Le ministre des Finances et du Budget a fait une révélation de taille hier à l’Assemblée nationale. Devant les députés pour défendre l’examen du projet de loi autorisant la création d’une Société Nationale de Gestion et d’Exploitation du Patrimoine Bâti de l’Etat (Sogepa Sn), Abdoulaye Daouda Diallo a indiqué que 67% des 1695 bâtiments de l’Etat sont vétustes dont 11% dans un état très vétuste.
Faudrait-il redouter un drame humain dans un édifice public ? En tout cas, il s’avère que plus de la moitié du patrimoine bâti de l’Etat est vétuste. Cette révélation de taille émane de l’argentier de l’Etat qui défendait, hier, devant les députés, le projet de loi autorisant la création d’une Société Nationale de Gestion et d’Exploitation du Patrimoine Bâti de l’Etat(Sogepa Sn) qui va remplacer l’Agence de Gestion du Patrimoine Bâti de l’État(Agpbe).
Selon le ministre des Finances et du Budget, le parc de l’Etat est constitué de 1695 bâtiments identifiés, compte non tenu des écoles et autres infrastructures publiques. Malheureusement, 67% de ce patrimoine sont vétustes. «Et sur ces 67%, 11% sont dans un état très vétuste. Voilà la situation du patrimoine que nous avons», a soutenu Abdoulaye Daouda Diallo avant d’indiquer que l’Etat continue à recenser les immeubles qui seront au fur et à mesure intégrés dans la comptabilité patrimoniale de l’Etat.
A l’en croire, les bâtiments les plus vétustes se trouvent dans des zones de la capitale où la valeur foncière est élevée. «Le défaut d’entretien particulièrement préoccupant de ces bâtiments est dû à la rigidité des procédures domaniales, prévues par la loi n° 76-66 du 2 juillet 1976 portant Code du domaine de l’État. En guise d’illustration, la cession d’un immeuble bâti de l‘État requiert l’autorisation parlementaire», explique l’argentier de l’Etat. Revenant par ailleurs sur la création de la Sogepa Sn, le locataire de la Rue Carde a souligné qu’elle va être à 100% une propriété de l’Etat. «Il s’agira de revoir les procédures, de les assouplir pour pouvoir en faire une gestion optimale», dit-il.
En un mot, affirme Abdoulaye Daouda Diallo, c’est une propriété de l’Etat qui ne gère que les biens qui ne sont pas strictement nécessaires aux missions de service public. Tout en se comportant en effet comme une société privée, la Société nationale de Gestion et d’Exploitation du Patrimoine bâti de l’État (Sogepa Sn) demeure une propriété exclusive de l’Etat. Malgré les acquis et les performances réalisés par l’Agpbe, relève Abdoulaye Daouda Diallo, des contraintes pèsent encore sur la gouvernance de l’immobilier public. Il s’agit, d’après lui, de la vétusté du parc administratif induisant des coûts très élevés d’entretien et de maintenance, des limites budgétaires ne permettant pas le règlement correct des charges locatives et la réhabilitation des bâtiments administratifs et de la persistance du paradoxe «État Premier Propriétaire» versus «État Premier Locataire».
Avec la création de cette nouvelle société, indique Abdoulaye Daouda Diallo, il s’agit d’un changement de paradigme dans la gouvernance du patrimoine bâti de l’Etat au service d’une stratégie économique et financière de l’État. «En effet, l’État possède toujours dans son patrimoine un certain nombre d’immeubles qui sont dans un état de vétusté telle que leur occupation s’en trouve compromise. Or, la position géographique de ces immeubles leur confère une importante valeur économique. Ce qui ouvre des perspectives de développement permettant d’identifier ces bâtiments pour en faire des infrastructures modernes et fonctionnelles, d’accroître l’offre locative avec un effet complémentaire de tirer à la baisse les prix de l’immobilier et de faire économiser des sommes considérables au Trésor public», a soutenu le ministre des Finances et du Budget.
LE DIAGNOSTIC SANS COMPLAISANCE DE L’UNIVERS CARCERAL
Mauvaises conditions du personnel de l’administration pénitentiaire, déficit de prisons, longues détentions provisoires
Les membres de l’Association pour le Soutien et la Réinsertion Sociale des Détenus (Asred) sont sortis de leur réserve pour parler des problèmes de l’univers carcéral au Sénégal. Dans un communiqué parvenu hier à «L’As», ils ont fait part de leurs solutions aux autorités étatiques.
