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12 juillet 2025
DES POLICIERS CONDAMNES POUR IMPLICATIONS DANS L'AFFAIRE MOUHAMED DIOP
Six agents de police impliqués dans la mort tragique de Mouhamed Diop, dit Ameth Taya, survenue en mars dernier, ont été condamnés à trois ans de prison ferme et à une amende de 50 millions de francs CFA en guise de dommages et intérêts.
Six agents de police impliqués dans la mort tragique de Mouhamed Diop, dit Ameth Taya, survenue en mars dernier, ont été condamnés à trois ans de prison ferme et à une amende de 50 millions de francs CFA en guise de dommages et intérêts. Cette décision judiciaire a été rapportée par plusieurs médias, confirmant ainsi la reconnaissance de leur culpabilité par le tribunal de Pikine-Guédiawaye.
Le procureur du tribunal a retenu contre eux l’infraction de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Les faits remontent au 19 mars 2024, date à laquelle Mouhamed Diop a été arrêté par des policiers du commissariat de Pikine. Selon les rapports, le jeune homme a été violemment tabassé lors de son interpellation. Il a succombé à ses blessures dans la nuit du 24 au 25 mars, un drame qui a provoqué une vive indignation au sein de la population.
La mort de Mouhamed Diop avait entraîné une vague de manifestations de rue à Pikine, témoignant de la colère et de l’exaspération des habitants face aux violences policières.
Cette condamnation marque une décision judiciaire importante dans la lutte contre les abus des forces de l’ordre, tout en rappelant la nécessité d’un usage encadré et proportionné de la force par les autorités sécuritaires.
SOULEYMANE CAMARA, INVITÉ D’HONNEUR DU TIRAGE AU SORT DE LA CAN U-17
Le tirage au sort de la Coupe d’Afrique des Nations U-17 prévue du 30 mars au 19 avril 2025 au Maroc, se tiendra ce jeudi 13 février au Caire à 13h45 heure locale. À cette occasion, la CAF a choisi Souleymane Camara comme invité d’honneur de la cérémonie
Le tirage au sort de la Coupe d’Afrique des Nations U-17, prévue du 30 mars au 19 avril 2025 au Maroc, se tiendra ce jeudi 13 février au Caire à 13h45 heure locale (11h45 GMT). À cette occasion, la Confédération Africaine de Football (CAF) a choisi l’ancien international sénégalais Souleymane Camara comme invité d’honneur de la cérémonie.
Ancien attaquant des Lions, Souleymane Camara a marqué l’histoire du football sénégalais et africain par sa longévité et son professionnalisme. Sélectionné à 45 reprises en équipe nationale, il a inscrit 7 buts sous le maillot du Sénégal. En club, il détient le record du nombre de matchs disputés avec Montpellier (433 apparitions), après un passage à l’OGC Nice. Son engagement et sa constance lui ont valu d’être une figure emblématique du football africain.
Lors de la cérémonie du tirage au sort, il sera accompagné d’Adama Coulibaly, ancien international malien, pour assister à la répartition des 16 équipes qualifiées dans les différents groupes de la compétition.
Tenant du titre, le Sénégal sera l’une des têtes de série et occupera la position C1. Les Lionceaux, qui visent une nouvelle consécration, connaîtront leurs adversaires à l’issue du tirage. Le Maroc, pays hôte, sera automatiquement placé en A1, tandis que le Burkina Faso (troisième en 2023) et le Mali (quatrième en 2023) seront respectivement en B1 et D1.
Les 12 autres équipes qualifiées, parmi lesquelles l’Angola, la Côte d’Ivoire, l’Égypte et la Gambie, seront réparties dans les groupes via un tirage effectué à partir de quatre pots distincts. Cette CAN U-17 aura également un enjeu majeur : désigner les dix nations africaines qui représenteront le continent à la Coupe du Monde U-17 de la FIFA 2025, prévue au Qatar du 5 au 27 novembre.
LA NATIONALE NUMERO 1 BLOQUEE
Des étudiants de l’Université du Sine-Saloum El Hadji Ibrahima Niass (USSEIN) ont barré la route nationale numéro 1 et brûlé des pneus, mercredi, pour dénoncer leurs »mauvaises conditions » d’études
Des étudiants de l’Université du Sine-Saloum El Hadji Ibrahima Niass (USSEIN) ont barré la route nationale numéro 1 et brûlé des pneus, mercredi, pour dénoncer leurs »mauvaises conditions » d’études, a constaté l’APS.
