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13 juillet 2025
DES QUESTIONS ECONOMIQUES ET SOCIALES AU MENU DES QUOTIDIENS DU WEEK-END
Les parutions de ce samedi continuent de commenter le dernier rapport de la Cour des comptes, tout en s’intéressant également à des questions sociales.
Les quotidiens parvenus ce samedi à l’Agence de presse sénégalaise continuent de commenter le dernier rapport de la Cour des comptes, tout en s’intéressant également à des questions sociales.
Sud-Quotidien donne le ton, en titrant « le parti PASTEF (au pouvoir) exige la traduction des brigands devant les juridictions ».
Selon le journal, en conférence de presse la veille, le bureau politique de PASTEF appelle « la justice à faire son travail après la publication du rapport de la Cour des comptes, sur la gestion des finances publiques ».
S’exprimant dans le même journal, le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique également membre du mouvement des cadres de PASTEF, Daouda Ngom note que le rapport a fait état d’un « carnage financier sans précédent dans l’histoire politique du Sénégal. Le contexte est effarant. Les faits extrêmement graves, pour ne pas dire criminels ».
Le Soleil s’est aussi intéressé à ce sujet en faisant savoir que les cadres de PASTEF appellent à « sévir contre les brigands financiers ».
WalfQuotidien part du prétexte du rapport pour lever le voile sur les douze ans de règne du régime sortant.
« Ces scandales des années Macky », titre à sa Une WalfQuotidien, en citant notamment les affaires Petro-TIM, fonds force Covid, 94 milliards; cartes d’identités biométrique, la réfection du building administratif
« A côté de son bilan matériel jugé bon, les douze ans de Macky Sall et son régime ont été marqués par des scandales », indique-t-il
« Le rapport de la Cour des comptes, au-delà des anomalies relevées sur la gestion de l’ancien régime, met le Sénégal dans une situation inconfortable avec des risques de perte de confiance sur le marché financier, la fuite des investisseurs », croit-il savoir.
Le même journal donne la parole à un spécialiste, Mamadou Samba Han, qui indique que « les indicateurs confirmés par la Cour des comptes montrent que le Sénégal est dans une situation économique compliquée. Les notes du Sénégal qui n’étaient pas favorables ne vont pas encore s’élever ».
Le journal EnQuête s’est intéressé à la question de la surpopulation carcérale au Sénégal, en parlant d’une « bomme à retardement »
Selon le journal, « plus de 14 milles détenus entassés dans des prisons conçus pour 4 milles ».
Trois millions de Sénégalais sans données électorales
L’EnQuête a aussi exploité le rapport spécial de l’ONU qui dénonce des « conditions indignes et inhumaines (…) un système judiciaire surchargé et des réformes pénales en attente ».
« La surpopulation que j’ai vu dans les prisons est dramatique et inhumaine », a dit dans le même journal, Alice J. Edward rapporteuse spéciale des Nations unies sur la torture
Dans le cadre de son séjour au Sénégal, cette dernière s’est aussi prononcée sur la loi d’amnistie.
« Je demande instamment au Sénégal d’abroger la loi d’amnistie qui accorde une immunité de poursuite aux personnes qui auraient été impliquées dans le recours à une force excessive et dans d’autres violations des droits de l’homme commises lors des manifestations entre mars 2021 et février 2024”.
Les journaux font également écho de la dernière sortie des centrales syndicales de même que celle du directeur général des Elections qui déplore dans Sud quotidien le fait que 3 millions de citoyens seraient sans données électorales sur leurs cartes d’identités biométriques CEDEAO
« La coalition des confédérations syndicales du Sénégal annonce un préavis de grève générale au sortir d’une assemblée générale pour dénoncer les nombreux cas de licenciements abusifs, de fermetures d’entreprises, de violations des droits des travailleurs entre autres maux », peut-on lire dans L’AS quotidien.
Le quotidien Quotidien évoque une « Grève générale en vue ».
Il renseigne que les syndicalistes déplorent « l’absence de dialogue avec l’Etat ».
Le secrétaire général de la Confédération nationales des travailleurs du Sénégal (CNTS) « exige la tenue d’un dialogue entre le gouvernement et les travailleurs. Si le dialogue ne suit pas, nous allons déposer un préavis de grève générale », dit-il dans le Quotidien.
GRÈVE GÉNÉRALE EN VUE
Une grève générale ! C’est ce qu’envisagent les syndicalistes du Sénégal, qui l’ont dit hier, lors du grand rassemblement des forces syndicales à la Bourse du travail de la Cnts. Les syndicats souhaitent dialoguer avec les autorités
Une grève générale ! C’est ce qu’envisagent les syndicalistes du Sénégal, qui l’ont dit hier, lors du grand rassemblement des forces syndicales à la Bourse du travail de la Cnts. Les syndicats souhaitent dialoguer avec les autorités.
Le front social est sur le point d’entrer en ébullition. La faute aux nouvelles autorités qui sont restées aphones face aux souffrances des travailleurs, en plus d’afficher leur «arrogance» dans les médias. «Si le gouvernement ne nous écoute pas et qu’il n’est pas dans la logique de satisfaire nos revendications, nous allons en grève générale», a informé Elimane Diouf, le Secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Sénégal (Csas), hier, lors du lancement du grand rassemblement des forces syndicales à la Bourse du travail Keur Madia.