Les mauvaises conditions de vie dans les prisons sont dues en partie au nombre très réduit de magistrats et greffiers. C’est le sentiment de l’Association pour le Soutien et la Réinsertion Sociale des Détenus (Asred) qui, dans un communiqué parvenu hier à « L’As», souligne qu’on inonde les cabinets d’instruction de dossiers et on peut se retrouver avec un ratio d’un juge d’instruction pour plus de deux cent cinquante (250) détenus. Parallèlement, poursuivent les membres de l’Asred, le parquet à qui on transmet le dossier pour faire son dernier réquisitoire afin de permettre au juge de boucler l’instruction et d’émettre des ordonnances de non-lieu ou de renvoi devant la juridiction de jugement compétente a aussi un déficit de substitut du procureur. La conséquence directe, précise le document, c’est que les dossiers sont entassés au parquet et parfois, cela peut durer 6 mois voire plus d’un an.
Dénonçant les longues détentions provisoires dans les prisons sénégalaises liées au mauvais fonctionnement de notre justice, l’Asred a souligné dans son communiqué les solutions que doit adopter l’Etat pour améliorer l’univers carcéral au Sénégal. A l’en croire, les autorités étatiques doivent créer les conditions pour une célérité dans les dossiers d’instruction pour permettre aux détenus d’être édifiés dans leur sort, surtout avec la criminalisation de la drogue, du viol, du terrorisme et l’apparition de nouvelles infractions sur la cybercriminalité et la protection des données personnelles. « Tout est instruction désormais ! La seule solution est les mesures d’accompagnement de la nouvelle carte judiciaire. Il s’agit de l’augmentation des cabinets d’instruction et le recrutement de magistrats. On parle souvent de surpopulation carcérale mais la vraie question aujourd’hui est le surencombrement des cabinets d’instruction », préconisent les membres de l’Asred.
D’après eux, le statut du personnel de l’Administration pénitentiaire doit être revu. «On ne peut pas parler de conditions de détention sans parler des conditions de travail du personnel pénitentiaire. Ces braves hommes et femmes doivent être très bien traités au plan statutaire au même titre que les autres corps militaires et paramilitaires. A la longue, ça devient une discrimination de la part de l’Etat et pourtant, la question des prisons revient très souvent. Leur statut est dans les tiroirs depuis 2014. Aux Etats Unis, le personnel pénitentiaire est parmi les mieux payés des Corps en Uniforme, eu égard aux risques encourus dans ce noble métier. L’Etat doit revoir sa politique dans ce domaine, surtout que ce sont des recommandations des Nations unies », ajoutent-ils.
DES EFFORTS CONSIDERABLES EN TERMES D’INFRASTRUCTURES NOTES DANS TOUTES LES PRISONS
Pour les membres de l’Asred, le gouvernement doit construire également de nouvelles prisons aux normes. « L’Etat du Sénégal, depuis l’indépendance, n’a jamais construit de prison. Et pourtant, il autorise les autres pays et les organismes internationaux à construire des prisons sur son sol. C’est vraiment paradoxal. Parmi ces prisons construites, on peut citer celle du Tribunal Pénal International pour le Rwanda à Sébikotane (Tpir), le centre de détention pour les chambres africaines extraordinaires au Cap Manuel: cas Hussein Habré. Et même l’actuelle prison de Sébikotane est financée par l’Union Européenne», signalent-ils.
Toutefois, précisent les membres de l’Asred, ils ont constaté de visu des efforts considérables en termes d’infrastructures dans toutes les prisons qu’ils ont visitées. «Koutal a carrément changé de visage en 2019 avec de nouveaux locaux modernes où chaque détenu à son lit répondant aux normes d’occupation et de couchage (arrêté du ministre de la justice fixant les normes d’hébergement des détenus du Sénégal) soit 1,35 m² par personne détenue pour la surface de couchage. Le volet sanitaire est bien pris en charge avec la possibilité pour les détenus de recevoir des soins gratuits mais aussi des analyses médicales très chères en cas de besoin dans les cliniques privées dont les frais sont payés par les Inspections régionales de l’Administration pénitentiaire. Sans oublier l’installation de cabinets dentaires», informe l’Asred.
LA COUR SUPREME, DERNIER REMPART POUR DETHIE FALL ET COMPAGNIE
Les membres de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) ne comptent pas lâcher prise malgré les rejets multiples de leurs listes dans les collectivités de Diourbel, Boké Dialloubé, Tivaouane Peulh-Niaga, Tankanto, Ndombo Sandjiry et Kédougou
Les membres de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) ne comptent pas lâcher prise malgré les rejets multiples de leurs listes dans les collectivités de Diourbel, Boké Dialloubé, Tivaouane Peulh-Niaga, Tankanto, Ndombo Sandjiry et Kédougou. Ils comptent porter l’affaire devant la Cour suprême.