Leur manifestation intervient après une marche pacifique qu’ils avaient initiée la semaine dernière pour exiger de meilleures conditions d’apprentissage et le respect des engagements du ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI).
Des policiers du commissariat central de Kaolack sont intervenus pour disperser les manifestants, à l’aide de grenades lacrymogènes.
CAN U17, LE SENEGAL FIXE SUR SON SORT JEUDI
Le tirage au sort de la Coupe d’Afrique des nations des moins de 17 ans (CAN U-17), Maroc 2025, est prévu, jeudi, à 13 heures 45 minutes, heure locale (11 heurs 45 GMT), au Caire, en Egypte, annonce le site de la Confédération africaine de football (CAF).
Le tirage au sort de la Coupe d’Afrique des nations des moins de 17 ans (CAN U-17), Maroc 2025, est prévu, jeudi, à 13 heures 45 minutes, heure locale (11 heurs 45 GMT), au Caire, en Egypte, annonce le site de la Confédération africaine de football (CAF).
Il sera dirigé par l’ancien international malien Adama Coulibaly et l’ancien attaquant international sénégalais Souleymane Camara, indique le site CAF Online.
La CAN U-17, élargie récemment par la CAF à 16 équipes, va se dérouler du 30 mars au 19 avril 2025.
Les 16 équipes en lice seront réparties en quatre groupes (A, B, C et D) de quatre formations chacun. En tant que pays organisateur, le Maroc est placé automatiquement à la position A1, dans le groupe A.
Les têtes de série des autres groupes ont été désignées en fonction du classement final de la Coupe d’Afrique des nations U-17, Algérie 2023.
Le tenant du titre, le Sénégal, s’est vu attribuer la position C1, le Burkina Faso (troisième en 2023) la B1 et le Mali (quatrième en 2023) la D1.
A l’issue de cette compétition, 10 nations africaines vont se qualifier pour la Coupe du Monde U-17 de la FIFA 2025, qui accueillera 48 équipes au Qatar, du 5 au 27 novembre 2025.
Les deux premières équipes de chaque groupe de la CAN U-17 se qualifieront pour les quarts de finale et la Coupe du Monde 2025 de la même catégorie.
Les deux dernières places qualificatives pour le Mondial seront attribuées à l’issue de matchs de barrage entre les équipes ayant terminé troisième de leur groupe.
Voici les 16 équipes qualifiées pour la Coupe d’Afrique des Nations U-17, en plus des deux représentants de l’Union des fédérations de football d’Afrique centrale (UNIFAC) : Maroc (pays hôte), Angola, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Égypte, Gambie, Mali, Sénégal, Somalie, Afrique du Sud, Tanzanie, Tunisie, Ouganda, UNIFFAC 1, UNIFFAC 2, Zambie.
L'ONU L'ALERTE
Les Nations Unies ont appelé, mardi, à un soutien international ‘’immédiat et durable’’ pour répondre aux besoins des réfugiés soudanais en République centrafricaine (RCA) qui risquent de faire face à une ‘’crise humanitaire sans précédent’’.
Les Nations Unies ont appelé, mardi, à un soutien international ‘’immédiat et durable’’ pour répondre aux besoins des réfugiés soudanais en République centrafricaine (RCA) qui risquent de faire face à une ‘’crise humanitaire sans précédent’’.
‘’Nous assistons à une crise humanitaire sans précédent qui nécessite un soutien international immédiat et durable’’, a alerté la représentante du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) en RCA, Fafa Attidzah, citée par le site d’information des Nations Unies, Onuinfo.
La même source indique que ‘’malgré les efforts continus’’ du Programme alimentaire mondial (PAM), du HCR, du gouvernement centrafricain et des partenaires pour trouver des solutions durables, ‘’les réfugiés restent largement dépendants de l’aide humanitaire’’.
Les agences des Nations Unies déclarent avoir besoin d’un financement additionnel de 15 millions de dollars soit plus de 9 milliards F CFA pour apporter une assistance humanitaire à plus de 30.000 réfugiés en 2025.
