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10 mai 2025
par Ousseynou Nar Gueye
LA FAUSSE BONNE IDÉE DE LA HAUTE COUR DE JUSTICE POUR LES CRIMES ÉCONOMIQUES
une Haute Cour de Justice, c'est faire juger des politiciens par des politiciens. Car si elle est présidée par deux magistrats, les autres "juges" de cette Cour sont des députés qui y sont élus, comme juges suppléants et juges titulaires
Ce lundi 4 novembre 2024, en soirée, veille de scrutin présidentiel aux USA, en ma qualité de candidat aux élections législatives sur la liste nationale de la Coalition Pôle Alternatif Kiraay ak Natangué 3eme Voie, je suis invité de l'émission-débat politique 'Elect'Oral', sur Walf TV, ou je débat contre le pharmacien Assane Ka, président du parti Panel et candidat Pastef.
En toute fin d'émission, la présentatrice Awa Diop Ndiaye annonce un "sondage" de Walf indiquant que les Sénégalais veulent massivement une Haute Cour de Justice pour juger des crimes économiques (supposément) commis par les pontes du Salltennat précédent.
Assane Gueye, journaliste virtuose de Walf TV, traite du sujet puis pose la question aux deux invités que nous sommes et aux deux chroniqueurs. Je suis interrogé en premier. Tous les autres soutiendront que la Haute Cour de Justice est une très bonne idée. Moi non.
Premièrement, j'indique qu'il ne faut pas confondre "sondage" et micro-trottoir': un sondage, c'est très technique et scientifiquement encadré. Je conteste donc que ce recueil d'opinions de Sénégalais ait la dignité de sondage.
Puis, je réponds d'abord que la Haute Cour de Justice est instituée pour juger le président de la République et les ministres. Pas les Directeurs généraux sortants.
Ensuite, je dis que les organes judiciaires existants, dont celui créé par le régime pastefisé qu'est le Pool judiciaire financier, sont suffisants pour entendre des crimes économiques.
Enfin, je dis qu'au Jub, Jubal, Jubanti, il faut ajouter le Jubelé et le Jubboo. Surtout, une Haute Cour de Justice, c'est faire juger des politiciens par des politiciens. Car si elle est présidée par deux magistrats, les autres "juges" de cette Cour sont des députés qui y sont élus, comme juges suppléants et juges titulaires. Ainsi, en 2014, la Haute Cour de Justice instituée il y a 10 ans et qui n'a mené à rien.
Pour rappel, qui nous fera plus prendre conscience de ce que ce machin est à ...prendre avec des pincettes : la Haute Cour de Justice n'a été instituée que deux fois au Sénégal, en 1962 pour juger le Grand Maodo Mamadou Dia et en 2004 pour juger l'ex-Premier ministre Idrissa Seck Idy qui a bénéficié d'un non-lieu total.
Ce que je n'ai pas pu ajouter lors de l'émission 'Elect'Oral" du lundi 4 novembre 2024, je le dis ici : toutes les idées politiques ne sont pas faites pour être soumis à la validation de la dictature du choix majoritaire.
Pour certaines dispositions juridico-politiques, il nous faut le leadership fort de ceux qui nous dirigent, pour imposer comme vérité universelle sur le territoire national, en tournant le dos à la foule.
Il en va ainsi de la belle idée humaniste de l'interdiction sanctuarisée dans la Constitution sénégalaise que nous a légué le président Abdoulaye Wade : tout le monde sait pourtant que la majorité des Sénégalais préféreraient que la peine de mort soit en vigueur !
Mais il y a des choses et des dimensions qui relèvent du choix de civilisation. Qui disent que nous ne sommes plus dans le règne du "oeil pour oeil, dent pour dent'. La prétendue possible haute Cour de Justice pour les Crimes économiques contre les tenants du pouvoir Sall sortant est une fausse bonne idée, mais reste une mauvaise réponse à une bonne question. Que l'OFNAC qui a reçu les dossiers les transmette et que les juridictions compétentes existantes poursuivent les présumés voleurs que seraient les anciens ministres et anciens directeurs généraux.
Et ils ne sont pas tous des voleurs et détourneurs de deniers publics, je suis bien placé pour le savoir.