Le rejet de la liste de Yaw dans la commune de Kédougou par la Cour d’appel de Dakar n’est pas du goût des membres de cette coalition. En effet, après un recours déposé par Moustapha Guirassy, tête de liste de la coalition Yaw pour la mairie de Kédougou, la Cour d’Appel de Dakar a invalidé la liste sous prétexte qu’elle est incomplète. Une décision que le bureau exécutif de Yaw ne compte pas accepter, si l’on se fie aux propos de son mandataire national, Déthié Fall, qui compte saisir la Cour suprême. Selon Monsieur Fall, cette décision relève de la volonté du pouvoir d’écarter un adversaire politique. «Nous venons d’apprendre avec surprise le rejet de la liste de Yewwi Askan Wi de la commune de Kédougou par la Cour d’appel de Dakar. Nous allons avec nos avocats porter cette affaire au niveau de la Cour suprême ainsi que les cas de Diourbel commune, Diourbel Département, et les communes de Boké Dialloubé, Tivaouane Peulh-Niaga, Tankanto, Ndombo Sandjiry… dont les listes ont aussi fait l’objet de rejet», a annoncé Déthié Fall qui voit dans cette décision un procédé visant à éliminer un adversaire de taille, en l’occurrence M. Guirassy. Une situation qu’il juge inadmissible et inacceptable.
MOUSTAPHA GUIRASSY : «JE DEMANDE AUX JEUNES DE RESTER MOBILISES… JUSQU’AU JOUR OU ON RECEVRA LA DECISION DE LA COUR SUPREME»
Très remonté, Moustapha Guirassy n’a pas tardé à réagir. Pour le député de Kédougou, l’autorité préfectorale a tout faux d’affirmer qu’ils ont déposé une liste incomplète de 11 suppléants pour la simple raison qu’ils en ont déposé 16. «Nous avons rendu notre dossier au préfet le 3 novembre, maintenant il vient nous dire qu’il l’a reçu le 5. Alors que c’est lui-même qui avait refusé de nous remettre le bordereau de dépôt qui prouve que la liste est complète. Donc, il y a de quoi s’interroger», a soutenu la tête de liste de la coalition Yaw à Kédougou. Il reste convaincu que cette décision a été prise dans le dessein d’éliminer sa candidature au niveau de Kédougou. «Les préfets qui jouent le jeu de Macky Sall sont en train de piétiner la dignité de nos institutions», dénonce-t-il. Toutefois, il demande aux jeunes de rester à son écoute et d’attendre la décision finale de la Cour suprême. «Nous allons épuiser toutes les vois de recours, mais si la Cour suprême ne répond pas à nos attentes, nous n’allons pas l’accepter», avertit-il.
Invitant les populations de Kédougou à prendre conscience de la situation actuelle dans le pays, il accuse le juge d’avoir reçu des ordres venant d’en haut. «Je suis au courant de tous les sacrifices qu’ils ont fait pour que je ne fasse pas partie de la course, mais ils se trompent lourdement. L’espoir est encore là, parce nos dossiers sont en règle et j’ose espérer qu’il y a des Sénégalais qui prononceront le droit», lance-t-il. En attendant, il demande à ses camarades de la coalition Yaw de rester mobilisés. «Notre façon de nous battre a amené l’opinion internationale à avoir un droit de regard sur ce qui se passe au Sénégal et c’est déjà une victoire», clame-t-il avant d’ajouter que la conférence nationale des leaders va internationaliser le combat. «Ils vont se battre aussi à nos côtés au niveau national et le combat ne fait que commencer», indique Moustapha Guirassy qui invite ses militants à ne pas répondre à la provocation des forces de l’ordre, de rester mobilisés jusqu’à la réception de la dernière décision de la Cour suprême. «A partir de ce moment, nous déclinerons la stratégie à adopter», renseigne Moustapha Guirassy.
LA COUR D’APPEL DE THIES SAISIE POUR INVALIDER LA CANDIDATURE DE CHEIKH ISSA SALL
La candidature de Cheikh Issa Sall, tête de liste majoritaire de la coalition «Benno Bokk Yaakaar» à Mbour aux élections locales du 23 janvier 2022, n’est pas valide
Enseignant-chercheur en Droit public, Dr. Papa Moussa Saliou Guèye a déposé un recours à la Cour d’Appel de Thiès pour invalider la candidature de Cheikh Issa Sall. Selon lui, la tête de liste majoritaire de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) à Mbour n’a pas le droit de se présenter aux élections, à cause de son statut de magistrat.
La candidature de Cheikh Issa Sall, tête de liste majoritaire de la coalition «Benno Bokk Yaakaar» à Mbour aux élections locales du 23 janvier 2022, n’est pas valide. C’est l’avis du Dr. Papa Moussa Saliou Guèye, enseignant-chercheur en Droit public qui a saisi la Cour d’Appel de Thiès pour empêcher ce candidat de la mouvance présidentielle de participer aux prochaines joutes électorales. «En ma qualité de citoyen régulièrement inscrit sur les listes électorales, je viens de saisir la Cour d’Appel de Thiès par un recours aux fins d’annulation de la candidature de Cheikh Issa Sall, Magistrat de profession et tête de liste majoritaire de la coalition “Benno Bokk Yaakaar” à Mbour aux élections locales du 23 janvier 2022 », a-t-il écrit.
