mais surtout plus de qualité technique. Donc, plus d’intensité technique que d’intensité physique. C’est ce qu’on recherchait. Et je crois que dans l’ensemble, ça s’est plutôt bien passé.
Est-ce à dire qu’on va vers un système à 3-5-2, après le 4-4-2 que vos joueurs maitrisent mieux ?
Oui on travaille par rapport à l’adversaire. Maintenant, comme je dis, au-delà de l’adversaire je crois que c’est surtout nous concentrer sur ce que nous nous faisons. Le système 5-3- 2, on l’avait déjà essayé. Notre système aujourd’hui tout le monde le connaît. Notre système favori c’est le 4-4-2 ou le 4-3-3. Nous avons des joueurs capables de jouer dans ces profils là. On a gagné la Can en jouant avec ce système là. J’ai envie de dire qu’on a plus de certitudes en réalité dans ce système. Le 4-4-2 nous a permis de marquer beaucoup de buts avec Krépin (DIATTA) et Ismaïla (Sarr) sur les côtés et Boulaye (Dia) et Sadio (Mane) dans l’axe. Ça nous a donné de l’équilibre, beaucoup d’allant. On a marqué énormément de buts dans ce système. Maintenant, nous allons à la coupe du monde. C’est vrai que les mentalités sont différentes. La coupe du monde c’est autre chose. Peut-être que là-bas le Sénégal est moins favori qu’à la CAN. Maintenant le 5-3-2 comme je dis, si vous regardez bien on est en train d’évoluer là-dessus. Notre dernier match contre le Rwanda, lors des 15 dernières minutes, on a joué dans ce système. Ça peut être une variante dans notre système, mais c’est vrai que ce n’est pas notre système préférentiel. J’ai envie de dire que oui, aujourd’hui cet après-midi (hier, NDLR) il y a une équipe qui a évolué comme ça. Cela ne veut pas dire que forcément on va commencer avec ce système-là. Mais, je pense qu’en cours de match, c’est un système qu’on pourrait peut-être adopté. Et comme je le dis, on a un petit peu de temps pour le travailler. Et l’objectif de ce stage là c’était aussi de pouvoir revenir dans ce système-là.
Dans quel état d’esprit psychologiquement avez-vous retrouvé vos joueurs qui sont en difficultés en club, certains ne jouent pas, d’autres sont blessés ?
Je suis sûr que quand ils repartiront ils seront encore meilleurs sur le plan mental. C’est vrai que quand ils sont arrivés, je ne dirais pas qu’ils sont malheureux, mais c’est clair qu’ils étaient contents d’être avec nous. Ils étaient contents de revenir chez eux, de revenir dans leur famille, là où on les aime. Et nous les accueillons aussi avec beaucoup de bonheur. Je pense que c’est la force de cette équipe nationale là. Au-delà des qualités intrinsèques, des qualités footballistiques, il y a surtout ce soutien dans cette équipe, cette solidarité, cet amour. Si on a gagné la Can c’est parce qu’il y a toutes ces valeurs-là, cet amour et ce respect qui entourent cette équipe. Le plaisir quand ils sont ensemble, c’est fantastique. Maintenant, nous savons que c’est fragile, c’est pourquoi nous travaillons à la maintenir.
Qu’en est-il de des joueurs blessés ?
Comme vous le savez, Edouard (Mendy) est parti. Ça c’est sûr et certain. Moussa Niakhaté on a voulu le garder avec nous. Un garçon comme Boulaye Dia doit reprendre les entraînements demain aujourd’hui, (NDLR). Ismaïla Sarr aussi devrait revenir, mais Noah Fadiga, comme vous l’avez vu, il est indisponible. En réalité, on peut intégrer encore deux ou trois joueurs demain (aujourd’hui, NDLR). Ça nous permettra d’avoir une opposition et d’avoir tout le monde à quai.
