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18 mai 2025
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UN FAUX RELEVÉ BANCAIRE ATTRIBUÉ À MACKY SALL
Un milliard de dollars, c'est la somme astronomique qui s'affiche sur un prétendu relevé bancaire de l'ancien président massivement partagé sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Une falsification grossière, truffée d'incohérences
Un document présenté comme un relevé bancaire de l'ancien président Macky Sall, affichant un solde final d'un milliard de dollars à la banque HSBC de Singapour, s'est largement propagé sur les réseaux sociaux ces derniers jours. L'enquête du Soleil Check démontre qu'il s'agit d'un faux.
Contactée le 16 décembre 2024 par le service de fact-checking du journal, la banque HSBC Singapour a formellement démenti l'authenticité du document. Dans sa réponse, l'institution bancaire précise : "Ce document n'est pas légitime". La banque alerte même sur la recrudescence de ce type de fausses pièces bancaires, appelant à la vigilance face aux tentatives d'arnaque.
L'analyse approfondie du document par des experts en conformité bancaire révèle plusieurs anomalies majeures :
Tout d'abord, l'IBAN (International Bank Account Number) commence par "GB", indicatif de la Grande-Bretagne, alors que le compte est supposé être domicilié à Singapour. Cette contradiction géographique constitue une erreur majeure.
Deuxièmement, une discordance flagrante apparaît entre le numéro de compte et l'IBAN après les chiffres "345" : là où le numéro de compte indique "6 09 8 7", l'IBAN présente une séquence totalement différente. Dans un document bancaire authentique, ces informations doivent être parfaitement alignées.
Troisièmement, le code SWIFT mentionné sur le document est inexistant dans les registres bancaires internationaux.
Le document a connu une diffusion importante sur X (anciennement Twitter) et Facebook, générant de nombreux partages et commentaires. Fait notable : aucun média traditionnel n'a relayé cette information, laissant la viralité se concentrer exclusivement sur les réseaux sociaux.
L'origine première du document reste impossible à déterminer, les recherches d'images inversées n'ayant donné aucun résultat. Les utilisateurs intéressés affirment simplement l'avoir trouvé et partagé depuis les réseaux sociaux.
DPG, OUSMANE SONKO FACE AUX DÉPUTÉS CE 27 DÉCEMBRE
La Déclaration de Politique Générale est une étape de gouvernance où le Premier ministre dévoile devant les députés l’orientation qu’il entend donner à la politique nationale. Il y présente les grandes lignes de l’action gouvernementale.
Dans le communiqué du Conseil des Ministres de ce 18 décembre, il est indiqué que le Premier Ministre a informé le Conseil « qu’en vertu des dispositions de la Constitution, notamment en son article 84, Monsieur le Président de la République a saisi l’Assemblée nationale pour la tenue de sa Déclaration de Politique générale (DPG), le vendredi 27 décembre 2024, conformément aux dispositions de l’Article 55 de la Constitution », note le communiqué.
Ainsi, ce 27 décembre 2024, le Premier ministre va se présenter à l’Hémicycle en vue de partager la vision du gouvernement.
La Déclaration de Politique Générale est une étape de gouvernance où le Premier ministre dévoile devant les députés l’orientation qu’il entend donner à la politique nationale. Il y présente les grandes lignes de l’action gouvernementale, offrant ainsi aux citoyens une vision claire des priorités de l’exécutif.
Elle est encadrée par l’article 55 de la Constitution sénégalaise en ces termes : “après sa nomination, le Premier ministre fait sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale. Cette déclaration est suivie d’un débat qui peut, à la demande du Premier ministre, donner lieu à un vote de confiance. En cas de vote de confiance, celle-ci est accordée à la majorité absolue des membres de l’Assemblée nationale.”
Ainsi, chaque Premier ministre est tenu de se prêter à cet exercice qui incarne un engagement de transparence envers les représentants du peuple mais aussi envers les citoyens.
