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5 juillet 2025
LA CARITAS DIOCESAINE LANCE LE PROJET «JANGALEMA»
Les communes de FassNgom et de NdiébèneGandiol, précisément le village de Keur Sea Mboye dans la commune de Fass-Ngom et le village de Pilote Barre dans la commune de Ndiébène-Gandiol, constituent les zones d’intervention dudit projet.
Financé par la Fondation Espagnole dénommée «Nous Cims», à hauteur 239.137 euros ; soit environ 156.863.000 FCFA et pour une durée de 36 mois (décembre 2024 - novembre 2027), le Projet d’Amélioration du cadre d’apprentissage dans le Département de Saint-Louis pour les Communes de Fass-Ngom et Ndiébene-Gandiol, intitulé «Jangalema», est lancé à Saint-Louis. Il est mis en œuvre par la Caritas Diocésaine de Saint-Louis, à travers le slogan «Ensemble pour une éducation de qualité, inclusive et durable !»
Les communes de FassNgom et de NdiébèneGandiol, précisément le village de Keur Sea Mboye dans la commune de Fass-Ngom et le village de Pilote Barre dans la commune de Ndiébène-Gandiol, constituent les zones d’intervention dudit projet. Il a pour cibles les enfants, en particulier les élèves des écoles de ces deux communes. Ce projet vise à contribuer à un système d’éducation équitable, inclusive et durable. Le but est de permettre aux élèves de ces écoles de vivre dans un environnement favorable à leur bien-être et à leur épanouissement.
Il s’agira également d’œuvrer pour que les capacités techniques et pédagogiques des enseignants des écoles ciblées soient renforcées ; que les dispositifs locaux de promotion de l’éducation et de la protection de l’enfant de la zone d’intervention du projet soient fonctionnels ; que les communautés de la zone d’intervention du projet et leurs organisations soient sensibilisées et enrôlées dans la promotion de l’éducation de qualité et la protection de leurs enfants, et enfin que l’accessibilité des écoles soit améliorée et sécurisée pour les hameaux polarisés.
La cérémonie a été présidée par le Sous-préfet de l’Arrondissement de Rao, en présence des autorités municipales. L’objectif est de promouvoir la théorie de changement et la synergie de la communauté éducative dans la mise en œuvre du projet «Jangalema». Il est question également de partager les orientations territoriales et la théorie de changement avec les participants et de leur présenter le projet «Jangalema» avant son lancement. «L’objectif ultime, c’est la réussite des élèves dans leur cursus à l’école et que la déperdition ou l’abandon scolaire devienne un vieux souvenir. C’est pourquoi nous voulons mobiliser les communautés pour l’école. Le projet vise aussi à favoriser l’accès des élèves à des infrastructures et aux équipements pour rendre un environnement favorable à une bonne éducation de qualité et de façon durable», a dit Moussa Fall dit Doyen Fall de la Caritas Diocésaine de Saint-Louis, par ailleurs coordonnateur de ce projet.
A l’en croire toujours, le choix des deux écoles ciblées n’est pas fortuit. «Puisque c’est le département de Saint-Louis qui intéresse le partenaire, il fallait faire des projets pilotes. À Keur Sea Mboye, c’est une zone où l’agriculture et l’élevage priment, contrairement à Pilote Barre qui demeure une zone de pêche. Donc sur la base de ces deux écoles, nous pouvons prétendre à une projection dans le département de Saint-Louis».
LE PREFET DE DAKAR A FAIT UNE MAUVAISE APPLICATION DES DISPOSITIONS DU CODE ELECTORAL
Enseignant-chercheur en Droit public à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, Yaya NIANG décortique la portée de la décision du préfet de Dakar de révoquer Barthélémy Toye Dias de son mandat de maire de Dakar sur la base de l’article 277 du Code élect
Réalisé par Nando Cabral GOMIS |
Publication 17/12/2024
Enseignant-chercheur en Droit public à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, Yaya NIANG décortique la portée de la décision du préfet de Dakar de révoquer Barthélémy Toye Dias de son mandat de maire de Dakar sur la base de l’article 277 du Code électoral. Dans cet entretien accordé à Sud quotidien, l’Enseignant-chercheur en Droit public conforte la ligne de défense du maire Barthélémy Dias en estimant que le Préfet de Dakar a fait une mauvaise application des dispositions du Code électoral.
