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19 mai 2025
DAKAR A L’HONNEUR
Dakar accueille un événement culturel majeur pour célébrer la diaspora et l’identité africaine. Cette fête culturelle va regrouper plusieurs artistes Sénégalais et des pays d’Europe et d’Amérique.
Dakar accueille un événement culturel majeur pour célébrer la diaspora et l’identité africaine. Cette fête culturelle va regrouper plusieurs artistes Sénégalais et des pays d’Europe et d’Amérique.
La Maison de la Culture Douta Seck à Dakar vibrera au rythme de l’Afrique les 27 et 28 décembre 2024, avec la tenue du tout premier Africa Diaspora Festival. Cet événement phare, porté par Senechala 2024 et animé par des figures emblématiques comme la chanteuse sénégalo-italienne Zebendizi, sera l’occasion de célébrer la richesse et la diversité des cultures africaines.
Le festival se déroulera sur deux jours avec une programmation à la fois festive et réflexive. Le 27 décembre, un concert spectaculaire rassemblera des artistes nationaux et internationaux pour une soirée placée sous le signe de la musique, de la danse et de la poésie. Zebendizi, qui sera sur scène, promet une performance vibrante et émotionnelle. Le lendemain, une conférence thématique mettra en lumière les enjeux de la diaspora et de l’identité africaine. Cet échange permettra de réfléchir à l’importance des traditions et des valeurs culturelles dans un monde en constante évolution. « Venez découvrir et mieux comprendre la tradition et la culture sénégalaise », invite Zebendizi. En mêlant art, réflexion et convivialité, le 1er Africa Diaspora Festival s’impose déjà comme un rendez-vous incontournable.
Pour sa part, l’administratrice de l’Orchestre national, Mme Ndèye Ngor Niang Gaye indique que « cette rencontre sera une occasion unique de mettre en valeur la diversité musicale du Sénégal et de montrer la polyvalence de nos musiciens, capables de jouer aussi bien des morceaux traditionnels que des partitions contemporaines venues d’ailleurs ». Au-delà de ces prestations, l’orchestre National souhaite renforcer son rôle en tant que cadre de formation pour les jeunes générations. Mme Gaye souligne que « l’Orchestre National doit servir de pont entre les anciens musiciens et les jeunes talents ». Et d’ajouter : « En mettant à contribution les expériences des aînés, nous pouvons former des artistes capables de perpétuer et de réinventer notre patrimoine musical ». Cette initiative s’inscrit dans un programme de renforcement des capacités prévues pour 2025. Depuis sa création en 1962 sous l’impulsion du président Abdou Diouf, l’Orchestre National du Sénégal s’est imposé comme un vecteur de diffusion et de modernisation du patrimoine musical national. Explorant les sonorités des différentes ethnies du pays, l’Orchestre réinvente les morceaux traditionnels en y intégrant des instruments modernes et occidentaux, créant ainsi un dialogue unique entre tradition et modernité. En 2024, cette dynamiAque s’étend au-delà des frontières avec des collaborations internationales marquantes.
LE BUDGET 2025 ARRETE A 3 MILLIARDS
L’Assemblée Générale de la Chambre de Commerce, d'Industrie et d'AgricuIture de Dakar(CCIAD), portant vote du budget 2025, s'est tenue hier jeudi 26 décembre dans le Hall Mamadou Lamine Niang de ladite institution consulaire.
La Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD) a tenu hier jeudi 26 décembre 2024, son Assemblée Générale. Son budget pour l’exercice 2025 a été arrêté à la somme de 3 009 125 094 de francs CFA.
L’Assemblée Générale de la Chambre de Commerce, d'Industrie et d'AgricuIture de Dakar(CCIAD), portant vote du budget 2025, s'est tenue hier jeudi 26 décembre dans le Hall Mamadou Lamine Niang de ladite institution consulaire.
La séance de l'AG a été marquée par la présence effective des 60 titulaires de l'Institution consulaire de Dakar et les débats se sont déroulés dans un climat apaisé », renseigne le communiqué final. Le budget 2025 de la CCIAD est élaboré en conformité avec les dispositions règlementaires du décret no 2003-827 du 10 octobre 2003 fixant les règles d'organisation et de fonctionnement des Chambres de Commerce, d'Industrie et d'Agriculture.
Les mesures qui ont présidé à l'élaboration du budget 2025 ont été reconduites, en adéquation avec les directives administratives que sont : la compression au maximum possible des dépenses de fonctionnement ; l'adaptation des effectifs aux besoins réels de l'Institution ; un budget d'investissement et d'équipement réaliste et réalisable ; un budget qui dans sa globalité s'oriente vers les nouveaux projets de l'Institution dans le but de diversifier les ressources.
Dans le détail, il faut retenir que le budget de fonctionnement pour l'exercice 2025 s'élève à 2 125 320 307 F CFA contre 2 062 440 094 F CFA en 2024 soit une légère hausse de 0,030% en valeur relative et 62 880 213 F CFA en valeur absolue.
Pour le budget d'investissements et d'équipements, il est arrêté à la somme de 758 575 000 F CFA contre 946 685 000 F CFA en 2024 soit une diminution de 188 110 000 F CFA en valeur absolue et 20% en valeur relative. Ce repli est expliqué la suspension des appuis budgétaires et la finalisation des travaux de rénovation.
