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20 juin 2025
LE PARC DE NIOKOLO KOBA EN DANGER
Inscrit sur la liste du patrimoine mondial depuis 1981, le parc national de Niokolo Koba (Pnnk) est un bien naturel situé dans la région de Tambacounda qui couvre une superficie de 913 000 ha
L’Unesco et la Direction des parcs nationaux sont très préoccupés par la situation du parc de Niokolo Koba. C’est ainsi qu’ils se sont réunis autour d’une table-ronde de deux jours qui s’est ouverte hier pour empêcher que le parc national de Niokolo Koba ne fasse plus partie de la liste du patrimoine mondial en péril. Ils souhaitent également que le parc de Djoudj ne connaisse pas la même situation.
Inscrit sur la liste du patrimoine mondial depuis 1981, le parc national de Niokolo Koba (Pnnk) est un bien naturel situé dans la région de Tambacounda qui couvre une superficie de 913 000 ha. Inscrit sur la liste du patrimoine mondial en péril depuis 2007, le parc est sujet à de multiples pressions qui compromettent sa valeur universelle exceptionnelle (Vue).
Les plus récentes font référence notamment aux activités illégales, à la prolifération d’espèces envahissantes/exotiques terrestres, à l’exploitation minière, aux infrastructures de transport de surface, aux infrastructures hydrauliques, aux sècheresses. C’est pour trouver une solution définitive à ce problème qu’une table ronde a été organisée par la Direction des parcs nationaux. Ainsi, le rapport 2021 sur l’état de conservation met l’accent sur plusieurs facteurs affectant le site, notamment le rejet des effluents agricoles vers le parc, la prolifération des plantes envahissantes, la pêche et la divagation du bétail entre autres.
Présidant la table ronde, la conseillère technique n°1 du ministère de l’Environnement, Colonel Mame Gogo Banel Ndiaye, indique que le parc a été classé dans la liste du patrimoine en péril depuis 2007. Malgré cela, les agressions de toute part ont continué à compromettre sa valeur universelle. «La valeur universelle étend tous les atouts que le parc doit présenter. L’Etat a pris des mesures coercitives, notamment la mise en place des ressources financières : 4 milliards CFA pour la conservation du parc», annonce-t-elle.
Avant d’ajouter qu’il y a aussi le système de recrutement des agents complémentaires avec 528 agents, de 2007 à aujourd’hui. N’empêche, il y a toujours un gap. «Le parc est énorme avec une superficie de 913 000 ha, et nous avons un agent pour 5000 ha à la place de la norme qui était d’un agent pour 1000 ha ; il y a donc un gap à réparer», regrette-t-elle.
A l’en croire, il y a ce qui est relatif au développement de la recherche mais aussi l’apport en termes de financement, ce qui n’est pas négligeable pour la conservation du parc. Pour sa part, le directeur régional de l’Unesco pour l’Afrique de l’ouest, Dimitri Sanda, indique que les populations qui vivent aux alentours des réserves de biosphère doivent pouvoir exploiter les ressources naturelles de manière durable et pérenniser cette exploitation de sorte que les générations actuelles puissent en bénéficier, mais aussi et surtout les générations futures. «En ce sens, il y a d’abord le processus d’inscription par les pays de ces sites au niveau des réserves biosphère, mais aussi la gestion de ces sites pour s’assurer des caractéristiques de ces sites», soutient-il. Selon lui, ils travaillent à aider les États membres à s’inscrire sur la liste mondiale, mais aussi à gérer ces réserves pour qu’elles puissent continuer à faire partie de cette liste.
SERIGNE BABACAR SY MANSOUR ORDONNE LA REOUVERTURE DES MOSQUEES
Après la baisse du nombre quotidien de contaminations au Covid-19, le khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, a ordonné la réouverture des mosquées relevant de sa tutelle ou affiliées à Tivaouane
Après la baisse du nombre quotidien de contaminations au Covid-19, le khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, a ordonné la réouverture des mosquées relevant de sa tutelle ou affiliées à Tivaouane.
Du 15 mars 2020 au 15 novembre 2021, les mosquées relevant de la hadra tidjanya de Tivaouane sont restées fermées, soit 20 mois, dans le cadre de la riposte contre la propagation de la pandémie du coronavirus. Devant la persistance et la progression rapide des contaminations, Serigne Babacar Sy Mansour avait pris la décision de fermer les mosquées et principalement la Zawiya El hadj Malick Sy de Tivaouane qui regroupe le daara, la mosquée et les mausolées.
En plus de cela, Serigne Babacar Sy Mansour a annulé tous les rassemblements religieux relevant de la hadratoul malikya, notamment le gamou et la ziaara générale (éditions 2020 et 2021). Selon le guide religieux, cette mesure s’explique par le fait que la pandémie a touché à une vitesse fulgurante toute la planète terre. Mais devant la baisse quotidienne des nouveaux cas constatée depuis plusieurs semaines au Sénégal, le Khalife général des Tidianes a ordonné la réouverture des mosquées ce 15 novembre 2021. C’est entouré de Serigne Babacar Sy Abdou, Serigne Mame Ousmane Sy Habib, Serigne Pape Youssoupha Diop entre autres et quelques membres de la famille que le chef religieux a annoncé cette mesure.
«Même si l’on observe une tendance baissière de la pandémie depuis un certain temps et qui fait partie des raisons qui ont motivé l’avis médical pour la réouverture des lieux de culte, il faut que les fidèles respectent les mesures d’hygiène individuelle et collective dans les lieux de culte et poursuivent la vaccination et les prières, afin d’endiguer définitivement la pandémie», a déclaré Serigne Ababacar Sy Mansour.
Dans le cadre du maintien du dispositif de prévention, il a demandé la mise en œuvre d’opérations préalables de désinfection des lieux de culte restés fermés depuis longtemps. Pour Tivaouane, les fidèles vont effectuer les 5 prières quotidiennes et la hadratoul jumma à la Zawiya El hadj Malick Sy et à la mosquée Serigne Babacar Sy. Mais en raison des travaux en cours à la grande mosquée de Tivaouane, le khalife général a demandé aux fidèles d’effectuer la prière du vendredi à la mosquée Serigne Babacar Sy.