Quel éclairage juridique pourriez-vous apporter à la décision de constat de la démission de Barthélémy DIAS de son statut de conseiller municipal du préfet de Dakar ?
A titre de rappel, la démocratie représentative trouve son siège principal dans le mandat électif, cette habilitation populaire à exercer le pouvoir pendant une durée limitée dans le temps. Ce mandat aussi important, s’il est définitivement acquis, ne peut être remis en cause que dans des cas exceptionnels, limitativement énumérés par la loi. Il en est ainsi, entre autres, des cas de démission du statut de conseiller municipal prévus à l’article 277 du Code électoral. La révocation d’un mandat électif acquis au suffrage universel traduit toujours une défiance de la volonté populaire. Pour cette raison, l’autorité investie d’un pouvoir de mettre fin à un mandat électif doit s’assurer que sa décision soit légalement fondée et que la procédure suivie soit purgée de tout vice qui serait de nature à entacher la régularité de la décision. Or, concernant spécifiquement la décision de constat de démission prise par le Préfet de Dakar, j’émets des réserves sur sa légalité. Par une décision n°3925 du 11 décembre 2024, le Préfet du Département de Dakar notifie à monsieur Barthélémy Toye DIAS sa démission de son statut de conseiller municipal de la ville de Dakar, pour cause d’inéligibilité. Il apparait ainsi que le Préfet, une autorité administrative, a invoqué, au soutien de sa décision, une inéligibilité de M. DIAS. Pour nous convaincre de l’inéligibilité évoquée, le Préfet a visé les articles 29 et 30 du Code électoral et la décision du 16 février 2017 du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, confirmée par arrêt n°535 du 21 septembre 2022 de la Cour d’appel de Dakar et dont le pourvoi a été rejeté par la Cour suprême par arrêt n° 76 du 22 décembre 2023 ». Du point de vue méthodologique, il fallait donc rechercher l’inéligibilité évoquée par le Préfet aussi bien dans les articles précités que dans la décision condamnant définitivement le maire de la Ville de Dakar.
Avez-vous trouvé cette inéligibilité invoquée ?
Je ne l’ai pas trouvée dans la décision de condamnation encore moins dans les articles 29 et 30 visés. D’abord sur la décision de condamnation, le dispositif est formulé comme suit : « le tribunal de grande instance hors classe de Dakar a déclaré M. Barthélémy DIAS coupable de détention d’arme sans autorisation administrative, de coups et blessures volontaires et coups mortels, l’a condamné à une peine d’emprisonnement de deux ans dont 6 mois ferme et alloue, à Monsieur Alioune DIOP, partie civile, une somme de 25 millions, au titre de dommages et intérêts ». Il apparait ainsi que sa condamnation n’est pas assortie de sanctions complémentaires privant M. DIAS, de manière expresse, de son droit d’être éligible comme le prévoit le Code pénal en son article 34. Autrement dit, cette condamnation n’entraîne pas automatiquement l’inéligibilité dès lors qu’elle n’est pas assortie d’une sanction complémentaire privant le condamné, de manière expresse, de ses droits civils et politiques. L’on dit qu’elle ne donne pas lieu à une inéligibilité systématique pouvant servir de support suffisant pour justifier la décision de constatation de démission prise par le Préfet. Il faut donc poursuivre la recherche pour voir si elle peut être découverte dans les articles 29 et 30 du Code électoral, à titre incident. Il est curieux de constater que le Préfet ait voulu mobiliser les articles 29 et 30 du Code électoral. Les articles précités peuvent interdire l’inscription sur les listes électorales, mais ne font nullement référence à une inéligibilité automatique.
Vous voulez donc dire que le préfet n’était habilité à prendre cette décision ?