Dans des documents transmis à la presse, les membres de l'AG de la CCIAD après en avoir délibéré, ont à travers une motion, réaffirmé leur soutien au Président de la CCIAD, M. Abdoulaye SOW et aux membres de son Bureau : Le leadership exemplaire dont fait preuve le Président dans la conduite des affaires de la Chambre de Commerce de Dakar ; Les nombreuses initiatives prises pour soutenir les entreprises et renforcer les capacités des acteurs du secteur privé ; les efforts entrepris pour unifierle secteur privé afin d'en faire un partenaire privilégié de l'Etat dans la mise en œuvre de l'Agenda national de Transformation systémique de l'économie horizon 2050 ; et la volonté manifeste de certains acteurs non membres de ladite Chambre de Commerce de discréditer l'institution consulaire de Dakar et de nuire à la cohésion de ses membres.
DIOMAYE, ENTRE CONTESTATIONS ET DÉFIANCE
Les désaccords s'expriment ouvertement au sein même du parti au pouvoir. Cette situation inédite questionne autant la vitalité démocratique du Pastef que l'autorité du président de la République
Les Sénégalais ne sont pas habitués à des contestations tous azimuts des choix du président de la République. Surtout quand la bronca vient de son camp. Et pourtant c’est ce que vit le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Après l’affaire dite de Samba Ndiaye, c’est le ministre-conseiller en charge de l’administration et de l’équipement à la présidence de la République, Cheikh Oumar Diagne, qui prend son contrepied sur la commémoration des Tirailleurs sénégalais. Alors que ses prédécesseurs avaient opté pour la tolérance zéro et la discipline du partie, le Président Faye, lui, autorise la contradiction tout en restant ferme et imperturbable.
Vitalité démocratique au sein du Pastef ou défiance au chef d’Etat, arrivé, par défaut au pouvoir ? Ces questions méritent d’être posées au vu des différentes contestations qui ont suivi un acte relevant de son pouvoir discrétionnaire et/ou visant à remettre en cause sa volonté d’honorer les Tirailleurs sénégalais.
D’abord c’est la nomination du Samba Ndiaye, comme président du Conseil d’administration de la société nationale des Habitations à Loyer Modéré (SN-HLM), en remplacement de Moustapha Fall, qui a fait l’objet d’un véritable bashing dans les réseaux sociaux.
Des militants du Pastef n’ont pas hésité à contester le choix du président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye alors que la Constitution lui confère les prérogatives de nommer à tous les emplois civils et militaires.
Mais, le plus abracadabrant c’est la volée de bois vert issue des responsables du Pastef contre le choix du chef de l’Etat.
C’est d’abord, Waly Diouf Bodian qui a été le premier à allumer la mèche. Le directeur du Port Autonome de Dakar (PAD) sera suivi par le directeur général de l’Autorité pour la régularité des télécommunications et des postes (ARTP) Dahirou Thiam. « Samba Ndiaye doit dégager ! De même que le DG de l’Agetip El Malick Gaye», avait-il posté sur sa page Facebook.
L’actuel Ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions, ira plus loin dans ce concert de désapprobations. « J’ai signé la pétition pour le départ immédiat d’un voyou qui nous a toujours insulté, nous et notre Pros (surnom donné à Ousmane Sonko. NDLR). Samba Ndiaye doit dégager», tonne Abass Fall.
Même Sadikh Top, président du conseil d’administration de l’Agence de presse sénégalaise (APS), a, lui aussi, encouragé la campagne de désapprobation : «Le nombre d’interpellations que j’ai reçues concernant le nommé Samba Ndiaye démontre une chose : vous tenez à la réussite de ce projet. Alors n’ayez aucun complexe à dénoncer ce genre de décision, d’où qu’elle vienne !»
Last but not least, le directeur général de la Caisse des dépôts et des consignations (CDC), Fadilou Keita, avance sur son réseau social Facebook que le «processus ayant conduit à ces nominations sera revu» et que «les personnes ayant proposé ces choix devront justifier leurs décisions et objectifs…». Selon lui, le président de la République «ne peut pas connaître personnellement tout le monde»
Alors qu’on s’attendait à ce que le chef du gouvernement mette le holà, Ousmane Sonko valide la bronca des militants. «Nous accusons réception des multiples expressions de votre indignation suite à une nomination intervenue récemment. Je ne doute pas que les mesures correctives idoines seront apportées au plus vite», a déclaré le leader du Pastef qui dit même se réjouir de la vigilance des militants, ce témoigne de «la maturité de la démocratie interne».
Comme Fadilou Keita, le Premier ministre ajoute que le Président Diomaye Faye, qui a certainement pris la décision sur proposition alliée, «n’avait aucune connaissance des faits dénoncés».
Rappelons que Samba Ndiaye, a vu sa candidature à l’élection présidentielle de mars 2024, invalidée par le Conseil constitutionnel pour défaut de parrainages. Ancien directeur général des Grands Trains du Sénégal (GTS) sous le magistère de Macky Sall, il va alors rejoindre a coalition Diomaye Président.
« Les tirailleurs sont des traitres »
«Ceux qui célèbrent les Tirailleurs ne savent pas qu’ils sont » en réalité ces soldats coloniaux. Les tirailleurs sont des traîtres qui se sont battus contre leurs frères, dans leur pays, pour de l’argent lors de révoltes ou de guerres anticoloniales en Afrique», avait estimé le Ministre-conseiller chargé de l’administration et de l’équipement à la présidence de la République, Cheikh Oumar Diagne, dans une interview sur chaine la télévision locale Fafa TV et diffusée le 21 décembre dernier.
