RADIE DE L’ASSEMBLEE NATIONALE BARTHELEMY DIAS DEPOSE UN RECOURS DEVANT LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL SA RADIATION
Barthélémy Dias a déposé hier un recours devant le Conseil Constitutionnel pour obtenir l’annulation de sa radiation comme député de la 15ème législature. Le « maire révoqué » de Dakar n’a pas hésité à enrôler dans son combat de très grosses pointures du Barreau sénégalais. On peut retenir des avocats teigneux comme Me Doudou Ndoye, Borso Pouye, El Amadou Sall, El Hadji Diouf et Alioune Badara Fall. La requête déposée sur la table des 7 Sages du Conseil Constitutionnel parle d’une violation des dispositions des articles 61 de la Constitution et LO 198 du Code électoral. Les robes noires convoquent l’art 61 de la Constitution qui dispose que « le membre de l’Assemblée nationale qui fait l’objet d’une condamnation pénale définitive est radié de la liste des parlementaires sur demande du Ministre de la Justice ». Sur demande du ministre de la Justice, l’Assemblée nationale, par son bureau doit transmettre au Conseil Constitutionnel sur le fondement de l’art LO 198 du Code électoral. « Attendu qu’il est constant qu’en l’espèce, le bureau de l’Assemblée nationale dans sa décision du 06 décembre a procédé à la radiation du sieur Barthélémy Dias des listes des députés en violation de l’article LO198 du Code électoral lequel dispose : la déchéance prévue par l’art LO162 du présent Code est constatée par le Conseil constitutionnel à la requête du bureau de l’Assemblée nationale, d’un groupe de députés, conformément au règlement intérieur de l’Assemblée nationale ou du Président de la République ». Alors poursuivant leurs arguments, les conseils de Barthélémy Dias indiquent que « le Bureau de l’Assemblée nationale n’a pas pouvoir pour de le radier de la liste des parlementaires. Ce pouvoir appartient au seul Conseil constitutionnel. La décision du bureau de l’Assemblée nationale encourt annulation pour violation de l’article LO 198 précité. Qu’il plaira au Conseil Constitutionnel d’annuler la décision prise par le bureau de l’Assemblée nationale en sa séance du 06 décembre 2024 ».
DOUBLE RADIATION DE BARTH L’ANCIEN DEPUTE ALIOUNE SARR CORRIGE LE BUREAU DE L’ASSEMBLEE, LE MINISTRE OUSMANE DIAGNE ET LE PREFET DE DAKAR
Pour l’ancien député Alioune Souaré, la radiation de Barthélémy Dias de l’Assemblée nationale est entourée de vices de procédures. Il pointe du doigt autant le bureau de l’Assemblée nationale que le ministre de la Justice Ousmane Diagne. Convoquant les articles 61 dernier alinéa de la Constitution, 51 dernier alinéa du règlement intérieur et LO 198 du Code électoral, Alioune Souaré note que « le bureau de l’AN qui a pris l’initiative de radier le député Dias, a fait preuve d’excès de pouvoir. Aucune disposition de son RIAN ne donne cette autorité, ni l’article 17 qui encadre ses pouvoirs encore les autres dispositions ! ». En outre poursuit-il « Le ministre Ousmane Diagne s’est trompé d’envoyer sa demande au bureau de l’Assemblée nationale, alors que c’est le Conseil constitutionnel qui doit être le destinataire de celle-ci, elle est seule compétente (art. LO198 code électoral). Je pense qu’il s’est limité à regarder les art.61 constitution et 51rian ! ». L’ancien parlementaire souligne que « la disposition en matière de déchéance du mandat de député n’est pas rétroactive. Le ministre de la Justice ne peut saisir le CC que si la condamnation définitive est postérieure à l’élection du député mais pas antérieure comme c’est le cas. Concernant la question de la radiation municipale de Barthélémy Dias, Alioune Souaré écrit que « Là également, il y a un excès de pouvoir de la part du préfet de Dakar qui invoque dans sa notification les articles L277, L29 et L30. Le délai de prescription en matière d’interdiction sur les listes électorales est de 5 ans à compter de la peine prononcée (voir art. L29 dernier alinéa) et non de la peine définitivement prononcée valable pour d’autres infractions visées au 2ème point cité à l’art L29 ».
CLIMAT LE SENEGAL PLONGE DANS LA POUSSIERE ET LA FRAICHEUR
Le Sénégal sera plongé dans une période de poussière allant du 17 au 21 décembre et une autre de fraîcheur du 18 au 23 décembre. L’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) informe qu’un épisode de poussière est en cours dans la moitié nord. Il touchera l’ensemble du pays et s’accentuera au courant de la journée du 19 décembre sur l’ensemble du territoire. Durant la période du 18 au 23 décembre, une baisse significative des températures est attendue sur tout le Sénégal.
