KEEMTAAN GI - ÇA SENT MAUVAIS !
C’est comme si certains avaient sniffé les effluves d’une drogue nocive. A Paris, c’est Idrissa Gana Guèye qui refuse de jouer avec son maillot floqué de la couleur arc-en-ciel dédiée à la communauté LGBT. Et depuis hier, ça tire dans tous les sens avec une vaste solidarité de compatriotes pour l’international sénégalais qui fait un pied de nez à la communauté gays Sur le terrain… de la politique sénégalaise, on s’accuse de tous les tripatouillages. A la coalition Yewwi Askan Wi, un mauvais esprit aurait falsifié la liste de ce conglomérat de l’opposition. L’intéressé s’est vite lavé de tout soupçon avant que le mandataire de cette coalition ne vienne le désigner du doigt. Ça va sentir mauvais. Quant à l’armée mexicaine au pouvoir, on l’accuse de falsification avec la complicité de l’administration. Le 04 mai, on lui reproche d’avoir eu un surplus d’un parrainage, ne rigolez pas. Et comme par hasard, le lendemain, ce même pouvoir aurait publié en catastrophe un arrêté justifiant le surplus. Et ça déballe… A Mbacké, on pourrait croire que le boss de la Lonase a tiré sur un joint. Il menace de mort et intimide l’opposant le plus célèbre de Galsen si ce dernier revient dans la zone dont il pense détenir le titre foncier ! Il y est surtout formellement interdit à l’opposant de citer son nom à Guédiawaye s’il ne veut pas rentrer chez lui les pieds devant. Pour moins que ça, puisque ce sont des menaces de mort, des gens moisissent en prison. C’est à quoi ça donne si on veut donner des gages de fidélité. Un autre directeur général d’une boite publique s’est lui aussi donné toutes les libéralités. A travers une contribution dans un site sous forme de publicité et fermée aux commentaires de ces sales internautes, il s’est fendu d’une longue contribution pour traiter le même opposant de tous les noms avec des attaques en dessous de la ceinture et que la morale réprouve. Hélas, avec la grande insécurité et les mots des politiciens qui volent bas, il faut s’attendre à tout d’ici fin juillet. KACCOOR BI
KÉDOUGOU UN CHAUFFEUR PERD LE CONTRÔLE DE SON VÉHICULE ET TUE 7 PERSONNES.
Un drame s’est produit hier soir à Kédougou, aux environs de la station d’essence « Star » située au quartier « Lawol Tamba ». En effet, selon le site Sunugox qui donne l’information, c’est vers 22h que le chauffeur d’un véhicule de type « Land cruiser », pour des raisons encore inconnues, a dérapé de la RN pour foncer tout droit sur des commerçants et autres piétons qui fréquentent les abords de la route. Le bilan est lourd et fait état de 7 morts sur le coup et plusieurs blessés graves, qui ont été évacués vers les structures sanitaires de la ville. Le chauffeur du véhicule aurait pris la fuite.
CATASTROPHE ECOLOGIQUE A GANDIOL (SAINT-LOUIS) MACKY A RATÉ LE COCHE D’UNE VISITE
Les images ont fini par faire le tour du monde et font froid dans le dos. Des milliers de bancs de poissons (sardines ou yaboy) morts ont échoué sur la place de Gandiol (Saint-Louis). Un spectacle effrayant qui s’étend sur une rive de près d’un kilomètre. De mémoire de baigneur ou de pêcheur, jamais une telle catastrophe écologique ne s’était produite au Sénégal. Attentat chimique ou toxique en haute mer ? Catastrophe écologique ? Toujours est-il que le bilan est de millions de poissons tués. Un carnage qui fragilise encore l’économie de la pêche artisanale et la sécurité alimentaire des Sénégalais. Sous d’autres cieux, le président de la République se rendrait immédiatement sur les lieux du crime, à Gandiol en l’occurrence, ne serait-ce que pour les survoler en hélicoptère et apprécier la situation de visu. Mais malheureusement, notre très cher président de la République est techniquement et politiquement très mal entouré en matière de conseil. Hélas, il a raté le coche !
DÉMANTÈLEMENT DE LA BANDE DES AGRESSEURS DU SCOOTÉRISTE UN JOLI COUP DU COMMISSARIAT DE GRAND-YOFF
Lors du dernier chamboulement au sein de la Police, « Le Témoin » quotidien disait que le général de Police Seydou Bocar Yague comptait sur le commissaire Dianko Mballo pour éradiquer le grand banditisme qui sévit à Grand-Yoff. Eh bien, nous ne nous étions pas trompés ! En effet, à peine installé dans ses nouvelles fonctions, l’excommissaire d’arrondissement de Dieuppeul, Dianko Mballo, vient de réussir une belle opération dans la lutte contre la délinquance urbaine à Grand-Yoff. Un joli coup de filet qui a fait l’objet d’un communiqué de la part du commissaire Mouhamed Guèye, chef du Bureau des relations publiques de la Police (Brp). Qui dit que « depuis la nuit du dimanche 15 mai 2022 une vidéo circule dans les réseaux sociaux et à travers laquelle on aperçoit une bande d’agresseurs armée de coupe-coupe, poursuivre un individu à bord d’une moto, jusque dans une maison (quartier Zone de Captage à Grand-Yoff) pour s’emparer de son engin après l’avoir aspergé d’un gaz asphyxiant. « À la suite de cet événement qui, sans nul doute, peut générer un sentiment d’insécurité chez les populations, la Police nationale informe que, dans les instants qui ont suivi ces faits, les patrouilles qui étaient en cours dans le secteur et l’exploitation des renseignements ont permis l’interpellation de l’un des malfaiteurs » explique le Brp tout en précisant que l’un des agresseurs, formellement identifié par la victime, a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Faisant de cette opération d’une pierre deux coups, les éléments du commissaire Mballo sont allés démanteler un autre gang composé huit (08) membres âgés entre 19 et 22 ans. Ces malfrats sont tous domiciliés à Grand-Yoff, précisément à la Zone de captage. Ils ont été arrêtés en flagrant délit d’agression et plusieurs armes blanches saisies. Les éléments de la Brigade de recherches du commissariat de police de Grand-Yoff ne comptent pas s’arrêter là car d’autres associations intercommunales de dangereux malfaiteurs (Parcelles-Assainies, Castors, Grand-Yoff, Patte-d’oie, Hann etc.) leur ont été signalées. Les investigations, planques et autres filatures se poursuivent en vue de leur arrestation.
LA FAUTE DU MINISTRE MAMADOU TALL 55 ENSEIGNANTS ADMIS À L’ENA INTERDITS DE COURS
A quoi joue le ministre de l’Education nationale Mamadou Talla ? Parce qu’il n’a pas signé la lettre de mise en position de stage pour 55 instituteurs et professeurs du secondaire admis par voie de concours professionnel à l’Ecole Nationale d’Administration, ces derniers ne pourront pas débuter les cours aujourd’hui à l’instar de leurs autres homologues admis dans cette prestigieuse école. La direction de l’ENA a refusé toute inscription des concernés tant qu’elle n’a pas reçu ce document administratif des services du ministère de l’Education. Si tous les autres ministères, qui ont eu des agents admis au titre du concours professionnel, se sont empressés d’envoyer lesdits documents, le ministre Mamadou Tall, lui, est aux abonnés absents. La direction de l’ENA a attendu en vain la lettre réponse du ministre Talla qui avait été interpellé une première fois le 03 février dernier pour envoyer ces lettres de mise en position de stage. La direction de l’ENA s’est même permise de relancer le ministre Mamadou Talla qui a continué à faire le mort pour on ne sait quelles raisons. Les 55 instituteurs et professeurs du secondaire, qui ont trimé durement pendant des années et des années pour s’ouvrir les portes de cette grande école, ont essayé de contacter le directeur de la Formation et de la Communication du ministère de l’Education Moustapha Diagne qui serait resté dubitatif. Finalement, il aurait promis de concert avec son ministre de décanter la situation ce mardi en fin de matinée. En tout cas, chez les 55 instituteurs et professeurs du secondaire concernés, l’inquiétude est totale car ils redoutent un coup fourré du ministre Mamadou Talla. Des syndicalistes alertés vont entrer dans la danse aujourd’hui pour exiger le déblocage de la situation. Nous y reviendrons.
