SONKO ET SON GOUVERNEMENT ATTENDUS DEVANT L’ASSEMBLÉE NATIONALE
Cette séance, inscrite dans l’exercice du contrôle parlementaire, permettra aux députés d’interpeller l’exécutif sur des préoccupations nationales majeures.
Le président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, a annoncé la prochaine comparution du Premier ministre Ousmane Sonko et de son gouvernement devant les députés dans le cadre de l’exercice des questions au gouvernement. L’annonce a été faite ce mardi 11 février lors du vote des deux projets de loi sur la réglementation bancaire et la microfinance.
Cette séance s’inscrit dans le cadre du contrôle parlementaire, un exercice fondamental permettant aux députés d’interpeller l’exécutif sur les grandes orientations politiques ainsi que sur les préoccupations des citoyens. Selon El Malick Ndiaye, « nous travaillons activement sur le prochain passage du Premier ministre et de son gouvernement, qui se soumettront à l’exercice des questions au gouvernement ».
Cette annonce intervient dans un contexte où de nombreuses préoccupations nationales exigent des clarifications de la part du gouvernement. À cet effet, le député Guy Marius Sagna avait adressé, le 27 janvier dernier, plus d’une vingtaine de questions au gouvernement. Parmi les sujets abordés figurent le renouvellement du bureau exécutif national du Conseil national de la jeunesse du Sénégal (CNJS), la gestion des prêts DMC dont le remboursement a débuté sans que les fonds ne soient encore positionnés dans le département de Ziguinchor, le recrutement de 2 000 enseignants, l’absence de diplômes délivrés aux étudiants de l’ISEG depuis 2019, ainsi que la transparence dans la gestion des amendes payées par les boutiquiers.
Cette séance de questions au gouvernement est attendue avec un vif intérêt, tant du côté des parlementaires que de l’opinion publique, qui espère des réponses claires et précises sur des dossiers touchant directement la vie des citoyens. Elle marquera également un moment clé du dialogue entre l’exécutif et le législatif, illustrant l’importance du contrôle démocratique au sein des institutions de la République.
SIX POLICIERS CONDAMNÉS À TROIS ANS FERME
Reconnu coupable de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, le groupe d’agents du commissariat de Pikine avait arrêté et violemment frappé Ameth Taya, décédé quelques jours plus tard.
Dakar – 11 fev (APS) – Les six agents de police impliqués dans la mort, en mars dernier, d’un jeune du nom de Mouhamed Diop dit Ameth Taya, ont écopé de trois ans de prison ferme et d’une amende de 50 millions de francs CFA, à titre de dommages et intérêts, ont rapporté plusieurs médias.
Le procureur du tribunal de Pikine-Guédiawaye a reconnu les prévenus coupables de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Les faits remontent au 19 mars 2024 après l’arrestation de Mouhamed Diop dit Ameth Taya par des policiers du commissariat de Pikine qui l’avaient tabassé.
La victime avait succombé à ses blessures, dans la nuit du 24 au 25 mars. Sa mort avait déclenché des manifestations de rue à Pikine.
MORT DE MATAR DIAGNE, LE PARQUET DE SAINT-LOUIS OUVRE UNE ENQUÊTE
Le corps de l'étudiant en Master de droit public à l’Université Gaston Berger a été découvert dans une chambre du campus 1. Une autopsie a été ordonnée pour déterminer les causes exactes du décès.
Le procureur de la République de Saint-Louis (nord) a annoncé, mardi, l’ouverture d’une enquête pour élucider les circonstances de la mort de Matar Diagne, étudiant en Master de droit public à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB).
Une réquisition à personne qualifiée a été établie aux fins d’autopsie pour déterminer les causes exactes du décès, signale-t-il dans un communiqué parvenu à l’APS.
Le texte rappelle que, ‘’dans la soirée du 10 février 2025, le Parquet a été informé de la découverte d’un corps sans vie dans une chambre d’étudiant au campus 1 de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis’’.
Le transport effectué sur les lieux par les autorités judiciaires en compagnie des enquêteurs de la Brigade de recherches de la gendarmerie nationale a permis de faire les premières constatations.
Le défunt, identifié sous le nom de Matar Diagne et né à Guinaw Rails (Dakar), était un étudiant en Master de droit public à l’UGB.
Dans une lettre posthume largement partagée sur les réseaux sociaux, le défunt évoque notamment l’isolement et la souffrance d’une maladie qui auraient des conséquences néfastes sur sa personne.
« Je ne serai plus vivant quand vous lirez ce texte. J’ai décidé de mourir dans la dignité plutôt que de vivre dans le déshonneur », peut-on lire d’emblée dans cette note rendue publique sur son réseau social Facebook presque 24 h après la découverte de son corps sans vie dans une chambre d’étudiant.
« L’isolement, additionné à la souffrance de la maladie, a eu des conséquences néfastes sur moi. Je ressens une tristesse intense. Il y a une tempête dans mon cœur. La fois où j’ai eu à me confesser, mes confessions ont été exposées en public », détaille-t-il dans sa lettre d’adieu.