Cette sortie d’un ministre de la République, quelques jours seulement après la commémoration avec une envergure inédite (présence du président en exercice de l’Union africaine, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et de quatre autres chefs d’État des Comores, du Gabon, de la Gambie, de la Guinée-Bissau) , sans occulter le ministre des Affaires étrangères de la France, Jean-Noël Barrot), des événements du 1er décembre 1944 au camp militaire de Thiaroye, fait forcément désordre. Cependant, qu’il ait tort ou raison, il appartient aux historiens de nous élucider. Notamment sur les nombreuses zones d’ombre qui subsistent sur les circonstances de ce drame, le nombre de tirailleurs tués, leur identité et le lieu de leur inhumation.
« Je suis d’accord que des gens ne soient pas d’accord avec moi »
Le 25 octobre dernier, le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a montré à l’opinion publique nationale et internationale une autre facette de sa personnalité. De son caractère et surtout de sa fermeté.
«Je suis d’accord que les gens aussi bien de mon camp et de l’opposition ne soient pas d’accord avec moi. C’est ça la démocratie», avait d’emblée répondu le chef de l’Etat à une question relative à la volonté des membres de son camp de limoger Samba Ndiaye. Citant Nelson Mandela et d’autres Grands de ce monde, il demande à «faire preuve de dépassement».
«Je l’ai déjà dit : nous venons de loin, après des heurts qui ont marqué notre pays. Nous avons souffert et celui qui a subi le plus, Ousmane Sonko, a annoncé publiquement avoir pardonné. Nous devons faire preuve de dépassement (…) Nous avons annoncé des appels à candidature, donc nous ne nous bornons pas seulement aux gens qui font partie de nous (Pastef). Ceux qui, par le passé, nous ont injuriés yfont également partie. Les Sénégalais nous ont fait confiance grâce à notre projet, et ce projet inclut tous les Sénégalais», avait-il dit d’un ton ferme pour clore le débat. Ceux qui aiment la République avaient applaudi des deux mains.
Et pour cause, s’il avait cédé à la pression de son camp, il apporterait tout simplement de l’eau au moulin de ceux qui pensent qu’il ne détenait pas le pouvoir.
Reste maintenant à savoir l’attitude qu’il adoptera face au « cas » Cheikh Oumar Diagne, qui, pour la deuxième fois, fait face à un tsunami de contestations.
DES HABITANTS DE PLUSIEURS QUARTIERS DONT KHAR YALLAH DEPLACES
La situation causée par la crue du fleuve Sénégal dans le Nord du pays n’a pas épargné du tout la région de Saint-Louis où les débordements des eaux se sont faits sentir dans plusieurs localités.
La situation causée par la crue du fleuve Sénégal dans le Nord du pays n’a pas épargné du tout la région de Saint-Louis où les débordements des eaux se sont faits sentir dans plusieurs localités. C’est le cas pour le quartier Khar Yallah dans le département de Saint-Louis qui était sous les eaux. Plusieurs ménages étaient contraints de quitter le site envahi par les eaux du fleuve. Ces derniers ont été déplacés vers un site aménagé tout près parles autorités avec toutes les commodités. Ces habitants sinistrés ont parla suite reçu la visite de diverses autorités dont le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement venu s’enquérir de la situation. Elle était particulière la situation que vivaient les habitants du quartier Khar Yalla de Saint- Louis suite au débordement des eaux du Fleuve Sénégal. Cette crue du fleuve a lourdement affecté plusieurs ménages dans cette partie de la capitale du Nord. Ces derniers ont cohabité avec les eaux stagnantes, verdâtres et nauséabondes. Ce sont des maisons, des bâtiments inachevés, entourés d’eau. Il y a même un ballet de petits poissons qui dansent allègrement sous les algues verdâtres, renseignant sur la durée de l’eau dans ces lieux. Pour accéder à leurs maisons, les habitants qui ont dû patauger pendant un certain moment ont fini par superposer des briques de ciment, des pneus ou des sacs de sables à cet effet. Le quartier Khar Yalla situé sur la route de Bango, n’avait pourtant pas lieu d’être, la zone où il est situé est une zone à la limite inhabitable.
Ici, le Fleuve Sénégal étale l’un de ses bras pendant ces pics de septembre. Cette zone est aussi un réceptacle des eaux de pluie pendant la période hivernale. Ce qui explique les inondations auxquelles les habitants sont souvent confrontés depuis quelques années.
Cette situation n’a pas laissé indifférentes les autorités administratives de la région qui ont aussitôt mis en place une cellule de crise. Celle-ci a aménagé un site ayant servi à relogerles populations sinistrées de ce quartier Khar Yallah. « Ce n’était pas comme ça avant, il y avait de l’eau mais ça n’a jamais été à ce niveau. En plus, cette année, il n’a pas plu à Saint-Louis. Donc, c’est forcément le fleuve », déclare une habitante du quartier. Les habitants de Leybar Balnéaire également étaient confrontés à ces mêmes problèmes de débordements des eaux du Fleuve Sénégal. Les eaux ont envahi plusieurs de leurs maisons etinondé des terrains en chantier de construction. La situation a affecté aussi des localités du Département de Podor où en plus des maisons inondées, les eaux du Fleuve ont également envahi plusieurs périmètres rizicoles.