Pour rappel, la DPG avait été fixée le 13 septembre dernier. Par la suite, le président de la République avait décidé de dissoudre l’Assemblée nationale ce 12 septembre 2024.
MAMADOU DIA ENFIN AU POUVOIR
L'homme qui fut emprisonné en 1962 pour avoir défié Senghor voit aujourd'hui ses idées triompher au sommet de l'État. Le nouveau régime assume pleinement cette filiation intellectuelle avec celui qui fut le premier président du Conseil
La crise de 1962 opposant Mamadou Dia et Senghor a été un tournant déterminant de l'histoire politique du Sénégal, voire économique. Et même si beaucoup d'eau a coulé depuis, une certaine frange de la nouvelle génération d'intellectuels, d'activistes et de politiques a "réhabilité" le président Mamadou Dia. Les nouveaux tenants du pouvoir revendiquent leur "affinité politique" avec Dia.
L'ancien président du Conseil du Sénégal a-t-il finalement pris sa revanche sur le président Léopold Sédar Senghor ? La réponse semble affirmative si l'on se fie aux bouleversements politiques de ces dernières années dans le pays et l'avènement d'une classe politique plus encline aux idéaux du président Mamadou Dia. Et 62 ans après la crise du 17 décembre 1962, l'héritage de cette personnalité emblématique de la lutte pour l'indépendance est remis au goût du jour, et on peut dire sans "risque de nous tromper" que les nouveaux tenants du pouvoir sont ses "fils spirituels".
En effet, le tandem Diomaye-Sonko arbore et assume certaines idées de Mamadou Dia depuis qu'ils étaient dans l'opposition. Dans un article du Monde datant de 2022, le directeur du parti Pastef d'alors devenu aujourd'hui le ministre de la formation professionnelle et porte-parole du gouvernement affirmait sans ambages : "La pensée de notre parti est influencée par son patriotisme et sa rigueur dans la gestion de l'État". Et le nouveau porte-parole du gouvernement ajoutait : "Dès 1957, il avait la volonté d'instaurer une souveraineté politique et économique et développer une politique de changement des structures sur le plan agricole, industriel et social. Par exemple, il avait pointé du doigt le problème du franc CFA et parlait d'indépendance monétaire pour laquelle nous militons aussi".
Il faut rappeler à ce titre que le siège du parti aujourd'hui au pouvoir porte le nom de "Kër Maodo" en hommage à Mamadou Dia. Dans le même ordre d'idées, force est de constater aussi que le nouveau gouvernement a repris les idées de Dia sur le système de coopératives, la seule voie selon Dia pour le Développement et l'émancipation des paysans. Ainsi le ministre de l'Agriculture annonce la création, dans les 5 ans, de Coopératives agricoles communales (Cac) dans chacune des 525 communes rurales pour permettre à la jeunesse de produire en quantité. Ses idées anti colonialistes sous-tendent aussi les idéaux de ce nouveau régime qui affirme ouvertement la lutte contre la Françafrique sous toutes ses formes au Sénégal.
"La nouvelle génération a choisi sans aucun doute le camp de Mamadou Dia"
C'est ce que le prospectiviste Cheikh Guèye confirme. "Il n'y a même de doute, la nouvelle génération a choisi le camp de Dia comme inspiration dans leur combat pour conquérir le pouvoir, comme une sorte de revanche due à Dia. Mais aussi en termes de modèle économique puisqu'ils font recours au modèle économique endogène et anti impérialiste", soutient Dr Cheikh Guèye dans un entretien accordé à l'AS non sans indiquer aussi que l'influence de la pensée de Dia se fait sentir sur le plan culturel. "Le complexe culturel qui était celui de la période des indépendances n'existe plus. La culture est devenue plus endogène", renchérit-il. Sur le plan religieux aussi, le chercheur à IPAR trouve aussi que la nouvelle génération de politiques a beaucoup de similitudes avec Mamadou Dia. "La posture de Dia par rapport aux autorités religieuses, on retrouve cette volonté de rentrer dans une relation plus sincère, plus transparente et plus institutionnalisée. Ça aussi, c'était la ligne de Dia", révèle Dr Cheikh Guèye. Il souligne tout de même que la seule différence, c'est que Dia avait fini par assumer cette relation avec les religieux de manière très forte. "Sans doute trop forte", précise-t-il.
