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23 août 2025
CAN 2021, LA CAF ET LE CAMEROUN PRENNENT DES MESURES CONTRE LA COVID
Le Cameroun et la Confédération africaine de football de football (CAF) ont voulu rassurer les équipes et la communauté du football mondial en présentant des mesures contre la Covid-19 à l’occasion de la CAN prévue à partir en janvier.
Dakar, 17 déc (APS) – Le Cameroun et la Confédération africaine de football de football (CAF) ont voulu rassurer les équipes et la communauté du football mondial en présentant des mesures contre la Covid-19 à l’occasion de la CAN prévue à partir en janvier.
’’Dans un souci d’objectivité et de neutralité et en vue de garantir les mesures de confiance de part et d’autre, la CAF va faire appel à un laboratoire indépendant internationalement reconnu pour tester les joueurs des équipes nationales qualifiées et leur encadrement’’, rapporte le communiqué publié à l’issue de la conférence de presse commune tenue jeudi entre la CAF, le Comité d’organisation et le gouvernement camerounais.
Selon la même source, ’’les supporters ne pourront accéder aux stades dans lesquels se joueront les matches de la CAN que s’ils sont entièrement vaccinés et présentent un test PCR négatif de moins de 72h ou d’un TDR anti-génique négatif de moins de 24h’’.
Dans son dernier communiqué, l’ECA (l’Association des clubs européens) de football s’est insurgé contre la tenue de la CAN 2021 en avançant les risques de contamination.
Durant le Championnat d’Afrique des nations (CHAN) tenu du 16 janvier au 7 février dernier, des sélections comme celle de la RD Congo, avaient rué dans les brancards laissant entendre le pays hôte avait manipulé les résultats de ses joueurs et membres du staff technique.
Opposée au pays organisateur en quart de finale, la RD Congo s’était vue signifier que 13 membres de sa délégation dont l’entraîneur, Florent Ibenge, étaient positifs au Covid-19.
Mais après une contre-expertise, il s’est trouvé que seuls deux joueurs et un membre de l’encadrement médical étaient positifs, ce qui avait fait sortir de ses gonds le coach congolais.
’’C’est scandaleux. Cela signifie qu’on a placé à l’isolement des personnes qui n’étaient pas malades, que des joueurs n’ont pas pu s’entraîner alors qu’ils étaient en capacité de le faire, et donc de jouer’’, avait protesté le sélectionneur de la RD Congo dont certains joueurs avaient été mis en quarantaine dès le premier tour.
DANS LA GALÈRE DES BOUCHERS DE L'ABATTOIR DE BIGNONA
Malgré les efforts qu’ils font pour approvisionner le marché, ces hommes sont laissés à eux-mêmes, même s’ils tentent de s’organiser à l’interne
Les bouchers de l’abattoir de Bignona ruminent leur colère à cause notamment de leur cadre de travail dégradé où s’entassent les déchets quotidiennement. Malgré les efforts qu’ils font pour approvisionner le marché, ces hommes sont laissés à eux-mêmes, même s’ils tentent de s’organiser à l’interne.
Sur la piste en latérite qui mène vers Mangoulène, Kagnarou, Sindian…en plein cœur du Fogny, trois solides jeunes conduisent à la course deux taureaux aux cornes peu pointues. Ces trentenaires, vêtus d’habits légers, ne sentent ni le froid encore moins la fatigue malgré un ciel couvert de brouillard matinal. Ici, les minutes et les secondes sont précieuses. Avant 8 heures, la viande de ces bœufs doit être accrochée dans les différents points de vente de la commune. Et le boucher Ibrahima Diallo, environ 50 ans, en est conscient. Debout devant la porte, les mains croisées derrière, ce bout d’homme au boubou traditionnel bleu et au chapeau bien ajusté attend impatiemment les bêtes qui doivent aller à l’abattoir.
À ses côtés, une meute de chiens. Ces carnivores n’ont peur de personne. Ils se faufilent entre ce petit monde pour ramasser tout ce qui peut atterrir dans leurs estomacs. Parfois, les charognards, perchés sur les branches d’un arbre mort, atterrissent en groupe dès qu’une panse est dépouillée et déversée. Ainsi, autour de cette odeur nauséabonde, c’est la rivalité entre chiens et animaux nettoyeurs. Cette ambiance rythme, chaque jour et chaque semaine, l’enceinte de l’abattoir de Bignona, sous l’indifférence totale des véritables maîtres du lieu qui sortent presque chaque instant pour aiguiser leurs couteaux sur la dalle de la fosse dépourvue de couvercle.
« Nous sommes là depuis 6h 30mn pour finir à 8 heures », soupire le jeune boucher Mafousse Diémé. Les habits maculés de sang, dans un français limpide, il ajoute : « On ne progresse pas dans le travail. Nous sommes sous-payés par rapport à ce que nous faisons, 7000 FCfa, vous voyez ! »
De l’autre côté, les voix se lèvent. Ibrahima Diallo, insatisfait de l’état du lieu, s’en prend à une des responsables du nettoyage. « Nous avons besoin que le lieu soit propre puisque la viande qui sort d’ici est destinée à la consommation. Donc focalisez-vous sur l’hygiène », déclare-t-il en précisant que les panses et intestins doivent être jetés par ceux qui sont chargés du dépeçage.
À vrai dire, cet abattoir n’existe que de nom. Ici, il manque de tout, à part les quatre murs qui forment le bâtiment et les quelques portes rouillées qui résistent encore. L’association qui prend en charge le local est tombée en léthargie. Cette entité qui regroupe les bouchers n’a jamais pensé améliorer ou réfectionner une quelconque installation. La commune également ne s’intéresse nullement à cet abattoir. Aucune taxe n’est prélevée, aucun investissement n’est non plus effectué.
Mais depuis quelques mois, Sékou Diallo, la quarantaine révolue, veut relancer ladite association. Ce dernier, à qui les autres membres ont confié ce travail, a d’ores et déjà entamé le diagnostic des priorités. « J’avoue que le problème majeur, c’est le local parce qu’il n’est pas adéquat pour un abattoir. Le site est marécageux et puis il n’y a pas un réseau d’évacuation de déchets », a-t-il fait savoir.
« En période d’hivernage, les voitures n’arrivent même pas à franchir le portail à cause des inondations. Les jeunes sont alors obligés de transporter la viande par les épaules jusqu’au niveau des véhicules », ajoute, dans la même veine, son camarade Ibrahima Diallo. Pour M. Diallo, « l’ancien abattoir est le meilleur. Il pouvait être rénové afin que les déchets soient évacués très facilement vers le marigot ».
