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12 juillet 2025
Par Ibou FALL
LA FRANCE DEGAGE ET LE FRANÇAIS FOUT LE CAMP
La théorie du retrait de la zone Cfa n’est certes plus à l’ordre du jour, mais la présence française devient de plus en plus insupportable : pensez donc, un pays souverain qui tolère la présence d’une armée étrangère, en est-il vraiment un ?
Je dois avouer de mauvaise foi que le régime «Sonko môy Diomaye» ne finit pas de m’épater… Après les injures à l’orthodoxie langagière du Président, les coups en bas de la syntaxe de son Premier ministre, les hérésies grammaticales du «gros calibre» qui nous sert de patronne de la Diplomatie, voilà que le ministre des Finances, Cheikh Diba, s’invite d’autorité sur la liste des Vip qui foulent aux pieds les principes élémentaires de la langue du colonisateur -ce saligaud de vampire qui nous suce le sang depuis des siècles !
Devant des députés amorphes, la voix tremblotante, l’inquiétant ministre des Finances dont l’une des missions principales est d’inspirer confiance, affirme que ses patrons, le duo «Sonko môy Diomaye», ne seront pas plus à cheval sur les principes et le sens de l’honneur. On ne les «prendra pas à défaut», tonne-t-il…
Pourquoi cette saillie qui prend en défaut l’orthodoxie langagière ?
Ça n’est guère rassurant de savoir que le président de la République, le Premier ministre, le gros calibre des Affaires étrangères et le ministre des Finances présentent de singulières lacunes dans notre langue de travail officielle.
La question n’est pas d’assimiler les intonations de l’argot parisien, mais de ne pas prendre des engagements internationaux dans une langue dont les subtilités échappent à nos décideurs. Une virgule mal placée, parfois vous fait dire ce que vous ne pensez pas…
Par exemple, «prendre en défaut» qui signifie dénicher une faute, est différent de «prendre à défaut», qui signifie n’avoir pas de meilleur choix…
Imaginez, un peu, ce genre de confusion, à l’échelle d’une Nation, les dégâts que ça peut générer.
Le Sénégal, c’est vrai, prouve sa fierté depuis quelque temps en arborant ses inclinations souverainistes dont la singularité réside dans cette volonté affichée de couper le lien ombilical et se séparer de l’ancienne puissance coloniale.
Le Président Diomaye Faye, après deux séjours bien trop rapprochés en France, annule le troisième à la dernière minute après que son Premier ministre, «le meilleur de tous les temps», canarde la France, son Président et tout ce qui y touche de près ou de loin.
La théorie du retrait de la zone Cfa n’est certes plus à l’ordre du jour, mais la présence française devient de plus en plus insupportable : pensez donc, un pays souverain qui tolère la présence d’une armée étrangère, en est-il vraiment un ?
On a sa fierté quand même !
C’est vrai, si demain les djihadistes sahéliens ont la mauvaise idée de frapper à nos portes, tout souverains que nous sommes, il nous faudra bien acheter chez d’autres pays des armes et leurs munitions pour faire face à l’agresseur…
Passons sur la farine de blé qui compose le pain devenu un incontournable de nos repas, le riz «brisé, parfumé» de Thaïlande sans lequel un authentique thièb’ou dieune serait plagiaire, les véhicules, les motos et même les vélos qui sillonnent nos routes dont aucun n’est estampillé «made in Sénégal».
Ne parlons pas des médicaments qui remplissent les pharmacies, le matériel médical qui sauve des vies, le papier sur lequel les décisions administratives sont consignées…
Bref, se questionner indéfiniment sur notre rapport avec la France, quand bien même il est de bon ton dans la sous-région d’y aller de sa foucade, ne nous sortira pas de l’ornière. D’abord parce que le Sénégal, s’il a des racines dans les royaumes locaux, depuis le Walo jusqu’au Boundou, en dépit de sa taille et sa démographie modestes, est surtout un grand pays francophone
Faut-il le rappeler ? La lubie senghorienne de faire d’une communauté linguistique et culturelle un lieu d’échanges est à l’origine de la Francophonie. Dans l’imaginaire du poète-Président, ce serait sans doute une pierre angulaire du rendez-vous du donner et du recevoir universels.