La seule conséquence que l’Administration pourrait tirer de la condamnation du maire de la Ville de Dakar est sa radiation sur les listes électorales. Sur ce point également, il appartient à l’administration électorale d’y pourvoir, et non le Préfet, au moment de la période de révision des listes électorales. La radiation ne conduit pas systématiquement à une inéligibilité d’office à partir du moment où l’intéressé qui reçoit notification de radiation doit être mis dans les conditions d’exercer ses voies de recours devant le Tribunal d’instance en premier et dernier ressort et pourvoir, le cas échéant, devant la Cour suprême (article L.40 et L.41 du Code électoral). A titre illustratif, l’annulation de la mesure de radiation de M. Ousmane Sonko par le Tribunal d’instance de Ziguinchor (l’ord. n°01/2023 du juge d’instance de Ziguinchor) et confirmée par le Tribunal d’instance de Dakar (ord. du Tribunal d’instance de Dakar du 14 décembre 2023) nous illustre qu’une possible radiation prévue aux articles 29 et 30 du Code électoral ne conduit pas inéluctablement à l’inéligibilité. Celle-ci ne se présume pas. Il appartient au juge de statuer sur l’inéligibilité d’un citoyen. Une autorité administrative est dessaisie de la question d’inéligibilité. Elle ne peut pas s’arroger le pouvoir de déclarer inéligible M. Barthelemy DIAS. Il faut rappeler qu’on n’avait pas manqué de dénoncer vigoureusement la Direction générale des Elections lorsqu’elle avait refusé de délivrer des fiches de parrainages à M. SONKO, motif pris de ce qu’il était inéligible du fait de sa radiation. Des voix s’étaient élevées pour rappeler à la DGE qu’elle ne peut pas se substituer au juge constitutionnel, seul habilité à statuer sur l’éligibilité des candidats aux élections nationales. C’est de la même manière, qu’on va rappeler au Préfet son incompétence à conclure une inéligibilité de M. DIAS sur une la base aussi précaire à travers une démarche déductive tirée de la lecture combinée des articles 29 et 30. Ceux-ci ne peuvent conduire, dans l’immédiat, au moment opportun, qu’à une radiation à l’initiative de l’Administration électorale. En procédant comme il l’a fait, le Préfet de Dakar s’est substitué non seulement à l’Administration électorale, mais également au juge de la Cour d’appel. L’éligibilité échappe à l’autorité administrative et se pose toujours devant le juge compétent sauf, les cas où elle est expressément posée aux articles 272 et suivants du Code électoral.
Pourtant c’est ce même article 272 du Code électoral que le préfet a convoqué pour motiver sa décision ?
En réalité, de notre point de vue, le Préfet a fait une mauvaise application des dispositions du Code électoral. A titre de rappel, l’article 277 qui prévoit la démission de statut de conseiller municipal se trouve dans un chapitre du Code électoral intitulé « des conditions d’éligibilité, d’inéligibilité et d’incompatibilité ». Ce chapitre, en ses articles 272, 273, 274, liste de manière limitative des cas d’inéligibilité. L’article 277, qui ferme ce chapitre, indique qu’un conseiller municipal peut être considéré démissionnaire lorsqu’il se retrouve dans un cas d’inéligibilité prévu par la loi. Sans aucun doute, il fallait chercher si M. DIAS se retrouve dans un des cas d’inéligibilité mentionnés dans les articles précédents et qui sont limitativement énumérés. M. DIAS ne se retrouvant dans aucun de ces cas, M. le Préfet a tenté de chercher ailleurs une hypothétique inéligibilité en visant les articles 29 et 30. Or, ceux-ci, comme je l’ai déjà rappelé, ne conduisent pas à une inéligibilité automatique. L’inéligibilité est un domaine réservé du juge électoral pour la simple raison que c’est le même juge qui, après examen, avait conclu à l’éligibilité du candidat dont l’inéligibilité pourrait survenir après l’acquisition du mandat.
Le recours devant la Cour d’appel est-il suspensif ?
La réponse se trouve dans l’article 277 qui a été mis en œuvre. L’article 277 dispose que « Tout conseiller municipal qui pour une cause quelconque se trouve dans l’un ces cas d’inéligibilité ou d’incompatibilité prévus par la loi peut être, à toute époque, déclaré démissionnaire par le représentant de l’Etat sauf recours devant la Cour d’appel dans les dix jours de la notification ». L’analyse de cette disposition révèle que la décision de constat de démission du statut de conseiller municipal cesse de produire ses effets dès l’introduction du recours. Autrement dit, l’intéressé ne peut être considéré comme démissionnaire que lorsqu’il n’introduise pas son recours dans un délais de dix jours, à compter de la notification de la décision. Tout porte à croire que M. DIAS a introduit un recours devant la Cour d’appel. Par conséquent, il ne peut plus être considéré comme démissionnaire jusqu’à ce que la Cour d’appel en décide autrement. Et même dans ce cas, rien n’exclut qu’il se pourvoit en cassation dans l’hypothèse où il ne serait pas satisfait. C’est pour dire que l’on doit s’abstenir de certaines actions prématurées.