Ce grand rassemblement inédit des centrales et fédérations syndicales se veut l’unique interlocuteur du patronat et du gouvernement pour la défense des intérêts des travailleurs. «Tout le monde connaît les difficultés du secteur des Btp. A côté des chantiers à l’arrêt, il y a la dette que l’Etat doit aux entreprises. Quand on veut développer un pays, on n’efface pas tout. Il faut que les autorités reviennent à la raison en parlant avec les acteurs. Quand on vient au pouvoir, on hérite du passif comme de l’actif. Il faut redresser sans bloquer le pays», a déclaré Elimane Diouf. Pour lui, les travailleurs, tous secteurs confondus, souffrent de la cherté de la vie. Il a demandé à l’Etat de baisser le prix des denrées de première nécessité ou de revoir à la baisse la fiscalité, notamment l’impôt sur le revenu, et d’augmenter les salaires. «Les industries alimentaires souffrent parce que tous les produits sont surtaxés. Beaucoup d’entreprises sont en train de se deporter en Côte d’Ivoire, en Guinée, etc. Nous devons les retenir», a-t-il ajouté, avant de demander au gouvernement de revoir sa politique fiscale au moment où la Dgid explore de nouvelles niches pour réunir les 3000 milliards Cfa assignés par les nouvelles autorités. «Si ce gouvernement n’est pas dans une logique de satisfaire nos revendications, nous allons vers une grève générale. Ce gouvernement pense que nous ne représentons rien», s’est désolé Elimane Diouf pour dénoncer le mutisme des nouvelles autorités.
Une chose que Mody Guiro ne comprend pas. Le Secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts) a expliqué que le duo Diomaye-Sonko devrait être en mesure de les comprendre car ayant dirigé le Syndicat des Impôts et domaines. «Ils nous ont rencontrés à leur demande. Nous avons accepté d’aider le gouvernement, de travailler sur leurs demandes. C’est ce que nous avons fait jusqu’à présent», a indiqué Mody Guiro. Il a affirmé que les centrales syndicales ont accepté de taire leurs revendications pour contribuer à l’apaisement du climat social. «Nous sommes témoins des violations des droits des travailleurs. Les autorités se permettent de licencier des personnes qui ont des Cdi. Le Jub-Jubal-Jubanti doit être respecté par tout le monde. On ne peut pas demander aux Sénégalais de le respecter mais que des autorités le foulent aux pieds. Il suffit de regarder les médias pour percevoir leur arrogance. «J’ai des objectifs à remplir», c’est ce qu’ils disent. Et au même moment, ils recrutent. La situation est difficile et l’heure est grave. Nous ne sommes pas en grève ni en guerre. On se prépare au pire. Nous pouvons lutter, et nous pouvons le faire très bien. On ne peut pas créer des emplois et licencier à tour de bras.»
Mody Guiro exige la tenue d’un dialogue entre le gouvernement et les travailleurs. Sans donner de délai, le patron de la Cnts menace : «Si le dialogue ne suit pas, nous allons déposer un préavis de grève générale.»
Par Bachir FOFANA
CIRCULEZ, IL N’Y A RIEN A VOIR !
Ce qui a été présenté dans le rapport de la Cour des comptes comme une vente des immeubles appartenant à l’Etat, n’est en réalité qu’une banale opération de transfert de propriété et de gestion entre les Domaines et la Sogepa
Le 26 septembre 2024, le Premier ministre Ousmane Sonko, accompagné des ministres de l’Economie, de la Justice et du Secrétaire général du gouvernement, et en l’absence fort remarquée du ministre des Finances et du budget, s’était présenté en conférence de presse pour dresser un tableau sombre de la situation des finances publiques. Laquelle situation se résumait à un réquisitoire accablant contre le pouvoir sortant : six cent cinq (605) milliards de francs Cfa utilisés par anticipation, trois cents (300) milliards de francs Cfa dépensés mais introuvables, mille huit cents (1800) milliards de francs Cfa empruntés sans jamais les déclarer, la dette publique est de l’ordre de seize mille deux cents (16 200) milliards de francs Cfa, soit 87% du Pib. Tout ceci est adossé à une vaste opération de misreporting (transmission de fausses informations aux partenaires techniques et financiers, le Fonds monétaire international principalement). En somme, «le régime du président Macky Sall a menti au peuple, a menti aux partenaires, a tripatouillé les chiffres pour donner une image économique, financière et budgétaire qui n’avait rien à voir avec la réalité», dira le chef du gouvernement.