Certes, à notre si obscurantiste époque, s’en référer à Léopold Sédar Senghor, chantre de l’organisation et la méthode, latiniste, helléniste, icône absolue du savoir-vivre, relève du complexe du colonisé, une maladie honteuse incurable
Chercher à donner au Sénégal une autre identité que celle d’un géant francophone, un singulier pays en Afrique, qui ménage ses voisins, que les Africains regardent comme les suppôts du colonialisme, c’est devoir renoncer à notre histoire et tout refondre, jusqu’à notre nom, qui nous vient de la France…
A soixante-cinq ans, on ne se refait pas.
Tout ceci ne nous fera pas oublier la tragédie de cet étudiant que l’on retrouve pendu dans sa chambre, énième victime de la cruelle indifférence sociale, quand ce n’est pas l’implacable obscurantisme. Matar Diagne rejoint la liste encore ouverte de tous nos enfants qui sautent dans des embarcations de fortune pour trouver des terres plus prospères, même si elles ne sont pas hospitalières. Le sentiment de ne pas exister, c’est la rançon que la société sénégalaise exige des plus démunis, qui sont généralement jeunes, d’origine modeste et de sexe masculin. Les filles, elles, pourront toujours marchander le droit de cuissage normal qui leur est enseigné dès le berceau.
Jimi Mbaye est mort alors que «Birima», le tube qui relate la saga des tièdos, dont l’inoubliable intro porte sa signature, passe en salle. Paix à son âme. Il aura bien vécu : être de la fantastique aventure humaine du Super Etoile depuis plusieurs décennies avec, entre autres, Habib Faye, Mbaye Dièye Faye, Ibou Cissé et Youssou Ndour, avoir côtoyé le drôle de zèbre qu’est Mara Dieng, ça vous remplit joliment la vie…
LA SENEGALAISE LEA CROSETTI EN DEMIES, RYAD HOBALLAH CALE
Elle sera en lice aussi bien en demi-finale du tableau simple dame qu’en double pour le compte de la 9eme édition du Sénégal World Tennis Tour qui se joue sur les courts de l’olympique club.
Après l’élimination de Ryad Hoballah, Léa Crosetti sera la seule sénégalaise en course. Elle sera en lice aussi bien en demi-finale du tableau simple dame qu’en double pour le compte de la 9eme édition du Sénégal World Tennis Tour qui se joue sur les courts de l’olympique club.
Le tournoi international junior dévoilera ce jeudi les premiers tableaux des demi-finales. Le top 4 s’est dessiné hier, mercredi 12 février, sur de croustillants duels sur les courts de l’olympique club. Seul Sénégalais encore en lice, Ryad Hoballah n’ira pas plus loin dans la première semaine du tournoi. Il a buté dans le match du deuxième round qui l’a opposé au jeune canadien Aron David Younzwé (7-6 (1) ; 6-4).
Les débats ont toutefois souri à Léa Crosetti. La joueuse sénégalaise a décroché une place dans le dernier carré en dominant l’Australienne Savi Clamsy (6-4, 3-6 ; 6-3). Pour une place en finale, elle affrontera Gaia Donati (Italie). La joueuse Italienne a décroché sa qualification qualifiée en sortant Milan Tyson, la fille de la légende Mike Tyson. C’était au bout d’un match qui a été l’une des attractions. La jeune tenniswoman américaine qui faisait son entrée en lice dans le tournoi devra s’incliner en deux sets (6/3, 6/4). Milan Tyson n’a pas été plus chanceuse dans le tableau doubles. Associée à l’Italienne Nicola Ballota, elle tombera face à la paire composée de la Sénégalaise, Léa Crosetti et Lara Loana Dima (Allemagne) en (6/3 ; 1- 6 (10-7). Ce duo affrontera la paire Wassila-Achouri (Maroc) et Sebbar Ghita (Maroc) pour une place en finale double.