Debout autour du feu, un autre boucher, Mounirou Ba (nom d’emprunt), fustige la défection des canaux devant conduire les déchets jusqu’aux fosses. Selon le sieur Bâ, «il n’y a pas une véritable politique locale pour assainir les lieux d’abattage ». Si dans certaines localités pour déterminer le poids, donc le prix, le bœuf est pesé avant l’abattage, tel n’est pas le cas dans cet abattoir. « Nous regardons l’animal pour estimer le poids. Généralement on s’en sort, mais j’avoue qu’il arrive qu’on loupe et enregistre un manque à gagner de 50.000 FCfa voire plus », relate notre interlocuteur.
Dans l’espoir d’améliorer les conditions de travail et la salubrité, les membres de l’association ont fixé une taxe de 1000 FCfa pour toute personne qui abat sa bête. Toutefois, ils plaident que cet abattoir soit modernisé pour le bien des populations.
LA NOUVELLE VIE DE FATOU NDIAYE
Dans la perception populaire, elle est passée de Che-Guevara à proche du système qu’elle dénonçait. Sa langue est devenue moins acerbe, elle fréquente chanteurs, danseuses et influenceurs, tout en criant sa proximité avec Antoine Félix Diome
Dans la perception populaire, elle est passée de Che-Guevara à proche du système qu’elle dénonçait. Sa langue est devenue moins acerbe, elle fréquente chanteurs, danseuses et influenceurs, tout en criant sa proximité avec Antoine Félix Diome. Mais contre l’impression que son attitude renvoie, Fatoumata Ndiaye dite Fouta Tampi se défend.
De Fouta Tampi, elle est passée à Fouta Tampaani. Sur les plateaux télé, Fatoumata Ndiaye disait, à qui voulait l’entendre, que son terroir était oublié de tous les gouvernements du Sénégal. Celui de Macky Sall qui n’était pas non plus en reste, n’avait pas été épargné par ses quolibets… Seulement, la coordonnatrice du mouvement contestataire semble n’être plus «Tampi» pour ne pas dire «fatiguée». Elle mène maintenant une vie de star. Les principes, les combats pour Fouta ? Fouta Wéli. Des observateurs, telle que la journaliste Aissatou Diop Fall, avaient crié leur tristesse et leur compassion pour celle chez qui, on avait commencé à déceler un changement de discours. Et de veste. Fatoumata Ndiaye, quelques mois avant ces changements, disait pourtant que Macky Sall avait trahi son Fouta. Aucune réalisation de la part du président et de son gouvernement. Mais, c’était au début, lorsqu’elle brandissait encore sa casquette de révolutionnaire sur certains plateaux. Peu de temps passera et on l’entendra louer un début de réalisation : la coordonnatrice du mouvement qui a atteint une aura quasi nationale en peu de temps avait été ainsi contactée, directement, par le ministre Mansour Faye, qui lui a annoncé le début des travaux. Une route…
«Distributrice automatique de billets de banque, amie des ministres et des stars»
En l’espace de quelques mois, une chose et son contraire : elle est passée de la posture d’une révolutionnaire qui nie toute action du gouvernement à celle d’un acteur au discours plus adouci. Mieux, elle est aussi devenue «distributrice automatique» de billets de banque et «amie de ministres.” La vidéo ne saurait mentir : c’est bien elle devant le flash de Niang Kharagne Lo. C’est bien Fatoumata Ndiaye qui exulte quand l’influenceur la surnomme « Fouta tampani » (Fouta n’est pas fatiguée). Elle ne semble plus fatiguée en effet. Fatoumata Ndiaye a compté cash dix billets de dix-mille francs pour les offrir à Niang. C’est encore elle qui a évoqué son rapprochement avec Antoine Félix Diome, ministre du gouvernement sur qui elle tirait à boulet rouge, après avoir gâté celui qui le filmait. Il y avait sur place l’ancienne danseuse Ndèye Guèye. Réunion de stars quoi…
Aussi, la Che Guevara d’hier se paie le luxe d’être chantée (et de distribuer des billets aussi) par Wally Seck. Fouta Wély et Fatou se défend de la perception que l’opinion s’est faite d’elle. Elle s’explique : « Peut-être les gens ne sont pas au courant de ma relation avec Ndèye Guèye, mais cette dernière m’a pratiquement élevée. C’est ma grande-sœur. Elle connaît tout de moi et on discute de tout », dit-elle, s’exprimant au sujet de la vidéo qui est devenue virale sur les réseaux sociaux. Niang Kharagne Lo était juste de passage chez elle et c’est grâce à une de leur amie en commun, Amina Ndoye que le Link entre eux, a été établi. Au moment de rentrer, il a demandé à ce qu’elle lui offre de l’argent. C’est ainsi que celle qui dénonçait le mal-être de son Fouta natal a entrepris de lui remettre de l’argent. «A ma grande surprise, il a pris la scène en vidéo et l’a publiée sur les réseaux sociaux», précise t-elle.
«C’est Wally Seck lui-même qui m’a remis l’argent que je lui ai donné sur scène»
Elle revient sur sa relation avec Antoine Félix Diome. «Effectivement, c’est mon frère et c’est mon ami. On se voit beaucoup et je suis sa petite-sœur. » Mais, à l’en croire, «cela n’a rien à voir», parlant de l’engagement qui l’a fait connaître et de sa proximité avec certains membres du gouvernement.
Ce n’est pas pour autant qu’elle nie avoir reçu de l’argent de Antoine Félix Diome. «Si je devais estimer ce qu’il m’a offert comme argent, dit la dénonciatrice virulente d’avant, ça ne dépasse pas un million de francs CFA.» Quid de l’argent qu’elle distribuait au concert du fils de Papa Thione ? «C’est Wally Seck lui-même qui m’a donné l’argent», renseigne-t-elle, tout en soulignant, dans la foulée que le chanteur et elle ne se connaissent même pas et qu’ils ne se sont vus, pour la première fois, que le jour du concert où elle le couvrait d’argent.