Rappelons que la date du 17 décembre 1962 demeure une tache sombre dans l'histoire politique du Sénégal. Le lundi 17 décembre 1962, Mamadou Dia fait évacuer l'Assemblée et déploie un cordon de gendarmerie autour du bâtiment. Quatre députés sont arrêtés. Mais la motion est tout de même votée dans l'après-midi du 17 au domicile du président de l'Assemblée, maître Lamine Guèye. Le 18, Mamadou Dia et ses compagnons sont arrêtés par un détachement de paras-commandos. Mis en accusation, il est jugé du 9 au 13 mai 1963 par la Haute Cour. Il est condamné à la déportation perpétuelle. Il est transféré à Kédougou. Il sera libéré 12 ans après.
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AES-CEDEAO, ANATOMIE D'UNE SÉPARATION
Pour Gilles Yabi, le retrait du Niger, du Mali et du Burkina relève davantage d'une stratégie de survie politique. Son analyse révèle les contradictions d'une posture qui pourrait coûter cher à l'avenir de toute la région
Dans un entretien accordé mardi soir à la TFM, Gilles Yabi, fondateur du think tank Wathi, a dévoilé les véritables enjeux derrière l'annonce du retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso de la CEDEAO. Son analyse révèle une réalité plus complexe que le simple discours souverainiste affiché.
Selon l'expert, cette décision s'inscrit d'abord dans une stratégie politique interne des régimes militaires. Face aux difficultés économiques et sociales persistantes dans leurs pays respectifs, ces dirigeants auraient besoin d'un "discours politique mobilisateur". Le narratif anti-occidental, et particulièrement anti-français, servirait ainsi de levier pour maintenir une adhésion populaire, malgré l'absence d'amélioration concrète des conditions de vie des populations.
L'incohérence de cette posture apparaît notamment dans le maintien de ces pays au sein de l'UEMOA, organisation qui, selon Gilles Yabi, représente paradoxalement une plus forte empreinte de l'héritage colonial que la CEDEAO elle-même. "Si le problème majeur est la France et la colonisation, l'organisation qui incarne le plus la proximité avec la France et l'héritage colonial, c'est l'UEMOA", souligne-t-il.
Plus préoccupant encore, ce retrait s'accompagne d'une dégradation de l'espace démocratique dans ces pays. L'invité de Chérif Diop pointe l'absence totale de débat public autour de cette décision capitale : "Il n'y a pas eu de débat ni au Mali, ni au Niger, ni au Burkina Faso".
Pour Gilles Yabi, la décision de retrait ne peut être dissociée de la façon dont ces régimes sont arrivés au pouvoir. Bien que ces dirigeants militaires bénéficient d'une légitimité de fait, leurs décisions n'émanent pas d'un processus démocratique, ce qui soulève des questions sur la pérennité et la validité de tels choix pour l'avenir de leurs nations.
L'expert met en garde contre les conséquences à long terme de cette fragmentation régionale. Au-delà des implications économiques immédiates, c'est toute l'architecture de la coopération régionale en matière de sécurité qui se trouve fragilisée, alors même que la menace terroriste nécessite plus que jamais une réponse coordonnée entre pays sahéliens et côtiers.
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LE PARI AUDACIEUX DE LA MAISON DES REPORTERS
Fraîchement diplômé en journalisme en 2018, Moussa Ngom se lance un défi audacieux : créer la Maison des Reporters, un projet innovant qui redéfinit la liberté de la presse grâce à un modèle économique participatif.
