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28 août 2025
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L'HÉRITAGE DE KADDU BEYKAT SE RÉINVENTE
La restitution de la résidence d'écriture Intersections Selebeyoon dévoilera le travail de huit créatrices africaines sous le parrainage de Ken Bugul. Cette soirée du 7 février à la place du souvenir marquera également le début d'un hommage à Safi Faye
(SenePlus) - Le Festival Africain du Film et de la Recherche Féministes (CINEFEMFEST) Gëstu Nataal i Jigeen s'apprête à présenter les résultats de sa résidence d'écriture 2024 lors d'une cérémonie qui se tiendra le 7 février à la place du souvenir africain de Dakar. Cet événement, qui débutera à 16h30, marquera l'aboutissement d'un projet créatif unique rassemblant huit femmes talentueuses du continent africain et de sa diaspora.
La résidence d'écriture Intersections : Selebeyoon, qui s'est déroulée à Toubab Dialaw en octobre-novembre 2024, a réuni un groupe diversifié d'écrivaines, de chercheuses, de commissaires d'exposition, de photographes et de cinéastes. Sous le parrainage de l'écrivaine Ken Bugul, cette initiative a donné naissance à une publication collective qui sera présentée lors de la cérémonie.
L'événement mettra également à l'honneur le cinéma pionnier de Safi Faye avec la projection de son film emblématique "Kaddu Beykat" (Lettre Paysanne). Tourné à Fadial, en pays Sereer, ce film célébrera son cinquantième anniversaire en 2025. Sa pertinence reste intacte alors que le Sénégal s'engage dans un processus de réforme foncière et agraire.
Le festival prévoit une tournée de projection de "Kaddu Beykat" dans les établissements scolaires, les universités publiques et les espaces culturels de Dakar et sa région. Cette initiative vise à faire découvrir l'œuvre de Safi Faye aux nouvelles générations et au grand public. La cinéaste, première Africaine dont les films ont connu une distribution commerciale, a réalisé treize films au total, explorant des thématiques cruciales telles que l'émancipation féminine, l'indépendance économique, la souveraineté et les traditions en pays sérère.
Sa filmographie impressionnante comprend des œuvres marquantes comme "La Passante" (1972), "Revanche" (1973), "Fad'jal Goob na nu" (1979), "Man Sa Yay" (1980), "Les Âmes au soleil" (1981), "Selbé et tant d'autres" (1982), jusqu'à son dernier film "Mossane" (1996).
Le CINEFEMFEST avait déjà rendu hommage à Safi Faye lors de son édition 2023, soulignant son rôle de pionnière dans le cinéma africain. Pour plus d'informations sur le festival et ses activités, les organisateurs invitent le public à consulter le site web cinefemfest.com ou à les contacter directement à l'adresse cinefemfest@cinefemfest.com.
Cette initiative s'inscrit dans une démarche plus large de valorisation et de préservation du patrimoine cinématographique féministe africain, tout en encourageant l'émergence de nouvelles voix créatives sur le continent.
LEVÉE DE BOUCLIERS CONTRE LE PATRIARCAT
Le combat pour l'égalité parentale s'intensifie au Sénégal, où un simple refus de signature paternelle peut briser l'avenir d'un enfant. En 2025, le Code de la famille continue de reléguer les femmes en citoyennes de seconde zone
Au Sénégal, seul un homme est reconnu comme chef de famille, selon le code de la famille. Cette prérogative lui donne le pouvoir de contrôler presque tous les aspects de la vie familiale, à savoir le lieu de résidence, l'autorisation de délivrance de documents administratifs pour leurs enfants. Ainsi, l'autorité parentale revient uniquement au père pendant le mariage. Ce cadre juridique laisse les femmes, en particulier les mères divorcées et célibataires, dans une situation de vulnérabilité et d'impuissance, car elles sont incapables de prendre les décisions les plus élémentaires pour leurs enfants sans l'accord du père.
Nafi, une mère divorcée, incarne les difficultés auxquelles sont confrontées de nombreuses femmes sénégalaises à cause d'un code de la famille obsolète. Après son divorce, elle s'est retrouvée seule responsable de l'éducation de son enfant. Lorsqu'elle a voulu renouveler le passeport de son fils, son ex-mari a refusé de lui accorder l'autorisation parentale nécessaire. «Il n'a jamais respecté les décisions du tribunal : pas de pension alimentaire, pas de visites, rien. J'ai tout fait pour mon enfant, mais lorsque son passeport a expiré, j'ai dû courir après mon ex-mari pendant six mois pour obtenir l'autorisation d'en faire un nouveau», se souvient Nafi, la voix teintée de frustrations. Cette épreuve n'est que trop fréquente pour les femmes divorcées au Sénégal qui se retrouvent souvent impuissantes face à un système juridique qui favorise les hommes. Le système juridique, qui est censé protéger les enfants, est souvent utilisé comme une arme contre leurs mères.
Aminata partage une histoire similaire, qui fait écho à l'expérience de nombreuses femmes divorcées au Sénégal. Frustrée par le refus de son ex-mari de coopérer, elle a demandé conseil à l'association des juristes sénégalaises (AJS) et a pu obtenir une délégation de l'autorité parentale. «Je ne pouvais pas obtenir des documents de base pour mon enfant sans le consentement du père. J'ai finalement demandé de l'aide à l'AJS (Association des Juristes Sénégalaises), qui m'a guidée pour obtenir la délégation de l'autorité parentale. Maintenant, je peux prendre des décisions pour mon enfant sans être à la merci de mon ex-mari», explique-t-elle. Ces batailles mettent en lumière les obstacles systémiques auxquels les femmes sont confrontées dans le cadre du code de la famille actuel.
