Déclarés attributaires provisoires des postes de Principal au Collège CFA de Bignona, Principal au CEM de Thionck Essyl, ou encore Adjoint au CEM Tété Diadhiou, les professeurs Ousmane Diallo, Jean Regis Diatta et Marius Abass Diatta se sont vus retirés lesdits postes respectifs, à cause d’un recours de leur collègue de l’Inspection d’Académie (IA) de Saint-Louis, Atoumane Dione. L’objet du recours n’est rien d’autre que le poste de Principal au Collège Francoarabe (CFA) de Bignona 2 avait été donné à un non bilingue. Un critère nouveau aux yeux des professeurs lésés, qui sentent la magouille dans cette affaire.
Le mouvement de mutation des personnels enseignants 2020, n’a pas fait que des heureux. Ou du moins, ça rouspète du coté de Ziguinchor. En effet, des professeurs qui avaient gagné provisoirement des postes dans ce dit mouvement de mutation se sont vus tout bonnement retirer les attributions. Il s’agit d’Ousmane Diallo qui avait gagné le poste de Principal au Collège Franco-arabe (CFA) de Bignona 2, Jean Régis Diatta celui de Principal au CEM de Thionck-Essyl, ou encore Marius Abass Diatta, le poste d’Adjoint au CEM Tété Diadhiou. Pour cause, un recours introduit par leur collègue, Atoumane Dione de l’Inspection d’Académie (IA) de Saint-Louis.
Dans le tableau d’examen des recours, il a été noté que l’objet du recours d’Atoumane Dione est : «poste attribué à un non bilingue au CFA de Bignona». La Commission qui a procédé à l’étude des postes à problèmes a ainsi validé ledit recours, prétextant que le professeur Ousmane Diallo qui avait gagné le poste n’a pas prouvé son «bilinguisme». La décision a eu des répercussions sur les autres attributions, dans la mesure où M. Diallo retourne à son poste au CEM de Thionck-Essyl, au détriment de Jean Régis Diatta qui sera obligé de reprendre son ancien poste d’Adjoint au CEM Tété Diadhiou. Il en sera de même pour Marius Abass Diadhiou qui doit rejoindre son poste d’Adjoint au CEM de Cagnout.
OUSMANE DIALLO FLAIRE UNE MAGOUILLE
Une décision que les professeurs, qui se sentent lésés, n’arrivent pas à s’expliquer. Joint par la rédaction de Sud Quotidien, Ousmane Diallo explique que pour soumissionner, il y a une fiche de compétition à remplir, appelée «Modèle 2», sur la base de pièces justificatives, qui permet de gagner un certain nombre de points. Il dit avoir compéti pour le poste de Principal au CFA de Bignona et qu’il avait 69,99 points. Ce qui le met à la tête de la liste, lui permettant de gagner provisoirement ledit poste. Malheureusement, il se désole d’avoir vu un Ordre de service (OS), le 9 octobre, qui dit que le poste a été attribué à Atoumane Dione, alors que ce dernier se trouve à la 10ème position sur la liste, avec 51 points. Lui qui pensait que c’était une erreur, s’est rendu à l’Inspection d’académique où il lui a été notifié que M. Dione a fait un recours qui souligne que le professeur qui a gagné ledit poste n’était pas bilingue. Il dit être surpris dudit recours car il ne sait pas comment M. Dione, professeur de Lettre Histoire et Géographie a su qu’il n’était pas bilingue, alors qu’il se trouve à Ross Béthio et lui à Bignona. En tant que professeur d’Anglais, il s’étonne qu’on lui notifie qu’il n’est pas bilingue, alors qu’il parle français et anglais. Mieux, M. Diallo fait noter que parmi les critères pour être Chef d’établissement, les diplômes n’y figurent pas, car il lui a été notifié que le professeur Atoumane Dione était diplômé en Arabe. Encore que, selon lui, si ce critère de bilinguisme existait pour gérer un établissement Franco-arabe, il n’a pas été signifié aux candidats, dès le départ. Aussi relèvera-t-il qu’au CEM Thionck-Es syl où il est, il y a des élèves du Franco-arabe. Très remonté contre ce qu’il considère comme une «injustice», Ousmane Diallo, Professeur d’enseignement moyen (PEM), contrairement à Atoumane Dione qui est Professeur d’Enseignement dans les collèges moyens général (PCEMG), dit dépasser de loin M. Dione sur «le plan corps, sur le plan grade et sur le plan expérience et âge». Il dira que «c’est honteux» et que «cela a tout l’air d’un arrangement» car les règles n’ont pas été définies au préalable.
LE DRH DES IA DE ZIGUINCHOR DEGAGE TOUTE RESPONSABILITE
De son côté, le Directeur des ressources humaines (Drh) de l’Inspection de l’Education et de la Formation (IEF) de Bignona 2, M. Bodian, fait savoir qu’ils ne font que transmettre le dossier et qu’il n’en savait pas grand-chose. Joint aussi au téléphone, le Directeur des ressources humaines des IA de Ziguinchor, Mame Goor Thiam, dégage toute responsabilité dans ledit mouvement de mutation. Il précise tout d’abord que ce n’est pas le CFA de Bignona 2, mais plutôt celui de Bignona 1. Selon lui, Ousmane Diallo n’est pas bilingue et que celui à qui le poste est revenu l’est. Par rapport à la notification du critère de bilinguisme avant le dépôt du dossier, M. Thiam dit ne rien savoir à ce propos. Mais, il reste convaincu que la fiche est claire et qu’elle est mise à la disposition des enseignants sur la «plateforme Mirador». Qui plus est, il indique que les dossiers sont déposés au niveau des Inspection de l’Education et de la Formation (IEF) et que ce n’est qu’au moment des mouvements qu’il sait qui a demandé tel ou tel autre poste. Mieux, il déclare que, contrairement à ce qu’a soutenu Ousmane Diallo, les diplômes sont demandés.
MACKY SALL FAIT PLANER LE SUSPENSE
Peu d’informations circulent sur la composition de la future équipe, y compris dans le cercle qui entoure le chef de l’État. « Il revient à Macky Sall de décider quand et comment recomposer cette équipe », affirme Abdou Mbow
Jeune Afrique |
Manon Laplace et Marième Soumaré |
Publication 31/10/2020
La nouvelle équipe gouvernementale pourrait être annoncée dans les prochaines heures. « La semaine prochaine au plus tard », ont affirmé certains proches du chef de l’État.
