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27 août 2025
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ABDOU MBOW ACCUSE PASTEF D'ILLÉGALITÉ
Le député de l'opposition s'est insurgé ce mercredi contre la proposition d'Amadou Ba, invoquant une double illégitimité : celle d'un député cherchant à interpréter une loi qu'il n'a pas votée et utilisant un amendement comme contre-projet
Ce mercredi 2 avril, le député Abdou Mbow a vivement critiqué la proposition de loi interprétative de l'amnistie présentée par Amadou Ba du Pastef lors d'une séance plénière à l'Assemblée nationale.
Invoquant l'article 74 du règlement intérieur, Mbow a demandé l'ajournement du débat, estimant que son collègue n'avait pas la légitimité nécessaire pour interpréter une loi qu'il n'avait pas votée. "Quand on n'est pas législateur, on ne peut pas interpréter une loi qu'on n'a pas votée", a-t-il déclaré.
Le député a également dénoncé ce qu'il considère comme une manœuvre politique, affirmant que la proposition d'amendement présentée par Amadou Ba constitue en réalité un contre-projet illégal. Selon lui, cette initiative ne viserait qu'à "bloquer l'initiative du député Thierno Alassane Sall".
Ancien président de groupe lors du vote de la loi d'amnistie initiale, Abdou Mbow a rappelé que celle-ci avait été conçue dans un esprit d'apaisement politique, défiant le président de groupe actuel de prouver le contraire.
La tension est palpable dans l'hémicycle, où les débats promettent de se poursuivre toute la journée sur cette question controversée.
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THIERNO ALASSANE SALL MET PASTEF FACE À SES CONTRADICTIONS
Le leader de la République des Valeurs qualifie la proposition de loi interprétative de l'amnistie de "camouflage juridique honteux", estimant qu'elle "protège ouvertement des criminels au détriment de leurs victimes"
Dans une intervention remarquée ce mercredi 2 avril à l'Assemblée nationale, le député Thierno Alassane Sall a vivement critiqué la majorité présidentielle lors de l'examen en plénière de la proposition de loi interprétative de l'amnistie.
L'ancien ministre a dénoncé ce qu'il considère comme des manœuvres orchestrées par le parti au pouvoir pour contrer sa propre proposition de loi déposée le 18 février dernier. Selon lui, les réactions de Pastef ont "frisé l'hystérie", allant jusqu'à tenter de lui nier le droit de déposer une telle proposition.
"Le régime Pastef a opté pour ce qu'il croit être de la ruse bien cousue mais qui n'est rien d'autre qu'un flagrant coup de force parlementaire", a déclaré Thierno Alassane Sall, accusant la majorité d'avoir "usé de la loi du plus grand nombre" pour rejeter sa proposition sous le "prétexte fallacieux d'une aggravation des charges financières".
Pour le député, cette manœuvre ne visait qu'à permettre au parti présidentiel "d'aménager la loi d'amnistie à sa convenance", l'abrogation totale étant selon lui "inacceptable pour le régime actuel dont les chefs ont négocié les termes de l'amnistie".
Particulièrement virulent, le leader de la République des Valeurs a qualifié la proposition de Pastef de "camouflage juridique honteux" et de "monstruosité juridique", estimant qu'elle "protège ouvertement des criminels au détriment de leurs victimes" sous couvert d'exercice de libertés publiques.
Le député a également rappelé que pendant un an, "Pastef, ses juristes sans frontières, son gouvernement promettaient d'abroger la loi d'amnistie sans jamais avoir commencé à y réfléchir", pointant les incohérences et la précipitation du parti au pouvoir sur ce dossier sensible.
DAKAR SOUS HAUTE SURVEILLANCE
Les forces de l'ordre ont mis en place un dispositif sécuritaire massif autour de l'Assemblée et dans le centre-ville de la capitale ce mercredi, alors que des manifestations étaient prévues contre la proposition de loi interprétative de l'amnistie
La police a déployé un imposant dispositif sécuritaire aux alentours de l’Assemblée nationale et sur les principales artères du centre-ville de Dakar alors que des appels à manifester ont été lancés ce mercredi pour protester contre le vote d’une loi portant interprétation de la loi d’amnistie des faits ayant trait aux manifestations politiques qui avaient secoué le pays entre 2021 et 2024, a constaté l’APS.
Les policiers ont quadrillé toutes les voies menant à la place Soweto, siège de l’Assemblée nationale. Les entrées et sorties sont minutieusement filtrées.