Chez les garçons, les demi-finales en double mettront aux prises à la paire Aco Barbalaco (Italie)- Sami Hayes (Maroc) à celle de Kasper Laskowski (GBR)- Yato Taju (Japon).
L’autre match opposera le duo espagnol Martin Cosar (Espagne)- Victor Marquina Palomar à celui composé des Français Paul Crosy et Hugo Rouiller.
LES SCENARII QUI ATTENDENT FARBA
Entre un placement en détention provisoire qui marquerait brutalement la fin de sa liberté de mouvement, et un contrôle judiciaire qui lui permettrait de rester libre sous conditions strictes, l'ancien proche de Macky Sall joue gros
Visé par une procédure judiciaire lancée par le procureur financier près le Pool judiciaire financier sur la base d’un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) portant sur un soupçon de blanchiment présumé de 125 milliards de F Cfa, c’est ce jeudi 13 février que Farba Ngom fera face au pool des juges d’instruction du Pool judiciaire financier. Interpellé par Sud quotidien sur les contours de ce face à face, Me Amath Thiam, président de l’Association justice sans frontière explique les différents scénarii qui pourraient sanctionner cette audience.
Jour de vérité pour le député maire de la commune d’Agnam (région de Matam), Mouhamadou Ngom dit Farba ? Visé par une procédure judiciaire lancée par le procureur de la République financier près le Pool judiciaire financier sur la base d’un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) portant sur un soupçon de blanchiment présumé de 125 milliards de francs Cfa, Farba Ngom fera face, aujourd’hui, au pool des juges d’instruction de cette nouvelle juridiction. Interpellé par Sud quotidien sur les contours de ce face à face, Me Amath Thiam, président de l’Association justice sans frontière dégage les différentes perspectives auxquelles, cette audience pourrait conduire le député Farba Ngom dont l’immunité parlementaire a été levée le 24 janvier dernier.
Sous ce rapport, précisant d’emblée que « bien que le Pool judiciaire financier soit une juridiction spéciale qui a été créée récemment, en 2023, il n'en devrait pas moins que c'est la procédure du Code de procédure pénale qui s'applique à tous les procédures pénales ». Me Amath Thiam explique « une fois devant le pool des juges d'instruction, ces derniers vont décliner son identité, et lui signifie les charges retenues par le Parquet financier contre lui. Parce que c'est le Parquet qui a déclenché les poursuites et a saisi le juge d’instruction à travers un réquisitoire qui est un document dans lequel le Parquet explique les faits, caractérise les infractions et les peines qui sont prévues ».
A la question de savoir si ce face à face pourrait se terminer sur un mandat de dépôt du très proche collaborateur de l’ancien président Macky Sall, le président de l’Association justice sans frontière tout en précisant qu’il n'y aura pas de débat lors de cette audience de première comparution, souligne que cette décision est laissée à l’appréciation des magistrats instructeurs du Parquets. « C’est aux juges d'instruction d'apprécier ou regarder des charges du Parquet. Estce qu'il y a lieu de décerner un mandat de dépôt ou un contrôle judiciaire ou quoi ? Tout ce que je peux dire c’est qu’ils peuvent l'inculper et le placer sur le mandat de dépôt, tout comme ils peuvent l'inculper et le mettre sous contrôle judiciaire conformément à l'article 127, 3e tiret du Code de procédure pénale. Il n'y a que ces deux possibilités là ».
FURIEUX ET SUREXCITES, LES ETUDIANTS BLOQUENT LA CIRCULATION SUR LA NATIONALE 1
Le pire a été évité de justesse hier, mercredi 12 février 2025, au campus de l’universitaire du Sine-Saloum El Hadji Ibrahima Niasse (Ussein) de Kaolack. Entre les Forces de défense et sécurité et les étudiants, ça a bien chauffé.