Poursuivant ses confidences, il indique que « la conséquence en est que je me méfie, je n’ose même pas en parler avec des amis. Face à cette situation, je me muets dans mon silence, comme je sais si bien le faire depuis que je fus enfant. Et ce qui est triste, c’est qu’il y a des personnes qui s’adonnent aux moqueries avec joie, sans mesurer les conséquences de leurs actes ».
« La douleur physique, ce n’est rien. Mais celle du cœur est infernale. (…) Je suis une personne très digne, et j’ai un très grand sens de l’honneur. Il m’est préférable de mourir dans l’honneur que de vivre dans le déshonneur », a encore laissé entendre l’étudiant inscrit en Master à l’UFR des sciences juridiques et politiques de l’Université Gaston Berger de Saint Louis.
FAMARA IBRAHIMA CISSÉ DÉNONCE LE DÉFICIT DE PROTECTION DES CLIENTS CONTRE LES BANQUES
Le président de l’Association des clients et sociétaires des institutions financières estime que les lois adoptées par l’Assemblée nationale privilégient ces établissements financiers au détriment des clients
Le leader de l’Association des clients et sociétaires des institutions financières (ACSIF), Famara Ibrahima Cissé, a dénoncé, mardi, à Dakar, le ‘’déficit de protection’’ des usagers des services bancaires contre les banques et les institutions de microfinance.
‘’Il y a un déficit de protection des usagers face aux banques et aux institutions de microfinance. Aujourd’hui, à l’Assemblée nationale, on devrait protéger davantage les usagers [des services bancaires] que les banques’’, a dit M. Cissé.
Le président de l’ACSIF s’entretenait avec les journalistes en marge du vote, par les députés, de deux projets de lois portant réglementation de la microfinance et du secteur bancaire.
Il estime que les projets de loi adoptés par l’Assemblée nationale sont davantage favorables aux banques et aux institutions de microfinance qu’à leurs clients.
Les questions dont devraient surtout discuter les députés n’ont pas été abordés, à son avis.
Famara Ibrahima Cissé s’est aussi appesanti sur les difficultés relatives à la mobilité bancaire. ‘’Au Sénégal, pour changer de banque, c’est la croix et la bannière. Le client paie plus de 200.000 francs CFA, à travers une attestation d’engagement, une attestation de non-engagement et des frais de pénalité de remboursement par anticipation pour changer de banque’’, a-t-il dénoncé.
M. Cissé déplore, par ailleurs, le surendettement de certains salariés envers les banques. ‘’Beaucoup de travailleurs n’arrivent pas à entrer en possession de leurs revenus parce que […] la banque les absorbe. Il devrait y avoir une disposition légale contre cela.’’
‘’Vous n’êtes pas d’égale dignité avec la banque’’
‘’C’est après l’avoir lu et approuvé que le client doit signer l’accord de prêt, mais on ne lui donne même pas le temps de l’amener chez lui pour cela. C’est sous la pression des banques que les usagers signent les conventions’’, a poursuivi Famara Ibrahima Cissé.
Il regrette le fait que les projets de loi adoptés à l’unanimité des députés ‘’ne tiennent pas compte de ces cas de figure’’.
‘’Si vous avez un problème avec votre banque, vous n’avez pas la possibilité de soutenir les frais de procès. Vous n’avez pas la possibilité de prendre un avocat, alors que la banque a son pool d’avocats. Devant la loi, vous n’êtes pas d’égale dignité avec la banque’’, a dénoncé M. Cissé.
Lorsqu’un usager a un contentieux avec une institution financière, soutient-il, ‘’il perd toujours’’.
‘’Si vous avez un problème avec une institution de microfinance, vous allez au tribunal et vous détenez une décision de justice. Si l’institution de microfinance est en difficulté, vous ne pourrez pas exécuter cette décision de justice. Si c’est le contraire, vos biens sont saisis, y compris vos comptes’’, a fustigé le leader de l’ACSIF, déplorant l’adoption des deux projets de loi par les députés.
Par Tamsir SYLLA
CHEIKH ANTA DIOP, BEL ET BIEN VIVANT, ENCORE UN DES NOTRES
Le professeur Diop, en vue d’aboutir au profilage de l’identité noire et à la réalisation de l’unité africaine dans le nouveau contexte des mutations à venir et ruptures à consentir, brandit son argument favori, à savoir la Conscience Historique.