« FIPPU JOTNA », LE SOLEIL, LA RTS, L’APS, LA POSTE ET LE STAF LANCENT UNE NOUVELLE CENTRALE SYNDICALE LA CU3SP
Souvent à l’étroit ou à cause d’une réelle absence de prise en charge de leurs préoccupations au niveau des grandes centrales syndicales, les sections Synpics de la RTS, du Soleil, de l’APS, de l’Excaf affiliées à la CNTS, à la CNTS-FC, le Syndicat des travailleurs des Postes et Télécommunications et le Syndicat des travailleurs de l’administration fiscale ont décidé hier de tracer leur propre voie de revendications. Ces différentes entités de travailleurs ont décidé de mettre en place un Cadre unitaire des syndicats de sauvegarde du Service public (CU3SP). La mission principale de ce cadre est de faire aboutir les revendications des syndicats signataires relatives à la bonne gouvernance et à la prise en charge par l’Etat des difficultés structurelles qui assaillent leurs entités respectives.
COTE D’IVOIRE TROIS SÉNÉGALAIS, DONT UN ANCIEN CADRE DE LA BCEAO, MEURENT DANS UN VIOLENT ACCIDENT
Un accident de la route survenu mercredi 11 mai dernier, en milieu d’après-midi, a fait quatre morts et un blessé au PK 82 de l’autoroute du nord. Une information donnée par l’Agence Ivoirienne de Presse (AIP) et reprise par RTI Info. Le site de la télévision ivoirienne fait savoir qu’il s’agit d’une collision entre un véhicule de type particulier et une camionnette de transport de marchandises de type KIA. Le véhicule particulier qui contenait les Sénégalais a été projeté dans le ravin avec ses trois occupants qui revenaient de Yamoussoukro où ils s’étaient rendus pour des obsèques. Tous sont morts sur le champ. Et selon les informations rassemblées par Dakaractu, parmi ces trois Sénégalais qui ont perdu la vie dans cet accident figure un ancien cadre de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest nommé Pape Faye. Sur les réseaux sociaux, un des cousins du défunt a expliqué les raisons de sa présence en Côte d’Ivoire. Sur un post sur « Facebook » Tapha Jamil Sène renseigne que son cousin était depuis 2010 dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest « envoyé par les autorités de la banque centrale pour aider à redresser la situation de l’agence ivoirienne. La levée du corps de ce dernier et de ses compagnons était prévue ce samedi 14 mai 2022 à 14h à au funérarium IVOSEP avant le rapatriement du corps au Sénégal ».
MALI UNE TENTATIVE DE COUP D’ETAT DÉJOUÉE
Dans un communiqué rendu public ce lundi, les autorités de la transition malienne indiquent qu’une tentative de coup d’Etat orchestrée par un groupe d’officiers et de sous-officiers, soutenus par un État occidental, a été déjouée par les forces de défense et de sécurité du Mali. Selon le communiqué des autorités maliennes, cela s’est passé dans la nuit du 11 au 12 mai 2022. Dans ledit document signé par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du Gouvernement Colonel Abdoulaye Maïga, le Gouvernement malien a condamné avec la dernière rigueur « cette indigne atteinte à la sûreté de l’Etat dont l’objectif visé est d’entraver, voire annihiler les efforts substantiels de sécurisation de notre pays et le retour à un ordre constitutionnel gage de paix et de stabilité ».
FRANCE ÉLISABETH BORNE NOMMÉE PREMIÈRE MINISTRE
La déjà ex-ministre du Travail, Elisabeth Borne, a été nommée par Emmanuel Macron pour succéder à Jean Castex à Matignon. C’est la deuxième fois de la Ve République et la première fois depuis 1991 qu’une femme est désignée pour occuper ce poste. Son nom circulait depuis plusieurs semaines. C’est bien Elisabeth Borne, 61 ans, qui succède à Jean Castex en tant que Première ministre, trois semaines après la réélection d’Emmanuel Macron pour un second mandat à la tête de la France. Jusque-là ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, Elisabeth Borne avait occupé, durant le premier quinquennat, les postes de ministre chargée des Transports, puis de la Transition écologique et solidaire. Elle est la deuxième femme à occuper ce poste, la seule femme à l’avoir fait étant Edith Cresson, en 1991, nommée par François Mitterrand. «Chère Elisabeth Borne, Madame la Première ministre», écrit Emmanuel Macron sur Twitter, fixant la longue feuille de route de ce début de quinquennat : «Écologie, santé, éducation, plein-emploi, renaissance démocratique, Europe et sécurité».
Par Mamouda Ibra Kane
CE QUE JE PENSE DU TROISIÈME MANDAT
Dans la suite logique du premier jet d’hier, Mamoudou Ibra Kane aborde avec finesse dans cette dernière partie le style de gouvernance du Top Management du Groupe E-media INVEST dont la fibre professionnelle rejaillit sur les performances
Dans la suite logique du premier jet d’hier, Mamoudou Ibra Kane aborde avec finesse dans cette dernière partie le style de gouvernance du Top Management du Groupe E-media INVEST dont la fibre professionnelle rejaillit sur les performances. Avec, Alassane Samba Diop, Boubacar Diallo alias Dj Boub’s et Mamadou Ndiaye, ils forment le quatuor des membres fondateurs qui définissent les orientations stratégiques et pilotent avec succès les directions opérationnelles. L’entretien se poursuit avec les questions politiques, économiques et sociales. Tel un médecin, le célèbre journaliste ausculte le Sénégal, établit un diagnostic du patient et lui prescrit une ordonnance qu’il appelle une « Coalition citoyenne ». Et le tout pour esquisser les contours d’un engagement politique. Sonne déjà un « j’y pense », qui résonne comme un « je suis prêt ». Micro off pour ce grand entretien avec le Dg de Emedia Invest. Suite et fin.
Quels sont les grands moments qui vous ont marqués dans la marche du Groupe ?
D’abord permettrez-moi de saluer l’esprit qui prévaut au sein du Groupe. Très vite nous avons posé des jalons, esquissé des approches et dégagé des actions. Chacun de nous, en fonction de son domaine de prédilection, occupe une activité et la remplit avec bonheur. Emedia est le fruit d’une réflexion approfondie qui a abouti à une conclusion. C’est un projet auquel nous autres, les professionnels-je veux parler d’Alassane Samba Diop, Mamadou Ndiaye, ma modeste personne, Boubacar Diallo DJ Boub’s, un des piliers de la visibilité du groupe-, avons collaboré. En plus, un homme de culture également, Hamidou Sall, écrivain et poète, connu et reconnu, y a participé, ainsi que Sidy El Mactar Samb qui a entrepris et a fait de radio Nostalgie un succès avant de se muer en iRadio, une radio généraliste. Cette ambiance gagne tous les échelons de responsabilité. Si bien que Emedia s’enracine dans le paysage par une touche distinctive qui lui vaut la reconnaissance des pairs et l’écoute attentive des partenaires.
Cela dit, nous avons récemment fait un reportage sur la présence massive, tout d’un coup, d’une communauté nigérienne chez nous. Le souci, ce n’était pas de la xénophobie, mais de s’intéresser à la question parce que nous nous sommes dits qu’il y aurait un trafic d’êtres humains derrière. Nous sommes-là en présence d’une information utile, une information solution qui a fait réagir les autorités sénégalaise et nigérienne, et ces Nigériens ont été rapatriés à travers un pont aérien. Il y a aussi notre présence à la coupe d’Afrique des nations de football en 2019, nous venions de naître. Nous avons misé sur le digital et beaucoup de gens nous ont suivis. A mon avis, avec toute l’humilité requise, c’est cette part, ce surplus-là, que nous avons apporté à la presse sénégalaise qui, aujourd’hui, développe beaucoup le digital, et c’est l’avenir. C’est le moment de vous encourager, Babacar Ndao Faye, vous qui pilotez ce segment. Vous voyez en termes de communication ? Nous avons créé la Direction de la communication, du numérique et de l’édition, avec Boubacar Diallo et Mamadou Ndiaye.
Les spectacles, je veux parler du programme divertissements et du relais digital puissant qui nous vaut la reconnaissance du public. Qu’est-ce que ça rapporte ? C’est bien parce que nous sommes des entrepreneurs, il faut bouillir la marmite, il faut payer les salaires. En attendant d’avoir notre propre siège, il faut payer le loyer et toutes les charges, être en règle avec les institutions sociales. C’est le lieu de le préciser, aujourd’hui, nous sommes plus ou moins à jour avec l’Ipres. Nous faisons des efforts par rapport aux impôts.