Le même décor est noté sur le boulevard de la République, à la place de l’Indépendance, sur l’avenue Georges Pompidou et aux alentours du marché Sandaga..
Un calme plat règne sur les différents endroits visités par l’APS.
La proposition de loi porté par le député Amadou Ba n°2, membre du groupe parlementaire du parti au pouvoir PASTEF, vise à “clarifier le champ d’application de la loi d’amnistie pour y exclure notamment toutes les infractions criminelles ou correctionnelles qui seront qualifiées de tortures, d’actes de barbarie, de meurtre, d’assassinat, de disparition forcée de personnes et d’utilisation de nervis armés”, a précisé le groupe PASTEF lors d’une conférence de presse.
Selon l’auteur de cette proposition de loi, “tous les auteurs d’actes d’assassinat, d’actes de tortures et de meurtres, quel que soit le bord politique auquel ils appartiennent, ne seront jamais couverts par l’amnistie”.
Il a laissé entendre que le Sénégal a l’obligation de se conformer à plusieurs conventions internationales que le pays a ratifiées en matière de droits humains, dont la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international des droits civils et politiques, la Convention contre la torture.
Seulement, une partie de l’opposition et de la société civile voit dans cette proposition de loi d’interprétation une manière de “protéger” des manifestants pouvant appartenir ou avoir des liens avec le parti au pouvoir.
Le député Amadou Ba a semblé réagir aux critiques, en proposant des amendements à sa proposition de loi, sans faire cesser les critiques contre son texte qui continue de susciter la polémique.
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LOI D’AMNISTIE, ANTA BABACAR NGOM PLAIDE POUR UNE COMMISSION VÉRITÉ ET RÉCONCILIATION
La députée s’oppose à l’adoption de la loi d’interprétation de l’amnistie 2024, qu’elle juge antidémocratique et motivée par des considérations politiques.
La députée Anta Babacar Ngom s’oppose fermement à l’adoption imminente de la loi d’interprétation de l’amnistie 2024. Selon elle, ce texte constitue une régression démocratique, trahissant les aspirations des Sénégalais à la rupture et à la justice. Elle propose en alternative l’abrogation de cette loi et la mise en place d’une Commission Vérité et Réconciliation.
Dans une déclaration officielle, la députée Anta Babacar Ngom a dénoncé avec vigueur la future adoption de la loi d’interprétation de l’amnistie de 2024. Selon elle, ce texte ne sert qu’à détourner le droit au profit d’une vengeance politique déguisée, compromettant ainsi les valeurs démocratiques du Sénégal.
« Je refuse cette manipulation politicienne, ce détournement du droit au profit d'une vengeance déguisée. Pour sortir de cette impasse, je propose l’abrogation pure et simple de cette loi injuste et la création d’une Commission Vérité et Réconciliation », a-t-elle déclaré.
Favorable à la mise en place d'une commission nationale vérité et réconciliation, Anta Babacar Ngom appelle l’ensemble des acteurs politiques, religieux, citoyens et membres de la société civile à privilégier le dialogue et l’unité, plutôt que la division et le règlement de comptes.
Cette prise de position intervient alors que le débat sur l’amnistie divise la classe politique et suscite de nombreuses réactions. Reste à voir si sa proposition de commission vérité et réconciliation trouvera un écho favorable au sein des institutions et de l’opinion publique.
AUGUSTIN SIMMEL NDIAYE NOMMÉ ÉVÊQUE DE SAINT-LOUIS
Canoniste reconnu, il apporte une solide expérience pastorale et universitaire à ce diocèse du nord du Sénégal.
Le pape François a nommé Mgr Augustin Simmel Ndiaye comme nouvel évêque du diocèse de Saint-Louis. Cette nomination fait suite à l’acceptation par le Saint-Père de la démission pour raison d’âge de Mgr Ernest Sambou, qui dirigeait jusqu’à présent ce diocèse du nord du pays.
Un canoniste expérimenté à la tête du diocèse
Âgé de 64 ans, Mgr Augustin Simmel Ndiaye est une figure bien connue de l’Église sénégalaise. Né le 2 janvier 1959 à Fadiouth, une localité de la région de Thiès réputée pour sa communauté chrétienne dynamique, il a été ordonné prêtre le 9 avril 1983 après des études de philosophie et de théologie au Grand Séminaire Interdiocésain François Libermann de Sébikhotane, près de Dakar.