Les femmes divorcées, les véritables victimes de l’article 277 duCode de la famille
Aissatou, comme beaucoup d'autres femmes, se demande pourquoi la loi dit qu'une mère qui porte son enfant pendant neuf mois et l'allaite pendant près de deux ans doit avoir l'autorisation du père pour l'emmener dans les procédures administratives. En effet, l'article 277 du code de la famille sénégalais est au cœur du problème. Il accorde au père l'autorité parentale exclusive pendant le mariage, exigeant sa signature sur toute autorisation parentale, écartant de fait les mères de la participation aux décisions cruciales concernant la vie de leurs enfants. La loi permet non seulement aux pères de refuser la reconnaissance de paternité, mais elle interdit également les tests de paternité, ce qui renforce encore la domination masculine dans les affaires familiales. Cette structure juridique perpétue un système dans lequel les hommes détiennent tout le pouvoir de décision, laissant aux femmes des droits et des recours limités. Cette disposition persiste malgré l'évolution du rôle des femmes dans la société sénégalaise, où elles occupent désormais des postes de responsabilité professionnelle importants. Les activistes et les organisations féministes appellent à une révision de cette loi pour refléter les réalités de la vie familiale moderne où les femmes sont souvent les principales pourvoyeuses de soins.
Le poids émotionnel du pouvoir patriarcal
L'impact de ce cadre juridique patriarcal va au-delà des obstacles administratifs. Des femmes comme Nafi éprouvent une grande détresse émotionnelle en raison de leur manque d'autonomie. «J'ai évité de parler de la situation à mon fils pour qu'il n'ait pas une mauvaise image de son père. Personnellement, j'étais furieuse d'être aussi impuissante. J'étais furieuse. Comment pouvais-je m'occuper de tout et me faire dire que j'avais besoin d'un papier d'un père qui nous avait abandonnés pour voyager ?» explique-t-elle de sa profonde frustration et sa colère face à l'injustice imposée par la loi. Ce sentiment d'impuissance s'étend à d'autres aspects de leur vie, qu'il s'agisse des rendez-vous manqués ou de l'anxiété constante de naviguer dans un système qui leur est défavorable.
Comment les obstacles juridiques affectent la vie des enfants
Les effets de ces obstacles juridiques ne se limitent pas aux mères. Ils ont également un impact profond sur les enfants. Dans des cas comme celui de Nafi, où le père est absent, les enfants peuvent passer des années sans voir leur parent, ce qui entraîne des relations tendues et une détresse émotionnelle. Le fils de Nafi n'a pas vu son père depuis huit ans, celui-ci vivant à l'étranger et ne le contactant que sporadiquement via WhatsApp. Cette absence a laissé de profondes cicatrices émotionnelles. «Le refus de son père de coopérer a affecté nos vies : rendez-vous manqués, projets gâchés et troubles émotionnels. Il ne s'agit pas seulement de paperasse ; il s'agit du lien entre un père et son enfant, qui est en train d'être érodé par une loi qui donne la priorité à l'autorité paternelle sur la responsabilité parentale», se désole Nafi.
Aïssatou : « Mon fils a perdu une bourse d’étude à cause du refus de son père de signer l’autorité parentale»
L'histoire de Nafi n'est qu'une des nombreuses illustrations de l'impact psychologique du code familial patriarcal sénégalais sur les femmes et les enfants. Le fils d’Aïssatou a voulu étudier à l’étranger mais son papa n’a pas signé l’autorité parentale. «Nous avions des problèmes et pour me coincer, lorsque je lui ai demandé de signer l’autorité parentale pour notre fils, il a refusé. Et ce dernier a perdu sa bourse d’étude depuis lors, il s’isole et cela me fend le cœur de le voir ainsi. Tout cela à cause d’un père aigri et égoïste», se désole Aissatou. En effet, l'obligation légale d'obtenir l'autorisation du père pour des tâches administratives de base perturbe la vie quotidienne et empêche l'enfant de voyager, d'accéder à l'éducation et de recevoir des soins médicaux. Cette situation est exacerbée par la capacité du père à refuser son consentement par dépit ou par négligence, ce qui complique encore l'éducation de l'enfant.
Les réformes du Maroc peuvent inspirer le Sénégal
La structure patriarcale du Sénégal n'est pas unique sur le continent africain. Alors que le Sénégal est confronté à ces défis, d'autres pays africains, comme le Maroc, ont réalisé des progrès significatifs dans la réforme de leur droit de la famille. Le Maroc, par exemple, a réformé son code de la famille, la Moudawana, en 2004 afin d'accorder l'autorité parentale partagée et d'améliorer les droits de garde pour les femmes. Ces réformes ont été motivées par un mouvement croissant en faveur des droits des femmes et visaient à aligner le cadre juridique sur les normes internationales en matière de droits de l'homme. Avant 2004, les pères marocains avaient l'autorité parentale exclusive, comme c'est le cas au Sénégal. Toutefois, les réformes reconnaissent désormais le rôle des deux parents dans l'éducation des enfants et la prise de décision. Cette évolution a permis aux mères marocaines d'avoir davantage leur mot à dire dans la vie de leurs enfants, même en cas de divorce. Contrairement au Sénégal, où les femmes ont toujours besoin de l'autorisation de leur père pour ouvrir un compte bancaire pour leur enfant ou pour voyager à l'étranger, les textes marocains donnent autant de pouvoir aux mères qu'aux pères. Ce contraste souligne l'urgence de réformes juridiques similaires au Sénégal pour promouvoir l'égalité des sexes et protéger les droits des femmes.
Montee d’un mouvement en faveur du partage des droits parentaux
Au Sénégal, le mouvement en faveur de réformes similaires prend de l'ampleur. En mars dernier, une coalition de féministes, d'activistes, d'organisations de la société civile et de groupes de défense des droits de l'Homme a lancé une campagne en faveur de l'autorisation parentale partagée. L’objectif de la campagne est de plaider pour une révision de la loi sur le partage des droits et des responsabilités parentales. Il s’agit de permettre aux femmes d'effectuer des démarches administratives au nom de leurs enfants sans avoir besoin de l'autorisation du père. Cependant, malgré ces efforts, la situation reste inchangée, ce qui souligne la nécessité de poursuivre les actions de plaidoyer et de sensibilisation du public.