KAFFRINE 53 CAS DE GROSSESSES PRECOCES EN MILIEU SCOLAIRE
Cinquante-trois cas de grossesses précoces en milieu scolaire ont été enregistrés dans la région de Kaffrine (centre) durant l’année scolaire 2023-2024, a révélé le coordonnateur régional du Groupe pour l’étude et l’enseignement de la population (GEEP), Ibrahima Guèye. ‘’Dans la région de Kaffrine, on a enregistré 53 cas de grossesses en milieu scolaire pour l’année 2023-2024. En comparaison des autres enquêtes effectuées, le taux a régressé, quand bien même se situant à 4,4%’’, a-t-il notamment indiqué. Il précise que ces chiffres ont été obtenus sur la base d’une enquête anonyme menée dans beaucoup d’établissements scolaires de la région. Ibrahima Guèye s’exprimait au terme d’une rencontre de partage et de validation du rapport sur les grossesses précoces en milieu scolaire. Cette rencontre s’est déroulée en présence de l’inspecteur d’académie de Kaffrine. Des chefs d’établissement et acteurs du système éducatif ainsi que l’inspecteur de l’éducation chargé de la vie scolaire, Aly Lom, étaient également présents. Ibrahima Guèye déclare que ‘’les grossesses précoces ont des conséquences sur le devenir de l’apprenant’’. ‘’Imaginez-vous le poids économique et social qui pèse sur une élève de la classe de 4ème secondaire ou de la terminale, qui est en état de grossesse précoce, sans compter les risques d’abandon scolaire (…)’’, a-t-il lancé. Selon lui, la suspension des études ou leur abandon par les filles, les contre-performances scolaires, la stigmatisation de la fille et son rejet par la communauté sont, entre autres, les conséquences des grossesses précoces. Il propose de mettre l’accent sur la sensibilisation à l’école, la mise en place d’un mécanisme d’accompagnement psychosocial et économique des filles enceintes pour faciliter leur retour en milieu scolaire, la facilitation de la création d’un cadre d’échanges propice entre adolescentes basés sur l’estime de soi pour un futur meilleur.
DECORATIONS MBAYE NDIAYE «ASECNA» REHABILITE PAR DIOMAYE
« Loudiote Yombe » ou Dieu fait tout chose belle en son temps comme le disait l’adage bien de chez nous. Connaissez-vous Mbaye Ndiaye « Ascena » ? Evidemment puisqu’il était l’administrateur- délégué de l'Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna). D’où le surnom Mbaye Ndiaye «Asecna » pour avoir rendu de bons et loyaux services à l’institution panafricaine. « Le Témoin » quotidien vient d’apprendre que le président de la République Bassirou Diomaye Faye a élevé au grade de Grand Officier dans l’Ordre National du Mérite l’ancien Dg de l’Asecna, Mbaye Ndiaye. En décernant cette belle et prestigieuse médaille, le Chef de l’Etat a réhabilité un grand commis de l’Etat en l’occurrence Mbaye Ndiaye dans sa dignité et ses droits.Un ancien haut cadre de l’Etat aux qualités humaines et professionnelles avérées. Pour la petite et triste histoire, Mbaye Ndiaye « Asecna » avait été injustement arrêté et emprisonné par la justice politique du Président Macky Sall dans l'affaire Karim Wade. Son seul crime à l’époque, c’est d’avoir travaillé en toute loyauté sous tutelle de l’ancien ministre des transports aériens Karim Wade. Pour preuve, Mbaye Ndiaye a été le seul « ami » de Wade-fils à être relaxé voire acquitté par la Crei. Donc cette distinction du président Diomaye n’est qu’une cerise sur le gâteau de la réhabilitation. Président Diomaye, le peuple sénégalais vous dit merci !
CITE SOPRIM IL POIGNARDE A MORT UN LIVREUR POUR UNE AFFAIRE DE XBET
La cité Soprim a été le théâtre d’un meurtre, mercredi dernier, vers 22 h, où le nommé A. Touré, âgé de 21 ans, a poignardé Lahine Cissé. Le livreur âgé de 24 ans a succombé à ses blessures au cours de son évacuation à l’hôpital. Recherché depuis lors, le présumé meurtrier a été interpellé ce mardi, grâce à la collaboration de son oncle qui aurait livré son neveu à la police, selon des sources de Seneweb. Mais le suspect A. Touré a simulé une démence, pour s’en doute se tirer d’affaire. Peine perdue, il a été placé en garde à vue dans les locaux du commissariat des Parcelles-Assainies. Le crime serait lié à une affaire de Xbet portant sur la somme de 2 000 F CFA, d’après les témoignages recueillis auprès des habitants de la cité Soprim. Cependant, l’enquête va déterminer les véritables circonstances du décès de ce conducteur de moto thiak-thiak.
KOLDA PLUS DE 10 MILLIARDS DE FAUX BILLETS,700 KG DE CHANVRE INDIEN, ET DES PRODUITS PROHIBES INCINERES
La subdivision régionale des douanes de Kolda a procédé ce mardi, 17 décembre 2024, à l’incinération de 700 kilogrammes de chanvre indien d’une contre-valeur de 42 millions, de 3,7 tonnes de médicaments contrefaisants estimés à 63 millions, d’un lot de cigarettes d’une valeur de 17 millions et de billets noirs évalués à 10 milliards 200 millions. L’information a été donnée par le Colonel Malang Diédhiou, chef de la subdivision des douanes de la zone Sud, en marge d’une cérémonie d’incinération de produits prohibés et de faux billets. Selon le Colonel qui a salué le travail effectué par les différentes forces de défense et sécurité, avant de réaffirmer la volonté de la Douane de barrer la route aux faussaires et aux trafiquants, en plus de cette opération réussie, les douaniers de Kolda ont saisi de la drogue dure, notamment de la cocaïne. Faute d’installations appropriées, les 108, 7 kilogrammes de cocaïne feront l’objet d’incinération à Dakar
VERSIONS CONTRADICTOIRES SUR LA BROUILLE À DAKAR
D'un côté, le Bureau municipal dénonce un blocage de l'Hôtel de Ville et une entrave aux activités du maire. De l'autre, la police réfute catégoriquement ces accusations, affirmant n'avoir fait qu'assurer sa mission normale de sécurisation
(SenePlus) - Dans un communiqué officiel publié ce 17 décembre, le Bureau Municipal de la Ville de Dakar dément fermement les affirmations de la police nationale concernant les "prétendus blocages" des activités du maire Barthélemy Dias et des conseillers municipaux.