Docteur en droit canonique de l’Université Pontificale Urbanienne de Rome, Mgr Ndiaye a occupé plusieurs postes d’importance au sein de l’Église sénégalaise et ouest-africaine. Avant sa nomination comme évêque, il exerçait depuis 2020 la fonction de recteur de l’Université Catholique d’Afrique de l’Ouest (UCAO) à Ouagadougou, au Burkina Faso.
Un parcours riche au service de l’Église
Le parcours ecclésiastique de Mgr Ndiaye est marqué par une grande diversité de responsabilités. Il a notamment été vicaire à la Cathédrale Notre-Dame des Victoires de Dakar (1983-1988), puis curé de cette même cathédrale (2005-2014). Son engagement dans la formation des futurs prêtres s’est manifesté à travers ses fonctions de professeur de droit canonique (1992-2014) puis de recteur (1998-2005) au Grand Séminaire François Libermann.
Sa présidence de l’Union du Clergé Sénégalais (1996-1999) et son rôle au sein du tribunal interdiocésain de Thiès attestent également de ses compétences juridiques et de sa connaissance approfondie des réalités ecclésiales locales.
Le diocèse de Saint-Louis, érigé en 1966, est l’un des sept diocèses du Sénégal. Situé dans le nord du pays, il couvre les régions administratives de Saint-Louis, Louga et une partie de Matam. Ancien comptoir colonial français et première capitale du Sénégal, Saint-Louis possède un important patrimoine religieux, dont la cathédrale construite en 1828. Mgr Ernest Sambou, qui dirigeait jusqu’à présent ce diocèse, avait été nommé en 2003.
Fort de son expérience universitaire et pastorale, Mgr Augustin Simmel Ndiaye apporte sûrement avec lui une vision à la fois ancrée dans la tradition catholique et ouverte aux enjeux contemporains.
La date de son installation canonique comme évêque de Saint-Louis sera communiquée ultérieurement, rapporte l’union du clergé sénégalais.
OUMAR SARR CRITIQUE L’ANNULATION DES CONVENTIONS MINIÈRES
L’ancien ministre des Mines estime que Macky Sall a exercé pleinement ses responsabilités jusqu'à la fin de son mandat et déplore ces annulations, tout en soulignant la continuité de l’État.
Oumar Sarr, l’ex-ministre des Mines sous le régime de Macky Sall, a réagi après l’annulation par le président Bassirou Diomaye Faye de deux décrets signés par son prédécesseur. Ces décrets accordaient des concessions à la société Ciments du Sahel pour l’exploitation d’argile à Thicky et de calcaire à Kirène pour une durée de 25 ans.
Selon Le Soleil, qui rapporte l’information, ces décrets auraient été pris en violation des normes en vigueur, notamment le Règlement n°02/2023/CM/UEMOA, qui limite à 20 ans la durée des renouvellements de concessions minières. De plus, ces décrets se basaient sur l’article 29 du Code minier de 1988, un article abrogé par le Code minier de 2016.
Dans un entretien accordé à L’Observateur, Oumar Sarr a défendu son ancien président, soulignant que Macky Sall, étant en fonction jusqu’au 2 avril 2024, avait l’obligation de continuer à exercer ses responsabilités jusqu’à la fin de son mandat. Il a regretté que certains décrets pris durant cette période aient été annulés. Selon lui, cela fait partie du fonctionnement des grandes démocraties. Il cite l’exemple des dernières décisions de Joe Biden, comme la grâce pour son fils, qui n’ont pas été annulées par Donald Trump.
Le maire de Dagana a précisé que les demandes de renouvellement des conventions avaient été reçues et étudiées plusieurs mois avant leur adoption. Des échanges ont eu lieu entre ses services et le ministère des Finances, notamment sur les conditions fiscales et douanières. Certaines parties du projet ont même été modifiées à la demande des deux ministères concernés. Il a souligné que les services de l’État ne doivent pas s’arrêter à cause d’une élection présidentielle, affirmant que l’État n’est pas un parti politique.
Oumar Sarr a également insisté sur le fait que toutes les nouvelles conventions minières signées après l’adoption du Code minier de 2016 étaient en parfaite conformité avec les prescriptions de ce code. Il a enfin remarqué, de façon ironique, que le décret annulant la dissolution de Pastef n’avait, lui, pas été rapporté.
DÉBATS AUTOUR DE L’AMNISTIE, SAYE CISSÉ DEMANDE L’IDENTIFICATION DES FORCES INFILTRÉES
La députée de Pastef-Les Patriotes a pointé du doigt des forces infiltrées au sein des FDS et plaidé pour des sanctions contre les auteurs de tirs à balles réelles.