Que répondez-vous dans ce cas à ceux qui disent que le recours n’est pas suspensif ?
C’est une confusion. Ils confondent le recours pour excès de pouvoir avec le recours de l’éligibilité devant la Cour d’appel qui nous concerne dans ce cas d’espèce. Le recours pour excès de pouvoir qui n’est pas suspensif est introduit devant la chambre administrative de la Cour suprême. Ce recours n’empêche pas l’exécution d’une décision administrative. Nous ne sommes pas dans ce cas de figure. Le recours devant la Cour d’appel prévu à l’article 277 du Code électoral est un prolongement du contentieux électoral local. Ce recours rentre dans le champ d’application du contentieux de l’éligibilité dont le régime est totalement différent du recours pour excès de pouvoir. Le recours introduit devant la Cour d’appel est plus que suspensif. L’analyse de l’article 277 révèle que le conseiller municipal n’est considéré effectivement démissionnaire que lorsqu’il n’introduit pas son recours dans un délais de dix jours, à compter de la notification de la décision de constat de démission. A partir du moment où l’intéressé a introduit son recours devant la Cour d’appel, il reste maire jusqu’à que le juge en décide autrement.
LA POLICE EMPECHE L’ACCES A L'HOTEL DE VILLE DE DAKAR
Le vote de la motion de soutien au maire Barthélémy Toye Dias annoncé par le bureau municipal du conseil municipal de la ville de Dakar n’a pas pu se tenir.
Le vote de la motion de soutien au maire Barthélémy Toye Dias annoncé par le bureau municipal du conseil municipal de la ville de Dakar n’a pas pu se tenir. Déployée sur les lieux, la police a empêché les adjoints au Maire de la ville de Dakar d’accéder à l'hôtel de ville de Dakar où devait se tenir la réunion du bureau municipal.
Le bureau municipal de la ville de Dakar a échoué hier, lundi 16 décembre à faire adopter la motion de soutien qu’il avait prévu en réponse à la révocation de son maire Barthélémy Toye Dias par le préfet de Dakar sur la base des dispositions de l’article L.277 du Code électoral. Convoqués dans l’après-midi, les adjoints au Maire de la Ville de Dakar ont été empêchés par la police d’accéder à l'hôtel de ville de Dakar où devait se tenir la réunion du bureau municipal. Dans un communiqué rendu public, la cellule de communication de la mairie a condamné « fermement ces agissements » qu’elle assimile à une « tentative inacceptable visant à paralyser l’administration municipale et à déstabiliser la gestion de la ville ».
«Une situation qui compromet la tenue du bureau municipal prévu aujourd’hui et constitue une atteinte flagrante aux institutions démocratiques et aux droits des élus locaux », dénonce la cellule de communication de la ville de Dakar qui précise que Barthélémy Dias reste et demeurera le maire de Dakar jusqu’à la fin de son mandat, en 2027 ».
En effet, selon ces proches du maire de Dakar l’objectif de ces agissements « c’est de préparer le terrain à l’instauration d’une délégation spéciale pour retirer au peuple dakarois le choix qu’il a souverainement exprimé en 2022 ». Sous rapport, ils ont tenu à prévenir que « toute tentative visant à court-circuiter la volonté populaire ou à porter atteinte à la continuité des institutions de la ville de Dakar sera combattue avec détermination ».
BARTHELEMY DIAS EN QUARANTAINE
Des travaux de voirie attendus de longue date à la cité Keur Gorgui et de Grand Dakar ont été bloqués hier par les forces de l'ordre. Le maire déchu s'est vu signifier l'interdiction formelle de procéder au lancement de ce chantier d'un milliard de francs
Révoqué de son mandant de maire de Dakar le vendredi 13 décembre, Barthélémy Toye Dias a été empêché hier, lundi 16 décembre de tenir le lancement des travaux de réfection de la voirie à la cité Keur Gorgui et à Grand Dakar, à la cité Keur Gorgui qu’il avait prévu le matin. Dans l’après-midi, ses collègues adjoints au maire qui avaient prévu une réunion du bureau municipal ont été eux aussi empêchés par un déploiement de la Police d’accéder à l'hôtel de ville de Dakar.