Mme Attidzah estime que ‘’les réfugiés ont besoin d’un accès aux services de protection essentiels et à une aide vitale. Il est crucial d’agir maintenant pour éviter des souffrances supplémentaires’’.
LA MORT DE L'ETUDIANT MATAR DIAGNE A LA UNE DE LA PRESSE DU JOUR
Les quotidiens de ce mercredi commentent les circonstances de la mort de l’étudiant Matar Diagne dont le corps a été découvert dans sa chambre au campus de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis
Les circonstances de la mort de l’étudiant Matar Diagne dont le corps a été découvert dans sa chambre au campus de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis sont largement commentées par les quotidiens reçus, mercredi, à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
‘’Un corps, une lettre et des interrogations’’, écrit Le Soleil, qui souligne qu’’une mauvaise nouvelle a plongé les étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis dans la tristesse et la consternation’’.
En effet, ‘’Matar Diagne a été retrouvé mort dans sa chambre (…). La victime était de la promotion 31 de l’Ufr des Sciences juridiques et politiques. Le drame est survenu dans la nuit du lundi 10 février dernier. La Compagnie d’incendie et de secours de Saint-Louis et la gendarmerie se sont dépêchées sur les lieux, dès l’annonce de la nouvelle. Pour l’heure les causes exactes du décès ne sont pas connues, mais les spéculations avancent la thèse d’un suicide’’, rapporte le journal.
Le Soleil signale que le procureur de la République de Saint-Louis a publié hier un communiqué dans lequel il annonce l’ouverture d’une enquête pour élucider les circonstances de ce décès.
Le Quotidien évoque un ‘’suicide’’. ‘’Le décès de l’étudiant Matar Diagne a plongé l’université Gaston Berger de Saint-Louis dans un désarroi absolu. Affligés, ses collègues de l’UFR Sciences juridiques et politiques se souviennent d’un étudiant studieux, mais très réservé. En l’absence de ses colocataires, il a décidé de mettre fin à ses jours dans sa chambre du campus universitaire. A titre posthume, le natif de Guinaw Rails a laissé une poignante lettre d’adieu dans laquelle il explique son mal être, ses souffrances et ses espoirs déçus. Mais il a voulu garder ses raisons’’, écrit le journal.
Le quotidien L’As se fait écho de cette ‘’lettre bouleversante’’. ‘’Je ne serai plus vivant quand vous lirez ce texte. J’ai décidé de mourir dans la dignité plutôt que de vivre dans le déshonneur. (…) Je veux mourir en paix, sans haine. Donc, je pardonne à tout le monde, ceux qui m’ont blessé, consciemment ou inconsciemment. Et je demande pardon à toutes les personnes que j’ai eu à causer du tort’’.
EnQuête parle d’un ‘’triste destin’’. ‘’Préférant mourir dans la dignité plutôt que de vivre dans la douleur, l’étudiant Matar Diagne a laissé pour la postérité une lettre-testament qui retrace un pan des maux dont souffre la société sénégalaise’’, souligne le journal.
‘’Malade, isolé, calomnié, Matar aurait finalement choisi la mort plutôt que de continuer à vivre dans cet enter. L’isolement, additionné à la souffrance de la maladie, a eu des conséquences néfastes sur lui’’, selon EnQuête, qui ajoute : ‘’Le verdict est implacable. Les crimes de la société sont dévoilés sans fard, sans haine, avec plein d’humanisme’’.
‘’Matar, une lumière dans l’obscurité’’, dit Libération. ‘’II savait que cette société, si prompte à dire et médire, allait le juger, peut-être même le maudire ; et, tel souvent, présenter son passage à l’acte comme le braquage armé de cette vérité, non vraie parfois, instaurant que l’être humain doit toujours se courber et encaisser les crachats cruels de ce qu’on appelle le destin’’, écrit le journal.
Il ajoute : ‘’Par anticipation aux destructions buccales, Matar a écrit ses cris précisant que, même leurré, il est demeuré, jusqu’au moment où il mettait l’alliance à son cou, croyant ; mais la +fuite+ inspirée de la trompette du cygne qui s’étire puis se tire comme un tir, était pour lui la seule option adoptée d’ailleurs par ces +indésirables+ évoqués dans le titre de son projet de roman transmis, en versets versés, aux éditions L’Harmattan’’.