A l’en croire, la tête de liste majoritaire de Bby est inéligible à un mandat électif en raison de son statut de magistrat de la Cour des Comptes. « J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que Monsieur Cheikh Issa Sall, Magistrat de profession et tête de liste majoritaire communale de la coalition Benno Bokk Yakaar à Mbour aux élections locales du 23 janvier 2022, est inéligible à un mandat électif conformément aux textes législatifs suivants: article 32 de la loi n° 2016-26 du 05 août 2016 abrogeant et remplaçant la loi organique n°99-13 du 17 février 1999 portant statut des magistrats de la Cour des Comptes, articles L.27 à L275 du code électoral et, articles 130 à 132 du code pénal », a expliqué l’enseignant-chercheur au Premier Président de la Cour d’Appel de Thiès.
Selon Dr. Papa Moussa Saliou Guèye, la Cour d’Appel de Thiès, après l’avoir entendu séance tenante, «a immédiatement ordonné à la Cour des Comptes de lui communiquer le dossier à l’état actuel de Cheikh Issa Sall qui doit comparaître le vendredi, 19 novembre 2021 à 10h». «Je demande, comme le prévoit la loi, l’annulation de la candidature de M. Cheikh Issa Sall, sachant que les faits qui lui sont reprochés sont juridiquement répréhensibles. En espérant une suite favorable à ma requête, je vous prie, Monsieur le Premier Président, d’être assuré de ma profonde déférence», a précisé Dr. Papa Moussa Saliou Guèye.
YAMBO OUOLOGUEM, L'ÉCRIVAIN PRODIGE OUBLIÉ
Il a été un écrivain encensé par la critique avant d'être accusé de plagiat et de se murer dans le silence. Oublié de tous, c'est à la faveur du dernier prix Goncourt, inspiré par sa vie, que l'on a redécouvert l'homme au destin tragique et son œuvre
France Culture |
Elsa Mourgues |
Publication 16/11/2021
"L’Africain en général a vécu dans une espèce d’attitude somme toute qui est celle d’un esclave. Dans la mesure où il se définissait non point tant par rapport à une espèce d’authenticité propre à son terroir, mais par rapport aux critères de la civilisation blanche." Ainsi parlait Yambo Ouologuem, écrivain aux propos provocateurs. À 28 ans, il est le 1er écrivain africain a remporter le prix Renaudot, à contre-courant de la négritude. Il a connu une ascension fulgurante, la gloire puis l’opprobre. Honni par ses pairs, il a fini sa vie reclus, en ermite. C’est cette vie brisée qui a inspiré La Mémoire secrète des hommes, de Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du prix Goncourt 2021.
Un écrivain doué et provocateur
Yambo Ouologuem est issu d’une famille de notables maliens, au pouvoir avant l’arrivée des Français. En 1960, il entame des études prestigieuses à Paris : prépa au lycée Henri-IV, École Normale Supérieure, doctorat...
Érudit, polyglotte, il enseigne au lycée mais dédie son temps libre à l’écriture. Pendant des années, il remanie un roman sans cesse refusé par les éditeurs.
- Je pense que j’ai peut-être, si vous voulez, la vocation d’une œuvre dans la mesure où... - D’une œuvre ? - Oui. Pas d’un métier.
Interview de Yambo Ouologuem en 1968, ORTF.
Yambo Ouologuem fait finalement une entrée fracassante dans le monde de l’écriture avec Le Devoir de violence, fresque historique et critique montrant la violence et la corruption des élites africaines, pour lui "le colonialisme blanc n’est qu’un mince épisode dans une suite d’exactions qui trouve son origine avec la dynastie des notables africains, ensuite celle de la conquête arabe, enfin la période proprement dite de l’occupation française."
LE CADRE UNITAIRE DE L’ISLAM PROPOSE UNE CHARTE DE NON-VIOLENCE AUX ACTEURS
Le Cus ne veut pas jouer simplement aux pompiers qui éteignent le feu, mais se projette dans une démarche proactive pour parer à ‘’une seconde vague’’ de violences sociales et politiques dans le pays
Les violences verbales et physiques notées ces derniers jours dans l’espace politique semblent inquiéter le Cadre Unitaire de l’Islam (Cus) qui ‘’espérait que les leçons tirées des événements de mars éviteraient pendant très longtemps à notre pays la survenue de ces genres d’évènements. Dans ce cadre, il propose aux acteurs politiques de tout bord de signer et d’adopter la Charte de la Non-Violence pour les prochaines élections locales.