Par ailleurs, le khalife Serigne Babacar Sy Mansour a rendu un vibrant hommage au corps médical, pour toute la résilience dont il a fait preuve durant cette crise sanitaire. A noter également que certaines mosquées comme les Zawiya El hadj Malick Sy de Dakar et de Saint-Louis et la grande mosquée de Dakar vont aussi rouvrir pour les 5 prières quotidiennes et la prière du vendredi.
Macky Sall inaugure une avenue qui porte son nom
Le président de la République a profité de son séjour en Guinée-Bissau pour procéder à l’inauguration de l’avenue qui porte son nom. L’avenue Macky Sall a été inaugurée hier mardi à Bissau, en sa présence, en marge de la célébration de la fête nationale de l’indépendance de la Guinée Bissau. Pour la Présidence de la République, c’est un acte de reconnaissance du Président Umaro Sissokho Emballo pour le soutien permanent du Président Macky Sall au peuple bissau-guinéen.
Des médecins sénégalais en Guinée-Bissau
Restons avec la visite du chef de l’Etat pour dire que le Sénégal va appuyer la Guinée Bissau dans le domaine de la santé, avec notamment l’envoi de médecins. Le Président Macky Sall a annoncé l’envoi d’une quinzaine de médecins pour assister le peuple bissau-guinéen et former le personnel de santé. Un acte qui va consolider davantage les relations séculaires entre les deux pays
15 milliards décaissés pour La Poste
Bonne nouvelle pour les travailleurs de La Poste qui crient sur tous les toits que leur boîte est dans une mauvaise passe à cause d’une dette de 47 milliards FCFA que leur doit l’Etat du Sénégal, à propos de la rémunération du service public et des bourses familiales qui sont payées par le groupe, selon eux, à la place du gouvernement. Selon des informations de «L’As», 15 milliards de francs CFA ont été décaissés hier pour le compte de La Poste sur instruction du ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo.
Visite des leaders de YAW à Dakar-Plateau
Restons avec ces contentieux pour dire qu’ils sont en train de polluer l’espace politique et de créer une entorse au processus électoral. A ce propos, la coalition Yewwi Askan wi dont plusieurs listes ont été remises sur la course et d’autres rejetées, monte créneau pour dénoncer l’attitude du ministre de l’Intérieur Antoine Diome. Les leaders de cette coalition tiennent un point de presse aujourd’hui dans l’après-midi pour se prononcer sur les rejets de leurs listes dans certaines localités et la note du ministre de l’Intérieur contre l’application immédiate des décisions de certaines Cours d’appel en faveur de Yewwi Askan wi. Auparavant, les leaders de la coalition Ousmane Sonko, Barthelemy Dias, Khalifa Sall, Aïda Mbodj, Malick Gakou et des responsables iront à la rencontre des populations de Dakar Plateau.
Antony Blinken en visite au Sénégal
Le Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, va effectuer une visite de travail à Dakar les 19 et 20 novembre 2021. D’après le ministère des Affaires Étrangères, le choix porté sur le Sénégal avec deux autres pays africains, pour sa première visite sur le continent, témoigne du dynamisme qui a toujours caractérisé les liens entre le Sénégal et les États-Unis. Cette visite qui s’inscrit dans le cadre du renforcement du partenariat entre les deux pays sera l’occasion pour le Secrétaire d’Etat d’aborder, avec les autorités sénégalaises, des sujets d’intérêt majeur au plan bilatéral et régional. Ainsi, poursuit le communiqué, le chef de la diplomatie américaine sera reçu par le Président Macky Sall, avant de s’entretenir avec son homologue sénégalais Aïssata Tall Sall avec qui il tiendra une conférence de presse.
Un seul cas de covid19 signalé hier
Le Sénégal a enregistré de nouvelles contaminations liées au coronavirus. sur 814 tests réalisés dans le bilan du jour d’hier, 01 cas a été déclaré positif, soit un taux de positivité de 0,12%. Le nouveau cas, détecté à Dakar, est issu de la transmission communautaire. Si 04 patients suivis ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris ce mardi, 01 cas grave est en réanimation. Selon les autorités sanitaires, 02 décès ont été enregistrés ce lundi 15 novembre 2021. Ce qui porte le nombre total de morts causés par la maladie à 1 883. Depuis le 02 mars 2020, 73 959 cas ont été signalés sur l’étendue du territoire dont 72 067 guéris. Le pays compte actuellement 08 patients sous traitement. S’agissant de la campagne de vaccination, 1 459 personnes ont été vaccinées le lundi 15 novembre 2021, portant le nombre total à 1 310 134.
Crime à Sicap Liberté 2
Le jeune Pape Assane Seck habitant à la Sicap Amitié 3 et âgé de 23 ans a été poignardé à mort avant-hier vers 1 heure du matin, à la suite d’une bagarre, pour une sombre histoire d’argent. Nos sources renseignent également qu’un de ses amis, à bord d’une moto qui était parti au Centre de santé Gaspar Kamara pour s’enquérir de son état de santé, est également décédé à la suite d’un accident mortel. Pour le moment, aucune information n’a filtré de l’enquête ouverte par le Commissariat d’arrondissement du Point-E.
Cames section Droit public : échec des Sénégalais à l’agrégation
Les résultats de la section «Droit public» du 20e concours d’agrégation en sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion, section Droit public, du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (Cames) sont connus depuis hier. Le jury, dirigé par Pr Ismaël Madior Fall, a fait état de neuf candidats déclarés admis. Mais, il n’y a pas de Sénégalais sur la liste. Les agrégés en Droit public pour l’année 2021 sont classés par ordre de mérite. Il s’agit de Ouedraogo Yakouba (Burkina Faso, Université Thomas Sankara), Gaetan Thierry Foumena (Cameroun, Université de Ngaoundere), Kienou Sanwé Médard (Burkina Faso, Université Nazi Boni), Kaboré Valérie Edwige (Burkina Faso, Université Thomas Sankara), Aivo Akindayo Gérard (Bénin,Université D’Abomey-Calavi), Ngango Youmbi Eric Marcel (Cameroun, Université de Maroua), Gbeou-Kpayile Nadjombé Gmagnido, (Togo, Université de Kara), Namountougou Aldjima Matthieu (Burkina Faso, Université Thomas Sankara), Sobze Serge François (Cameroun, université de Douala).