Selon le document municipal, dont notre rédaction a obtenu copie, les forces de l'ordre ont effectivement bloqué l'accès à l'Hôtel de Ville, empêchant l'entrée des conseillers municipaux. Pour étayer ses dires, la mairie évoque des "images et vidéos largement diffusées sur les réseaux sociaux" et s'appuie sur un procès-verbal de constat dressé par un huissier de justice attestant de la fermeture des accès.
Face à cette situation, une délégation d'adjoints s'est rendue à la Préfecture de Dakar. Le communiqué révèle que le Préfet par intérim a reconnu avoir "donné des instructions à la Police" tout en précisant qu'il devait "consulter ses supérieurs hiérarchiques à ce sujet".
La tension s'est encore accrue lorsqu'un "dispositif policier impressionnant" a été déployé pour interdire au maire de visiter les chantiers de la ville. La mairie dénonce "une entrave directe à l'exercice de ses fonctions" et des actions qui "ne respectent pas l'autorité légitime des élus".
Le point culminant de cette journée du 13 décembre fut la conférence de presse de Barthélemy Dias, au cours de laquelle, selon le communiqué municipal, "la Police a fait usage de force, entraînant des dégâts matériels à l'Hôtel de Ville".
La police nationale, par le biais de sa Division Communication et Relations Publiques, présentait un peu plus tôt, une version radicalement différente. Dans son communiqué, elle affirme n'avoir "bloqué ni Monsieur Dias, ni les conseillers municipaux", expliquant que le déploiement de ses forces "rentre dans le cadre normale de l'exécution de sa mission de sécurisation".
Face à cette situation, le Bureau Municipal appelle à "une démarche responsable et républicaine" de la part de la police, tout en réaffirmant sa "détermination à exercer ses fonctions dans le respect de la loi". Il plaide pour "une collaboration respectueuse entre les différentes institutions, dans l'intérêt de la ville et de ses habitants.
VISITE DE CHANTIERS, LA POLICE DÉMENT AVOIR BLOQUÉ BARTHÉLEMY DIAS
Elle indique dans son communiqué, que le déploiement de son dispositif sur certains endroits de la ville rentre dans le cadre normal de l’exécution de sa mission de sécurisation.
Barthélémy Dias n’a pu faire sa visite de chantiers hier lundi à la cité Keur Gorgui. Ladite visite avait été bloquée par la police, déclarait son responsable de la communication qui a aussi fustigé le fait que la police ait interdit l’accès de l'hôtel de ville aux conseillers municipaux. La police vient de réagir.
Barthélémy Dias, qui a été déchu de son fauteuil de maire par l’autorité préfectorale, avait prévu d’aller procéder à une visite de chantiers des routes de la Cité Keur Gorgui hier lundi.
Mais, selon son chargé de communication, la police a bloqué cette visite de chantiers. Pis, «l’accès à l’Hôtel de Ville de Dakar a été interdit aux agents municipaux et aux élus de la capitale», disait-il dans son communiqué. La police aussi, vient de réagir.
«Contrairement à ce qui a été relayé, la Police nationale n’a bloqué ni Monsieur DIAS, ni les conseillers municipaux», déclare la Division de la communication et des relations publiques de la police.
Elle indique dans son communiqué, que le déploiement de son dispositif sur certains endroits de la ville rentre dans le cadre normal de l’exécution de sa mission de sécurisation.
«Elle n’a jamais procédé à quelque blocage que ce soit relativement aux activités du sieur DIAS ou de l’équipe municipale de la Ville de Dakar», se défend la police.
FIFA-THE BEST 2024, VINICIUS JUNIOR ÉLU JOUEUR DE L'ANNÉE
C’est une petite revanche pour le Brésilien. Il était attendu pour remporter le Ballon d’or qui est finalement allé à Rodri. Son premier titre FIFA-The Best vient donc couronner sa formidable année 2024.
La cérémonie des FIFA-The Best 2024 avait lieu ce mardi 17 novembre au Qatar. Vinicius Junior a été couronné meilleur joueur du monde de cette année. Le Brésilien du Real Madrid s’offre ainsi une revanche après avoir « été privé » du Ballon d’or il y a deux mois.
Vinicius Junior est le meilleur joueur du monde ! Le Brésilien a remporté le prix FIFA-The Best, décerné par l’organisme international et récompensant le meilleur footballeur de la planète.
Il faut dire que le numéro 7 du Real Madrid sort d’une saison 2023-2024 grandiose avec des titres en Liga, Ligue des champions, Supercoupe d’Europe, Supercoupe d’Espagne. À titre individuel, il a compté 24 buts inscrits et 9 passes décisives en 38 rencontres avec le Real Madrid, toutes compétitions confondues. L’Auriverde est d’ailleurs reparti sur des bases encore meilleures puisqu’il totalise déjà 13 buts et 6 passes décisives en 19 matchs. Le Ballon d’or Rodri arrive 2ème, alors que Jude Bellingham complète le podium.
Surtout, c’est une petite revanche pour Vinicius Junior. L’ailier de 24 ans était attendu pour remporter le Ballon d’or qui est finalement allé à Rodri. Son premier titre FIFA-The Best vient donc couronner sa formidable année 2024 et montrer aux yeux du monde qu’il n’est plus un prince dans la planète football, mais bien un roi.