Ousseynou Nar Gueye est candidat sur la liste nationale, Coalition Pôle Alternatif Kiraay ak Natangue 3eme Voie.
L’ÉTAT DÉBLOQUE 10 MILLIARDS CFA POUR REMBOURSER LA DETTE DES OPÉRATEURS DE SEMENCES DE POMME DE TERRE
En vue de la campagne agricole 2024-2025, le gouvernement a également prévu une enveloppe de 120 milliards CFA pour renforcer l'appui aux acteurs agricoles.
Le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage a dégagé une enveloppe de 10 milliards CFA pour payer la dette due aux opérateurs de semences de pomme de terre.
Selon une note des services du Dr Mabouba Diagne, il s’agit de «solder les créances 2023 en faveur des opérateurs de semence de pomme de terre» afin d’avoir une campagne horticole 2024 qui se passe sans heurts majeurs.
Le Trésor a déjà commencé à payer les Opérateurs Privés Stockeurs (OPS) de semence de pommes de terre.
Pour la campagne agricole 2024-2025, le ministère a débloqué la somme de 120 milliards CFA et a aussi soldé une partie de la dette due aux opérateurs agricoles.
UNE PARTICIPATION ÉLECTORALE QUASI ÉGALE ENTRE HOMMES ET FEMMES AU SÉNÉGAL
La Direction Générale des Élections (DGE) du Sénégal révèle des statistiques montrant une répartition électorale équilibrée entre hommes et femmes, avec 3 708 224 électeurs masculins et 3 663 666 électrices.
La Direction Générale des Élections (DGE) du Sénégal a récemment publié des statistiques détaillant la répartition des électeurs par sexe, montrant une participation équilibrée avec une légère prédominance masculine. Selon les chiffres, le pays compte 3 708 224 électeurs masculins contre 3 663 666 électrices, représentant respectivement 50% chacun dans le diagramme circulaire illustrant la répartition.
Bien que la différence entre les électeurs masculins et féminins soit minime, avec un écart de 44 558 en faveur des hommes, cette répartition témoigne d’un équilibre global dans le corps électoral sénégalais. Cette parité quasi-parfaite met en lumière l’importance du vote féminin dans le processus démocratique sénégalais et souligne le potentiel de participation équitable entre les sexes. Ces statistiques offrent un aperçu de la diversité et de la composition du corps électoral sénégalais, et servent de base pour promouvoir une mobilisation inclusive.
La presque parité électorale pourrait influencer les stratégies de campagne des candidats et encourager une prise en compte des enjeux sociaux touchant les deux sexes de manière équilibrée. En valorisant l’implication égale des hommes et des femmes, le Sénégal consolide ses efforts pour une démocratie participative, renforçant ainsi l’engagement citoyen dans le processus électoral.
Cette répartition reflète non seulement l’importance des voix féminines dans le paysage politique du Sénégal, mais elle témoigne également des progrès constants réalisés en matière d’égalité de genre dans le pays.
KÉDOUGOU, QUAND LA MISÈRE FAIT LE LIT DU TRAFIC D’ÊTRES HUMAINS ET DE L’EXPLOITATION SEXUELLE
Quelque 201 filles de nationalité nigériane victimes du trafic sexuel dans les zones aurifères ont été retirées des sites d’orpaillage de la région, indique le chef d’antenne de l’ONG ‘’La lumière’’ qui intervient dans la zone.
Kédougou, 6 nov (APS) – Les sites d’orpaillage de la région de Kédougou sont devenus des zones de prédilection pour les réseaux de trafic d’êtres humains qui brouillent de plus en plus les logiques de l’espace migratoire ouest-africain, confronté aux dynamiques de la mondialisation et du crime organisé depuis vingt ans.
Pour enrôler directement les filles et les femmes, les trafiquants se rendent dans des villages, où ils s’adressent à leurs parents, explique Sokhna Fatou Sissoko. Sokhna a participé, à plusieurs reprises, à des opérations organisées pour le retour, dans leur pays, de filles nigérianes dans le cadre du projet Free salves (FTS).
‘’Il [le trafiquant] fait alors en sorte de se retrouver, non pas en position de demandeur, mais dans celle de bienfaiteur : celui qui accepte de prendre une fille à sa charge et qui rend service à la famille’’, explique-t-elle.