Un remaniement était attendu depuis plusieurs mois déjà. C’est finalement ce mercredi que Macky Sall a décidé de se séparer de l’équipe qui l’accompagnait depuis le 7 avril 2019, quelques semaines après sa réélection à la tête de l’État. Depuis lors, aucun changement n’avait été opéré, à l’exception de la nomination d’Alioune Ndoye au ministère de la Pêche, en remplacement de l’ancienne ministre Aminata Mbengue Ndiaye, qui avait succédé à Ousmane Tanor Dieng, décédé le 15 juillet 2019, au Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT).
Changement de cap
Pourquoi cette dissolution survient-elle aujourd’hui ? L’entourage du chef de l’État évoque un contexte particulier lié au coronavirus. « Le remaniement répond à un besoin d’ajustement face à la crise économique liée au Covid-19. Il s’agira d’adapter l’équipe gouvernementale au PAP2A », le nouveau plan de relance économique, confie à Jeune Afrique l’un de ses proches.
« Lorsqu’on change de cap et qu’on adopte une nouvelle vision, en gardant le PSE [Plan Sénégal Emergent] en toile de fond, il est nécessaire d’aller vers des profils qui cadrent avec ce changement et qui peuvent traduire en acte la vision du président », ajoute Abdou Mbow, porte-parole adjoint du parti présidentiel [Alliance pour la République, APR].
La nomination de technocrates n’est donc « pas à exclure », assure le proche de Macky Sall cité précédemment. Certaines personnalités présentes de manière constante – ou quasi – dans les différents gouvernements de Macky Sall, à l’instar d’Abdoulaye Daouda Diallo, d’Aly Ngouille Ndiaye, de Sidiki Kaba, d’Oumar Youm ou encore d’Amadou Ba, pourraient-elles être mises de côté ?
L'ÉTAT NIE LE BILAN DE 140 MORTS D'UN NAUFRAGE AVANCÉ PAR L'OIM
Le gouvernement a mis en doute vendredi le bilan fourni par l'Organisation internationale pour les migrations à la suite d'un naufrage qui aurait entraîné la mort de 140 personnes en début de semaine, estimant dans un communiqué cette information infondée
"Les services compétents de l'Etat ont récupéré six corps sans vie repêchés par un navire de pêche privé", précise le ministère de l'Intérieur dans son communiqué, qui rappelle par ailleurs que "les services de secours ont sauvé respectivement 51 et 40 personnes" lors "d'accidents en mer intervenus le 22 octobre et dans la nuit du 25 au 26 octobre". Cette déclaration contredit des informations fournies jeudi par l'OIM qui, se basant sur des propos recueillis auprès de communautés locales, estime que 140 personnes ont perdu la vie, sur un nombre total de 200 personnes à bord. Une information "infondée" rétorque le ministère, qui assure qu"aucun décès à ces incidents n'a été, pour l'instant, établi.
Les bureaux de l'OIM en Afrique centrale et de l'ouest n'étaient pas immédiatement disponibles pour réagir. Un peu plus tôt dans la semaine, le porte-parole du gouvernement sénégalais, Ndeye Ticke Ndiaye Diop, avait admis une hausse des départs de bateaux de migrants depuis le pays. Un certain nombre de migrants ouest-africains, qui tentent de rejoindre à tout prix l'Europe, ont choisi ces dernières années de tenter la traversée vers l'archipel espagnol des Canaries, situé à plus d'une centaine de kilomètres de la côte africaine au plus proche, un voyage dangereux.Entre le 1er janvier et le 17 septembre, au moins 251 personnes ont péri en mer en tentant la traversée, selon l'OIM, alors que 210 migrants y avaient perdu la vie sur l'ensemble de l'année 2019.
PRÉSIDENTIELLE TENDUE EN CÔTE D'IVOIRE
Les Ivoiriens ont commencé samedi à voter pour une élection sous tension, le sortant Alassane Ouattara briguant un troisième mandat controversé après une campagne émaillée de violences et boycottée par l'opposition, qui a toutefois maintenu ses candidats
Les quelque 7,5 millions d'électeurs (sur 25 millions d'habitants) ont le choix entre quatre candidats: M. Ouattara, 78 ans, l'ex-président Henri Konan Bédié, 86 ans, chef du principal parti d'opposition, Pascal Affi N'Guessan, 67 ans, ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo et l'outsider Kouadio Konan Bertin, 51 ans, indépendant.
Dans ce contexte de boycott, le taux de participation sera un des enjeux du scrutin.Les bureaux de vote doivent fermer à 18H00.La commission électorale a cinq jours pour annoncer les résultats.
"On est venu voter pour l'avenir de la Côte d'Ivoire, pour nos enfants, pour qu'ils aient un travail", a affirmé Siaka Coulibaly, femme au foyer, drapée dans des pagnes colorés, au bureau Kennedy-Siamake du quartier populaire d'Abobo, à Abidjan.Plusieurs centaines de personnes faisaient la queue à l'ouverture.
"Le processus était tendu et la peur a gagné la population.Ça peut affecter le taux de participation.Chacun a son opinion mais il faut s'exprimer.Les gens ne doivent pas mourir pour une élection", a estimé Patrick Allou, 32 ans au bureau Ecole Notre Dame du quartier du Plateau, également dans la capitale économique.
Comme en Guinée voisine où la réélection du président Alpha Condé pour un troisième mandat contesté a provoqué des troubles, l'opposition ivoirienne juge un troisième mandat "anticonstitutionnel" et a appelé ses partisans à la "désobéissance civile".
L'élection en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao, fait donc craindre une nouvelle crise dans une région éprouvée par des attaques jihadistes incessantes au Sahel, par un putsch au Mali et une contestation politique chez le géant voisin nigérian.
Une trentaine de personnes sont mortes depuis le mois d'août lors de manifestations qui ont viré aux affrontements interethniques et quelque 35.000 membres de forces de l'ordre ont été déployés pour assurer la sécurité des bureaux de vote.
"Toutes les dispositions ont été prises afin de permettre le vote des populations (…) dans la paix et la tranquillité", a affirmé vendredi le ministre de la Sécurité Diomande Vagondo.