Toutes les distinctions
– Meilleure joueuse de l’année de la FIFA : Aitana Bonmati (FC Barcelone, Espagne)
– Meilleur joueur de l’année de la FIFA : Vinicius Junior (Real Madrid, Brésil)
– Meilleur/e entraîneur/euse Football Féminin : Emma Hayes (USA/Chelsea, Angleterre)
– Meilleur entraîneur Football Masculin : Carlo Ancelotti (Real Madrid, Italie)
– Meilleure gardienne : Alyssa Naeher (Chicago, USA)
– Meilleur onze féminin : Alyssa Naeher, Ona Batlle, Irene Paredes, Naomi Girma, Lucy Bronze, Aitana Bonmatí, Lindsey Horan, Patri Guijarro, Gabi Portilho, Salma Paralluelo, Caroline Graham Hansen
– Meilleur onze masculin : Emiliano Martinez, Dani Carvajal, Antonio Rüdiger, Ruben Dias, William Saliba, Rodri, Jude Bellingham, Toni Kroos, Vinicius, Haaland, Lamine Yamal.
par Gilles Yabi
VIDEO
SAUVER LES ACQUIS DU PROCESSUS D’INTÉGRATION RÉGIONALE EN AFRIQUE DE L'OUEST
Aucune remise en cause de ses piliers, et notamment du protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance, ne doit être envisagée pour faire plaisir à ceux qui veulent en réalité un retour aux régimes autocratiques en Afrique de l’Ouest
Ce 15 décembre 2024, la CEDEAO tient à Abuja son dernier sommet ordinaire avant le départ des États membres de la Confédération des États du Sahel, à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Les ambassadeurs puis les ministres des Affaires étrangères et de la Défense se sont déjà réunis à Abuja. Il faudra décider des termes de la séparation entre la CEDEAO et les pays de la Confédération des États du Sahel. Lors d’une réunion ministérielle le 13 décembre à Niamey, ces derniers ont rappelé une nouvelle fois que leur décision de retrait de la CEDEAO était « irréversible ».
J’avais publié une tribune en juin dernier sur le site de WATHI, qui reprenait essentiellement mon intervention lors d’un événement public organisé par le bureau de représentation de la CEDEAO auprès des Nations unies à l’occasion de la célébration des 49 ans de l’organisation régionale à New York le 7 Juin 2024. Je terminais le texte par ces mots :
« Ce qui se jouera dans les prochains mois, ce sont les contours de l’Afrique de l’Ouest dans laquelle vivront les jeunes, les enfants, nos enfants, au cours des prochaines décennies. Le choix qui est devant nous, c’est celui de continuer à croire en la possibilité de faire de l’Afrique de l’Ouest un espace de progrès collectif, de liberté, où les droits fondamentaux sont protégés. L’autre choix, c’est la résignation qui consisterait à accepter que notre espace soit profondément et durablement fragmenté, que chaque pays se referme sur lui-même et sur ce qu’il perçoit comme étant ses intérêts strictement nationaux. Cela consisterait à accepter de prendre le risque réel et très élevé d’un retour, partout ou presque, de régimes autocratiques où les dirigeants n’ont de comptes à rendre à personne ».
Quelques évènements récents permettent de bien comprendre à quoi je fais allusion. Moussa Tchangari, secrétaire général de l’association Alternative Espaces Citoyens, une des voix les plus fortes et respectées de la société civile nigérienne et ouest-africaine depuis des décennies, a été brutalement enlevé chez lui le 3 décembre par des hommes armés qui l’ont emmené vers un lieu inconnu et gardé au secret pendant deux jours. Moussa Tchangari fut un de nos intervenants lors d’une table ronde virtuelle organisée par WATHI le 19 septembre dernier sur le thème de l’état des lieux sécuritaire dans le Sahel et les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest.
Le même 3 décembre à Conakry en Guinée, le journaliste Habib Marouane Camara, responsable d’un site d’information, a été enlevé par des gendarmes selon les témoins de la scène. Et depuis plus de cinq mois désormais, deux voix fortes de la société civile en Guinée, Oumar Sylla alias Foniké Menguè, coordonnateur du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), et Billo Bah, responsable des antennes et de la mobilisation du FNDC, ont disparu après avoir été enlevés par des éléments des forces armées. Au Burkina Faso, beaucoup de journalistes, d’acteurs de la société civile, de personnalités critiques de la dérive violente du pouvoir militaire ont dû s’exiler, en Côte d’Ivoire, au Sénégal ou ailleurs.
Soyons clairs : des violations graves de droits humains et l’instrumentalisation d’une justice non indépendante sont observables aussi dans des pays de la région dirigés par des civils. Bien au-delà des pays sahéliens sous présidence militaire actuellement, les pratiques politiques réelles dans plusieurs pays côtiers montrent que des dirigeants civils élus qui se disent démocrates ne le sont pas en réalité et sont prêts à toutes les violations des textes constitutionnels pour conserver le pouvoir, pour contrôler toutes les institutions et/ou pour faire main basse sur les ressources de leur pays. Ils aimeraient bien que la CEDEAO abandonne son ambition démocratique et ses principes de convergence constitutionnelle décrits dans le protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance adopté en 2001.
Je rappelle que ce sont des personnalités ouest-africaines, civiles et militaires, qui ont travaillé pendant des années pour élaborer ce protocole conçu comme un complément du protocole relatif au Mécanisme de Prévention, de Gestion, de Règlement des Conflits, de Maintien de la Paix et de la Sécurité de décembre 1999. La logique qui n’avait rien d’absurde était celle-ci : la bataille pour le pouvoir politique par tous les moyens est une des sources les plus évidentes des conflits violents dans la région ; alors dotons l’Afrique de l’Ouest d’un ensemble de principes constitutionnels consacrant la démocratie et l’État de droit qui vont être applicables à tous les pays membres.