Généralement, dit-elle, le trafiquant est originaire de la région, voire du village de la fille ciblée.
Une fois dans le village, il repère les foyers en difficulté financière et s’informe sur le nombre et l’âge des filles au sein des familles. Le subterfuge consiste alors à anticiper la demande et à créer l’occasion de formuler une offre que les parents ne pourront pas refuser.
En échange de la force de travail de la fille, le trafiquant va offrir à la famille des biens matériels ou de l’argent. Par exemple, les trafiquants promettent aux parents, une somme d’environ 100 000 Naira par an pour les mettre en confiance et obtenir plus facilement leur accord. Dans les cas où les trafiquants ne disposent pas d’argent, ils promettent aux parents de donner à leurs filles ce qu’eux-mêmes ne pouvaient se permettre : une éducation, une formation professionnelle ou des biens indispensables à la vie.
Selon Sokhna Fatou Sissoko, les membres de la famille des enfants victimes de la traite contribuent très souvent à la constitution des réseaux de la traite. Le fait que le déplacement soit initié par un parent établit que la responsabilité ne s’arrête pas à la négociation.
Ainsi, en acceptant ou en initiant le déplacement des enfants, le parent se prête au jeu des intermédiaires. Les parents qui remettent leurs enfants aux trafiquants ignorent tout des tenants et aboutissants du processus.
De nombreuses familles imaginent que l’enfant sera affecté à des travaux légers non préjudiciables à son intégrité.
201 Nigérianes retirées des sites d’orpaillage entre 2022 et 2024
Quelque 201 filles de nationalité nigériane victimes du trafic sexuel dans les zones aurifères ont été retirées des sites d’orpaillage de la région de Kédougou, indique le chef d’antenne de l’ONG ‘’La lumière’’ qui intervient dans la zone.
‘’Nous avons, durant ces deux ans, retiré 201 filles mineures victimes d’exploitation sexuelle, mais 161 ont été retournées au Nigeria, leur pays d’origine. C’est à la suite des descentes avec nos comités de vigilance communautaire (CVC) dans les différents sites de la région de Kédougou. Et ces Nigérianes sont venues au Sénégal via le Mali’’, explique Aliou Bakhoum.
La Lumière est spécialisée dans le retrait et la réinsertion des enfants en situation de vulnérabilité. Cette ONG s’active également dans la lutte contre la traite des personnes. Elle intervient à Kédougou et dans plusieurs autres régions du Sénégal.
Les filles en provenance du Nigeria sont présentes sur les sites d’orpaillage de Karakhéna, Kolia, Sambranbougou, Khossanto, Mamakhono, Tenkhoto, Bantako, Diabougou, Soréto, Sansamba, Bambrayading, où elles font l’objet de trafic sexuel.
‘’Ces filles ont été reçues au centre d’accueil et de réinsertion social du département de Kédougou et de Saraya. Elles ont été mises à l’abri du danger de l’exploitation sexuel. Certaines d’entre elles voulaient rentrer définitivement au Nigeria’’, assure M. Bakhoum.
Avec son partenaire ‘’Free The Slaves’’, l’ONG La lumière a installé plus de 20 comités de vigilance communautaires (CVC) en vue d’intensifier la lutte contre l’exploitation sexuelle sur les sites d’orpaillages clandestins de la région de Kédougou.
A la merci du VIH et des grossesses non désirées
Les victimes sont confrontées à un risque accru d’infection par le VIH. Souvent, les structures sanitaires basées à Kédougou organisent des tests de dépistage gratuit de VIH dans les villages pour ces femmes. Et à l’issue de chacun des tests, certaines d’entre elles sont déclarées séropositives.
Il n’y a certes pas d’estimations officielles sur l’utilisation ou la disponibilité des préservatifs pour cette population. Mais, le fait est que la plupart d’entre elles déclarent qu’elles ne demandaient pas au début à leurs clients d’utiliser des préservatifs. Elles le font maintenant grâce aux efforts de sensibilisation des assistants sociaux.
Autant dire donc que le risque était grand pour elles de contracter une grossesse avec un inconnu et de devoir subir un avortement forcé sous la contrainte d’un proxénète. Et si par malheur la fille ou la femme décède, son corps peut même être jeté. La victime quitte alors ce monde sans enterrement ni funérailles, confient d’entre elles.