La loi d’amnistie n°2024-09 du 13 mars 2024 continue d’alimenter les discussions au sein de l’hémicycle, notamment lors des échanges autour de la proposition d’interprétation portée par les députés de la majorité présidentielle. Lors de son intervention, Saye Cissé, députée de Pastef-Les Patriotes, a exprimé sa conviction que cette initiative, introduite par son collègue Amadou Ba, serait adoptée.
Cependant, la parlementaire a tenu à soulever une question cruciale : qui sont les véritables responsables des violences qui ont marqué les événements politiques entre 2021 et 2024 ? Elle a pointé du doigt les forces infiltrées au sein des Forces de défense et de sécurité (FDS), accusées d’avoir tiré à balles réelles sur les manifestants. Pour elle, ces actes ne doivent pas rester impunis et des sanctions doivent être envisagées contre leurs auteurs.
Saye Cissé estime que la proposition d’interprétation soumise permettra d’apporter des éclaircissements sur ces événements tragiques et de garantir une meilleure lecture de la loi d’amnistie. Un débat qui, sans nul doute, continuera d’animer la scène politique sénégalaise.
FABINTA NDIAYE CRITIQUE PASTEF ET LA LOI INTERPRÉTATIVE DE L’AMNISTIE
« Qui sont ces nervis dont on parle ? Qui a appelé au combat mortel ? Il faut arrêter cette hypocrisie et dire la vérité ! », a déclaré la députée de la coalition Takku Wallu Sénégal.
La députée de la coalition Takku Wallu Sénégal, Fabinta Ndiaye, a ouvertement fustigé le parti Pastef, qu’elle tient pour responsable de la situation actuelle. Lors d’une intervention enflammée, elle a interpellé ses collègues de la majorité avec virulence :
« Qui sont ces nervis dont on parle ? Qui a appelé au combat mortel ? Il faut arrêter cette hypocrisie et dire la vérité ! »
Connue pour son franc-parler, la parlementaire n’a épargné aucun des élus ayant porté l’initiative de la loi interprétative de l’amnistie. Ses propos ont jeté une lumière crue sur les tensions qui persistent au sein de l’Assemblée nationale, où les débats autour de cette loi continuent de diviser profondément la classe politique.
Les députés ont entamé ce mercredi l’examen d’une proposition de loi portant interprétation de la loi d’amnistie des faits de violence ayant trait aux manifestations violentes ayant secoué le Sénégal entre 2021 et 2024.
La proposition de loi porté par le député Amadou Ba n°2, membre du groupe parlementaire du parti au pouvoir PASTEF, vise à “clarifier le champ d’application de la loi d’amnistie pour y exclure notamment toutes les infractions criminelles ou correctionnelles qui seront qualifiées de tortures, d’actes de barbarie, de meurtre, d’assassinat, de disparition forcée de personnes et d’utilisation de nervis armés”, a précisé le groupe PASTEF lors d’une conférence de presse.
L'APR CONTRE-ATTAQUE AUPRÈS DU FMI
L'ancien parti au pouvoir a formellement saisi le Fonds pour contester ce qu'il qualifie "d'allégations mensongères" du gouvernement actuel concernant une prétendue dette cachée. Il n'exclut pas de poursuivre sa démarche jusqu'à Washington si nécessaire
Le Fonds monétaire international (Fmi) a accusé réception de la lettre de l’Alliance pour la République relative à la dette cachée dont fait cas le rapport de la Cour des comptes et contestée par le régime sortant. L’information est de Hamidou Anne, membre du Secrétariat exécutif national de l’Apr, qui renseigne que son parti est dans l’attente d’une réaction du Fmi au sujet d’une rencontre avec les responsables de l’institution financière pour démonter les arguments avancés par le régime actuel, avec des preuves à l’appui selon lui.
La lettre de l’Alliance pour la République (Apr) adressée au Fonds monétaire international (Fmi) relative à la dette cachée sous l’ancien régime a fait l’objet d’un accusé de réception de la part du Fmi. C’est Hamidou Anne de l’Apr qui donne l’information au sujet de cette lettre envoyée au Fmi pour «contredire» les allégations contenues dans le rapport de la Cour des comptes faisant état de «dette cachée». «Il y a eu d’abord des premiers contacts qui ont été très positifs et rassurants. Et puis la lettre a été bien envoyée et bien reçue par le Fonds monétaire international. Nous sommes en contact et nous sommes en attente d’une réponse définitive afin, avec nos experts économiques et techniciens, de nous rendre au bureau du Fonds monétaire international à Dakar avec 150 kg de documents et rapports divers à notre disposition pour tenir cette séance de travail avec des responsables du Fonds», a fait savoir, hier sur la Rfm, Hamidou Anne. Ce dernier revient sur le processus ayant trait à l’envoi de cette lettre au Fmi et les motivations qui expliquent la nécessité de l’adresser à l’institution financière.