L’Observateur rend hommage au guitariste du Super Etoile, Jimmy Mbaye, décédé mardi soir.
‘’Il est parti comme il a vécu, discrètement, sur la pointe des pieds. Le virtuose du Super Etoile s’est éteint à l’âge de 68 ans. La cérémonie de levée du corps est prévue ce mercredi 13 février 2025 à 14h 30 à l’hôpital Principal de Dakar, suivie de son enterrement au cimetière musulman de Yoff. Durant sa riche carrière, Jimmy Mbaye s’est distingué comme un guitariste hors norme, auteur, compositeur et chanteur également. Il a particulièrement marqué les esprits au sein du Super-Étoile dont il a été l’un des membres fondateurs, avec Youssou N’Dour et Mbaye Dièye Faye. De son vrai nom Mamadou Mbaye, il est né à Dakar en 1957. Malgré ses origines griottes, son père, un fervent dévot, interdit à ses enfants de pratiquer la musique. Cette interdiction ne freine pas pour autant l’enthousiasme grandissant de Jimmy Mbaye qui, à seulement 10 ans, a créé sa première guitare en utilisant un fil de pêche et des canettes’’, écrit L’Obs qui note que ‘’la légende de la guitare s’est éteinte’’.
JIMMY MBAYE, LE SOLISTE QUI JOUAIT COLLECTIF
« Xalam neex na pare buum ba dàgg ». Au bout d’une carrière cinquantenaire, le soliste Mamadou Mbaye dit Jimmy a prouvé toute sa maîtrise de la guitare.
« Xalam neex na pare buum ba dàgg ». Au bout d’une carrière cinquantenaire, le soliste Mamadou Mbaye dit Jimmy a prouvé toute sa maîtrise de la guitare.
Jimmy Mbaye est décédé, mardi soir, à 68 ans. De son vrai nom Mamadou Mbaye, le virtuose de la guitare et membre du Super Etoile de Dakar depuis le tout début, laisse la musique sénégalaise orpheline d’un maestro. Miles Davis le disait, « un musicien doit avoir un son ». Jimmy Mbaye avait, lui, un son particulier, bien reconnaissable. Bien que s’étant surnommé Jimmy, au nom de Jimi Hendrix, le soliste sénégalais avait tout de même réussi une signature propre. Sa guitare sonnait xalam et kora, intégrant ainsi les lignes de notre patrimoine culturel. Ce son se distingue clairement dans le morceau « Bird » de l’album « Ba Tay » (2001) où, à partir de 2’22, Jimmy Mbaye pose un solo magistral. Idem dans les sessions « Xawaare » qu’initiait Youssou Ndour au night club Thiossane ou lors de tournées internationales. Cette singularité sonore s’explique : gamin, Modou Mbaye s’était lui-même fabriqué un tukusu-ngalam, une guitare monocorde faite de pot de conserve et de fil de pêche, et s’y était pleinement exercé.
Avec ce tukusu-ngalam et le son qu’il en gardera donc, Mamadou Mbaye révélait sa passion de la guitare. Une passion entretenue et exprimée à son adolescence, d’abord, dans des groupes de son quartier natal, Pikine Khourounar. Il rencontre ensuite Youssou Ndour à l’époque du groupe « Etoile de Dakar (1979-1981), avant d’accompagner le futur roi du mbalax dans l’aventure Super Etoile de Dakar. Jimmy Mbaye avait momentanément quitté le Super Etoile, en 2013. Dans cette période, il jouera pour le duo « Pape & Cheikh » et Wally Ballago Seck notamment dans l’album « Xel » qu’il marque clairement de son empreinte. En étant au Super Etoile, il avait aussi posé des solos pour Oumou Sangaré, Peter Gabriel, le Brésilien Gilberto Gil, … Il a lui-même une discographie de trois opus : « Dakar Heart » (1997), « Yaay Digalma » (2005) et « Khare Dunya » (2012).
Jimmy Mbaye retrouvera son Super Etoile de Dakar en 2017, en même temps que Habib Faye (décédé en 2018), lui aussi maître absolu de la basse. Récemment, dans le film du spectacle « Birima » joué en septembre 2023 à Paris, on le voyait sur la scène du théâtre exécuter l’intro du son « Birima » qu’il avait lui-même composé avec Youssou Ndour.