La militante féministe, Jaly Badiane, souligne l'importance de l'éducation du public parallèlement à la réforme juridique. « Nous devons d'abord demander aux autorités de réviser la loi, mais aussi à la population de comprendre l'importance de cette révision et les raisons pour lesquelles ces changements sont nécessaires. Le partage de l'autorité parentale ne signifie pas que l'on supprime les droits des pères ; il s'agit de faire en sorte que les deux parents puissent prendre des décisions dans l'intérêt supérieur de leurs enfants», explique-t-elle. Elle souligne la nécessité d'adopter des lois qui reflètent les expériences vécues par les familles sénégalaises et protègent les droits des femmes et des enfants. Ses efforts sont essentiels pour combler le fossé entre les réformes juridiques et l'acceptation par la société, en veillant à ce que les changements soient durables et largement soutenus. «Nous devons réviser le code de la famille pour qu'il reflète la réalité des familles sénégalaises modernes. La loi devrait reconnaître que les deux parents, quel que soit leur statut matrimonial, ont le droit et la responsabilité de s'occuper de leurs enfants», affirme Mme Sarr.
Entre 2021 et 2023, les boutiques de l’AJS ont reçu 665 demandes de garde d'enfants
Madjiguène Bakhoum Sarr, responsable de la communication à l'association des juristes sénégalaises (AJS) et membre fondateur de la campagne pour le partage de l'autorité parentale, joue un rôle central dans ce combat. Elle décrit les difficultés quotidiennes des femmes qui s'adressent à l'AJS pour obtenir de l'aide en matière de garde d'enfants et d'administration juridique. Grâce à leurs boutiques juridiques réparties dans tout le pays, elles aident les femmes à naviguer dans le système juridique, qu'il s'agisse d'obtenir la garde des enfants, de garantir la pension alimentaire ou de se battre pour obtenir l'autorisation parentale. «Entre 2021 et 2023, nous avons reçu 665 demandes de garde d'enfants dans l'ensemble de nos boutiques juridiques.
Il ne s'agit pas de cas isolés : ces femmes se battent pour obtenir le droit fondamental de prendre des décisions pour leurs enfants sans avoir besoin du consentement du père», explique Mme Sarr. Les efforts d'AJS sont essentiels dans la lutte plus large pour l'égalité des sexes au Sénégal, car ils fournissent un soutien juridique et un plaidoyer pour les femmes qui luttent contre les dispositions discriminatoires et servent de plateforme pour que les voix des femmes soient entendues.
Les histoires personnelles de femmes comme Nafi et Aminata sont le moteur de la réforme juridique au Sénégal, car elles mettent en évidence les implications réelles des dispositions discriminatoires du code de la famille. Ces récits personnels mettent en lumière les conséquences concrètes de lois obsolètes et le besoin urgent de changement. Ils humanisent les questions juridiques mais démontrent également la résilience des femmes sénégalaises, qui continuent à se battre pour leurs droits en dépit d'obstacles importants.
L'urgence d’un changement juridique auSénégal
Le code de la famille sénégalais a désespérément besoin d'être réformé pour refléter les réalités de la vie moderne. Le cadre juridique actuel, ancré dans les traditions patriarcales, ne protège pas les droits des femmes et des enfants, ce qui les rend vulnérables et les prive de leurs droits. Pour aller de l'avant, le Sénégal doit donner la priorité à la révision des lois discriminatoires telles que l'article 277, afin de garantir à tous les citoyens, quels que soient leur sexe, l'égalité des droits et des chances. Les femmes sénégalaises revendiquent le droit de prendre des décisions pour leurs enfants indépendamment des caprices du père. Cet effort collectif souligne la nécessité absolue de faire évoluer le code de la famille pour l'aligner sur les normes contemporaines en matière d'égalité des sexes.
Une nouvelle vision des droits parentaux au Sénégal
La campagne pour le partage de l'autorité parentale est plus qu'une simple bataille juridique ; c'est un mouvement vers une société plus juste et plus équitable. Il s'agit de faire en sorte que les femmes et les enfants du Sénégal puissent vivre dans la dignité, la sécurité et l'égalité. Le plaidoyer et l'activisme continus de l’AJS et d'autres organisations offrent l'espoir que les structures juridiques patriarcales peuvent être transformées, ouvrant la voie à un avenir plus équitable pour tous les Sénégalais. En révisant le code de la famille et en reconnaissant les rôles égaux des mères et des pères dans l'éducation de leurs enfants, le Sénégal peut faire un pas important vers l'égalité des sexes.
LA MISE AU POINT DE L'ANSD SUR LA SITUATION ÉCONOMIQUE ET LA DETTE PUBLIQUE
Suite à des interprétations du rapport 2022/2023 sur la situation économique et sociale du Sénégal, l’Agence nationale de la statistique et de la démographie a apporté des clarifications ce 6 février 2025.
Suite à la publication du rapport sur la Situation économique et sociale du Sénégal (édition 2022/2023) le 4 février dernier, des informations mal comprises ont circulé, notamment sur les finances publiques et la dette du pays. Face à cette situation, l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) a tenu à faire une mise au point pour rétablir les faits, ce 6 février 2025.
L’ANSD rappelle que ce rapport est une publication annuelle qui compile des données issues du Système statistique national (SSN), incluant celles du ministère des Finances et du Budget. « Les chiffres concernant la dette publique s’appuient sur les dernières statistiques officielles disponibles pour les années 2022 et 2023 », souligne la note.