LES DÉFENSEURS DES DROITS HUMAINS PLAIDENT L’ADOPTION D’UNE LOI
La Coalition sénégalaise des défenseurs des droits humains (COSEDDH) veut l’adoption d’une loi qui les protège.
L’adoption d’une loi de protection des défenseurs des droits humains, c’est ce que les défenseurs de droits humains au Sénégal. Ils l’ont fait savoir hier, jeudi 26 décembre, à l’occasion du lancement du Rapport sur la situation des défenseurs des droits humains au Sénégal.
La Coalition sénégalaise des défenseurs des droits humains (COSEDDH) veut l’adoption d’une loi qui les protège. Ses membres en ont fait le plaidoyer hier, jeudi 26 décembre, à l’occasion du lancement du Rapport surla situation des défenseurs des droits humains au Sénégal intitulé « Défenseurs des droits humains en état de précarité : de la nécessité d’une loi de protection ».
Au regard des constatations et remarques de la pratique de l’espace public, qui rendent précaire la situation des défenseurs des droits de l’homme, il est urgent et impératif d’adopter une loi de protection des défenseurs des droits humains afin de protéger leur environnement et outils de travail. Selon Amnesty International, « l’intérêt d’une telle loi réside, entre autres, dans la définition de la notion et l’identification claire des acteurs qui bénéficieront de cette protection ».
En effet, le rapport sur la situation des défenseurs des droits humains au Sénégal révèle une situation de précarité de ces personnes. « L’examen de l’environnement de travail des défenseurs des droits humains au Sénégal met en exergue une précarité de leur situation. Assimilés en règle générale à des vecteurs de contestation du pouvoir établi, les défenseurs des droits humains subissent des contraintes aussi bien en tant que citoyens ordinaires qu’en tant que militants d’une cause spécifique. Il s’y ajoute qu’au nom d’impératifs sécuritaires, des législations et pratiques liberticides sont promues », lit-on dans le document.
Les défenseurs des droits humains au Sénégal ont rappelé « qu’au cours des dernières années, dans la région Afrique, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et la République Démocratique du Congo (RDC) ont adopté une loi de protection des défenseurs des droits humains, reconnaissant ainsi leur rôle important dans la promotion et la protection des droits humains et l’observation des règles de bonne gouvernance économique et financière ». Le Directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal Seydi Gassama a rappelé qu’un avant-projet de loi de protection des défenseurs des droits humains, élaboré par la Coalition Sénégalaise des Défenseurs des Droits Humains, a été présenté au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, au mois de mai 2024 au Sénégal.
NDOFFENE DIAGNE, UNE PLUME AU SERVICE DES LANGUES NATIONALES
Grand passionné de littérature, l’enseignant à la retraite s’est illustré à travers cet ouvrage co-écrit avec Diéyi Diouf, enseignante à l’Ebad. Le sexagénaire a su, à travers ce roman bilingue écrit en français et en sérère, apporter sa pierre ...
Co-auteur du livre intitulé « Pantan né » (Le miroir, selon sa définition), Ndoffène Diagne est une bonne nouvelle pour la culture et la promotion des langues nationales. Grand passionné de littérature, l’enseignant à la retraite s’est illustré à travers cet ouvrage co-écrit avec Diéyi Diouf, enseignante à l’Ebad. Le sexagénaire a su, à travers ce roman bilingue écrit en français et en sérère, apporter sa pierre à l’édifice du patrimoine linguistique de notre pays.
De tout le temps, la nature a été une source d’inspiration pour les écrivains et penseurs. Ndoffène Diagne semble emboîter le pas à ces grands hommes de la plume. À Saagne, son village natal, situé dans la commune de Niakhar (Fatick), le co-auteur du livre « Pantan né », ou Le miroir, a élu domicile au milieu des champs et des arbres. Très loin du quotidien bruyant des cités urbaines.
Sa modeste maison, parée d’arbres, est encerclée de palissades. Dans la cour, deux manguiers s’entrelacent et dégagent une fraîcheur agréable. Cet espace ombrageux fait office de salon naturel, si l’on s’en tient aux explications de M. Diagne qui a co-écrit le livre avec Diéyi Diouf, enseignante-chercheure en Sciences de l’information à l’École des bibliothécaires, archivistes et documentalistes (Ebad) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).
Comme il aime le faire savoir à ses invités, d’un air tout souriant, « c’est ici mon salon ». Une preuve tangible de son attachement à la nature. Et c’est le même amour que l’enseignant à la retraite porte sur la littérature. La production du livre « Pantan né » le confirme à suffisance. Un roman bilingue écrit en français et en sérère, sa langue natale.
À travers cette oeuvre littéraire, l’écrivain, qui a passé trente-deux ans dans l’enseignement privé, a su vivre sa passion et valoriser les langues nationales. Ce, en dépit des maigres moyens. À la retraite depuis bientôt une dizaine d’années, l’enseignant continue tout de même l’aventure avec la plume. Aux pieds des deux manguiers enlacés, Ndoffène Diagne consulte d’anciens documents gardés dans un vieux sac plus ou moins abîmé. Il cherche des notes prises il y a plus de trente ans. D’un coup, il découvre des phrases répertoriées en 1987, lors d’une séance de lecture. « J’aimais la lecture et j’ai lu pas mal de livres. Ces phrases-là, je les avais notées en 1987 pendant que je lisais un livre », fait-il savoir. Ainsi, ses nombreuses lectures l’ont beaucoup inspiré dans sa production littéraire.