Sharon travaillait à Bantako comme travailleuse de sexe depuis un mois au moment de son entretien. Elle raconte qu’elle insistait pour utiliser des préservatifs, mais que, parfois, les clients lui offraient 10 000 CFA pour des rapports sexuels non protégés.
De plus, certaines filles affirment que des clients surenchérissaient pour les pousser à accepter des rapports non protégés, ce qu’elles finissaient par accepter.
Valérie, 19 ans, vit sur le site de Bantaco. Elle confie que c’est la peur de la violence qui fait qu’il est difficile d’insister pour l’usage du préservatif.
‘’J’essaie d’utiliser des préservatifs, mais des fois les clients deviennent brutaux. Il y a trois jours, un type m’a invitée chez lui et quand je suis arrivée là-bas, il y avait un groupe d’hommes qui voulaient coucher avec moi, l’un après l’autre. J’ai dû partir en courant’’, a-t-elle raconté.
Sur les sites d’orpaillage, des jeunes filles nigérianes sont contraintes à des pratiques sexuelles connues de tous. Mais, la répression est encore faible pour réussir à juguler ce fléau. Des bandes organisées, dirigées par des femmes, réussissent à développer un vaste réseau de trafic et de traite de personnes entre le Nigeria et le Sénégal via le Mali.
LES MEMBRES DE LA COMMISSION D’EXAMEN ET DE VALIDATION DES ENTREPRISES DE PRESSE INSTALLÉS
L’installation de cette commission s’inscrit dans la poursuite de la mise en œuvre du Code de la presse, qui impose des normes strictes aux entreprises souhaitant exercer dans le secteur des médias.
Dakar, 6 nov (APS) – Les membres de la commission en charge de l’examen et de la validation des déclarations des entreprises de presse au Sénégal, ont été installés dans leurs fonctions mercredi au cours d’une cérémonie solennelle, a constaté l’APS.
Au nombre de sept, ils ont désormais la charge de valider les déclarations des entreprises de presse via la plateforme Déclaration médias du Sénégal, mise en place en août dernier par la tutelle, a expliqué Mouhamed Seck, directeur de cabinet du ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique.
“Donc, c’est une commission qui va extraire l’ensemble des documents qui sont enregistrés au niveau de la plateforme, les étudier, valider leur authenticité, avant de procéder à une délibération pour dire que telle ou telle entreprise est conforme à la loi, conforme au Code de la presse, et donc reconnue officiellement par les services du ministère”, a-t-il ajouté.
Depuis la mise en place de ladite plateforme, 167 entreprises de presse se sont enregistrées à ce jour, a fait savoir M. Seck.
Il a précisé que l’installation de cette commission s’inscrit dans la continuité de la mise en œuvre du Code de la presse, lequel impose selon lui des normes strictes aux entreprises qui veulent exercer dans le domaine des médias.
La commission qui a une durée d’un an renouvelable va dans un premier temps étudier ce premier lot d’inscrits sur la plateforme évolutive, a précisé l’un des membres, le journaliste Daouda Mine.
Il souligne toutefois que cette commission est appelée à “durer dans le temps et va se réunir en fonction des dossiers qui seront mis sur la plateforme”.
L'INVITE DE DIOMAYE À TRUMP, ÉLU PRÉSIDENT DES ÉTATS-UNIS
Le président Faye a félicité Trump pour son retour à la présidence des États-Unis, exprimant son souhait de renforcer les liens entre le Sénégal et son partenaire américain.
Aux États-Unis, Donald Trump est de retour au pouvoir après avoir remporté le scrutin présidentiel de mardi. Ce mercredi, le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye l’a félicité.
« Félicitations au président Donald Trump pour son élection à la présidence des États-Unis », a publié le chef de l’État sénégalais dans un message diffusé sur ses plateformes numériques.
Le président de la République a également formulé un souhait pour les relations entre le Sénégal et les États-Unis : « J’ai à cœur de renforcer la coopération entre nos deux pays et d’œuvrer ensemble pour la paix, la prospérité et le respect des valeurs que nous partageons », a-t-il déclaré.
