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27 août 2025
UN AN APRÈS, L'ESPOIR S'ÉRODE
Ils avaient fait tant de promesses." Cette phrase d'un jeune moto-taximan résume le sentiment mitigé de certains. Si la jeunesse reste fidèle au tandem Diomaye-Sonko, l'impatience grandit face à une précarité qui s'aggrave et des changements qui tardent
(SenePlus) - Selon un reportage du Figaro, la défiance monte contre le tandem Diomaye-Sonko, un an après leur élection triomphale à la tête du pays. Malgré des promesses de changement radical, les résultats tardent à se concrétiser face à l'héritage d'une économie dégradée.
Dans les rues de Dakar, la désillusion se fait sentir. "Je suis très déçu", confie au journal Ibrahima Fall, un jeune moto-taximan de 25 ans. "Ils avaient fait tant de promesses mais elles n'ont pas été tenues. Où est le projet qu'on nous a vendu ?", s'interroge-t-il. Comme de nombreux jeunes Sénégalais, il espérait qu'un vent nouveau soufflerait sur le pays avec l'arrivée au pouvoir du duo Bassirou Diomaye Faye - Ousmane Sonko, élus il y a un an après une campagne éclair et une libération de prison neuf jours avant le scrutin.
Le nouveau gouvernement pointe régulièrement du doigt l'héritage laissé par l'ancien président Macky Sall. D'après le reportage du Figaro, un récent rapport de la Cour des comptes révèle que "le déficit s'élèverait en 2023 à 12,3%, contre 4,9% annoncés et la dette à 99,67% du PIB", des chiffres bien plus alarmants que ceux communiqués par l'administration précédente.
Le premier ministre Ousmane Sonko, figure charismatique du pouvoir, a lancé un ambitieux "plan Sénégal 2050" visant à "augmenter le revenu par tête de 50%, et à rendre le pays moins dépendant de l'aide extérieure", rapporte Le Figaro. Des mesures concrètes ont été prises : "la baisse des prix de certains produits de première nécessité, la fin des accords de pêche avec l'UE, l'installation du pool financier judiciaire chargé de lutter contre la corruption", ou encore le lancement d'un "New Deal technologique".
Pourtant, ces initiatives peinent à convaincre une population impatiente de voir des résultats tangibles. "La vie est chère. Les loyers sont chers. Les soins sont chers. Les jeunes n'ont pas de travail, je ne vois pas où est le changement", déplore Ibrahima Fall.
Le tandem au pouvoir conserve néanmoins un fort soutien parmi la jeunesse. "On est tous pour Sonko", affirme un groupe de jeunes rencontrés par Le Figaro lors du ndogou, la rupture du jeûne du ramadan. "On est confiant, le pays va changer", ajoute Sylvestre Vaz, un trentenaire travaillant dans le secteur bancaire, qui tempère : "Il faut d'abord tout mettre en règle, changer la pourriture, et ensuite on fera les réformes".
Pour l'opposition, rassemblée au sein du Front pour la défense de la démocratie et de la république (FDR), le bilan de cette première année est sans appel : un "échec à tout point de vue", avec des "atteintes à la démocratie et à l'État de droit" qui se multiplient, selon les propos rapportés par Le Figaro.
Babacar Ndiaye, analyste politique chez Wathi, un think-tank sénégalais, souligne dans l'article qu'"il va falloir que les ruptures s'accélèrent", tant sur la question de la reddition des comptes que pour les principales réformes. D'autant que la situation économique se détériore : fin février, l'agence de notation Moody's a dégradé la note souveraine du Sénégal à B3 avec une "perspective négative".
Sur le terrain, la précarité s'aggrave. Yacine Demba, responsable associative de 29 ans, témoigne de l'augmentation des besoins : son association a dû aider 58 familles cette année contre 30 l'an dernier. "Les gens ont de plus en plus faim. Il suffit d'aller sur le terrain pour s'en rendre compte", assène-t-elle.
Entre espoirs déçus et confiance persistante, le tandem Diomaye-Sonko dispose encore d'un capital de sympathie, mais le temps presse pour concrétiser les promesses de changement.