Liberté provisoire pour Simon, la requête de Kilifeu rejetée
Le rappeur et membre du mouvement Y en a marre Simon Kouka va humer l’air de la liberté. Son avocat Me Moussa Sarr avait saisi la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar pour obtenir une liberté provisoire. L’avocat s’est appuyé sur deux rapports du médecin personnel de Simon Kouka et d’un troisième rapport du médecin des prisons pour dire que l’état de santé de son client est dégradé au point qu’il n’est plus compatible avec un séjour carcéral. C’est ainsi que la Cour a donné une suite favorable à la requête des avocats de Simon Kouka qui sera désormais sous contrôle judiciaire. Il faut dire qu’il a été plus chanceux que son compère Landing Mbissane Seck alias Kilifeu. La Cour a rejeté sa demande d’obtention d’une liberté provisoire. Kilifeu va devoir patienter en prison. Pour le mouvement Y en a marre, le rejet de la requête de Kilifeu fait de lui un otage. Selon Aliou Sané, rien ne justifie le maintien de Kilifeu en prison puisqu’il remplit toutes les conditions pour bénéficier d’une liberté provisoire. «Il est clair qu’il est victime d’une justice aux ordres», fulmine Aliou Sané. Pour rappel, Simon et Kilifeu sont impliqués dans une affaire de trafic présumé de passeports diplomatiques.
La recette de Birahime Seck pour des élections sans violence
Le coordonnateur national du Forum Civil ne partage pas la stratégie contre la violence électorale du Cadre Unitaire de l’Islam (Cui) qui propose aux acteurs politiques une charte de non-violence aux élections territoriales. Birahime Seck reste convaincu que la meilleure manière de prévenir la violence dans une compétition électorale est de respecter et de faire respecter les règles du jeu. Selon lui, un outil ou mécanisme de prévention ne peut tenir sans le respect des droits des uns et des autres. A l’en croire, une élection locale (ou nationale) demeure une compétition politico-citoyenne et il appartient, donc, aux organes chargés du contrôle, du contentieux, de la supervision, de la défense et de la sécurité de respecter et de faire respecter les règles en toute responsabilité. Le reste n’est que surfer sur du vent, tranche Birahime Seck.
Logements sociaux à Fatick
Le Directeur général de la Société d’Aménagement Foncier et de Rénovation Urbaine (Safru), Maïssa Mahécor Diouf a procédé hier, au lancement des travaux de construction des habitations sociales prévues à Fatick dans le cadre du programme 100.000 logements. L’assiette foncière affectée au projet s’étend sur quatre hectares. Il y sera bâti une centaine d’habitations. Le projet impactera considérablement sur le quotidien des habitants du quartier Émetteur où seront construits les logements. Selon M. Diouf, l’aménagement et la viabilisation du site vont surtout résoudre les questions liées aux inondations dont sont confrontées à chaque hivernage les populations de cette partie de la commune de Fatick. A côté des 100 habitations dont les travaux ont été lancés, 100 autres logements seront construits à la zone d’aménagement concertée de Fatick. Mais, ils sont destinés aux impactés des inondations de la cité de Mame Mindiss
Macky Sall envoie un émissaire en Sierra Leone
Touché par l’explosion du camion-citerne qui a fait 144 morts en Sierra Leone le 5 novembre dernier, le Président Macky Sall a envoyé le week-end dernier son ministre de la Culture et de la Communication à Freetown pour présenter les condoléances de la nation sénégalaise à son homologue Julius Maada Bio. Ainsi, au nom du chef de l’Etat, du gouvernement et du peuple sénégalais, Abdoulaye Diop a présenté les condoléances attristées au Président sierra-léonais, qui, au moment de l’accident, se trouvait à Glasgow, en Écosse, où se tenait la conférence pour le climat (COP26). L’émissaire du locataire du Palais a exprimé toute la solidarité et la compassion de la nation sénégalaise au peuple de Sierra Léone.
Tournée de rentrée des classes de Maïmouna Cissokho
La Directrice générale de l’Agence Nationale de la Petite Enfance et de la Case des Tout-petits (ANPECTP), Maïmouna Cissokho Khouma, a effectué hier une tournée de «rentrée des classes» pour s’enquérir des conditions de reprise des cours du personnel et de la prise en charge des tout petits. La visite a été une occasion pour Mme Khouma d’échanger avec le personnel et les parents d’élèves, de faire l’état des lieux et de recueillir leurs préoccupations. Même si le démarrage est effectif, Maïmouna Cissokho Khouma a constaté que les locaux ont besoin d’être réhabilités et les équipements renouvelés. Elle a promis que les doléances seront stabilisées afin que des solutions soient trouvées. A ce propos, Mme Khouma compte mettre à contribution les collectivités territoriales. La Directrice de la Case des tout Petits de Ouest-Foire, Yacine Diop, pense que cette visite est très bénéfique parce que la Dg de l’ANPECTP a eu l’opportunité de faire le tour d’horizon des difficultés de l’établissement. Elle dit attendre des solutions à leurs problèmes qui ont pour noms : la réhabilitation des cases et le renouvellement des équipements.
Risques de rejet de la liste Bby à Keur Massar Nord
Retenez son nom : Abdourahmane Sène ! Ce juriste de profession investi deux fois à des positions différentes sur la liste de Benno Bokk Yakaar (Bby) risque d’entrainer le rejet de la liste. Nos sources renseignent que Abdourahmane Sène est investi sur le scrutin majoritaire sur la liste des suppléants à la 11e position et au scrutin proportionnel comme suppléant à la 21e place. Une situation qui risque d’invalider la candidature de la ministre Assome Diatta tête de liste de la coalition de Bby. Puisque l’opposition de Keur Massar a décidé de porter l’affaire devant la chambre administrative de la Cour d’appel.
PAR Jean-Claude Djéréké
FAUT-IL DIRE MERCI À LA FRANCE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Talon devait-il dire merci à Macron pour la restitution des 26 œuvres d’art extorquées par la France ? Exprimer notre reconnaissance à un voleur qui, harcelé, vient nous rendre la montre qu’il a volée une heure plus tôt est absurde
“Je ne peux pas accepter qu’une large part du patrimoine culturel de plusieurs pays africains soit en France. Il y a des explications historiques à cela, mais il n’y a pas de justification valable, durable et inconditionnelle, le patrimoine africain ne peut pas être uniquement dans des collections privées et des musées européens. (…) Je veux que d’ici cinq ans les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique”, déclarait Emmanuel Macron le 28 novembre 2017 à l’Université Ouaga 1 (Burkina Faso).