A première vue, l’intitulé, plus qu’une gageure, semble audacieux, voire prétentieux. A pas de charge, il sied au plus vite de rassurer, convaincre dès l’entame du propos. Ce titre au fronton ainsi que le texte à venir vont bien se conformer à ce profil antinomique de la pensée ambiante universitaire et universelle de son vivant. Cheikh Anta Diop, bel et bien vivant, encore un des nôtres commence d’abord par prendre à contre-pied la classique méthodologie historique enseignée aux apprenants. Notre approche d’aujourd’hui, comme seule l’œuvre de Cheikh Anta peut se le permettre, ne part pas du passé ; pour arpenter les paliers vers le sommet du présent ; plutôt le sens contraire ; décrypter les angoisses de notre présent à la loupe des diagnostics et thérapies préconisés par Cheikh afin de se convaincre de la véracité de l’enseignement d’un autre érudit de la pensée africaine, lui aussi un Diop, de son prénom Birago, soulignant, nous concernant, que Cheikh Anta est bel et bien parmi nous ; et continue même de peser sur bon nombre de nos justes opinions futuristes à prendre.
Une telle démarche en histoire est rendue possible, voire même aisée, par le fait que les travaux de Diop demeurent d’une brûlante actualité. Autant l’Afrique noire s’enlise dans le précipice abyssal des difficultés les plus horribles, ayant pour noms apocalyptiques : l’instabilité politique endémique, l’effondrement socio-économique, l’exclusion des grandes sphères de décision, de récents bouleversements technoscientifiques et autres innovations de la Hyper Tech, ainsi que la marginalisation des grands axes de productions transformationnelles des produits finis, autant les découvertes et conclusions du savant de Thieytou continueront, n’en déplaise à nous ses enfants coupables de vouloir tourner hâtivement et inconsciemment cette page de notre glorieux héritage, de s’imposer à nous. Cheikh Anta est l’un des très rares penseurs de ce milieu du vingtième siècle, en y incluant ceux d’ici et d’ailleurs, dont les résultats de recherche continuent, très régulièrement, contre la volonté affichée de certaines plumes et voix faisant autorité, de refaire surface chaque fois que dans cette Afrique toujours en dégringolade, l’actualité médiatique remet, au gré de dramatiques circonstances, ses épineuses équations insolvables, se dressant sous forme de montagnes russes, tels des obstacles insurmontables par nos jeunes gouvernants. Autrement dit, nous n’avons nullement besoin d’ouvrir des pages d’histoire afin de faire connaître aux jeunes générations les héroïques prouesses savantes de la belle épopée investigatrice diopiste. Cheikh Anta ne se raconte pas. Il se vit.
Sur bien des questions préoccupant grandement notre présente universalité, Cheikh Anta a eu le mérite de se prononcer et à bien des égards tirer la sonnette d’alarme à un moment où peu de ses pairs chercheurs ont songé s’épancher sur de telles problématiques. En fait partie l’énigmatique question de la souveraineté. La souveraineté, nous y sommes. Ce concept, a lui seul, rapporté au continent noir, aurait pu suffire afin de voir Cheikh Anta Diop se dresser en chair et en os devant nous ; comme pour nous empêcher de continuer notre chemin sans pouvoir le contourner ; et a juste titre. Cette notion, plus que pantouflarde et ringarde de souveraineté ou plus perplexe encore de souverainisme, plus facile à clamer qu’à proclamer, pierre angulaire du Référentiel 2050des politiques publiques du nouveau régime politique sénégalais, à la tête duquel le Président Diomaye et son très charismatique numéro deux Sonko largement plébiscité par le Peuple, en même temps qu’elle fait refaire surface la pertinence du propos du professeur Diop, passée au crible des présentes et pressantes préoccupations des peuples africains, renseigne sur l’acuité non pas simplement de s’émouvoir de la justesse de ses écrits, mais enfin de franchir le pas vers une digne reconnaissance, passant indubitablement par une meilleure réappropriation, à travers les curricula scolaires et universitaires, ainsi qu’une exhaustive prise en compte des conclusions de ses travaux aux plus hautes sphères de décision.