C’était son égide que tous les khalifes généraux du Sénégal et des associations religieuses du pays s’étaient impliqués de façon considérable dans la résolution de la crise du mois de mars qui a failli faire sombrer le Sénégal. Mais avec les escarmouches et violences notées ces derniers jours dans la scène politique, le Cus ne veut pas jouer simplement aux pompiers qui éteignent le feu, mais se projette dans une démarche proactive pour parer à ‘’une seconde vague’’ de violences sociales et politiques dans le pays. ‘’ Nous invitons les hommes et femmes politiques de tout bord à bannir la haine viscérale entre personnes au nom de leur commune appartenance à un même peuple, une même foi qui appelle à la spiritualité, vecteur de paix intérieure et la bienfaisance à l’égard des autres et de son environnement’’, a soutenu le président du CUS Serigne Cheikh Tidiane Sy dans sa déclaration. Et le fils de l’ancien khalife général des tidianes Abdoul Aziz Sy Al Amine de préconiser : ‘’Pour concrétiser la Co construction de cette ère de non-violence que nous appelons de nos vœux, le Cadre Unitaire de l’Islam au Sénégal propose aux acteurs politiques de tout bord d’adopter la CHARTE de la NON-VIOLENCE.‘’ Devant les représentants des foyers religieux du pays et associations islamiques, il souligne que cette charte constituera un instrument de veille citoyenne sur l’espace politique et social, et permettra de juger des actes posés par les uns et les autres en rapport avec leur serment. A l’en croire, la moralité de personnes qui cherchent à briguer la confiance des citoyens et le respect des vénérables guides religieux trouveront à travers cette charte un baromètre appréciable. De son avis, l’objectif dans la durée de cette Charte est qu’elle soit une démarche pérenne qui préserve la paix sociale.
«LES PROPOS DU PRESIDENT MACKY SALL A PARIS ET LA REPLIQUE DE L’OPPOSITION NE SONT PAS DES ACTIONS A LOUER»
Dans le même ordre d’idées, l’agronome de formation appelle en outre les acteurs politiques de tout bord à se ressaisir et à adopter la non-violence comme un impératif catégorique et un viatique à prendre à compte à tout instant et surtout lors des compétitions électorales à venir. Invitant dans la foulée l’État à assurer les conditions du respect du jeu démocratique à travers l’organisation d’élections transparentes pour la préservation de la paix sociale. Revenant sur les passes d’armes observées entre le président Macky Sall et les leaders de l’opposition, il a indiqué pour s’en désoler que ces violences verbales sont des actions qui ne sont pas louables dans la préservation de la paix. ‘’Il n’est pas judicieux qu’on ait des attitudes qui peuvent apporter une situation insurrectionnelle dans le pays comme celle du mois de mars. C’est pourquoi nous faisons appel à l’ensemble des acteurs politiques, à travers cette charte, à adopter une attitude où ça sera des chocs d’idées, des chocs d’arguments plutôt que des chocs basés sur l’invective ou les insultes‘’, prône le petit-fils de Seydi Hadji Malick Sy non sans rappeler par ailleurs que les menaces sécuritaires lèchent nos frontières et la présence présumée de cellules dormantes djihadistes dans notre pays n’est pas encore formellement démentie.’’ Ce contexte interne si inflammable invite à l’esprit de dépassement et à la préservation de la cohésion nationale qui constitue un legs acquis par le sang et par la sueur de nos valeureux ancêtres. Il s’y ajoute que des pays frontaliers du Sénégal sont sujets à des conflits violents et agités par des coups d’Etat, et ces situations représentent des menaces directes à la paix et à la stabilité du pays’’, renchérit le président du CUS dans la déclaration.
LA POLICE DIT BASTA
La Police nationale ne veut plus voir des individus porter la tenue et les attributs des forces spéciales
Un homme averti en vaut deux. La Police nationale ne veut plus voir des individus porter la tenue et les attributs des forces spéciales. Seydou Bocar Yague et ses hommes l’ont fait savoir dans un communiqué parvenu hier à «L’As».
Les tenues que portent les éléments de sécurité et nervis qui accompagnent les hommes politiques lors des manifestations dérangent visiblement les responsables de la Police Nationale. Voulant sans doute éviter aux populations de faire une confusion entre des civils animés par leurs propres intentions et les forces de défense et de sécurité, Seydou Bocar Yague et ses hommes sont sortis de leur réserve pour taper du poing sur la table. «Depuis quelque temps, nous constatons que certains individus portent des cagoules et arborent des tenues et attributs dédiés aux forces de défense et de sécurité, notamment ceux réservés aux forces spéciales. De pareils agissements créent la confusion aux yeux des populations et peuvent semer le doute sur l’imputabilité de certains actes malveillants, susceptibles d’être commis par des personnes malintentionnées. C’est pourquoi la Police nationale tient à rappeler que le port de la tenue et l’utilisation de matériels de protection individuelle réservés aux forces de défense et de sécurité sont régis par la Loi», indique le bureau des relations publiques de la Police nationale dans un communiqué parvenu hier à «L’As».