Du reste, elle réfute la thèse selon laquelle, elle aurait rejoint le cercle restreint des peoples. «Je suis juste victime des feux des projecteurs. D’ordinaire, je n’aime même pas sortir et fréquenter certains endroits. La fameuse soirée de Wally Seck avait été organisée par Nogaye Diaw, une grande amie à moi, elle est aussi ma couturière. Je ne pouvais pas ne pas y assister par égard pour elle. Ceci dit, la coordonnatrice du mouvement Fouta Tampi soutient toujours être dans la lancée de ce qui a fait son nom. «Je suis sur le terrain et bientôt on verra quelque chose de nouveau. On est dans les préparatifs d’une tournée pour ce vendredi et nous aurons un grand rassemblement pour dimanche prochain, à Podor.» Elle a une vie privée et la réclame, de même qu’elle s’offusque du fait que le Sénégalais aime chercher des poux dans la tête d’autrui. Aussi dit-elle ne pas se payer la tête de ceux et celles qui ont cru à son discours et adhéré à la philosophie «tampiste» qu’elle incarnait, en la troquant avec quelques liasses. Fatoumata Ndiaye Fouta Tampi se déclare commerçante et soutient vivre de son commerce. «Personne n’est derrière moi», termine-t-elle, pour se défendre de ceux et celles qui, selon elle, parlent par simple envie de parler…
ARÈNE NATIONALE, UNE CONFIGURATION À PROBLÈMES
Construite sur une superficie de 18 000 m2, la configuration de l’Arène nationale semble faire défaut. Du moins, le joyau traîne des impairs liés à l’adaptabilité avec la culture de la lutte sénégalaise
Tel un taureau trop à l’étroit dans son enclos, attendant d’être libéré dans l’arène pour un combat sans merci contre Siteu, Papa Sow a échappé à vive allure de la petite zone qui lui était réservée pour franchir celle de l’adversaire. Conséquence, une bataille rangée s’est déclenchée, Papa Sow a pris à bout portant un tam-tam qui lui fracasse la tête laissant le sang couler à flot. Et le combat qui se préparait depuis plus de 2 ans n’a pu avoir lieu le 5 décembre. L’Arène nationale avait vécu le même scénario le 17 août 2020, lors d’un combat qui devait opposer Alioune Seye 2 à Niakh Diarignou. A quelques petites minutes de l’opposition, Alioune Sèye a répondu à la provocation du préparateur mystique de son adversaire et sans trop calculer, l’a roué de coups jusqu’à ce qu’une bataille rangée éclate entre les deux camps. Alioune Seye 2 a été blessé par un accompagnant de Niakh Diarignou. Le combat s’arrête là. D’autres scènes de violences, sans compter le nombre de fois que le bijou construit sur 18 000 m2, pour 32 milliards Cfa, a été mis à sac par des supporters furieux…semblent donner raison à ceux qui, dès la livraison de l’infrastructure, ont signalé qu’il avait un petit défaut. Qu’il ne répond pas totalement aux normes de la culture de la lutte sénégalaise et son côté folklorique. Car malgré sa capacité de 22 000 places, la proximité des tribunes avec l’enceinte présente un danger. Pas que ça, les lutteurs qui ont besoin d’espace pour l’échauffement, la chorégraphie et tout le folklore qui va avec, ne cessent de se plaindre de l’étroitesse de l’Arène Nationale. «Les «Cumukay» (vestiaires) des deux lutteurs sont souvent très proches. On n’a même pas la possibilité de se promener librement, parce qu’il y a une barrière à 7 mètres de l’adversaire », a déploré Papa Sow, lorsqu’il revenait sur l’incident qui a fait foirer son combat contre Siteu.
Ces incidents ont poussé des acteurs de la lutte à faire part de leur inquiétude par rapport à la sécurité au niveau de l’infrastructure sportive sise à Pikine. Construite sur une superficie de 18 000 m2, la configuration de l’Arène nationale fait débat dans le monde de la lutte. Journaliste et chroniqueur sportif à la Télévision Futurs Médias (TFM), Malick Thiandioum estime que l’Arène nationale ne répond pas aux normes de la lutte sénégalaise. «Il n’y a pas d’espace pour les vestiaires (Cumukay) et pour les touss (chorégraphies des lutteurs). Les tribunes sont presque conçues aux normes des stades anglais. Le public est très proche du théâtre des opérations. Ça pose un problème réel de sécurité. La conception de base de l’Arène nationale a été faussée. Il fallait réellement impliquer le monde de la lutte et les architectes sénégalais pour concevoir une Arène aux normes de la lutte sénégalaise. Ça a été mal conçu», indique-t-il. Pour un habitué du stade Demba Diop ou encore de Léopold Sédar Sengor et ses 60 000 places, l’Arène Nationale traîne beaucoup d’impairs.
«Dans les stades Demba Diop et Léopold Sédar Senghor, il y avait des lignes de démarcation qui étaient occupées par les forces de l’ordre pour séparer les deux camps. Il est plus facile d’organiser et de sécuriser la manifestation dans ces stades qu’à l’Arène nationale », poursuit le chroniqueur de lutte. Vue de loin, elle a une architecture en forme de nid d'oiseau. De plus près se dresse au regard un complexe multisport avec, à proximité, des aires de jeu. L'espace de lutte encerclé par du sable est mobile. Les tribunes sont construites à l'anglaise et permettent de créer une communion entre le public et les sportifs, notamment les lutteurs. Un modèle qui ne rassure pas le 3e «Tigre» de Fass. Gris Bordeaux évoque un manque de sécurité totale. «Ce problème a été évoqué depuis le début, parce qu’on n’a pas associé le monde de la lutte lors de la conception de cette Arène. Il y a des failles. Il est aujourd’hui plus facile d’organiser un gala de lutte à Léopold Sédar Senghor ou à Demba Diop où les amateurs sont loin de l’enceinte. A l’Arène nationale, les spectateurs peuvent facilement envahir l’enceinte. J’ai peur quand il y a combat à l’Arène, parce que les choses peuvent dégénérer à tout moment. L’Arène nationale n’a pas été construite aux normes africaines, raison pour laquelle, on se retrouve avec des sièges arrachés après chaque gala de lutte», regrette le président de l’Association des lutteurs du Sénégal.
Concernant les vestiaires (Cumukay), Gris Bordeaux est d’avis qu’il faudra limiter le nombre de combats pour régler le problème. Le 3e «Tigre» de Fass : «Pour cinq combats lors d’une journée, vous vous retrouvez avec 10 Cumukay, en plus des accompagnants, ça fait forcément désordre dans l’enceinte. Donc quand il y a un grand combat, il faudra limiter les combats préliminaires à trois, comme ça, on aura moins de Cumukay.» Mais avec la configuration de l’Arène nationale, même avec la réduction d’affiches, il semble être difficile d’organiser des combats de très grandes envergures. Malick Thiandoum qui n’a pu cacher sa crainte, pense que c’est très «risqué». «Honnêtement, j’ai peur. J’ai des inquiétudes par rapport à ces combats à très haut risque. Modou Lo-Ama Baldé à l’Arène nationale, j’ai des appréhensions. Peut-être Balla Gaye-Bombardier, c’est moins grave, mais Ama-Mod’Lo, il faudra prendre des dispositions sécuritaires hors norme pour pouvoir pallier toute éventualité», dit le chroniqueur de lutte de la TFM.