Cette volonté de s’affranchir du joug colonial hier, d’être nous-mêmes aujourd’hui, en nous indignant contre toute forme d’oppression extérieure quelconque, est demeurée, linéairement dans le temps, la seule constante revendicative, certes sulfureuse mais judicieuse, ne faiblissant point, notamment auprès de la jeunesse et autres forces vives ; avant-gardistes du combat pour le progrès, notre développement tout court. La grande nouveauté concernant cette notion de souveraineté, ressuscitant Cheikh Anta Diop de sa lumineuse tombe rayonnante de bonheur intellectuel et refaisant de lui l’invité d’honneur, l’acteur posthume béni agissant sur les orientations de ses descendants, ne cessant de se glorifier de son génie prospectif et combat patriotique pour la libération, est que celle-ci n’est plus l’apanage de nos Etats dits aujourd’hui du Sud global. Chose à la fois paradoxale et même ubuesque est que dorénavant les géants de la planète, la Grande Bretagne, brexiteuse hier, la grande Amérique, ultra dominatrice du système monde d’aujourd’hui, voulant tout conquérir et enrôler respectivement aux deux siècles derniers, semblent dorénavant opter pour un divorce radical avec le reste du monde en décidant de se recroqueviller sur eux-mêmes. Le protectionnisme de Trump, sous le prisme du victorieux cri de guerre de son «America First» devant préfigurer le triomphe du «Make America Great Again», ainsi que la frénésie dévastatrice de l’arrivée au pouvoir de partis néofascistes ou néonazis en Occident et Orient ne sont que la pale consécration de ce destin irréversible et funeste de l’avenir commun de notre seule et même humanité, déroutée, mise à mal etin fine condamnée à se muer au famélique résultat du repli sur soi. Dommage que l’idéal universel tant sublimé et chanté par les apôtres concitoyens qui sont Léopold Sedar Senghor, Alioune Diop, et de nos jours le brillant philosophe sénégalais Souleymane Béchir Diagne, devra, visiblement, pour longtemps encore, prendre son mal en patience. L’œuvre de Cheikh Anta quant à elle, d’une brûlante actualité, reste cette bouée de sauvetage. A la lumière de ce qui précède, elle ne se raconte pas. Elle se vit. Les questions trop houleuses autour de la moribonde France-Afrique ou ce qui en reste, les cris forcenés sortis des entrailles de la poitrine d’une jeunesse ne sachant plus où donner de la tête sinon scandant à tue-tête France Dégage, la zone monétaire du franc Cfa décriée parce que symbolisant le surannépré-carré français, les bases militaires coloniales étrangères au Sud du Sahara sommées de déguerpir, les maladresses verbales indignes de leurs rangs des présidents français, de Sarkozy à Macron, à propos de l’Afrique, etc., toutes ces nouvelles donnes concourent à renchérir une languissante et plus que légitime doléance autour de la souveraineté. Sur ce terrain précis de la souveraineté, épine dorsale de l’édification de toute nation, et partant de sa future émergence, personne d’autre que Cheikh Anta n’avait aussi mieux vu en privilégiant abondamment dans ces recherches une thématique aussi impactante que cruciale sur notre commun devenir. La souveraineté présentement très en vogue est de nature multi-faciale et multidimensionnelle : souveraineté internationale (indépendance d’un Etat), économique (autosuffisance alimentaire ou sécurité alimentaire), souveraineté politique, militaire, culturelle (contre l’aliénation culturelle), etc., en un mot la meilleure définition de la souveraineté, pour faire simple, est de l’opposer à la dépendance, sous toutes ses variantes. Sur cette vaste étendue qu’est la souveraineté, comme c’est souvent le cas ailleurs, il y a Cheikh Anta sur le recto et les autres sur le verso. Aux antipodes de ces dits autres, cités plus haut, Cheikh Anta se distingue une nouvelle fois par la posture l’ayant amené à aborder la question de la souveraineté et plus généralement, par bien d’autres chefs-d’œuvre de son héritage plus que titanesque. Autrement dit, il ne s’agit pas, contrairement à ses congénères, d’un engagement, d’une volonté souvent assujettie à un statut, mais plutôt d’une rencontre fortuite sur le champ de l’investigation. Lui-même le répète à l’envi à travers des audio qu’il a laissés à la postérité.
En plein dans ses recherches, il bute sur l’origine commune des peuples noirs d’Afrique que le deuxième Congrès de Berlin de novembre 1884-février 1885 était parvenu à cloisonner dans de micro-Etats artificiels, aux structures chancelantes, faisant fi de toutes les données historiques, géomorphologiques et anthropologues propices à l’éclosion d’une future nation. Ses fructueuses découvertes concernant l’histoire des migrations des peuples primitifs noirs vers les vallées humides consécutives au dessèchement du Sahara vers -4000 ans, ainsi que leurs exodes ultérieurs vers les terres de leurs origines, vont lui mettre la puce à l’oreille. Grâce à une très bonne maîtrise de plusieurs disciplines telles la linguistique historique, la paléontologie, l’archéologie, l’histoire, il parvient à suggérer comme projet fédéral, une reconstruction et reconstitution de ces entités étatiques, en total émiettement politico-économique et déliquescence socio-culturelle, dans de grands ensembles à recloisonner. Les écrits de Cheikh Anta se démarquent totalement des autres. Il ne se satisfait pas de prôner seulement la réunification. Il en livre le process, la faisabilité. Il est le seul bien avant les indépendances, alors que nombre de ses contemporains se tiraillent sur l’opportunité ou non de l’indépendance, de se fédérer ou pas, à donner les outils et autres instruments d’exercice de cette souveraineté supranationale. Bien avant la naissance de la Communauté économique européenne en 1957, composée seulement de cinq Etats contre 27 en 2025, son ouvrage culte, la branche sur laquelle est assise l’ensemble de sa bibliographie, Nations nègres et Culture, milite ouvertement pour l’indépendance fédérale ; insistant résolument sur le fait que dans une Afrique fragmentée, la souveraineté finit par se diluer en une grotesque utopie. En 1960, il enfonce le clou à l’aide d’un ouvrage dont le titre plus qu’évocateur résume à lui seul l’attention qu’il porte à la question de la souveraineté, Les Fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique noire, l’une des belles alertes sur ses contemporains euphoriques oubliant incrédulement qu’ils sont en train de faire fausse route dans cette Afrique de la grande vague des indépendances, mais trompeusement concédées dans la balkanisation. Nous reviendrons sur cette publication dans l’autre article.