Le Groupe Emedia compte beaucoup de jeunes. Aujourd’hui, quel message vous souhaitez leur envoyer dans ce contexte-là ?
Oui, d’abord le choix de la jeunesse, en disant que c’est elle. L’avenir de ce groupe, ce sont les jeunes. Il y a des aînés qui accompagnent, mais sont en train progressivement de « transmettre le pouvoir ». Mais il ne faut pas se tromper, on a également besoin de tout le monde pour construire cette entreprise. L’aîné avec son expérience, son savoir-faire et son savoir-être est utile, tout comme le jeune avec sa fougue et sa passion, mais accoudé au professionnalisme, à la recherche effrénée de l’excellence. Et puis, quand vous avez une entreprise de ce genre, vous avez tendance à recruter abusivement. C’est vrai, nous avons créé des emplois. Aujourd’hui, il y a plus de 100 permanents, sans compter les contractuels. Emedia, c’est presque 200 hommes et femmes qui y travaillent, la plupart sont des jeunes. Mais il y a ce que j’appelle aujourd’hui cette convergence des différents médias ; il faut que nos employés soient multitâches. On est principalement recruté pour faire la radio, mais ce n’est pas que cela. Il faut aussi être à la disposition de la télé, du journal et du site. Et puisque nous allons vers une numérisation des médias, nous devons être plus efficients. En un mot, nous misons sur des ressources de qualité et sur l’efficience pour être plus compétitif dans un environnement qui est extrêmement concurrentiel.
Aujourd’hui, vous sentez-vous plus chef d’entreprise que journaliste ou l’inverse ?
(Rires). Les deux. Même si, en tant que manager, j’accorde de moins en moins de temps à l’exercice de ma passion, je suis quand-même présent à travers quelques rendez-vous. Il faut aussi, dans une entreprise, que les tâches soient bien reparties, même si le personnel doit être multitâches. Parce que, comme je l’ai dit, il y a les contenus, mais également ce personnel doit être motivé, et mis dans le confort car il croit au projet de Emedia avec beaucoup de patience. C’est le lieu de rendre hommage au personnel de Emedia qui s’est sacrifié. Nous avons traversé des moments difficiles, je fais allusion à la pandémie de Covid-19 qui a amené les travailleurs à suspendre leur prise en charge médicale. C’était un moment difficile où les gens avaient besoins de soins de santé, mais il fallait faire ce choix douloureux mais guidé par la volonté de préserver l’entreprise. Mais par la grâce de Dieu, nous y sommes arrivés et à l’occasion de la fête du 1er mai, avec la direction générale, il a été décidé de reprendre la prise en charge médicale. Cette reprise est importante car, pour que le travailleur soit productif, il faut qu’il soit en bonne santé et surtout qu’il se sente sécurisé. Donc, ce sont des choix difficiles. Sinon Mamoudou Ibra Kane reste Mamoudou Ibra Kane. Mais quand on pilote une entreprise, on est au confluent de beaucoup de dangers, de beaucoup de responsabilités, émanant aussi bien de l’entreprise que de l’environnement externe. Il faut rester droit dans ses bottes, considérant simplement que c’est dans l’ordre naturel de l’évolution des êtres. Demain, on se retrouve à un autre niveau et il faut l’assumer. Je pense que nous sommes aujourd’hui à ce stade-là.
Peut-on s’attendre à ce que Mamadou Ibra Kane s’engage dans la politique comme on l’a constaté aujourd’hui, avec beaucoup de nos confrères ?
Mais c’est une bonne chose ! D’abord, je parlais d’évolution des sociétés humaines. Moi, j’aimerais bien qu’on me convainque que l’économiste peut faire la politique, l’avocat idem, le médecin la même chose et qu’on me dise que le journaliste ne peut pas faire de la politique. Et je pense d’ailleurs que c’est un peu ignorer l’histoire politique du Sénégal avant de parler d’autres expériences. Moctar Kébé qui a été ministre dans le gouvernement de Abdou Diouf était, à la base, journaliste. Abdou Latif Coulibaly est l’exemple que nous offrons le plus souvent ; il est Secrétaire général du gouvernement du Sénégal. Il y a aujourd’hui des plus jeunes qui sont également dans le champ politique. Je ne dis pas cependant qu’il faut en faire une obsession. On est journaliste tant qu’on exerce le métier. Et comme disait l’autre : « Le journalisme mène à tout à condition d’en sortir. »
Il y a quelques années, au Burkina, on a vu, Beyon Luc-Adolphe Tiao, un journaliste formé au Cesti devenir Premier ministre. Vous allez en Grande Bretagne, l’actuel Premier ministre, Boris Johnson a été, à la base, un journaliste. L’ancien Premier ministre du Mali, également, Soumeylou Boubèye Maïga était un journaliste. Et le journaliste, la plupart du temps-il faut se mettre à sa place aussi-, c’est une réalité incontestable. Faiseur de roi aujourd’hui, mais pourquoi pas roi demain ? C’est légitime. Il y a des journalistes qui peuvent être compétents, qui peuvent diriger un pays. Pourquoi ça devrait être l’apanage d’un administrateur civil, d’un avocat ou d’un inspecteur des impôts et des domaines, d’un médecin et ça ne devrait pas être le cas pour un journaliste ?
Mais est-ce que ça vous tente réellement ?
Je répondrais oui et non. Nous sommes dans une République et ce sont les citoyens qui font de vous un président. Si vous avez cette intention-là, et moi je ne l’exclus pas, c’est que vous devez avoir une offre. Je vous donne un exemple, aujourd’hui nous sommes à la veille des élections législatives qui seront âprement disputées le 31 juillet prochain. Nous voyons les coalitions qui se créent. Au départ, 300 partis politiques et nous nous sommes tous plaints. Mais il y a quelque chose de positif que nous sommes en train de remarquer, même si nous avons 300 partis politiques, ce sont des blocs qui sont en train de se constituer. Chose inédite qui risque d’arriver pour la première fois depuis longtemps à ces législatives du 31 juillet, on aurait autour d’une dizaine de listes. En 2017 nous étions à 47. C’est une bonne chose que d’aller vers des regroupements. Si les uns et les autres sont sincères dans leur volonté d’aller vers des fusions, il faudra aussi voir comment fusionner.
Vous avez la coalition Benno bokk yaakar qui a tenu le plus longtemps possible, comparée à ses prédécesseurs. Une coalition de la majorité, mais dont le défi aujourd’hui est d’éviter peut-être l’usure du pouvoir. Les résultats des prochaines élections nous diront si cette coalition Benno bokk yaakaar sera en mesure de convaincre les Sénégalais qu’elle peut encore donner quelque chose de nouveau, qu’elle peut encore aller plus loin que ce qu’elle a fait jusqu’ici avec la perspective de 2024.
Est-ce que 12 ans ne suffiraient pas aux yeux des Sénégalais pour réaliser une autre alternance ? Cela, c’est un point d’interrogation. Vous prenez la coalition Yewwi askan wi avec un jeune, Ousmane Sonko, mais aussi avec quelqu’un de moins jeune, Khalifa Sall, et les autres. Mais une coalition qui a été obligée de nouer une alliance avec une autre coalition, Wallu Sénégal, dirigée par l’ancien président, Abdoulaye Wade. Est-ce qu’on peut faire du neuf avec du vieux ? Aar Sénégal avec Thierno Alassane Sall, Abdourahmane Diouf et j’en passe, qui présentent des visages qui peuvent séduire une certaine opinion. Ce sont des gens qui ont une certaine valeur mais encore que ce n’est pas toujours suffisant en politique. Mais moi, ce que je remarque pour en tirer la conclusion, c’est que j’ai envie de dire- comme pour « Le roi est mort, vive le roi »-, que « l’anti système est mort, vive le système ». L’antisystème a du mal à se réaliser.
N’est-ce pas finalement le réalisme politique qui a eu raison de l’antisystème ?
Ce que je n’ai pas encore vu, et je pense que c’est le cas de beaucoup de Sénégalais, c’est que la coalition citoyenne est encore attendue. Une coalition qui n’est pas dans des combinazione électoralistes. Une coalition en osmose avec les Sénégalais. C’est pourquoi je dis, ce débat entre système et antisystème n’a pas lieu d’être. De toute façon, il y a un système qui peut être remplacé par un autre, et on est toujours dans un système. Le plus important, ce sont les réformes majeures et courageuses que les Sénégalais attendent. Dans le domaine de l’éducation, j’entends souvent Alassane (Samba Diop) dire que ce qu’il nous faut, c’est le Plan Sénégal Education au lieu de Plan Sénégal émergent. Il a raison.