Par conséquent, prévient la Police, le non-respect de ces dispositions, expose son auteur aux sanctions prévues par les lois et règlements. La sortie de la Police nationale sur le port illégal de la tenue et des attributs des forces spéciales n’est pas une nouveauté. Lorsqu’une loi a été votée sous le régime du Président Abdoulaye Wade dans ce sens, les limiers procédaient très fréquemment à la saisie des treillis militaires que portaient les passants.
Pour la petite histoire, l’ancien garde du corps et homme de confiance d’Idrissa Seck, Vieux Sandiéry Diop, a été arrêté en 2016 pour des faits similaires. En effet, les éléments de la Sûreté urbaine avaient été surpris de voir, au centre-ville, près de l’hôtel Ndiambour, des agents habillés comme les éléments des corps d’élite de la Police et de la Gendarmerie, en l’occurrence la Brigade d’Intervention Polyvalente de la Police (Bip) et le Groupement d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (Gign). Ils ont cru d’abord à une intervention de ces corps d’élite avant de se rendre compte qu’il s’agissait, en fait, d’agents de sécurité du «Groupe Elite International» dont le gérant est Vieux Sandiéri Diop.
Par Hamidou ANNE
MADIEYE MBODJ SE TROMPE
Il y a certainement des gens de gauche à Pastef. Mais Sonko, au regard de sa trajectoire, est au mieux un nationaliste conservateur, au pire un populiste identitaire, au corpus doctrinal, au discours et aux méthodes fascisants
Dans une tribune du 8 septembre puis une interview au journal Le Quotidien le 30 octobre, Madièye Mbodj, dans une entreprise d’explication de son récent choix d’orientation, souhaite détrousser la gauche en faisant de Ousmane Sonko le héraut de cette famille politique.
Il y a certainement des gens de gauche à Pastef. Mais Sonko, au regard de sa trajectoire, est au mieux un nationaliste conservateur, au pire un populiste identitaire, au corpus doctrinal, au discours et aux méthodes fascisants.
Pourquoi Madièye Mbodj, intellectuel rigoureux et honnête homme, distribue-t-il une étiquette de gauche à des gens qui ne la revendiquent pas, qui n’en veulent pas et qui n’en feront usage que dans le sens opposé à ce pour quoi ce courant historique se bat depuis si longtemps ?
Yoonu askan wi, qui a fait dissidence avec And Jëf à la suite d’une divergence de lignes, était animé par des personnes respectables comme Haoua Dia Thiam, Joe Diop, Madjiguène Cissé, Jean Dièye ou Ousseynou Ndiaye. Le parti avait un projet ambitieux d’unification de la famille de la gauche autour d’un socle programmatique, pour se donner les moyens de gouverner le pays. Presque 15 ans après, le parti a tout abandonné, préférant se faire hara-kiri au sein de Pastef, lors d’une cérémonie que ne renierait aucune entreprise de pompes funèbres.
En 2008, Yoonu askan wi reprochait à And Jëf d’avoir capitulé pour répondre aux «armes enchanteresses du néolibéral-capitalisme», d’avoir monnayé ses convictions pour des privilèges. Je regrette d’observer que Yaw aussi a capitulé, pour suivre la vague, pour se donner pieds et poings liés à nos plus vieux adversaires ; nos adversaires les plus irréductibles et les plus dangereux depuis deux siècles : les réactionnaires, les fanatiques, les nationalistes conservateurs, les promoteurs de l’identité exclusive, les artisans du rigorisme religieux et les opposants au progrès social.
La démarche de Yoonu askan wi est un nouvel épisode des alliances tactiques au service unique de l’accession au pouvoir qui ont perdu une partie de la gauche ces trente dernières années et qui vont, au regard des configurations politiques nouvelles, en faire un complice de la poursuite du cycle actuel d’abaissement national. Le Sénégal s’enfonce dans les abîmes que creusent les germes de la guerre civile, mais Yaw, comme un pan de la gauche, refuse encore de penser contre elle-même, de faire son Bad Godesberg pour sortir le camp progressiste ainsi que notre pays de l’impasse actuelle. Cette gauche, en s’offrant une nouvelle locomotive dont elle ne partage en rien les valeurs, répète les erreurs d’hier tout en espérant un résultat différent.
La haine ne peut constituer un projet politique. Oser sacrifier l’héritage d’un courant progressiste en se fondant de manière confidentielle dans un parti dont le leader est coutumier de discours et de méthodes aux relents fascistes est un choix ; mais ne pas lui donner une étiquette de gauche est un devoir. Surtout que le concerné ne revendique rien. La gauche et son idéal de lutte pour des avancées sociétales sont le dernier de ses soucis.