En restituant, le 9 novembre 2021, 26 œuvres d’art appartenant au Bénin, Macron tient un engagement pris devant les étudiants burkinabè. Les œuvres restituées sont des “statues de trois rois de l’ancien royaume d’Abomey, objets d’art et objets sacrés, les trônes en bois sculpté des rois Ghézo (1818-1858) et Glèlè (1858-1889), un tabouret tripode, un récipient et couvercle en calebasse sculptée, les portes ornées du palais du roi Glèlè, des pièces de tissu, un sac en cuir”. Ces œuvres avaient été pillées lors de la mise à sac du palais d’Abomey par les troupes coloniales du général Alfred Amédée Dodds en 1892, avant l’envoi en exil en Martinique puis en Algérie du roi Béhanzin. Parler de pillage est une manière d’affirmer qu’il y eut “absence de consentement des populations locales lors de l’extraction des objets” et que “les acquisitions ont été obtenues par la violence, la ruse ou dans des conditions iniques” (Rapport Bénédicte Savoy et Felwine Sarr sur la restitution des œuvres d’art spoliées, novembre 2018). Selon des experts, au moins 90 000 objets d'art d’Afrique subsaharienne seraient dans les collections publiques françaises et 70 000 d’entre elles auraient atterri au musée du quai Branly construit par Jacques Chirac et ouvert depuis juin 2006.
L’action du président français est d’autant plus méritoire que Jean-Marc Ayrault avait opposé, le 27 juillet 2016, un “non” ferme à la demande du président béninois au nom de l’inaliénabilité du patrimoine. Pour Ayrault, non seulement une telle demande devait se faire sur la base de conventions internationales, par exemple la convention de l’UNESCO du 14 novembre 1970 relative à la protection des biens culturels, mais elle avait peu de chances d’aboutir parce que les critères de l’UNESCO en la matière sont extrêmement difficiles. Si Macron n’a pas suivi le dernier ministre des Affaires étrangères de François Hollande, il n’a pas non plus écouté les marchands d’art et les collectionneurs privés qui voient la restitution comme une opération de charme si l’on en juge par les propos de Bernard Dulon : “Comme la France a perdu toute forme de prédominance en Afrique, le président a proposé les restitutions aux dirigeants africains pour conserver des marchés face à la Chine”. Le président du collectif des antiquaires de Saint-Germain-des-Prés poursuit : “C’est une hypocrisie totale. On a pillé le continent africain depuis mille avant Jésus Christ, on continue à le faire et on voudrait nous faire croire qu’en rendant trois masques et quatre fétiches on va se dédouaner. C’est un peu délicat. Je pense que la restitution est un problème uniquement politique mis en avant par le gouvernement français qui peut encore résister à l’invasion chinoise en donnant quelques objets que les Chinois n’ont pas. Mais c’est, très clairement, du néo-colonialisme.” Dulon soutient ainsi que l’initiative de Macron n’est point désintéressée. Le président béninois pense-t-il comme Bernard Dulon ? On est tenté de répondre par la négative au regard de l’hommage appuyé que Talon a rendu à son homologue français : “Merci au Parlement et au peuple français, pour ce geste combien symbolique et inespéré, avec toute sa charge d’émotions et de polémiques. Par ma voix, c’est le peuple béninois tout entier qui vous exprime sa gratitude et ses félicitations pour votre clairvoyance et votre courage qui ont permis de franchir le cap du tabou de la restitution. À Cotonou, demain à leur arrivée, elles seront célébrées, mais vous aussi. La France sera célébrée aussi.”
Talon devait-il dire merci à Macron pour la restitution de ces 26 œuvres d’art extorquées par la France ? Notre réponse est non. Pourquoi ? Premièrement, parce que le compte n’y est pas du tout. Les pièces restituées ne représentent que des miettes à côté des dizaines de milliers d’objets d’art africains qui se trouvent dans les musées français. C’est très peu de choses, une dérisoire récolte qui laisse forcément un sentiment de “victoire” au goût d’inachevé. On comprend donc que Patrice Talon déclare : “Il est regrettable que cet acte de restitution, si pourtant appréciable, ne soit pas de portée à nous donner entièrement satisfaction. En effet, comment voulez-vous qu’à mon départ d’ici avec les 26 œuvres, mon enthousiasme soit total pendant que le Dieu Gou, œuvre emblématique représentant le dieu des métaux et de la forge, la tablette du fâ, œuvre mythique de divination du célèbre devin Guèdègbé, et beaucoup d’autres, continuent d’être retenus ici en France, au grand dam de leurs ayants droits ?”
Deuxièmement, la France restituant au Bénin ce qu’elle lui vola hier ne peut pas être mise sur le même plan qu’une personne qui nous laisse sa place dans un bus ou qui nous laisse passer devant elle dans une file parce que nous sommes malades. En d’autres termes, exprimer notre reconnaissance à un voleur qui, harcelé et pris de remords, vient nous rendre la montre ou la bicyclette qu’il a volée une heure plus tôt est non seulement déplacé mais absurde. Le merci n’a pas sa place ici quand on sait que la même France continue de piller l’or du Mali, l’uranium du Niger, le pétrole du Congo et du Gabon. Le seul mérite de Macron, dans cette affaire de restitution, réside dans le fait que son gouvernement a fait ce que le précédent gouvernement refusa de faire. On peut et on doit lui reconnaître d’avoir eu le courage de ramer à contre-courant d’une opinion majoritairement opposée à la restitution des objets que la France avait indûment accaparés. On peut saluer le courage dont il a fait preuve sans lui dire merci. Bref, il ne s’agit nullement de remercier un bienfaiteur qui n’en est pas un mais de prendre acte d’une justice rendue à des peuples dont on a prétendu qu’ils n’avaient ni histoire ni civilisation.