Alors oui le fonctionnement de la Commission de la CEDEAO est loin d’en faire un modèle de bonne gouvernance, à l’exacte image du fonctionnement moyen des institutions publiques dans les pays membres. Mais au fil des décennies, aux côtés de ceux qui ne sont animés que par la recherche des missions à l’étranger pour les perdiem, des dizaines de femmes et d’hommes des 15 pays membres ont travaillé avec conviction au service de l’intégration, de la sécurité et du développement économique régional, au sein de la commission, des agences spécialisées ou de la Cour de justice de la communauté qui est un véritable instrument de protection et de promotion des droits humains dans la région.
Malgré toutes les insuffisances de son bilan, et malgré des décisions très malheureuses de la Conférence des chefs d’État au cours des dernières années, l’apport de l’organisation aux populations de la région est incontestable et précieux. Aucune remise en cause de ses piliers, et notamment du protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance, ne doit être envisagée pour faire plaisir à ceux qui veulent en réalité un retour aux régimes autocratiques en Afrique de l’Ouest.
Dans l’immédiat, face à la décision de trois dirigeants de fait des États du Sahel central de faire quitter leurs pays et leurs compatriotes de la communauté régionale, sans consultation, les dirigeants de la CEDEAO devraient garder la porte ouverte pendant un certain nombre d’années à un retour, avec un minimum de formalités, de ces États dans la communauté. Il faudrait maintenir pendant cette période un maximum d’avantages pour les populations de ces pays qui n’ont, à aucun moment, choisi de se couper de leurs frères et sœurs, cousines et cousins, des autres pays ouest-africains. Il faudrait aussi proposer un cadre de dialogue entre la CEDEAO et la confédération des États du Sahel sur la coopération dans le domaine vital de la sécurité collective.
Enfin, et c’est peut-être aujourd’hui le message le plus important, il faut que les acteurs de la société civile ouest-africaine, et les acteurs du secteur privé, y compris sahéliens, trop souvent absents des débats sur des questions vitales pour l’avenir de la région, lancent ensemble une campagne destinée à sauver les acquis du processus d’intégration régionale. Il ne faut pas se faire d’illusion : le chemin vers une CEDEAO des peuples, et vers une Afrique de l’Ouest en paix et en progrès, n’est pas compatible avec le retour des nationalismes étriqués et des dictatures civiles ou militaires.
Podcast Les voix et voies de WATHI, à écouter en audio sur Youtube, Spotify, Soundcloud.
MAMADOU DIA, HÉROS DE L'INDÉPENDANCE : UN SYMBOLE D'INTÉGRITÉ ET DE RÉSISTANCE
Le 17 décembre 1962 marquait le début de la première grande crise politique du Sénégal, une rupture qui allait marquer à jamais l’histoire du pays. 62 ans après, la mémoire de "Mawdo", figure emblématique de la résistance, est ravivée.
17 décembre 1962 – 17 décembre 2024. Voilà 62 ans, jour pour jour, qu’a été déclenchée la première grande crise politique sénégalaise de 1962. Condamné et emprisonné, Mamadou Dia, ce « grand baobab habité par un peuple d’oiseaux », pour reprendre l’expression chère à Joseph Ki-Zerbo, est considéré comme l’un des pères de l’indépendance sénégalaise. Aujourd’hui, la mémoire effacée de ce symbole de la résistance est ravivée.
En politique, Mamadou Dia n’était pas du tout un poisson dans l’eau ; il étouffait, manquait d’oxygène en ces lieux qui avaient la réputation d’empester d’odeur pestilentielle du péché, de l’indifférence, de l’incurie et du manque criant de souci moral pour son prochain. Dès les premiers mois de 1962, des désaccords sont nés entre Senghor et lui. Et peu à peu, le fossé entre les deux s’est rapidement creusé. Là où le président poète, plus modéré, favorisait une continuité avec la France, « Mawdo », lui, adoptait des positions plus radicales.
En décembre de la même année, une motion de censure orchestrée par des députés proches de Senghor visait à renverser son gouvernement. Refusant cette tentative, Dia demanda l’intervention de la gendarmerie à l’Assemblée nationale. La motion fut finalement adoptée, et Mamadou Dia fut arrêté le 18 décembre 1962 pour « tentative de coup d’État ». Condamné à perpétuité en mai 1963, il passa douze ans derrière les barreaux avant d’être libéré en 1974.
Mais Dia est un symbole de résistance. Car pour pardonner douze années de déportation loin des siens, il faut plus qu’une vie et de simples convictions politiques. Mamadou, « le premier Mawdo », n’est pas en ces lieux où on le cherche, ce banal militantisme, cet engagement d’écolier ; il possédait sans nul doute une dimension spirituelle intemporelle qui réside dans son impétueux désir de bien faire et d’améliorer les choses. Des traits de caractère qu’il tire d’un parcours hors norme.
Socialiste autogestionnaire
Né en 1910 à Khombole, dans le département de Thiès, Mamadou Dia, diplômé de l’École normale William-Ponty, commence sa carrière comme instituteur avant de s’engager en politique avec Léopold Sédar Senghor au sein du Bloc démocratique sénégalais (BDS), fondé en 1948. Président du Conseil des ministres en 1956, c’est lui qui signera, quatre ans plus tard, les accords d’indépendance du Sénégal, instituant un régime parlementaire bicéphale où les deux hommes se partagent le pouvoir exécutif.
Le poète Senghor, président de la République et gardien de la Constitution, a une fonction de représentation, surtout à l’international. L’ancien instituteur Dia, de son côté, élabore la politique intérieure et économique du pays. À ce poste, il porte une vision économique et sociale ambitieuse, prônant la rupture avec l’ancienne puissance coloniale et une souveraineté économique basée sur l’autogestion et la réforme des structures agricoles.