PAR CHEIKH TIDIANE MBAYE
LE SÉNÉGAL, ENTRE ILLUSION D'INDÉPENDANCE ET QUÊTE DE SOUVERAINETÉ RÉELLE
Comme chaque année, cette célébration sera ponctuée de défilés militaires, de discours officiels... Mais au-delà du faste et du symbolisme, une question essentielle s'impose : où en sommes-nous réellement sur le chemin de la souveraineté ?
Le 4 avril 2025 marque le 64e anniversaire de l'indépendance du Sénégal. Comme chaque année, cette célébration sera ponctuée de défilés militaires, de discours officiels et de manifestations culturelles. Mais au-delà du faste et du symbolisme, une question essentielle s'impose : où en sommes-nous réellement sur le chemin de la souveraineté ?
Une indépendance juridique, mais une dépendance structurelle
L'indépendance politique acquise en 1960 n'a pas signifié une rupture effective avec les structures coloniales. L'État postcolonial a perpétué des rapports de dépendance à plusieurs niveaux :
Économique : Le FCFA demeure un symbole de la tutelle monétaire exercée par la France. L'économie reste largement extravertie, dépendante des exportations de matières premières et vulnérable aux fluctuations du marché international.
Politique : Le système néocolonial a pris la forme d'une élite politique et administrative qui gère l’État souvent dans une logique clientéliste et sous influence d'intérêts étrangers.
Culturelle et intellectuelle : L'enseignement et la recherche scientifique restent largement modelés par des paradigmes occidentaux, limitant le développement d'une pensée autonome en phase avec les réalités locales.
La souveraineté réelle : un chantier inachevé
Revendiquée par plusieurs mouvements politiques et intellectuels, la souveraineté du Sénégal suppose une transformation profonde des structures de l’État et de l’économie. Elle repose sur plusieurs axes majeurs :
1. Souveraineté économique et monétaire : Une réflexion sur une monnaie nationale ou une réforme radicale du FCFA est incontournable. Il faut également favoriser la production locale et réduire la dépendance aux importations.
2. Indépendance énergétique et industrielle : Le Sénégal entre dans l'ère du gaz et du pétrole. La question est de savoir si ces ressources serviront à renforcer l'autonomie énergétique et industrielle ou si elles seront gérées dans la logique extractiviste qui a ruiné d'autres pays africains.
3. Décolonisation de l’éducation et de la culture : Un système éducatif fondé sur nos langues nationales et une production scientifique enracinée dans nos réalités est nécessaire pour une véritable autonomie intellectuelle.
4. Souveraineté alimentaire : L’autosuffisance alimentaire est cruciale. Le modèle agricole doit être repensé en faveur des exploitations familiales et de l'agriculture écologique.
5. Réforme institutionnelle profonde : Le Sénégal ne pourra atteindre une souveraineté réelle sans une refonte structurelle de ses institutions. Une transformation systémique ne peut pas se résumer à des changements symboliques ou à des réformes partielles. Il faut un sursaut national et des concertations nationales pour dégager des consensus forts. Tant que le pays fonctionnera sous les mêmes paradigmes qu'à l'époque coloniale, avec de simples modifications de surface, il ne pourra pas se reconstruire sur des bases solides. On ne peut pas transformer un bâtiment en ruine en se contentant juste de le peindre.
6. Souveraineté technologique et intelligence artificielle : À l'ère de l'intelligence artificielle, le Sénégal ne peut pas se permettre d'être un simple spectateur. L'IA transforme déjà les modèles économiques, l'emploi et la gouvernance à l'échelle mondiale. Si nous ne prenons pas part à son développement et à sa régulation, elle risque d'être exploitée davantage au détriment de notre société que pour son bien. Le pays doit investir dans la formation, la recherche et la création d'une stratégie nationale pour l'IA afin de ne pas subir cette révolution, mais d'en tirer profit pour son développement.
L'indépendance ne doit plus être une simple commémoration, mais un projet en perpétuel accomplissement. La véritable souveraineté exige une réforme institutionnelle profonde et une mobilisation nationale. Le Sénégal a besoin de politiques audacieuses, d'une vision claire et de mesures concrètes pour bâtir une nation véritablement maîtresse de son destin.