Contrairement aux interprétations qui ont circulé, le rapport ne prend pas en compte les travaux d’audit actuellement menés par la Cour des comptes sur la situation des finances publiques. Ces audits sont en cours, et leurs conclusions ne sont pas encore disponibles. Toute mise à jour liée à ces investigations sera intégrée dans les prochaines éditions du rapport.
PAR MAGAYE GAYE
AFRIQUE, ATTENTION AUX NOUVEAUX PARTENAIRES INDO-CHINOIS
"Depuis longtemps, la Chine applique des méthodes peu transparentes. Peu regardante sur les valeurs démocratiques et les libertés, elle remporte et exécute des marchés sans aucun transfert de technologie."
Vous me connaissez : je n’ai jamais été complaisant envers le modèle occidental, dont les méthodes ont contrarié le développement du continent. L’exemple des accords de pêche en est une illustration frappante.
Après des siècles de confrontation sur le terrain de l'esclavage et de la colonisation nous avons appris à nous connaître mutuellement avec le monde occidental
Cependant, il est temps de nous interroger aussi sur les nuisances graves que représente le tandem indo-chinois pour l’Afrique.
Une anecdote révélatrice
Lors d’un sommet Inde-Afrique à New Delhi, avant même la séance inaugurale, les officiels indiens ont organisé pour les délégations africaines… une sortie shopping en ville, avec des bus climatisés à disposition. Ce jour-là, j’ai été choqué.
Aujourd’hui, nous constatons que de plus en plus de responsables africains vont se faire soigner en Inde. Pire encore, il semblerait que l’Inde devienne un nouveau paradis fiscal, où certains dirigeants africains placeraient discrètement leurs fortunes.
Dans le domaine économique, l’Inde prend le contrôle, en toute opacité, des sociétés d’État privatisées en Afrique. Elle développe également ses affaires au détriment des producteurs locaux, comme c’est le cas avec l’anacarde.
La Chine, un partenaire opaque
Depuis longtemps, la Chine applique des méthodes peu transparentes. Peu regardante sur les valeurs démocratiques et les libertés, elle remporte et exécute des marchés sans aucun transfert de technologie. Son modèle de financement, souvent opaque, est lié à une prédation des ressources naturelles.
D’un point de vue macroéconomique, les balances commerciales de nombreux pays africains sont déficitaires vis-à-vis de ces deux puissances.
L’Afrique doit donc faire preuve de vigilance face à ce tandem, qui est loin d’être altruiste.
Une responsabilité partagée
Soyons clairs : il ne s’agit pas d’absoudre les élites africaines. Mais nous devons prendre conscience que l’Inde et la Chine ne sont pas les "sauveurs" que certains imaginent.
Face à cette menace géopolitique, l’Afrique doit adopter une démarche stratégique et compter sur ses propres forces.
Nos recommandations
Imposer des joint-ventures à la Chine et à l’Inde dans la production locale de biens d’équipement et de consommation, notamment pour les produits actuellement importés massivement ou exportés à l’état brut. (Exemple : articles de décoration, anacarde, arachide...)
Renforcer le contrôle des flux financiers à destination de l’Inde afin d’éviter les dérives liées aux paradis fiscaux.
Exiger un transfert de technologie avant toute signature de contrat avec ces pays.
Éviter les garanties de financement sous forme de ressources naturelles, qui fragilisent nos économies.
L’Afrique doit cesser d’être un terrain de jeu économique pour d’autres puissances. Il est temps d’adopter une stratégie pragmatique et souveraine.
DES DISCIPLES DE CHEIKH ANTA DIOP RÉCLAMENT SES ŒUVRES À L’ÉCOLE
Venus de plusieurs pays d’Afrique, des participants ont pris part à la Marche internationale de l’Unité africaine, de Dakar à Thiaytou, en hommage au professeur Cheikh Anta Diop. Selon Nicolas Boissy, l’héritage du savant doit être valorisé.
Ils ont été nombreux, venus de pays d’Afrique pour participer à la marche annuelle de Dakar à Thiaytou en l’honneur du professeur Cheikh Anta Diop. La Marche internationale de l’Unité africaine, qui s’est déroulée du 1er au 5 février 2025 a été l’occasion pour les marcheurs de faire un plaidoyer pour l’introduction des œuvres du parrain de l’UCAD dans le système scolaire.
Selon le coordonnateur de la marche, Nicolas Boissy, «ce dernier pharaon, Cheikh Anta Diop, a beaucoup fait pour l’Afrique, il a travaillé corps et âme pour redonner à l’Afrique ses valeurs. Nous avons constaté que l’Afrique ne lui a pas rendu la monnaie. Les œuvres de cet homme sont en train d’être rangées dans les tiroirs. Quand on discute avec nos amis de la sous-région, ce sont eux qui expliquent le Cheikh ».
«Cette marche nous permet de réclamer l’introduction des œuvres de Cheikh Anta dans le programme scolaire. Il faut que l’Etat pense déjà à ce projet. Nous avons cette année le Grand Théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose de Dakar comme partenaire», dit-il.
La marche a duré 5 jours pour parcourir 154 km en 5 étapes: Dakar-Bargny, Bargny-Thiès, Thiès-Khombole, Khombole-Bambey et Bambey-Thiaytou.
PLUS DE DEUX MILLIONS DE MÈTRES CARRÉS DÉMINÉS EN CASAMANCE
Malgré ces avancées, vingt localités restent à déminer, dont quatorze sont abandonnées. Le gouverneur de Ziguinchor, Mor Talla Tine, a souligné l’importance du déminage pour le retour des déplacés et appelé à accélérer le processus.