Beaucoup d’Africains, en suivant la cérémonie de restitution des 26 œuvres d’art de la France au Bénin, ont dû se souvenir de ces paroles d’Aimé Césaire : “On me parle de progrès, de "réalisations", de maladies guéries, de niveaux de vie élevés au-dessus d'eux-mêmes. Moi, je parle de sociétés vidées d’elles-mêmes, de cultures piétinées, d’institutions minées, de terres confisquées, de religions assassinées, de magnificences artistiques anéanties, d’extraordinaires possibilités supprimées.” (cf. ‘Discours sur le Colonialisme’, Paris, Présence Africaine, 1950). En attendant que le Tchad, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Mali et d’autres pays africains récupèrent leurs objets d’art, on ne peut que souscrire à l’analyse de Michel Adovi Goeh-Akué, professeur d’histoire à la retraite : “L’Afrique a une civilisation, elle a des éléments de civilisation et il faut rendre ces choses aux Africains pour qu’ils puissent en jouir et les présenter comme l’âme de leur peuple. Il est important que toute l’Afrique retrouve son âme et sa mémoire à travers ces œuvres qui sont gardées là-bas.”
par l'éditorialiste de seneplus, emm
MACKY SALL ET EMMANUEL MACRON, LES HORS-LA-RÉPUBLIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Au Sénégal, l’obsession de l’exigence démocratique a fini par occulter l’exigence républicaine. Le régime de Macky est un fourre-tout de transhumance antirépublicaine et de clientélisme à haut débit
Emmanuel Desfourneaux de SenePlus |
Publication 17/11/2021
« La République va bien grâce à vous ! » Sur fond de crise de gilets jaunes, Emmanuel Macron avait été consolé par le petit-fils du Général de Gaulle, le 8 mai 2019. Macky Sall, le 10 novembre 2021, a eu les oreilles qui sifflaient. De passage pour la Paix à Paris, le président sénégalais a répliqué par des propos guerriers à l’antipode de l’esprit républicain. Il faut dire que, dès mars de cette année, aucun membre de la famille de Senghor ne se risquerait à lui donner un blanc-seing républicain.
J’ai conscience que les deux Républiques en question ont leur propre histoire et développement, même si Senghor s’est inspiré du régime républicain français. Si je m’intéresse à ces deux chefs d’État, en particulier sur ce thème-là, c’est qu’Emmanuel Macron et Macky Sall ont été élus pour donner un second souffle à leur République. Les noms de leurs partis, au demeurant, font la part belle à la République : La République en marche (LRM) et l’Alliance pour la République (APR).
Leur résultat, à la fin de leur mandat, est, cependant, mi-figue mi-raisin pour la France, et désolant pour le Sénégal. Si mon titre « Hors-la-République » les met sur un même pied d’égalité, pour Emmanuel Macron, il faut entendre qu’il est hors-sol, déconnecté des enjeux républicains contemporains, par ignorance idéologique et par absence de constance. Pour Macky Sall, c’est plutôt qu’il est hors-la-loi, il ne respecte aucunement les principes fondateurs d’une République, il les piétine.
Emmanuel Macron et Macky Sall sont dans l’air du temps, prêts à aller là où souffle le vent de l’opportunisme politique. Ni de droite, ni de gauche, inclassables dit-on, tous deux ont chamboulé leur paysage politique respectif, mais dans le but sinistre de réduire leurs oppositions, en siphonnant et judiciarisant, selon leur bon vouloir.
Stratégiquement proches donc l’un de l’autre, Emmanuel Macron et Macky Sall appuient sur le curseur souverainiste, consubstantiel à la République, a fortiori quand le besoin électoral s’en fait ressortir. L’un change la couleur du drapeau tricolore (bleu foncé, ça fait plus zémmouriste !), l’autre initie la cérémonie de levée du drapeau. L’un appelle à la cohésion de la Nation au début de la crise du Covid-19, l’autre combat le séparatisme religieux à la sortie du 1er confinement. Orfèvres de la chose publique, l’un distribue des sacs de riz tandis que l’autre signe des chèques de 100 euros.
Emmanuel Macron et Macky Sall ont hérité d’une République malade, fracturée de toutes parts. Où le devoir républicain est contesté par certains citoyens, notamment sur le plan de la laïcité et de l’école. Pour y remédier, encore fallait-il un respect absolu du droit républicain par les anciens chefs d’État. Sarkozy était le tricheur en chef d’une République en trompe-l’œil. François Hollande représentait la République des copains énarques. Me Abdoulaye Wade, quant à lui, avait morcelé la République pour en faire un « régime bâtard. » (Selon l’expression de Jean Bodin). Les deux nouveaux présidents avaient alors carte blanche pour reconquérir la République.
Sur le front républicain, Emmanuel Macron et Macky Sall ont agi sans conviction. La forme est là, mais le contenu est vide. Ils excellent dans le marketing politique : Emmanuel Macron supprime l’ENA, Macky Sall initie des concertations nationales sur la gestion du pétrole et du gaz. Nonobstant, ils naufragent sur la réforme républicaine ! Le scandale Aliou Sall et « La mafia de l’État » (ouvrage français) traduisent un exercice républicain entre-soi, familial et confus entre les frontières du privé et du public. L’identité de leurs principaux opposants, non-professionnels de la politique, en dit long sur l’ampleur de leur revers : un ancien haut-fonctionnaire avec Ousmane Sonko qui est la nouvelle figure de la probité républicaine et Éric Zemmour, un éditorialiste, qui joue sur les Républiques d’antan pour faire rêver de la grandeur perdue.
Il y a un autre signe qui ne trompe pas quant à leur échec commun : le déclenchement de deux insurrections durant leur mandat, au Sénégal (mars 2021) et en France (Gilets jaunes). Emmanuel Macron et Macky Sall ont ressenti la même peur, à des intervalles différents : se voir éjecter précipitamment du pouvoir par le Peuple. Ils ont repris la main. Cependant, leur image républicaine est entachée à tout jamais, accusés tous deux d’être les présidents des riches, d’une élite, d’un clan. Ces deux insurrections expriment une même incapacité républicaine, celle de soutenir la classe moyenne en France et celle de la faire émerger au Sénégal.
Or la République, dans sa dimension bodiniste, c’est l’accomplissement des valeurs morales de raison, de justice, d’ordre, dans la seule finalité d’atteindre le bonheur. Oui, la République, c’est la félicité de vivre libre au sein d’une même communauté politique et de bénéficier de façon égale de la chose publique. Les Français sont malheureux. Ils sont déjà en quête de plus de pouvoir d’achat dès le 10 du mois alors que l’indice du CAC 40 bat des records historiques et que Brigitte Macron se soucie de l’odeur des tapisseries de l’Élysée. Les Sénégalais sont malheureux. Les jeunes, sans perspective et en mode de survie quotidienne, fuient la Teranga alors que la nouvelle bourgeoisie salliste se la coule douce.