Fraîchement diplômé en journalisme en 2018, Moussa Ngom se lance un défi audacieux : créer la Maison des Reporters, un projet innovant qui redéfinit la liberté de la presse grâce à un modèle économique participatif. Aujourd’hui, il passe à la vitesse supérieure avec une importante campagne de levée de fonds. Une étape clé pour renforcer son impact et partager l’histoire inspirante de cette aventure hors du commun.
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LE F24 DÉNONCE LA MANIÈRE DONT LES ÉVÉNEMENTS SE SONT DÉROULÉS À LA MAIRIE DE DAKAR
Mamadou Mbodj et ses camarades se sont exprimés sur la situation politique actuelle du pays, marquée par l’affaire Barthélémy Dias.
iGFM - Tv (Dakar) Le F24 a fait face à la presse ce mercredi. Mamadou Mbodj et ses camarades se sont exprimés sur la situation politique actuelle du pays, marquée par l’affaire Barthélémy Dias. Le coordonnateur du Front a dénoncé la manière dont les choses se sont passées à la mairie de Dakar.
MIGRATION IRRÉGULIÈRE, AUGMENTATION DE 70% ENTRE 2022 ET 2023
Invité sur Radio Sénégal, Mamadou Mignane Diouf a révélé une hausse alarmante du phénomène, avec des itinéraires de plus en plus risqués.
À l’occasion de la journée des Migrants célébrée aujourd’hui dans le pays, Mamadou Mignane Diouf, Coordinateur du Forum Social Sénégalais, était récemment l’invité de l’émission Salam Sénégal sur Radio Sénégal. Au cours de son intervention, il a souligné un constat alarmant : les voies de migration irrégulière sont de plus en plus difficiles d’accès, ce qui pousse de nombreuses personnes à emprunter des itinéraires dangereux.
Entre 2021 et 2023, un nombre considérable de pirogues ont quitté le Sénégal pour tenter de rejoindre l’Europe, mais il est impossible de fournir un chiffre précis. Il a expliqué que, pour mieux appréhender cette situation, un projet a été mis en place en collaboration avec des journalistes, visant à recueillir des données approximatives sur le nombre de pirogues, de migrants, d’arrivées et de décès.
Le coordinateur a évoqué les nombreux déplacements effectués dans des localités comme Mbour, Joal, Palmarin, Casamance et Saint-Louis, afin de rencontrer des familles endeuillées et de recueillir des témoignages. Cependant, il a reconnu la difficulté de cette tâche, notamment en raison de la réticence de certains témoins et des données souvent contradictoires. Les résultats obtenus sont préoccupants, avec une augmentation de 70 % du taux de migration entre 2022 et 2023. Les chiffres des décès et des disparitions sont également en hausse, particulièrement entre mars et novembre 2024, période durant laquelle les conditions climatiques favorables et la connaissance par les passeurs des meilleures saisons pour effectuer ces voyages contribuent à l’augmentation du phénomène.
Mamadou Mignane Diouf a également mis en lumière un aspect important : la migration est inséparable de la vie des individus. Selon lui, la solution réside dans la facilitation des voies légales de migration, notamment par l’émission de visas. Il a également plaidé pour la signature de quotas de visa avec les pays européens, ainsi que pour la mise en place de programmes intégrés de développement pour les jeunes. Le coordinateur du Forum Social Sénégalais a conclu en espérant que ces initiatives pourraien
par l'éditorialiste de seneplus, Amadou Elimane Kane
LA MÉMOIRE DE THIAROYE OU LE BATAILLON DES TIRAILLEURS SÉNÉGALAIS CONTINGENT DE LA FORCE COLONIALE
EXCLUSIF SENEPLUS - Pourquoi nous, peuples d'Afrique subsaharienne et particulièrement du Sénégal, continuons-nous à célébrer ceux qui ont participé à notre oppression historique et à l’extermination de notre souveraineté ?