MACKY, AVOCAT DE L’AFRIQUE
Le président de la République, président en exercice de l’Union africaine (UA) a pris la parole à l’ouverture hier, mardi 20 septembre 2022, de la 77e session de l’Assemblée générale de l’ONU
C’est parti pour le marathon 2022 des chefs d’Etat et de gouvernement au siège des Nations-unies (ONU) à New York. Quelque 150 leaders du monde entier seront invités à prendre la parole à la 77ème session de l’Assemblée générale de l’ONU. Cette première en présentiel, après deux années perturbées par le Covid-19, a été un prétexte pour le président de la République, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine (UA) de porter haut et fort la voix du continent, réclamant un siège au Conseil de sécurité de l’ONU pour l’Afrique qui exige des relations et un partenariat juste et équitable, dans la stabilité, avec le reste du monde et refuse «d’être le foyer d’une nouvelle guerre froide».
Le président de la République, Mack Sall, président en exercice de l’Union africaine (UA) a pris la parole à l’ouverture hier, mardi 20 septembre 2022, de la 77e session de l’Assemblée générale de l’ONU. Dans son discours, Macky Sall s’est érigé en avocat de l’Afrique dont il a défendu sur les plans aussi bien économiques et environnementaux qu’énergétiques, entre autres, face aux grandes puissances. Mieux, il a réclamé un siège pour l’UA au Conseil de sécurité des Nations-Unies. Enfilant un manteau de défenseur de la paix face aux multi ples dangers du monde actuel, notamment la guerre en Ukraine ou les risques sanitaires après la pandémie de Covid-19, le président Sall relève: «Depuis notre dernière session, le monde est devenu plus dangereux et plus incertain, sous l’emprise combinée du réchauffement climatique, des périls sécuritaire et sanitaire ainsi que de la guerre en Ukraine». C’est pourquoi «l’Afrique ne veut pas être le foyer d’une nouvelle guerre froide», a-t-il dit.
«JE SUIS VENU DIRE QUE L’AFRIQUE A ASSEZ SUBI LE FARDEAU DE L’HISTOIRE, QU’ELLE NE VEUT PAS ETRE LE FOYER D’UNE NOUVELLE GUERRE FROIDE»
«Au-delà des urgences conjoncturelles, je suis venu porter le message d’un continent déterminé à travailler avec tous ses partenaires dans une éthique relationnelle de dialogue confiant et de respect réciproque. Je suis venu dire que l’Afrique a assez subi le fardeau de l’histoire, qu’elle ne veut pas être le foyer d’une nouvelle guerre froide, mais plutôt un pôle de stabilité et d’opportunités ouvert à tous ses partenaires, sur une base mutuellement bénéfique.» Il reste convaincu que «la négociation et la discussion sont les meilleures armes dont nous disposons pour promouvoir la paix. «Nous appelons à la désescalade et à la cessation des hostilités en Ukraine, pour une solution négociée, afin d’éviter le risque catastrophique d’un conflit potentiellement mondial. La négociation et la discussion sont les meilleures armes dont nous disposons pour promouvoir la paix. Je lance un appel pour la mise en place d’une mission de médiation de haut niveau à laquelle l’Union est prête à apporter sa contribution.» En attendant, tout en reconnaissant que l’Afrique a certes des problèmes, il appelle à ne pas occulter les progrès. D’ailleurs avance-t-il «l’Afrique, c’est aussi le continent des solutions». «Je suis venu dire que nous n’ignorons pas l’Afrique des problèmes qu’il faut pacifier et stabiliser. Mais je suis également venu dire que nous avons aussi l’Afrique des solutions, avec ses 30 millions de km2, ses ressources humaines, plus de 60% des terres arables du monde, ses richesses minières, forestières, hydriques et énergétiques. Oui, nous avons l’Afrique des solutions, avec des gouvernements à la tâche au quotidien, une jeunesse vibrante qui innove, entreprend et réussit, des millions d’hommes et de femmes qui travaillent dur pour nourrir, éduquer et soigner leurs familles ; qui investissent, créent de la richesse et génèrent des emplois.»