L'ILLÉGALITÉ ENTRETENUE EN DÉFAVEUR DES FEMMES DE MÉNAGE
Manque de prise en charge médicale, harcèlement moral, salaires impayés… Elles subissent de nombreuses injustices dans l’exercice de leur métier. À travers leurs témoignages, elles racontent un quotidien fait de souffrance et d’exploitation.
Manque de prise en charge médicale, maltraitance physique et harcèlement moral ou encore salaire non payé, la liste est loin d’être exhaustive parlant de leurs conditions de travail. Elles subissent les foudres de leurs patrons au prix de la subsistance.
Sokhna Diarra Ngom discute gaiement avec ses collègues sous un arbre à Liberté 6. La vingtaine révolue, la jeune femme à la noirceur d’ébène est au chômage depuis quelques mois. Cet endroit de convergence des femmes de ménage et bonnes est son point de chute. Elle a décidé de démissionner de son travail après avoir, d’après elle, vécu l’enfer. « J’étais dans des conditions très difficiles à Nord Foire. Ma patronne ne me donnait pas à manger et me faisait travailler jusqu’à des heures tardives », narre la Fatickoise. La jeune femme a vite décidé de décamper après un mois à vivre dans ces difficultés. « J’ai finalement décidé de partir avec mes 50.000 FCfa. Je ne pouvais plus continuer à travailler dans ces circonstances », dit-elle dépitée.
Diarra Coly a aussi, à quelques détails près, vécu le même calvaire que Sokhna Diarra. Assise un peu plus loin, c’est avec beaucoup de frustration que la quinquagénaire conte ses déboires chez son ancien employeur. « Je proposais mes services en tant que femme de ménage à Rufisque dans un R+3. C’était vraiment dur pour moi, car je devais gérer mon transport et ma nourriture », se souvient-elle. La résidente de Grand Yoff a travaillé un an en faisant le ménage toute seule avec une liste de galères. « Je n’avais ni prise en charge médicale ni de quiétude. C’était très éprouvant », dit-elle avec un brin d’amertume. Diarra a eu des promesses d’augmentation salariale qui n’arriveront jamais. « Je gagnais 40.000 FCfa par mois. Ils m’ont promis une augmentation, mais je n’ai jamais rien perçu. J’ai préféré partir pour le bien de ma santé ». La quinquagénaire espère un mieux-être loin des tracasseries.
Mariama Thiam est en retrait loin de ses camarades. Emmitouflée dans une robe en wax, un voile sur la tête, elle traine un lourd fardeau. Accusée de vol à tort, elle porte encore les stigmates de cette injustice. C’est avec la voix teintée par l’émotion qu’elle raconte sa mésaventure avec ses patrons. « Je travaillais aux Maristes entre 2018 et 2019. Tout se passait bien jusqu’au jour où ma patronne m’a accusée du vol de ses 50.000 FCa », raconte-t-elle.
Accusée de vol et contrainte de payer
Mariama a clamé en vain son innocence. « J’ai alors été contrainte aux travaux forcés. Je n’avais plus droit à mon salaire. Ils m’ont privée de ma liberté et me maltraitaient physiquement. Ils ont même confisqué mon portable », se souvient-elle, la voix enrouée. La résidente de Fass Mbao a vécu quinze jours dans la tristesse : « Je ne faisais que pleurer. C’était vraiment traumatisant ». La trentenaire a finalement pu prouver son innocence. « La lingère est venue rendre l’argent quelques jours plus tard. Mes patrons se sont confondus en excuses, mais je n’arrive toujours pas à pardonner cet affront », affirme-t-elle.
