Les seize équipes qui participent à la CAN U17 au Maroc ont désormais joué leur premier match. Ce mercredi 2 avril marque un jour de pause dans la compétition avant la reprise demain, avec notamment le deuxième match du pays organisateur, le Maroc qui affrontera la Zambie. Une compétition qui a longtemps été marquée par les suspicions de fraudes quant à l'âge réel des joueurs. Mais depuis 2011, la CAF a mis en place un dispositif réglementaire pour s'assurer de l’âge véritable des joueurs.
Avant la compétition, toutes les équipes doivent soumettre leurs joueurs à un test IRM du poignet. L'IRM évalue la maturation osseuse du poignet gauche pour déterminer l'âge biologique du joueur. Mise en place en 2011, la réglementation s’est durcie avec de potentielles disqualifications. Selon le règlement, les tests ont obligatoirement lieu avant la phase des qualifications et potentiellement juste avant le tournoi. Selon le règlement toujours, si quatre joueurs ou plus sont déclarés non éligibles, c'est l'équipe entière qui est éliminée.
Avant la compétition, le Burkina Faso s'est vu privé de huit joueurs, mais a tout de même pu aligner une équipe au Maroc. Le coach Oscar Barro a dû s'adapter à la dernière minute. « J'ai mon capitaine même qui n'est pas venu, ça veut dire que c'était mon métronome qui n'a pas été retenu. J'ai mon meilleur milieu qui n'est pas venu, ainsi que mon meilleur latéral. Tout mon couloir est absent. Donc il faut parer à tout ça d'un coup. Mais, nous sommes des entraîneurs, nous sommes des compétiteurs, il faut faire avec et trouver tout de suite la solution. » La plupart des fédérations saluent la mise en place de cette réglementation, mais les disqualifications lors des phases préliminaires de la Guinée, de la Guinée-Bissau et de la Sierra Leone ont créé de la déception. Et pour certains sélectionneurs, le calcul de la masse osseuse ne permet pas toujours d'attester formellement qu'un joueur a plus de 17 ans. L'entraîneur des cadets sénégalais Papy Ibrahima Faye s'est exprimé à ce sujet. « Un garçon peut être réellement un U17, mais avec les charges d'entraînement, avec l'alimentation, avec les conditions de vie, l'enfant peut grandir plus vite qu'un autre de la même catégorie. »
Le corps médical, lui, affirme que ces tests sont très fiables.
(rfi.fr)
Par Alioune SOUARE
LOI INTERPRETATIVE OU LOI D’INTERPRETATION ?
Depuis que la proposition de loi sur l’amnistie a été annoncée, elle a défrayé la chronique. Tantôt loi interprétative, tantôt loi d’interprétation, tantôt amendement dont le contenu fait penser à un contre-projet !
Depuis que la proposition de loi sur l’amnistie a été annoncée, elle a défrayé la chronique. Tantôt loi interprétative, tantôt loi d’interprétation, tantôt amendement dont le contenu fait penser à un contre-projet ! L’utilisation de ces concepts n’a pas manqué hier mercredi 2 avril 2025, dans l’hémicycle au cours des débats consacrés au vote de la proposition de loi.
Il est important que l’on s’accorde un peu sur ces concepts pour voir leurs sens et leurs portées juridiques, surtout la façon dont ils sont employés dans certains pays. Et, pour ce qui concerne la loi interprétative, il convient de revisiter le droit français avec la définition donnée par la Cour de cassation. Ainsi, soutient-elle que « la loi peut être considérée comme interprétative lorsqu’elle se borne à reconnaître, sans rien innover, un droit préexistant qu’une définition imparfaite a rendu susceptible de controverse ». La Cour de cassation admet également, dans sa jurisprudence, pour la loi interprétative, que si le juge la considère comme telle, elle fait corps avec la loi antérieure et bénéficie d’un effet rétroactif, en prenant pour date d’entrée en vigueur la loi qu’elle interprète. II y a cependant la délibération de l’Assemblée nationale, en sa séance plénière du 23 janvier 2004, intégrant les dispositions de l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme. Elle apporte des changements qui font évoluer la position de la Cour par rapport à la rétroactivité de la loi interprétative. Celle-ci, note-t-on, ne s’applique que si le législateur l’a voulu ou s’il y a un motif impérieux d’intérêt général.
Ce n’est pas fortuit que l’ancien Président de la Cour de cassation, Guy Canivet, prenne sa plume et publie une belle contribution dans la revue intitulée « Justice et Cassation» édition Dalloz, parlant ainsi de la problématique de la rétroactivité, sous la réflexion de « l’apport de l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme à la théorie des conflits d’application de la loi dans le temps». Pour rappel, l’art. 6 de la Convention européenne des droits de l’homme dit ceci : «Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue équitablement, publiquement et dans un délai raisonnable, par un tribunal indépendant et impartial, établi par la loi, qui décidera, soit des contestations sur ses droits et obligations de caractère civil, soit du bienfondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle».