«La lutte sénégalaise ne s’accommode pas au modernisme»
En réalité, dans la conception de l’Arène, il a été bel et bien prévu des pièces pour servir de vestiaires au vrai sens du terme, sous les tribunes. Mais dans la culture de la lutte, les vestiaires communément appelé «Cumikay » c’est juste un espace sur la main courante, où le lutteur dépose son arsenal mystique, où il est entouré de ses accompagnateurs. Ce qui fait dire au président du Comité national de gestion (Cng), que la « la lutte sénégalaise ne s’accommode pas jusqu’à présent au modernisme». «Il y a bel et bien des vestiaires dans l’Arène nationale. Mais quand les lutteurs entrent dans les vestiaires lors des combats, les amateurs seront privés de beaucoup de choses comme le folklore. Alors que cela fait partie de notre culture. L’aspect culturel vaut déjà son prix. Petit à petit, nous arriverons à inscrire les lutteurs dans les vestiaires où ils ne sortirons que pour faire leurs «bakk » (chorégraphie) et pour combattre», explique Ibrahima Sène. En attendant, le Cng initie le tirage au sort pour déterminer l’emplacement des deux adversaires du combat-leader. Pour éviter ce qui se passe souvent dans les galas de lutte avec frappe, avec des lutteurs qui placent leur vestiaire (Cumukaay) partout où ils veulent, le CNG veut expérimenter cette nouvelle formule. «On a réglementé les vestiaires (Cumukay). Maintenant nous faisons un tirage au sort la veille du combat avec la présence des managers des lutteurs. Quand vous tombez sur le Cumukay B, le jour du combat vous allez le rejoindre. Donc, il n’y aura plus de confusion. Ils sont distants entre 30 et 50 mètres et ne pourront pas se rencontrer tant qu’ils ne sont pas dans l’enceinte. Ce sont des dispositions que nous avons prises, en plus nous avons réduit le nombre de batteurs de tam-tam à sept personnes. Il y a des changements qu’on est en train d’opérer. La question des Cumukay est déjà réglée», indique le président du Cng. Mais cette nouvelle formule n’est pas bien accueillie du côté des lutteurs. Pour Gris Bordeaux, la lutte a ses réalités et on ne peut pas choisir pour un lutteur son Cumukaay. «Je ne suis pas d’accord pour le tirage au sort proposé par le Cng pour attribuer les vestiaires (Cumukay). Culturellement le premier à arriver au stade est libre de choisir là où s’asseoir où mettre ses affaires. Le Cumukay est très important dans un combat, ce n’est pas au Cng de le décider», fustige le 3e «Tigre» Fass.
Infrastructure sportive hors norme, l’Arène nationale est modulable et peut devenir une aire de jeu pouvant accueillir d'autres disciplines telles que la boxe, les arts martiaux, l'escrime, l'haltérophilie et la gymnastique qui, elles, peuvent bien s’y accommoder.
CHEIKH TIDIANE SARR, DIRECTEUR DES INFRASTRUCTURES SPORTIVES : «L’Arène nationale a été construite à l’image des arènes grecques»
«Aujourd’hui, pour les sports de combat, les gens recherchent le fait que le public soit proche du spectacle pour qu’il y ait une certaine chaleur et pour que les gens aient une meilleure visibilité au niveau du spectacle. L’Arène nationale a été construite à l’image des arènes grecques. Ça permet au public, à n’importe quel niveau, d’avoir la même visibilité. On ne peut pas prendre l’exemple de Demba Diop, parce que ce stade n’a pas été construit pour abriter des combats de lutte. Le problème se pose au niveau de la prise de conscience de tous les acteurs, en commençant par les supporters qui doivent être mieux organisés. Il faut que les organisateurs prennent des dispositions pour que le public ne descende pas et qu’on organise l’intérieur de l’enceinte, parce que parfois, il y a trop de monde. Il y a aussi une situation qui est là. Chaque journée, il y a au moins 10 combats par gala, c’est 20 lutteurs, dont 20 vestiaires (Cumukaay), sans oublier le nombre d’accompagnants par lutteur. Il faut qu’on essaye de revoir le nombre de combats, c’est une question qu’on peut poser sur la table. Pour les ‘’Cumukaay’’, dans la configuration, il y a deux zones en sable qui sont prévues pour les bains mystiques. Le Cng est arrivé à mettre des barrières et chaque lutteur à son espace de prédilection. J’ai entendu quelqu’un dire qu’il faudra casser l’Arène et la reconstruire. Mais c’est à nous de nous adapter par rapport à nos besoins. L’Arène nationale n’est pas faite uniquement pour la lutte, c’est une infrastructure polyvalente. S’il y a des lutteurs qui ont besoin des vestiaires, ils peuvent l’utiliser.»
CE MAL QUI GREVE LE BUDGET DE L'ÉTAT
L’ancien ministre, expert en organisation et méthodes, Abdoul Aziz Tall analyse l’origine de l'anarchie récemment évoquée par le président Macky Sall à propos de l'administration publique - ENTRETIEN
Ancien Directeur général du Bureau organisation et méthode (Bom), ancien secrétaire permanent de la Commission de rationalisation des structures et des emplois publics (Corasep) et de la Cellule de contrôle des effectifs et de la masse salariale (Ccems), l’ancien ministre Abdoul Aziz Tall analyse l’origine du mal des recrutements anarchiques évoqués par le chef de l’Etat.
A l’occasion de l’annonce de la certification Iso 9001 version 2015 décernée à la Direction des moyens généraux de la présidence de la République, le chef de l’Etat a déploré les recrutements anarchiques et la multiplication des structures dans les secteurs public et parapublic. Etes-vous surpris par ce constat fait par le chef de l’Etat ?
Très peu ! Je m’étonne plutôt que cette alerte soit déclenchée aussi tardivement, si l’on sait que tout le dispositif qui permettait en amont, de juguler l’augmentation des effectifs et incidemment celle de la masse salariale, a été soit rompu, soit supprimé, laissant ainsi ouvert un large boulevard à des recrutements anarchiques pour reprendre les propos du président de la République. Dans ce cadre, il convient de rappeler que nos partenaires techniques et financiers sont très regardants sur cette rubrique qui tient lieu, entre autres, d’indicateur de la bonne tenue des finances publiques.
Selon vous, comment expliquer cette situation alarmante ?
Jusqu’en 2000, l’Etat avait mis en place un dispositif rodé permettant de surveiller étroitement l’évolution de la masse salariale et des effectifs de notre administration, aussi bien au niveau du secteur public que parapublic.
En quoi consistait ce dispositif ?