Léopold Sédar Senghor, à l’exemple du Général de Gaulle, incarnait la République. Abdou Diouf, tout comme Georges Pompidou et Jacques Chirac, orchestrait l’appareil politico-administratif, en bon père de famille, bon an, mal an. Le plus farouche opposant, dans le sillage de François Mitterrand, Me Abdoulaye Wade, lui, personnifiait la démocratie.
Mais voilà, au Sénégal, l’obsession de l’exigence démocratique, légitime fût-elle, a fini par occulter l’exigence républicaine, à savoir la bonne gouvernance. Deux affaires emblématiques déchiffrent le recul de la République sous Wade. Tout d’abord, l’affaire de la valise lors du dîner d’adieu du représentant local du FMI et l’affaire des droits d’auteur du Monument de la Renaissance Africaine. La République se volatilise dans l’intérêt personnel du chef de l’État. C’est une particularité bien sénégalaise de la pratique des cadeaux pour justifier les comptes en banque bien garnis de Monaco ou de Macky Sall.
L'ancien directeur de cabinet d'Abdoulaye Wade, Pape Samba Mboup, dans une interview, prit prétexte de mes propos pour cibler l’entourage du président. C’est la démonstration parfaite de la lutte d’influence interpersonnelle, au sommet de l’État, sans se soucier de la grandeur de la République. Oui, la République, c’est de penser avant tout aux autres, au destin d’un Peuple, et non de soi et de ses petites ambitions personnelles.
Le régime de Macky Sall est un fourre-tout de transhumance antirépublicaine et de clientélisme à haut débit. Même les élections locales ne sont pas épargnées : soutien de listes parallèles discourtois d’un point de vue républicain, conflits d’intérêt manifeste avec des candidats directeurs généraux de sociétés nationales, préfectorisation de la démocratie locale : les préfets ont remplacé le parrainage, l’élimination des candidats de l’opposition tourne à plein régime.
Au Sénégal, le débat sur le 3ème mandat de Macky Sall, direct (il se présente) ou indirect (il combine un dauphin) – c’est du pareil au même, cela reste un 3ème mandat, fait oublier que la démocratie n’est qu’un attribut de la République. La démocratie ne sert à rien s’il n’y a pas de vraie République. La démocratie n’est alors qu’une succession de maîtres. Nous l’avons mesuré lors du passage de témoin entre Me Abdoulaye Wade et son élève Macky Sall.
Dans ce contexte, le nouveau fonds pour la démocratie, géré par Achille Mbembé, est, ne serait-ce que dans son intitulé, une erreur stratégique de la part de la France. Ce pays se distingue par ses valeurs républicaines (Liberté et chose publique), ce sont elles qu’il faut promouvoir. Mauvaise pioche pour Emmanuel Macron !
Au Sénégal et en France, les citoyens de ces deux pays doivent se réapproprier leur République. Jean-Jaurès nous le rappelait : « La République c’est le droit de tout homme, quelle que soit sa croyance religieuse, à avoir sa part de la souveraineté. » Prenez votre part de souveraineté pour exiger une vraie République !
La 22ème réunion annuelle statuaire des conseillers et des présidents de juridiction de l’Uemoa s’est ouverte à Dakar hier, lundi 16 novembre et ce, jusqu’au 18 novembre. Au cours de la cérémonie d’ouverture de cette rencontre, le président de la cour des comptes de l’Uemoa Malick Kamara Ndiaye a annoncé que l’espace communautaire va s’enrichir d’un nouveau référentiel prochainement. Selon lui, ce manuel permettra aux institutions supérieures de contrôle (ISC) d’assurer une plus grande uniformité dans la façon dont elles devront mener leur travail d’audits.
La cour des comptes de l’Union économique et monétaire Ouest Africaine (Uemoa) va bientôt se doter d’un nouveau référentiel. L’annonce a été faite par hier, mardi 16 novembre, lors de la cérémonie d’ouverture de la 22ème réunion statuaire des conseillers et des présidents des cours des comptes de l’Uemoa, par le président de la cour des comptes de l’Union Malick Kamara Ndoye. «Les présidents des juridictions financières ont formulé une suggestion visant à harmoniser à l’échelle de l’Union les procédures de nos institutions supérieures de contrôle et leur fixer des normes communes de contrôles conformes d’une part aux directives du cadre harmonisé des finances publiques au sein de l’Uemoa et d’autre part aux normes Issai et aux meilleures pratiques internationales. Dans le cadre de la mise en œuvre de cette suggestion, nous annonçons que prochainement l’Uemoa va s’enrichir d’un nouveau référentiel à travers un nouveau manuel de vérification, actualisé à l’usage des cours des comptes des Etats membres de l’Uemoa et de la cour des comptes de l’Uemoa», a-t-il fait savoir.
Selon lui, ce manuel permettra aux institutions supérieures de contrôle (Isc) d’assurer une plus grande uniformité dans la façon dont elles devront mener leur travail d’audits en corrigeant les disparités de méthodes et de procédures d’une juridiction financière à une autre. Ce manuel permettra en outre à nos Isc, poursuit-il, de renforcer à l’échelle communautaire leur professionnalisme, la qualité de leurs travaux, la crédibilité de leurs rapports tout en facilitant l’analyse comparative de leurs données respectives. «En résumé, le référentiel projeté fixera les principes généraux, les méthodes et les règles auxquelles devront se référer désormais toutes les juridictions financières de l’espace Uemoa à l’occasion de leurs travaux consacrés respectivement au contrôle juridictionnel, à l’audit de conformité, à l’audit financier et à l’audit de performance», a indiqué le président de la cour des comptes de l’Uemoa.
Pour se donner les moyens de leurs ambitions et mener à bien un tel projet, les présidents des juridictions financières de l’espace Uemoa ont choisi de recourir exclusivement à l’expertise déjà disponible dans leurs juridictions financières au sein desquelles on compte actuellement des conseils, des magistrats, des auditeurs et des vérificateurs de très haut niveau. «Ces personnes ressources sont réputées qualifiées au plan national, régional et international dans la mise en œuvre et transparence des normes internationales Issai notamment en audit de conformité, en audit financier et en audit de performance », relève-t-il.