"Il y aura forcément des incidents dans des zones de l'opposition", nuance toutefois une source sécuritaire.
Des individus ont bloqué samedi matin la principale route du pays entre Abidjan et le Nord, menant au Mali et au Burkina Faso, près de Djeneboua (350 km au nord d'Abidjan).
- "Pas d'élection sans tension" -
Des milliers d'Ivoiriens ont quitté les grandes villes comme Abidjan ou Bouaké pour rentrer dans leurs villages avant le scrutin.
Beaucoup craignent une crise majeure, dix ans après la crise post-électorale issue de la présidentielle de 2010 qui avait fait 3.000 morts, à la suite du refus de Laurent Gbagbo (qui était au pouvoir depuis 2000) de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara.
"Il n'y a pas de période électorale sans tension", a souligné M. Ouattara dans un entretien à l'AFP."Pourquoi ça manquerait de légitimité?J'aurais souhaité avoir Bédié et Affi N'Guessan pour les battre à nouveau", a ajouté le président, qui vise une victoire dès le premier tour et s'appuie sur son bilan économique.
"Il n'y a pas eu de véritable campagne", estime Sylvain N'Guessan, directeur de l'Institut de stratégie d'Abidjan, "Ouattara va être réélu, mais il a perdu son aura, il est devenu un président africain comme les autres, qui s'accroche au pouvoir".
Deux poids lourds politiques vivant à l'étranger, l'ancien président Gbagbo, 75 ans, et l'ex-chef de la rébellion et ancien Premier ministre Guillaume Soro, 48 ans, ont eux été disqualifiés par le Conseil constitutionnel, au grand dam de leurs partisans.
M. Gbagbo est sorti jeudi de neuf ans de silence médiatique pour appeler au dialogue, sous peine de "catastrophe".
La colère, "je la comprends et je la partage.Pourquoi veut-on faire un troisième mandat", a estimé M. Gbagbo, qui attend en Belgique un éventuel procès en appel devant la Cour pénale internationale (CPI) après avoir été acquitté en première instance.
Six corps sans vie repêchés par la Marine nationale
Le bilan des personnes mortes en haute mer durant ces derniers jours pourrait connaître une hausse. La Marine nationale, qui est à la recherche de personnes portées disparues depuis la collision entre un patrouilleur et une embarcation transportant des émigrants a repêché six corps supplémentaires sans vie, vendredi 30 octobre, au Port autonome de Dakar. Ils sont acheminés à la morgue de l’hôpital Principal de Dakar, en attendant leur identification. D’autres corps pourraient être retrouvés par la Marine nationale sur les plages des villes côtières.
Le Sénégal dément l’OIM
Les informations de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) faisant état de la mort d’au moins 140 migrants par noyade au large des côtes sénégalaises sont fausses, d’après l’Etat du Sénégal. Dans un communiqué parvenu à «L’AS», le secrétaire général du ministère de l’Intérieur, Ibrahima Sakho précise que «les services compétents de l’Etat ont récupérés six corps sans vie, repêchés dans la nuit du mercredi 28 au jeudi 29 octobre 2020, par un navire privé de pêche. Les unités de la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers les ont déposés à la morgue de l’hôpital Aristide le Dantec pour autopsie». Il rappelle également que lors de ces accidents en mer survenus le 22 octobre et dans la nuit du 25 au 26 octobre 2020, les services de secours ont respectivement sauvé 51 et 40 personnes. «Aucun décès rattaché à ces accidents n’a été, pour l’instant, établi. Au total, 388 personnes ont été sauvées par des navires privés, la Marine sénégalaise et son homologue espagnol engagée dans le dispositif Frontex», a fait savoir Ibrahima Sakho.
António Guterres horrifié par la mort de 140 migrants sénégalais
La vague de départs de migrants clandestins pour l’Espagne, avec son lot de morts, a fait sortir le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, de sa réserve. M. GUterres, qui suit la situation au Sénégal, dit être horrifié par la mort d’au moins 140 personnes dans un naufrage au large des côtes sénégalaises. António Guterres souligne que toute personne à la recherche d’une vie meilleure mérite sécurité et dignité. Il rappelle : « Nous avons besoin de routes sûres et légales pour les migrants et les réfugiés.»
Une embarcation clandestine échoue à Goxu Mbacc
Les départs de migrants pour l’Europe ne faiblissent pas, malgré les ‘’instructions fermes’’ du président de la République. Des pirogues clandestines continuent de braver la mer pour déposer des candidats à l’émigration en Espagne. En moins de dix jours, une autre embarcation transportant des migrants clandestins a échoué à Saint-Louis, sur la plage de Goxu Mbacc.
La pirogue venue de Mbour se rendait en Europe.
La vidéo du débarquement en catastrophe des rescapés, vendredi 30 octobre, dans l’après-midi, est virale sur les réseaux sociaux. Des témoignages de rescapés font état de cas de noyade de migrants.
Mimi Touré chez le khalife de Médina Baye
La désormais ex-présidente du Conseil économique, social et environnemental a célébré le Maouloud à Kaolack, sa base politique. D’ailleurs, Aminata Touré a été reçue dans l’après-midi du jeudi 29 octobre par le khalife de Médina Baye, Cheikh Mouhamadou Mahi Niasse. Selon Dakaractu, le guide religieux a fait part de son souhait de voir Aminata Touré continuer à travailler pour le Sénégal. Il a rappelé que « Dieu aime les patriotes ».
Arrestation de 12 individus pour extraction illicite de sable
Dans le cadre de sa mission de sécurisation du territoire, la police de Wakhinane-Nimzaat a interpelé 12 personnes pour extraction illicite de sable marin. Les hommes de l’adjudant Mody Ndiaye ont surpris les extracteurs de sable marin en train de charger du sable. Leurs engins sont également saisis et mis à la disposition de la brigade environnementale de la Gendarmerie nationale.
La douane de Kaolack saisit 100 kilos de chanvre indien
La vigilance des douaniers pendant le Maouloud a été payante. Alors que tous les chemins mènent à Kaolack pour la célébration de la naissance du prophète Mohammed (PSL), les éléments de la brigade de Kaolack ont effectué une patrouille vers Passy, dans la nuit de mercredi à jeudi. Exploitant une information, ils ont découvert 120 kilos de chanvre indien cachés dans des buissons. La valeur de la drogue est estimée à 9,6 millions de francs CFA. Mais le propriétaire de la drogue reste introuvable.