Le professeur Diop, en vue d’aboutir au profilage de l’identité noire et à la réalisation de l’unité africaine dans le nouveau contexte des mutations à venir et ruptures à consentir, brandit son argument favori, à savoir ce qu’il appelle la restauration de la Conscience Historique. Celle-ci est à incorporer dans notre quotidien, ainsi que dans les enseignements-apprentissages, partout dans l’ancien continent. Les Africains doivent être persuadés d’une commune appartenance linguistique, culturelle, géographique, historique nous enrôlant, nous tous, dans un futur destin. Cheikh Anta était en avance sur ses contemporains. Une quarantaine d’années après sa disparition, il l’est encore sur nous ses fils et bientôt petits fils. Nous pouvons néanmoins nous consoler de ne pas être les seuls.
Dans Nations nègres et culture, Les fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique noire, entre autres, il met en garde sur l’impérieuse nécessité d’asseoir l’unité politique en Afrique, comme préalable à l’unité économique, incontournable versune souveraineté digne de ce nom. Il a très tôt tiré la sonnette d’alarme à l’égard de l’Oua et plus tard de la Cedeao. Une unité économique ne peut faire l’économie d’une unité politique. Nous nous rendons compte qu’il s’agit, là aussi, du principal verrou que l’Europe, après près de sept décennies d’intégration et en dépit de moult avancées, ne parvient pas à faire sauter. L’absence d’une unité politique européenne met du plomb dans l’envol tant souhaité d’un vieux continent. Celui-ci marque le pas. Les vérités de Cheikh Anta semblent immuables en Afrique, et même auprès de nos maîtres. La régénérescence de la Conscience Historique, par laquelle nous bouclons cette sortie, est une donnée qui, s’implantant en Afrique, y retrouve un terreau plus que fertile. Ailleurs, dans beaucoup d’autres régions du monde, particulièrement en Occident, les historiens adoptent un profil bas en relatant à leurs apprenants leur passé ; si celui-ci, comme l’a toujours décrié le professeur Diop, n’est pas tout bonnement «falsifié».
A défaut de pouvoir transmettre à leurs héritiers une histoire authentique ponctuée de belles épopées civilisationnelles de la préhistoire, de l’antiquité ou encore du Moyen-âge, les approches négationnistes évoquent des allégations dites des théories complotistes, du grand remplacement jusqu’à la pseudo suprématie de la race blanche, frisant le ridicule. L’hydre déshumanisant dit le racisme avance désormais à visage découvert. Les néofascistes et néonazis voient leur audience populiste, toujours en croissance exponentielle, leur permettre de tout balayer sur leur passage. La conscience universelle, jamais ainsi autant mise à mal, tombe des nues. La philosophie, la sociologie, l’anthropologie et autres sciences sociales ont largement profilé l’humain que nous sommes devenus
Les technosciences jusqu’à la biologie ont talentueusement reconfiguré notre espace d’épanouissement matériel. Les autres sciences juridiques et économiques définissent notre milieu d’évolution institutionnel et veille sur sa correcte fonctionnalité. L’histoire, quant à elle et à l’aune des urgences en Afrique, ne peut plus se rassasier seulement du rétablissement du link entre hier et aujourd’hui. Elle permet de bâtir notre futur, hélas trop loin d’entrevoir le bout du tunnel.
Le seul combat de Cheikh Anta qui vaille, et il n’y en a pas deux, a consisté toute sa vie à écrire, prêcher de séminaire en colloque, de forum en symposium, d’interview en panel, regretter profondément, déplorer le fait que les Africains, parce que ne sachant pas qui ils sont, ne sauront jamais ce que nos aïeux, l’humanité tout entière, devraient être légitimement en droit d’attendre d’eux. Telle est la mission de ce concept de Conscience Historique, si chère au savant de Thieytou, et que notre ténébreux présent ne cesse de nous rappeler.
Tamsir SYLLA
Proviseur du Lycée de Thiaroye
MIKE TYSON ET SA FILLE EN ATTRACTION
«Il est vrai que je ne suis pas le tennis, mais demain (aujourd’hui), je serai parmi les premiers dans les tribunes pour voir Mike Tyson et sa fille.» Ces propos sont d’un fan de la légende de la boxe mondiale.
Il la suit partout dans le monde, sur tous les courts de tennis. En effet, Mike Tyson ne ménage aucun effort pour sa fille, Milan Tyson, pour l’accompagner dans sa carrière. C’est ce qui explique la présence de la légende mondiale de la boxe à Dakar, pour les besoins du tournoi U18, le «Sénégal World Tennis Tour Juniors» qui a débuté hier.