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POUR DES SYSTÈMES DE SANTÉ PLUS PERFORMANTS
La pandémie de COVID-19 a montré l’urgence pour les pays africains d’investir dans leurs systèmes de santé. Durant cette crise, le think thank Wathi a organisé des séminaires à l’issue desquels des recommandations ont été formulées à l’endroit des États
La pandémie de COVID-19 a montré l’urgence pour les pays africains d’investir dans leurs systèmes de santé. Durant cette crise, le think thank Wathi a organisé des séminaires à l’issue desquels des recommandations ont été formulées pour aider les États à améliorer leurs systèmes de santé. Dans cet entretien la chargée de plaidoyer de ce laboratoire d’idées partage quelques-unes de ces recommandations.
Les Africains se battent pour la souveraineté politique, économique, voire alimentaire (souvent désignée sous le vocable d’autosuffisance alimentaire). Toutes ces revendications sont nobles, justes et légitimes. En revanche, il n’y a manifestement pas beaucoup de militants en faveur de la souveraineté sanitaire, pourtant important, de nos pays. C’est l’une des nombreuses questions que prend en charge le Think thank citoyen Wathi. Pour ce laboratoire d’idées, il est important que les États financent, en priorité, sur fonds propre leur secteur de santé plutôt que de le laisser aux partenaires dont les sources de financement peuvent s’assécher ou dont les centre d’intérêts peuvent changer.
Wathi fait un plaidoyer sur le financement «des systèmes de santé plus performants» en Afrique de l’Ouest et dans un certain nombre de pays d’Afrique centrale. Dans cette entrevue, la chargée de plaidoyer du think thank, Dan-Viera Da Costa, explique la pertinence pour les pays d’Afrique de l’Ouest de faire des investissements structurants dans le domaine de la santé avant de faire appel éventuellement aux partenaires. Wathi prend clairement position pour une souveraineté sanitaire et cette pandémie de COVID-19 est un bon prétexte pour mener la réflexion.
Pour Dan-Viera Da Costa, il est impératif que les pays africains, notamment ceux de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, (CEDEAO) prennent véritablement en charge leur secteur de la santé en y mettant les fonds nécessaires. Que des pays du Nord, à travers leurs ONG, leurs Fonds pour X ou Y ou autres mécanismes, financent une bonne partie de la politique sanitaire dans nos pays est un problème.
En vérité, elle ne demande pas autre chose que l’application de l’engagement pris à Abuja en 2001 de consacrer 15% des budget nationaux au secteur de la santé. Que des pays du Nord, à travers leurs ONG, leurs Fonds pour X ou Y ou autres mécanismes, financent une bonne partie de la politique sanitaire dans nos pays, cela ne pose pas apparemment problème.
L’ETAT AVOUE SON ÉCHEC À RÉGULER LES LOYERS
Le ministre du Commerce Aminata Assome Diatta a annoncé hier, mardi, la mise en place d’un observatoire du loyer avec des compétences renforcées afin de mettre fin au désordre dans le secteur
Le ministre du Commerce Aminata Assome Diatta a annoncé hier, mardi, la mise en place d’un observatoire du loyer avec des compétences renforcées afin de mettre fin au désordre dans le secteur en question. C’était à l’occasion d’une rencontre avec les parties prenantes, consommateurs, bailleurs et agences immobilières pour réfléchir sur les modalités de faire appliquer la loi de 2014.
C’est un véritable aveu d’échec que les services du ministère du Commerce ont fait ce mardi, à l’occasion de la rencontre entre les acteurs sur la baisse du loyer. Au cours de cette rencontre, il était question de voir les voies et moyens pour une mise en œuvre effective de la loi de 2014 sur la baisse des loyers. Une rencontre qui fait suite aux instructions données par le Président Macky Sall, après les derniers pics notés sur le loyer et relayés à travers la presse.
A cette occasion, la ministre du Commerce est revenue sur les difficultés qui ont persisté avec la stratégie de contournement mise en œuvre par les bailleurs. Une situation rendue plus difficile par le manque d’effectif du ministère du commerce et la faiblesse des compétences de ses agents du commerce intérieur. « Ils n’ont aucun pouvoir de répression ». Un aveu d’impuissance partagé par les consommateurs qui ont jeté la responsabilité sur les bailleurs. Mais ces derniers, notamment les représentants des agences immobilières, ont refusé de porter la responsabilité de l’échec d’une loi dont « les difficultés de la mise en œuvre étaient prévisibles, car tous les acteurs n’ont pas été associés à son élaboration ».
Selon Mme Faoumata Diack, l’application uniforme du prix calculé sur la surface corrigée est une des difficultés majeures de cette loi. Pour elle, il faut « revoir le mode de calcul de la surface corrigée en prenant en compte les différences de prix sur le foncier entre les quartiers et les zones de construction. Le prix du m2 de terrain n'étant pas le même partout à Dakar ».
Un observatoire annoncé L’échec dans l’application de la loi est reconnu par l’ensemble des parties prenantes qui ont convenu de la nécessité de la mise sur pied d’un instrument dédié pour assurer le suivi de l’application de la loi. Il s’agira, selon Aminata Assome Diatta, d’un observatoire du loyer qui va regrouper les agents des ministères du Commerce, de l’Habitat et des Finances et les représentants des bailleurs, des consommateurs et des autres acteurs du secteur. « Nous sommes tous d’accord que l’observatoire est une nécessité. Si nous faisons la proposition au Président de la République et s’il donne son accord, on peut se réunir avec les acteurs pour revoir le texte, le mettre en adéquation avec les préoccupations des uns et des autres pour nous permettre d’avoir un premier instrument », a dit Assome Diatta. Avant d’ajouter « qu’il faut nécessairement une structure dédiée, compte tenu de la complexité de la question et de son importance pour prendre en charge la question du loyer. Cette structure pourrait s’appuyer sur le ministère des Finances et ses agents pour que toutes les préoccupations soient efficacement prises en charge ».