Pendant des décennies, Mamadou Dia reste écarté de la mémoire officielle. L’histoire de l’indépendance sénégalaise est alors largement centrée autour de Léopold Sédar Senghor, présenté comme l’artisan de l’unité nationale. Dia, perçu comme un symbole de radicalisme politique, subit l’ombre imposée par son rival. Pourtant, ses idées visionnaires, notamment son socialisme autogestionnaire et sa volonté de rompre avec les structures économiques héritées de la colonisation, continuent d’inspirer certaines figures politiques et mouvements sociaux.
Libéré, donc, en 1974, il reprend rapidement le chemin de la politique avec la création du Mouvement pour le socialisme et l’unité (MSU). En 1983, il se présente à l’élection présidentielle, affirmant sa volonté de réformer profondément l’économie et les institutions sénégalaises. Toutefois, son influence reste limitée face à un système politique dominé par le Parti socialiste (PS) de Diouf et des héritiers de Senghor.
Son rôle historique sera progressivement réhabilité à partir des années 2000. Abdoulaye Wade, élu président, contribue à cette reconnaissance en rendant hommage à son ancien mentor et en saluant son intégrité politique. La jeunesse politique sénégalaise, en quête de nouvelles figures inspirantes, redécouvre alors la pensée et l’héritage de Mamadou Dia, qui s’est éteint le 29 janvier à Dakar à l’âge de 99 ans.
Raviver la mémoire oubliée de Mamadou Dia
Que reste-t-il de l’héritage de Mamadou Dia, cette figure emblématique de l’indépendance de notre pays ? En 2019, le building administratif de Dakar est renommé en son nom par le président Macky Sall, tandis que des initiatives telles que la Fondation Mamadou Dia pour l’économie humaine, dirigée par Moustapha Niasse, tentent de préserver son héritage intellectuel. Toutefois, pour de nombreux observateurs, ces gestes symboliques ne sont pas à la hauteur de son rôle dans la construction de l’État sénégalais moderne.
C’est pourquoi, en décembre 2022, une plaque commémorative a été posée sur la place qui porte son nom dans la ville de Thiès. Un hommage post mortem initié par le maire de la commune, Babacar Diop, élu en janvier de la même année sous les couleurs de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi, destiné à raviver la mémoire oubliée de l’ancien compagnon de route de Léopold Sédar Senghor, devenu son rival. « J’ai toujours été impressionné par Mamadou Dia, son destin inachevé et son parcours tragique », confiait le philosophe, au journal Le Monde.
Ce qui confirme qu’aujourd’hui, l’histoire du « premier Mawdo » transcende les clivages politiques. De nouveaux partis comme Pastef-Les Patriotes d’Ousmane Sonko se réclament de son héritage, adoptant son discours sur la souveraineté économique et la nécessité de réformer les structures héritées de la colonisation. « Dès 1957, il dénonçait le franc CFA et militait pour une indépendance monétaire », soulignait avec fierté l’opposant d’alors Moustapha Sarré, devenu ministre, porte-parole du gouvernement de Bassirou Diomaye Faye. Il voit en lui un précurseur des combats contemporains pour une souveraineté africaine.
Le Pastef a baptisé son siège « Keur Mawdo » en hommage à celui qui est aujourd’hui considéré comme un modèle d’intégrité et de rigueur dans la gestion des affaires publiques. Son engagement pour un patriotisme économique, sa volonté de bâtir un État souverain et indépendant des influences étrangères, ainsi que son refus des compromissions, en font une figure incontournable pour les jeunes générations africaines.
Soixante-deux ans après sa chute, le parcours de ce baobab continue de fasciner et d’inspirer les nouvelles générations. Arbre-roi de la savane, symbole de longévité et de force totémique, cet imposant emblème ne change pas quelle que soit la saison offrant le gîte, le couvert et la liberté à tous « ses enfants ». Pour refléter cette grande figure qui ne transhume pas selon la position du pouvoir et de la gloire, Mamadou Dia mourra digne, défendant sans faille les principes qui fondent notre jeune République : le Sénégal.
LE GAZ SÉNÉGALAIS DANS L'INCERTITUDE
Après plusieurs reports, Grand Tortue Ahmeyim se heurte au refus de BP de poursuivre le projet au-delà de la phase 1, sur fond de tensions avec Dakar et Nouakchott. Le Sénégal aurait exigé des clarifications auprès du géant pétrolier britannique
(SenePlus) - Selon les révélations de Jeune Afrique, le méga-projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), situé à la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie, pourrait connaître un nouveau contretemps majeur. Non seulement son démarrage est repoussé au premier semestre 2025, mais sa phase 2 pourrait être compromise.
Le projet, qui a déjà connu plusieurs reports - initialement prévu pour 2022, puis reporté à 2023, avant d'être décalé au second semestre 2024 - fait face à des obstacles techniques significatifs. Un cadre de BP, cité par le magzine, attribue ce nouveau délai aux "difficultés techniques rencontrées dans le développement d'un projet aussi complexe que GTA".
Cette situation intervient dans un contexte particulièrement délicat pour BP, l'opérateur principal qui détient 61% des parts du projet, aux côtés de Kosmos Energy (29%) et des sociétés nationales Petrosen et SMHPM (10%). Le géant britannique, qui a déjà cédé ses découvertes gazières de Yakaar-Teranga au Sénégal en octobre 2023 et de BirAllah en Mauritanie en avril 2024, semble désormais réticent à s'engager dans la phase 2 du projet.
Cette seconde phase, qui devait doubler la production de GNL de 2,5 à 5 millions de tonnes métriques par an, paraît aujourd'hui compromise. Plusieurs facteurs expliquent cette situation, d'après JA : la volonté de renégociation des contrats exprimée par les présidents Bassirou Diomaye Faye du Sénégal et Mohamed Ould Ghazouani de la Mauritanie, ainsi que des désaccords persistants sur le cost oil - la part de production destinée au remboursement des coûts de développement.