En droit français, la loi interprétative trouve sa place dans la hiérarchie des normes. Elle intervient généralement pour clarifier des textes législatifs ayant suscité des interprétations divergentes ou des contestations. La jurisprudence peut également jouer un rôle dans la reconnaissance de la nécessité d’une loi interprétative, lorsque les tribunaux éprouvent des difficultés à appliquer une loi en raison de son ambiguïté.
Des pays dits de tradition parlementaire britannique, à l’instar du Canada, connaissent la loi interprétative. Même s’il reste attaché à sa tradition bijuridique, c’est-à-dire, la coexistence de la common law (règle d’application de la décision juridique précédente) et le droit civil français.
Pour tous ces pays, la définition juridique de la loi interprétative n’a pas varié, elle est alors ! conçue pour clarifier le sens et la portée d’une loi antérieure sans la modifier, ni l’innover. Elle se limite simplement à expliquer ou à préciser la disposition législative existante afin de dissiper toute ambiguïté ou controverse. La loi interprétative n’est pas promulguée comme les autres lois, elle rétroagit dès son adoption à la date de l’entrée en vigueur de la loi qu’elle interprète.
L’intérêt de la loi interprétative, c’est qu’elle apporte une précision juridique sur le sens et le contenu d’une loi antérieure. Cela facilite la compréhension et assure une bonne application. La loi interprétative contribue également à la réduction des litiges et permet au moins d’éviter des contestations. Mais, elle a aussi des inconvénients, notamment avec la rétroactivité, elle peut être source de confusion et d’insécurité pour les justiciables s’ils ont des acquis par rapport à la loi initiale. Le fait de recourir à l’initiative parlementaire pour les lois interprétatives, peut également être perçu comme un signe de faiblesse et d’imprécision du législateur mais aussi comme sa volonté de se substituer au juge.
Habituellement, la loi interprétative est courante dans des domaines complexes comme le droit fiscal, le droit du travail et d’autres secteurs où les dispositions législatives peuvent prêter à des interprétations variées
Et maintenant, s’agissant de loi d’interprétation, elle a la même finalité que la loi interprétative, c’est-à-dire, celle d’interpréter la loi, mais avec la seule différence qu’elle réserve au législateur, la faculté de pouvoir modifier ou abroger la loi antérieure.
Dans un document que le professeur Louis Philippe Pigeon, chaire de rédaction juridique - Université Laval, a écrit sur l’interprétation des textes législatifs et règlementaires, nous trouvons d’ailleurs très intéressant et pourquoi nous le partageons (voir l’extrait cidessous) «L’interprétation des textes juridiques est une activité quotidienne pour le juriste. Pourtant, le phénomène demeure difficile à cerner et à définir. Plusieurs conceptions de l’interprétation juridique coexistent. Certains y voient la recherche d’une signification totalement préexistante alors que d’autres considèrent que le sens des textes juridiques est entièrement créé à travers le processus d’interprétation. Plusieurs théories de l’interprétation juridique se situent entre ces deux extrêmes. L’interprétation des textes législatifs et réglementaires, de même que celle des contrats, mobilisent une panoplie de procédés différents mais complémentaires : les méthodes, les principes, les règles et les présomptions d’interprétation ainsi que les arguments logiques. Il est fréquent que l’interprète ait recours à plus d’un procédé pour interpréter une même disposition législative, réglementaire ou contractuelle
Une « méthode » d’interprétation est une conception générale du travail d’interprétation des lois. Les principes, les règles et les prés o m p t i o n s d’interprétation peuvent tous être associés à une méthode ou une autre.
Les différentes méthodes d’interprétation témoignent des multiples conceptions intellectuelles de l’interprétation juridique. Certaines méthodes mettent l’accent sur le texte de la loi interprétée alors que d’autres insistent davantage sur son objet ou le contexte.
Les principales méthodes d’interprétation des lois sont : la méthode littérale ou grammaticale, la méthode systématique, la méthode psychologique ou historique, la méthode téléologique, la méthode contextuelle et la méthode pragmatique
La catégorie des « principes » d’interprétation regroupe des procédés d’interprétation qui se situent sur un plan plus pratique que les méthodes et qui revêtent une force contraignante plus grande. Issus de la jurisprudence, parfois consacrés par la loi, les principes d’interprétation sont pluriels et parfois contradictoires.
Les principes classiques de l’interprétation des lois sont : le principe du sens clair (Literal Rule), la « règle d’or » (Golden Rule), le principe de l’interprétation selon le but de la loi (Mischief Rule).