«Il est vrai que je ne suis pas le tennis, mais demain (aujourd’hui), je serai parmi les premiers dans les tribunes pour voir Mike Tyson et sa fille.» Ces propos sont d’un fan de la légende de la boxe mondiale. Comme pour expliquer l’ambiance qu’il fera à l’Olympique Club où on notera beaucoup de «curieux» venus, pas spécialement pour le tennis, mais pour au moins s’approcher celui qui a marqué l’histoire de la boxe mondiale.
Justement comme annoncé dans la presse, Mike Tyson (59 ans) est au Sénégal depuis vendredi dernier avec son épouse, pour accompagner sa fille qui porte le prénom de Milan, et qui participe au tournoi de tennis, filles et garçons, des moins de 18 ans, le World Tennis Tour, qui a débuté hier à l’Olympique Club de Dakar.
Il faut noter que Mike Tyson suit sa fille un peu partout. Il l’accompagne dans sa carrière. L’adolescente pratique le tennis à un niveau intéressant. En 2023, Iron Mike l’avait même amenée dans les tribunes de Roland Garros pour s’imprégner du très haut niveau.
Tyson : «Ma femme ne voulait plus la voir assise dans la maison à ne rien faire… »
De passage dans le podcast du tennisman Nick Kyrgios, l’ancienne terreur des rings était revenue sur la passion de sa fille. «Ma femme voulait que ma fille fasse quelque chose de sa vie. Elle ne voulait plus la voir assise dans la maison à ne rien faire d’autre que manger et prendre du poids comme les jeunes le font aujourd’hui (rires). Elle est tombée sur la publicité d’un entraîneur de tennis, elle a pris notre fille et est allée le voir immédiatement. Et le plus drôle, c’est qu’elle a remporté le premier tournoi auquel elle a participé. Maintenant elle ne va jamais s’arrêter. En plus elle a traversé une période sans victoire, mais elle n’a jamais perdu la foi. C’est ce qui fait des champions. Ils gagnent, mais surtout, quand ils perdent, ils ne se découragent pas. Battre tout le monde ne fait pas de toi un champion. C’est le goût de la défaite qui fait de toi un champion. Ce sont des choses de ce genre qui restent toute ta vie. Je ne suis pas né en étant Mike Tyson. Je le suis devenu en prenant des Ko’s, en apprenant la discipline», raconte celui qui a aussi une fille, Laila, devenue championne du monde de boxe, et qui a d’ailleurs pris sa retraite avec 24 victoires et 0 défaite en carrière, de quoi faire honneur à son père.
Il est vrai que quand une immense légende du sport mondial donne naissance à un enfant, les fans s’attendent généralement à ce que la progéniture marche dans ses pas et brille dans la même discipline. Si c’est le cas donc avec Laila, sa petite sœur, Milan, a choisi de monter au filet avec raquette et «petite balle» en main.
Les «enfants de» profitent de leurs qualités héréditaires pour les appliquer dans d’autres sports
Normal, car parfois les «enfants de» profitent de leurs qualités héréditaires pour les appliquer dans d’autres sports. A l’image par exemple de la fille de Dennis Rodman, légende en Nba, qui est aujourd’hui une joueuse de football professionnelle et une internationale américaine. Un destin qui doit sans doute faire rêver la jeune Américaine de 17 ans.
Aujourd’hui, Milan Tyson fait la fierté de son père, puisqu’il voit en elle le caractère d’une championne. Même dans la défaite elle ne baisse pas les bras, comme Iron Mike a parfois dû le faire dans sa carrière.
D’ailleurs, c’est dans cette optique que Mike Tyson, comme tous les pères de famille souhaitant le meilleur pour leurs enfants, paye à sa fille des leçons avec l’entraîneur vedette Patrick Mouratoglou. Ce dernier, qui a pour mission de faire progresser la fille de Mike Tyson, doit alors forcément relever tous ses défauts dans l’espoir de les corriger par la suite. Sa capacité d’écoute devrait lui permettre d’améliorer son niveau. Dans la famille, on n’est pas du genre à abandonner, quoi qu’il arrive.
Rappelons que le «Sénégal World Tennis Tour Juniors», qui en est à sa 9e édition, a débuté hier, et va se poursuivre jusqu’au 22 février prochain. Les organisateurs disent s’attendre à record de participants.
LA FALEME, UNE FRONTIERE POREUSE POUR LES TRAFIQUANTS
En plus des situations de gangstérisme que provoque l’exploitation illégale des ressources minières de la région, notamment par des populations allogènes, travaillant parfois en bandes organisées, il y a aussi, et surtout, le débordement des attaques jiha
La situation sécuritaire à la frontière sud et sud-est requiert une forte vigilance des pouvoirs publics. En plus des situations de gangstérisme que provoque l’exploitation illégale des ressources minières de la région, notamment par des populations allogènes, travaillant parfois en bandes organisées, il y a aussi, et surtout, le débordement des attaques jihadistes du côté du Mali, ou parfois les échauffourées à la frontière guinéenne. Les vols à main armée, braquages de véhicules ou affrontements entre bandes rivales, sont monnaie courante. Mais parfois, la situation atteint des niveaux inquiétants.