Plus de deux millions de mètres carrés ont été déminés en Casamance, entre 2008 et 2024, a-t-on appris, mercredi, à Ziguinchor (Sud), du directeur du Centre national d’action antimine au Sénégal (CNAMS), l’ambassadeur Papa Maguèye Diop. ‘’Entre 2008 et 2024, les opérations de déminage ont permis de dépolluer, au total, une superficie de 2 203 976,37 m2 dans 54 localités (141 zones). Les équipes de déminage ont réussi à détruire 504 engins’’, a déclaré le directeur du CNAMS.
L’ambassadeur Papa Maguèye, Diop qui s’exprimait en marge de la réunion du Comité régional de pilotage du plan spécial 2024- 2025 pour le retour des déplacés en Casamance, a rassuré que ses équipes vont parachever le processus dans, au moins, 20 localités, dont les 14 sont abandonnées. La rencontre a été présidée par le gouverneur de Ziguinchor Mor Talla Tine, en présence des élus territoriaux, des chefs de service, des chefs de village, des acteurs de développement et des autorités administratives.
Le directeur du Centre national d’action antimine au Sénégal a rappelé qu’à ce jour, vingt localités restent à déminer. ‘’Sur cette liste, les 14 sont abandonnées et six sont en cours d’enquête’’, a-t-il révélé. Le gouverneur Mor Talla Tine a rappelé que le déminage humanitaire est intimement lié au processus de paix. ‘’Pour que le retour des déplacés puisse être effectif dans les terroirs, il faut impérativement accélérer le processus de déminage’’, a préconisé le chef de l’exécutif régional. Selon lui, ‘’la question du déminage constitue une dimension importante dans le retour des populations déplacées et dans le travail qu’on nous a confié’’. ‘’L’État du Sénégal doit accélérer le programme de déminage en Casamance pour qu’en 2026, le Sénégal puisse respecter ses engagements. Nous voulons un Sénégal sans mine’’, a-t-il souhaité.
...Mor Talla Tine a ainsi invité la sous-commission de déminage à tout mettre en œuvre pour accélérer le processus. Il s’est félicité de l’initiative de l’État qui a décidé d’octroyer un financement de 15 milliards de francs CFA pour booster les activités de déminage en Casamance. Le président du Conseil départemental d’Oussouye, Maurice Diédhiou, a déploré ‘’le fait qu’aucune action de déminage ne soit entreprise dans le département d’Oussouye, notamment dans la commune de Santhiaba Manjack où plusieurs villages sont encore abandonnés à cause de la présence des mines’’.
Le maire d’Oulampane, Sagar Coly, a réclamé l’accélération du processus pour, dit-il, ne pas freiner la dynamique de retour des populations déplacées. Les engins explosifs ont fait 870 victimes officiellement répertoriées et dont les 186 présentent des séquelles physiques. La Casamance, séparée du nord du Sénégal par la Gambie, est le théâtre d’un des plus vieux conflits d’Afrique depuis que des indépendantistes ont pris le maquis après la répression d’une marche en décembre 1982.
Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l’économie de cette région, le conflit a continuellement baissé en intensité. Il y a deux ans environ, l’armée nationale avait mené des opérations d’envergure pour neutraliser les principales bases rebelles, renforçant ainsi l’accalmie notée dans cette partie du pays et favorisant le retour des personnes déplacées dans leurs villages d’origine. En mai dernier, au moins 250 combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) ont acté le dépôt de leurs armes lors d’une cérémonie organisée à Mongone, une localité du département de Bignona qui abritait par le passé une importante base du mouvement irrédentiste.
UN PARTENARIAT STRATEGIQUE POUR L’AVENIR DES DIPLOMES
Une table ronde de la Banque mondiale (BM) et du gouvernement sénégalais a mis jeudi en lumière les initiatives en cours pour renforcer les liens entre les universités, les entreprises et le marché de l’emploi.
Une table ronde de la Banque mondiale (BM) et du gouvernement sénégalais a mis jeudi en lumière les initiatives en cours pour renforcer les liens entre les universités, les entreprises et le marché de l’emploi.
« Nos établissements d’enseignement supérieur doivent évoluer pour former des citoyens capables de répondre aux exigences d’un monde où les compétences numériques, l’innovation et la flexibilité professionnelle sont devenues essentielles », a déclaré jeudi à Dakar Abdourahmane Diouf, ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, présidant une table ronde sur le thème « Vers une meilleure employabilité des diplômés de l’enseignement supérieur au Sénégal : pratiques innovantes et opportunités mondiales ».
Co-organisée par la Banque mondiale et la Société financière internationale (IFC), elle a permis de discuter des défis et des solutions à mettre en place pour améliorer l’employabilité des jeunes diplômés et accélérer la transformation numérique dans les établissements d’enseignement supérieur. Le ministre a souligné que cette rencontre est une « volonté commune de faire face à un défi majeur, celui de préparer nos jeunes à intégrer un marché du travail en pleine mutation ».
Le Sénégal se trouve à un « tournant décisif » et sa jeunesse, qui représente une grande partie de la population, doit être préparée pour répondre aux exigences d’un monde où les compétences numériques et l’innovation sont essentielles. M. Diouf a ainsi précisé les mesures prises par le gouvernement pour améliorer l’employabilité, dont la révision des programmes d’enseignement pour intégrer des compétences pratiques et numériques, le renforcement des partenariats publics-privés, et l’instauration d’un suivi minutieux de l’insertion professionnelle des diplômés.
« Toutes ces questions feront l’objet de contrat de performance entre le ministère de l’Enseignement supérieur et les universités publiques. Ces contrats avec l’ensemble des universités publiques seront signés avant la fin du mois de mars » prochain, a indiqué le ministre, appelant à « l’engagement de toutes et de tous » pour que la vision des nouvelles autorités devienne réalité.
Keiko Miwa, directrice des Opérations de la Banque mondiale au Sénégal, a présenté les efforts de l’institution pour renforcer l’adéquation entre l’enseignement supérieur et le marché du travail. Elle a évoqué l’exemple de l’Institut supérieur d’études professionnelles (ISEP) de Thiès, une initiative qui offre une formation axée sur les compétences numériques et les besoins des entreprises.