La troisième catégorie de procédés d’interprétation regroupe les « règles » d’interprétation. Les règles sont plus précises que les méthodes et les principes et ont, du moins en théorie, une force contraignante plus grande que les présomptions d’interprétation.
Les règles d’interprétation sont nombreuses: la règle de l’interprétation libérale des textes attributifs de droit, la règle de l’interprétation restrictive des textes privatifs de droit, la règle de l’unité du texte, la règle de l’harmonisation avec les lois connexes, la règle de la primauté du texte spécial, la règle de la primauté du texte postérieur, les règles relatives à l’historique de la législation, les règles relatives aux travaux préparatoires. La catégorie des « présomptions » d’interprétation regroupe des règles précises quant à leur objet, mais auxquelles n’est attribuée qu’une valeur relative.
Les présomptions d’interprétation les plus couramment invoquées sont : la présomption de rationalité du législateur, la présomption du sens courant des mots, la présomption de conformité au droit international et aux traités, la présomption de conformité à la Constitution et aux lois fondamentales, la présomption de conformité au droit commun, la présomption de modification du droit antérieur, la présomption de l’effet utile».
Pour toutes ces illustrations qui renseignent suffisamment sur les règles et définitions juridiques de la loi interprétative et de la loi d’interprétation, on retient que la proposition de loi initiée par le député de la majorité ne correspond pas à la loi interprétative. La loi initiale a été modifiée, l’auteur reconnait avoir dans son texte réduit le champ d’application de l’amnestie et il a ajouté à l’art.3 de nouvelle dispositon « ni aux droits des victimes à une indémnisation». II y a aussi le principe de la rétroactivité que l’on ne peut pas être appliqué dans de pareille situation. Et si, les FDS étaient les cibles, le combat est perdu d’avance, sauf sur les cas avérés de torture réprimés par le droit international. Pour rappel, la loi ne dispose que de l’avenir, à l’exception des lois rétroactives qui sont au nombre de trois (3), à savoir : la loi interprétative, la loi de validation et la loi expressement rétroactive.
En tout état de cause, la proposition de loi du député de la majorité ne peut qu’être considérée comme une loi d’interprétation et non interprétative! D’ailleurs, dans son amendement à l’article premier, l’auteur lui-même écrit : « le titre est intitulé Proposition de loi portant l’interprétation de la loi 2024 - 09 du 13 mars 2924 portant amnistie».
Par Alioune SOUARE spécialiste du droit parlementaire
UN DESERT MEDICAL POUR UNE PATHOLOGIE SOUS-ESTIMEE
Comme tous les ans, à la date du 02 avril, les familles d’enfants autistes, des associations de soutien du monde, se mobilisent pour porter la sensibilisation en vue d’une meilleure prise en charge de ces derniers.
Comme tous les ans, à la date du 02 avril, les familles d’enfants autistes, des associations de soutien du monde, se mobilisent pour porter la sensibilisation en vue d’une meilleure prise en charge de ces derniers. Cette maladie neurologique, handicapante est très fréquente au Sénégal. Selon les statistiques 7 sujets sur une série de 793 enfants présentent la maladie.
Longtemps mal compris, l’autisme est aujourd’hui mieux diagnostiqué, permettant une prise en charge plus adaptée. Mais des obstacles sont nombreux, notamment en matière d’accessibilité et de sensibilisation. Les avancées scientifiques contribuent à changer le regard de la société, encourageant une approche plus bienveillante et inclusive..
L’autisme, ou trouble du spectre de l’autisme (TSA), se manifeste par des particularités dans la communication, les interactions sociales et des Troubles obsessionnels compulsifs. Chaque enfant autiste est unique, avec des forces et des défis spécifiques.
Au Sénégal, une étude sur l'infirmité motrice d'origine cérébrale avait trouvé un syndrome autistique chez 7 sujets sur une série de 793 enfants. Dans une autre étude réalisée entre 2014 et 2016, à laquelle avait pris part le Docteur Ndèye Awa Dièye, cheffe des centres pédopsychiatriques de Thiaroye et de Diamniadio, elle estime que la maladie touche un enfant sur 160 au Sénégal, dans la tranche d’âge des 4 ans.