«ENGAGER DES RAPPORTS REINVENTES, QUI TRANSCENDENT LE PREJUGE SELON LEQUEL QUI N’EST PAS AVEC MOI EST CONTRE MOI»
Et Macky Sall de signifier aux grandes puissances que leurs ennemis ne sont pas forcément les ennemis de l’Afrique. «Cette Afrique des solutions souhaite engager, avec tous ses partenaires, des rapports réinventés, qui transcendent le préjugé selon lequel qui n’est pas avec moi, est contre moi. Nous voulons un multilatéralisme ouvert et respectueux de nos différences parce que le Système des Nations-unies, né sur les cendres de la guerre, ne peut emporter l’adhésion de tous que sur la base d’idéaux partagés et non de valeurs locales érigées en norme universelle. C’est en collaborant dans le respect de nos différences que nous redonnerons force et vitalité à la raison d’être des Nations-unies, c’est-à-dire préserver les générations actuelles et futures du fléau de la guerre, promouvoir la cohabitation pacifique des peuples et favoriser le progrès en instaurant de meilleures conditions de vie pour tous», a déclaré le président Sall à l’Assemblée générale de l’ONU.
«LE TERRORISME QUI GAGNE DU TERRAIN SUR LE CONTINENT N’EST PAS QU’UNE AFFAIRE AFRICAINE, C’EST UNE MENACE GLOBALE QUI RELEVE DE LA RESPONSABILITE PREMIERE DU CONSEIL»
La sortie du président Macky Sall, président en exercice de l’UA, porte aussi sur le rôle du Conseil de sécurité dans le traitement des questions de sécurité selon qu’on soit au Nord ou au Sud. «L’ONU doit être au service des Etats membres... Le thème de cette session montre à quel point, il urge d’agir ensemble pour apaiser les tensions, soigner notre planète, réduire les inégalités persistantes Nord-Sud, et redonner sens au multilatéralisme. Le Conseil de sécurité est interpellé, au premier chef, afin qu’il traite de la même manière toutes les menaces à la paix et à la sécurité internationale, y compris en Afrique.» Parmi ces menaces sécuritaires et à la paix sur le continent, il y a le terrorisme. «Le terrorisme qui gagne du terrain sur le continent n’est pas qu’une affaire africaine, c’est une menace globale qui relève de la responsabilité première du conseil, garant du mécanisme de sécurité collective en vertu de la Charte de l’organisation. Ainsi, invitons-nous le conseil à mieux s’engager avec nous dans la lutte contre le terrorisme, en Afrique, avec des mandats plus adaptés et des moyens plus conséquents»
LA BANQUE MONDIALE CRAINT UNE RÉCESSION EN 2023
Hausse simultanée des taux d'intérêt - Les mesures prises par les Banques centrales à travers le monde pour contrer l’inflation s’avèrent inefficientes
Les perspectives économiques incertaines et peu reluisantes laissent planer un réel risque de récession mondiale en 2023, le tout sur fond d’une hausse simultanée des taux d’intérêt des Banques centrales du monde, renseigne une étude approfondie de la banque mondiale.
Les mesures prises par les Banques centrales à travers le monde pour contrer l’inflation s’avèrent inefficientes. Suivant une nouvelle étude approfondie de la Banque mondiale, la hausse générale et simultanée des taux directeurs en réponse à «l’inflation accentue le spectre d’une récession mondiale en 2023 et menace les économies de marché émergentes et en développement de crises financières qui engendreraient des dommages durables».
En réponse à l’affaiblissement de l’activité économique mondiale, aux incertitudes liées à l’invasion russe en Ukraine, au resserrement de la politique monétaire pour contenir les pressions inflationnistes et les tensions sur les chaînes d’approvisionnement, les banques centrales du monde entier ont augmenté les taux d’intérêt cette année avec un degré de synchronisation jamais observé au cours des cinq dernières décennies. Au rythme actuel des choses, «la trajectoire attendue des hausses de taux d’intérêt et d’autres décisions politiques pourrait ne pas suffire à ramener l’inflation mondiale aux niveaux antérieurs à la pandémie », fait savoir les spécialistes des politiques de lutte contre la pauvreté et non moins promoteurs d’une prospérité partagée de la Banque mondiale.