Le sous-préfet suspend les constructions dans la forêt classée de Mahon
Le sous-préfet de Dioulacolon met fin à l’anarchie et à la destruction de la forêt classée de Mahon. La commune de Kolda étant devenue étroite, certains habitants de la ville de Kolda ont commencé à construire dans la forêt classée de Mahon, située près de la capitale régionale. Le sous-préfet El Hadji Djibril Fall a signé un arrêté pour suspendre toutes les constructions situées sur l’assiette foncière de la commune de Dioulacolon, après le poste de contrôle de la gendarmerie, sur l’axe Kolda-Vélingara. Sa décision est motivée par un lotissement irrégulier et un empiètement sur la superficie de la forêt classée e Mahon. C’est la section du Forum civil à Kolda qui a attiré l’attention du sous-préfet et de l’inspecteur régional des eaux et forêts de Kolda.
Hausse du chiffre d’affaires de la Sonatel
Si beaucoup de services sont affectés par la pandémie de Covid19, ce n’est pas le cas pour la Sonatel. Au contraire, la société de téléphonie note une embellie financière durant le troisième trimestre. Avec un regain d’activités, la Sonatel a vu son chiffre d’affaires passer à 895 milliards de francs CFA au troisième trimestre 2020, soit une hausse de 3,2% par rapport à celui affiché en septembre 2019. Cette croissance provient de ses filiales en Guinée, au Mali et en la Sierra Leone. Cette augmentation du chiffre d’affaires est portée par les contributions des relais, notamment la Data Mobile, Orange Money et le Broadband fixe, en raison du renforcement des parts de marché à la suite de la progression des parcs (+7,3% de la base clients fixe, mobile et internet) et des usages, ainsi que des taux de pénétration de la Data 4G et d’Orange Money (23% contre 19,5% en septembre 2019). A cela s’ajoute la maîtrise des coûts opérationnels, avec une baisse des coûts indirects de 17,26 milliards de francs CFA combinée à une hausse des coûts directs de 11,75 milliards. Ainsi, le ratio charges opérationnelles sur chiffre d’affaires recule de 2,48%, passant de 60,02% en septembre 2019 à 57,54% en septembre 2020. Aussi, on note une hausse d’EBITDA qui passe de 346,72 milliards de francs CFA à 379,97 milliards.
Vingt-trois nouvelles contaminations de Covid-19 en deux jour
Depuis quelque temps, le taux de positivité au Covid-19 au Sénégal tourne au tour de 1%, alors que les nouveaux cas de coronavirus explosent en Europe. Ces deux derniers jours, le ministère de la Santé et de l’Action sociale a recensé 23 nouvelles contaminations sur 1.494 tests. Aucun cas importé n’a été noté pendant ces deux jours. Par contre, on a recensé 9 cas contacts et 14 cas issus de la transmission communautaire. Ces derniers ont été recensés à Dakar Plateau (4 cas), Fass Delorme (1), Kaolack (1), Liberté 6 (1), Mamelles (1), Mbour (1), Ngor (1), Liberté 5 (1), Keur Massar (1), Parcelles Assainies (1) et Yoff(1). Le ministère de la Santé a déploré mercredi un décès causé par la Covid-19. Aussi 6 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation. Selon le ministère, 167 malades hospitalisés sont guéris. Du 2 mars au vendredi 30 octobre, 15.605 cas de Covid-19 ont été déclarés positifs, dont 14.732 guéris. Aussi, 323 décès ont été dénombrés, et 549 patients sont sous traitement.
Présidentielle sous haute tension en Côte d’Ivoire, ce samedi
Les Ivoiriens sont appelés aux urnes ce samedi pour élire leur président de la République. Une élection qui risque de ne pas se tenir dans plusieurs villes. Puisque l’opposition, qui appelle à la désobéissance civile, est plus que jamais déterminée à saboter le scrutin. Le matériel électoral a été détruit dans certaines localités du pays. Et la tension montait au fur et à mesure que le scrutin approchait. Des Abidjanais se sont terrés chez eux, et des étrangers ont quitté le pays. C’est dans ce contexte électoral tendu que la mission de la CEDEAO conduite par Cheikh Hadjibou Soumaré, ancien Premier ministre sénégalais, débarque avec 90 observateurs en Côte d’Ivoire, dont des experts. Selon le directeur des affaires politiques de l’organisation, Dr Remi Ajibewa, la CEDEAO va accompagner la Côte d’Ivoire dans cette élection présidentielle, conformément aux dispositions du protocole additionnel. Selon Cheikh Hadjibou Soumaré, la CEDEAO apportera son soutien à la Côte d’Ivoire pour assurer la tenue d’un scrutin crédible, pacifique et transparent. Au regard de la diversité des domaines d’expertise des observateurs, la mission présentera au monde un tableau reflétant fidèlement la situation, en ce qui concerne cette élection. Il faut noter par ailleurs que notre confrère Madiambal Diagne a renoncé à la mission de la CEDEAO pour l’observation de la présidentielle en Côte d’Ivoire. Il n’est pas satisfait des conditions d’organisation de cette mission.
L’irrespectueux apprenti chauffeur en prison
Ibrahima M. dit « Socé » a été déféré au parquet pour injures publiques et menaces perpétrées contre un responsable de gare routière, Cheikh Nd. Selon nos sources, les faits se sont déroulés au garage Bignona de Grand-Yoff. Tout serait parti de vols multiples constatés à la gare routière. Ce qui a suscité une vive réaction des usagers victimes du vol de leurs bagages. Une réaction prise au sérieux par les responsables de la gare routière Bignona. Ils ont tenu une réunion pour sommer les apprentis-chauffeurs d’arrêter de soustraire les bagages des usagers. Un avertissement qui n’a pas été entendu par Ibrahima. Sermonné pour une énième fois, Ibrahima réplique en injuriant Cheikh. Nd. Choqué, Cheikh Nd. dépose une plainte au commissariat de Grand-Yoff. Convoqué par la police, Ibrahima présente ses excuses. Mais il a récidivé. Il pousse cette fois ci le bouchon plus loin en s’emparant d’une brique pour menacer d’abréger la vie d’Ibrahima. Ce dernier se rend à nouveau au commissariat de Grand-Yoff pour se plaindre des agissements d’Ibrahima « Socé ». Convoqué à nouveau, Ibrahima reconnaît les faits. L’aveu étant la reine des preuves, il est placé en garde à vue avant d’être déféré au parquet pour injures publiques et menaces de mort.