Le pire a été évité de justesse hier, mercredi 12 février 2025, au campus de l’universitaire du Sine-Saloum El Hadji Ibrahima Niasse (Ussein) de Kaolack. Entre les Forces de défense et sécurité et les étudiants, ça a bien chauffé. Les étudiants qui ne peuvent plus continuer à accepter les mauvaises conditions d'études qu'on leur fait subir, se sont encore une fois soulevés contre le ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri).
Les incidents ont débuté dès les premières heures de la matinée. Sortis de tous les bords de leur campus, les étudiants déchainés ont envahis tous les espaces bordant littéralement leur campus jusqu'à la hauteur de la route nationale n°1 (Rn1) qu'ils ont ensuite bloqué pendant plusieurs heures, incendiant ainsi des pneus, pour maîtriser la situation et rendre plus confuse la circulation à hauteur de ce temple de leur université.
Très remontés contre le ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, les étudiants dénoncent ce qu’ils qualifie de «promesses non tenues» du ministre Abdourahmane Diouf au sujet de leur transfert vers les nouveaux locaux du campus de Mbadakhoune, situé non loin de Sing-Sing, à environ une dizaine de kilomètres un peu plus loin à l'Est. Ces étudiants, en plus de cette revendication, refusent de recevoir dans leur université les 1800 et quelques jeunes bacheliers de la 7ème promotion nouvellement orientés à l'Ussein. Et ceci pour combattre la promiscuité qui sévit dans le campus social. Une réalité qui est constatée, avec les effectifs d'étudiants aujourd'hui présents dans cette université qui ne cessent de croître d'année en année. Certes un mouvement d'humeur incontrôlable, mais qui se justifie aussi par le non-paiement des bourses à une partie des étudiants qui attendent toujours de rentrer dans leurs fonds. Il y a aussi par le retard observé dans le démarrage des cours pour certains de leurs camarades et ce depuis la rentrée universitaire. Ces étudiants ont par la suite été dispersés par la Police, à coups de bombes lacrymogènes. Parmi eux, certains ont été interpellés et conduits au Commissariat central de Kaolack où ils sont en garde-à-vue.
Selon les membres de la Coordination des Amicales du campus, cette situation risque de perdurer, car rien n'est encore mis sur table pour redonner confiance aux étudiants et apporter des solutions appropriées à cette crise ; ce bras de fer est loin de connaître son épilogue. Déjà, depuis plusieurs mois, les germes de cette instabilité sociale se manifestent (de plus en plus) dans le campus de l'Ussein. Car chaque semaine, les agitations ambiantes des étudiants se multiplient soit par des marches de contestation à travers les rues de Kaolack ou des rassemblements devant le Rectorat, soit par des séries d'assemblées générales dégénérant parfois et conduisant à des incidents aux proportions inquiétantes.
LE SAES EN GREVE, CE JEUDI 13 ET VENDREDI 14 FEVRIER
Les perturbations se poursuivent dans le sous-secteur de l’enseignement supérieur. Après les étudiants, c’est au tour des enseignants d’entamer un mouvement d’humeur.
Les perturbations se poursuivent dans le sous-secteur de l’enseignement supérieur. Après les étudiants, c’est au tour des enseignants d’entamer un mouvement d’humeur.
L e Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) a, en effet, décrété un mot d’ordre de grève de 48 heures aujourd’hui, jeudi 13 et demain vendredi 14 février 2025, rapporte un communiqué rendu public hier, mercredi 12 février. En cause, la question de la «réversion des pensions depuis plus de deux ans». «Le Bureau National du SAES, à l’expiration du préavis de grève du 13 janvier 2025, constate : la non-réversion, depuis bientôt 5 ans, des pensions de retraite aux ayant-cause des enseignants-chercheurs et chercheurs décédés, en violation de la loi sur le Code des pensions civiles et militaires ; le non-respect du protocole d’accord SAES-Gouvernement du 6 janvier 2023 ; l’inertie totale d’une tutelle dépassée, face à un système d’enseignement supérieur à la dérive, malgré les efforts des enseignants-chercheurs et chercheurs», lit-on dans le communiqué.