En plus d’un observatoire, une loi pour que la fixation du montant de la caution à deux mois du prix du loyer maximum et un partage des frais de commission entre l’agence immobilière et le locataire est également préconisée. « L’agence immobilière rend à la fois service au bailleur et au locataire. Donc, il serait beaucoup plus juste que les frais soient partagés entre les deux parties. Il en est de même du taux forfaitaire pour l’enregistrement qu’on va proposer, mais également la réglementation des activités des agences immobilières », a annoncé la ministre. Une telle loi aura l’avantage de permettre à l’Etat de tracer toutes les transactions immobilières et dans le même temps lutter contre le blanchiment d’argent, selon la ministre.
Du côté des agences et des bailleurs, on préconise des mesures plus hardies pour prendre à bras-le-corps la question du logement. Et selon certains d’entre eux, cela doit passer par des programmes de logements sociaux impliquant les privés avec l’accompagnement de l’Etat. « Il faut trouver des modes d'accompagnement aux bailleurs, rétablir les offres de locations simples à Dakar par les sociétés immobilières nationales, accompagner les promoteurs, au niveau des banques, la location-vente pour permettre une baisse des taux qui sont actuellement prohibitifs. Seule la construction de logements sociaux peut permettre de faire face à la situation et cela implique une mobilisation du privé », a dit Mme Diack qui a insisté sur la nécessité « d’assainir le milieu des agences immobilières ».
AVEC PLUS DE 50% DE SURCHARGE A L’ESSIEU, LE SENEGAL PERD 60 MILLIARDS PAR AN
Les gros porteurs sénégalais ne se conforment pas aux règles de la charge à l’essieu qui est la charge maximale qui peut être admise sur chaque essieu du véhicule, en fonction des caractéristiques de l’infrastructure de transport.
Les transporteurs sénégalais ne respectent pas la charge à l’essieu. Actuellement le taux de la surcharge est à plus de 50%, une des causes de la destruction des routes. L’Etat débloque chaque année 60 milliards pour réhabiliter les routes. Les acteurs sont revenus sur les conséquences de cette charge hier, mardi 16 novembre 2021, lors d’un atelier.
Les gros porteurs sénégalais ne se conforment pas aux règles de la charge à l’essieu qui est la charge maximale qui peut être admise sur chaque essieu du véhicule, en fonction des caractéristiques de l’infrastructure de transport. Selon des chiffres, d’Afrique Pesage, publiés hier, mardi 16 novembre 2021, lors d’un atelier de vulgarisation et de sensibilisation sur l’état de mise en œuvre du Règlement 14 de l’Uemoa, le taux de la surcharge à l’essieu est, en cette fin d’année 2021, à 52%. Ce taux n’est que le résultat d’une hausse amorcée, depuis un certain temps, si l’on se fie aux données révélées par le chef de mission assistance technique du Programme d’appui à la gouvernance du secteur des transports terrestres (Pagotrans), Roberto Durero.
Selon lui, «le taux de véhicules en surcharge au Poids total autorisé en charge (Ptac) est passé de 15% en 2014 à 1,1% en 2020 et 1,4% dans les premiers 6 mois de 2021. Alors que le taux de véhicules en surcharge aux essieux a baissé de 48% à 34% entre 2014 et 2020. Il a augmenté dans les deux dernières années et a atteint 50,6% dans les premiers 6 mois de 2021». Ce résultat émane, à son avis, de la politique de l’Etat de restreindre les sanctions au Ptac. «Donc, la limitation des amendes à la surcharge au Ptac, à partir de 2018, a engendré une réduction des véhicules en surcharge au Ptac mais n’a pas conduit à la réduction du nombre total des véhicules en surcharge aux essieux», a affirmé Durero. Ce qui est ressorti de l’analyse de Roberto, c’est la constance de la baisse de la surcharge au Ptac. «Pour la surcharge au Ptac, une tendance baissière est constatée, qui passe de 700.600 tonnes en 2014 à 90. 200 tonnes en 2020 ; soit de 4,3% à 0,2%. Sauf en 2018 où elle a cru de 396.000 tonnes à 475.000 tonnes ; soit de 1,21% à 1,35%. Dans la même période, le poids moyen des camions est passé de 47 à 42,3 tonnes dont le poids transporté diminue proportionnellement». Elle domine celle à l’essieu. «Pour la charge à l’essieu, il y a une réduction entre 2014 et 2018 où le volume passe de 1,45 à 0,744 millions de tonnes et le taux de 6,4% à 2,2%. Au cours des trois dernières années, cet indicateur présente une tendance oscillatoire : 2,53% en 2019, 1,91% en 2020 et 2,34% au cours des 9 premiers mois de 2021.»
60 MILLIARDS INJECTES DANS LA REHABILITATION DES ROUTES, PAR AN
La charge au Ptac s’est réduite de 20 fois, alors que celle à l’essieu ne l’est qu’à 3 fois. «Il y a une forte réduction du volume de surcharge au Ptac, passant de 4,3% à 0,2% et une réduction du volume de la surcharge aux essieux passant de 6,4% à 1,9% en 2020 et 2,3% dans les premiers 6 mois de 2021», a conclu Durero. Toutes ces données montrent, selon lui, «que l’application du Règlement 14 de l’Uemoa sanctionnant seulement la surcharge au Ptac, n’a pas eu d’effets dissuasifs sur la tendance des transporteurs à surcharger les essieux, même avec des volumes plus faibles comme le suggère la réduction du taux de surcharge. Or, la surcharge à l’essieu est à l’origine de la dégradation prématurée des routes».
Pour le secrétaire général du ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Aubain Jules Sagna, il est important de prendre à bras-le-corps ce problème de la surcharge à l’essieu qui est à l’origine de la dégradation des infrastructures et de l’insécurité routière. Il indique, dans ce sens, que chaque année, l’Etat débloque, pour l’entretien des routes, 60 milliards de F Cfa ; la destruction étant causée principalement par un défaut de contrôle du gabarit des gros porteurs, du poids total et la charge à l’essieu.
Le directeur des Routes, Amadou Alassane Camara, a lui aussi insisté sur la nécessité de renforcer le contrôle sur les charges, malgré «les mesures très tolérantes» prises par les autorités étatiques avec des amendes réduites à moins de 50% du barème fixé par l’Uemoa. Il est annoncé la mise en place d’un nouvel agenda, à partir de la fin de cette année ou en début 2022, afin de mieux harmoniser la mise en œuvre du contrôle de la charge des gros porteurs, conformément aux recommandations de l’Uemoa.