Les 10 pays africains les plus attractifs pour les investissements
L’édition 2020 du cabinet Deloitte et l’Africa CEO Forum a livré son classement des pays africains les plus attractifs en matière d’investissement. L’étude place la Côte d’Ivoire en première position. Les chefs d’entreprises interrogés affirment qu’elle « reste le pays africain le plus attractif pour les investissements », comme en 2019. Selon Financial Afrik, elle est suivie par le Kenya (2e), le Ghana (3e), le Sénégal (4e) et le Rwanda (5e), l’Ethiopie (6e), le Nigeria (7e), le Maroc (8e), la RD Congo et l’Afrique du Sud (10e). C’est à la question « quels pays africains vous semblent les plus attractifs pour investir à l’heure actuelle ? », que les chefs d’entreprises africains ont répondu, déterminant ainsi l’index d’attractivité des investissements en Afrique établi par le cabinet Deloitte et l’Africa CEO Forum.
LE SPECTRE D'UNE PRÉSIDENTIELLE AMÉRICAINE CHAOTIQUE
René Lake décrypte sur VOA, la dernière ligne droite d'une campagne marquée par deux stratégies distinctes, alors que le vote record par correspondance fait craindre un contentieux électoral en cas de résultats serrés
L'émission Washington Forum de ce vendredi analyse la campagne électorale américaine entrée dans sa dernière ligne droite. Comment interpréter les déplacements des différents candidats ? Peut-on raisonnablement craindre un scrutin chaotique ? Quel rôle pour la Cour suprême enrichie cette semaine d'une nouvelle juge conservatrice, en la personne d'Amy Coney Barrett, en cas de contentieux électoral ?
Abdourahmane Dia accueille l'analyste politique René Lake, l'ancien chef du service francophone de VOA, Claude Porsella et l'avocat Dennis Beaver.
ABIDJAN SE VIDE DE SES HABITANTS
"Je ne veux pas revivre ce qu'on a vécu en 2010" : Véronique Yao, commerçante, a décidé de fuir la capitale ivoirienne avec son jeune fils, redoutant des violences meurtrières à l'occasion de l'élection présidentielle samedi
Comme d'autres habitants de la capitale, elle a fait sa valise et pris un bus pour rejoindre sa ville natale, à trois heures de route, avec en mémoire la crise de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts.
La décision du président Alassane Ouattara de se représenter à un troisième mandat controversé a entraîné des violences entre partisans des camps rivaux, faisant déjà une trentaine de morts, surtout dans le sud-est du pays.
"Si tout se passe bien, on reviendra.Tout dépend de ce qui va se passer", dit cette commerçante à l'AFP avant de monter dans un bus pour Tiebissou (centre).
Depuis la semaine dernière, le nombre de passagers a augmenté à la gare routière d'Adjamé (commune populaire de la capitale économique).Jeudi, des dizaines de passagers, chargés de valises, sacs et baluchons s'engouffraient dans des bus à destination de la province.
"Je voyage aujourd'hui par rapport à ce qui s'est passé la dernière fois (la crise de 2010-2011, ndlr).C'est la même menace.Je suis très inquiète.C'est mieux d'être en famille", confie Sandrine Dia Amoin, en partance pour Yamoussoukro.
Les troubles ont commencé en août, lorsque le président Ouattara a annoncé sa candidature.La Constitution ivoirienne n'autorise que deux mandats présidentiels, mais, selon M. Ouattara, l'adoption d'une nouvelle Constitution en 2016 a remis le compteur à zéro.Ce que conteste farouchement l'opposition qui a appelé à la "désobéissance civile".
L'opposition, incarnée par l'ex-président Henri Konan Bédié, 86 ans, et un ancien Premier ministre, Pascal Affi N'Guessan, 67 ans, n'a pas fait campagne.Les deux hommes ne se sont toutefois pas formellement retirés du scrutin.
- "pas rester à Abidjan" -
Le prédécesseur de M. Ouattara, Laurent Gbagbo, qui ne s'était pas exprimé publiquement depuis son arrestation en 2011 à l'issue de la crise post-électorale, est sorti de sa réserve jeudi, tenant des propos guère de nature à rassurer les Ivoiriens.
"Ce qui nous attend, c'est la catastrophe.C'est pour ça que je parle.Pour qu'on sache que je ne suis pas d'accord pour aller pieds et poings liés à la catastrophe.Il faut discuter", a déclaré M. Gbagbo sur TV5 Monde, depuis la Belgique où il attend un éventuel procès en appel devant la Cour pénale internationale (CPI), après son acquittement en première instance de crimes contre l'humanité.
Les réseaux sociaux, largement consultés par les Ivoiriens, ne contribuent pas apaiser les esprits avant la présidentielle, bien au contraire, avec une abondance de fausses déclarations, d'images détournées, de vidéos sorties de leur contexte...ils sont devenus un véritable terrain de désinformation.
"Ma grand-mère m'a dit, il faut pas rester à Abidjan.Au village tu seras en sécurité.J'ai acheté du lait en poudre et des choses" avant de prendre le bus, témoigne une jeune serveuse de 23 ans, qui préfère rester anonyme.
Dans cette ambiance, ceux qui ne partent pas se préparent à se barricader chez eux et font des provisions de nourriture.
"En 2010, on a failli me tuer", raconte Kouamé, agent d'entretien."Là j'ai acheté du riz, de la nourriture.Je travaille vendredi et après je reste chez moi, je ne sors plus".