D’ailleurs, cela avait fait l’objet d’une chronique dans laquelle nous disions qu’avec de tels propos, il va de soi que «Sonko n’aime pas le Sénégal» (Cf, chronique du 28 septembre 2024). Nous disions que la conférence de presse du Premier ministre «n’avait qu’un objectif : jeter le discrédit sur le Sénégal. En effet, si Sonko pensait ternir l’image de ses prédécesseurs et adversaires politiques en présentant les chiffres truqués, il ne s’en prenait pas uniquement aux anciens ministres des Finances (Amadou Ba, Abdoulaye Daouda Diallo, Mamadou Moustapha Ba qui ont d’ailleurs l’obligation de répondre à ces graves accusations), mais également au Fmi qui supervise l’exécution budgétaire trimestriellement, ainsi qu’à la Cour des comptes qui élabore la loi de règlement censée constater les résultats financiers de chaque année civile et approuver les différences entre les résultats et les prévisions de la loi de finances de l’année, complétée, le cas échéant, par des lois rectificatives de finances»
Conformité sur les chiffres des finances publiques
Après avoir rappelé tous les fonctionnaires impliqués dans la production des chiffres sur les statistiques et les finances publiques, nous ajoutions qu’ils «doivent être très heureux que le chef du gouvernement, dans sa démarche de négation du Sénégal, les traite de flibustiers des temps modernes. Et il faudra virer et poursuivre toute l’administration financière, la mafia des Finances, parce qu’ils ont participé à accompagner les différents ministres à transmettre des chiffres erronés aux Ptf, qui ont été complices par leur passivité ou inaction. Si le budget manque de sincérité, si les chiffres sont falsifiés, ces fonctionnaires sont tout aussi responsables que les dirigeants de l’ancien régime». Six (6) mois après, le rapport tant attendu de la Cour des comptes sur l’état de nos finances publiques est rendu public. C’est un exercice à saluer et qui aurait dû être fait en 2019, conformément au point 1.7 de l’annexe de la loi n°2012-22 du 27 décembre 2012 portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques. «Dans les trois mois suivant chaque nouveau mandat présidentiel, la situation globale des finances publiques, et en particulier la situation du budget de l’Etat et de son endettement, fait l’objet d’un rapport préparé par le gouvernement. Ce rapport, audité par la Cour des comptes, est publié dans les trois mois suivants.» Oui, Macky Sall a failli sur ce point, tout comme la Cour des comptes qui attend 2025 pour nous dire que «cet audit est le premier du genre étant donné qu’en 2019, le gouvernement n’avait pas établi de rapport sur la situation des finances publiques»
Si nous nous basons sur ce que nous avait dit le Premier ministre lors de sa conférence de presse du 26 septembre 2024, il va de soi qu’il y a deux choses que nous nous attendions à voir, et que nous n’avons pas vues dans le rapport. Le Premier ministre nous avait parlé de falsification et de maquillage des chiffres. Or, sur la situation des finances publiques, les auditeurs de la Cour des comptes ont conclu à une conformité entre chiffres fournis par le gouvernement de Sonko et «ceux arrêtés par les lois de règlement sur la même période 2019-2023». «L’analyse des recettes fait ressortir une concordance entre les données sur les recettes retracées dans le rapport [du gouvernement] et les lois de règlement/projet de loi de règlement 2023. En effet, les montants globaux des recettes de 2019 à 2023 (…) sur la situation des finances publiques sont conformes à ceux arrêtés par les lois de règlement sur la même période.» L’on nous parlait de falsification.
Là où Sonko parle d’un «surfinancement d’un montant de 604, 7 milliards de francs Cfa à intégrer dans les moyens de couverture du besoin de financement de 2024», la Cour rétorque qu’une «une partie est consommée sur autorisation du ministre des Finances et du budget, pour un montant de 326, 43 milliards de francs Cfa destiné à des dépenses relatives au remboursement de dettes bancaires, au secteur de l’énergie et au soutien à la consommation».
La dette est soutenable
Sur l’encours de la dette, le chiffre du nouveau gouvernement est balayé d’un revers de main par la Cour des comptes qui parle d’écarts. «L’encours de 13 773 milliards de F Cfa de la dette de l’Administration centrale au 31 décembre 2023 présenté dans le rapport du gouvernement est différent de celui de 13 854 milliards de FCfa retracé dans le Plr 2023, soit un écart de 81 milliards de F Cfa.» Des écarts attribués par la Cour à des dysfonctionnements dans les comptabilités de la Direction de la dette publique, de la Dodp et du Trésorier général. Ecart n’est pas falsification, ni tripatouillage. Même le président de la République, dans le communiqué du Conseil des ministres, parle d’écarts. C’est heureux que la Cour n’ait pas considéré l’année 2024 dans le calcul de l’endettement. En effet, sur 2024, le gouvernement a déjà emprunté 4500 milliards et compte emprunter le même montant cette année, soit un total de 9000 milliards sur deux ans. Et c’est heureux que le ministre de l’Economie Abdourahmane Sarr annonce une bonne nouvelle : la dette du Sénégal est soutenable. «L’analyse faite par mon département révèle que la dette du Sénégal est toujours soutenable», dit Sarr, qui ajoute : «Il est également important de relever que nous avons une bonne structure de la dette.»
Cependant, la Cour des comptes constate que «l’encours total de la dette de l’Administration centrale budgétaire s’élève à 18 558, 91 milliards de F Cfa au 31 décembre 2023 et représente 99, 67% du Pib». Pour arriver à cette somme, les vérificateurs ont suivi la logique du gouvernement en incluant dans la dette, ce qui a été contracté par le secteur parapublic. S’il est vrai que l’Etat ne sert que de garantie à des sociétés nationales dans leur levée de fonds, est-ce raisonnable de retracer une dette qui ne passe pas au Trésor ? Effectivement, les entreprises publiques cumulent à 1517 milliards de francs Cfa. Petrosen (590 milliards), Sogepa (315 milliards), Senelec (147 milliards) et Air Sénégal (104 milliards) sont parmi les entreprises parapubliques les plus endettées. Arrivent ensuite le Port autonome de Dakar (50 milliards F Cfa), la Société africaine de raffinage (Sar, 45, 7 milliards F Cfa), la Caisse des dépôts et consignations (Cdc, 40, 9 milliards F Cfa), le Fonds d’entretien routier autonome (Fera, 25, 4 milliards F Cfa), l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd, 17, 4 milliards F Cfa) et le Fonds pour l’habitat social (Fhs, 11 milliards F Cfa).