Avant d’évoquer cette question du dispositif, il y a lieu de définir deux postulats qui permettent de mieux comprendre l’intérêt et l’importance des enjeux. Premièrement, les dépenses de l’Etat les plus consistantes et les plus contraignantes ont toujours été liées à la masse salariale. En effet, si l’on peut négocier le paiement de la dette publique, retarder les échéances de paiement de la dette intérieure et autres règlements dus par l’Etat, selon les contraintes financières du moment, par contre il est impensable que les salariés ne soient pas payés à la fin de chaque mois et à date échue. Quant au second postulat, il réside dans la compréhension de la corrélation entre la création des structures au sein de l’administration et l’augmentation de la masse salariale du secteur public.
Avez-vous idée du nombre de fonctionnaires et d’agents de l’Etat en 2000 et la masse salariale ?
En 2000, le nombre de fonctionnaires tournait autour de 65 000 pour une masse salariale de 173 milliards FCfa. Mais, c’est à partir de 2002-2005 que la digue a cédé.
Comment ?
C’est durant cette période qu’on a assisté à une création tous azimuts d’agences. D’ailleurs, je me rappelle avoir alerté, à l’époque, pour faire remarquer qu’on était en train de mettre en place une administration parallèle à celle qui était là. Il faut souligner aussi que cela avait des incidences énormes sur les dépenses car les salaires dans ces agences étaient très élevés.
En quoi la prolifération des structures peut-elle influer sur les charges salariales ?
La création et l’aménagement des structures génèrent des ramifications multiples, en termes de moyens nécessaires, pour assurer un fonctionnement normal des services. En particulier les incidences budgétaires directes qu’elles impliquent, à savoir, la création de postes, indemnités, charges sociales ; le renforcement des activités de soutien… Donc, dans chaque ministère créé, l’organigramme constitue la description physique des ressources humaines, alors que le budget en est la description financière. D’où l’importance et la nécessité d’harmoniser et de faire correspondre cette relation biunivoque entre les deux outils. Par le passé, la volonté de l’Etat de lutter contre toute forme d’abus en matière de recrutement, de création et de développement de structures, et de traitement arbitraire de ses agents, s’était traduite par la mise en place d’un certain nombre d’organes qui avaient, entre autres missions, d’assurer la police de l’organisation administrative et de veiller à l’application des règles qui régissent le personnel des secteurs public et parapublic.
Pouvez-vous revenir sur le dispositif mis en place et surtout sa contribution à réguler les recrutements et freiner l’accroissement de la masse salariale ?
Le dispositif était composé de deux organes, dont les attributions méritent d’être rappelées. Il s’agit d’abord de la Commission de rationalisation des structures et des emplois publics (Corasep) qui était spécialement chargée de participer au développement des travaux relatifs à la réalisation et à l’utilisation des organigrammes. La Corasep était devenue un interlocuteur privilégié des pouvoirs publics dans les domaines d’adaptation des personnels aux structures et aux activités. Elle avait recommandé que tout projet de décret créant ou développant une structure soit accompagné d’une évaluation aussi rigoureuse que possible des coûts occasionnés par la mise en application de ces nouvelles structures et d’une présentation quantifiée des réalisations nouvelles attendues. Elle effectuait chaque année un examen systématique des organigrammes des ministères. Son visa était requis sur le document qui doit être présenté lors des conférences budgétaires. A côté de la Corasep, il y avait la Cellule de contrôle des effectifs et de la masse salariale (Ccems). Elle avait pour mission d’assurer le contrôle des effectifs et de la masse salariale du secteur public et parapublic. Placée sous l’autorité directe du Secrétaire général de la présidence de la République, elle comprenait, entre autres, les représentants des ministères chargés de l’Economie et des Finances, de même ceux de la Fonction publique et du travail. Sa tâche principale était d’effectuer le recensement précis des effectifs et le contrôle de la masse salariale. Figurait également dans sa mission, l’établissement des projections des effectifs et de la masse salariale fondées sur les politiques existantes, tenant compte des entrées et des sorties du personnel, des glissements catégoriels et des incidences sur la masse salariale des changements des conditions de rémunération. L’application des politiques de la cellule de contrôle des effectifs et de la masse salariale avait permis, entre autres, la limitation du taux de croissance annuelle des effectifs, le contrôle des entrées dans la Fonction Publique par le biais des écoles nationales de formation, le contrôle du recrutement des non fonctionnaires, la remise à jour du fichier du personnel de l’Etat, la limitation de la masse salariale par le contrôle de toute mesure administrative à incidence financière. Enfin, il y avait le Bureau organisation et méthodes (Bom), qui faisait également partie du dispositif institutionnel. Il assurait le secrétariat permanent de ces deux organismes, en plus de ses attributions propres, de Bureau d’études au service du président de la République. Les ruptures et le peu d’intérêt manifestés par rapport aux politiques de rationalisation, à partir de 2000, ont fini par fragiliser, voire dépouiller ces deux structures de leurs prérogatives. Tous les verrous qui permettaient de réguler les effectifs et la masse salariale ont tout simplement sauté ou été ignorés par rapport à l’exécution de leur mission originale.
Quelle solution, selon vous, devrait-on appliquer pour juguler cette anarchie constatée par le chef de l’Etat lui-même ?
Il y a nécessité de revenir à l’orthodoxie. Une administration, qu'elle soit publique ou privée, se doit d'obéir à l’application de normes de rationalité, si elle aspire à devenir performante. Ce n’est pas par hasard que l’on utilise le concept de sciences administratives qui trouve son fondement sur des préoccupations d'efficience et d'efficacité. L'efficience se rapportant à l'économie dans l'utilisation rationnelle des ressources, alors que l'efficacité s'apprécie au degré de réalisation des objectifs. C'est « le ratio de transformation des attentes en atteintes » pour emprunter la formule de Peter Drucker. L’exigence de rationalité dans une organisation doit obéir également à la possibilité de mesurer le niveau d'activités de chacune de ses composantes, avant de dégager les moyens nécessaires à la réalisation des objectifs qui lui sont assignés, à savoir des moyens humains, matériels et financiers. Il y a donc des ratios sur lesquels le décideur doit veiller scrupuleusement, afin d’éviter tout déséquilibre préjudiciable à la qualité du fonctionnement de son organisation. Une autre exigence de rationalité est de tenir compte de l'adéquation du profil des agents par rapport aux postes qu'ils occupent : c'est le volet humain, communément appelé Gestion des Ressources Humaines. L'absence ou le non-respect de toutes ces bases de rationalité conduisent forcément à une gestion plus ou moins informelle. Le constat amer fait par le président de la République sur la prolifération des structures avec ses conséquences inévitables sur le gonflement de la masse salariale, découle du non-respect de ces normes sur le fonctionnement actuel de l’administration sénégalaise.