Est-ce que Mamoudou Ibra Kane pense faire de la politique ?
J’y pense, non pas que c’est une obsession, mais parce que je considère qu’un être humain est fait d’étapes et de parcours. Quand vous décidez de vous engager en politique, c’est parce que vous êtes conscients de ce que vous pouvez apporter pour votre pays. Être entrepreneur à la tête d’une entreprise, c’est d’abord une façon de s’engager de manière citoyenne et politique. Si cela doit aller encore plus loin, nous n’excluons rien. Pour qui connaît la démarche que nous avons eue depuis longtemps, c’est dans la méthode, l’organisation mais aussi dans la résolution à attaquer les problèmes de fond. Je pense que les Sénégalais sont en attente de cette offre. C’est pourquoi, je disais tout à l’heure que cette coalition citoyenne, elle manque encore. Je suis sûr qu’il y a des millions de Sénégalais qui pensent comme moi que l’offre qui est mise sur la table n’est pas suffisante. Je donne un exemple. Aujourd’hui, il y a un débat sur la pauvreté avec le gouvernement qui réagit par le biais du cash transfert. Il est dit que dans certaines localités du pays, il y a la famine qui guette. Des ménages qui ne parviennent plus à assurer les trois repas quotidiens. L’État a pensé, de bon aloi, porter assistance à ces populations. Mais ce n’est pas suffisant. Thomas Sankara disait : « Nous encourageons l’aide qui nous aide à nous passer de l’aide. » Il ne faudrait pas que l’on ancre dans la tête des Sénégalais qu’ils doivent être éternellement assistés.
Cette coalition citoyenne est-elle un appel que vous lancez ?
C’est plus qu’un appel. C’est d’abord le constat. Vous savez quand vous lancez un appel, c’est comme si vous obligiez les gens. Il y a une logique trop électoraliste, de part et d’autre. On ne parle que de « je veux garder la majorité », « je veux imposer la cohabitation ». Mais après, c’est quoi le projet ? J’espère, il ne faut pas avoir la prétention d’avoir la science infuse, que la campagne électorale à venir poussera ces différentes listes, ces différents candidats, à justement parler aux Sénégalais, à répondre à leurs attentes. Une Assemblée nationale aussi, il ne faut pas lui donner un rôle qu’elle n’a pas. Les députés, ils votent des lois. C’est vrai, ils contrôlent l’action gouvernementale, ils votent le budget. Justement, il faut aller encore plus loin dans les réformes.
Que peut-on comprendre par votre « j’y pense » ?
Vous voulez que je vous dise oui je suis candidat en 2024. Je ne le dirais pas comme cela parce que ce n’est pas une question d’obsession. Le plus important, c’est d’abord la réponse en termes d’offre aux attentes des populations. C’est la première étape. Deuxième chose, ce sont des Sénégalais et des Sénégalaises qui peuvent penser comme moi qu’il y a le leadership transformationnel qui compte. C’est vrai, on a beau avoir une offre, un engagement, si après, en termes de leadership, il n’y a pas une osmose, effectivement, cette offre ou ce projet de société aura du mal à se réaliser. Non. Je ne dis pas que je suis candidat à l’élection présidentielle de 2024. Je ne le dis pas encore.
Il y a des blocs qui se constituent dans l’échiquier politique. De quel bloc vous identifieriez-vous si vous songiez à plonger dans la politique ?
Je vais reprendre cette citation de Frantz Fanon : « Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir. » Je suis du bloc de cette génération et de ces générations actuelles comme à venir qui seraient du bloc de ces citoyens qui sont conscients des enjeux nationaux et internationaux, qui ne sont pas dans la politique politicienne, qui ne sont pas seulement dans la séduction, dans les combinaisons. Et ces Sénégalais, ils sont nombreux, je vous assure qu’ils sont la majorité. Que vont être nos enfants, nos petits-enfants, nos arrières petits enfants ? Quelle éducation nous allons leur donner ? On se plaint de ‘’Dubaï Porta Potty’’, de gens qui coupent des fils d’un Train express régional comme si le Sénégal en était arrivé à une situation où on refusait le développement pour paraphraser Axelle Kabou. Le Sénégal qui est dans un ensemble sous-régional où il y a des menaces de toutes parts. Le terrorisme, le retour des coups d’Etats en pensant qu’ils sont la solution. On parle des mandats cela aussi c’est un débat : 3e mandat, 4e mandat.
Justement, il est parfois reproché à la presse d’avoir une position à deux vitesses sur cette question de 3e mandat concernant Wade et Macky Sall…
Je pense qu’il y a deux choses à dissocier. D’abord, il y a la question qui relève du Droit, je ne suis pas un spécialiste du Droit ni un constitutionnaliste. Le moment venu, il appartiendra aux constitutionnalistes, d’ailleurs qui ne sont pas toujours d’accord, de se prononcer. Il appartiendra aussi, le moment venu, si le Président Macky Sall devrait dire « Oui je suis candidat comme tout le monde ». C’est le Conseil constitutionnel qui statue sur toutes les candidatures, qui les valide ou les rejette. On a connu cette situation avec le Président Abdoulaye Wade qui a été contesté, il faut le dire. Je faisais partie, à l’époque, en tant que journaliste, par mes prises de positions, de ceux qui estimaient que nous avons entendu un Président déclarer : « J’ai limité le nombre de mandats à deux. » C’est ce que les Sénégalais ont entendu. Mais quand il a déposé sa candidature, le Conseil constitutionnel l’a estimé valable. La campagne a commencé. Le Président Macky Sall a choisi d’aller en campagne tandis que d’autres ont préféré occuper la Place de l’Obélisque. Mais nous avons aussi entendu le Président Macky Sall dire que s’il était réélu, ce serait son 2e et dernier mandat, ce serait terminé pour lui. Cela aussi nous l’avons entendu.
Et il y a eu le référendum de 2016 également…
Il y a eu le référendum de 2016 et le journaliste que je suis, je dois rappeler que dans l’émission Le Grand Jury à une autre époque, le Pr Babacar Guèye, constitutionnaliste, qui fait partie des rédacteurs de l’actuelle constitution, celle de janvier 2001, avait dit : « Attention, si rien n’est fait par rapport aux dispositions transitoires on risque d’assister en 2024 au même débat auquel nous avions assisté en 2012. » Il avait été ramassé par les gens du pouvoir comme le professeur Ismaïla Madior Fall qui est également un constitutionnaliste de renom en répétant : « Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs. » Pour des sachants, on n’interprète pas ce qui est déjà clair. Donc, c’est au Président Macky Sall, et à lui tout seul, de prendre la décision en pesant et en sous-pesant parce qu’on doit toujours mesurer les risques.
Qu’est-ce que vous lui aurez conseillé ?
Je n’ai pas à lui conseiller. Je ne suis pas son conseiller. C’est un Président de la République qui a des informations que moi je n’ai pas. En tout cas, personne n’a le droit de plonger ce pays qui s’appelle le Sénégal, quand on mesure les enjeux de l’heure, dans une situation de chaos, dans une situation d’incertitude, dans une situation d’instabilité. Personne n’a le droit de remettre en cause ce qui a toujours été le ciment de cette nation : le vivre-ensemble.
Vous l’avez évoqué plus haut, cette question d’insécurité alimentaire, particulièrement à Matam, votre région d’origine. Quelle appréciation en faites-vous ?
Cela fait mal au cœur d’apprendre qu’il y a une bonne partie de la population qui est dans une situation de détresse. C’est valable à Matam, en Casamance, à Tambacounda, à Kédougou, à Diourbel et un peu partout au Sénégal. Mais, puisque vous parlez de Matam, le natif du Fouta que je suis a envie de challenger tous ces gens-là, hommes et femmes issus de cette région. Le Fouta, de façon générale, avec toute ses potentialités, comment la famine peut guetter cette région du nord, là où vous avez tout : de l’eau, des terres, des bras valides, une population qui est partie à l’étranger, les fameux émigrés avec certains qui ont fait fortune et qui peuvent investir dans l’agriculture, dans l’élevage, la pisciculture, le maraichage ? Il faut organiser ces jeunes, ces hommes et ces femmes, il faut que l’État aille beaucoup plus loin dans le cadre de sa politique agricole, mais aussi industrielle. En matière d’industrie, le Fouta est un désert parce qu’on ne transforme rien sur place, c’est d’ailleurs cela le paradoxe. Je ne nie pas qu’il y a des Sénégalais qui peuvent être dans la détresse, mais c’est là, à mon avis, qu’il faut challenger ceux qui sont au pouvoir, en l’occurrence le président Macky Sall. Il doit se poser la question de savoir quelle est la cohérence entre les 60 milliards dans une campagne agricole quand, parallèlement, on mobilise 43 milliards pour distribuer de l’argent pour l’achat de vivres.