LE DOUBLEMENT DES TAUX DIRECTEURS SERAIT PÉRILLEUX AUX MÉNAGES
L’étude révèle que les investisseurs s’attendent à ce que les banques centrales relèvent les taux directeurs mondiaux à près de «4 % jusqu’en 2023», soit une augmentation de plus de deux points de pourcentage par rapport à leur moyenne de 2021. Seulement, cette option est périlleuse pour les ménages et autres entreprises emprunteuses aux taux de refinancement. Puisque, lorsque le taux de refinancement baisse, la demande de crédit est stimulée et les clients seront attirés par les taux plus faibles pratiqués par les banques commerciales ; à l’inverse, la demande de crédit fléchit en cas de hausse du taux de refinancement. Toujours selon l’étude, si les perturbations de l’offre et les pressions sur les marchés du travail ne s’atténuent pas, «ces hausses de taux d’intérêt pourraient porter l’inflation mondiale sous-jacente (hors énergie) à environ 5 % en 2023, c’est-à-dire près du double de la moyenne sur cinq ans précédant la pandémie».
Pour ramener l’inflation mondiale à un taux conforme à leurs objectifs, les banques centrales pourraient devoir relever les taux d’intérêt de deux points de pourcentage supplémentaires, d’après le modèle utilisé dans l’étude. Mais, si cela devait s’accompagner de tensions sur les marchés financiers, la croissance du Produit intérieur brut (Pib) mondial ralentirait à «0,5 % en 2023», soit une contraction de «0,4 %» par habitant qui correspondrait à la définition technique d’une récession mondiale.
LES ÉCONOMIES ÉMERGENTES ET EN DÉVELOPPEMENT EXPOSÉES !
Ce qui fait craindre David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale qui fait savoir que la croissance mondiale ralentit fortement et il est probable que le rythme s’accentue à mesure que de nouveaux pays entrent en récession. «Je crains fort que cette tendance se poursuive, avec des conséquences prolongées et dévastatrices pour les populations des économies émergentes et en développement», a-t-il fait savoir.
Pour parvenir à de faibles taux d’inflation, à la stabilité monétaire et à une croissance plus rapide, les économistes préconisent aux responsables publics «la réorientation de leurs priorités, afin de s’attacher non pas à réduire la consommation mais à augmenter la production. Ils devraient aussi chercher à générer des investissements supplémentaires et à améliorer la productivité et la répartition du capital, des conditions essentielles pour la croissance et la réduction de la pauvreté». L’étude met en évidence les circonstances exceptionnellement difficiles dans lesquelles les banques centrales luttent aujourd’hui contre l’inflation.
Selon l’étude, l’économie mondiale connaît actuellement sa plus forte décélération après une reprise post-récession depuis 1970. Sous ce rapport, la confiance des consommateurs dans le monde a fini d’enregistrer une baisse bien supérieure à celles observées dans les périodes précédant les épisodes passés de récession mondiale. Les trois plus grandes économies du monde — États-Unis, Chine et zone euro — enregistrent un ralentissement marqué. Dans cette situation, même un coup modéré porté à l’économie mondiale au cours de l’année prochaine pourrait la faire basculer dans la récession.
LA FIN DES MESURES DE SOUTIEN AUX POPULATIONS EST SUICIDAIRE
L’étude s’appuie sur les enseignements des précédentes récessions mondiales pour analyser l’évolution récente de l’activité économique et présente des scénarios pour 2022-2024. Selon ladite étude, «un tassement comme celui qu’on observe actuellement appelle généralement une politique anticyclique pour soutenir l’activité». Seulement, dans le cas précis, les pays aux économies faibles ne peuvent se passer des mesures de soutien des Etats, parce que les revenus de ces populations sont très faibles. Et donc, seules les politiques de soutien peuvent contrecarrer ou réduire l’aggravation de la pauvreté de ces populations, même si par ailleurs, ces politiques de soutien ne peuvent continuer ad vitam aeternam. Dans ce contexte particulier, les banques centrales doivent poursuivre leurs efforts pour maîtriser l’inflation, et l’étude souligne qu’il est possible d’y parvenir sans pour autant déclencher une récession mondiale
LES GROUPES PARLEMENTAIRES SE RENVOIENT LA RESPONSABILITÉ DES RETARDS DANS LE DÉMARRAGE DES PLÉNIÈRES
Décidément cette 14e législature semble avoir un sérieux problème avec le temps.