SONKO PROMET UN MATAM INDUSTRIEL ET AGRICOLE POUR FREINER L'EXODE RURAL
Lors d’un meeting à Matam, la tête de liste nationale de PASTEF, a détaillé son ambition de transformer la région en pôle industriel. Ce programme prévoit la transformation du phosphate en engrais localement, avec 10 000 emplois à la clé.
Lors d’un meeting au stade régional de Matam, Ousmane Sonko, tête de liste nationale de PASTEF, a exposé sa vision pour transformer la région de Matam en un centre industriel majeur et un pôle agricole moderne. Ce projet ambitieux, qui fait partie de son programme pour les législatives anticipées du 17 novembre prochain, vise à stimuler le développement local, réduire l’exode rural, et dynamiser l’économie de cette région du nord du Sénégal.
Ousmane Sonko a annoncé son intention de faire de Matam un “hub industriel” en transformant localement le phosphate extrait de Ndendory en engrais. Il a souligné que ce projet pourrait générer 10 000 emplois directs, en plus de nombreux emplois indirects liés aux installations industrielles et à la chaîne logistique de production et de distribution des engrais. “La phase d’installation et de développement des usines de transformation créera une dynamique industrielle unique dans la région et des opportunités de travail pour la jeunesse locale”, a-t-il déclaré.
Concernant les populations impactées par l’exploitation du phosphate dans les communes de Ndendory, Hamady Hounaré et Orkadiéré, Sonko a promis que les indemnisations se feront de manière “juste et équitable”. Il a rassuré les habitants en affirmant qu’aucune injustice ne sera tolérée, et que les retombées de l’exploitation minière profiteront directement aux communautés locales.
En plus de son ambition industrielle, Sonko a insisté sur le potentiel agricole de Matam, qu’il considère comme la “première région agricole du pays”. Il s’engage à moderniser le programme agricole local par des financements, afin d’optimiser les capacités de production de la région et d’améliorer les conditions de travail des agriculteurs.
Il a également abordé l’état des infrastructures dans la région, mentionnant plusieurs projets stratégiques comme la route du Dandé Mayo, l’université Souleymane Niang, le nouvel hôpital, et l’aéroport de Ourossogui. Il a assuré que ces chantiers, temporairement suspendus pour des raisons de contrôle et d’évaluation, reprendront avec des améliorations substantielles pour répondre aux besoins de la région.
“Nous allons faire à Matam ce qu’aucun régime n’a réalisé depuis 1960”, a-t-il déclaré, en ajoutant que ce projet pourrait inverser l’exode des jeunes vers Dakar et encourager un développement durable et local. Ce programme, s’il est mené à bien, pourrait redéfinir l’économie de Matam en intégrant des secteurs clés comme l’industrie et l’agriculture, au bénéfice de ses habitants.
AU SÉNÉGAL, 53 % DES DÉCÈS SONT IMPUTABLES AUX MALADIES NON TRANSMISSIBLES
Le ministère de la Santé envisage d’intégrer la prise en charge de ces maladies dans les soins de santé primaire, a annoncé Dr Demba Cor Sarr lors d’une rencontre à Mbour.
Les maladies non transmissibles essentiellement cardiovasculaires constituent une menace sérieuse pour la population. Aujourd’hui, elles affectent des personnes de tous âge et réduisent leur espérance de vie. Il s’agit du diabète, de l’hypertension artérielle, le cancer, les affections respiratoires entre autres. Dr Demba Cor Sarr, directeur du cabinet du Ministre de la Santé et de l’Action Sociale a fait cette annonce à Mbour au cours d’une rencontre sur la prévention des MNT informe notre consœur Marie Diagne. Il révèle que « sur 100 décès les 53 sont imputables au maladies non transmissibles ».
C’est pourquoi poursuit-il, le ministère de la santé envisage d’ailleurs d’intégrer leur prise en charge dans les soins de santé primaire. Dr Demba Cor Sarr affirme que : « les statistiques sont alarmantes, et c’est cela qui fait qu’aujourd’hui de plus en plus on s’oriente vers la prise en charge des maladies non transmissibles ». D’ailleurs c’est la raison pour laquelle « nous devons faire appel à des initiatives, des approches de ruptures pour pouvoir accélérer la lutte et faire en sorte que nous puissions réduire ces maladies non transmissibles au sein de notre populations ». De ce fait « les partenaires techniques et financiers ainsi que les décideurs convergent vers une mobilisation plus accrues pour lutter contre ces maladies non transmissibles ».