Quelle appréciation faites-vous de cette année historique pour le football sénégalais, la Can, la qualification au Mondial et quelle est justement la part du sport dans l’entreprise que vous dirigez ?
Le sport occupe une très grande place dans notre société et dans notre entreprise. Nous avons érigé le sport en une rédaction en chef. La plupart du temps, on dit « desk sport ». Le football étant le sport roi, nous avions envoyés presque six agents au Cameroun qui ont couvert cette Can sur toute la plateforme de Emedia. Et la Coupe du monde va arriver, nous sommes en train également de travailler sur une offre avec de grandes ambitions. Il y a des acquis qu’il faut préserver, nous irons à cette coupe du monde avec une équipe très forte mais également avec un contenu. Et de ce point de vue, il n’y a pas de limite. Sinon, le Sénégal a changé en tout cas dans le domaine du sport. Le basket, nous l’avons toujours gagné. Nous avons la lutte, un sport qui est de chez nous. Nous avons gagné la Can et le Sénégal fait partie des favoris de la Coupe du monde. Nous avons un joueur aujourd’hui qui s’appelle Sadio Mané qui est potentiel Ballon d’or. C’est le lieu de dire que tout le monde est en train de jouer sa partition mais je crois que Emedia y a beaucoup joué.
Suite et Fin
UN VÉHICULE DÉRAPE ET FAUCHE 7 PERSONNES A KEDOUGOU
C’est une tragédie ! Et Kédougou n’a pas dormi. En effet, hier, selon le correspondant de Emedia, vers 22h, le chauffeur d’un véhicule de type Land Cruiser, a dérapé de la Route nationale pour foncer tout droit sur des commerçants.
C’est une tragédie ! Et Kédougou n’a pas dormi. En effet, hier, selon le correspondant de Emedia, vers 22h, le chauffeur d’un véhicule de type Land Cruiser, pour des raisons encore inconnues, a dérapé de la Route nationale pour foncer tout droit sur des commerçants et autres piétons qui fréquentent les abords de la route. Le bilan est lourd puisque 7 sont morts sur le coup dont des enfants et plusieurs blessés graves qui ont été évacués vers les structures sanitaires de la ville. Le drame s’est produit aux environs de la station-service située au quartier Lawol Tamba. Le gouverneur de la région, le préfet, la police les sapeurs-pompiers étaient sur les lieux.
VIDEO
REJET DE LA LISTE YEWWI ASKAN WI A DAKAR ET LA BIENALE DE L'ART AFRICAIN CONTEMPORAIN AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE ZIK FM CE MARDI
Le rejet du recours déposé par le mandataire de la coalition de l'opposition Yewwi AskanWi au sur sujet de la liste de ladite coalition à Dakar ainsi que la bienale de l'art africain contemporain font la unes des parutions de ce mardi
Le rejet du recours déposé par le mandataire de la coalition de l'opposition Yewwi AskanWi au sur sujet de la liste de ladite coalition à Dakar, les diverses sorties des acteurs politiques ainsi que la bienale de l'art africain contemporain font la unes des parutions de ce mardi 17 mai 2022. Ecoutez la revue des titres présentée par Fabrice Ngéma sur la Zik Fm.
Par Abdoulaye THIAM
INDIGNATION SÉLECTIVE
Le refus supposé ou réel du champion d’Afrique sénégalais, Idrissa Gana Guèye de jouer avec un maillot floqué aux couleurs de l'arc-en-ciel samedi dernier face à Montpellier (4-0) pour le compte de la 37ème journée, a créé une vive indignation en France.
Le refus supposé ou réel du champion d’Afrique sénégalais, Idrissa Gana Guèye de jouer avec un maillot floqué aux couleurs de l'arc-en-ciel samedi dernier face à Montpellier (4-0) pour le compte de la 37ème journée, a créé une vive indignation en France.
De Bertrand Lambert, président des Panam Boyz and Girlz United, club ouvert à la diversité, au le collectif Rouge Direct, en passant par la ministre déléguée aux Sports Roxana Maracineanu et Valérie Pécresse, ex candidate à l'élection présidentielle et autre Eric Arassus, président de la Fédération Sportive LGBT+, chacun y va de son commentaire. Les uns plus acerbes que les autres.
Si d’emblée on peut admettre que participer à cette journée de Ligue 1 ne veut pas faire une promotion de l'homosexualité mais une promotion du vivre ensemble dans un monde en quête permanente de liberté, on peut aussi légitiment s’interroger sur cette indignation sélective. Combien de joueurs de couleurs sont-ils victimes de racisme ? Jusque là, on assiste juste à des mesurettes. Quid du geste popularisé par le joueur de football américain Colin Kaepernick et le mouvement Black Lives Matter ?
Des joueurs en ligue des champions n’ont-ils pas refusé d’apporter leur soutien. Last but not least, certaines autorités françaises parlent de devoir d’exemplarité. Qu’est ce qu’elles attendent alors pour rappeler à France Football que Karim Benzema, condamné à un an de prison avec sursis et à une amende de 75.000 euros pour tentative d’extorsions de fonds dans l’affaire «sextape» ne devrait pas figurer dans la course au Ballon d’Or ?
LA POLÉMIQUE ENFLE AUTOUR D'IDRISSA GANA GUÈYE
Comme l'année dernière, le joueur du Paris SG Idrissa Gueye n'a pas joué samedi lors de la journée dédiée à la lutte contre l'homophobie, une nouvelle défection qui lui a attiré des critiques en France, mais aussi des soutiens dans son pays, le Sénégal.
L’international sénégalais du PSG n'a pas joué samedi lors de la 38ème journée de Ligue 1, lors de laquelle toutes les équipes portaient un maillot floqué aux couleurs de l'arc-enciel des fiertés. Selon plusieurs sources, Idrissa Gueye aurait refusé de s'associer à cette campagne. En France la polémique enfle avec des sorties au vitriol des autorités politiques qui réclament des sanctions contre le champion d’Afrique. Au Sénégal, le mouvement «Y en a marre» et le Philosophe écrivain, El Hadji Hamidou Kassé montent au créneau pour défendre le vice-capitaine des «Lions».
Comme l'année dernière, le joueur du Paris SG Idrissa Gueye n'a pas joué samedi lors de la journée dédiée à la lutte contre l'homophobie, une nouvelle défection qui lui a attiré des critiques en France, mais aussi des soutiens dans son pays, le Sénégal. L'absence d'Idrissa Gueye face à Montpellier (4-0) samedi n'est pas passée inaperçue en France, où, depuis quatre ans, les joueurs du championnat s'associent ce jour-là à la lutte contre l'homophobie en arborant un maillot arc-en-ciel. Si l'entourage du joueur a refusé d'expliquer les raisons de cette absence, elles sont en revanche limpides pour les associations de lutte contre l'homophobie, ainsi que pour RMC, qui avance que le joueur ne souhaitait pas s'associer à cette campagne.
DEMANDES DE SANCTION
"Il avait déjà fait le coup l'année dernière. Ça ne fait guère de doutes sur ses intentions", explique Bertrand Lambert, le président des Panam Boyz and Girlz United, club ouvert à la diversité. Idrissa Gueye n'avait pas non plus joué l'année dernière, invoquant alors une gastro-entérite. Samedi, l'entraîneur du Paris SG Mauricio Pochettino a évoqué des "raisons personnelles", précisant que son joueur "n'était pas blessé". Une source proche du vestiaire parle de "choix individuel du joueur, il s'est mis lui-même de côté". "Je regrette qu'il n'ait pas participé à cette journée qui n'est pas une promotion de l'homosexualité mais une promotion du vivre ensemble", estime Bertrand Lambert. "Et de la même manière que de porter un brassard pour lutter contre le racisme ne change pas la couleur de peau de celui qui le porte, porter un maillot arc-en-ciel ne fait pas changer de sexualité. Il permet juste de faire tomber les préjugés." "L'homophobie n'est pas une opinion mais un délit", a rappelé quant à lui sur Twitter le collectif Rouge Direct qui lutte contre l'homophobie dans le sport. "La LFP (Ligue) et le PSG doivent demander à Gana Gueye de s'expliquer et très vite. Et le sanctionner le cas échéant".