Les députés de la 14ème Législature ont ratifié hier, mardi 20 septembre la liste de membres des 14 Commissions permanentes de l’Assemblée nationale. Comme lors des deux précédentes sessions, cette plénière de ratification de la liste des membres des 14 Commissions permanentes de l’Assemblée nationale a accusé un grand retard qu’aucun des 3 groupes parlementaires ne veut endosser la responsabilité.
Décidément cette 14e législature semble avoir un sérieux problème avec le temps. En effet, comme lors des deux précédentes sessions, la plénière de ratification de la liste des membres des 14 Commissions permanentes de l’Assemblée nationale a accusé hier, mardi 20 septembre un grand retard.
Initialement prévu à 10 heures, ce n’est qu’aux environs de 19 heures que le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop a déclaré le démarrage de cette rencontre. Conséquences : aucun bureau de Commission n’a pu être élu et installé à cause de ce retard qui a obligé le Président Amadou Mame Diop a reporté la clôture de cette première session extraordinaire de l’Assemblée nationale à aujourd’hui à 16 heures après l’élection des bureaux. Cependant, aucun des trois groupes parlementaires n’a accepté d’endosser la responsabilité de ce retard.
Devant les journalistes Abdou Mbow, un des membres du groupe parlementaire de la majorité, Benno Bokk Yaakaar et son collègue Vice-président du Groupe parlementaire, Liberté et Démocratie (opposition), Cheikh Bara Dolly se sont renvoyé la responsabilité. «Au moment où je vous parle, les députés de Benno sont encore dans la salle. La preuve, faites le tour et essayez de trouver un député de Yewwi pour une interview, vous n’en trouverez pas. Nous avons fini depuis très longtemps de déposer nos listes pour les 14 commissions. Le Groupe parlementaire de Wallu a fini de déposer sa liste. Ce qui nous bloque encore c’est le groupe Yewwi, parce qu’ils sont encore dans le partage, dans la division, dans l’amateurisme. Parce que jusqu’à présent encore ils ne sont pas capables de déposer les listes au niveau des commissions. Voilà ce qui bloque les travaux», a déclaré l’ancien Premier vice-président de l’Assemblée nationale lors de la 13e législature. «Faux !», rétorque Abdou Mbacké Bara Doly qui accuse Benno Bokk Yaakaar de vouloir «accaparer certaines commissions». «J’en ai discuté avec Oumar Youm en ma qualité de vice-président du groupe parlementaire Liberté et démocratie. Mais ce qui se passe, contrairement à ce qu’ils ont raconté à la presse, est que BBY campe sur certaines commissions qu’elle ne veut en aucun cas céder», a-t-il fait remarquer en précisant avoir proposé à Birame Souleye Diop de céder la commission défense et à BBY de céder celle des affaires étrangères. «Seulement, BBY voulait donner la commission des affaires étrangères à Cheikh Tidiane Gadio et celle de la défense à Abdoulaye Baldé. La session devra commencer. Oumar Youm a envoyé un message à Macky Sall qui a validé la proposition que je leur ai faite», avait-il rassuré quelques heures avant le début des travaux.