Awa Sarr allie boulot et études. Cette étudiante en première année en assistanat de direction dans une école de formation de la place gagne sa vie pour assurer ses dépenses et souvent à ses risques et périls. L’étudiante, âgée de 26 ans, a bossé à Sacré-Cœur 3. Tout se passe pour le mieux jusqu’au jour où elle tombe malade. « J’étais très mal en point. Je devais continuer malgré tout à charbonner sans prise en charge médicale et avec une patronne qui ne se préoccupait pas de mon état », confie-t-elle. La jeune femme décide alors de réunir ses derniers efforts et ses bagages. « J’ai démissionné au bout de quinze jours. Je voulais récupérer mes 50.000 FCfa, mais, même pour obtenir mon salaire, ce fut la croix et la bannière ». Awa Sarr a dû batailler pour récupérer son dû et assurer elle-même sa prise en charge médicale.
CANALISER L’ÉPARGNE POUR TRANSFORMER L’AGRICULTURE
Le Fonds d’Investissement des Territoires ambitionne de mobiliser l’épargne domestique et celle de la diaspora pour dynamiser les chaînes de valeur agricoles. Il vise à structurer des projets à fort impact économique, social et environnemental.
Le Fonds d’Investissement des Territoires (FIT) se positionne comme un levier essentiel pour dynamiser l’économie sénégalaise. Son objectif majeur ? Canaliser l’épargne domestique – et surtout celle de la diaspora – vers des projets à fort impact économique, social et environnemental. Ce dispositif vise à impulser une transformation profonde dans le secteur agricole, en développant des chaînes de valeur innovantes et durables.
Face à une économie marquée par une faible densité entrepreneuriale et une concentration excessive des activités autour de Dakar, le FIT intervient comme un moteur de changement. Le Sénégal, riche de son potentiel agricole, voit dans ce fonds l’opportunité de structurer et valoriser des filières souvent sous-exploitées. En ciblant des projets intégrant toutes les étapes – de la production à la commercialisation – le FIT promet de transformer l’investissement en véritable moteur de développement local.
Le FIT est piloté par ADEL-INVEST (Alliance Diaspora – Économies Locales), une société de gestion reconnue pour son expertise dans l’accompagnement des investisseurs et la structuration de financements pour le développement territorial. Grâce à un réseau d’épargne solidaire et de clubs d’investissement, ADEL-INVEST assure un suivi rigoureux des projets et propose des opportunités d’investissement à la fois attractives et sécurisées.
En 2023, les transferts de fonds de la diaspora sénégalaise se sont élevés à 2,6 milliards de dollars, mais une part minime de ces ressources est investie dans des projets productifs. Le FIT ambitionne de renverser cette tendance en offrant des opportunités d’investissement attractives et sécurisées. En faisant appel aux Sénégalais de l’étranger, le fonds souhaite créer un pont entre la diaspora et leur terre d’origine, favorisant ainsi un développement harmonieux et durable sur le plan économique, social et environnemental.
L’agriculture, secteur qui contribue à 17 % du PIB et emploie 70 % de la population active, se trouve au cœur de la stratégie du FIT. Le fonds met un accent particulier sur le développement des chaînes de valeur agricoles, depuis la production jusqu’à la transformation, pour : optimiser la productivité et la rentabilité des exploitations ; renforcer la souveraineté alimentaire nationale ; créer des emplois durables, en particulier pour les jeunes et les femmes.
Les critères d’investissement fixés – un ticket entre 30 et 75 millions FCFA par projet, une contribution minimale de 15 % du porteur de projet, la disponibilité d’une assiette foncière d’au moins 3 hectares et une activité existante depuis 2 ans – garantissent que seules des initiatives solides et à fort potentiel sont soutenues.
Le Fonds d’Investissement des Territoires représente une opportunité unique pour les investisseurs souhaitant non seulement obtenir des rendements attractifs, mais également contribuer activement à la transformation socio-économique du Sénégal. En invitant la diaspora, les acteurs économiques et les collectivités territoriales à s’engager dans cette initiative, le FIT espère devenir un catalyseur de développement et de modernisation des chaînes de valeur agricoles.
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LA MARQUE SONKO À LA PRIMATURE
Alors que le Sénégal s'apprête à célébrer son 65ᵉ anniversaire d'indépendance, cette première année du chef de Pastef à la Primature marquera l'histoire comme celle d'une rupture assumée et d'une gouvernance axée sur la souveraineté et l'avenir
Un an après sa nomination comme Premier ministre du Sénégal par le Président Bassirou Diomaye Faye, Ousmane Sonko a imposé sa marque à la tête du gouvernement. Tour d'horizon d'une année marquée par des réformes audacieuses et un style de gouvernance inédit.