Outre la grève, le SAES demande aux militants de «surseoir, en plus des activités pédagogiques (cours, soutenances, délibérations), à toute participation à des activités administratives et réunions» ; «suspendre les formations payantes». Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur annonce «qu’il dégage ses responsabilités quant aux conséquences, sur les années académiques 2023-2024 et 2024-2025, qui découleront de la violation flagrante et constante des droits des familles des enseignants-chercheurs et chercheurs décédés». Non sans lancer «un appel à tous les camarades à la mobilisation pour exiger l’application sans délai du protocole d’accord ainsi que la restauration de la dignité des familles de nos défunts camarades».
Pour rappel, le SAES avait observé deux jours de grève, les lundi 13 et mardi 14 janvier dernier pour exiger «au nom de la continuité de l’État, l’application du décret modifiant le Décret n°2020- 1788 du 23 septembre 2020 portant création d’une allocation spéciale de retraite au profit des enseignants et chercheurs titulaires des universités».
DIOMAYE DEMANDE DES MESURES CONSERVATOIRES SANS DELAI
Le président de la République a indiqué que la trajectoire d'endettement doit être rapidement inversée pour préserver la soutenabilité des finances publiques et éviter de compromettre les équilibres économiques de long terme
Aussitôt après la publication du rapport de la cour des comptes, le président de la République, est monté au créneau. Bassirou Diomaye Faye, demande déjà des mesures conservatoires. Et sans délai !
Le Président de la République a indiqué que la trajectoire d'endettement doit être rapidement inversée pour préserver la soutenabilité des finances publiques et éviter de compromettre les équilibres économiques de long terme.
L’absence de rapport exhaustif sur les dépenses fiscales pour les années 2022 et 2023, préoccupe aussi le Chef de l’Etat. Ce manquement notable contrevient aux directives de l'UEMOA qui exigent une évaluation régulière des exonérations fiscales accordées par l'État, rendant ainsi difficile une gestion efficace des finances publiques dans ce domaine.
Le Chef de l’Etat a assuré que face à ces constats alarmants, des mesures conservatoires et correctives doivent être prises sans délai. Tout d'abord, il est impératif de mettre fin aux rattachements irréguliers de recettes et d'assurer que toutes les recettes et dépenses soient comptabilisées de manière transparente et régulière.
Le Premier Ministre et le Ministre des Finances et du Budget devront prendre les dispositions nécessaires pour garantir que les pratiques budgétaires respectent strictement les règles en vigueur. Ensuite, un audit approfondi sera réalisé pour réconcilier les écarts observés dans la gestion des dépenses financées par des ressources extérieures.
Le Président de la République a également souligné la nécessité de réformer la gestion des comptes spéciaux du Trésor afin de garantir que les transferts budgétaires soient effectués de manière conforme et transparente. En outre, il est essentiel de revoir la politique d’endettement de l’État afin d'éviter toute dette contractée en excès et de mieux gérer le surfinancement. Un suivi rigoureux des emprunts devra être mis en place pour s'assurer que les fonds sont utilisés conformément aux besoins budgétaires réels.
Enfin, il est impératif de produire et publier les rapports sur les dépenses fiscales dans les délais légaux. Ces rapports doivent permettre une gestion transparente et rigoureuse des exonérations fiscales conformément aux directives de l'UEMOA. Ces réformes visent à renforcer la confiance dans la gestion des finances publiques et à garantir une meilleure transparence au profit de la nation. Il a demandé au Premier Ministre, de veiller à la mise en œuvre de ces réformes indispensables pour asseoir une gestion exemplaire des finances publiques et assurer la stabilité économique du pays.
LE FMI ANALYSE LES CONCLUSIONS DE LA COUR DES COMPTES
Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé hier, mercredi 12 février 2025, qu’il allait examiner en détail le rapport publié récemment par la Cour des comptes du Sénégal.
Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé hier, mercredi 12 février 2025, qu’il allait examiner en détail le rapport publié récemment par la Cour des comptes du Sénégal.