IDENTITÉS SÉNÉGALAISES, UN VASE EN MOSAÏQUE
Dans un monde globalisé, la nature de l’identité sénégalaise est questionnée. Mamadou Diouf et Mohamed Mbodj, deux historiens, apportent, dans des entretiens « croisés », des éclairages sur les origines et les fondements de ce que c’est qu'être sénégalais
« Toute la nation rassemblée » Que ce soit dans les moments d’allégresse sportive ou dans un deuil national, comme lors du naufrage du bateau « Le Joola », c’est une métaphore souvent brandie comme étendard. Dans un monde globalisé, la nature de l’identité sénégalaise, au singulier ou au pluriel, est questionnée. Mamadou Diouf et Mohamed Mbodj, deux historiens, apportent, dans des entretiens « croisés », des éclairages sur les origines et les fondements de ce qu’est être sénégalais.
Le Sénégal ne fait pas exception. Dans l’espace de la Sénégambie, le processus est à peu près le même. La constitution des États s’est faite en plusieurs étapes. Entre le passage des royaumes traditionnels à l’État sénégalais, il y a eu la formation de la colonie du Sénégal puis la fédération de l’Afrique occidentale française en 1895, dissoute en 1958 ; celle-ci est remplacée d’abord par l’Union française (1946-1958) et ensuite par la Communauté française (1958) ; elle est constituée par des territoires devenus des Républiques autonomes, sauf la Guinée qui devient indépendante en 1958.
Dès 1960, les pères de l’indépendance, comme le président Léopold Sédar Senghor, avaient l’ambition de construire un « État-Nation » : il s’agit d’une ambition politique et historique de juxtaposer un État, en tant qu’organisation politique, à une Nation, c’est-à-dire des individus qui se considèrent comme liés et appartenant à un même groupe. Là également, le Sénégal n’est pas un cas isolé. « Les États africains qui revendiquent un statut d’État-Nation sont les héritiers directs des colonies autant en termes d’espace que de populations. Une territorialisation validée par le principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation adoptée par la Conférence des Chefs d’États et de Gouvernements de l’Organisation de l’unité africaine (Oua) réunie au Caire, le 21 juillet 1964 », explique Mamadou Diouf, Professeur d’Histoire à l’université de Columbia, aux États-Unis.
Du projet « État-Nation » au « Sénégal des profondeurs »
Pour l’historien sénégalais, à l’accession à l’indépendance, deux projets de clôture des empires coloniaux et de construction de nouvelles souverainetés convergent dans la mise en place d’État-nations inspirés des trois modèles, français, britanniques et de certains éléments soviétiques. «Ce modèle de la République, une et indivisible, centralisée, dotée d’une langue et d’un père fondateur, s’est imposé contre la longue histoire précoloniale et coloniale d’une gouvernance plurielle ; il a élevé la lutte sans merci contre « le tribalisme » et des traditions inventés et manipulés pour établir une communauté nationale fictive. La construction de celle-ci a convoqué exclusivement les paramètres de l’histoire des nationalités et du nationalisme européen, celle d’une unité qui assimile et rassemble les fragments d’une histoire commune, d’une communauté imaginée, pour reprendre Benedict Anderson, et non une unité qui est construite sur la différence et un projet discuté communément adopté. Certains politiciens sénégalais, Senghor mais surtout Mamadou Dia notamment dans son livre « Nations africaines et solidarité mondiale » paru en 1960, se sont mobilisés contre la balkanisation pour signaler que le modèle national européen était inadapté à l’Afrique et aux nations à venir », développe le professeur Diouf. « L’État-Nation n’est ni moderne, ni désirable. Des communautés humaines, larges, inclusives et diversifiées, constituent la vague de l’avenir ; les institutions politiques devaient refléter ce fait », écrivait Mamadou Dia, dans le journal de son parti, « La Condition humaine », le 29 août 1955. L’animation rurale, la régionalisation et la production d’une sociologie contre le savoir ethnologique coloniale illustraient la volonté du Président du Conseil, Mamadou Dia, à imaginer une autre trajectoire, de nouvelles institutions et des savoirs qui respectent la dynamique plurielle des sociétés africaines.
Géographie coloniale
Le territoire qui porte aujourd’hui le nom de Sénégal renverrait donc d’abord à une géographie coloniale. « Il se limitait à la seule île de Saint-Louis, de la fondation du comptoir en 1659 à la conquête du Waloo (1855), à l’intégration du Gandiole dans l’espace colonial – Gorée et le pays « lebu » relevaient de Gorée et Dépendances, au 19ème siècle – et finalement à la création de la fédération des colonies ouest-africaines de l’empire français », rappelle le Professeur Diouf. Ce processus a eu des conséquences sur le rapport établi par les Sénégalais contemporains avec leur État et ses représentants.
Mais quid de la revendication d’une existence historique et des traditions précoloniales ? « Le Sénégal est une invention coloniale, insiste Mamadou Diouf. Ce n’est pas le cas de la Sénégambie : un espace historique qui déborde la République du Sénégal, empiète au Nord sur la Mauritanie, à l’Est sur le Mali, au Sud sur le Fouta Jallon et les rivières du Sud ». L’historien Boubacar Barry explique que cet émiettement politique et social est consécutif aux conquêtes coloniales (portugaise, française et anglaise). Elles façonnent fortement l’histoire du Sénégal. Ce processus consacre une forte dispersion des mémoires et identités des communautés « sénégalaises ». Plus de soixante ans après les indépendances, le projet d’État-Nation a laissé la place à une territorialisation voire une provincialisation du pays. Cette configuration a une histoire plus ancienne.
Perte du pouvoir coercitif
« Les terroirs souvent autonomes mais regroupés dans les États précoloniaux ont été obligés de se dissoudre dans une territorialisation centralisée à Dakar et ses points relais (capitales régionales). Ce fonctionnement a créé une distance entre administration physique et administration psychologique », explique Mohamed Mbodj, Directeur du département d’histoire et Chaire d’études africaines et afro-américaines à l’Université de Manhattanville (États-Unis). De projet d’État-Nation, le Sénégal est donc passé à « une résurgence de terroirs et de leur culture ». C’est ce qu’on a appelé « le Sénégal des profondeurs ». « La centralisation était appuyée par une coercition conduite par l’État central jusqu’à la fin des années 1960-début 1970 », éclaire le Professeur Mbodj. En effet, il s’agit d’une césure historique car cette période est marquée par des prises de position des chefs de confréries qui commencèrent comme lors de l’épisode des campagnes de recouvrement forcé des dettes agricoles. Le cas le plus célèbre est celui de Serigne Fallou Mbacké au début des années 1970. Alors que la sécheresse avait rudement malmené leurs récoltes au point de ne pouvoir payer les impôts ou rembourser les dettes agricoles à l’État, des paysans du Baol ont eu l’appui du Khalife général des Mourides afin d’éviter certaines formes de brimades et de vexations comme le fait d’être obligés de passer toute une journée au soleil. À ces épisodes, il faut ajouter les débordements politiques et estudiantins dans les villes entre 1968 et 1971 : les évènements de mai 68 et ses secousses politiques. Ces différents éléments ont achevé de réduire la capacité de l’État centralisé. Depuis lors, l’État a perdu cette capacité coercitive et d’initiative incontestée qui faisait sa force avant. L’ambition de l’État-Nation avait pour but de faire passer le Sénégal du multiple à l’un. Dans l’entendement occidental, elle n’a pas abouti. Ce n’est pas faute d’avoir essayé de mettre en place un récit commun comme celui du modèle français.