Par Moustapha SÈNE
L’OR FANTASME D’UN « FAR EAST » SI PROCHE
Au bout d’une longue randonnée à travers la forêt, Mako surgit comme pour annoncer le bout d’un monde et le début d’un autre. Premier établissement humain à la sortie du Parc national de Niokolo Koba sur l’axe Dialacoto-Kédougou
Au bout d’une longue randonnée à travers la forêt, Mako surgit comme pour annoncer le bout d’un monde et le début d’un autre. Premier établissement humain à la sortie du Parc national de Niokolo Koba sur l’axe Dialacoto-Kédougou, Mako c’est d’abord la promesse incertaine de ce « Far-East », (l’Orient lointain) du pays rêvé de l’or.
La ronde sempiternelle des « jakarta », ces engins motorisés à deux roues flambant neufs que chevauchent, souvent à deux ou à trois, des hommes et femmes pratiquement en guenilles et aux visages enduits de boue. C’est un signe que l’observateur averti sait décrypter. Le signe de la proximité des premiers signes d’orpaillage traditionnels. C’est-à-dire de l’exploitation artisanale de l’or avec les techniques de l’époque de l’Empereur Kankang Muusa qui est pratiquée depuis la nuit des temps. Mais qui, depuis quelques années, a connu une inédite ampleur à la faveur de l’effervescence née de la clameur entretenue sur les découvertes par les grandes compagnies mondiales venues prospecter sur le site.
Lequel abriterait des gisements importants d’or en dormance dans les falaises et les entrailles des collines qui ramifient les contreforts du Fouta Djallon. Avant Mako, plusieurs centaines de kilomètres avaient été auparavant avalés dans l’absolu silence et la luxuriance des bosquets et forêts de la réserve de faune et de flore classée patrimoine mondial de l’Unesco : « Le PNNK en tant qu’aménagement renfermerait 80% des galeries forestières du pays, au moins 1500 espèces de plantes à fleurs, soit plus de 62% des espèces de plantes à fleurs du Sénégal, et plus de 120 familles ; la richesse de la zone repose également sur la faune, une importante faune soudanienne avec différentes espèces emblématiques (lion, élan de derby, koba…) essentiellement concentrées dans la Zone d’intérêt cynégétique de la Falémé et le Parc national du Niokolo Koba (813.000ha) », selon des sources officielles exploitées par les chercheurs du Laboratoire d’analyse des transformations économiques et sociales-Lartes de l’Ifan).
La question de la gouvernance minière dans cette partie du pays devra nécessairement tenir compte de cette dimension, mais aussi des potentialités biologiques qui, selon la recherche conduite par Lartes, « sont cependant fragilisées par plusieurs facteurs : dégradation des terres, feux de brousse, braconnage, défrichement excessif, faiblesse du dispositif de surveillance de ressources forestières, faiblesse de la capacité des collectivités locales et les opérations minières ». L’or qui attire sur la terre de leurs ancêtres est source d’inquiétude pour beaucoup de ces habitants des villages de ce terroir aux noms si chargés de leur symbolisme d’abondance et de quiétude que polarise Kédougou et dont principalement Sobadala dans la Commune rurale de Khossanto. Cette région qui couvre une superficie de 16.800 Km² a vu sa population évoluer, entre 1988 et 2000 de 5711 à 7821 habitants avant de quadrupler quasiment (245.288 habitants selon le dernier recensement Ansd/Rgp H5-2023).
Leur problème vient de l’implantation dans ces zones de ces nombreuses compagnies qui prospectent ou qui exploitent l’or. Mais aussi et principalement de l’insécurité née de la ruée vers ces sites d’orpailleurs traditionnels allochtones et d’autres individus, pas toujours très délicats, attirés là par l’appât du gain facile. Aux impacts négatifs visibles et vécus dans leur chair par les populations locales, occasionnés par les pollutions et nuisances de toutes sortes, il faut ajouter d’autres. Moins tangibles et plus pernicieux ceux-là. Car s’agissant de dommages insidieux qui sapent les valeurs socles des cultures du terroir. Et entament dangereusement le tissu social qui doit désormais compter avec tous les travers, qu’au plan des mœurs, induisent, de façon brutale, les bouleversements démographiques et culturels consécutifs aux implantations industrielles et minières auxquels il faut ajouter la question cruciale de la perte du patrimoine foncier et des conséquences écologiques multiples qu’entraînent les exploitations et prospections minières.