«Nous avons, en toute responsabilité, saisi le Fmi, par lettre, le 26 mars dernier, pour présenter des débuts de preuves sur les allégations mensongères du gouvernement. Et nous avons sollicité une réunion de travail avec les responsables du Fonds à Dakar afin de présenter nos preuves factuelles qui contredisent les allégations du gouvernement», mentionne Hamidou Anne. Des documents publics comme aussi des documents confidentiels à l’attention du Fonds monétaire international figurent parmi ces données-là, selon M. Anne.
«Mais dans le cadre d’une séance de travail sereine, sérieuse et responsable», a-t-il précisé.
Le membre du Secrétariat exécutif national de l’Apr affirme que les responsables de l’Apr n’excluent pas d’aller à la rencontre des responsables du Fmi à l’étranger. «S’il le faut, nous ne nous arrêtons pas seulement au représentant résident du Fonds à Dakar. Nous sommes aussi disposés à organiser une mission à Washington pour rencontrer les dirigeants du Fonds», indique-t-il. Déjà, une liste de cette délégation devant se rendre à Washington est établie, si l’on suit les explications de Hamidou Anne. «Au-delà de la lettre, nous avons aussi envoyé aux responsables du Fonds, la liste de la délégation déjà disponible, avec un partage équitable et respectable des responsabilités afin d’organiser et tenir cette séance de travail là», a dit le responsable de l’Apr.
L’Alliance pour la République reste suspendue à la réponse du Fmi
«Le Fmi a accusé réception de la lettre de l’Alliance pour la République et de la liste de la délégation que nous avons soumise, et nous sommes en attente de la réponse définitive du Fonds pour tenir la séance de travail», souligne M. Anne, qui vient d’intégrer les instances de l’Apr. Il avait auparavant réagi par rapport à la polémique de la dette dite cachée par le précédent régime. Le néo-apériste réfute cette thèse et accable le Premier ministre Ousmane Sonko qui, selon lui, a «sciemment mis en danger la souveraineté nationale de par ses accusations grossières».
«Dans une entreprise constante visant à salir l’ancien régime et à nuire à la réputation du Sénégal, le gouvernement sort de son chapeau une nouvelle accusation ridicule de «dette cachée»», disait-il, avant de poser une question : «Comment peut-on cacher une dette de 7 milliards de dollars dont les créanciers existent, dont le remboursement est effectif et dont les montants sont traçables dans des comptes à la disposition de tous les corps de contrôle ?» «Dans cette polémique», le Fmi, «qui n’a aucun moyen de confirmer ou d’infirmer l’encours de la dette du Sénégal, ne valide rien et contribue à établir un constat en pointant «l’incompétence» des tenants du pouvoir en leur imputant «la responsabilité de la dégradation de la note du Sénégal». «Le Sénégal est désormais l’otage du Fmi, avec des conséquences sociales graves pour nos concitoyens, notamment les plus précaires. Avec l’abaissement de la note souveraine, la suppression annoncée des subventions et la cure d’austérité en cours, le Sénégal voit sa crédibilité et sa signature ruinées par des incompétents dont la seule volonté est de justifier leur immobilisme par une diffusion de la haine et du ressentiment vis-à-vis du président Macky Sall et son régime», releve t-il.
Intellectuel et écrivain, Hamidou Anne, qui vient de rejoindre tout dernièrement l’Apr, a animé des chroniques dans le journal Le quotidien, entre autres.
AMADOU BA, L'HABIT QUI NE FAIT PAS LE MOINE
En refusant la confrontation directe avec le pouvoir en place, l'ancien Premier ministre choisit une voie médiane qui divise les observateurs : sagesse politique pour certains, collaboration déguisée pour d'autres
L'ancien Premier ministre et candidat malheureux de la coalition BBY lors de la dernière présidentielle, Amadou Ba, refuse-t-il de s'attaquer au tandem Diomaye-Sonko ? Ou a-t-il commis une erreur de communication ? En tout cas, sa sortie lors de la fête de Korité laisse perplexes beaucoup de Sénégalais qui y voient une manière voilée de faire un clin d'œil à ses anciens collègues.