Une passion de longue date
De nature, très discret, M. Diagne, dont le physique défie encore le temps, malgré son âge avancé, a très tôt épousé l’écriture. C’est pourquoi la publication de son livre « Pantan né » n’est pas une surprise aux yeux de certains de ses proches. C’est le cas de Cheikh Faye, par exemple. Un ami qui le fréquente depuis l’école primaire. Ils ont partagé les bancs du Cours d’initiation (CI) au Cours moyen deuxième année (CM2). D’après lui, son ami a toujours été bon. L’écriture de ce livre n’est qu’une confirmation de son talent et de son don. « Nous avons fait l’école primaire ensemble. Mais franchement, Ndoffène était un très bon élève. La sortie de son livre m’a agréablement surpris », note Cheikh Faye.
En effet, « Pantan né » dont la rédaction a commencé en 2019 est, selon le co-auteur, une sorte de miroir qui reflète la culture sérère. « Ce livre est une promotion de notre langue et donc des langues nationales. Mais surtout la culture de notre ethnie. C’est un miroir pour ceux qui veulent se reconnaître à notre langue. Je souhaite vraiment qu’il soit enseigné dans nos écoles pour montrer la richesse de nos cultures », explique Ndoffène Diagne. Les qualités humaines qui animent le fils de Saagne font de lui un homme apprécié à sa juste valeur. En plus de son intelligence et de son attachement à l’éducation, l’homme est d’un commerce facile. Une petite moustache blanche est visible. Presque chaque phrase se fait suivre d’un sourire aux lèvres. Une humilité qui se répercute dans son roman de 198 pages, oeuvre littéraire écrite avec art et simplicité.
La passion de Ndoffène Diagne pour l’écriture a commencé depuis l’école élémentaire. « Je commençais déjà à écrire des lettres en 1972 au Cours élémentaire deuxième année (Ce2). À cette époque, il y avait un vieux pour qui j’en écrivais beaucoup », se rappelle-t-il. Ces souvenirs de Ndoffène montrent la passion de la plume qui la suit depuis son jeune âge. Très tôt, engagé dans la lecture, il a compris qu’il faut beaucoup lire pour être un bon écrivain. Cette conviction a poussé l’ancien enseignant à aimer des oeuvres littéraires mythiques comme « Les Misérables » de Victor Hugo, « Les Fleurs du mal » de Charles Baudelaire…Sans compter les hebdomadaires tels que « Jeune Afrique », « Afrique nouvelle », etc. Bien qu’il soit quelqu’un de sympa, Ndoffène a aussi ses principes et n’hésite pas à faire preuve de fermeté très souvent. Comme le témoigne Ndiougue Faye, une cousine qui l’a fréquenté. À en croire la dame, M. Diagne a le sens de l’écoute et de la concertation. Mais surtout, il est animé d’une passion sans faille pour tout ce qu’il fait. « Nous sommes des parents. Je le connais assez bien. Il a eu à encadrer mes enfants à la maison malgré son âge. Ce qui prouve son amour pour l’enseignement. C’est un homme de principe respectueux, mais respectable à la fois », témoigne Mme Faye.
Sur le visage de l’écrivain, se lit la nostalgie du passé. Toutefois, son livre constitue, en quelque sorte, un moyen de reprendre contact avec l’enseignement et avec le monde littéraire. D’ailleurs, Ndoffène a d’autres manuscrits avec lui. Mais, à cause du manque de moyens, il peine à les éditer. Ses proches demandent à l’État de l’accompagner pour le développement de nos langues nationales.
ISMAÏLA SARR ET ILIMAN NDIAYE, LE BOUT DU TUNNEL EN ANGLETERRE
Au revoir Marseille, bonjour l’Angleterre. Ismaïla Sarr et Iliman Ndiaye ont retrouvé la Premier League, espérant se relancer après une année compliquée à l’Olympique de Marseille
Les premiers mois de 2024 qui s’achèvent n’ont pas été couronnés de succès pour Ismaïla Sarr et Iliman Ndiaye. Perdus à Marseille, éliminés prématurément en Coupe d’Afrique des nations, les deux Sénégalais retrouvent des jours meilleurs en Angleterre. Explications d’un rebond encore fragile.
Au revoir Marseille, bonjour l’Angleterre. Ismaïla Sarr et Iliman Ndiaye ont retrouvé la Premier League, espérant se relancer après une année compliquée à l’Olympique de Marseille. Depuis, le premier a participé à 18 matches de Premier League avec Crystal Palace, il reste sur 10 titularisations d’affilée, pour 4 réalisations et 2 passes décisives.
Le second a disputé 17 matches de Championnat avec Everton, dont 14 comme titulaire, avec 3 buts au compteur, plus un en Cup. Sarr comme Ndiaye n’est plus qu’à une unité de son nombre total de buts sur l’exercice 2023-2024, toutes compétitions confondues alors Ndiaye l’a atteint jeudi, lors du Boxing Day en égalisant face au champion sortant Manchester City. Plusieurs témoins racontent leur quête de relance.