Ainsi, la semaine dernière, au village de Faranding, dans la région de Kédougou, les populations se sont réveillées dans la psychose d’une attaque. Des bruits de fusil de gros calibre ont résonné toute la nuit de vendredi, faisant croire à une attaque. Renseignement pris dans la matinée, les échanges de tirs provenaient du côté du Mali, entre des bandits armés et une unité de l’Armée malienne stationnée de ce côté de la frontière. Les gens soupçonnent des trafiquants d’or, souvent bien équipés d’armes lourdes, qui s’adonnaient à leur activité quand ils ont eu un accrochage avec les soldats maliens. Certains d’entre eux auraient voulu se réfugier de l’autre côté du fleuve Falémé, mais ils ont été repoussés par des renforts de la gendarmerie sénégalaise qui se sont positionnés à la suite de ces fortes déflagrations.
Les autorités locales se plaignent du fait que la brigade de gendarmerie positionnée sur cette partie du territoire ne soit pas suffisamment équipée, et même qu’elle soit en sous-effectif. Elles rappellent que le gouvernement a interdit l’exploitation de l’or sur cette partie du fleuve, du fait de la forte pollution des eaux qu’entraîne cette activité. La pollution de la Falémé a entraîné même un tarissement du cours d’eau à cet endroit. Mais les populations craignent que les trafiquants, financés, pour la plupart, par des parrains chinois, ne reviennent s’ils voient un relâchement de la surveillance du côté du Sénégal. Car du côté de la frontière malienne, la priorité est ailleurs, semble-t-il.
Et la crainte est encore plus grande du fait que, comme on l’a dit plus haut, ces orpailleurs clandestins s’équipent maintenant d’armes lourdes dont parfois les gendarmes sénégalais ne sont pas pourvus.
par Abdoul Aziz Diop
PAR OÙ COMMENCER POUR LIRE CHEIKH ANTA DIOP
Pour qui souhaite s'initier à l'œuvre monumentale du savant sénégalais, "Les fondements économiques et culturels d'un État fédéral d'Afrique noire" représente une porte d'entrée privilégiée par sa dimension pédagogique exceptionnelle
Si, se souvenant, le 7 février de chaque année, de son rappel à Dieu pour célébrer sa mémoire, un.e jeune sénégalais.e me demandait par quel texte commencer pour parcourir l’œuvre monumentale du Professeur Cheikh Anta Diop (1923-1986), je lui recommanderais sans hésiter celui-ci : « Les fondements économiques et culturels d’un État fédéral d’Afrique noire. » (Édition revue et corrigée, Présence Africaine, 1974). C’est qu’à la lecture de l’introduction aux « fondements... », l’élève et l’étudiant.e gagnent rapidement en maturité au contact du savant sénégalais avant même d’avoir dévoré l’essai majeur de celui dont on associa le nom au Carbone 14 plutôt que de parler - ce qui aurait été plus juste -, de ses travaux en géochimie isotopique qui renvoient, entre autres, à l’effort de datation grâce auquel il consolida ses conclusions à l’attention de la communauté scientifique mondiale.
En voici un morceau et pas des moindres : « On croit pouvoir (...) suppléer à l’absence d’idées, de souffle, de perspectives révolutionnaires par un langage injurieux, extravagant et ténébreux, oubliant que la qualité essentielle du langage authentiquement révolutionnaire est la clarté démonstrative fondée sur l’objectivité des faits, leurs rapports dialectiques, et qui entraîne irrésistiblement la conviction du lecteur lucide (pp.5-6).»
Dans « Les fondements... », les éclairages de l’auteur sur la souveraineté énergétique et l’industrialisation de l’Afrique suffisent encore aujourd’hui à couper court aux pompeux discours souverainistes sur l’économie nationale et africaine pour passer définitivement à l’action avec esprit de suite.
Se voulant l’apôtre d’une « spécialisation industrielle des territoires » en lieu et place d’une « sorte d’autarcie industrielle », Cheikh Anta Diop circonscrit une zone industrielle tropicale regroupant le Sénégal, le Mali et le Niger. À la suite d’intéressants développements sur les énergies hydraulique, solaire, atomique et thermonucléaire, le Professeur ne désigna nommément son pays qu’en parlant de l’énergie éolienne. « Les éoliennes conviendraient merveilleusement dans une première phase pour l’irrigation du sol et l’abreuvage du bétail dans les régions appauvries et semi-désertiques du Sénégal, telles que le Ferlo, le Cayor, une partie du Baol et le Djambour. » Les alizés qui soufflent sur toute la côte occidentale de l’Afrique confortaient l’idée à une époque où le vent contribuait déjà à l’approvisionnement énergétique du Danemark à hauteur de 15 % du total des besoins de ce pays riche du Nord de l’Europe.