Faire la politique, et surtout être de gauche, c’est aimer les gens, c’est soustraire son ego devant les préoccupations des précaires, mais ce n’est pas être un distributeur permanent de haine, d’outrages et de divisions. Etre de gauche dans le contexte actuel, c’est défendre la République, la démocratie et la fraternité ; c’est promouvoir l’internationalisme ; c’est lutter contre le racisme et l’antisémitisme ; c’est être pour la souveraineté sans l’exclusion de l’autre du fait de sa nationalité.
Ceux que Madièye Mbodj drape du manteau de gauche sont des militants de l’abomination qu’est la peine de mort ; ils ont appelé ouvertement à la torture ; ils ont menacé des magistrats ; ils ont appelé à attaquer physiquement des groupes de presse ; ils ont tenu des discours complotistes ou à tout le moins équivoques, sur la vaccination ou encore le terrorisme ; ils ont accusé l’Armée nationale de complot politicien. Etre de gauche, c’est être progressiste. C’est défendre ce commun vouloir de vie commune qui est la matérialisation de la paix civile, de la divergence des opinions sans verser dans l’insulte ou la menace.
Depuis un siècle, existe un mécanisme de vases communicants entre la gauche et le camp du fascisme. De nombreux ouvriers syndiqués à gauche en Occident ont rallié des partis d’extrême droite mus par la remise en cause de la démocratie républicaine, le ressentiment ou la volonté de faire advenir le Grand Soir. C’est un pan de la gauche qui a perdu ses repères, a abandonné le combat pour le progrès et a rejoint nos adversaires. Ils prétendent combattre ensemble ce fameux système qui jamais ne fait l’objet d’une définition sérieuse. Les enfants perdus de la gauche mettent en place, avec leurs adversaires d’hier, une alliance rouge-brune. Ils s’auto-désignent patriotes. En réalité, ils ne sont que des écuyers de l’anti-universalisme et des entrepreneurs d’une conception ethnique ou religieuse de la Nation.
LES PROFESSEURES DÉNONCENT DES CAS DE HARCELEMENT SEXUEL À L'UNIVERSITÉ DE ZIGUINCHOR
Les femmes du corps professoral ont en effet observé hier un sit-in
La capitale du Sud, qui est habituée aux manifestations de colère des étudiants et aux mouvements d’humeur des enseignants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz), a eu droit hier à une manifestation très particulière : un sit-in des femmes membres du corps professoral de ladite université. Ces dernières veulent, en effet, mettre un terme aux diverses formes de violence dont elles font l’objet dans l’enceinte de l’institution universitaire. Elles ont ainsi dénoncé des «cas récurrents de violence, de harcèlement et chantage sexuels ou encore d’humiliation et d’insulte grave».
Une première dans les annales de l’Université publique au Sénégal. Jusqu’ici, l’opinion a l’habitude d’entendre les vociférations des organisations syndicales et de voir les étudiants manifester la plupart du temps pour faire aboutir leurs revendications. Mais hier, au Sud du pays, on a eu droit à une manifestation toute particulière : les femmes du corps professoral ont en effet observé hier un sit-in, à l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz).
Ces professeures de l’Uasz, à travers leur manif’, ont tenu à dénoncer avec la dernière énergie, des cas de violence, de chantage et harcèlement sexuels notés au sein de l’espace universitaire. Elles n’ont pas manqué aussi de déplorer le silence des autorités académiques. Fatoumata Anne, professeure à l’Uasz et porte-parole de ses collègues, n’a pas manqué aussi de donner une forte tonalité à leur frustration et autres revendications. «Il nous a été permis de constater des cas récurrents de violence, de harcèlement et chantage sexuels ou encore d’humiliation et d’insulte grave», dira Mme Niane.
Avant de soutenir en substance : «La réalité, c’est qu’il reste encore difficile d’oser parler de ces violences sexistes dans un cadre aussi prestigieux qu’une université.» Celle qui porte la parole de ses collègues de l’Uasz, a tenu également à déplorer devant le presse l’absence de réaction de leurs autorités. Ce qui l’a poussée, d’ailleurs, à marteler : «Qu’on le veuille ou non, être victime, c’est aussi craindre que l’Institution ne réagisse pas. Nous dénonçons vigoureusement et nous nous indignons profondément.» Les femmes du corps professoral de l’université Assane Seck de Ziguinchor n’ont pas voulu en rester là. Elles ont réclamé de l’administration de leur université, ni plus ni moins, l’application de toutes les sanctions «prévues par l’article 24» du règlement intérieur de l’Uasz. Les dispositions de cet article indiquent en effet : «Il est formellement interdit, dans l’espace universitaire, toute activité de nature à compromettre la dignité, l’intégrité physique et morale des personnes, le harcèlement, le chantage, le proxénétisme et l’abus de pouvoir.»