Avec Watford, Sarr avait déjà passé quatre saisons outre-Manche, dont deux dans l’élite. « Quand on l’a affronté en Premier League en 2021-2022, j’avais mis en garde nos joueurs, à la perte de balle, il est redoutable, confie Saïd Aïgoun, entraîneur adjoint de Crystal Palace de 2021 à 2023. Tu as un corner offensif, il peut te piquer en transition, il aime partir de loin, répéter les courses longue distance. »
L’ancien bras droit de Patrick Vieira est attentif à la production de Sarr, dans un club qu’il connaît par cœur : « Le directeur sportif de Palace l’aimait déjà à notre époque. En L1, le jeu est plus fermé, moins intense, il faut être patient. En Premier League, les équipes viennent presser, les blocs hauts te laissent des espaces dans leur dos, cela lui correspond. Cela va mieux depuis mi-novembre, il n’avait été que deux fois titulaire d’août à octobre. Là, il a pris son élan, à l’image de l’équipe, depuis Tottenham, la première victoire de la saison (1-0, le 27 octobre). Il s’est installé. Il a une position plus axiale, dans un 3-4-2-1. Il est souvent dans les deux attaquants derrière l’avant-centre. Il peut être plus efficace devant le but, dans ses positions de corps, ses gestes de frappe. »
Pour l’ex-international sénégalais Diomansy Kamara, Sarr évolue dans le bon sens, à 26 ans : « Il a embauché un préparateur physique et un expert dans l’entraînement spécifique, pour plancher sur la finition devant le but. Il s’est bien restructuré. Les résultats commencent à arriver. Ismaïla est casanier, mais il avait besoin de se staffer, d’avoir des gens compétents autour. »
Pour Kamara, « lliman (Ndiaye) a sans doute été étouffé par le contexte marseillais, l’attente était beaucoup trop grande. À Everton, il est plus dans un club à sa dimension, l’Angleterre met mieux en avant ses qualités, et lui aussi a pris un préparateur physique (Raphaël Guinguincoin). » Joint, par L’Equipe, après le match nul entre Everton et Chelsea (0-0), dimanche, Idrissa Gueye est ravi d’évoquer son coéquipier sénégalais : « Il était très content de revenir en Angleterre, un pays qui lui convient bien, avec un jeu ouvert, du box-to-box sans arrêt. Il n’était pas titulaire car le coach voulait qu’il s’adapte à la Premier League, qu’il découvrait après des années de Championship (2021-2023 avec Sheffield United) et une expérience à l’OM dans son club de cœur, d’enfance. »
Gueye veille sur « un garçon super gentil, super déterminé. Les gens n’ont pas été trop patients avec lui, il est jeune (24 ans), il n’a pas encore montré 50 % de sa qualité. Il faut qu’il bosse dur, qu’il ait envie d’aller plus loin, qu’il se fixe des objectifs en équipe nationale comme en club, le Ballon d’Or africain. Il peut porter l’équipe. Quand on est en difficulté, on peut lui donner le ballon, il va nous sortir quelque chose, faire des différences. Iliman doit prendre conscience que le talent ne suffit pas. Nous, on le pousse. Au club, tout le monde est très content de lui, les supporters, les joueurs, le coach. » Avec L’Equipe
Par Pr Meïssa DIAKHATE
LE PREMIER MINISTRE ET L’EXPLOIT CONSTITUTIONNEL
Nous le connaissons en fin stratège politique, mais le Premier ministre Ousmane Sonko entre définitivement dans nos Facultés de droit, en décidant d’engager la responsabilité du Gouvernement sur un « projet de loi de finances »
Nous le connaissons en fin stratège politique, mais le Premier ministre Ousmane Sonko entre définitivement dans nos Facultés de droit, en décidant d’engager la responsabilité du Gouvernement sur un « projet de loi de finances », Bien entendu, c’est un exploit constitutionnel d’activer utilement une disposition, parmi tant d’autres, qui est jusque-là « inexploitées » voire « dormantes ».
Il faut bien en convenir que c’est une véritable réduction du carré des angles morts de notre Constitution. En effet, pour écrire ou enseigner le droit constitutionnel, en général, et le droit parlementaire, en particulier, il conviendrait désormais de citer son nom. Le recours à l’article 86.6 de la Constitution est un haut fait marquant, parce qu’il vient ainsi de rendre vivante une disposition de la procédure législative.
Autant dire qu’il a décidément levé un tabou constitutionnel. Monsieur le Premier ministre, Vous aurez la légitimité, le jour où l’Université décidera de Vous rendre hommage, de nous d’enseigner aux étudiants que « la Constitution, c’est un esprit » et « des institutions » aussi « une pratique ». Oui, rien n’est plus embarrassant pour un Professeur de droit que vouloir documenter ses enseignements sur « la question de confiance posée par un Premier ministre sénégalais pour engager la responsabilité du gouvernement ».