Par Oumar FÉDIOR
TRANSPORTER LE GAZODUC EN TOUTE SÉCURITÉ
Après les découvertes de gaz, le Sénégal s’attelle maintenant au transport du produit. Il s’agit d’un canal long de 400 km. Cette infrastructure est appelée gazoduc.. Il peut être construit et enfoui dans le sol, sous l’eau ou être installé à l’air libre
Après les découvertes de gaz, le Sénégal s’attelle maintenant au transport du produit. Il s’agit d’un canal long de 400 km. Cette infrastructure est appelée gazoduc. Il s’agit d’une canalisation en acier servant à transporter le gaz sous pression sur de longues distances, des zones d’extraction aux zones de consommation. Il peut être construit et enfoui dans le sol, sous l’eau ou être installé à l’air libre.
Le pipeline, quant à lui, désigne un ouvrage destiné à transporter des matières fluides comme de l’eau ou du pétrole. Le gazoduc est donc un type de pipeline qui ne transporte que du gaz. On parle ainsi d’aqueduc pour l’eau et d’oléoduc pour le pétrole. Ce projet confié au Réseau gazier du Sénégal (Rgs), une entreprise détenue par le Fonsis, Senelec et Petrosen, va coûter plus de 650 milliards de FCfa. À terme, il s’agira d’interconnecter des champs gaziers de Gta, Sangomar et Yakaar Teranga aux centrales de Mboro, Cap des biches… Sur le terrain, le réseau gazier du Sénégal s’est ligué avec l’Apix pour « faciliter la libération et la sécurisation des emprises des segments du projet de réseau de gazoducs du Sénégal avant le démarrage des travaux de construction ».
En plus d’améliorer l’accès à l’énergie, le projet qui va substituer le fuel et le charbon par du gaz naturel dans les centrales électriques, est une réponse aux enjeux d’une énergie propre et à moindre coût. Les prévisions font état d’une diminution estimée à 30 millions de tonnes d’ici 2050. Gas-to-Power Fort de ses découvertes en gaz, le Sénégal veut désormais l’utiliser pour la production d’électricité. D’où le projet « Gas To Power ». L’objectif final est de parvenir à une électricité suffisante et à des coûts raisonnables. En termes plus simples, il s’agit d’alimenter la Senelec en gaz pour réduire l’utilisation du fuel et baisser ses coûts de production. Pour rappel, le prix de l’électricité au Sénégal est parmi les plus chers de l’Afrique de l’Ouest. Une cherté qui a fini d’étouffer plusieurs petites industries.
Avec le gas-to-power, de la cimenterie à l’industrie légère, l’agrobusiness, les transports, plusieurs secteurs verront une grosse épine ôtée de leur pied. À ce défi s’ajoute celui de l’électrification. D’après les chiffres de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser), sur les 23.000 localités rurales qui existent au niveau national, seulement 7 273 sont électrifiées pour le moment. Actuellement, 5.663 autres localités rurales sont en cours d’électrification, mais 8.457 demeurent non électrifiées. Le taux d’électrification rurale se situe à 65,67 %, tandis que le taux d’accès à l’électricité dans l’ensemble du pays est de 86 %, a récemment révélé le Dg, Jean Michel Séne.
À rappeler qu’avec la livraison de la première cargaison de gaz naturel liquéfié, le Sénégal est entré dans la phase active de l’exploitation du gaz. Le projet est partagé entre l’opérateur BP, qui détient la majorité des parts, en collaboration avec Kosmos Energy, la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen) et la Société mauritanienne des hydrocarbures et de patrimoine minier. En termes de capacité de production, le gisement de Gta devrait atteindre une production annuelle de 2,5 millions de tonnes de gaz, avec une prévision d’augmentation à 10 millions de tonnes..