L’institution financière internationale prévoit également d’engager des discussions avec les autorités sénégalaises afin d’étudier les problématiques soulevées dans ce document.
Dans un courriel adressé à l’agence Reuters, un porte-parole du FMI a réaffirmé l’engagement de l’organisation à accompagner le Sénégal dans ses réformes économiques. « Le FMI reste déterminé à soutenir les autorités pour aller de l’avant », a-t-il déclaré, sans toutefois fournir de précisions supplémentaires sur les mesures envisagées.
CHUTE DES EUROBONDS DU SENEGAL SUR LE MARCHÉ
Les euro-obligations souveraines du Sénégal ont chuté après la publication du rapport. L'échéance 2033 libellée en dollars a mené les pertes, perdant plus de 2 cents pour s'échanger à 79,95 le dollar à 14h13 GMT
«Les euro-obligations souveraines du Sénégal ont chuté après la publication du rapport. L'échéance 2033 libellée en dollars a mené les pertes, perdant plus de 2 cents pour s'échanger à 79,95 le dollar à 14h13 GMT ».
L’information datée d’hier, mercredi 12 février, a été publiée dans le site Reuters. La Cour des comptes, rappelle-t-on, a publié à cette date son rapport sur les finances publiques de 2019 à mars 2024 qui confirme le maquillage des chiffres par l’ancien régime, notamment les chiffres de la dette et du déficit.
« Le président Bassirou Diomaye Faye, arrivé au pouvoir en avril 2024, a ordonné un audit qui a révélé que sa dette et son déficit budgétaire étaient bien plus importants que ce que l'administration de l'ancien président Macky Sall avait rapporté. À la suite de cet audit, le gouvernement de Faye a décidé en juin de ne pas déposer de demande de décaissement supplémentaire au titre de sa facilité de crédit de 1,8 milliard de dollars sur trois ans auprès du Fonds monétaire international (FMI) », rapporte Reuters.
La même source d’ajouter : « Le FMI a suspendu le programme en attendant l'examen de la Cour des comptes. Un porte-parole du FMI a déclaré la semaine dernière que le Fonds travaillait en étroite collaboration avec les autorités sénégalaises pour identifier leurs besoins en matière de développement des capacités et mettre en œuvre des mesures correctives ». Reuters souligne « qu’à la fin de 2023, l'encours total de la dette représentait 99,67 % du produit intérieur brut (PIB) » qui cite la Cour des comptes. « Ce chiffre était à comparer à un chiffre précédemment enregistré de 74,41 % », a-t-il dit.
Se référant toujours à la Cour des comptes, Reuters indique que « le déficit calculé et déclaré au FMI pour la période sous revue est très éloigné de sa valeur réelle, si l'on prend en compte le volume exact des décaissements de prêts de projets ». Mieux, ajoute Reuters, « le déficit budgétaire révisé pour 2023 s'est établi à 12,3 % du PIB contre 4,9 % déclaré par l'administration précédente ».
MULTIPLE PHOTOS
LES UNES DE LA PRESSE DE CE JEUDI 13 FEVRIER 2025
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien
par l'éditorialiste de seneplus, Amadou Elimane Kane
CHEIKH ANTA DIOP, UN BATISSEUR
EXCLUSIF SENEPLUS - La constitution d’un État africain continental permettra de mettre à terre la mascarade des indépendances. C’est une proposition concrète pour faire de l’Afrique le continent majeur du 21ème siècle
Amadou Elimane Kane de SenePlus |
Publication 13/02/2025
Un État fédéral, un des leviers de la renaissance africaine
Les travaux de recherche de Cheikh Anta Diop présentent toujours une réflexion d’une étonnante actualité pour notre monde contemporain. L’unité africaine reste au cœur de nos interrogations pour bâtir l’épanouissement de notre continent.
Dès 1952, Cheikh Anta Diop posait la question de la création d’un État fédéral d’Afrique noire qu’il associait étroitement au panafricanisme dans une démarche scientifique, politique, historique et culturelle.