Posture de neutralité axiologique, fuite en avant, clin d'œil au régime, stratégie pour échapper au glaive brandi par Ousmane Sonko ? Nul ne peut dire avec exactitude ce qui se triture dans la tête du candidat malheureux de Benno à la dernière présidentielle, figure de proue de la nouvelle opposition.
Ceux qui voulaient le voir téméraire, offensif, disputant le leadership à son «ami» Macky Sall, peuvent déchanter. L'ancien Premier ministre et patron de la Nouvelle Responsabilité qualifié à tort ou à raison de pleutre, ne semble pas décidé à jouer ce rôle pour faire face au tandem Diomaye-Sonko qu'il est d'ailleurs soupçonné de servir officieusement. «Laissons le gouvernement travailler», affirme-t-il de manière laconique tout en ajoutant qu'il y a un temps pour la politique et un autre pour travailler. «On passe tout notre temps, de mon point de vue, à être en campagne électorale», renchérit-il en marge de la prière de la Korité à la mosquée omarienne samedi.
Le message de l'ex PM est visiblement très clair. Il refuse pour le moment une confrontation avec l'actuel régime et veut marcher sous les radars, tisser sa toile politique sans s'attirer les foudres du nouveau régime. Un couteau à double tranchant. Cela lui a certes réussi par le passé. Car d'agent simple à Premier ministre en passant par les postes de ministre de Finances, celui des affaires étrangères, il a toujours avancé masqué. Jamais de gros mots. Et ses sorties sont toujours conventionnelles et ternes. Les ''punchlines'' politiques ne sont pas sa tasse thé.
Toutefois, sa dernière sortie qui laisse entrevoir une précaution politique est diversement appréciée. Si certains saluent sa posture mesurée et responsable dans un contexte où le champs politique ressemble à un ring où tous les coups sont permis, la majorité des internautes le soupçonne d'être un collabo subodorant une abstention politique qui sonne comme un soutien officieux à ses ''petits frères''. Une thèse difficilement réfutable.
Depuis la perte du régime, Amadou Ba a ''disparu des radars'' comme l'a fait remarquer un journaliste lors de cette interview. Dans le combat que l'APR mène contre la ''traque'' entamée par le pouvoir en place contre les dignitaires de l'ancien régime, Amadou Ba est resté toujours muet comme une carpe alors qu'avec son score à la dernière présidentielle, son aura, ses réseaux, beaucoup s'attendaient à ce qu'il incarne la nouvelle opposition. Mais l'ancien chef de la diplomatie sénégalaise n'est pas prêt apparemment à enfiler son costume de chef. A-t-il peur de l'assumer ou comme le pensent certains, s'entiche-t-il avec ses « frères » en cachette, histoire d'échapper au glaive brandi par le Premier ministre dans le dossier des 94 milliards ? Il est si terne, si isolé que même pour la levée de l'immunité parlementaire de Farba Ngom qui fut son ami, il s'est abstenu.
Peur de représailles judiciaires ou stratégie de séduction à long terme
Le président du parti Nouvelle Responsabilité fait-il un clin d'œil au tandem Diomaye-Sonko si on sait qu'une certaine doxa de la coalition BBY a toujours soupçonné Amadou Ba d'entretenir des relations incestueuses avec les cadres du Pastef, notamment Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye et Waly Bodian, qui sont devenus par la force des choses les hommes forts du pays. Ou tout simplement Amadou Ba trouve-t-il trop risqué de s'attaquer à un régime qui les accuse d'avoir vendangé le pays et qui promet des représailles judiciaires ?
Dans tous les cas, Amadou Ba refuse la guerre, contourne la guerre. Pense-t-il aussi que les passes d'armes et les attaques personnelles sont contre-productives ? Quelle que soit sa décision, sa dernière sortie a été un flop en matière de communication. En attestent les sorties «Sav» menées par ses proches pour tenter de dérouter la meute enragées qui cognait sur lui à bras raccourci. Un flot indéfini de critiques contre lui pour son impair de communication.
Pour eux, Amadou Bâ a simplement pactisé avec le duo pour éventuellement prendre sa revanche sur l'ancien président Macky Sall, mais aussi échapper aux représailles judiciaires enclenchées. Si tel est son vœu, il risque de se tirer une balle dans les jambes, parce que les militants de Pastef veillent au grain et ont décidé de nettoyer les écuries d'Augias. N'est-ce pas Samba Ndiaye et Dr Aou Bocar Ly ?...