Toutefois, pour Pape Djibril Fall et Thierno Alassane Sall, les deux députés non-inscrits de cette 14ème législature, tous les groupes parlementaires sont responsables de ce blocage des travaux de l’Assemblée nationale. «Nous avons été convoqués à 10h et j’estime que les travaux préparatoires auraient dû être faits avant 10h ou la veille, pour permettre d’aller plus vite. L’autre problème, c’est que les gens devront se parler le plus possible pour trouver les consensus rapidement, avoir un esprit de dépassement. Je pense que le blocage principal c’est à l’intérieur même des groupes», dénonce le journaliste.
Abondant dans le même sens, la tête de liste de la coalition Aar Sénégal a martelé qu’«il n’y a aucune rupture». «Ce qui se passe est pire d’ailleurs», a-t-il regretté en pointant du doigt «la difficulté que rencontrent les groupes pour proposer leurs membres dans les commissions et surtout les présidents de commission». «Vers 11 heures, j’ai eu l’occasion de rencontrer les trois présidents de Groupe et je leur ai dit : «Vous avez la responsabilité de faire en sorte que nous ne soyons pas dans le ridicule, et que nous puissions aller très vite, manifestement les choses bloquent dans vos groupes respectifs».
LE COMITÉ D’INITIATIVE POUR L’ÉRECTION DU MÉMORIAL- MUSÉE «LE JOOLA» DÉPOUSSIÈRE SON MÉMORANDUM
Le Comité d’Initiative pour l’Érection du Mémorial Musée «Le Joola» a fait le point sur la gestion de l’ensemble des dossiers liés au naufrage du bateau «Le Joola», en prélude de la commémoration du 20ème anniversaire.
Papa Moussa CAMARA (Stagiaire) |
Publication 21/09/2022
Le Comité d’Initiative pour l’Érection du Mémorial-Musée «Le Joola» a fait le point sur la gestion de l’ensemble des dossiers liés au naufrage du bateau «Le Joola», en perspective de la commémoration du 20ème anniversaire du drame, survenu le 26 septembre 2002. La structure a, entre autres, réclamé justice pour les victimes, le renflouement du bateau et une loi faisant de l’anniversaire de ce triste événement une «Journée du Souvenir». Le Comité s’exprimait hier, mardi 20 septembre, lors d’une conférence de presse tenue à la Place du Souvenir africain.
Le Comité d’Initiative pour l’Érection du Mémorial Musée «Le Joola» a fait le point sur la gestion de l’ensemble des dossiers liés au naufrage du bateau «Le Joola», en prélude de la commémoration du 20ème anniversaire de l’un des drames maritimes les plus meurtriers de l’histoire, survenu le 26 septembre 2002. L’organisation était en conférence de presse hier, mardi 20 septembre, à la Place du Souvenir africain. «Le Comité a tenu, en rencontrant la presse, à faire le point sur l’état d’avancement des cinq points du Mémorandum régulièrement déposé sur la table du gouvernement depuis 2007», a déclaré Chamsidine Aïdara, l’un des porte-paroles. «Les autorités, nous le soulignions ici, l’année dernière, ont manifesté durant les vingt (20) ans peu de volonté politique dans la prise en charge des doléances des familles de victimes», a-t-il dénoncé. «Si, à ce jour, la question de la prise en charge des orphelins et celle de l’édification d’un Mémorial ont connu quelques timides avancées, celle concernant le renflouement, la justice et la «Journée du Souvenir» sont, par contre, toujours au point mort», a regretté M. Aïdara. «Au lendemain du naufrage, près de 1900 orphelins mineurs avaient été recensés, et le gouvernement avait pris l’engagement solennel de les prendre en charge. Cet engagement ne commencera à voir le jour que 10 ans après, c’est-à-dire en janvier 2012 où seulement 696 ont été pris en charge par l’Office national des Pupilles de la Nation. Les autres orphelins ont, entre-temps, atteint l’âge de la majorité fixé à 18 ans, sans compter les différentes omissions», à en croire Chamsidine Aïdara, qui estime que l’État a joué avec le temps et éliminé la plupart des orphelins. Selon lui, «la création de l’Office national des Pupilles de la Nation, bien que salutaire, n’a pas permis de prendre en charge convenablement les orphelins du Joola. Certains n’ont bénéficié des allocations de prise en charge que durant un ou deux mois». Non sans ajouter : «ce n’est que le 17 février 2021, que l’État a pris la décision de prendre en charge financièrement les orphelins non déclarés pupilles. Et, là encore, non seulement une minorité e été pris en compte, mais également un montant arbitraire leur a juste été alloué, sans prendre en compte la durée normale de prise en charge».