"La souveraineté a un prix," martèle régulièrement le Premier ministre. Cette signature idéologique s'est concrétisée à travers plusieurs initiatives fortes, à commencer par la mise en place d'une commission de relecture des contrats conclus dans les secteurs stratégiques. "Nous avions pris l'engagement ferme de revenir sur ces différents accords pour les rééquilibrer dans le sens de l'intérêt national," affirme Sonko, balayant au passage les critiques qui l'accusaient de vouloir "tout raser".
Des foules en liesse l'accueillent à chaque déplacement. De Dakar à Saint-Louis, de Louga à Matam, Ousmane Sonko cultive un lien direct avec la jeunesse. "Nous n'avons pas dit que nous réglerons tous les problèmes en un jour, mais je puis vous assurer que chaque seconde sera exclusivement consacrée à trouver des solutions pour vous," promet-il aux jeunes, ajoutant avec conviction : "Nous n'accepterons plus que nos ressources naturelles soient pillées pour nous laisser la pauvreté et le chômage."
L'ambitieux programme des "autoroutes de l'eau" illustre la vision transformatrice du gouvernement. Ce projet phare prévoit "le grand transfert du lac de Guiers vers le triangle Dakar-Thiès-Mbour incluant une branche vers Touba" et devrait "régler définitivement les préoccupations hydrauliques des populations."
Dans le domaine numérique, le Premier ministre a fait adopter une loi sur les start-ups pour "positionner le Sénégal comme un hub en Afrique de l'Ouest", exhortant les jeunes talents: "Nous sommes cette génération qui refuse de confier à d'autres nations la construction de son avenir numérique."
Le gouvernement Sonko a également marqué l'histoire en commémorant dignement le 80ᵉ anniversaire du massacre de Thiaroye 44. "Une graine est semée pour le passé d'une société, pour son présent mais surtout pour son futur," a déclaré le Premier ministre lors de cette journée mémorielle du 1ᵉr décembre 2024.
La révélation de l'état catastrophique des finances a constitué un autre temps fort. "Plus de 2.500 milliards ont été dépensés ces dernières années sous le sceau du secret défense," a dénoncé Sonko lors d'un face-à-face inédit avec la presse. Des irrégularités confirmées par le rapport de la Cour des Comptes publié en février 2025.
Sur la scène internationale, le Premier ministre a privilégié l'Afrique pour ses premières visites officielles, marquant ainsi sa vision panafricaniste. Au Mali, il a fermement dénoncé l'embargo imposé précédemment : "Sous notre régime, ces genres de pratiques ne pourront jamais prospérer et personne ne passera par le Sénégal pour déstabiliser un pays frère."
Après un an de gouvernance à un rythme soutenu, le Premier ministre reste déterminé malgré les défis : "Nous devons tous faire notre introspection et gérer les choses avec beaucoup plus de rigueur. Sous ces conditions, je peux vous assurer que tous ensemble, nous allons relever ce pays, parce que nous ne pouvons pas échouer."
CINQ MORTS DANS UNE COLLISION ENTRE UN BUS ET UNE VOITURE
Un accident s’est produit ce jeudi sur l’axe Linguère-Matam, à l’entrée du village de Nakara, faisant des morts et deux blessés graves.
iGFM (Dakar) Cinq personnes sont décédées dans un accident de la circulation survenu, jeudi , à la hauteur du village de Nakara, à 69 km de Ranérou, dans la région de Matam (nord), la brigade des sapeurs pompiers de Linguére.
Un grave accident de la circulation s’est produit ce jeudi 03 avril 2025 sur l’axe Linguère-Matam, précisément à l’entrée de Nakara, dans le département de Ranérou. Le bilan provisoire fait état de cinq morts sur le coup et de deux blessés graves.