Face à ses défis il est essentiel d’intégrer les prises en charges dans les soins de santé primaires, les médecins et autres professionnels des centres de santé vont être former pour détecter et traiter précocement ces maladies non transmissibles. L’initiative est appuyée par la coopération japonaise la JICA à travers le projet Aar ci sunu MNT pour le renforcement de la lutte des maladies non transmissibles.
LE RAP FÉMININ SÉNÉGALAIS EN PREMIÈRE LIGNE POUR LES DROITS DES FEMMES
Depuis les années 90, des voix féminines ont émergé dans le "Rap Galsen" pour défendre les droits des femmes et dénoncer les maux de la société. À travers des textes engagés, des artistes comme Sista Fa et Keisha brisent les tabous.
Le rap sénégalais dénommé ‘’Rap galsen’’ se conjugue également au féminin depuis la fin des années 90 avec les pionnières telles que Fatim Sy allias ‘’sista Fa’’ et Absa Dème ”Keisha” qui portent la voix des sans voix particulièrement celle des femmes.
Ces deux pionnières du mouvement hip hop évoluent dans des groupes mixtes et engagés.
Sista Fa est membre du groupe ‘’Wa BMG44’’ (Wa Bokk Mënmën Guëstu) qui signifie littéralement ”tous ensemble pour mieux réfléchir” en wolof. Le 44 renvoie à 1944 année du massacre des tirailleurs Sénégalais par le France à Thiaroye dans la banlieue de Dakar. Keisha est du groupe ‘’Domou Djolof’’ (fils du pays).
Toutes les deux formations sont ancrées dans leur terroir orientent leur musique plus vers les causes des femmes et en général sur les tares de la société sénégalaise.
Sista Fa ou encore les jeunes comme Aminata Gaye allias ‘’Mina la voilée’’, Selbe Diouf connue sous le nom d’artiste de ‘’Sister LB’’ ‘’féministe engagée’’ et tant d’autres, développent des thèmes spécifiques comme les violences basées sur le genre ou encore les problèmes politiques.
A l’image de Ami Yerewolo du Mali, Natacha Flora Sonloué alias ‘’Nash’’ de la Côte d’Ivoire, Aïcha Bah dite ”Ashley” de la Guinée (elle rappe contre la pédophilie et la polygamie), ou Kayiri Sylvie Toé alias ‘’Féenoose’’, Burkinabé vivant en Allemagne, les stars du hip hop Sénégalais utilisent leur musique pour défendre la cause des femmes et des enfants.
Fatim Sy parle ”des violences basées sur le genre et précisément de la fistule obstétricale, pour dénoncer tous ces vices des hommes dont sont victimes les femmes et leur progéniture’’.
‘’Actuellement, je travaille plus sur les violences faites aux femmes, aux enfants’’, confie-t-elle.
Défendre la cause des femmes et des enfants
Trouvée au siège de l’Association des métiers de la musique du Sénégal (AMS) où elle occupe le poste de trésorière dans le bureau, Sista Fa souligne l’importance de leur message dans la vie des populations.
Elle indique avoir participé à des campagnes de sensibilisation contre l’excision dans les régions de Kédougou ou de Kolda (sud du Sénégal).
Selon plusieurs rapports, notamment ceux du journal américain de médecine tropicale et d’hygiène de 2015 et celui de l’UNICEF de 2022 intitulé mutilations génitales au Sénégal : bilan d’une étude statistique, la région de Kédougou enregistrait à elle seule, un taux de 92% de cas de mutilation génitale, contre 88% pour Kolda.
Sûre de son combat pour le changement, Fatim Sy, dit vouloir continuer sur cette lancée pour défendre la cause des femmes et des enfants.
‘’Je suis en train de faire un album qui parle de l’excision des femmes, de la violence faite aux femmes et aux enfants’’, annonce-t-elle.
Elle cite l’exemple d’une association dirigée par la féministe Wasso Tounkara dénommée ‘’Genji’’ qui s’active dans la réalisation de telles chansons.
‘’En général, on est nombreuses à dénoncer ces fléaux à travers des featuring. On peut être à quatre voir cinq rappeuses sur un son pour parler de ces thématiques’’, explique l’artiste, précisant que la plupart des compositions sont réalisées en langues locales, pour toucher tout le monde.