Selon le Dr Dièye, ces chiffres sont « très approximatifs » car beaucoup d’enfants ne sont pas amenés en consultation. Cette pathologie neurologique et handicapante qui nécessite une prise en charge pluridisciplinaire, manque de spécialistes pour un suivi correct des patients. A l’hôpital de Fann, en plus des soins cliniques de la structure «Keur Aleyi», des parents et des associations de soutien aux malades se retrouvent très souvent pour prendre en charge l’aspect thérapeutique par des échanges d’expériences pour le bien des malades.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms) les personnes atteintes de Tsa et leur famille sont confrontées à des problèmes majeurs dont la stigmatisation sociale, l’isolement et la discrimination. Vivant le plus souvent dans les milieux pauvres, ils n’ont souvent qu’un accès limité au soutien et aux services dédiés. Au Sénégal, les centres de prise en charge d'enfants atteints de troubles de l'autisme sont rares. Mis en place par des structures privées, l’accès est très souvent inaccessible pour la majorité des enfants qui viennent de milieux démunis financièrement
Toutefois, il faut souligner l’existence du centre de soins médicaux et paramédicaux de l’association « Enfants Soleil » qui offre des bilans psychomoteurs gratuits aux enfants tout en portant la sensibilisation pour une meilleure acceptation de ces enfants dans la société.
MANIFESTATION DE L’AUTISME
L'autisme se manifeste selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms) par des troubles de la communication, des intérêts ou activités obsessionnels, des comportements à caractère répétitif, ainsi qu'une forte résistance au changement. La personne présente souvent des hyper ou hypo sensibilités sensorielles aux sons, à la lumière, aux couleurs mais aussi au toucher.
Selon l’Oms, dans certaines régions d'Afrique, notamment au Sénégal, l'autisme est considéré comme une maladie liée au surnaturel, à l'ensorcellement. Selon les spécialistes de la maladie, le diagnostic est clinique, basé sur une évaluation multidimensionnelle précise, détaillée et individualisée, portant sur les différents aspects du développement et du fonctionnement de l'individu ainsi que sur son environnement, et ce, dans des contextes variés.
COUT DE LA PRISE EN CHARGE
Selon les parents d’enfants autistes, leur l’accompagnement, nécessite de moyens financiers importants, qu’ils soient médicaux et scolaires. « Les soins médicaux et paramédicaux dans le privé coûtent chers car le coût d’une prestation avoisine en moyenne vingt mille francs CFA (20 000 FCFA) par heure. A cela, il faut ajouter le coût de la scolarité dans des écoles spécialisées qui reste inaccessible pour la majorité des parents. En effet, les frais tournent en moyenne entre soixante mille francs CFA (60 000 FCFA) et trois cent cinquante mille francs CFA (350 000 FCFA) par mois. Il faut également mentionner que les coûts médicaux dans les hôpitaux publics sont largement plus accessibles mais les médecins sont submergés et les listes d’attente très longues pour les rendez-vous. Ce qui fait que les enfants ne peuvent pas bénéficier d’un suivi rapproché et régulier dans le public » avait lancé un parent l’année dernière lors de cette célébration.
SONKO VEUT UNE EVALUATION APPROFONDIE DE LA PROBLÉMATIQUE DE LA RÉGULATION DES LOYERS
Le Premier ministre est revenu sur la problématique lancinante de la régulation des loyers des locaux à usage d’habitation qui demeure sans effet notamment dans la zone urbaine de Dakar en dépit de la réglementation en vigueur depuis 2014
Abordant le premier point de sa communication, le Premier Ministre Ousmane Sonko est revenu sur la problématique lancinante de la régulation des loyers des locaux à usage d’habitation qui demeure sans effet notamment dans la zone urbaine de Dakar en dépit de la réglementation en vigueur depuis 2014.
Au regard des tensions persistantes sur le loyer, principal poste de dépenses des ménages dans plusieurs agglomérations du pays, le Premier Ministre a souligné la nécessité de procéder à une analyse approfondie des facteurs qui continuent à entretenir ces tensions.
Outre la revue des mécanismes de régulation, la réflexion devra être axée sur la disponibilité de données crédibles sur l’offre et la demande de logements ainsi que sur des instruments alternatifs à explorer pour inciter les propriétaires à fixer des loyers compatibles avec la méthodologie de la surface corrigée.
Le Premier Ministre a également relevé les facteurs structurels à prendre en compte, tels que les manquements en termes de politique d’urbanisation et de pôles urbains ainsi que les très faibles réalisations des programmes d’accès aux logements sociaux. Sur la base de ces constats, le Premier Ministre a demandé au Ministre chargé du Commerce, en relation avec le Secrétaire d’Etat à l’Urbanisme et au Logement, le Ministre des Finances et du Budget et le Secrétariat général du Gouvernement, de procéder à l’évaluation approfondie de ce dossier et de proposer, avant la fin du mois de juin 2025, à l’issue d’un processus inclusif avec toutes les parties prenantes, des actions réalistes et efficaces de modification des dispositions réglementaires relatives à la régulation des loyers des locaux à usage d’habitation.