L'affaire a même atteint la sphère politique. La ministre déléguée aux Sports Roxana Maracineanu a jugé "à titre personnel", "regrettable qu'il n'ait pas souhaité jouer" avec ce maillot, a-t-elle dit au Parisien. "Les joueurs d'un club de football, et ceux du PSG en particulier, sont des figures d'identification pour nos jeunes. Ils ont un devoir d'exemplarité. Un refus d'Idrissa Gana Gueye de s'associer à la lutte contre l'homophobie ne pourrait rester sans sanction!", a posté sur Twitter Valérie Pécresse, ex-candidate à l'élection présidentielle.
"ÇA AVANCE"
Le PSG rappelle être "complètement engagé dans la lutte contre l'homophobie et les discriminations, avec Sportitude ou SOS Racisme. Nos joueurs ont porté avec fierté ce maillot, les plus grandes stars, Messi, Neymar ou Mbappé, exprimant l'engagement du club". Mais en revanche, silence radio sur le cas Gueye. Sera-t-il sanctionné? Peut-il l'être? Il semble difficile d'imaginer que le club sanctionne le joueur, qui pourrait se trouver alors dans une situation juridique complexe en termes de droit du travail.
La LFP, contactée par l'AFP, "ne souhaite pas commenter" l'incident et rappelle son "travail de fond dans ce domaine depuis quatre ans", comme "l'organisation d'ateliers de sensibilisation à l'homophobie dans les clubs et les centres de formation". "Mardi une vente aux enchères est organisée avec les ventes de ces maillots au profit d'associations LGBT", a-t-on précisé. Bertrand Lambert "regrette qu'il n'y ait pas de réaction au plus haut niveau de l'État, du PSG et des instances du football. Ceci dit, il ne faut pas oublier que ce qui s'est passé ce weekend est assez marginal puisqu'il n'y en a qu'un qui a refusé". En 2019, plusieurs joueurs avaient refusé d'arborer un brassard arc-en-ciel. "Il y a encore des résistances, mais ça avance", résume Bertrand Lambert.
EL HADJI KASSE ET Y EN A MARRE, EN BOUCLIERS
Au Sénégal, où Gueye et ses collègues de la sélection sont adulés, de nombreux soutiens au joueur du PSG ont été postés sur les réseaux sociaux. Dans ce pays musulman à plus 95% et très pratiquant, l'homosexualité, punie d'une peine d'un à cinq ans de prison, est largement considérée comme une déviance. L'écrivain El Hadji Hamidou Kassé a déclaré sur Twitter soutenir Guèye "au nom du principe de la libre croyance et du respect des différences, je soutiens Gana Guèye. De quoi se prévaut Mme Valérie Pecresse pour demander des sanctions contre le professionnel sénégalais ? Le sport doit unir, et pour ce, il faut éviter les sujets clivants".
En dehors du ministre conseiller du Président de la République, le mouvement "Y en a marre", actif notamment dans la défense de la démocratie est aussi monté au créneau pour défendre Idrissa Gana Guèye tout en interpellant les autorités sénégalaises. A travers un communiqué, Aliou Sané & Cie apportent leur soutien «sans réserve» au milieu sénégalais et dénoncent «avec vigueur cette diabolisation dont il est victime».
Mieux, «Y en a marre engage également les autorités sénégalaises, en l’occurrence le Ministère des Sports et la Fédération sénégalaise de football, à apporter un soutien officiel à Gana Guèye dans ces moments difficiles», selon ledit communiqué. Le mouvement citoyen de rappeler, dans la foulée, que «beaucoup de sportifs sont sanctionnés pour avoir manifesté un soutien au peuple palestinien persécuté. Aussi, dans presque tous les stades européens, des joueurs africains subissent tous les week-ends, des actes racistes sans qu'il n'y ait de réelles mesures ou sanctions à l'encontre des auteurs».
(AVEC EUROPE1.FR)
Par ABABACAR GAYE FALL
HOMMAGE À MON AMI OUSMANE KABA
A la faveur de ma revue matinale des grands titres ou "unes " de la presse nationale offerte en mosaïque, je déchiffre une ligne noire porteuse d'une information à me couper le souffle annonçant le décès en Belgique d'Ousmane
A la faveur de ma revue matinale des grands titres ou "unes " de la presse nationale offerte en mosaïque, je déchiffre une ligne noire porteuse d'une information à me couper le souffle annonçant le décès en Belgique de Ousmane KABA, jeune frère de M. Sidiki KABA, Ministre des Forces Armées. Cette nouvelle pour moi à la fois douloureuse et inattendue me replonge aussitôt dans le film d’un royaume d'adolescence vécu dans la joie et l'insouciance avec mon ami et frère Ousmane Kaba, au milieu des années soixante dans cette belle région orientale. Journaliste émérite, Ousmane Kaba a sublimé par sa voix les auditeurs de TV5 et de la défunte AFRICA N°1.
Feu Ousmane Kaba a aussi travaillé pour les Nations Unies, comme Assistant spécial du Représentant Spécial du Secrétaire général à la Mission de maintien de Paix en Centrafrique, dirigée par le Général Lamine Cissé. Sa riche carrière avait également fait de lui un ami du Zaïre/RDC dont il connaissait bien la classe politique de la fin des années Zaïre et du début des années RDC, avec ses multiples rebellions.
Fiers d’être parmi les élèves admis au prestigieux examen national de l'entrée en sixième de juin 1966, le Collège régional d'Enseignement Général (CEG) nous ouvrait grandement son portail sous le regard de surveillants attentionnés nous conduisant en rang vers les bancs de cette inoubliable classe de 6ème A. C’est là que nous nous sommes connus. Ce beau et prestigieux Collège à l'architecture à la fois simple et généreuse d'espace avec sa grande clôture en grillage bien tendu, offrait aux passants une vue parfaite sur la vie quotidienne de ce lieu d'animation pédagogique.
Dans l’immense cour de récréation rocailleuse, peu ombragée s’épanouissait malgré la chaleur ardente, une pépinière de cadres en germination. Ce type d’établissement moyen était destiné à l’accueil d’élèves parmi les meilleurs de la région orientale. Valises en main, en quête d'un savoir utile, ils venaient bénis des prières et bénédictions de familles laborieuses des terres fertiles au bord des berges et méandres du fleuve Sénégal, au pied de l'âpre rocher de Bakel la soninké, ou des doux villages malinké, peul et bassari, nichés au bas des collines fraîches arrosées par les chutes du lointain et merveilleux Kédougou. Parmi nous et du fond du disque dur d'un cœur juvénile et de ma mémoire à l'épreuve de la force de l'âge, resurgissent des souvenirs et noms indélébiles comme : Ousmane Kaba , Seni Douta Sané, Fanta Kanté, affectueusement appelée Fifi, Fatou Diop Ndiaye, Marième Baldé , Mamadou Diallo, Yoro Sylla, Louis Dessert, Demba Mangassy, Astou Ndiaye, Ahmed Iyane Dieng, Ndiack Sarr, Daouda Tall, Sourakhé Ndiaye, Abdou Tall (Boy Treize ) Hamedine Diop, Abdou Fall, Marie Cissé, Hawa et Aïssatou Sidibé venues des lointaines collines de Kédougou...etc. Sacrilège !
Je sais que des noms et visages manquent au répertoire de nos amitiés fraternelles. Quelques identités remarquables de la 6ème B me font un clin d’œil : Oumar Babacar Diarra, Lansana Cissokho, Karim Kébé, Cheikhna Cissé, Fadiara Sylla, Moustapha Senghor, Samba Diop etc. Une pensée pieuse pour ceux arrachés à notre affection comme : Le petit et souriant Amadou Tandjigora (Trés tôt), Niokhor Faye, Alioune Gade Fall, Kamoye Bathily, Yabou Samb, Mame Ngoné Sèye. Ils nous sourient sans doute, telle une constellation d'étoiles lumineuses dans un coin du ciel.