Amadou Elimane Kane de SenePlus |
Publication 18/12/2024
Au moment de la commémoration du massacre du camp de Thiaroye, survenu le 1er décembre 1944, l’histoire du bataillon des Tirailleurs Sénégalais mérite que l’on s’y attarde pour éclairer l’histoire de l'hégémonie coloniale.
Le bataillon des Tirailleurs Sénégalais a été formé par un décret de Napoléon III en juillet 1857, sous le commandement de Louis Faidherbe, gouverneur du Sénégal depuis 1854 et dont on connaît le rôle dans l’expansion coloniale et ses violences meurtrières. Le recrutement effectué d’abord sur les terres sénégalaises s’est peu à peu étendu à d’autres nations africaines, recrutant dans ses rangs des soldats d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique du Nord.
L’objectif de l’existence de ce contingent était d’apporter un soutien militaire aux opérations d'envahissement et de conquêtes coloniales. Les Tirailleurs sénégalais avaient d’abord pour mission de réprimer toute résistance à l’empire colonial français, utilisant les mêmes armes que l’impérialisme colonial. Ainsi, les Tirailleurs Sénégalais devenaient la main armée de l’empire colonial français, sur leur propre territoire en combattant les peuples en lutte. Et il n’est pas insultant de dire que Les Tirailleurs Sénégalais devenaient ainsi les collaborateurs de la domination coloniale française. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le bataillon a été dissout entre 1960 et 1962, au moment des indépendances des États africains.
Plusieurs questions se posent alors. Comment peut-on encore défendre un groupe armé à la solde de la colonisation ? Pourquoi en Afrique et au Sénégal en particulier, devient-on les défenseurs naturels des collaborateurs ?
Engagés inconsciemment ou consciemment comme tous les soldats de la première guerre mondiale et de la seconde guerre mondiale, les Tirailleurs Sénégalais tirent toutefois leur existence dans des actes de collaboration et de répression envers leur propre peuple, avec des avantages non négligeables à ce moment de l’histoire. De même, ils ont contribué aux guerres coloniales en Afrique, en Indochine, en Algérie et à Madagascar, aux côtés de l’empire colonial français.
Souvenons-nous que les collaborateurs ont partout été jugés, tués et indexés dans l’histoire de leur pays. Le Maréchal Pétain, héros de la première guerre mondiale et alors vainqueur dans l’opinion publique, est accusé de collaboration avec les nazis à la fin de la seconde guerre mondiale pour avoir installé le régime autoritaire de Vichy. À la libération, il est jugé et arrêté pour haute trahison et condamné à mort, une peine commuée en détention à perpétuité. Il meurt en prison en 1951. Aujourd'hui encore, l’histoire de la France ne reconnaît pas la mémoire du Maréchal Pétain car cela n’est pas acceptable pour tous les combattants et les résistants à l’occupation nazie.
En Italie, Benito Mussolini, dictateur fasciste et collaborateur du régime nazi, a été exécuté en place publique en avril 1945 par les partisans italiens et son corps mutilé a été exposé à la foule, comme l’ultime humiliation.
En Algérie, les harkis, combattants anti-indépendance à la solde de l’armée française, ont été bannis de leur pays, avec un traitement de violence qui aujourd'hui continue de subsister, pour dénoncer leur collaboration avec l’empire colonial français.
Alors pourquoi nous, Africains noirs sub-sahariens, et en particulier Sénégalais, conscients des luttes sanglantes que nous avons eues à mener face à l’agression perpétuelle et à l’extermination de notre souveraineté humaine, culturelle et historique, célébrons-nous encore ceux qui ont été les complices de notre propre désintégration ?
J’ose m’adresser au peuple sénégalais en disant de ne pas soutenir les oppresseurs de notre libre-arbitre. C'est une insulte à ceux et à celles qui se sont levés contre la colonisation et qui ont œuvré pour la liberté. Si nous voulons nous affranchir définitivement du joug colonial, nous devons examiner notre conscience pour oser prendre position contre ce type de manipulations mentales.