Ce modèle a inspiré le projet ESPOIR-JEUNES, co-financé par la BM et l’AFD, qui vise à créer huit nouveaux établissements similaires dans des régions stratégiques. Elle a également souligné le paradoxe du taux de chômage élevé parmi les diplômés malgré l’expansion de l’enseignement supérieur, soulignant la nécessité d’un lien plus étroit entre le système éducatif et le monde professionnel.
« Une étude de 2022 montre que le taux de chômage des personnes hautement qualifiées double celui des personnes ayant une éducation de base », a-t-elle expliqué.
La représentante de la Société financière internationale (IFC), Nouma Dione, a abordé les mutations profondes que traversent les établissements d’enseignement supérieur. Elle a insisté sur l’importance d’intégrer l’intelligence artificielle (IA) et la littératie numérique dans les programmes d’études pour répondre aux exigences croissantes des employeurs.
« Nous vivons une époque de mutations profondes, où les défis auxquels sont confrontés nos établissements d’enseignement supérieur (EES) sont nombreux et complexes », a-t-elle affirmé, rappelant que l’IFC, au cours des 25 dernières années, a investi plus de 3,1 milliards de dollars dans des solutions éducatives innovantes pour soutenir le développement du capital humain.
Par Mody Niang
ENCORE NON, BACHIR, LE SENEGAL N’EST PAS NE LE 24 MARS 2024 !
Dans ma contribution publiée le 30 janvier dernier, j’annonçais qu’elle serait suivie d’une seconde peut-être d’une troisième pour administrer la preuve à Bachir Fofana, à Papa Malick Ndour comme à de nombreux autres du même acabit qui pensent comme eux..
Dans ma contribution publiée le 30 janvier dernier, j’annonçais qu’elle serait suivie d’une seconde, peut-être d’une troisième, pour administrer la preuve à Bachir Fofana, à Papa Malick Ndour comme à de nombreux autres du même acabit qui pensent comme eux que nous sommes loin, très loin d’être amnésiques et que personne ne peut nous faire croire, une seule seconde, que le Sénégal est né le 24 mars 2024. « Un président ne doit pas dire ça », « Un président ne doit pas faire ça », répétait-il souvent dans son « lundi » publié après la Conférence des Administrateurs et des Managers publics (CAMP) du 20 janvier 2025. Même si Bachir Fofana ne le sait pas, ou feint de ne pas le savoir, fermant hermétiquement les yeux et se bouchant les oreilles sur tout ce qui s’est passé depuis le 7 mars 1963 et, en particulier, depuis ce fameux 1er avril 2000, nous connaissons des présidents, en tout cas au moins deux présidents qui ont dit plus, qui ont dit pire ; qui ont fait plus, qui ont fait pire.
En conclusion de ma première contribution, je promettais aux lecteurs qui en avaient déjà une idée, avec les déclarations sur les Perrons de l’Élysée du vieux président-politicien, lors de son premier voyage en France, après le 1er avril 2000, qu’ils en auront bien d’autres après avoir lu la seconde contribution, c’est-à-dire celle-ci. Je commencerai par l’ancien président-politicien avant de revenir sur son prédécesseur et sosie. Combien de fois, pendant douze ans, a-t-il dit ce qu’un président de la République ne doit pas dire, et fait ce qu’il ne doit pas faire. Premier ministre déjà, il votait sans carte d’identité à Fatick.
Je pourrais me contenter d’une seule de ses déclarations, que pratiquement tout le monde se rappelle d’ailleurs et qu’aucun président d’un pays sérieux n’ose faire, celle-ci : « Si je n’avais pas mis mon coude sur les dossiers que j’ai sur mon bureau, beaucoup de gens iraient en prison ». Naturellement, dès le lendemain, les commentaires sont allés bon train et dont bon nombre ne le ménageaient pas.
Il comprenait alors qu’il avait commis une bévue et a voulu se corriger mais en en commettant une plus grosse encore. « Je ne parlais pas de tous les dossiers mais de celui Sindiély Wade seulement car, je ne peux pas envoyer en prison en même temps le frère et la sœur ». Donc, c’est lui qui décide de l’envoi ou non des gens en prison. Comme Bachir Fofana nous prend pour ce que nous ne sommes, je rappelle qu’il s’agissait du lourd dossier du FESMAN où Sindiély était gravement mise en cause. Le lendemain d’ailleurs ou le surlendemain, j’ai publié une contribution qui avait pour titre « Et s’il est établi que le frère et la sœur sont tous les deux des voleurs ! », Sud quotidien du 12 février 2014.
Bachir, un président peut-il dire ça, un président vraiment digne de la fonction ? Où étiez-vous, vous et les autres qui pensent comme vous ? Le président Bassirou Diomaye Faye a vraiment bon dos. Des bêtises – je ne peux les appeler qu’ainsi –, l’ancien président-polticien en a dit bien d’autres ? Je rappelle seulement, en campagne électorale pour le Référendum de mars 2016, au grand Théâtre Dooudou Ndiaye Coumba Rose, il a dit, en direction de la pauvre opposition : « Que cela vous plaise ou non, vous supporterez ma politique ! ». Un président de la République peut-il se permettre de dire ça, et sans état d’âme ? Oubliait-il qu’il tirait son pouvoir de gouverner de la constitution, comme l’opposition celui de s’opposer ? Vous a-t-on entendu ou lu à l’époque, vous comme les autres qui prennent plaisir à tirer à boulets rouges sur le président Diomaye et son Premier ministre ?
Dans son même « lundi », Bachir Fofana répète qu’« un président ne doit pas faire ça », mettant naturellement en cause le président Diomaye Faye dans son introduction de la CAMP. Bachir n’a d’yeux et d’oreilles que pour lui et son Premier ministre. Pourtant, des présidents, plus exactement l’ancien président-politicien et son prédécesseur et sosie ont fait pire, si toutefois Diomaye a dit ou fait ce qu’il lui reproche.