Il se noie finalement dans des vues de l’esprit et finit, par conséquent, par se mettre hors du sujet en versant dans des digressions sur la « motion de censure ». La motion de censure, à la différence de la question de confiance qui n’a jamais été osée par un Premier ministre du Sénégal, sauf preuve contraire à administrer, a été pratiquée à certaines rares occasions : 1°) En 1962, une motion contre le Gouvernement du Président du Conseil Mamadou Dia, la seule aboutie dans l’histoire parlementaire sénégalaise ; 2°)
En 1998, une motion de censure contre le gouvernement du Premier ministre Mamadou Lamine Loum par le Groupe parlementaire « Démocratie et Liberté » (Djibo Leity KA).3°)
En 2001, une motion de censure contre le Gouvernement du Premier Ministre Mame Madior Boye relativement à la situation des bons impayés aux paysans (Moussa TINE du parti JëfJël ) 4)
En 2012, une motion de censure contre le Premier ministre Abdoul Mbaye, reprochant à ce dernier d’avoir blanchi de l’argent de l’ex-Président tchadien, Hissène Habré ; 5) En 2023, une motion de censure contre le gouvernement, faute pour le Premier ministre Amadou Ba de n’avoir pas posé la question de confiance et de n’avoir pas aussi opéré une rupture et une politique économique exclusivement centrée sur les intérêts des compatriotes (Birame Soulèye Diop du Pastef-les Patriotes).
L’Assemblée nationale vient de vivre son premier exercice en matière de « question de confiance ».
Au demeurant, l’évidence force alors à croire que la question de la constitutionnalité de la décision du Premier Ministre de recourir à l’article 86 alinéa 6 ne souffre d’aucune zone d’ombre. C’est une décision du Premier ministre dont le fondement est acté dans la Constitution en vigueur. Les dispositions l’article 86 alinéa 6 sont insérées dans la Constitution lors de la révision constitutionnelle de 2016 en ces termes : « Le Premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, engager la responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée nationale sur le vote d’un projet de loi de finances. Dans ce cas, ce projet est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues à l’alinéa précédent ».
D’ailleurs, et c’est convaincant, ces dispositions font partie des textes constitutionnels rarement soumis à l’approbation par voie référence. Elles constituent exactement la 3e révision constitutionnelle qui a suivi la voie royale consistant à restituer au Peuple sa souveraineté, elles le sont à la suite du 1er référendum constitutionnel du 3 mars 1963 et du 2e référendum constitutionnel du 22 février 1970.
En l’espèce, les seules conditions qui encadrent la procédure sont ainsi remplies : i) Le texte délibéré en Conseil des ministres porte sur un « un projet de loi de finances » ; ii) Le Premier ministre peut, en outre, recourir à cette procédure pour un autre projet ou une proposition de loi « par session » ; iii)
Pendant la durée de la suppléance, les dispositions de l’article 86 ne sont pas applicables (article 40 de la Constitution). Oui, Monsieur le Premier ministre, en traduisant en acte les dispositions contenues dans l’article 86 alinéa 6 de la Constitution, et en l’absence de conditions dirimantes, Vous avez la Constitution avec Vous. Autant dire que c’est même un exploit constitutionnel qui devient manifestement un indicateur clé du jeu démocratique consigné dans nos enseignements du droit constitutionnel.
LA SESSION BUDGÉTAIRE OUVERTE À LA MAIRIE DE DAKAR SANS BARTHÉLÉMY DIAS
Les forces de défense et de sécurité ont permis aux conseillers municipaux de la ville de Dakar de tenir leur session budgétaire. Seul Barthélémy Dias, récemment révoqué de sa fonction de maire en raison d’une condamnation a brillé par son absence
Les conseillers municipaux de la Ville de Dakar ont tenu, ce jeudi, leur session ordinaire pour l’examen et l’adoption du budget. Mais c’était sans la présence de l’ex- maire Barthélémy Dias. La première adjointe Ngoné Mbengue a présidé la réunion.
Hier, les forces de défense et de sécurité ont permis aux conseillers municipaux de la ville de Dakar de tenir leur session budgétaire. Seul Barthélémy Dias, récemment révoqué de sa fonction de maire en raison d’une condamnation pour homicide, a brillé par son absence.
La séance a été dirigée par la première adjointe à l’édile de la Ville, Ngoné Mbengue. Les conseillers municipaux ont ouvert l’examen et l’adoption du budget en atteignant le quorum de 65/100. C’est ce qui a permis de dérouler normalement les travaux. Interpellé sur cette ouverture de session, le conseiller municipal Madiop Diop, maire de Grand Yoff, déclare que les conseillers municipaux pouvaient bel et bien délibérer, mais le bureau a jugé nécessaire de se retourner en inter-commission pour mieux examiner le budget, et après procéder au vote. Évoquant l’absence de M. Dias, M. Diop souhaite le retrouver le jour du vote du budget. Mais, il estime que son absence n’a pas empêché le bon déroulement de la session, car, Ngoné Mbengue, qui assure l’intérim, va poursuivre les travaux.
« Le premier adjoint va diriger les travaux. Elle a dirigé, ce matin, la session ordinaire et a ordonné la suspension de séance pour faire le vote. Même s’il n’est pas là, elle aura la prérogative de continuer les travaux », a fait savoir l’édile de Grand Yoff. Pour le cas de Dias, M. Diop estime qu’il vaut mieux entamer un dialogue avec l’État, pour lui permettre de revenir diriger la mairie, afin de terminer les réalisations et autres travaux qu’il a démarrés. Il ajoute que celui-ci avait de grands projets et une vision pour Dakar, on devrait donc lui permettre de terminer son mandat pour l’intérêt des Dakarois.