Selon les premiers témoignages, le drame résulterait d’une collision entre un bus de la société Sénégal Dem Dikk et une voiture particulière de type Peugeot 406, communément appelée "War Gaindé".
Alertés, les éléments des sapeurs-pompiers de Linguère, dirigés par le lieutenant Adrien Malick Faye, ont évacué les victimes vers le Centre hospitalier Magatte Lô de Linguère. Les corps sans vie ont été déposés à la morgue tandis que les blessés reçoivent des soins intensifs.
La gendarmerie de Ranérou s’est également rendue sur les lieux pour effectuer les constats d’usage et déterminer les circonstances exactes du drame.
EMPLOI AU SÉNÉGAL, LE TAUX D’ACTIVITÉ EN BAISSE
Un rapport de l'ANSD révèle une baisse du taux d’emploi à 39,6%, tandis que le chômage diminue à 20,0%. Parallèlement, la participation au marché du travail recule de 4,8 points par rapport à 2023.
L’Agence nationale de la Statistique et de la démographie (Ansd) vient de rendre public son enquête nationale sur l’emploi au Sénégal. Une enquête portant sur le dernier trimestre de l’année 2024, soit le troisième trimestre de gestion des nouvelles autorités du pays.
Le rapport de l’enquête nationale sur l’emploi au Sénégal (Trimestre 4- 2024), renseigne, pour ce qui est du taux d’emploi, qu’il est ressorti à 39,6%. Il a baissé de 4,2% par rapport au quatrième trimestre de 2023 où il était estimé à 43,8%.
Le taux de chômage, quant à lui, est estimé à 20,0% durant la période concernée. Ce qui correspond à une baisse de 2,3% par rapport au taux de 22,3% enregistré à la même période de l’année 2023.
Aussi, au quatrième trimestre de l’année 2024, 57,0% des personnes en âge de travailler ont participé au marché du travail. Là aussi, il s’agit d’une baisse de 4,8% par rapport à la même période en 2023, renseigne l’Ansd.
CLASSEMENT FIFA, LE SÉNÉGAL PERD DEUX PLACES
Malgré un match nul face au Soudan et une victoire contre le Togo lors des éliminatoires du Mondial 2026, les Lions restent derrière le Maroc au niveau africain.
Dakar, 3 avril APS) – Le Sénégal a perdu deux places au classement FIFA dont il occupe la 19e place de la version mise à jour à l’issue de la fenêtre internationale de mars et publiée jeudi. Les Lions occupaient la 17ᵉ place mondiale lors de la précédente mise à jour.
L’Argentine est toujours en tête du classement FIFA, suivie de l’Espagne et de la France. L’Angleterre occupe la 4e place, le Brésil complétant le top 5.
Les protégés de l’entraîneur Pape Thiaw conservent la deuxième place au niveau africain, derrière le Maroc, 12e au classement mondial.
L’équipe nationale du Sénégal a concédé un nul vierge devant le Soudan avant de battre (2-0) le Togo 5, fin mars dernier, lors des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026.
MÊME LES MANCHOTS TAXÉS PAR DONALD TRUMP
Ironie absurde de la guerre commerciale trumpienne : des îles désertes de l'océan Austral, jamais visitées depuis une décennie, figurent sur la liste des territoires taxés
Des îles inhabitées de l'océan Austral, uniquement peuplées de manchots, se retrouvent dans le collimateur des nouvelles taxes douanières américaines. Un cas qui illustre l'ampleur de l'offensive commerciale lancée par Donald Trump.
Selon The Guardian, les îles Heard et McDonald, territoires "extérieurs" australiens situés à environ 1.700 km de l'Antarctique, figurent sur la liste des territoires visés par une taxe de 10% annoncée mercredi 2 avril par la Maison Blanche.
L'ironie est totale : ces îles volcaniques sont l'un des "endroits les plus reculés sur notre planète", accessibles uniquement après "un voyage de deux semaines en bateau depuis Perth", et aucun humain n'y a mis les pieds "depuis presque 10 ans", comme le souligne le quotidien britannique.
Plus étonnant encore, d'après "les chiffres de la Banque mondiale portant sur l'année 2022", les États-Unis auraient importé de ces îles désertes "pour 1,4 million de dollars de marchandises", principalement des "machines et appareils électriques".