Abordant le second point de sa communication, le Premier Ministre a souligné l’urgence attachée au renforcement du dispositif de contrôle interne dans l’administration publique, en vue de prendre en charge les manquements et irrégularités notables et récurrents notés dans la gouvernance du secteur public et parapublic. Il a relevé que cette situation est particulièrement favorisée par les dysfonctionnements dans la mise en œuvre des bonnes pratiques en matière de contrôle interne pour limiter les risques, en général, les risques opérationnels en particulier. À cet égard, le Premier Ministre a demandé au Ministre, Secrétaire général du Gouvernement de mettre en place, autour du Bureau de Suivi et de Coordination de l’Inspection générale d’Etat à la Primature, un groupe de travail chargé de faire l’état des lieux et de proposer un plan d’action visant à améliorer le fonctionnement et l’efficacité des inspections internes des ministères au plus tard fin juin 2025.
Dans cette attente, il a demandé aux Ministres de lui transmettre le point du niveau d’exécution du programme de contrôle interne de l’année 2025 au cours du premier trimestre et de la tenue régulière des réunions de coordination des départements ministériels consacrées aux rapports périodiques de contrôle interne.
MAJORITÉ ET OPPOSITION À COUTEAUX TIRÉS
La proposition de loi interprétative de l'amnistie, introduite par le député Pastef Amadou Ba, a finalement été adoptée par l'Assemblée nationale après des débats particulièrement tendus
La proposition de loi interprétant la loi N°2024 du 13 mars 2024 portant amnistie des faits susceptibles de qualification criminelle ou correctionnelle commis en rapport avec les événements politiques qui ont traversé le Sénégal de mars 2021 à mars 2024 est adoptée hier, mercredi 2 avril par l’Assemblée nationale. Réunis en séance plénière, les députés ont voté ce texte introduit par le député de la majorité parlementaire Pastef, Amadou Ba et qui a cristallisé les débats ces derniers jours, par 126 députés ayant voté pour et 20 contre au terme d’une plénière qui a duré plus de dix heures.
L’Assemblée nationale tourne la page du débat sur l’interprétation ou non de la loi N°2024 du13 mars 2024 portant amnistie des faits susceptibles de qualification criminelle ou correctionnelle commis en rapport avec les événements politiques qui ont traversé le Sénégal de mars 2021 à mars 2024. Réunis en session plénière hier, mercredi 2 avril, les députés ont voté massivement la proposition de loi N°5-2025 portant interprétation de cette loi N°2024 du 13 mars 2024 introduit par le député de la majorité parlementaire Pastef, Amadou Ba. Sur 145 votants, l’article premier a recueilli 126 voix pour et 19 contre. Pour l’article 2, sur 143 participants, 125 ont voté pour et 17 contre. Enfin, sur l’ensemble de ce texte qui vise à « préciser le champ d’application de la loi d’amnistie afin d’en exclure certaines infractions criminelles ou correctionnelles, notamment celles qualifiées de tortures, d’actes de barbarie, de meurtre, d’assassinat, de disparition forcée et d’utilisation de nervis armés », 126 ont voté pour et 20 contre sur les 146 députés votant.
L’adoption de cette proposition de loi portant interprétation de la loi d'amnistie hier, mercredi 2 avril par l’Assemblée nationale a été précédée par un vif débat entre les 90 orateurs inscrits sur la liste de la discussion générale.
Opposés à l’adoption de cette proposition de la loi, les députés de l’opposition parlementaire et certains de leurs collègues du groupe des non-inscrits ont dénoncé vigoureusement le caractère « dangereux » de ce texte introduit par leur collègue de la majorité, Amadou Ba n°2. Premier à prendre la parole parmi les opposants de cette loi, la députée de la coalition Takku Wallu Sénégal, Fabinta Ndiaye a sévèrement mis en garde ses collègues de la majorité en affirmant que la loi d’amnistie visait la réconciliation nationale. « C’est cette loi qui a permis l’alternance, faisant de Bassirou Diomaye Faye le président actuel et d’Ousmane Sonko le Premier ministre », a-t-elle souligné.
Poursuivant son intervention, elle a provoqué la colère de ses collègues de la majorité en martelant que « ce n’est pas Macky Sall qui avait appelé à un « mortal kombat » ou encore dit aux jeunes « Kou dé sa yaye diourate » (celui qui meurt, sa mère donnera naissance à un autre enfant) mais aussi « qu’aucun nervi n’a tiré sur un jeune, vous vous entretuez vous-mêmes. »
Abondant dans ce même sens Maguette Sène déclare qu’avec cette proposition de loi, la 15e législature est tout simplement en train de rater le train de l’histoire. En effet, selon lui, l’Assemblée nationale devrait écouter la proposition de la société civile consistant à organiser des concertations pour connaitre les causes véritables des violences dans la scène politique sénégalaise et adoptées des solutions avant de se prononcer sur cette loi d’amnistie. « Cette loi devait être inclusive, issue de larges concertations de toutes les couches de la nation sénégalaise ».