Compte tenu des enjeux planétaires et en nous appuyant sur les écrits et la pensée de Cheikh Anta Diop, nous exposerons les raisons de bâtir un État fédéral d’Afrique noire constituant ainsi un des axes de la renaissance africaine.
Pour cela, il est important dans un premier temps de dresser un schéma historique de la formation du monde noir pour ensuite décliner les ressources stratégiques et politiques du continent africain.
Origine et histoire du monde noir
L’expérience scientifique a démontré que l’Afrique est le berceau de l’humanité et que les peuples africains, partis de la région des grands lacs, se sont glissés dans le bassin du Nil. « Aux temps proto-historiques, ils créèrent la civilisation soudanaise nilotique et la civilisation égyptienne. »
Ainsi, les peuples africains ne sont pas issus d’autres peuples mais représentent bien la première civilisation du monde. La puissance des empires d’Afrique est à cette époque éclatante, l’opulence des cités commerçantes révèle un luxe incroyable. Les habitants étaient des « africains authentiques noirs » et la culture négro-africaine a rayonné dans le monde avec une vitalité insufflant des visions religieuses et philosophiques issues de l’Égypte pharaonique.
L’éclatement de ces empires s’opère d’abord au 16ème siècle par l’arrivée des Portugais puis au 19ème siècle avec l’occupation de l’Afrique par l’Europe entière.
Il est aujourd’hui possible, par les travaux des chercheurs, de relire l’histoire de l’Afrique, d’exhumer l’organisation sociale, administrative, judiciaire, les conditions d’enseignement, la technologie, les mœurs, les coutumes pour restaurer la conscience historique.
L’unité de l’histoire ainsi reconstituée peut mener le peuple africain à une unité géographique, économique, philosophique, sociale et culturelle.
L’unité linguistique
Un autre aspect important à souligner est l’unité que représentent les langues africaines par leur système linguistique.
Au moment des grands empires, les langues africaines constituaient le corpus d’échange de l’administration au commerce, l’arabe étant, même après l’islamisation, une langue religieuse et intellectuelle. Avec l’arrivée de l’Europe au 19ème siècle, les langues africaines ont été marginalisées.
Pour parvenir à construire un État fédéral africain, sur la base d’une unité historique, économique et géographique, il faudra reconstituer notre unité linguistique, en faisant le choix de langues africaines appropriées tournées vers la modernité et les piliers de notre culture.
Prenons l’exemple du Sénégal, nous avons pu démontrer la parenté qui existe entre le wolof, le sérère, le peulh et le diola. L’étude des lois linguistiques démontre que l’unité est plus récurrente que les particularismes de chaque langue. Cela repousse tout micro-nationalisme et rassemble au lieu de diviser.
Un autre argument qui a son importance, et les dirigeants doivent s’en préoccuper de manière urgente, la majorité des populations ne maîtrisent pas les langues européennes, considérées comme les langues officielles des États. Ainsi, les populations sont injustement marginalisées sur les questionnements d’ordre institutionnel, politique et démocratique. C’est en cela qu’il est urgent de faire émerger les langues nationales.
Le moment venu et une fois fait le choix d’une langue africaine adaptée, celle-ci devra être enseignée dans le secondaire, dans le supérieur, les manuels rédigés dans cette même langue, devenant ainsi un support fondamental de notre culture moderne.
Pour parvenir à cette unité linguistique, les chercheurs africains, appuyés par les États et leurs dirigeants, doivent mener des activités de recherche efficientes, refusant la facilité intellectuelle et œuvrer pour la renaissance culturelle et linguistique du continent noir.
Unité politique et fédéralisme
Pour en finir avec les micros-États dictatoriaux, éphémères, affaiblis par les intérêts personnels des dirigeants, le continent africain doit entamer « son destin fédéral ». Construire des liens fédéraux, c’est abandonner les liens artificiels des anciennes colonies. Le cas de l’Afrique de l’Ouest représente un potentiel économique majeur, supérieur à la France et à l’Angleterre réunies. Proposons une voie concrète pour mener à une fédération des États africains en réponse à la souveraineté locale qui est une constitution déséquilibrée issue de la colonisation.