50 JOURNALISTES SÉNÉGALAIS ACCRÉDITÉS POUR LA COUVERTURE DE LA CAN
Les préparatifs pour la Coupe d’Afrique des Nations (Can) battent leur plein. Et pour couvrir cet évènement, la presse sénégalaise ne compte pas lésiner sur les moyens.
A moins d’un mois du démarrage de la Coupe d’Afrique des nations (Can), l’Association nationale de la presse sportive (Anps) a tenu une conférence de presse hier, jeudi 16 décembre 2020, à la maison de la presse Babacar Touré. Lors de cette cérémonie, le président de l’Anps, Abdoulaye Thiam, est revenu sur sa visite au Cameroun avant de révéler le nombre de journalistes accrédités pour l'heure à la Can.
Les préparatifs pour la Coupe d’Afrique des Nations (Can) battent leur plein. Et pour couvrir cet évènement, la presse sénégalaise ne compte pas lésiner sur les moyens. En conférence de presse hier à la Maison de la Presse, le président de Anps, Abdoulaye Thiam, a informé de la forte demande d’accréditations des journalistes sénégalais pour assister à cette compétition. «La presse sénégalaise a envoyé 150 demandes d'accréditations à la CAF. Mais pour l’heure, seules 50 sont acceptées par la CAF. C'est une décision de la CAF qui est la seule habilitée à accorder ou rejeter des demandes d'accréditations», a expliqué Abdoulaye Thiam.
Lors de sa visite de prospection à Bafoussam (ville camerounaise où le Sénégal dispute ses matches de poule), le président de l’Anps est parvenu à trouver un accord avec un hôtel pour hé- berger les journalistes sénégalais. «Bafoussam est la troisième ville camerounaise après Yaoundé et Douala.
Dans cette ville, nous avons réservé un hôtel de 40 chambres pour la presse sénégalaise, mais chaque organe prendra en charge ses envoyés spéciaux», a-t-il ajouté. Après sa mission effectuée à Bafoussam où se dérouleront les matchs de poule du groupe B dans lequel logent les Lions, le président s’est prononcé sur les moyens de transports qui existent pour rallier cette ville. «Bafoussam n’est pas aussi développée que Douala et Yaoundé. Pour y arriver, il y a des vols domestiques où la durée des vols Yaoundé-Bafoussam ou Douala-Bafoussam sera au moins de 30 minutes», précise-t-il.
A noter qu'à partir des quarts de finale, la délégation sénégalaise se déplacera à Douala avant de rallier Yaoundé
APRES SES 100 JOURS A LA TETE DE LA CONFEJES, LOUISETTE RENEE THOBI DECLINE SES AMBITIONS ET SON PROGRAMME
Donner une nouvelle orientation au Programme de Promotion de l’Entrepreneuriat des Jeunes (Ppej), réorienter les Appuis Promotion Elite Jeune (Apej), mettre en œuvre le projet de la double carrière sportive et promouvoir la recherche scientifique
Après avoir bouclé ses 100 jours à la tête de la Conférence des ministres de la Jeunesse et des sports de la francophonie (Confejes), la secrétaire générale Louisette Renée THOBI a décliné ses ambitions qui lui permettront de relever les défis au sein de cette institution intergouvernementale
Donner une nouvelle orientation au Programme de Promotion de l’Entrepreneuriat des Jeunes (Ppej), réorienter les Appuis Promotion Elite Jeune (Apej), mettre en œuvre le projet de la double carrière sportive et promouvoir la recherche scientifique sont les principaux objectifs de la secrétaire générale Louisette Renee Thobi.
Après avoir bouclé ses 100 jours à la tête de cette institution intergouvernementale, elle a tenu une conférence de presse pour décliner sa feuille de route malgré les faibles moyens financiers de cette organisation. «En 100 jours, j’ai redonné confiance et réussi à mobiliser mon équipe, à la motiver pour qu’elle m’accompagne à atteindre mes objectifs en quatre ans. Ces objectifs sont basés sur trois pôles à savoir le management de l’humain, l’utilisation de la double culture francophone et anglophone et l’atteinte des résultats», a déclaré la Camerounaise Mme Thobi.
Pour trouver des ressources, il lui a fallu convaincre les partenaires de l’institution. «J’ai réussi à rassurer les partenaires et à rencontrer les Etats et gouvernements membres de l’organisation. Je souhaite amener la Confejes à un très haut niveau», déclare-t-elle. Créée en 1969, la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports de la francophonie (Confejes) ambitionne d’être au même niveau que les organisations non gouvernementales. «La Confejes a parcouru un grand chemin depuis 50 ans. Elle a accompagné les gouvernements. Aujourd’hui, elle veut être au même niveau que les autres organisations non gouvernementales. Mais pour y arriver, cela dépend d’un certain nombre d’acquis», a-t-il ajouté.
Ainsi pour atteindre ses objectifs, la secrétaire générale compte mettre sa politique sur la jeunesse comme cible principale. «On va essayer, du mieux que nous pouvons, avec nos moyens et le soutien des partenaires, de nous approprier toutes ces nouvelles technologies qui s'offrent à nous en vue d’une efficacité parfaite de toute la mise en œuvre des activités que nous souhaitons proposer à nos Etats et gouvernement membres», dit-elle. Par ailleurs, la secrétaire générale de la Confejes souhaite accompagner les filles dans la pratique du sport. «On a eu des recommandations sur ce que nous sommes en train de mettre œuvre sur la conférence interministérielle de l’éducation. Dans le même esprit, nous avons deux nouveaux projets. Et j’espère qu’ils vont bénéficier de financement considérable pour le mettre en place avec les filles. Avec Fiba Afrique, nous souhaitons, dans une quinzaine d'États membres, accompagner le basket-ball féminin, mais également au niveau du judo et de la lutte», conclut la Camerounaise.
«IL N’Y A PAS MIEUX QUE LES CHEFS RELIGIEUX POUR DECONSTRUIRE LE DISCOURS DE HAINE QUI FAIT DE LA RELIGION UN FACTEUR DE VIOLENCE»
Telle est la conviction du représentant spécial du secrétaire général des nations unies pour l’Afrique de l’ouest et le sahel, Mahamat Saleh Annadif
Pour réussir à consolider la paix en Afrique de l’ouest et dans le sahel, l’implication des chefs religieux s’avère nécessaire voire primordiale. Telle est la conviction du représentant spécial du secrétaire général des nations unies pour l’Afrique de l’ouest et le sahel, Mahamat Saleh Annadif qui, lors du séminaire régional sur «la contribution des acteurs religieux à la consolidation de la paix, la prévention et la résolution des conflits en Afrique de l’ouest et au sahel», a invité les chefs religieux à dé- construire le discours de haine qui fait de la religion un facteur de violence.