Récit national
En Europe, présentée par certains comme le « vieux continent », la constitution de certaines « Nations » s’est faite au courant du 19ème siècle. C’est cas de l’Italie avec le « resorgimento ». La France revendique une Nation beaucoup plus ancienne. Elle remonterait aux croisements des affluents provenant des Gaulois, des Visigoths, des Francs… Cette histoire diverse a été théorisée en unité par des historiens comme Michelet à travers le concept de roman nation puis celui de récit national, plus proche des considérations scientifiques. Au Sénégal, cette tendance a existé au début pour le Professeur Mohamed Mbodj. « Jusqu’aux années 1990, l’idée de faire de Lat Dior le héros national si chère à Senghor a été brandie. Elle avait braqué à la fois les non-Wolofs, mais aussi une bonne partie des Wolof (les Walo-Walo) », avance M. Mbodj. C’est une manière d’écrire une histoire commune. Pour Mamadou Diouf, la mise en place d’un récit national est difficile. « La crise sénégalo-mauritanienne et le conflit casamançais sont des signaux de l’existence de récits historiques communautaires d’une très grande diversité, rectifie-t-il. Ils sont ethniques, religieux ou régionaux. Ils animent des sensibilités identitaires différentes qui ne sont pas nécessairement irrédentistes ou nationalistes ». Dans le désordre, les cas soulevés sont Nasr Al Din, Abdul Bocar, El Hajj Oumar, Lat Dior, Alboury, Aline Sitoé, Mamadou Lamine Dramé, Ndaté Yalla, Maba Diakhou, Coumba Ndoffène, Kagn Cissé, El Hajj Malick Sy, Ahmadou Bamba Mbacké, El Hajj Abdoulaye Niass… Ils portent des récits de terroir, d’ethnies ou de confréries. « La nation sénégalaise n’existait pas. Existe-t-elle soixante années après les indépendantes ? A-t-elle été capable de produire, doit-elle nécessairement produire un récit national unique ? Ne faudrait-il pas en produire plusieurs, dans une polyphonie qui reflète la mosaïque ethnique et religieuse de la communauté nationale sénégalaise ? », fait mine de s’interroger Mamadou Diouf.
Religion : de vernis à structure
Les Professeurs Diouf et Mbodj font le même constat : « L’apport de la religion dans la constitution des identités sénégalaises est très fort, prédominant même ». Selon une étude des fondations Pew et Templeton en 2010, avec 98% de croyants, le Sénégal est le pays le plus religieux au monde. « Donc la religion définit et informe une très grande partie de nos attitudes, Musulmans comme Chrétiens ou autres. Beaucoup d’auteurs des 19e et 20e siècles ont insisté sur le caractère « superficiel » de l’Islam au Sénégalais (qu’ils baptisent alors « Islam Noir »). Mais de vernis, l’islam est devenu une structure de l’identité sénégalaise, et cela s’est répercuté sur la composante chrétienne de la population », édifie Mohamed Mbodj. La référence à Dieu, au prophète et aux « grands-pères (saints hommes, fondateurs de confréries, etc.) est devenue une norme, et son absence dérange. Le port vestimentaire (l’apparence extérieure), surtout chez les musulmans, est aussi une déclaration d’identité manifeste. « La réception de l’islam par les communautés sénégalaises souligne la pluralité de ses expressions culturelles, sociales et politiques.
L’apport des confréries
Elle inscrit l’islam dans une géographie et une anthropologie propres à chaque communauté et en signalent les singularités et aspérités. En attestent le timbre « arabe » (Tijane), la rugosité Wolof (Mouride) ou chantonnée (Halpulaar) de la récitation du Coran », précise Mamadou Diouf. Avec l’avènement des confréries, l’islam et les marabouts ont proposé une idéologie et des formules communautaires, économiques et politiques pour soit protéger les communautés paysannes, soit offrir des alternatives politiques contre les aristocraties traditionnelles et ensuite contre les colonnes expéditionnaires coloniales. Ils recouraient à la violence ou au retrait stratégique.
Dans un contexte marqué par la consolidation de l’occupation administrative, de la configuration de l’espace colonial et du produit qui lui est associé, l’arachide, l’établissement des confréries constitue un second moment dans la stratégie des marabouts sénégambiens. En effet, il y a eu une conjoncture qui clôt la séquence des djihads et ouvre une nouvelle séquence. Elle est caractérisée, selon Mamadou Diouf, par l’établissement de communautés spirituelles, culturelles, sociales et économiques, qui, tout en transigeant économiquement et administrativement avec le pouvoir colonial, préservent jalousement une forte autonomie. « Les confréries édifient des barrières qui associent spiritualité et sauvegarde d’une architecture administrative propre. Et les marabouts en ont la charge. Une fois encore, toutes ces manifestations qui se revendiquent de l’Islam sont les indices du degré de reconditionnement vernaculaire entre un Islam doctrinal et un Islam des images et des miracles ; le premier prescriptif et réfractaire à toute transaction ; le second, ouvert aux langues et formules spirituelles vernaculaires », poursuit le Professeur Diouf.