L'île Norfolk, autre territoire extérieur australien situé "à environ 1.600 km au nord-est de Sydney", subit quant à elle une taxe encore plus lourde de 29%, soit "19 points de plus que le reste de l'Australie".
Face à cette situation, le Premier ministre australien a réagi en déclarant que "cela souligne simplement le fait que personne n'est à l'abri" de la nouvelle guerre commerciale lancée par l'administration Trump.
Cette offensive douanière frappe large, avec des taux atteignant "20% pour les produits originaires de l'Union européenne, 24% pour ceux provenant du Japon, 46% pour les marchandises 'made in Vietnam'", précise le média.
DIOMAYE FAYE, UN PRÉSIDENT SUR MESURE
Vivre sous l'ombre d'un leader aussi tumultueux et écouté qu’Ousmane Sonko est tout sauf une sinécure. Mais un an après sa prestation de serment, le chef de l'État a accompli sa mission de « survivant désigné » du Projet Pastef
Vivre sous l'ombre d'un leader aussi tumultueux et écouté qu’ousmane Sonko est tout sauf une sinécure. mais un an après sa prestation de serment, le Président bassirou Diomaye Faye a accompli sa mission de «survivant désigné» du Projet Pastef, loin du vacarme ambiant, en imprimant son flegme, sa courtoisie et son rythme, parfois en déphasage avec les émotions des militants. Retour sur les 365 jours d'un président de la République taillé manifestement sur mesure pour diriger le Sénégal.
Dans la galaxie des cadres du Pastef, ceux qui pouvaient remplacer Ousmane Sonko comme candidat sont visiblement nombreux. Mais pourquoi alors l'intouchable leader a porté son choix sur Bassirou Diomaye Faye ? Est-ce parce que ce dernier fait partie du cercle restreint des membres fondateurs de cette formation politique en 2014? Est-ce parce que c'est son «petit frère» comme il aime à le répéter, symbolisé par une relation fusionnelle? Ou parce que tout simplement Bassirou Diomaye Faye coche toutes les cases pour devenir objectivement le cinquième président du Sénégal ?
Il est difficile de pencher de manière catégorique pour une réponse au détriment d'une autre. Toutefois, après un an de pouvoir, on peut subodorer aisément les arguments qui ont milité en faveur de l'actuel président de la République du Sénégal. En effet, si Ousmane Sonko, c'estle «bruit et la fureur», le «tumulte et le fracas», Bassirou Diomaye, c'est le calme et la pondération. Et dans un contexte où le Sénégal a traversé des années de crises inexplicables, Ousmane Sonko avait visiblement besoin d'un homme posé, raisonnable pour diriger le pays.
En effet, si l'actuel président de la République de 45 ans était une «bête médiatique» quand sa formation politique était dans l'opposition, l'on se souvient notamment de ses passes d'armes avec Me El Hadji Diouf et Yakham Mbaye, de manière générale, il a cultivé la mesure, la suite dans les idées, tout en incarnant l'ossature intellectuelle du Pastef. Et depuis qu'il est à la tête du pouvoir, le président Bassirou Diomaye Faye, qui vit sous l'ombre de son puissant Premier ministre et non moins leader Ousmane Sonko, essaie de prendre du recul par rapport au brouhaha des politiciens. Après avoir démissionné de son poste de secrétaire national du Pastef, le chef de l'Etat intervient rarement dans les débats politiques, gérant exclusivement les affaires de l'Etat.