Choisir une gouvernance fédérale permettrait de sauvegarder les intérêts particuliers des régions et l’unité africaine.
Bien que l’Occident dise le contraire, l’Afrique est un continent de vide démographique. Le continent doit se repeupler car il possède des sources d’énergie naturelles, des matières premières et des vivres suffisants pour nourrir et entretenir sa population.
Pour délimiter les frontières de cet État fédéral noir, on peut naturellement s’inspirer des frontières historiques des anciens empires africains et en particulier de la situation géostratégique de l’Afrique de l’Ouest.
La nouvelle stratégie
La constitution d’un État africain continental moderne permettra de mettre à terre la mascarade des indépendances qui n’a créé que de la division entre les régions.
Les responsables politiques et les intellectuels doivent être en mesure de dégager des perspectives pour l’Afrique et ce de manière désintéressée et sincère. Être honnête intellectuellement, moralement et animé d’un idéal dégagé de sa propre réussite sont les conditions nécessaires à la réalisation d’un État fédéral d’Afrique noire.
Bicaméralisme
S’appuyant sur notre histoire et celle de l’Égypte pharaonique en particulier, il faut redonner à la femme « une place de choix » et l’associer à la direction des affaires sociales et politiques. Restaurer le bicaméralisme ancestral sur une base moderne, c’est redonner à notre patrimoine culturel un mode efficace de l’élément féminin au service des nations.
Les sources d’énergie
Celles-ci sont nombreuses et présentes un peu partout sur le continent. S’appuyant à la fois sur les mines naturelles et les technologies, elles placent l’Afrique noire au centre énergétique du monde : l’énergie hydraulique, l’énergie solaire, l’énergie atomique avec la présence de gisements importants d’uranium, l’énergie éolienne et l’énergie marémotrice.
Telles sont les ressources énergétiques de l’Afrique noire. Leur utilisation par les africains eux-mêmes et en transformant les matières premières que possède le continent, « permettrait de faire de l’Afrique noire un paradis terrestre. »
La concentration des sources d’énergie permet de dégager huit zones naturelles à vocation industrielle : le Congo, le Gabon, le Nigeria et le Cameroun, le Ghana et la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia, la zone tropicale (Sénégal, Mali, Niger), le Soudan nilotique, les Grands lacs, l’Éthiopie, le bassin du Zambèze et l’Afrique du sud
Pour mener à bien l’exploitation de ces ressources et les échanges intercontinentaux, il est également capital de construire et de développer des axes de communication solides (routes, réseaux autoroutiers, voies de chemin de fer, liaisons aériennes, équipements importants pour les transports maritimes : cargos, pétroliers, bananiers).
Un dernier point essentiel pour la renaissance du continent est la formation exigeante des cadres techniques. Il est indispensable de placer les cadres africains dans des conditions de réussite et de responsabilités. De même qu’il faut s’attacher à l’entretien durable de nos constructions et de nos infrastructures, dans un environnement dynamique de développement et d’investissements fiables.
Nous appuyant sur les données historiques, sociales, culturelles et politiques du continent, il est important de comprendre que cette construction du développement continental doit être envisagée dans un esprit d’unité fédérale des États. Les avancées momentanées des micros-États ne constituent pas une force suffisante face aux enjeux stratégiques, économiques et politiques mondiaux.
Cette analyse de la situation du continent africain représente le cœur du développement pour une meilleure connaissance de notre patrimoine, de nos ressources, de nos potentiels, pour le moment toujours assiégés par les puissances occidentales.
Ce n’est pas une utopie de croire à la construction d’un État fédéral d’Afrique noire dans le cadre de la renaissance africaine, c’est une proposition concrète pour faire de l’Afrique le continent majeur du 21ème siècle.
Bibliographie :
Diop, Cheikh Anta, Les fondements économiques et culturels d’un État fédéral d’Afrique noire, éditions Présence Africaine, Paris, 1974 (réédition).