Je ne dis pas que les assassinats du camp de Thiaroye en décembre 1944 sont une bonne chose, je dis simplement que notre mémoire doit s'accompagner d’une conscience entière, sans déni de vérité historique.
Si les archives françaises du 1er décembre 1944 restent nébuleuses ou inaccessibles, c’est encore une fois une manière de garder la mainmise sur notre histoire. Ce n’est pas non plus un hasard si l’État français continue d’honorer la mémoire des Tirailleurs Sénégalais car ils sont le symbole de leur suprématie qui continue d’instrumentaliser notre conscience historique. Mais gardons-nous de pleurer ceux qui ont collaboré pour mieux écrire notre propre récit historique et pour célébrer la mémoire de ceux qui ont toujours résisté à l’empire colonial français.
Ce qui nous importe aujourd'hui au XXIe siècle, c'est de faire vivre notre propre récit, de célébrer les combattants historiques des luttes pour notre liberté, sans omettre de dénoncer ceux qui nous ont trahis. Notre devoir de mémoire s’accompagne de cette prise de conscience qui contribue à la renaissance africaine et à l’émergence de tous les soleils de notre émancipation.
Amadou Elimane Kane est enseignant, écrivain poète et chercheur en sciences cognitives.
POUR LA LIBÉRATION DE MOUSSA TCHAGARY
Le traitement qui lui a été réservé lors de son arrestation, notamment le fait d'avoir été "cagoulé" avant d'être conduit aux services de renseignement, soulève de sérieuses questions sur le respect des droits fondamentaux au Niger
Moussa Tchagary, figure emblématique de la défense des droits humains au Niger, se trouve aujourd'hui derrière les barreaux dans des conditions qui soulèvent de graves préoccupations. Secrétaire général de l'association Alternative Espace Citoyen, il a été brutalement arrêté à son domicile de Niamey le 9 décembre, dans des circonstances troublantes qui rappellent les méthodes des régimes autoritaires.
Les accusations portées contre lui - "apologie du terrorisme, atteinte à la sûreté de l'État et association de malfaiteurs en relation avec le terrorisme" - apparaissent comme un prétexte pour faire taire une voix critique de la société civile. Le traitement qui lui a été réservé lors de son arrestation, notamment le fait d'avoir été "cagoulé" avant d'être conduit aux services de renseignement, soulève de sérieuses questions sur le respect des droits fondamentaux au Niger.
Cette pétition demande au Général Abdouramane Tiané, actuel chef de l'État nigérien, d'intervenir pour mettre fin à ce qui s'apparente à une violation flagrante des libertés d'expression et de manifestation. L'abandon immédiat des charges contre Moussa Tchagary et sa libération constitueraient un signal fort du respect de l'État de droit dans un pays où la société civile joue un rôle crucial de contre-pouvoir.
Face à cette situation préoccupante, votre signature représente plus qu'un simple soutien : elle participe à la défense des droits humains et des libertés fondamentales au Niger, et plus largement en Afrique de l'Ouest.
Dak’Art 2024. Une biennale mémorable. On craignait des couacs en raison d’un report inattendu de 6 mois de cet grand évènement culturel. Mais force est de noter que ce report s’est révélé être un repli stratégique ayant permis un bon départ pour arriver à un meilleur résultat.
La 15 e édition de la biennale de l’art contemporain de Dakar (Dak’Art 2024) a connu un franc succès presque a tout point de vue : la mobilisation surtout la jeunesse (collégiens et lycéens incités par la magie des réseaux sociaux), la diversité des thématiques, les excellentes propositions des artistes, etc. C’est le constat sans ambages que fait le journaliste Aboubacar Demba Cissokho, journaliste culturel et critique d’arts.
Pour lui l’interet de cet évènement est reste intact, en tout cas pour le monde des arts et de la culture.
En revanche, sur le plan de la communication institutionnelles les lacunes demeurent. Suivez les explications d’Aboubacar Demba Cissokho sur AfricaGlobe Tv.