Prenant la parole à son tour, Abdou Mbow souligne que cette proposition n’est pas une loi interprétative mais plutôt une loi qui modifie la loi portant amnistie. « Une loi interprétative a pour objet de reconnaitre, sans rien innover, un droit existant, qu’une définition imprécise a rendu complexe. Autrement dit, la loi interprétative précise juste l’intention du législateur sans remettre en cause les dispositions de la loi initiale ce qui n’est pas le cas avec cette proposition de loi qui change fondamentalement la loi portant amnistie » a-t-il fait remarquer.
Abondant dans le même sens, Thierno Alassane Sall, auteur de la première proposition de loi visant à abroger cette loi d’amnistie mais finalement rejeter par le bureau de l’Assemblée nationale pour non-respect estimant que ce texte est « unique et inacceptable » a indiqué que c’est la « première qu’une proposition de loi protège les auteurs de crimes au détriment des victimes ».
S’adressant à ses collègues de la majorité Thérèse Faye Diouf dira que cette loi va vous rendre déshonorables » en ajoutant que « tout le monde sait que votre cible ce sont les forces de défenses et de sécurité ».
Dernier orateur à prendre la parole parmi les députés de la majorité, le président du groupe parlementaire de la majorité a indiqué que « les opposants de cette loi n’ont posé aucun argument pour étayer leur position ».
Abondant dans le même sens, l’ancien procureur spécial prés la défunte Cour répression de l’enrichissement illicite (Crei), Alioune Ndao qui était l’un des premiers à prendre la parole lors de cette plénière a accusé l’ancien régime d’avoir imposé cette loi d’amnistie pour se protéger des crimes commis. Poursuivant son propos, il a précisé que la loi interprétative ne vise pas les Forces de défenses et de sécurité mais plutôt les commanditaires des crimes dont l’ancien président Macky Sall luimême et son entourage.
Pour sa part, Dr Ismaila Diallo, 1er vice-président de l’Assemblée nationale dans cette même veine, rappelle que lors des manifestations, les autorités policières affirmaient que les hommes armés qui tiraient sur les manifestants n’étaient pas des policiers.
Poursuivant son intervention, le député de la majorité se demandant qui étaient ces hommes armés de fusils de guerre qui ne devaient pas être la possession de civils, a indiqué que la loi interprétative permettra à la justice de mener les enquêtes impartiales pour identifier ces personnes. « Les martyres du fond de leur tombe nous regardent. Le monde entier nous regarde aussi. La meilleure façon de rendre hommage aux Forces de défenses et de sécurité, c’est d’apporter toute la lumière sur l’assassinat de deux vaillants soldats qui ont eu à rendre de bons et loyaux services à la nation » appuie Abdoulaye Tall, président de la commission des Lois avant de préciser dans la foulée. « L’amnistie, c’est le pardon mais ce pardon doit intervenir en dernier lieu. Avant de pardonner, il faut qu’on se livre à cet exercice de vérité. Qui a fait quoi ? Qui a demandé à faire quoi ? Et à cet exercice de justice qu’on appelle. Autrement dit, prononcé cette sanction idoine, appropriée aux auteurs de ces assassinats, de ces enlèvements et de ces tortures et peut être à l’occasion de cette œuvre judiciaire, si les Sénégalais ne se comprennent pas peut-être, c’est l’étape de la réconciliation avant de parler de pardon. Il n’est pas question de pardonner des faits qui ne sont pas amnistiables ».
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE JEUDI 3 AVRIL 2025
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien, WiwSport
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LE BOULEVARD GÉNÉRAL DE GAULLE REBAPTISÉ EN HOMMAGE À MAMADOU DIA
Cette décision marque la réhabilitation officielle d'une figure fondamentale de l'indépendance sénégalaise, longtemps marginalisée dans la mémoire nationale
À l’occasion de la célébration de la fête de l’Indépendance, le président de la République a pris une décision historique : rebaptiser le Boulevard Général De Gaulle en Boulevard Mamadou Dia. Ce choix symbolique marque une reconnaissance nationale envers l’un des principaux artisans de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale.
Ce geste, qui inscrit davantage Mamadou Dia dans la mémoire collective, revêt une signification particulière. Anciennement appelé Allées Coursins, cet axe emblématique de Dakar fut le théâtre du deuxième défilé de l’Indépendance le 4 avril 1962, une initiative prise par Mamadou Dia lui-même alors qu’il occupait la fonction de Président du Conseil.