Pas de quoi fouetter un chat
Enfin, ce qui a été présenté dans le rapport de la Cour des comptes comme une vente des immeubles appartenant à l’Etat, n’est en réalité qu’une banale opération de transfert de propriété et de gestion entre les Domaines et la Sogepa. Ces biens ont été cédés à la Sogepa pour servir de garantie dans une opération de levée de 330 milliards de francs Cfa à travers des obligations islamiques (Sukuk).
Là où le gouvernement annonce que les disponibilités bancaires de l’Etat sont de 173, 6 milliards, la Cour des comptes dit que celles-ci ont été sous-évaluées. En effet, après vérification auprès du Trésor et des banques, il ressort que l’Etat dispose de 263, 9 milliards. Soit un écart de 104, 87 milliards de F Cfa.
Toutefois, la Cour des comptes a décelé des entorses, anomalies, irrégularités sur plusieurs opérations. Des «tirages sur ressources extérieures supérieurs à ceux affichés dans le rapport du gouvernement» à l’«encours de la dette bancaire hors cadrage supérieur au montant affiché dans le rapport du gouvernement», en passant par «un déficit budgétaire supérieur», un «service de la dette bancaire hors cadrage non retracé», etc. Cependant, les auditeurs de la Cour des comptes n’ont fait aucune recommandation allant dans le sens de l’ouverture d’une information judiciaire. Ni décelé aucune situation susceptible d’être considérée comme du détournement de deniers publics. Ils n’ont pas non plus demandé la traduction d’un quelconque agent devant la Chambre de discipline financière. Dès lors, par quelle gymnastique, Ousmane Diagne, le ministre de la Justice, est-il arrivé à définir des catégories d’infractions et des personnes qui devront répondre devant les juridictions compétentes, en l’occurrence la Haute cour de Justice et le Parquet financier ? N’était-il pas plus judicieux de s’inscrire, comme le ministre des Finances Cheikh Diba, dans une dynamique de correction ? «Nous nous engageons dès aujourd’hui à mettre en œuvre des réformes structurelles ambitieuses pour garantir la soutenabilité budgétaire et la prospérité de notre Nation», dit ce dernier
En somme, si le rapport devait être résumé, il faudrait juste dire : «circulez, il n’y a rien à voir» ou «il n’y a pas de quoi fouetter un chat». En effet, tout ce qui a été dit, en grande partie, a été dit dans les précédents rapports de la Cour des comptes, particulièrement les lois de règlement et le rapport sur la dette. Ce rapport a plus mis à nu les dysfonctionnements du ministère des Finances que de supposées falsifications et maquillages de chiffres. Est-ce la raison pour laquelle ce n’est pas le Premier ministre qui s’est présenté pour commenter les résultats ? Ce rapport va enfoncer davantage le Sénégal. Et l’opération de décrédibiliser le Sénégal se poursuit. D’ailleurs, les euro-obligations souveraines du Sénégal ont chuté après la publication du rapport. Le fort des populistes au pouvoir, c’est de peindre finalement la normalité en scandale.
MAMADOU NDOYE RAPPELLE POURQUOI IL A CRÉÉ LE CORPS DES VOLONTAIRES DE L’EDUCATION
‘’En 1995, on m’a demandé de prendre l’enseignement primaire. J’ai regardé son évolution et je me suis rendu compte qu’on était en train de perdre au moins 1 point de scolarisation par an. Généralement, cela n’arrive que dans des pays en conflit’’
L’ancien ministre de l’Éducation de base et des Langues nationales, Mamadou Ndoye, est revenu, avec l’APS, sur les origines et les objectifs du corps des volontaires de l’éducation qu’il a créé en 1995, une initiative qui a contribué, selon lui, à augmenter le taux de scolarisation de 2 à 3 % par an, sans altérer la qualité des enseignements
‘’En 1995, on m’a demandé de prendre l’enseignement primaire. J’ai regardé son évolution et je me suis rendu compte qu’on était en train de perdre au moins 1 point de scolarisation par an. Généralement, cela n’arrive que dans des pays en conflit’’, a rappelé M. Ndoye dans une interview à paraître dans le prochain numéro de Vitrine, le mensuel de l’APS. ‘’Je m’étais dit que c’était inacceptable. Or, le problème venait du blocage du recrutement des enseignants. À l’époque, avec les ressources financières disponibles, nous ne pouvions recruter que 560 enseignants par an’’, a-t-il dit, se souvenant avoir été critiqué pour cette innovation.
Trois cents des 560 enseignants dont le pays avait besoin devaient être remplacés, certains étant décédés, d’autres ayant pris leur retraite, selon l’ancien ministre. ‘’Il restait donc 260 nouveaux enseignants qui ne pouvaient pas couvrir le taux de croissance démographique de la scolarisation, lequel était de 3 % par an sur la population scolarisable. C’est à cause de cela qu’on perdait 1 point par an.’’
‘’J’ai donc décidé de lancer un service civique national dénommé ‘les volontaires de l’éducation’. Il s’agissait de demander aux jeunes d’aider leur pays à redresser la scolarisation, en contrepartie d’une bourse mensuelle de 50.000 francs CFA. C’est comme cela qu’on appelait cette contrepartie’’, s’est souvenu Mamadou Ndoye.
« PÉPITES JAUNES » : POUR ECLAIRER LES ESPRITS
La maison d'édition Riveneuve lance sa nouvelle collection de poche, "Pépites Jaunes », dirigée par le journaliste, écrivain et sociologue sénégalais Elgas.