Démis de ses fonctions de maire de Dakar le vendredi 13 décembre par le préfet du département de Dakar sur la base des dispositions de l’article L.277 du Code électoral, Barthélémy Toye Dias a vécu hier, lundi 16 décembre une journée très mouvement. En effet, alors qu’il avait prévu de procéder au lancement des travaux de réfection de la voirie à la cité Keur Gorgui et à Grand Dakar, l’actuel maire de Dakar qui a annoncé un recours contre cette décision administrative du préfet de Dakar a été finalement contraint d'annuler cette activité à la dernière minute par un important dispositif policier. Déployés dès les premières heures de la journée au niveau du grand rond-point, les policiers disent avoir reçu des instructions de ne pas laisser le maire Barthélémy Dias tenir dans ces lieux cette cérémonie de lancement des travaux de réfection de la voirie.
Présent sur les lieux, le maire de la commune de Mermoz Sacré-Cœur, Alioune Tall a vigoureusement dénoncé cette décision des autorités d’empêcher cette cérémonie de lancement de ces travaux de réhabilitation de la voirie dans sa commune qui selon lui, sont une réponse aux demandes de longue date des populations de la cité Keur Gorgui. « Ils m’ont dit qu’ils ont reçu l’ordre de ne pas laisser Barthélémy Toye Dias procéder au lancement des travaux, car il a été révoqué, et qu’il n’a pas le droit d’initier ces chantiers d’une valeur d’un milliard de francs CFA », a dénoncé Alioune Tall qui a remplacé Barthélémy Toye Dias à la tête de la maire de Mermoz Sacré-Cœur qui fait remarquer. « La cité Keur Gorgui a longtemps exprimé des besoins en matière d’infrastructures et de voirie. Le projet lancé par le maire devait répondre à ces doléances. C'est une réponse aux demandes légitimes des habitants de ce quartier ».
LES 4 RESOLUTIONS MAJEURES ISSUES DE LA 5EME AGO DE LA COSYDEP
« Bâtir un système d’éducation et de formation adapté au contexte de crises et aux exigences de la révolution numérique » est le thème de la 5ème Assemblée générale ordinaire de la COSYDEP
Organisée les 12 et 13 décembre 2024 sur le thème « Bâtir un système d’éducation et de formation adapté au contexte de crises et aux exigences de la révolution numérique » et sous la présidence du ministre de l’Education nationale Moustapha Guirassy, la 5ème Assemblée générale ordinaire (AGO) de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP) a été marquée par l’adoption de quatre résolutions. Il s’agit d’abord de l’éducation face à la problématique des crises. « La 5ème Assemblée générale ordinaire de la COSYDEP recommande la mobilisation de tous les acteurs pour l’augmentation du budget d’investissement alloué à l’éducation afin de : mettre aux normes les infrastructures et équipements pour garantir un environnement scolaire sûr, sain et salubre ; former les personnels administratifs et pédagogiques à la prévention et à la gestion des crises ; élaborer un plan de résilience et de contingences à tous les niveaux pour des interventions rapides, coordonnées et efficaces en cas de crise ; mettre en place un dispositif national inclusif et équitable d’éducation en situation d’urgence ou de crise », rapporte le communiqué qui nous est parvenu hier, lundi 16 décembre.