Le sit-in des professeures de l’université Assane Seck de Ziguinchor ne manquera pas de susciter des débats au sein de l’espace universitaire, dans son entièreté, ainsi qu’au sein de l’opinion. En tout cas, les autorités académiques sont appelées à réagir au plus vite afin que ces pratiques supposées ne soient plus de mise dans un cadre de réflexion aussi important que l’espace universitaire
TOUS LES HOMMES DU VILLAGE DE KHOKOMA ARRÊTÉS
La base de l’usine chinoise Cwe, qui construit l’autoroute à péage Mbour-Thiès-Aibd, a fait l’objet d’une attaque par des personnes en cagoule dans la nuit du samedi à dimanche
La base de l’usine China international water and electric corporation (Cwe), spécialisée dans la construction et en ingénierie qui s’occupe des travaux de l’autoroute à péage Aibd-Thiès-Mbour, située à Sindia en allant vers Thiès, a été l’objet d’une violente attaque par des personnes en cagoule ce week-end. Bilan trois chinois blessés dont un dans un état très grave, les malfrats ont également emporté une importante somme d’argent. La gendarmerie a effectué une descente musclée dans le village peulh de Khokoma, situé à quelques mètres du lieu de l’agression et a arrêté tous les hommes du village pour les besoins de l’enquête.
La base de l’usine chinoise Cwe, qui construit l’autoroute à péage Mbour-Thiès-Aibd, a fait l’objet d’une attaque par des personnes en cagoule dans la nuit du samedi à dimanche. Les malfrats, qui ont réussi à s’introduire dans la base où sont garés les engins qui construisent l’autoroute à péage, ont d’abord maîtrisé les vigiles avant de s’attaquer aux logements des Chinois.
D’après Daouda Sow, qui est employé au niveau de la base, les faits se sont déroulés vers 2 Heures du matin. «L‘attaque a eu lieu au moment où tout le monde était dans les bras de Morphée, des personnes en cagoule sont entrées dans la base pour défoncer les portes et saccager les chambres. Ils ont mis les Chinois dehors avant de les dépouiller de leurs biens. Ils ont pris leurs téléphones portables et leur argent. C’est à la suite de cela que la gendarmerie de Popenguine a été alertée et, elle n’a pas tardé à faire une descente au niveau de l’usine», relate ce travailleur qui officie au niveau de la base.
UNE IMPORTANTE SOMME D’ARGENT EMPORTEE
Cette attaque a installé la peur dans l’usine où les travailleurs ne se sentent plus en sécurité. D’ailleurs, les Chinois étaient aux abonnés absents hier au niveau de leur lieu de travail. A en croire Djibril Sarr, responsable administratif, chef du personnel et adjoint du directeur, la base a été attaquée par des personnes armées dont les identités ne sont pas encore connues. «Ils ont attaqué la sécurité d’abord. Après avoir neutralisé les vigiles, ils ont attaqué les logements des Chinois. Ils ont défoncé les portes et agressé physiquement les chinois avant d’emporter une importante somme d’argent», déplore M. Sarr.
A l’en croire, cette base mise en place à Sindia depuis 2012 et dirigée par des Chinois, emploie des travailleurs sénégalais et excelle dans la construction de l’autoroute à péage. Après cette attaque, la gendarmerie a procédé à des arrestations dans le village de Khokoma où elle n’a laissé que femmes et enfants. Une arrestation musclée de ses fils que la fille du chef de village déplore.
Selon Ouley Ka, la gendarmerie a violé l’intimité des fils du village de Khokoma situé dans la commune de Sindia. «Après cette attaque au niveau de l’usine, nous avons été réveillés hier par la gendarmerie armée jusqu’aux dents vers 6h, tous les hommes du village, même les plus petits, ont été réveillés sur leur lit et arrêtés avant d’être acheminés un groupe à la brigade à Saly et l’autre à une destination inconnue. Un geste que nous n’apprécions pas parce qu’il y a aucun motif pour procéder ainsi. Ils ont arrêté des personnes qui devaient aller au travail, ils sont entrés dans nos chambres pour jeter nos matelas dehors comme si nous étions des délinquants ou des criminels», renseigne notre interlocutrice. «Je ne pense pas que les habitants de ce village osent s’attaquer à une base qui est à zéro mètre du village. Nous avons des droits comme tout le monde, ils ont arrêté même des élèves âgés de 14 ans qui étaient sur le chemin de l’école. Ceux qui ont été arrêtés le dimanche ont été acheminés à Saly, mais ceux qui ont été arrêtés hier on ne sait pas où est-ce qu’ils ont été acheminés», informe encore Ouley Ka