La maison d'édition Riveneuve lance sa nouvelle collection de poche, "Pépites Jaunes », dirigée par le journaliste, écrivain et sociologue sénégalais Elgas. Cette initiative vise à rendre plus accessible des textes engagés, des essais et des réflexions profondes sur les dynamiques contemporaines.
Pensée comme une passerelle entre la littérature et le grand public, « Pépites Jaunes » se veut une collection de livres de poche à prix abordable, destinée à démocratiser l'accès à des œuvres marquantes. Elle s'inscrit dans la continuité de la collection « Pépites » de Riveneuve, qui met en avant des Africains du continent et des Diasporas, mais avec un format plus compact, facilitant sa diffusion et sa lecture. En rendant la pensée critique plus accessible, Elgas et les Éditions Riveneuve font de "Pépites Jaunes" un espace éditorial où la réflexion, le dialogue, la remise en question des idées reçues trouvent un terrain fertile. Une initiative dans un monde où la compréhension des héritages culturels historiques est plus essentielle que jamais.
Parmi les premiers titres à paraitre, « Enterrer Sankara. Essai sur les économies africaines » de Joel Té-Léssia Assoko, journaliste spécialisé en économie et finance. L’ouvrage est préfacé par Pierre Haski, également journaliste, et chroniqueur français reconnu pour son expertise en géopolitique et relations internationales. Ancien correspondant en Chine pour Libération, co-fondateur de Rue89 il s’intéresse aux enjeux diplomatiques et aux mutations des médias. Cette publication sera disponible à partir du 27 mars 2025.
Le deuxième livre préfacé par Sophie Bessis et qui sera disponible en librairie le 5 juin 2025 est écrit par Ousmane Ndiaye. Son titre : « L’Afrique contre la démocratie. Mythes, déni et péril ». Sophie Bessis est une historienne, journaliste et essayiste, spécialiste des relations Nord-Sud, du monde arabe et des questions de développement.
En mettant ces œuvres à portée de main, "Pépites Jaunes" s'adresse aux étudiants, aux chercheurs, aux curieux et à tous ceux qui veulent mieux comprendre le monde à travers des écrits éclairants. Une ambition : rendre la connaissance plus accessible et stimuler l'esprit critique, dans un format pratique et percutant. La collection Pépites Jaunes pourrait ainsi devenir une référence pour celles et ceux en quête de lectures stimulantes et éclairantes, au croisement de la littérature, de la pensée critique et de l'histoire contemporaine.
L’US GOREE ET JARAAF ENGAGENT LE VIRAGE DECISIF
La Ligue 1 joue ce week-end sa 15e et dernière journée de la phase aller avec au sommet la rencontre qui oppose ce dimanche l’Us Gorée à Guédiawaye FC.
Le championnat de Ligue 1 aborde ce week-end sa 15e et dernière journée de la phase aller. Ralentie depuis trois journées, l’Us Gorée leader avec 28 points reçoit Guédiawaye FC dans un match qui s’annonce cruciale. Talonné au classement, le club engage le duel à distance avec son dauphin du Jaraaf pour l’attribution du titre honorifique de champion à mi-parcours.
La Ligue 1 joue ce week-end sa 15e et dernière journée de la phase aller avec au sommet la rencontre qui oppose ce dimanche l’Us Gorée à Guédiawaye FC. Actuels leaders de la Ligue 1 avec 28 points, le club insulaire aborde une phase cruciale dans son parcours. Même s’il garde encore les commandes du championnat, le leader goréen a marqué le pas et n’a enregistré de victoires lors des trois dernières journées. Une mauvaise passe qui ne s’est pas estompée puisqu’il a été éjecté en 16e de finale de la Coupe du Sénégal par l’Étoile Lusitana qui évolue en Ligue 2. Une élimination qui ajoute un peu plus à la pression exercée par ses suivants immédiats. Il s’agit notamment du Jaraaf et de Wally Daan qui pointent respectivement à la 2e et 3e place avec respectivement 25 et 24 points. Une victoire est donc impérative pour espérer conserver la première place et du titre honorifique de champion à mi-parcours. Avec un match en moins, le Jaraaf ne se laissera pas conter à l’heure d’affronter lundi l’ASC HLM. Les trois points mettront les « Vert Blanc » dans une position idéale de déposséder le fauteuil de leader à l’Us Gorée. Dans une bonne dynamique.
De son côté, les Thiéssois de Waly Daan effectuent le déplacement à Kébémer où ils affronteront la Linguère de Saint- Louis (11e ; 16 points). A domicile, Teungueth FC ( 12e ; 15 points) sera à la relance en accueillant au stade Ngalandou Diouf, la Sonacos de Diourbel ( 10e ; 17 points).
Au même moment, l’As Pikine, première équipe non relégable (14e, 15 points) reçoit l’équipe de Génération Foot (7e ; 18 points).
Les rencontres se poursuivront dimanche avec le derby des promus qui opposera au Stade Ngalandou Diouf, l’AJEL de Rufisque (5e ; 19 points) à Oslo Football Académie (8e ; 18 points). A Ziguinchor, le Casa Sports (13e ; 15 points) accueille l’Us Ouakam (6e ; 19 points).
La 15e journée sera clôturée lundi 17 février Dakar Sacrécœur (4e ; 19 points) à Jamono de Fatick, lanterne rouge (16e ; 10 points). Mais aussi de Jaraaf- Hlm.