Présidente de la commission genre de l’AMS, ”Sista Fa”, mouille non seulement le maillot pour l’égalité et l’équité au sein de la population, mais aussi pour les travailleuses dans les métiers de la musique.
‘’Notre objectif est de faire valoir les droits des femmes, non seulement au sein de la société sénégalaise, mais aussi dans le milieu de la musique, pour leur permettre de bénéficier par exemple d’un congé de maternité’’, ajoute-t-elle.
A l’en croire, elle et ses consœurs de l’association ont décidé de dénoncer des sujets parfois tabous aux yeux de la société.
‘’Quand on te dit qu’un marabout a couché avec un enfant de 4 ou 5 ans, par exemple, ce sont des sujets tabous. On a pris la décision d’en parler’’, laisse-t-elle entendre.
Elle ajoute : ‘’même si on peut avoir des problèmes, en tant que maman et rappeuse j’ai pris la décision de parler pour les sans-voix, on se doit de le faire’’.
Trouvant certains genres musicaux très folkloriques, Sista Fa estime que le rap est porteur d’un message.
‘’(…) il y a trois ou quatre mois, pendant que le pays brûlait (allusion au processus électoral), j’ai fait plusieurs singles, dont l’un intitulé Bu ko sax jéem (n’essaie même pas de le faire), en featuring avec le mouvement ”Y en a marre” (un groupe de rappeurs activistes)”, rappelle Sista Fa.
Cette musique a été, selon la rappeuse, réalisée pour dire ‘’non’’ à un ”troisième mandat” de l’ancien président de la République du Sénégal, Macky Sall.
Dans ses propos, elle dit à l’ancien Président qu’il ne s’en sortira pas, car le Sénégal appartient à tout le monde.
‘’Tu ne t’en sortiras pas. Le Sénégal, c’est notre affaire à tous et non une propriété privée. Tu sais mieux que nous que tu vas quitter le pouvoir, donc pas la peine de te cacher (…)’’, scande celle qui revendique son ‘’rap politique’’.
‘’Je suis politique. Je fais du rap politique. J’ai fait partie des plus grands groupes où les gens avaient vraiment peur de leur message (…)’’, martèle Fatim Sy.
Dans chaque chanson, ces femmes rappeuses véhiculent des messages sur l’égalité du genre, le courage, les droits des femmes, contrairement à certains hommes qui évoquent très souvent l’amour ou encore la femme dans leur tube, note-t-elle.
De son côté, Sister LB promet le succès à la femme dans son flot intitulé ‘’maa la dig tekk’’ (Je t’ai promis une conversation).
Elle promet à la femme que la victoire viendra, d’où son appel à ne jamais abandonner.
‘’Tu m’as montré la voie et mon fardeau n’est pas lourd. La route cahoteuse signifie que je vois; Allume le courage et vois ce qui t’attend et je t’y mènerai’’, fait-elle valoir, demandant ainsi aux gens d’avoir confiance en eux et d’oublier leurs ennemis.
‘’(…) Elles ont cette possibilité de se mettre en face et de pouvoir dénoncer les tares de la société. Elles ont cette force, elles ont le micro’’, martèle le président de l’AMS, Daniel Gomes.
Trouvé dans son bureau, il se félicite de voir comment Sister LB et Sista Fa inspirent du respect partout où elles sont invitées, grâce aux messages et valeurs qu’elles incarnent.
Il souligne le fait que beaucoup, au début du hip hop sénégalais, soient restées dans le stéréotype dans leurs messages.
‘’Jusqu’à présent, elles ont quand même réussi à ne pas se laisser étouffer justement par des personnes que je traiterais un peu de rétrogrades’’, dit-t-il.
Pour le lead vocal du groupe Oréazul, ces femmes sont arrivées en se disant qu’elles ont aussi ‘’droit au chapitre’’, après que leurs parents aient compris les frontières à ne pas franchir dans le rap.
‘’Je pense que si le message est dit, il l’est plus pour les jeunes de la génération d’il y a 15-20 ans, qui sont aujourd’hui devenus des personnes adultes’’, explique-t-il.
Contrairement à leurs frères, les mots clés utilisés dans leur musique sont souvent liés à la promesse, au combat, à la victoire et au travail, entre autres.