Homme d’État visionnaire, Mamadou Dia a joué un rôle central dans le processus qui a mené à l’indépendance du Sénégal. Il fut, avec son homologue malien Modibo Keïta, cosignataire des accords de Transfert de compétences du 4 avril 1960 avec le Président français Charles De Gaulle. Ces accords ont marqué la naissance de la Fédération du Mali, première tentative d’union entre le Sénégal et le Soudan français (actuel Mali).
Cependant, l’éclatement de cette fédération en août 1960 marqua une rupture politique entre Mamadou Dia et Léopold Sédar Senghor, aboutissant quelques années plus tard à son éviction du pouvoir et à son incarcération en 1962. Malgré ces épreuves, son engagement en faveur d’un développement économique et social axé sur l’autosuffisance et la souveraineté reste une référence dans l’histoire politique du Sénégal.
En donnant le nom de Mamadou Dia à cet axe majeur de la capitale, l’État sénégalais réhabilite une figure essentielle du nationalisme sénégalais et panafricain. Ce geste s’inscrit dans une dynamique de valorisation des pères fondateurs de l’Indépendance et de transmission de l’histoire aux générations futures.
Dakar, ville chargée d’histoire, voit ainsi l’un de ses plus prestigieux boulevards porter le nom d’un homme dont la contribution à la construction du Sénégal moderne est indéniable. Ce changement intervient à un moment où le pays aspire à réaffirmer son identité et à reconnaître l’héritage de ceux qui ont œuvré pour sa souveraineté.
En ce 4 avril, jour de fête et de mémoire, le nom de Mamadou Dia reprend toute sa place dans l’espace public sénégalais, rappelant son combat pour un Sénégal fort et indépendant.
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MARIE ANGÉLIQUE SELBÉ DIOUF RÉCLAME L'EXTRADITION DE MACKY SALL
Pour la parlementaire proche du Pastef, l'ancien président, qu'elle qualifie de "commanditaire", doit rendre des comptes à la justice sénégalaise pour les exactions présumées commises sous son régime
La séance plénière consacrée à l’examen du projet de loi portant interprétation de la loi d’amnistie a été marquée par une intervention particulièrement virulente de la députée Marie Angélique Selbé Diouf.
Dans un discours, la parlementaire a vivement interpellé les élus de l’opposition, les exhortant à reconnaître leurs responsabilités passées. « Capitulez, faites amende honorable parce que vous n’avez pas droit à la parole. C’est pourquoi vous êtes derrière aujourd’hui en écoutant ceux qui représentent le peuple vous rappeler vos actes », a-t-elle lancé, ajoutant : « Venez ici et ayez le courage et l’humilité de demander pardon aux Sénégalais. »
Poursuivant son intervention, Mme Diouf a accusé l’opposition d’avoir plongé le pays dans une décennie sombre, marquée selon elle par « l’immunité, les tortures et les massacres ». Elle a appelé à l’établissement de la justice, en ciblant directement l’ancien président Macky Sall, actuellement en séjour au Maroc. « Monsieur le Ministre de la Justice, il faut commencer par le commanditaire Macky Sall qui s’est terré au Maroc. Il ne devait même pas quitter le pays. Allez le prendre », a-t-elle lancé, interpellant le Garde des Sceaux.
La députée, proche du parti Pastef, a également critiqué avec sévérité la ministre de la Justice, Aissata Tall Sall. Étonnée par son positionnement, elle s’est interrogée sur les valeurs défendues par cette dernière. « Comment une mère, un juriste, avocate, ministre de la Justice peut-elle descendre aussi bas ? », a-t-elle déclaré avec indignation.
Cette sortie musclée de Marie Angélique Selbé Diouf illustre la tension politique toujours palpable au sein de l’hémicycle, dans un contexte post-électoral où la question de la justice transitionnelle demeure au cœur des débats.
LA NOUVELLE DOCTRINE DE TRUMP FRAPPE L'AFRIQUE DE PLEIN FOUET
Plusieurs pays africains se retrouvent piégés dans un arsenal de tarifs douaniers punitifs. Le Lesotho et Madagascar, avec des taux respectifs de 50% et 47%, figurent parmi les nations les plus lourdement taxées au monde
(SenePlus) - Donald Trump a instauré ce mercredi 2 avril 2025, un régime tarifaire fondamentalement nouveau, imposant un tarif de base de 10% sur toutes les marchandises importées aux États-Unis, quelle que soit leur provenance. Cette mesure de base est complétée par des "tarifs réciproques" plus élevés pour environ 60 pays que l'administration Trump considère comme traitant injustement les États-Unis.