PROGRAMME 15E JOURNEE
SAMEDI
Tengueth FC-SONACOS
Linguère-Wally Daan,
AS Pikine-Génération Foot Ja
DIMANCHE
AJEL-OSLO
Casa Sports-Union sportive de Ouakam
US Gorée-Guédiawaye
LUNDI
Dakar Sacré-Cœur- Jamono de Fatick
Jaraaf-HLM
Par Papa Macoumba GAYE
DE LA NECESSAIRE DICTATURE DU BIEN COMMUN EN AFRIQUE
La violence est l'utilisation intentionnelle de la force physique ou de menaces. L’État en détient le monopole en République. Il en use pour défendre le bien commun.
La violence est l'utilisation intentionnelle de la force physique ou de menaces. L’État en détient le monopole en République. Il en use pour défendre le bien commun. Dans des circonstances particulières, le peuple peut saluer la violence populaire, fût-elle extrême, qui porte une nouvelle équipe au pouvoir. Il faut alors prendre garde que la conscience collective ne retienne qu’il n’y a point de limites à l’exercice des libertés ou à l’expression de revendications partagées par la majorité. Car cela consacre «l’anarchie démocratique».
A l’évidence, pour de nouveaux élus, cette situation de non droit est rarement propice pour répondre aux défis sociaux et économiques, concevoir une nouvelle stratégie de développement, définir les actions prioritaires et les mettre en oeuvre. Et dans l’imminente réalité de l’exercice du pouvoir, on perçoit, très vite, qu’il est utopique de concilier hymne à la souveraineté, efficience et progrès avec le désordre public. Mais le concevoir est une chose, l’énoncer à des partisans aveugles et encore euphoriques en est une autre. Cependant, le temps presse dans un pays défiguré par des années de lutte partisane, avec une population jeune, des emplois rares ou miséreux, une économie extravertie, une dette à peine tolérable et des attentes sans nombre des électeurs : Tableau peu exceptionnel en Afrique. Ce constat appelle une réflexion sans état d’âme sur le principe démocratique et son application stricto sensu. S’il s’agit de défendre les intérêts du plus grand nombre et instaurer un ordre porteur de progrès, l’expression libre et plurielle du suffrage universel suffit rarement. En occident, elle intègre des droits connexes supposés universels et qui nous interpellent : droit de manifester, revendiquer, s’arrêter de travailler, poser des barricades, ou encore s’unir au mépris du genre. Si cela est la règle, elle conduit à l’implosion dans les nations africaines qui ont adopté la démocratie sans se tenir à l’ordre républicain. Il faudrait d’ailleurs rappeler que l’esprit des lois qui le supportent, dans nos contrées, ne trouve pas toujours d’écho dans notre propre histoire régionale.
Ainsi, il est juste de s’interroger sur les moyens de sauver ce qui reste de l’État et le remettre sur les rails de l’avancement après de graves dérives ou une révolte. Il est souvent nécessaire que prévale une union sacrée autour d’une autorité ferme, unifiée et concertée, dictée par l’intérêt général et exercée sans complaisance ; avec la force qui reste à la loi. Cet exercice périlleux sur le terrain de la violence convoque un art majeur : celui de gouverner. Il réclame un guide éclairé parce que bien conseillé ; qui sache entre autres vertus, écouter et féconder des idées qui ne sont pas siennes. Pour celui qui a brigué librement les suffrages et gagné la confiance du peuple, c’est aussi savoir choisir entre le suicide collectif de l’anarchie et la dictatoriale contrainte de la défense du bien commun, parfois aux limites de la démocratie. Hic et nunc, le modèle de réussite asiatique accentue, sinon éveille, la perplexité de tout esprit critique sur la primauté de “l’exercice du principe démocratique”. L’État y pense souvent et agit en toute puissance pour le progrès et le bien de tous, Comment, à la majorité des citoyens africains, bien le faire percevoir et légitimer une autorité forte qui s’exerce dans l’intérêt général ?
Il nous faut méditer sur la brillante question de l’ex président de la République du Ghana Nana AKUFO, mettant au défi un journaliste qui l’interrogeait de lui citer un seul pays qui soit passé de l’indigence à la prospérité par un modèle démocratique ?!
Du reste, il n’y a pas seulement des libertés à restreindre, mais surtout un conservatisme social à dynamiter. N’est-il pas temps de mettre un terme au culte du paraitre, au mimétisme (jusqu’à la couleur de la peau), à la mentalité d’assisté, au manque de rigueur, au rapport conflictuel avec l’heure et la vérité, aux libertés prises avec les engagements personnels ou à l’archaïsme de l’expression religieuse.
On peut craindre que ce soit dans nos raideurs et dérives culturelles que se cachent aussi les causes de notre retard et de notre vulnérabilité. Ils sont attendus : les brillants sociologues et leaders d’opinion éclairés, audacieux et convaincants qui feront bouger les lignes. En tout cas, il est aisé de convenir de la démocratie, pour se maintenir sur un palier haut de prospérité. Mais pour monter à cette altitude de croisière, la poussée est nécessairement contraignante. La lumière sur les libertés est souvent atténuée quand on est bien obligé d’aider un peuple malgré lui.
Papa Macoumba GAYE
Professeur Titulaire Agrégé de Médecine Université Cheikh Anta Diop de Dakar
LA CONFEMEN ANNONCE DES REFORMES IMPORTANTES
Face à la crise de l’apprentissage qui frappe les systèmes éducatifs africains, un forum international sur l’amélioration des apprentissages au primaire en Afrique s’est tenu à Dakar du 28 au 30 janvier 2025.