Dans ce Collège, nous avions bénéficié de l'encadrement d'enseignants compétents pour l'essentiel de la coopération française ou du Peace Corps américain. Ils avaient des noms à forte consonance pédagogique comme : Mrs Azouleye, Rouquet, Colado, Leverre, Bourgouin, Pascal, William Tilton, Linda Loven et Galle Day. Particulièrement élégants, Frederick Badiane nous faisait partager en lecture quotidienne, la misère de Scott, personnage central de la "Mare au Diable" de Georges Sand, tandis que le poète Sirima Cissokho à la barbe ronde, de retour au pays natal, exaltait notre sens de l’honneur par la récitation des plus beaux passages du Cid de Pierre Corneille, jetant ainsi les bases de nos humanités grécolatines. Ces deux maîtres étaient les rares professeurs africains de cette belle période du début de notre indépendance. Ces éducateurs talentueux et respectés habitaient tous de belles villas administratives de la calme "Cité des hautes herbes" bâtie entre, le vaste domaine de l’Eglise, le service médical dit « Trypano » et la cité des HLM 1 dans la partie nord de la ville à la lisière d'une brousse de type savane. Taquins à volonté, turbulents par tempérament et par excès d'énergie adolescente nous formions une bande de copains joyeux, travailleurs et doués que seules les exigences traditionnelles du crépuscule qui tombe pouvaient momentanément séparer. Que d’aventures périlleuses, avons-nous vécu ensemble dans l’allégresse du bonheur simple de nos jeux d’enfants. Ousmane et moi partagions le même table-banc. Très habile, il m’avait souvent fait punir parce que c’est moi que le Maître prenait en flagrant délit, réagissant à sa provocation. Mais, ces excitations en salle de classe avaient plutôt raffermi notre affection réciproque et bâti une amitié fraternelle sur de nombreux souvenirs en commun.
Ousmane, Douta et moi avions une complicité qui avait fait d'eux mes premiers amis du quartier fondateur du "Dépôt" et moi leur frère « Azna » à qui ils venaient souvent rendre visite, traversant la belle et verte vallée fossile du Mamacounda aux versants encore abrupts, accédant ainsi sur la rive gauche , aux premières maisons du quartier jumeau du "Pont" chez le père Amadou Bouna Fall dit Damel, adjoint puis secrétaire général de la gouvernance de la région Orientale d'avril 1960 à juin 1982. Le Mamacounda, réceptacle naturel des abondantes eaux pluviales ruisselant des plateaux Est et Ouest, parfois pavé de nénuphars, est ponctué d’un chapelet d’ouvrages de ponts vigoureux, derniers vestiges du projet d’urbanisation de la ville coloniale la plus orientale du pays.
Plus tard, après la réussite au Bac en 1974, le destin me fît rencontrer à nouveau mon ami d'enfance Ousmane, pour une courte durée dans le grouillant l'amphithéâtre (2501 baptisé Abbé Boilat), en première année d’études d’histoire et géographie de l'Université de Dakar. Il n’a ensuite pas pu résister à l’envie de suivre la trajectoire de ses frères Omar et Sidiki KABA , «SK » pour les copains, un des rares originaires de la ville de Tamba Counda, pensionnaires du prestigieux Lycée Van-Vollenhoven de Dakar. Sidiki, fierté pour la famille du père Feu Moustapha Kaba, grand commerçant, dignitaire de la capitale orientale, s’était inconsciemment imposé comme modèle pour Ousmane. C’est ainsi qu’il choisit de poursuivie ses études en Côte d’Ivoire à la nouvelle Université d'Abidjan.
Précoce par son élégance vestimentaire, Ousmane avait déjà le verbe haut, la syntaxe recherchée, le propos bien articulé, expression notable d'une relative estime de soi et d'un apprentissage de la rigueur. J'ai été particulièrement heureux de savoir que sa grande rigueur intellectuelle et morale, sa vaste culture humaniste ont été mises au service d'une prestigieuse carrière de journaliste en Belgique et à l’échelle internationale. On a ainsi pu lire, avec bonheur, dans la presse en ligne des témoignages éloquents de la reconnaissance de son talent et de son engagement humanitaire par ses pairs en ces termes : « un certain esprit de ce qu’aurait dû être le journaliste d’un continent en deçà de ce qu’il a été pour le monde et de ce qu’il est aujourd’hui ». Puisse Allah (SWT), le Maître absolu, dans sa miséricorde infinie reconstituer pour l'éternité dans un coin de son paradis firdaws, cette belle classe.
A toute la grande famille Kaba de Tamba Counda, à tous les camarades et amis anciens et actuels élèves du CEG baptisé du nom du grand Imame Ratib Thierno Souleymane Agne, à toute la population de Tambacounda et de la région orientale, à son épouse et à ses enfants, à la jeunesse de Tamba Counda à qui Ousmane s’offre en référence, à ses nombreux amis du monde, en particulier ceux d’Afrique, je présente mes sincères condoléances.
Repose en paix « Koto Ousmane » à côté de notre chère sœur Saran. Que la terre hospitalière de notre Tamba Counda, la plus belle gare ferroviaire du Dakar–Niger, te soit douce et légère.
DÉFENDRE LA DÉMOCRATIE EST UN COMBAT PERMANENT
Bacary Domingo Mané pose son diagnostic à propos de la léthargie notée dans les mouvements de la société civile face aux enjeux sociopolitiques
Le régime démocratique pour lequel a opté le Sénégal donne aux citoyens un pouvoir de revendication ou de dénonciation d’un quelconque manquement constaté dans la gestion en interne. C’est ainsi qu’en des contextes distincts à très forts enjeux politiques naquirent des mouvements dont les précurseurs sont issus de la société civile. A l’instar du mouvement du 23 juin 2011 (M23) sous le magistère de Wade ou plus récemment le Mouvement de la défense et de la démocratie (M2D) né des évènements de mars 2021. Ces mouvements de la société civile se sont proposés pour rôle de contrer les « excès » des régimes en place et de défendre les droits des citoyens, à équidistance des camps politiques. Néanmoins, leur silence assourdissant de ces derniers temps face aux aléas politiques du moment turlupinent plus d’un. Serait-ce un manque de volonté commune ou des conflits d’intérêts internes? Bakary Domingo Mané, spécialiste en communication politique, nous propose quelques pistes de réflexion.
Quelle devrait être, selon vous, la posture de ces mouvements notamment en cette veille d’élections législatives avec tout ce bruit à propos du parrainage et de la validation de certaines listes ?
Le rôle de la société civile est de travailler à l’apaisement du climat politique. Les hommes politiques sont obnubilés par le pouvoir, sa gestion et ses privilèges. Il y a d’un côté les tenants du pouvoir, de l’autre l’opposition et chacun préserve ses intérêts. Maintenant, entre ces deux, se trouve la société civile. Elle doit agir comme une force d’interposition et d’alerte. Elle ne doit pas attendre que le feu s’allume pour jouer au sapeur-pompier. Parce que quelque part, il y a des signaux qui font peur. La société civile doit monter au créneau et faire en sorte que le discours va-t-en guerre des deux camps puisse être apaisé et que ces hommes politiques soient ramenés à la raison. Pour ça, il lui faut s’opposer en alternative. Si on prend le cas du parrainage, il y a certaines listes qui ont été rejetées, dans quelles mesures peut-on trouver le juste milieu pour que ces listes puissent rectifier le tir et être acceptées. La société civile doit faire comprendre aux entités politiques que les élections ne doivent pas être un moment de crispation, une occasion de surenchère, de chaos. Au contraire, elles doivent constituer un moment de retrouvaille de tous les segments de la société et pour ça, il leur faut emboucher la trompette de la paix, montrer que ce qui importe c’est le triomphe de la démocratie et non les calculs politiques. Et c’est seulement à ce niveau-là qu’on attend la société civile sénégalaise.
Pourquoi certains d’entre eux comme le M23 ou plus récemment le M2D ont disparu des radars depuis un certain temps ? N’ont-ils pas été fondés sur des bases solides ou se trouvent-ils en face de conflits d’intérêt ?