Le climat de tension est palpable entre les parties prenantes. D'après Jeune Afrique, Dakar a récemment exigé des clarifications de BP concernant les nouvelles échéances. Un responsable sénégalais, cité par le magazine, confirme : "Nous attendons une réponse de BP sur la nouvelle date de la mise en exploitation de GTA", précisant que les projections actuelles tablent sur un démarrage "entre fin mars et début avril 2025".
Malgré l'installation en mai dernier d'une unité flottante de production et de stockage de gaz, élément crucial pour l'exploitation, les incertitudes persistent. Cette infrastructure devait assurer le traitement initial du gaz avant son transfert vers une unité de liquéfaction située à environ 10 kilomètres des côtes.
Face à ces développements, BP, dirigé par Murray Auchincloss, maintient une position prudente, privilégiant, selon ses déclarations rapportées par le journal, "le démarrage sûr et efficace de la phase 1". La société n'a pas souhaité répondre aux sollicitations du magazine panafricain concernant ces nouvelles complications.
Ces retards successifs et l'augmentation des coûts du projet ont considérablement affecté la réputation de BP dans la région, mettant en péril l'un des plus importants projets gaziers d'Afrique de l'Ouest, dont les retombées économiques sont attendues avec impatience par les deux pays concernés.
PRODUCTION PHARMACEUTIQUE, LA DÉPENDANCE DE L'AFRIQUE EST UNE SOURCE DE VULNÉRABILITÉ
Michel Sidibé, ancien directeur exécutif de l’Onusida, a plaidé pour une production locale renforcée afin d’améliorer l’accès aux médicaments essentiels et de garantir la souveraineté sanitaire du continent.
Dakar, 17 déc (APS) – L’ancien directeur exécutif du Programme commun des Nations unies sur le VIH/Sida (Onusida), Michel Sidibé, a déploré mardi la vulnérabilité liée à la dépendance vis-à-vis de l’extérieur dont souffre l’Afrique dans le domaine de la production pharmaceutique, situation qui, selon lui, limite la capacité du continent à réagir aux urgences sanitaires.
‘’Nous ne produisons pas et il faut être réaliste, nous sommes réellement dépendants de l’extérieur. Cette situation nous rend vulnérables, elle fragilise nos chaînes d’approvisionnement, elle limite aussi notre capacité à réagir aux urgences sanitaires’’, s’est désolé M.Sidibé.
Il prenait part à l’atelier international sur l’engagement stratégique des pôles de santé et du développement des compétences appuyé par l’Agence africaine de développement (Auda-Nepad), qui se tient de mardi à mercredi à Dakar.
‘’Pour avoir un impact, le plan a ciblé 24 produits médicaux qui répondent aux défis sanitaires majeurs du continent’’, a expliqué M. Sidibé.
Selon le directeur exécutif d’Onusida, les produits ont ‘’été catégorisés en fonction des problèmes qui nous affectent quotidiennement (…)’’.
Michel Sidibé signale que ‘’pratiquement 25% des vaccins produits au niveau mondial sont consommés en Afrique’’.
De l’avis de l’ancien secrétaire exécutif de l’Onusida, le plan de fabrication pharmaceutique de l’Afrique est ‘’plus qu’une vision’’. Il s’agit d’une nécessité pour renforcer vraiment la fabrication pharmaceutique régionale.
‘’Il s’agit de garantir l’accès aux médicaments essentiels, réduire notre dépendance aux importations, c’est assurer la souveraineté sanitaire de l’Afrique’’, a-t-il conclu.
‘’Autour de ces 24 produits médicaux prioritaires, nous devons élaborer une feuille de route pour accroître la production locale et garantir un accès en temps opportun à toutes les populations qui peuvent venir du continent’’, a préconisé Guy Njambong.
Ce dernier est l’administrateur technique en charge de la maturation du système pharmaceutique au Sénégal.
LA DOUANE INTERCEPTE DES FAUX MÉDICAMENTS D’UNE VALEUR DE 392 MILLIONS À NIODIOR
La saisie, réalisée le 11 décembre dernier, porte sur 207 cartons de différents types de produits pharmaceutiques composés essentiellement d’antalgiques, d’aphrodisiaques et de flacons d’injection intraveineuse.
Fatick, 17 déc (APS) – La brigade maritime des douanes de Foundiougne a saisi au large de Niodior, un important lot de faux médicaments dont la contrevaleur est estimée à 392 millions de francs CFA.
La saisie, réalisée le 11 décembre dernier, porte sur 207 cartons de différents types de produits pharmaceutiques composés essentiellement d’antalgiques, d’aphrodisiaques et de flacons d’injection intraveineuse, indique un communiqué.
Les agents de la brigade maritime des douanes de Foundiougne, subdivision du littoral sud, ont « pris en chasse puis arraisonné la pirogue à bord de laquelle les médicaments étaient convoyés. »
Cette saisie de médicaments est la plus importante réalisée sur le littoral sud depuis le début de l’année 2024, précise la même source.
La même unité avait opéré une autre saisie portant sur 59 cartons d’une contrevaleur totale de 108 millions de francs CFA.
La Direction générale des douanes a salué la collaboration du Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal qui, en plus d’apporter son concours à l’évaluation des saisies effectuées, a fait le déplacement sur Foundiougne pour constater les réalisations et soutenir les unités douanières.
L’administration des douanes appelle les acteurs et professionnels du médicament à renforcer la sensibilisation sur les risques liés aux faux médicaments et réaffirme sa détermination à combattre ce fléau qui constitue un danger pour la santé des populations.