La 2ème résolution est la situation du personnel enseignant. Pour ce point, l’AGO de la COSYDEP préconise à l’Etat : « de mettre en place des politiques efficaces et équitables de recrutement, de formation, de déploiement et de rémunération des enseignants ; de renforcer l’harmonisation des profils et types d’enseignants dans le système ; d’améliorer les conditions de travail des enseignants notamment la qualité des infrastructures et du matériel didactique ». Elle recommande aussi « d’assurer aux enseignants un soutien technique, moral et psychosocial dans l’exercice de leur métier ; de renforcer l’assistance à l’enseignant servant en milieu rural, en améliorant les commodités, les questions de sécurité, les opportunités de formation ; de définir des mécanismes institutionnalisés de valorisation et de soutien aux enseignants ». La 3ème résolution est articulée autour de l’adaptation du système d’éducation et de formation à la révolution numérique. Concernant cette résolution, l’AGO propose, entre autres, « d’élaborer des politiques nationales pour l’appropriation du numérique et de l’intelligence artificielle et la production de contenus tirés de nos valeurs ; informatiques et les opérateurs de réseau mobile ; de nouer des partenariats stratégiques avec le secteur privé, en particulier avec les sociétés de télécommunication, afin de réduire le coût de l’accès aux Technologies de l’Information et de la Communication mais aussi de la connexion Internet ;d’élaborer et de mettre en œuvre des programmes de culture numérique s’appuyant sur des approches à la fois novatrices et à faible coût ; d’établir un dialogue constructif avec le secteur privé, comme les sociétés ».
Quant à la dernière résolution qui parle de l’éducation, l’affaire de tous », l’AGO de la COSYDEP préconise « la promotion d’une gouvernance inclusive et transparente de l’éducation ; la coordination efficace de toutes les interventions pour un partenariat renforcé à tous les niveaux ; l’ouverture de l’Ecole aux apports fécondants de toutes les composantes de la société et l’engagement collectif à travers les principes de responsabilité et de transparence ».
La 5ème Assemblée générale ordinaire a également été marquée par l’élection d’un nouveau président du Conseil d’administration de la COSYDEP en la personne de Oumar Niang. Elle remplace à ce poste Hélène Rama Niang Diagne.
UN BUDGET AMBITIEUX POUR L'UNIVERSITÉ DE DEMAIN
Abdourahmane Diouf, ministre de l'Enseignement supérieur, a présenté hier devant les députés un plan de transformation qui touchera tous les aspects du secteur universitaire
Hier, lundi 16 décembre, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), Dr Abdourahmane Diouf était devant la Commission des Finances et du Contrôle budgétaire pour l’examen du projet de Loi de Finances 2025. Occasion pour lui d’évoquer le lancement de l’Agenda national de Transformation de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (ANTESRI) et de revenir les difficultés des universités.
Devant les députés pour soumettre à l’appréciation de la commission des finances de l’Assemblée nationale et du Contrôle budgétaire le projet de budget 2025 de son département, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), Dr Abdourahmane Diouf a évoqué le lancement de l’Agenda national de Transformation de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (ANTESRI). « Sur instruction du Président de la République Son Excellence Mr Bassirou Diomaye Diakhar Faye, bientôt sera lancé l’Agenda national de Transformation de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (ANTESRI). Il se veut inclusif car impliquera les acteurs du monde universitaire et au-delà, pour permettre un alignement et une articulation des priorités de l’ESRI aux 8 Pôles économiques de la nouvelle vision Sénégal 2050 », a déclaré Dr Abdourahmane Diouf dans la note introductive dont nous avons reçu copie.
A l’en croire, « l’ANTESRI va présenter l’opportunité d’évaluer les réformes manquées et celles effectuées dans le passé ». Mieux, dira-t-il, « ce moment de concertation représentera également une formidable occasion de proposer des solutions concrètes pour améliorer la qualité des contenus de l’enseignement, de la gouvernance des universités, de la montée en puissance de la recherche et l’innovation, du numérique et de l’Intelligence Artificielle ».
Selon le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, les chantiers universitaires vont être bientôt finalisés et de nouvelles réformes sont attendues dans le secteur. « Notre vision et actions de tous les jours sont résolument inscrites dans la Stratégie Sénégal 2050 agenda de Transformation nationale du Sénégal et dans la Stratégie nationale de Développement (SND) 2024-2029. C’est pourquoi malgré les difficultés, avec l’appui des plus hautes autorités de l’Etat, des engagements fermes ont été pris pour finaliser les chantiers en cours et doter d’équipements conséquents nos établissements d’enseignement supérieur. Il est envisagé également de mettre en œuvre de projets nouveaux et réformes qui permettront d’assurer une bonne formation de notre capital humain apte à prendre en charge nos besoins socioéconomique », a fait savoir Dr Abdourahmane Diouf.