Essayons d’étudier la naissance de ces mouvements-là. D’abord, vous avez le M23 qui est né à l’occasion des manifestations du 23 juin, cette date qui a été déterminante dans l’arrivée au pouvoir de Macky Sall. Evidemment, ce mouvement-là s’est maintenu mais ce qui s’est passé après, c’est que les responsables de ce mouvement sont restés plus ou moins collés aux tenants du pouvoir si bien que certains d’entre eux ont été promus. D’ailleurs, la révolte a sonné de l’intérieur et donc des jeunes du M23 ont claqué la porte et ont créé ce qu’on appelle le COS /M23. Quelque part, la léthargie du mouvement M23 ne date pas d’aujourd’hui. Depuis pratiquement le lendemain des manifestations de 2012, il s’est laissé caporaliser par les membres de la mouvance présidentielle. Quant au MD2, il est également né dans des circonstances particulières et je pense que quand vous associez à la fois les sociétés civiles et les partis politiques, ce n’est pas étonnant qu’à un certain moment, les choses ne marchent plus. C’est des entités qui n’ont pas les mêmes préoccupations. Les partis politiques sont dans des calculs politiciens or souvent quand il y a des rendez-vous électoraux, ils deviennent obnubilés par l’organisation et pendant ce temps, l’autre entité composante du M2D joue un rôle un peu passif. La léthargie du M2D est liée à la nature même de ce mouvement qui rassemble à la fois deux parties qui n’ont en principe pas les mêmes visions et objectifs. Il est vrai que la société civile est là pour contrôler les actions des hommes politiques donc il ne peut y avoir des hommes politiques en leur sein, ce qui en fait un mélange difficile à maintenir. Donc, le fait qu’il peine à se maintenir ensemble découle simplement du fait qu’ils n’ont pas les mêmes préoccupations. Je pense aussi que ces mouvements- là, c’est juste un agenda. Quand vous prenez le M23, c’était construit autour d’un concept qui est la suivante « disons Non au troisième mandat » et surtout au ticket vice-président/président » ou du moins « Non à la dévolution monarchique du pouvoir ». C’était autour de cela que le M23 a été construit. Donc on peut estimer que c’était du solide dans le sens où ces revendications concernent l’ensemble des segments de ce pays. De ce qu’il advient du M2D, pour moi défendre la démocratie c’est un combat permanent, on exclut cette volonté mais des lors que les préoccupations des uns et des autres diffèrent, certains problèmes se posent.
Quelle appréciation générale faites-vous de ces mouvements ?
La société civile vient en complément aux partis politiques qui luttent pour le maintien ou du moins le respect de la démocratie. L’appréciation générale, disons que c’est une présence à demi-teinte. Il y a des fois de ces choses sur lesquelles on aimerait voir la société civile prendre la parole. Malheureusement, ce qu’on entend, c’est son silence. Mais, il y a de vraies occasions qu’elle ne rate pas.
GÉOMATICA AU CHEVET DU PARC NATIONAL DE LA LANGUE DE BARBARIE À GANDIOLE
Saint-Louis-manque de visibilité, agressions liées au changement climatique et à la brèche
Le Parc National de la Langue de Barbarie, situé dans le Gandiolé à Saint-Louis, a reçu le week-end dernier la visite de plus de 200 jeunes issus de plusieurs localités du pays. Celle-ci s'inscrit dans le cadre de l'initiative dénommée "Mapathon" organisée par la structure Géomatica. L'objectif est de faire la cartographie visant à rendre visible ce Parc pas connu des Sénégalais et qui est menacé par le changement climatique et la problématique de la brèche. Des opérations de ramassage des ordures sont également initiées par les visiteurs lors de leur séjour de 48 heures dans ce Parc National.
Les nombreuses difficultés auxquelles sont longtemps confrontés les conservateurs du Parc National de la Langue de Barbarie à Saint-Louis n'ont pas laissé indifférents les responsables de la structure Géomatica, entreprise spécialisée dans les solutions géomatiques. Ces derniers ont initié le week-end dernier (samedi 14 et dimanche 15 Mai) un "Mapathon" qui a réuni sur place plus de 200 jeunes issus de diverses localités du pays pour une durée de 48 heures. Il s'agissait pour les organisateurs d'apporter leur contribution à la préservation de l'environnement.
Leur choix a porté sur le Parc National de la Langue de Barbarie situé dans la commune de Gandiole, département de Saint-Louis. "Nous sommes à la troisième édition du Mapathon qui est une initiative consistant à regrouper des centaines de jeunes autour d'activités qui vont dans le sens d'arriver à faire la cartographie de toutes les ressources pertinentes dans le parc, mais aussi d'arriver à produire ensemble une carte générale qui matérialise l'ensemble des potentiels et ressources de la zone protégée", a fait savoir Dr Labaly Touré, Directeur de Géomatica.
L'occasion a été également saisie pour s'atteler au ramassage des ordures afin de rendre le site propre. "Quand on rassemble des jeunes, on en profite également pour les sensibiliser sur la gestion de l'environnement car les problématiques environnementales, la gestion des déchets, le changement climatique sont des sujets qu'on ne peut pas ne pas évoquer dans de pareilles rencontres. Donc, pendant leur séjour, on va contribuer ensemble à donner une dimension plus saine au parc en ramassant toutes les ordures", a-t-il rappelé. Une initiative qu'ont magnifiée les conservateurs de ce parc, peu connu des Sénégalais.
Pour rappel, Géomatica est une société de droit sénégalais, spécialisée dans la collecte, l’organisation et le traitement des données géo-spatiales à travers des outils de la géomantique (SIG, Télédétection, Cartographie, Drone, GPS, DGPS), avec des applications dans divers domaines, dont l’agriculture, l’élevage, les ressources naturelles, la santé et la pêche.
L’EXPERT ÉLECTORAL NDIAGA SYLLA PREND LE CONTRE-PIED DE LA DGE
Modifications sur la liste départementale de Yaw, Ndiaga Sylla a démontré la « recevabilité » de la régularisation de la liste départementale de Dakar de Yewwi par le retrait dûment notifié au Ministre de l’Intérieur».
Alors que leur liste départementale à Dakar est sous le coup d’une menace d’invalidation pour non-respect de la parité, l’expert électoral et Directeur général du Cabinet d'expertise électorale (Ceelect), Ndiaga Sylla tend un bouée de sauvetage aux responsables la coalition Yewwi Askan wi. Dans une tribune publiée hier, lundi 16 mai, l’expert électoral a démontré la « recevabilité » de la régularisation de la liste départementale de Dakar de Yewwi par le retrait dûment notifié au Ministre de l’Intérieur».
L’expert électoral et Directeur général du Cabinet d'expertise électorale (Ceelect), Ndiaga Sylla s’invite dans le débat autour de la liste non paritaire de la coalition Yewwi Askan wi à Dakar. Dans une tribune publiée hier, lundi 16 mai, l’expert électoral a conclu qu’ « à bon droit, la coalition Yewwi Askan Wi peut valablement procéder à la régularisation de sa liste départementale de Dakar par le retrait dûment notifié au Ministre de l’Intérieur ».
Pour justifier sa position, Ndiaga Sylla a commencé par rappeler entre autres, la « jurisprudence de 2001 découlant du retrait du candidat Ali Lô de la liste du Parti socialiste et la substitution autorisée par le Conseil constitutionnel pour permettre à cette liste de procéder à une régularisation », la modification du Code électoral « pour interdire expressément la substitution et le retrait de candidature et lever ainsi le vide juridique ». Il a également cité la révision constitutionnelle de 2007 qui a prévu les différents cas d’empêchement définitif ou de retrait d’un des candidats à l’élection présidentielle entre l’arrêt de publication de la liste des candidats et le premier tour (…) et la proclamation des résultats définitifs du deuxième tour par le Conseil constitutionnel (voir article 34 de la Constitution).
Ainsi que les différentes versions successives du Code électoral qui ont, selon lui, intégré cette interdiction expresse de la substitution et le retrait de candidature jusqu’en 2018 (article L.173, alinéa 2). Poursuivant son analyse, le Directeur général du Cabinet d'expertise électorale a cependant précisé que « la loi n°2021‐35 du 23 juillet 2021 portant Code électoral a omis la disposition relative à l’interdiction du retrait et de la substitution de candidat aux élections législatives au regard de l’article L.177 ».
Sur cette base souligne-t-il, « tout mandataire peut déposer une lettre de retrait ou de désistement dûment signée par un candidat investi par le parti politique, la coalition de partis politiques ou l’entité regroupant des personnalités indépendantes ». « Rigoureusement, le nouveau code électoral contrairement à ses devanciers n’interdit plus ni le retrait et ni la substitution d’un candidat puisque la disposition pertinente y relative a été expressément abrogée », a-t-il fait remarquer. Avant d’ajouter : « Voilà la solution légale pour la régularisation et la validation éventuelle de la liste Yewwi Askan Wi au scrutin départemental de Dakar ».
Il faut rappeler que cette sortie du Directeur général du Cabinet d'expertise électorale intervient quelques heures après le refus opposé par le président de la Commission de réception des dossiers de candidatures de recevoir les demandes de régularisation de la liste controversée de Yewwi apportées par le mandataire national de cette coalition de l’opposition, Déthié Fall