DIFFICULTÉS LIÉES À L’ÉRECTION DE MÉMORIAL
Le Comité d’Initiative pour l’Érection du Mémorial-Musée «Le Joola» a aussi fait part des problèmes auxquels il est confronté dans sa volonté d’édifier un Mémorial. «Aujourd’hui, le gouvernement s’est enfin décidé à construire un Mémorial à Ziguinchor. Nous savons peu de choses sur ce Mémorial, car le contenu mémorial n’a jamais été défini par le gouvernement, malgré les propositions du Comité d’en faire un édifice polyvalent comprenant un Musée du Souvenir et un Centre de Recherche sur la Sécurité humaine, la Prévention des Risques et Catastrophes», a fait entendre la même source, lors d’un face à face avec les journalistes. Concernant l’implantation d’un édifice mémoriel dans la capitale sénégalaise, M. Aïdara déclare : «la construction du Mémorial-Musée promise par le gouvernement sur la Corniche Ouest à Dakar reste encore à concrétiser. Nous avons reçu une proposition très intéressante de monsieur Pierre Atépa Goudiaby. En l’absence d’autres propositions, nous sommes prêts à soutenir cette offre qui pourrait voir se réaliser une de nos doléances principales, si longtemps exprimées».
RENFLOUEMENT DE L’ÉPAVE DU JOOLA
Chamsidine Aïdara et Cie ont profité de cette tribune pour réclamer le renflouement de l’épave du Joola. «Vingt (20) ans après le naufrage, l’épave n’est toujours pas renflouée, malgré les engagements de l’État à le faire... Le renflouement est une étape essentielle à la connaissance de toute la vérité sur cette catastrophe humaine. Peut-on oublier qu’il y a près de 2 000 morts de 12 nationalités !», a estimé le porte-parole du Comité. Selon lui, «les résultats de la Commission ont établi des fautes graves et identifié des responsables. Mais, à la grande surprise des familles de victimes et de l’opinion en général, des sanctions administratives et pénales conséquentes n’ont pas été prise par l’État.»
DEVOIR DE MÉMOIRE
Outre le renflouement de l’épave, le Comité d’Initiative pour l’Érection du Mémorial Musée «Le Joola» s’active pour l’élaboration d’une loi qui fait de l’anniversaire du chavirement du Joola une Journée du Souvenir. «Pour l’État, le devoir de mémoire se résume à commémorer l’anniversaire du naufrage. Le devoir de mémoire pour le Comité c’est aussi faire du 26 septembre une Journée du Souvenir Le Comité ne demande pas de faire du 26 septembre un jour férié, mais une Journée du Souvenir, en la mémoire des victimes du Joola, par une loi», a fait entendre M. Aïdara.
Pour rappel, le Joola est le ferry qui assurait la navette entre Dakar et la région naturelle de Casamance. Il était conçu pour transporter au maximum 536 passagers. Son chavirement a occasionné 1 863 morts et disparus selon le bilan officiel. Le 26 septembre 2002, peu avant 23 heures, le Joola, surchargé de plus de trois fois le nombre normal de passagers, se retourne en moins de 10 minutes au large de la Gambie, à environ 40 km de la côte. Seuls deux canots pneumatiques de sauvetage ont pu être ouverts, plusieurs heures après le naufrage. Certains passagers se réfugient sur la coque du navire retourné, mais l’immense majorité reste piégée à l’intérieur ou se noie. Les pêcheurs présents sur place interviennent le lendemain matin au lever du jour. Les secours officiels arrivent en fin d’après-midi. Malheureusement, il n’y a eu que 65 survivants.