Christianisme
Le christianisme a aussi participé différemment à la configuration des identités de certaines communautés sénégalaises. Les multiples raisons et les conséquences de la conversation au christianisme des différentes communautés Joola, Sereer (Cangin du Nord-Ouest er SiinSiin), des originaires des 4 Communes ont dessiné des appropriations et des formules transactionnelles différentes de la doctrine et des images/représentations du Christianisme « occidental ». « A Saint Louis par exemple, l’abbé David Boilat qui fait partie de la première cohorte de prêtres sénégalais (Jean-Pierre Moussa et Arsène Fridoil), ordonnée au début des années 1840, n’a cessé de se pester contre la très forte participation des catholiques dans la culture émérite largement musulmane des doomi-ndar dont l’index est, l’habillement, les amulettes, les cérémonies sociales ». Mamadou Diouf soulève un autre aspect de la participation du Christianisme dans la construction des identités sénégalaises : « A la différence de Boilat, qui affirmait avec force que la langue Wolof ne pouvait porter le message du Christ, Moussa considérait que le recours cantiques traduit dans cette langue, était la meilleure stratégie de recrutement d’ouailles pour l’Église catholique. Le double mouvement de l’indigénisation des enseignements et pratiques de l’Église et de la christianisation des coutumes, ont entretenu une tension forte qui continue d’alimenter les singulières identités catholiques sénégalaises. Les prélats (Monseigneur Thiandoum) et les abbés Pierre Sock et Alfred-Amédée Dodds) et les intellectuels catholiques sénégalais (Alioune Diop en particulier, qui était un confident des papes, Jean XXIII et Paul VI), ont fortement contribué à façonner cette Chrétienté plongée dans les cultures africaines, découplée de la culture occidentale et radicalement universelle », rappelle M. Diouf.
Pour Mohamed Mbodj les chrétiens du Sénégal sont devenus un peu le miroir réfléchissant la stabilité idéale de l’image de l’autre. Ils deviennent ainsi arbitres d’un jeu ou certains pensent (faussement) qu’ils n’ont pas d’enjeu à perdre. Ainsi, on fait appel à l’image du chrétien dans la modération, sinon le désengagement politique, on fait appel à leur image de « minorité exemplaire » pour donner le bon exemple, leur nationalisme sans fracas pour un pays qu’ils ne dirigent pas est mis en exergue, leur apparente moindre implication dans les scandales politico-financiers est érigée en exemple à a suivre, etc. »
LES SÉRIES SÉNÉGALAISES À L'ASSAUT DE LA PLANÈTE POUR FAIRE DE DAKAR UN PETIT HOLLYWOOD
« Maîtresse d’un homme marié », « Golden », « Infidèles »… Ces feuilletons font un carton en Afrique et dans la diaspora, contribuant à l’émergence d’une industrie audiovisuelle locale
Le Monde Afrique |
Coumba Kane et Théa Ollivier |
Publication 30/10/2020
Gare du Nord, à Paris, la campagne de publicité a fait son effet. Quelques jours durant en octobre, des affiches à l’effigie de Marème Dial, Djalika et Jams, personnages phares des séries Maîtresse d’un homme marié et Golden, ont tapissé les couloirs et attiré les regards. Cet affichage dans la plus grandegare d’Europe et 500 autres stations franciliennes est une belle preuve du succès fulgurant des fictions sénégalaises bien au-delà de leur terre d’origine. La conquête est à l’œuvre, avec l’espoir de transformer Dakar en hub de la production continentale, voire – qui sait ? – de détrôner le Nigeria. Tous les espoirs sont permis…
La déferlante des feuilletons « made in Senegal » a débuté en janvier 2019 avec la diffusion de Maîtresse d’un homme marié. Les deux premières saisons de cette série écrite par Kalista Sy et produite par la société Marodi, diffusées d’abord sur la chaîne privée sénégalaise 2STV, ont été massivement suivies sur YouTube, chaque épisode cumulant entre 2 et 5 millions de vues. Selon Serigne Massamba Ndour, fondateur de Marodi, 65 % de ces audiences viennent du Sénégal, le reste de la diaspora. D’ailleurs, un quart de ces vues passent par les versions sous-titrées en français, son public ne parlant pas le wolof, la langue dans laquelle est tournée la série.
Le succès auprès des diasporas tient bien sûr aux tribulations du couple maudit de Cheikh et Marème, mais aussi au portrait de femmes conquérantes évoluant dans le Dakar huppé. Maîtresse d’un homme marié vend du rêve aux afrodescendants, qui en redemandent… « Ces séries me donnent envie de découvrir le Sénégal, car elles cassent le cliché de la ville africaine insalubre », s’extasie Henriette, 39 ans, banquière d’origine congolaise installée à Paris. Son amie Kany n’a, elle, d’yeux que pour les tenues et les coupes sophistiquées des actrices : « On n’a pas l’habitude en France de voir des femmes africaines aussi élégantes dans des séries. Là, je m’identifie à elles même si elles vivent au Sénégal. »
Amour, polygamie et sexualité
A Dakar, où elles sont diffusées en prime time sur les principales chaînes de télévision, les séries cartonnent et « les Sénégalais les aiment car elles parlent de leur réalité sociale et de leur vécu », observe Pape Assane Seck, chargé de production chez SenTV. Cette chaîne privée diffuse Infidèles, dont le fil conducteur est l’infidélité dans le couple, dans la famille ou envers la religion. La série fait concurrence à Maîtresse d’un homme marié, qui aborde les violences conjugales, la polygamie, la dépression et, plus globalement, l’amour et la sexualité – autant de sujets qu’on croyait tabous dans la société sénégalaise. Pas étonnant, donc, que ces feuilletons subissent régulièrement les attaques de l’association islamique Jamra, qui les juge « indécents et obscènes », et même « susceptibles de nuire à la préservation des valeurs, sensibilités et identités culturelles et religieuses » du Sénégal.
Cela n’empêche pas les télévisions de diffuser, ni le public de se passionner… « Les séries suscitent de plus grandes audiences que nos autres programmes et attirent donc les annonceurs », admet Pape Assane Seck, qui reconnaît que les espaces publicitaires sont plus chers ces soirs-là. A ces revenus augmentés s’ajoutent les placements de produits intégrés au scénario. Désormais, plus personne ne s’étonne d’entendre une actrice vanter les mérites d’une marque de thé ou de voitures. Et si des internautes s’en agacent, Serigne Massamba Ndour, de Marodi, leur rétorque que c’est sa « manière d’être libre et indépendant pour produire du contenu cher à fabriquer ».