PAR KHADY GADIAGA
QUAND LE FÉMINISME SÉNÉGALAIS INSTRUMENTALISE LA NUDITÉ À DES FINS POLITIQUES ET MILITANTES
"Autre temps, autres mœurs ! Les féministes sénégalaises ont décidé d'innover dans leur méthodes de lutte contre le patriarcat machiste et violent en ouvrant le 31 décembre prochain leur nudité à son usage politique et militant."
Autre temps, autres mœurs ! Les féministes sénégalaises ont décidé d'innover dans leur méthodes de lutte contre le patriarcat machiste et violent en ouvrant le 31 décembre prochain leur nudité à son usage politique et militant.
Pour agir ainsi, il faut avoir certainement touché le fond de l'indifférence face aux violences sexuelles infligées aux femmes, témoignant ainsi d'un véritable problème sociétal. On assiste à un déni de la société qui préfère ignorer les victimes féminines de violence en remettant en cause leur parole ou en les culpabilisant sur leur manière de s'habiller, de se comporter, pour les murer dans leur silence. Une culture de violence contre les femmes qui perdure, notamment dans notre environnement médiatique et influence notre perception du phénomène tout en dédouanant les adeptes de ces turpitudes et accablant les victimes.
On peut s'offusquer également du fait qu'à part les féministes convaincues, les femmes et les hommes se mettent rarement en ordre de bataille pour combattre les violences sexuelles. On peut comprendre dès lors le désemparement des activistes et autres influenceurs face au déni organisé et à leur choix de postures de lutte frisant le radicalisation extrême.
Le corps instrument de résistance et de militantisme
Au fil des dernières années, il s’est développé un intérêt marqué pour l’esthétique et les politiques des corps du point de vue des pratiques de résistance et du militantisme.
D'humeur anti-cléricale, anti-patriarcale, libertaire et féministe… du nu sur scène déjà éprouvé par les mouvements féministes, mais aussi par les militants pour les droits des animaux, dans des manifestations festives et étudiantes en Occident et dans le cas des Femen, pour reprendre leur vocabulaire.
Curiosité première au Sénégal pour revendiquer un usage provocateur du corps, nos féministes comptent franchir le rubicon pour se faire entendre en puisant dans leur fureur intérieure pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles d’un patriarcat hétéronormatif tyrannique. Et avoir ainsi l’audace de dire Fuck au patriarcat !
Le corps dénudé est un corps vulnérable. Ne pouvant dissimuler des armes, il est pourtant utilisé comme tel, dans un combat décrit comme guerrier. Si le top-less est arrivé de manière intuitive, il ne fait pas toujours l’unanimité. Que le politique traverse, façonne et marque les corps et que certaines personnes mobilisent leur corps, leur nudité ou leur sexualité aux fins de revendications politiques, ceci suscite nombre de discussions et de réflexions.... L’usage des corps comme outils de protestation et les tactiques de dénuement en particulier sont controversées, notamment au sein des mouvements féministes où leur pertinence politique est régulièrement contestée Tel est le cas, par exemple, du mouvement Free the Nipple qui visait précisément à dénoncer la censure des corps des femmes et à revendiquer le droit à la nudité. Ce mouvement, à l’instar des Femen ou encore de la SlutWalk, a été critiqué comme une forme de féminisme blanc et privilégié, insensible à l’imbrication des oppressions rendant certaines femmes (racialisées, classisées) plus vulnérables à la surveillance, à la violence et aux jugements portés sur leurs corps et leur sexualité.
Repenser en des termes radicalement nouveaux les constructions ontologiques de l’identité.
Dans la pratique politique féministe, il paraît nécessaire de repenser en des termes radicalement nouveaux les constructions ontologiques de l’identité afin de formuler une politique de représentation qui puisse faire revivre le féminisme sur d’autres bases. Par ailleurs, peut-être est-il temps de concevoir une critique radicale qui cherche à libérer la théorie féministe de la nécessité d’avoir à construire une base unique ou permanente, une base vouée à être sans cesse contestée à partir des positions identitaires ou anti-identitaires qui en sont inévitablement exclues. Les pratiques d’exclusion qui fondent la théorie féministe dans une notion des «femmes » en tant que sujet ne sabotent-elles pas paradoxalement les ambitions féministes d’en élargir « la représentation »?
Les hommes ne peuvent pas s’aimer eux-mêmes dans une culture patriarcale si leur propre définition de soi repose sur la soumission aux règles patriarcales.
Lorsque les hommes adoptent une pensée et une pratique féministes, qui mettent l’accent sur la valeur de la croissance mutuelle et de l’épanouissement personnel dans toutes les relations, leur bien-être émotionnel s’en trouve amélioré. Il a été démontré que cette approche est la plus efficace pour réduire la pauvreté et créer un monde inclusif, pacifique et prospère. En éliminant les obstacles à l’égalité et en contribuant à la création de meilleures perspectives, les femmes et les filles peuvent à la fois être de puissants agents de changement et améliorer leurs propres vies ainsi que celles de leurs familles, de leurs communautés et de leurs pays.
La mobilisation des hommes et des garçons est requise pour transformer les rôles et les normes rigides qui ont mené aux inégalités.
Au bout du compte, l’égalité des genres avantage tout le monde.
Il convient également de formater les esprits des plus jeunes à la masculinité positive en mettant en place davantage de campagnes de sensibilisation et de prévention, en développant notamment dès l'école primaire, des classes, qui éduquent les enfants au respect de l'autre et à la sexualité, s'il on veut pouvoir espérer réduire le nombre de viols et la culture de violence à l'encontre des femmes en général.
C'est le combat à mener: convertir le patriarcat aux valeurs humanistes du féminisme ou à la masculinité positive et le tour est joué.