Promouvoir le dialogue inclusif entre tous les acteurs en tenant compte des réalités et contraintes des pays de la région, c’est l’objectif du séminaire initié par le Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (Unowas). Lancé hier par Mahamat Saleh Annadif (représentant spécial du secrétaire général de l’Unowas), cet atelier va réunir pendant deux jours tous les acteurs, chefs coutumiers et chefs religieux sur la thématique de la «Contribution des acteurs religieux et traditionnels à la consolidation de la paix, la prévention et la résolution des conflits en Afrique de l’Ouest et au Sahel».
Selon Mahamat Saleh Annadif, cette rencontre permettra de créer un cadre pour promouvoir l’implication des leaders religieux et traditionnels dans les efforts de consolidation de la paix. «Il y a des crises au niveau du Sahel qui tendent de plus en plus vers les pays côtiers et qui représentent aujourd’hui l’un des plus grands défis au niveau de la sous-région», a indiqué le représentant du secrétaire général de l’Unowas.
Convaincu que le monde entier est à la recherche de solutions, il révèle que les populations concernées n’ont pas été suffisamment écoutées dans cette recherche de sortie de crise. Ainsi, il estime que les religieux et les chefs coutumiers sont la couche la plus en contact avec la population. Dès lors, il juge important de les écouter et de voir quelle est leur compréhension du problème et ce qu’ils peuvent suggérer comme réponse ou solution qui pourra entrer dans une contribution globale. «A l’issue de cette rencontre de deux jours, un réseau d’échanges et de partage d’expériences entre acteurs religieux, de la société civile et décideurs sera lancé autour d’une plateforme régionale. Et nous allons discuter avec les décideurs de la sous-région pour voir comment relayer ce message et le porter au niveau décisionnel pour que leur contribution puisse être prise en compte dans la recherche de solutions», affirme-t-il.
Selon lui, l’implication des religieux dans le processus de paix est très importante. D’autant que le message du religieux est de clarifier un certain nombre d’assertions tel que le djihadisme. Relevant une instrumentalisation de la religion, monsieur Annadif pense qu’il n’y a pas mieux placés que les chefs religieux pour déconstruire ce discours de haine qui fait de la religion un facteur de violence. L’autre cible de cette réflexion, ajoute t-il, demeure les jeunes qui souvent sont des victimes mais aussi des acteurs, du fait du chômage et d’un manque de repères. «Ces jeunes sont souvent instrumentalisés et recueillis par les terroristes», dit-il. Dès lors, il propose de les écouter, de les sensibiliser et de les aider à sortir de ces terreaux dans lesquels ils sont enfermés parce qu’ils sont de vrais otages. «Nous serons l’intermédiaire entre les autorités étatiques et ces légitimités traditionnelles et religieuses. Car il est de notre responsabilité de relayer et d’amplifier ce message.» Par ailleurs, il considère que le dialogue entre les générations, de même que l’approche prospective sur l’avenir de la jeunesse de la région face aux incertitudes liées à l’insécurité et aux nombreux défis socioéconomiques et politiques, est essentiel.
BAKARY SAMB : «NOS ATTENTES, C’EST D’ECOUTER CES LEADERS TRADITIONNELS ET RELIGIEUX… POUR QUE LA PAIX REVIENNE»
Facilitateur de cette rencontre, le directeur de Timbuktu Institute se félicite de cette rencontre qui, selon lui, est une grande première. En effet, précise Bakary Samb, cet atelier sera l’occasion d’amorcer une réflexion dont les résultats édifieront sur la suite à donner. «Les religieux ont tout le temps été impliqués dans le dialogue national inclusif, mais il urge de réfléchir au niveau régional pour voir la spécificité de tous les pays afin de voir, aussi bien dans les pays côtiers que les pays sous menace, une stratégie de sortie de crise. Nos attentes, c’est d’écouter ces leaders traditionnels et religieux, écouter leurs avis pour inclure leurs observations et leurs suggestions dans les stratégies à élaborer pour que la paix revienne et que la stratégie soit de mise dans les régions du Sahel. Pour y parvenir, nous avons invité d’éminents chercheurs et des acteurs venant de toute la sous-région, aussi bien traditionnels que religieux», déclare Bakary Samb.
PROPOSITION DE LOI CRIMINALISANT L’HOMOSEXUALITÉ
Le président Macky Sall s’est voulu clair sur la question de l’homosexualité. Il dit n’envisager aucunement la légaliser sous son magistère
Cinq députés de l’opposition ont déposé, le 14 décembre dernier, sur la table de l’Assemblée nationale une proposition de loi criminalisant l’homosexualité, la bisexualité et transsexualité, la nécrophilie et la zoophilie. Ils estiment que le phénomène de la déviation sexuelle prend des proportions inquiétantes et dangereuses que seule une résistance ferme, sous la protection de la loi, peut permettre d’arrêter.
Le Président Macky Sall s’est voulu clair sur la question de l’homosexualité. Il dit n’envisager aucunement la légaliser sous son magistère. Mais cette position ne semble pas rassurer Mamadou Lamine Diallo, Cheikh Bamba Dièye, Aliou Souaré, Moustapha Guirassy et Aïssata Sabara. Ces députés de l’opposition ont déposé une proposition de loi modifiant l’article 319 de la loi n° 65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal, et criminalisant l’homosexualité, la bisexualité et transsexualité, la nécrophilie et la zoophilie. Une décision qui fera date et qui met l’actuel régime devant ses responsabilités. Ils ont déposé le projet de texte sur la table du Président Moustapha Niasse le 14 décembre dernier. «Cette proposition a la prétention de faire l’écho des légitimes inquiétudes de l’écrasante majorité des croyants de ce pays, et de nombreuses autorités religieuses du Sénégal », lit-on dans la note signée par les cinq députés. A les en croire, il urge de renforcer la répression des actes contre nature pour protéger la nation sénégalaise. Au demeurant, soulignent-ils, la population rejette déjà ce qu’elle considère comme des contre-valeurs et peut avoir tendance à se faire justice elle-même, ce qui ne manquera pas de troubler gravement l’ordre public voir menacer la cohésion sociale. «Cette proposition de loi a pour vocation de renforcer les sanctions pénales attachées aux récriminations déjà pré- sentes, dans les dispositions de l’article 319, alinéas 3, de notre Code Pénal, afin de contribuer à apaiser le climat social », ont-ils écrit dans le document dont «L’AS » détient une copie.