Des « hauts faits d’armes » du premier, je retiendrai seulement quelques-uns. On se rappelle le comportement inacceptable de l’ancien ministre Moustapha Diop envers les magistrats de la Cour des Comptes. Le Président de la Commission des Comptes et de Contrôle des Entreprises et ses collègues se sont rendus au siège du Fonds de Promotion d’Entreprenariat féminin « pour rencontrer le staff et lui présenter le programme de travail de la vérification conformément à leur mission ». Informé de la présence des enquêteurs, Moustapha Diop, alors Ministre délégué auprès du ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, chargé de la Microfinance et de l’Économie solidaire, s’invite à la réunion. Le Président de la commission lui fait alors remarquer que sa présence ne s’imposait pas du fait que ce n’était qu’une réunion de prise de contact.
Le ministre délégué, qui n’a certainement pas apprécié les mots du Président de la Commission, entre dans une colère noire et s’adresse alors à ses « invités » en ces termes vigoureux : « Vous êtes de petits magistrats de rien du tout, payés pour me déstabiliser ». Et il ne s’arrête pas en si bon chemin, selon le journal Léral net du mardi 15 juin 2015 qui rend compte de l’événement.
« Vous ne faites pas partie des magistrats de la Cour des comptes, mais de la Cour de règlement de comptes », leur lança-t-il, avant de les mettre dehors sans autre forme de procès.
Le Président de la Commission et ses collègues naturellement très en colère, s’en ouvrent au Président de la République et exigent une sanction sévère contre le ministre délégué ? Pour toute réponse, l’ancien Président-politicien leur présente publiquement les excuses de son ministre. Monsieur Bachir Fofana, un président de la République digne de la fonction doit-il vraiment faire ça ? Où étiez-vous à l’époque, vous et les autres qui pensent comme vous ? Vous a-t-on alors entendus ou lus ?
Ce n’est pas tout Monsieur Fofana. Pendant qu’il était le Directeur général du COUD, Cheikh Oumar Ane a fait l’objet d’une enquête par l’OFNAC, vérification qui a abouti à un lourd dossier. Le 31 décembre 2018, si mes souvenirs sont exacts, après son message à la Nation, l’ancien président-politicien répondant à des journalistes, a pris publiquement sa défense alors que son dossier était entre les mains du Procureur de la République. Il est allé plus loin en reprochant à l’OFNAC d’avoir outrepassé ses prérogatives. Ce n’est pas tout. L’OFNAC fait en général des recommandations dans ses rapports d’activités. Dans celui de l’année 2014-2015, sa première recommandation était celle-ci ; « Relever de ses fonctions le Directeur du Coud pour entrave à l’exécution normale d’une mission de vérification et prendre toutes les mesures utiles pour qu’il ne lui soit plus confié la responsabilité de diriger un organisme public. »
Que s’était-il passé ? Les enquêteurs, après avoir bouclé leur mission, se sont rendu compte que ce qui se passait au Coud en matière de gestion scandaleuse, était encore bien plus grave que ce que dénonçait la plainte qui justifiait cette première mission. Un second ordre de mission chargea alors de nouveaux enquêteurs de poursuivre le travail. Cheikh Oumar sachant que ce qui l’attendait était plus grave encore, s’opposa catégoriquement à l’exécution de cette nouvelle vérification, en allant jusqu’à menacer le premier responsable des enquêteurs et à accabler la présidente de l’OFNAC d’alors de tous les péchés d’Israël.
Bachir, et vous tous et vous toutes qui pensez comme lui, imaginez-vous ce qui allait se passer malgré son lourd dossier qui dormait d’un sommeil profond sur la table du Procureur de la République et cette recommandation de l’OFNAC qui l’accablait ? Trois à quatre mois plus tard, Cheikh Oumar Ane est nommé, contre toute attente, Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Bachir, un président sérieux doit-il faire ça ? Vous êtes-vous fait entendre à l’époque, vous comme les autres ? Bachir, nous n’accepterons jamais qu’on fasse table rase de tout ce qui s’est passé pendant vingt-quatre longues années de nauséabonde gouvernance et nous enfermer dans les neuf mois des nouveaux gouvernants.
Et ces quelques exemples que j’ai pris sur l’ancien président-politicien ne sont que des peccadilles, comparés aux mille scandales qui ont jalonné sa nébuleuse gouvernance. Il en sera ainsi des exemples que je prendrai sur son prédécesseur et sosie, dans la prochaine contribution, celle-ci étant déjà longue ? En attendant, je rassure Bachir Fofana : ce n’est point sa personne qui m’intéresse, mais ce qu’il dit et écrit sur la gouvernance en cours depuis le 2 avril 2000. Des amis m’ont fait cas d’injures dont je serais la cible depuis la parution de ma première contribution. Heureusement que je ne lis pas de tels commentaires. Mais l’un de mes amis m’a fait parvenir par WhatsApp une vidéo où Bachir Fofana s’en prend sévèrement à ma personne. J’ai fait quand même les efforts nécessaires pour l’écouter. Voici ce qu’il dit de moi en walaf « Boo nekke ci deukk, te yaw xamoó sa bopp, tekki woó dara, Senegaal lifiy problèmes lepp, Senegaal lifiy problèmes lepp, mu man cee waxtaan, loola lepp mu teg kofa, ne ci bachir Fofana mu amul solo mii rek, lay wax. » Traduit en français, son discours donne : « Si tu vis dans un pays, en ignorant qui tu es vraiment, un pays où tu ne signifies rien, au lieu de te préoccuper du Sénégal qui en a tant besoin, tu fais de Bachir Fofana ta cible ». Il me remercie pour avoir publié une longue contribution avec pour titre : « Qui est ce Bachir Fofana ? » Il devait vraiment être hors de lui ; il ne retient même pas le titre de ma contribution qui est celui-ci : « Pour qui nous prend-il vraiment, ce Bachir Fofana ? » Deux titres totalement différents. Encore une fois, ce n’est pas sa personne qui m’intéresse.