Face à la crise de l’apprentissage qui frappe les systèmes éducatifs africains, un forum international sur l’amélioration des apprentissages au primaire en Afrique s’est tenu à Dakar du 28 au 30 janvier 2025. Organisé par la CONFEMEN et soutenu par la Fondation Gates, le ministère de l’Éducation nationale du Sénégal et l’ADEA, cet événement a rassemblé plus de 120 experts, ministres et partenaires internationaux pour proposer six axes de réforme afin de transformer l’éducation sur le continent.
Selon l’étude PASEC2019, seulement 11 % des élèves de 3e année maîtrisent la lecture. En conséquence, ce constat alarmant révèle une crise profonde de l’apprentissage en Afrique. En en sens, un Forum s’est tenu à Dakar, rassemblant plus de 120 experts, ministres et partenaires internationaux. En effet, les évaluations menées par le PASEC indiquent que seuls 23,5 % des élèves atteignent le niveau attendu en lecture et 29,5 % en mathématiques.
Ainsi, l’enseignement actuel présente de nombreuses lacunes, notamment en raison du manque d’enseignants formés et de ressources pédagogiques adaptées. De surcroît, la crise sanitaire liée à la COVID-19 a considérablement aggravé cette situation. Lors de son intervention, le Secrétaire Général de la CONFEMEN, Professeur Abdel Rahamane Baba-Moussa, a rappelé que cette situation ne peut être ignorée : « Nous ne pouvons pas accepter que tant d’enfants africains quittent l’école sans avoir acquis les compétences fondamentales en lecture et en mathématiques », a-t-il déclaré.
SIX RECOMMANDATIONS ANNONCEES LORS DU FORUM POUR TRANSFORMER L’APPRENTISSAGE
Le forum a permis d’identifier six axes majeurs pour remédier à cette crise éducative dont le renforcement des évaluations des apprentissages car il est indispensable de mettre en place des systèmes d’évaluation harmonisés à l’échelle nationale et internationale. Il est aussi question de «participer et contribuer activement aux efforts régionaux et continentaux visant à développer un cadre commun d’évaluation des apprentissages pour l’Afrique ; de promouvoir des pratiques pédagogiques efficaces : orienter les pratiques pédagogiques vers l’utilisation des pédagogies efficaces ; de promouvoir un enseignement l’enseignement explicite centré sur la correspondance graphème-phonème pour la lecture doit être généralisé, tout comme des approches adaptées en mathématiques». De plus, « l’utilisation des données d’évaluation pour piloter les réformes, les résultats des évaluations doivent être diffusés et exploités pour adapter les réformes éducatives».
Selon la CONFEMEN, il importe aussi de «Renforcer la formation et l’encadrement des enseignants : la nécessité d’améliorer la formation initiale et continue des enseignants, en insistant sur l’analyse des pratiques pédagogiques ». Il en est de même de « la mise à l’échelle des meilleures pratiques : la généralisation des bonnes pratiques et la mise à disposition de manuels scolaires adaptés sont essentielles ».
Enfin, il urge d’arriver à « la pérennisation et l’institutionnalisation des programmes par l’appropriation par des acteurs de l’éducation, notamment les praticiens à tous les niveaux (classe, école, inspection, local et central). D’autre part, le forum a également mis en exergue l’importance d’un engagement politique fort. Ainsi, le Professeur Baba-Moussa a appelé à ce que les gouvernements africains, ainsi que l’Union Africaine, placent l’éducation au cœur de leurs priorités. Par conséquent, il a souligné la nécessité de mobiliser des financements conséquents pour soutenir les réformes éducatives.
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PASTEF EXIGE LA «TRADUCTION DES BRIGANDS FINANCIERS DEVANT LES JURIDICTIONS»
Réponse du berger à la bergère. Le bureau politique du parti au pouvoir, Pastef, apporte la réplique aux responsables de l’ancien parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr)
Le bureau politique du parti au pouvoir, Pastef, appelle la justice à faire son travail après la publication du rapport de la Cour des Comptes sur la gestion des finances publiques entre 2019 et 2024. En conférence de presse hier, vendredi 14 février, le Secrétaire général de Pastef, Ayib Daffe et son camarade Daouda Ngom, Coordonnateur du Mouvement national des cadres patriotes (Moncap) ont appelé le gouvernement à tout mettre en œuvre pour une reddition des comptes et la traduction des « brigands financiers » devant les juridictions compétentes dans le respect des lois et règlements du pays.
Réponse du berger à la bergère. Le bureau politique du parti au pouvoir, Pastef, apporte la réplique aux responsables de l’ancien parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr), qui avaient dénoncé lors d’une conférence de presse, jeudi 13 février dernier, une « cabale » et une « tentative de manipulation » de l’actuel Premier ministre après la publication du rapport de la Cour des Comptes sur la gestion des finances publiques entre 2019 et 2024. Face à la presse hier, vendredi 14 février, le Secrétaire général de Pastef, Ayib Daffe et son camarade Daouda Ngom, Coordonnateur du Mouvement national des cadres patriotes (Moncap) ont appelé le gouvernement à tout mettre en œuvre pour une reddition des comptes ».
En effet, estimant que le « rapport de la Cour des comptes a fait état d’un carnage financier sans précédent dans l’histoire politique du Sénégal », les deux responsables de Pastef ont appelé la justice à faire son travail en traquant toutes les personnalités de l’ancien régime impliquées dans ces « manquements graves relevés par la Cour des comptes et qui ont mis les finances publiques dans une situation d’hypertension ». « Le constat est effarant ! Les faits extrêmement graves pour ne pas dire criminels », a martelé le Coordonnateur des cadres patriotes non moins actuel ministre de l’Environnement avant de lancer. « Notre parti, Pastef/Les patriotes, appelle ainsi le gouvernement à tout mettre en œuvre pour une reddition des comptes et la traduction des brigands financiers devant les juridictions compétentes dans le respect des lois et règlements de notre pays ».