Dans sa note introductive, il a fait savoir que le sous-secteur de l’enseignement supérieur est confronté à plusieurs défis. Il s’agit, entre autres, « d’une meilleure universalisation de l'accès » ; « d’une meilleure garantie d’une assurance-qualité des curricula et programmes proposés » ; « d’une montée en puissance de la recherche et de l’innovation et leur valorisation pour dynamiser les différents secteurs de l’économie ». Et dans le cadre des solutions, Dr Abdourahmane Diouf souligne « l’adoption d’une feuille de route pour la stabilisation de l’année académique », « l’orientation précoce des nouveaux bacheliers », - le lancement et l’exploitation des données du premier satellite sénégalais », etc.
308 535 571 734 fcfa en 2025, soit une hausse de 5 103 756 505) fcfa en valeur absolu et 1,65% en valeur relative
Le budget du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a été voté en Commission à l’Assemblée nationale. « Il est passé de trois cent trois milliards quatre cent trente et un millions huit cent quinze mille deux cent vingtneuf (303 431 815 229) FCFA en 2024, à trois cent huit milliards cinq cent trente-cinq millions cinq cent soixante-onze mille sept cent trente-quatre (308 535 571 734) FCFA en 2025, soit une hausse de Cinq milliards cent trois mille sept cent cinquante-six mille cinq cent cinq (5 103 756 505) FCFA en valeur absolu et 1,65% en valeur relative », lit-on dans l’édit. Quant aux ressources allouées, « elles serviront à la mise en œuvre d'un ensemble d'actions prioritaires déclinées dans le plan opérationnel 2025 de mon département et réparties comme suit : Programme 1 « Éducation supérieure » : 161 358 941 600 FCFA ; Programme 2 « Œuvres sociales universitaires » : 140 004 338 487 FCFA; Programme 3 « Pilotage, Gestion et Coordination administrative » : 7 172 291 647 FCFA ».
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IL S’EST RESSENTI UN BESOIN D’ADAPTATION AUX CONTEXTES CULTURELS VARIES DE LA PART DE NOS CONCEPTEURS LOCAUX
«Le milieu détermine l’individu», dit-on. Les jouets et jeux déterminent également l’individu …de demain. C’est ce qu’explique Dr Tatiana Mbengue, sociologue-chercheure à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
«Le milieu détermine l’individu», dit-on. Les jouets et jeux déterminent également l’individu …de demain. Ils participent à la construction de l’enfant car ils jouent sur la perception identitaire. C’est ce qu’explique Dr Tatiana Mbengue, sociologue-chercheure à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
Entretien
-Quel impact peut avoir les jouets dans la construction sociale de l’enfant ?
Au cours de la socialisation primaire, l’enfant acquiert un rôle social en vue d’intégrer la société face aux attentes de cette dernière et de devenir pleinement un acteur social. Ce processus d’intériorisation des normes et valeurs devant permettre à l’enfant de vivre en société et de créer des liens sociaux au risque de passer pour un marginal, se fait par le biais de trois canaux : l’injonction, l’imitation (des adultes y compris les parents, des amis), et l’interaction. Et pour multiplier et diversifier les interactions sociales, l’enfant peut se servir des jouets/ jeux pour construire son identité. Ainsi, le jouet participe pleinement de cette socialisation. Quel que soit le milieu social, les jouets jouent un rôle important dans le développement social de l’enfant et ce, dès les premiers âges.
Pour vous donner un exemple, à l’aide des jeux de société, l’enfant apprend à gérer les conflits, à respecter les règles, à faire preuve de patience dans l’attente de son tour, à se familiariser avec l’empathie, la collaboration, la créativité, et à gérer sa frustration en cas de défaite etc. ; des valeurs indispensables devant permettre à l’enfant de se maintenir dans son groupe social d’appartenance. En somme, les jouets comme outils de socialisation, aident l’enfant à développer ses compétences sociales.
Aussi, les jeux de l’enfance peuvent avoir une influence sur la vie d’adulte. Dans le jeu, il se donne à voir, le métier que l’enfant pourrait embrasser plus tard. A titre d’illustration, certains enfants qui aimaient jouer à la maitresse ou au soignant le sont devenus à l’âge adulte faisant ainsi intervenir la loi de l’imitation de TARDE rappelant ainsi que les expériences dans le jeu sont des apprentissages de la vie d’adulte. Ceci démontre la pertinence de la confection de jouets liés au métier. Les jouets respectent également la logique de la socialisation différenciée entre le garçon et la fille.