L’animatrice de l’émission entre en jeu et dit : « Mody yaw la ame temps yi de ». Depuis ces temps derniers, tu es la cible de Mody, dit-elle. Certainement, elle n’a même pas lu la contribution. Un autre, un de ces « chroniqueurs » d’une télévision que je ne nomme pas, se fait entendre en posant une question : « C’est Mody qui a été condamné avec Papa Alé ? Oui, s’empresse de répondre Bachir : pour diffamation. Ils parlaient effectivement de la plainte de Cheikh Oumar contre Papa Alé et moi, Pape pour avoir publié un livre basé sur son lourd dossier de l’OFNAC moi, pour avoir préfacé le livre et y avoir qualifié sa gestion de scandaleuse ? Nous avons été effectivement condamnés en première instance et nos avocats avaient naturellement interjeté appel. L’audience s’est tenue il y a moins de deux mois et nous attendons la délibération. Comme Bachir Fofana et ses co-animateurs ignorent presque tout de la plainte, je leur apprends qu’elle date de février 2020 ?
Je précise bien en février 2020. Le 16 mars 2018, donc deux ans avant la plainte, j’ai publié une contribution à deux quotidiens : Walfadjri et La Cloche. Elle avait pour titre : « Communiqué de presse du Directeur général du COUD : un tissu de contrevérités ». C’était pour démentir catégoriquement la totalité d’un communiqué qu’il avait publié deux jours auparavant. La contribution est longue de cinq (5) pages où je mets en évidence tous les scandales qui ont jalonné sa gestion du COUD. Je supplie Bachir de faire l’effort de lire la contribution. Il comprendra, s’il est honnête, que je n’ai diffamé personne et devrait se poser aussi la question de savoir pourquoi ce M. Ane a attendu deux longues années pour porter plaine contre moi, parce que simplement j’avais préfacé un livre et traité sa gestion de scandaleuse ? Enfin je rappelle à Bachir que j’ai travaillé sur le dossier M. Ane, en ma qualité de Conseiller spécial de la Présidente de l’OFNAC d’alors, Mme Nafy Ngom Kéïta, chargé de la lutte contre la corruption dans le système éducatif sénégalais. Je n’avais pas encore démissionné.
Bachir, j’arrête cette contribution ici. La troisième vous causera sûrement plus de soucis mais, dans tout ce que j’écrirai, vous ne lirez pas un seul mot qui fera penser à une injure. Moi, j’ai horreur des injures et préfère de loin les arguments.
NOUVEAU FORMAT DU SETAL SUNU REW
Le président Bassirou Diomaye Faye a annoncé, lors du Conseil des ministres, la mise en pause du projet « Setal Sunu Rew » en vue d’une refonte plus structurée. Cette nouvelle orientation vise à mettre en place une politique nationale de propreté ...
Le président Bassirou Diomaye Faye a annoncé, lors du Conseil des ministres, la mise en pause du projet « Setal Sunu Rew » en vue d’une refonte plus structurée. Cette nouvelle orientation vise à mettre en place une politique nationale de propreté et de civisme, impliquant les écoles, les daaras, ainsi que divers acteurs du secteur public et privé, dont la SONAGED.
Dans cette nouvelle vision, l’État entend mobiliser l’ensemble des citoyens, en intégrant des institutions éducatives comme les daaras et les écoles classiques. Cette initiative vise à sensibiliser et responsabiliser les jeunes générations sur l’importance de l’hygiène publique et du respect de l’environnement.
Les daaras, en tant qu’institutions éducatives traditionnelles, joueront un rôle clé dans la transmission des valeurs de propreté, de discipline et de civisme. À travers des actions de sensibilisation et de participation active, les élèves de ces établissements seront formés à des pratiques favorisant un cadre de vie sain.
Parmi les grandes nouveautés annoncées, figure le lancement d’une nouvelle version de la Journée nationale d’engagement citoyen. Cet événement marquera une mobilisation nationale pour la propreté, coïncidant avec la célébration du 65ᵉ anniversaire de l’indépendance du Sénégal, le 4 avril prochain.
L’objectif de cette journée est de fédérer toutes les couches de la société autour d’un engagement collectif pour un environnement propre et sain. Les daaras, aux côtés des écoles, des administrations publiques et du secteur privé, seront des acteurs majeurs de cette dynamique nationale.
Avec cette refonte, le gouvernement veut aller au-delà des simples actions ponctuelles de nettoyage et inscrire la propreté dans une démarche structurée, durable et inclusive. L’implication des daaras et des écoles dans cette initiative traduit une volonté de transmission des bonnes pratiques dès le plus jeune âge, assurant ainsi un impact à long terme.
À travers cette réforme, le projet « Setal Sunu Rew » prend une nouvelle dimension, en misant sur l’éducation et la sensibilisation pour faire de la propreté une responsabilité partagée.
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L'ILRI DECLINE SON PLAN POUR LUTTER CONTRE LES IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR L'ELEVAGE
L'Institut international de recherche sur l'élevage (Ilri) à célébré ses cinquante années d'existence ce jeudi 6 février 2025.
L'Institut international de recherche sur l'élevage (Ilri) à célébré ses cinquante années d'existence ce jeudi 6 février 2025. Une occasion pour le Professeur Apollinaire Djikeng, représentant de l'Irli, de présenter le bilan des études menées sur le secteur durant ces 5 décennies. Des stratégies pour contrer les impacts du changement climatique sur l'élevage ont été développés par ses chercheurs.