«LA LEGISLATION EN VIGUEUR NE RECONNAIT PAS L’HOMOSEXUALITE COMME UN DELIT… ET IL FAUT LA CORRIGER»
Dans l’exposé des motifs, il est indiqué que la Constitution conçoit la nation sénégalaise comme l’expression de la volonté de la population de vivre ensemble et de rester sous la conduite des mêmes lois. Et que cet esprit s’accommode au respect des règles de convenance et de vie qui sont fortement influencées par l’identité de notre propre histoire et les valeurs de notre culture. Les députés soutiennent dans la foulée que le phénomène de l’orientation sexuelle au sens large heurte la morale et les croyances, frise l’indécence, sape la cohésion sociale et détruit les fondamentaux du pays. Pour eux, elle prend des proportions inquiétantes et dangereuses, utilise les moyens de propagande les plus subtiles et les plus efficaces, que seule une résistance ferme sous la protection de la loi peut permettre d’arrêter. «Le phénomène de l’orientation sexuelle se manifeste sous le sigle LGBT+. A côté du LGBT+, les pratiques de la nécrophilie et de la zoophilie sont tout aussi repoussantes et contraires à nos valeurs fondamentaux », se désolent-ils dans l’exposé des motifs. Poursuivant, ils relèvent que toutes ces pratiques découlant de cette nébuleuse LGBT+ montrent encore le niveau de perversion des mœurs et de déviance sexuelle des personnes dans la seule satisfaction des caprices immoraux, des mondanités et des voluptés. Paradoxalement, soulignent toujours les députés, la législation en vigueur ne reconnaît pas l’homosexualité comme un délit.
Selon eux, elle réprime simplement les actes impudiques ou contre nature commis par des personnes du même sexe. «Le texte de loi dans son contenu présente des limites objectives et reste très évasif. II y a même un décalage entre l’obligation constitutionnelle faite à l’Etat de protéger les mœurs et l’absence de dispositions prévoyant des sanctions contre les auteurs de ces actes ignobles et incompatibles avec la survie de l’humanité », lit-on dans la note. Et concernant la présente proposition de loi, renseignent-ils, il vient ainsi combler toutes les insuffisances notées dans la loi précitée. «Elle réprime sévèrement l’homosexualité, la bisexualité, la transsexualité, la nécrophilie et la zoophilie avec des peines à la hauteur de la gravité des actes impudiques ou contre-nature commis par des personnes du même sexe », ajoutent-ils. Non sans préciser en définitive qu’elle va corriger les manquements relevés dans la loi susvisée et instaurer le délit d’homosexualité, de bisexualité, de transsexualité, de nécrophilie et de zoophilie.
DES PROCHES DE DAME DIOP RECLAMENT 10 MILLIONS CONTRE LA SIGNATURE DU MINISTRE
Une affaire de corruption éclabousse le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle
Le démarrage du projet de construction et d’équipement des Lycées professionnels en Agriculture et en Agroalimentaire (LPAA) n’attend que la signature du ministre de l’emploi, de la formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion. Mais le promoteur devra encore garder son mal en patience. Car, selon lui, des proches de Dame Diop lui réclament 10 millions FCFA contre la signature de leur patron.
Il faut le constater pour le regretter : investir au Sénégal, surtout pour les investisseurs locaux relève d’un véritable parcours du combattant à cause du comportement de certaines autorités étatiques dont les intérêts personnels semblent primer sur ceux de la nation.
Pour preuve, le promoteur, qui a eu l’excellente idée de mettre en place le projet de construction et d’équipement de six Lycées professionnels en Agriculture et en Agroalimentaire (LPAA), a toutes les difficultés du monde pour le matérialiser. Pourtant, le projet a été béni par le Président Macky Sall lors d’un conseil des ministres et le locataire du Palais avait donné son accord.
Ainsi, un protocole d’accord a été signé avec le gouvernement en mai 2019 et il ne restait plus que la signature de Dame Diop, ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion. Mais à la grande surprise du promoteur, ce dernier refuse depuis lors de passer à l’acte, prétextant qu’il doit lire les documents de fond en comble pour mieux s’imprégner du projet. En revanche, pour le promoteur, cet argument ne tient pas la route puisque les documents ne font que trois pages.
Pire, selon lui, des agents qui se pré- sentent comme des travailleurs dudit ministère se sont rapprochés de lui pour lui réclamer 10 millions FCFA contre la signature de Dame Diop. Une chose qu’il refuse catégoriquement, car ne voulant pas encourager la corruption au Sénégal. Pour le promoteur, tout est fin prêt pour le démarrage des travaux prévu dès la signature de la garantie du gouvernement au bailleur.
En effet, il estime que les actions suivantes sont soit déjà menées soit prévues dans la phase de réalisation. Il s’agit de la recherche et l’obtention du financement à 100%, d’abord avec la filiale londonienne de Rand Marchal Bank (RMB) ; la validation du document initial de projet par l’Apix en mars 2019 ; la recherche et l’obtention des sites devant accueillir les lycées dans les régions ciblées (Mont-Rolland pour la région de Thiès, Nguidile pour la région de Louga, Kounkané pour la région de Kolda, Sinthiou Malem pour la région de Tambacounda, Oréfondé pour la région de Matam et Sadio pour la région de Diourbel).
Dans ce sens, toutes les délibérations ont été obtenues, d’après lui. Les six lycées, dont la construction est prévue sur 100 ha chacun, seront autonomes en énergies par l’installation de panneaux solaires et de stations-services pour l’approvisionnement en carburant ainsi qu’en eau par l’érection de forages et de bassins de rétention d’eau. Ces établissements comporteront un espace pédagogique et un espace de production. Pour le promoteur, l’érection des lycées permettra l’enrôlement de 8 000 jeunes six mois après le démarrage des travaux, car la durée globale des travaux est estimée à seize 16 mois. Mais vu l’urgence de la prise en charge de l’insertion des jeunes, selon lui, une stratégie d’organisation sera prise pour que les espaces de productions soient rapidement fonctionnels, en attendant la fin des constructions pour en recruter 7 500 autres.
Au cours de ces derniers jours, «L’As» a essayé d’entrer en contact avec le ministre Dame Diop, sans succès. Finalement, nous avons eu hier son chargé de communication. Avec une attitude condescendante, Khalil Ibrahima Sow a d’abord dit qu’il n’est pas au courant de cette affaire, avant de chercher à nous apprendre la manière dont on doit faire notre métier, disant que la question ne mérite pas d’être posée. Se glorifiant d’être un directeur de radio, il a expliqué qu’un particulier ne peut pas construire un lycée, ignorant sans doute que la star sénégalaise Sadio Mané en a construit un pour son village.