Par Malick CISS
L’AFRIQUE, LE PARADOXE DU RICHE PAUVRE
Les conflits en Afrique nous rappellent toujours la vulnérabilité de nos États et le sort peu enviable de millions d’Africains victimes collatérales des convoitises autour des ressources naturelles. Le dernier en date, c’est la guerre au Kivu en Rdc
Les conflits en Afrique nous rappellent toujours la vulnérabilité de nos États et le sort peu enviable de millions d’Africains victimes collatérales des convoitises autour des ressources naturelles. Le dernier en date, c’est la guerre au Kivu en République démocratique du Congo (Rdc).
Certainement et paradoxalement, les milliers de déplacés des guerres, les victimes d’exactions de toutes sortes auraient souhaité que leurs sous-sols soient aussi stériles que le Sahara. Outre le drame humanitaire qu’ils engendrent, les conflits armés ont coûté à l’Afrique, de 1990 à 2005, la somme de 284 milliards de dollars, soit l’équivalent de l’aide financière reçue durant cette période (rapport de trois Ong dont Oxfam intitulé « Les milliards manquants de l’Afrique… », 2007). Le contraste entre cette opulence en ressources et la pauvreté ambiante alimente les thèses selon lesquelles le continent serait maudit.
Selon la Banque africaine de développement (Bad), les ressources naturelles du continent sont évaluées à 6500 milliards de dollars, 65 % des terres arables non cultivées de la planète, une population jeune et dynamique. Selon le cabinet d’études McKinsey Global Institute, elle abrite 10% des réserves mondiales de pétrole, 40% d’or, 80% du chrome et 90% du groupe des métaux du platine… Donc « l’Afrique n’a aucune excuse d’être pauvre », concluait le président de la Bad, Akinwumi Adesina. Même si des progrès ont été notés des indépendances à nos jours, avec des millions d’individus sortis de la pauvreté et des taux de croissance à l’inclusivité relative (0,246 selon la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique), force est de reconnaître qu’elle a accusé du retard, comparé à son potentiel.
À l’aube des indépendances, les puissances colonisatrices voyaient d’un mauvais œil les aspirations à la souveraineté internationale, synonyme de perte de l’accès aux ressources naturelles et aux débouchés pour écouler leur production. Et ceci explique l’importance géostratégique de l’Afrique, où il fallait pré-positionner des troupes pour mieux contrôler nos pays et leurs dirigeants, et par ricochet leurs richesses. Ceci au détriment des populations engluées dans la pauvreté. Mais sur le banc des accusés, on ne saurait convoquer seulement les Occidentaux. Les élites politico-intellectuelles, notamment les premiers dirigeants, ont engagé leur responsabilité en perpétuant, en quelque sorte, le pacte colonial dans la gestion des affaires.
La trahison des élites est illustrée par la corruption, les détournements, le bradage des ressources, le tribalisme, les guerres qui accentuent la paupérisation de la population. À l’avènement des indépendances, l’Afrique, au lieu de tracer et de suivre sa propre voie, est restée dans le modèle occidental. Avec la suprématie des institutions financières internationales (Fmi et Banque mondiale) créées par et pour ce même Occident, plus préoccupé à conserver sa prédominance, le continent a mal négocié son intégration à l’économie mondiale. Il a confié son sort aux autres à travers les Programmes d’ajustement structurel, l’endettement à outrance, la forte dépendance à l’aide publique au développement, etc.
Au lieu de procéder à la transformation de ses matières premières pour générer davantage de richesses et d’emplois. Cette fragilité de nos économies et l’inefficacité de nos politiques sociales expliquent les cris d’orfraie depuis que le président américain Donald Trump a gelé l’aide de son pays pour 90 jours. Le même schéma de dépendance a été, plus ou moins, reconduit dans les politiques de diversification des partenaires avec l’arrivée des pays dits émergents. Un article du chercheur Yves Alexandre Chouala, intitulé « L’Afrique dans le nouveau partenariat international : enjeux de civilisation et de puissance », campe bien le débat.
« Le discours idéologico-politique de la « Renaissance » nourrit en toile de fond le principe tout aussi éminemment politique de la responsabilité de l’Afrique face à elle-même et face au monde : « (…) le développement est un processus de responsabilisation et d’autosuffisance […]. Nous déterminerons notre propre destinée et nous ferons appel au reste du monde pour compléter nos efforts », dit-il. Une posture proactive est attendue pour tirer profit du contexte de compétition entre pays occidentaux et émergents, qui se joue sur le continent.