Aliou Ndiaye, expert en développement : « contrairement aux attentes d'un début de mandat explosif, Diomaye Faye a opté pour une approche méthodique, prenant le temps d'observer, d'analyser et de poser des bases solides »
Une posture saluée notamment par l'expert en développement international Alioune Ndiaye qui trouve que le Président Diomaye Faye a une méthode réfléchie et assumée. «Contrairement aux attentes d'un début de mandat explosif, Diomaye Faye a opté pour une approche méthodique, prenant le temps d'observer, d'analyser et de poser des bases solides avant d'initier de grandes réformes promises. Loin des discours populistes et des effets d'annonce spectaculaires, il privilégie un style sobre mais implacable, où chaque décision est minutieusement pesée, «constate l'écrivain, auteur d'une centaine de livres non sans indiquer que cette stratégie lui permet d'éviter les erreurs précipitées et de contrôler le temps du changement. «Frustrant parfois ceux qui attendaient des transformations immédiates», renchérit-il. Dans un paysage politique sénégalais souvent marqué par l'agitation etles surenchères verbales, le chercheur se réjouit du flegme du Président Faye, qui est selon lui une arme redoutable.
« Bassirou Diomaye Faye ne cherche pas à incarner un leadership flamboyant. Son charisme repose sur une authenticité assumée »
«Il ne cède ni à la pression médiatique, ni aux provocations politiques, gardant une posture posée qui renforce son autorité », souligne l'expert en développement personnel. Néanmoins, Pr Ndiaye invite les sénégalais à ne pas prendre son calme pour de la faiblesse. À l'en croire, ce calme apparent ne doit pas être confondu avec de l'inaction. «Bien au contraire, il lui permet de démystifier le pouvoir, de désacraliser l'aura présidentielle et d'installer une gouvernance où la responsabilité prime sur la personnalité», précise-t-il tout en revenant en outre sur la mise en œuvre de grandes réformes du Président Diomaye et de son gouvernement comme la refonte des institutions, la souveraineté économique avec la renégociation des contrats miniers et la redéfinition des alliances diplomatiques. «Bassirou Diomaye Faye ne cherche pas à incarner un leadership flamboyant. Son charisme repose sur une authenticité assumée», insiste l'expert Aliou Ndiaye.
Hady Touré, cadre du Pastef : « sa remarquable capacité d'adaptation lui a permis de faire face à des defis complexes et de redonner au Sénégal une place de choix sur la scène internationale »
Pour sa part, le directeur de l'encadrement et de la Transformation des entreprises informelles et cadre du Pastef Hady Touré estime que la capacité du Président Bassirou Diomaye Faye à s'adapter aux situations complexes est exceptionnelle. «Sa remarquable capacité d'adaptation lui a permis de faire face à des défis complexes et de redonner au Sénégal une place de choix sur la scène internationale», affirme M. Touré. Dans un moment crucial de l'histoire du pays, d'après lui , le chef de l'Etat incarne un leadership calme, compétent et déterminé à redresser la nation. « Un an après sa prise de fonction, il a prouvé qu'il était un leader capable de guider le Sénégal avec assurance, et son action continue à offrir de l’espoir pour l'avenir du pays», déclare Hady Touré.
Une légitimité ambivalente au sein des militants du Pastef
Par ailleurs, force est de dire aussi que sa révérence à l'égard des guides religieux et des autorités coutumiers du pays et sa discipline font de lui un fils adoubé. En un an, il a su dissiper tous les malentendus qu'il y avait entre certains membres de sa formation politique et les religieux. Même si certains radicaux de son camp le trouvent trop complaisant avec le «Système». Les militants du Pastef pensent qu'il est à l'origine de certaines dominations polémiques d'anciens dignitaires du régime comme Samba Ndiaye. Dans le même ordre d'idées, force est de constater que certains cadres du Pastef sont plus fidèles à Sonko qu'à lui. En guise d'illustration, on peut citer l'épisode de la campagne électorale. Quand le leader du Pastef avait critiqué les lenteurs de la justice, plusieurs autres cadres et militants du Pastef avaient fait des post incendiaires à l'encontre du garde des Sceaux et du chef de l'Etat. Ainsi, même si c'est un secret de Polichinelle que le guide, c'est Sonko, il faut dire néanmoins que la légitimité du président de la République est secouée, voire remise en cause par des militants impatients et revanchards. Mais quoi qu'il en soit, le président de la République qui va s'adresser à la nation ce soir a le profil de l'emploi pour diriger le pays. Outre ses costumes sur mesure, le fauteuil présidentiel est taillé sur mesure pour lui. Il faut croire que Sonko avait vu juste. Pour le moment.