Par ailleurs, estimant que « la situation actuelle ne laisse pas à l’État beaucoup de marge de manœuvre », le porte-parole du jour du bureau politique du parti au pouvoir, Daouda Ngom d’appeler les sénégalais à un « sursaut de patriotisme ». « Nous appelons le peuple sénégalais à être patient, solidaire et à continuer de faire confiance au président de la République, à son Premier ministre et à l’ensemble du gouvernement pour la transformation systémique du Sénégal » a-t-il lancé avant d’insister. « Le gouvernement a commencé à mettre en œuvre certaines mesures pour juguler le mal : élargissement de l’assiette fiscale, réduction du train de vie de l’État et mobilisation de l’épargne locale ».
3 000 000 DE CITOYENS SANS DONNEES ELECTORALES SUR LEURS CARTES D’IDENTITE BIOMETRIQUES CEDEAO
La révélation est du directeur général des élections (DGE) qui a tenu hier, vendredi 14 février, une conférence de presse, quatorze jours après l’ouverture de la révision des listes électorales qui se déroule du 1er février au 31 juillet.
Ils sont à peu près de trois millions de citoyens qui détiennent la carte biométrique CEDEAO sans données électorales. La révélation est du directeur général des élections (DGE) qui a tenu hier, vendredi 14 février, une conférence de presse, quatorze jours après l’ouverture de la révision des listes électorales qui se déroule du 1er février au 31 juillet. A cette occasion, Biram Sène qui envisage une grande campagne de sensibilisation, invite les citoyens sénégalais à aller s’inscrire ou à mettre à jour leurs informations électorales. Une seconde chance pour plus de 3 millions de citoyens de devenir électeurs.
Selon le directeur général des élections (DGE), la DAF avait fait, avant de commencer la révision, une étude sur le fichier de la carte nationale d’identité biométrique CEDEAO. A ce titre, ajoute-t-il, il a été noté que 2 900 000 de personnes disposant de la carte d’identité biométrique CEDEAO n’ont pas de données électorales. Cela implique, d’après Biram Sène, « qu’on a à peu près 3 000 000 de personnes qui détiennent la carte mais qui n’a pas de données électorales et la majeure partie de ces personnes sont ce qu’on appelle les primo-votants. »
En outre, rappelant que cette révision initiée par l’administration électorale est exécutée par des commissions administratives, instituées par l’administration territoriale, M. Sène indique que « Dans chaque commune du Sénégal, il y a au moins une commission. Cela veut dire qu’il peut yavoir des commissions supplémentaires. Il peut y avoir même ce qu’on appelle des commissions itinérantes. »
A l’en croire, « Si on compte maintenant le nombre de communes au Sénégal et le nombre de commissions qui ont été implantées, on est à peu près 568 commissions actuellement et ce nombre de commissions peut augmenter jusqu’à 600 commissions », a-t-il souligné. Il faut noter que les opérations qui seront effectuées dans ces commissions sont entre autres les demandes d’inscriptions des nouveaux électeurs, les demandes de modifications d’adresses électorales, les demandes de changement de statut et les demandes de radiation. Ainsi, pour pouvoir effectuer toutes ces opérations, rappelle le Dg de la DGE, il faut la présentation l’originale de la carte d’identité biométrique CEDEAO en lieu et place de l’extrait de naissance. Biram Sène explique ce choix est dû aux difficultés que pose l’extrait de naissance au Sénégal. Il a rappelé d’ailleurs que, lors du dialogue politique de 2021, les acteurs politiques avaient insisté sur l’utilisation de l’extrait de naissance pour s’inscrire sur les listes électorales. Une doléance qui n’a malheureusement pas trouvé un écho favorable auprès de l’administration électorale qui avait dit que l’extrait de naissance n’était pas fiable et qu’il fallait d’abord avoir la carte nationale d’identité biométrique CEDEAO.
Concernant la solution à trouver pour rayer du fichier électoral des personnes décédées, le magistrat soutient que cela doit être une mission qui doit être menée au niveau des communes en collaboration avec la DAF, afin de recenser tous les registres dans lesquels les personnes sont décédées pour savoir comment les retirer du fichier électoral. L’autre effort qu’il faut fournir selon le directeur de la DGE, est que les gens doivent avoir l’habitude de déclarer leurs proches décédés.
Selon les données du dernier recensement de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), la population du Sénégal est estimée à 18 millions d’habitants, tandis que le fichier électoral ne compte que 7 371 891 électeurs. Cet écart significatif souligne la nécessité d’une mobilisation accrue pour permettre à un plus grand nombre de citoyens d’exercer leur droit de vote. La révision ordinaire des listes électorales pour l’année 2025 a officiellement débuté le 1er février et se poursuivra jusqu’au 31 juillet sur l’ensemble du territoire national. Cette opération, essentielle au bon déroulement des scrutins, permet non seulement l’inscription de nouveaux électeurs, mais aussi la mise à jour des informations des citoyens déjà inscrits. Elle est assurée par des commissions administratives mises en place dans chaque commune. Composées d’un président nommé par l’autorité administrative, du maire ou de son représentant, ainsi que de représentants des partis politiques, ces commissions opèrent sous la supervision de la Commission électorale nationale autonome (CENA)