L’impact du rap féminin sur la société
Devant l’institut privé de gestion (IPG) situé au quartier populaire liberté 4 dans la région de Dakar, Mouhamadou Dior, un des mélomanes du rap Galsen, note ”l’impact positif’’ des messages délivrés par les rappeuses sur la jeunesse sénégalaise.
‘’Elles sensibilisent sur les violences basées sur le genre, sur la maltraitance des hommes, sur la façon dont on doit se défendre (…)’’, évoque-il.
Ces rappeuses, poursuit Mouhamadou Dior, lancent des messages pour motiver les autres en les poussant à ne pas se laisser faire et à dénoncer les tares de la société.
Entouré de ses proches, Haruna, étudiant en informatique dans le même institut, estime que les messages lancés par ces femmes permettent de prendre ‘’conscience et de rester plus vigilant’’. ‘’Elles permettent souvent aux gens de prendre conscience et de rester plus vigilants dans les familles, de plus surveiller leurs enfants aussi, parce qu’on entend souvent parler des cas de viols concernant les petites filles, des maltraitances, etc.’’, souligne-t-il.
L'AMÉRIQUE CHOISIT SCIEMMENT LA VOIE AUTORITAIRE
Après avoir battu Kamala Harris, Donald Trump revient au pouvoir avec des promesses de répression, d'expulsions massives et de vengeance politique. Les électeurs ont validé ce programme en toute connaissance de cause
(SenePlus) - Dans une analyse approfondie, le New York Times dresse le portrait d'une Amérique qui a délibérément choisi de confier son destin à Donald Trump, en pleine connaissance de ses intentions autoritaires. Un choix historique qui marque un tournant sans précédent dans l'histoire des États-Unis.
"L'Amérique se tient au bord du précipice d'un style de gouvernance autoritaire jamais vu dans ses 248 ans d'histoire", affirme le quotidien new-yorkais, soulignant que cette fois, il ne s'agit pas d'une conquête par la force mais d'un "blanc-seing" donné par les électeurs.
Trump n'a jamais caché son programme. Il a ouvertement annoncé qu'il utiliserait "la force militaire contre ses opposants politiques", procéderait à des "rafles militaires" pour expulser des millions d'immigrants, et serait un "dictateur - ne serait-ce que le premier jour."
Après avoir battu Kamala Harris, qui aurait pu devenir la première femme présidente des États-Unis, Trump entre dans l'histoire avec ses propres records : "le seul président reconnu coupable de dizaines de crimes, accusé de dizaines d'autres et deux fois destitué."
Contrairement à 2016, Trump arrive à Washington avec un large mandat populaire. "L'Amérique nous a donné un mandat sans précédent et puissant", a-t-il déclaré à ses partisans à Mar-a-Lago, ajoutant que "Dieu lui avait épargné la vie pour une raison : sauver le pays."
Le climat électoral lui était favorable, en partie grâce à ses propres actions. La confiance dans les institutions s'est effondrée, les sondages montrant que "près de la moitié des électeurs doutaient que l'expérience américaine d'auto-gouvernance fonctionnait."
Ses promesses économiques s'entremêlaient avec un refus catégorique de modérer son message. Trump a transformé l'assaut du Capitole en "jour d'amour" et ses auteurs en "prisonniers politiques". Il a maintenu une rhétorique crue, allant jusqu'à "mimer un acte sexuel lors d'un meeting dans la dernière semaine de campagne."
Les experts préviennent des conséquences : selon les économistes, "ses politiques augmenteraient l'inflation, accroîtraient les coûts pour les familles de milliers de dollars par an et déclencheraient des guerres commerciales mondiales." Ses projets d'expulsion massive "pourraient coûter des centaines de milliards de dollars aux contribuables."
Beaucoup de ses partisans ont choisi d'ignorer ces aspects controversés. "Interrogés sur ses plans les plus clivants - comme les expulsions massives et une réévaluation radicale de l'engagement américain envers l'OTAN - beaucoup de ses électeurs haussaient les épaules, doutant que de telles mesures extrêmes se concrétiseraient malgré ses promesses répétées."
Le journal conclut sur une note sobre : "Les Américains voulaient du changement. Et maintenant, ils vont certainement l'obtenir."