Quand Cheikh écrivait dans les années 60 et 70, la région de Djander était propice à l’utilisation de l’énergie thermique des mers. Elle l’est sans doute encore aujourd’hui pour tirer le meilleur parti du principe de Carnot reposant sur la différence de température entre la surface et le fond de la mer. Celle-ci, bien en deçà de la température d’ébullition de l’eau, permet, après dégazage de l’eau de mer, de produire de la vapeur sous vide pour faire tourner les turbines d’une centrale thermique. Très tôt, Cheikh suggéra l’étude de la rentabilité d’usines marémotrices à l’embouchure du fleuve Sénégal. Il s’agit, en période de haute marée, de remplir d’eau des réservoirs d’accumulation qui joueraient le même rôle que les lacs de retenue des barrages en basse marée pour actionner des turbines.
L’étude de la possibilité d’équipement des estuaires du Sine-Saloum, de la Gambie et de la Casamance s’inscrivait dans le même ordre d’idée. Cheikh suggéra surtout la reprise de « l’étude et la construction du gigantesque barrage de Gouina, situé au Mali, en amont de Kayes ». Le projet visait l’irrigation de toute la haute vallée, la régulation du cours du fleuve Sénégal pour la navigation et la production d’une énorme quantité d’électricité industrielle. « L’interconnexion des lignes de haute tension collectant l’énergie produite par la cascade d’usines installées en amont du barrage (...) ne poserait aucun problème technique particulier de transport », réécrivait-il en 1974, quatorze ans après la parution de la première édition des « Fondements économiques et culturels d’un État fédéral d’Afrique Noire ».
Passant de l’énergie à l’industrialisation de la zone tropicale qu’il délimita, Cheikh Anta Diop insista beaucoup sur le textile jumelé avec l’industrie sœur des matières colorantes « tout naturellement destinée à recevoir, comme matière première, le charbon pauvre du Nigéria, qui donnerait, par distillation, les dérivés cycliques nécessaires pour l’impression des tissus ». Cheikh y voyait les premiers atouts d’une politique de plein emploi dont les retombées devraient pouvoir faire revivre des villes comme Saint-Louis « où, écrit-il, abonde une gracieuse main-d’œuvre féminine [toujours] inemployée ».
Le savant préconisa naturellement l’utilisation des ressources énergétiques de l’Afrique Noire pour transformer sur place les matières premières dont dispose le continent dans le but d’en faire - c’est l’expression qu’il utilisa -, un « paradis terrestre » prévenant, en bon précurseur, les atermoiements d’aujourd’hui.
REFORME DU CNJS : LE COMITE DE PILOTAGE INSTALLE
«Ce comité a pour principale mission de revoir, dans la forme comme dans le fond, cette structure [Cnjs] et ainsi évoluer vers un organe consultatif plus représentatif et davantage conforme aux aspirations des jeunes de notre pays», a déclaré la ministre
La ministre de la Jeunesse, des sports et de la culture, Khady Diène Gaye, a procédé à l’installation du comité de pilotage pour la réforme du Conseil national de la jeunesse du Sénégal (Cnjs), hier lundi à Dakar, en vue de le rendre «plus représentatif et plus conforme aux aspirations des jeunes», a constaté l’Aps.
«Ce comité a pour principale mission de revoir, dans la forme comme dans le fond, cette structure [Cnjs] et ainsi évoluer vers un organe consultatif plus représentatif et davantage conforme aux aspirations des jeunes de notre pays», a déclaré la ministre.
Khady Diène Gaye s’exprimait lors de cette cérémonie d’installation, dans les locaux du ministère de la Jeunesse, des sports et de la culture, en présence notamment du Comité exécutif du Cnjs.
A en croire Khady Diène Gaye, un diagnostic du Cnjs, effectué en 2023, avait permis de déceler plusieurs «inconvenances» dont «le non-respect des dispositions statutaires, le cadre juridique à caractère associatif inadapté, la lourdeur du modèle organisationnel et la faible fiabilité du mode électoral».
La ministre a insisté sur la révision de la composition, la forme, le mode électoral, la gouvernance, ainsi que le fonctionnement du Cnjs dont le mandat des membres du bureau actuel a pris fin depuis 2019.
Khady Diène Gaye a également souligné l’importance de faire passer le Cnjs de structure faîtière des associations de jeunesse à «un organe souple, fonctionnel, légitime, représentatif et respectant les règles d’inclusion et d’équité territoriale».
Abordant la durée des travaux du comité de pilotage mis en place, elle a précisé qu’ils doivent s’achever dans une échéance déjà enclenchée d’un mois, afin de pouvoir démarrer le processus de désignation et d’installation des membres du nouvel organe suivant les conclusions du pilotage.
Le Conseil national de la jeunesse du Sénégal a obtenu la reconnaissance de l’Etat du Sénégal en novembre 1994, conformément au décret 76-040 du 16 janvier 1976 qui fixe les obligations particulières auxquelles sont soumises les associations à but d’éducation populaire et sportive, ainsi que les associations à caractère culturel.
Il compte 17 000 associations et 26 mouvements nationaux de jeunesse, et est présent dans toutes les circonscriptions administratives.