Le conseiller municipal et ancien ministre Seydou Gueye se dit heureux de retrouver le fonctionnement normal de l’institution qu’est la Ville de Dakar. Il indique que la collectivité territoriale, à travers son bureau municipal, a exprimé sa préoccupation par rapport à la « situation d’état de siège de la mairie », faisant référence à la présence des forces de l’ordre. Car, dit-il, depuis plus d’une semaine, l’accès était interdit au bureau municipal et aux conseillers municipaux. « Aujourd’hui on a retrouvé un fonctionnement normal de la mairie. La session budgétaire a été ouverte, l’ordre du jour a été adopté après l’appel nominatif des conseillers, le quorum a été aussi atteint et la séance a été suspendue pour une inter-commission demain », informe-t-il.
LES SÉNÉGALAIS ATTENDENT DES SOLUTIONS CONCRÈTES
Tous partagent un même désir : voir des solutions concrètes au sortir du face-à-face du chef du gouvernement avec les élus du peuple.
Avec la Déclaration de politique générale (Dpg) du Premier ministre Ousmane Sonko, prévue ce matin, à l’Assemblée nationale, les attentes sont palpables à travers tout le pays. Tous partagent un même désir : voir des solutions concrètes au sortir du face-à-face du chef du gouvernement avec les élus du peuple.
Dakar, lendemain de Noël, ce sont des rues animées, des guirlandes et des jeux de lumière accrochés sur les poteaux d’éclairage ou les fils électriques en suspension. La capitale sénégalaise, en décembre, c’est aussi, d’ordinaire, un vent d’hiver soufflant peu à peu et qui intime tout un monde à changer d’habillement pour arborer des habits plus lourds. Un tel tableau est observable en ce petit matin du jeudi 26 décembre 2024, au rond-point Médina, à proximité de l’avenue Malick Sy.
En ces lieux, les klaxons des voitures et le vrombissement des motos se mêlent au brouhaha des conversations. Sous un ciel partiellement couvert, la lumière du soleil filtre à travers les nuages et projette une lueur douce sur les bâtiments modernes et les constructions en cours.
Les vendeuses de petits déjeuners, installées sur les trottoirs, brassent « café Touba », « pain ndambé » ou autres sandwichs pour des clients, tandis que des ouvriers et des passants circulent, emmitouflés dans des pull-overs. Ici, la vie urbaine bat son plein. C’est dans cette atmosphère que Mamadou Faye, originaire de Fissel Mbaadane, et comme couché sur sa moto « Jakarta » garée au bord du trottoir, mâche son chewing-gum, visiblement sceptique. À la mention de la Déclaration de politique générale (Dpg), prévue le lendemain (aujourd’hui), il réagit avec une pointe de désillusion : « Sonko doit parler demain ? Ah bon ? Qu’est-ce qu’il doit nous dire encore ? », lâche-t-il, un brin irrité. « Il a déjà tout dit. Il a fait sa campagne, les Sénégalais l’ont élu (Ndlr : ont élu Diomaye, son binôme) ; il a demandé une majorité à l’Assemblée, les Sénégalais lui ont donné ça.
Maintenant, il ne lui reste qu’à travailler et satisfaire les jeunes », avance-t-il d’emblée. Et d’ajouter : « Moi qui vous parle, j’ai voté pour Diomaye, mais cela ne m’empêche pas de dire la vérité : les Sénégalais sont fatigués, nous attendons des résultats ».
Tout en signifiant qu’il se fera un plaisir d’écouter le Premier ministre, il laisse entendre « qu’en presque un an au pouvoir [la population] attend « toujours une première inauguration ».
« Rien que des résultats »
Un peu plus loin, Djiby Ngom, un ouvrier originaire de Touba-Toul, également agriculteur, vient de prendre place sous la tente improvisée de Penda, une vendeuse de petit-déjeuner.
À l’interpellation de cette dernière sur le sujet du jour, il usurpe aussitôt la parole pour partager son opinion. « Nous voulons qu’il apporte son aide aux agriculteurs. Nous avons besoin de réformes pour les intrants, pour les terres. Si nous produisons mieux, nous pourrons nourrir tout le pays », explique-t-il, le regard ferme. Plus loin encore, au marché Tilène, la rue assourdissante hurle. Mor Diaw, un vendeur de tissus, ajuste l’étalage de son stand. Pour lui, l’économie et l’enseignement sont les domaines clés où Ousmane Sonko est attendu.
« Nous l’avons attendu depuis la dernière législature. Donc, avec cette nouvelle majorité, il doit nous dire ce qu’il compte faire pour le pays dans les cinq prochaines années, surtout par rapport à l’économie », insiste-t-il.
Si d’habitude, à l’approche de la fin de l’année, les populations attendaient avec impatience le discours à la Nation du président de la République, cette fois-ci, les esprits, selon Mor Diaw, s’impatientent plus pour la Dpg.
« Sur l’enseignement supérieur également, nous l’attendons. Moi j’habite Ouakam. Souvent, en venant au travail, je dépasse les étudiants devant l’université Cheikh Anta Diop ou vers la corniche en train de manifester. Des solutions sont attendues pour régler cette situation. On ne peut pas développer notre pays sans pour autant bien former notre jeunesse », analyse-t-il.
Cet habitant de Touba ne peut aussi s’empêcher de porter un plaidoyer pour sa ville : « Je viens de Touba, et nous l’attendons sur le côté de l’assainissement et de l’eau. Nous avons énormément de demandes, mais ces deux points sont des priorités majeures », conclut Mor.