Selon une clarification ultérieure de la Maison Blanche rapportée par le New York Times, les pourcentages présentés dans les tableaux incluent à la fois le tarif de base de 10% et le tarif réciproque additionnel. Par exemple, l'Union européenne fera face à un tarif total de 20%, composé du tarif de base de 10% plus un tarif réciproque de 10%. Pour la Chine, le tarif total de 34% comprend le tarif de base de 10% plus un tarif réciproque de 24%.
Ces tarifs réciproques, entrés en vigueur le 9 avril, sont calculés selon une formule spécifique : l'administration prend le taux tarifaire global qu'elle estime être appliqué par chaque pays (incluant les barrières non tarifaires comme la manipulation monétaire), puis applique la moitié de ce taux sur tous les produits importés de ce pays.
Seuls le Canada et le Mexique sont exemptés de ces nouvelles mesures pour le moment, bien qu'ils soient encore soumis à des tarifs antérieurs de 25%.
Le New York Times souligne que la majorité des nations visées par ces tarifs réciproques sont des économies pauvres et en développement. Le document de huit pages distribué aux journalistes par l'administration révèle que certaines des nations les plus pauvres du monde - comme le Soudan du Sud, le Burundi et la République centrafricaine - ainsi que des pays en pleine guerre, notamment le Soudan, figurent sur cette liste.
Dans ce nouveau contexte commercial, plusieurs pays africains se retrouvent particulièrement affectés:
Le Lesotho fait face à l'un des taux les plus élevés au monde avec un tarif réciproque de 50%, résultant de l'estimation par l'administration Trump que ce pays applique l'équivalent de 99% de tarifs et autres barrières commerciales contre les États-Unis.
Madagascar suit de près avec des tarifs américains de 47%, en réponse aux 93% de barrières estimées. Ces chiffres placent ces deux pays parmi les plus pénalisés globalement, aux côtés de Saint-Pierre-et-Miquelon (50%) et du Laos (48%).
D'autres pays africains font également face à des tarifs réciproques substantiels:
Myanmar (Birmanie): 44% en réponse à des barrières estimées à 88%
Sri Lanka: également 44% pour le même niveau de barrières
Mauritanie: 40% contre des barrières évaluées à 80%
Falkland Islands: 41% suite à une estimation de 82% de barrières
Syrie: 41% en réponse à 81% de barrières estimées
Iraq: 39% contre 78% de barrières
En revanche, de nombreux pays africains maintiennent des relations commerciales plus équilibrées avec les États-Unis et ne feront face qu'au tarif de base de 10%:
De nombreux petits États insulaires africains sont également dans cette catégorie
Comme le rapporte le New York Times, ces mesures tarifaires ont stupéfié de nombreux observateurs par leur ampleur. Bien que des tarifs élevés étaient attendus, le niveau annoncé dépasse les prévisions. Ces mesures vont probablement forcer certaines productions à revenir aux États-Unis, mais également augmenter les coûts pour les consommateurs et fabricants américains, tout en déclenchant des guerres commerciales sur de multiples fronts.
L'administration Trump a également présenté un plan permettant aux Américains de déduire les paiements d'intérêts sur les prêts automobiles de leurs impôts, mais uniquement si la voiture est fabriquée aux États-Unis. Cette mesure est présentée comme une compensation pour les prix plus élevés des automobiles résultant des tarifs, bien qu'il ne soit pas clair combien d'Américains pourront réellement bénéficier de cette déduction fiscale, de nombreux Américains à faible revenu ne payant déjà pas beaucoup d'impôts sur le revenu.
Cette nouvelle structure tarifaire risque d'exacerber les difficultés économiques de certains pays africains déjà fragiles. Les experts en commerce international soulignent que ces mesures pourraient entraver les efforts de diversification économique du continent et compromettre les tentatives d'amélioration des infrastructures commerciales.
Selon certains analystes, la méthode de calcul des "autres formes de tricherie" par l'administration Trump, notamment la manipulation monétaire et les autres barrières commerciales, est particulièrement problématique pour les économies africaines. Ces pays disposent souvent de moins de ressources pour contester ces évaluations dans les forums internationaux comme l'Organisation mondiale du commerce.
Les pays comme le Lesotho, dont l'économie dépend fortement des exportations textiles vers les États-Unis, pourraient être particulièrement vulnérables à ces nouvelles mesures. Madagascar, avec son secteur émergent d'exportation de vanille et d'autres produits agricoles, pourrait également voir ses perspectives de croissance considérablement réduites.
Il est particulièrement préoccupant, comme le souligne le New York Times, que des pays parmi les plus pauvres du monde ou en proie à des conflits armés figurent sur cette liste, ce qui pourrait aggraver des situations humanitaires déjà précaires.