Pouvons-nous donc dire que le choix du jouet/ jeu est important ?
L’impact n’est pas toujours positif sur le développement de l’enfant si la vigilance des adultes n’est pas de mise. Voir l’enfant jouer continuellement seul n’est pas sans danger, car il lui faut nécessairement une interaction avec les autres quand bien même certains jeux peuvent se jouer seul. Un autre danger à ne pas occulter reste le type de jouets qui est mis à sa disposition contribuant à la banalisation de la violence chez l’enfant. Sous un autre registre, d’aucuns estiment que les jouets reconduisent ainsi les stéréotypes de genre, qui pourraient conduire à la reproduction de certaines inégalités sociales. Il s’agira donc d’opérer un choix éclairé lors de son acquisition. L’utilité sociale du jouet est qu’il participe de l’assimilation des règles de vie en société car le jeu est pleinement une activité sociale du fait des interactions notées au cours de son déroulement.
Cette utilité sociale a justement fait naitre chez des entrepreneures un désir de transmission. Quelle appréciation sociologique faites-vous de cela ?
Il s’agit d’un processus de déconstruction-reconstruction qui est enclenché. Parce que le jouet est loin d’être un objet neutre, il s’est ressenti un besoin d’adaptation aux contextes culturels variés de la part de nos concepteurs locaux. Au-delà du divertissement, il y a toute une charge symbolique. Prenons le cas des poupées, nous pouvons mettre en lumière le phénomène des « black dolls » ou poupées noires habillées en pagne wax, aux cheveux crépus, qui diffèrent des « babies noires » qui n’ont de noire que la couleur de peau. Pour une fillette noire, jouer avec une « poupée blanche » ou « domu tubab » ne collerait pas avec la construction qu’elle pourrait opérer à travers un processus d’identification à cet objet qui ne lui ressemble pas. L’objectif affiché par ces concepteurs est de valoriser l’estime de soi chez la fille africaine, l’acquisition d’un esprit d’ouverture des autres enfants non noirs, conduisant au respect de la différence et à l’intégration de la diversité. Poussés par ce vent de promotion de l’acceptation de l’autre et l’intégration de tous dans la société, certains sont même allés jusqu’à concevoir des poupées albinos.
Par conséquent, la démarche de reconstruction, passerait par la mise en valeur auprès des petites filles de la multiplicité de la beauté pour espérer s’affranchir des codes esthétiques venus d’ailleurs et tendre vers un changement progressif dans les standards de beauté. C’est un pari qui n’est pas encore gagné du fait du pouvoir grandissant des réseaux sociaux.
Concernant les jeux de société, au soubassement de ces pratiques commerciales à travers l’émergence de ces jeux de société africains ; où on apprend, on se divertit, on réfléchit par exemple en wolof et en français, subsiste aussi la transmission de valeurs. Celle-ci devrait permettre à l’enfant de retrouver son identité culturelle et linguistique principalement pour les enfants issus de la diaspora afin de ne pas leur faire oublier leurs racines, ou alors, pour les autres enfants, maintenir leur identité intacte. Ces pratiques commerciales à travers l’émergence de ces jeux de société africains devraient permettre à l’enfant de retrouver son identité culturelle et linguistique principalement pour les enfants issus de la diaspora afin de ne pas leur faire oublier leurs racines, ou alors, pour les autres enfants, maintenir leur identité intacte. Leurs concepteurs sont pleinement conscients de l’existence d’interactions fortes entre l’enfant et l’objet que constitue le jouet. On en revient toujours à la lancinante question de la transmission des valeurs telles que le respect des différences, la tolérance grâce à l’outil de socialisation qu’est le jouet. Le principe de l’identification et de l’appropriation, de l’acceptation de soi et de l’autre seraient au cœur de ces initiatives que leurs auteurs considèreraient au final comme une contribution ludique au vivre-ensemble.
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JEUX ET JOUETS DE CHEZ NOUS : QUAND LES ENTREPRENEURES JOUENT DANS LA COUR DES GRANDS
L’industrie du jouet et des jeux a longtemps été dominée par Mattel- Les Sénégalais changent les règles du jeu en proposant des articles qui nous ressemblent.
L’industrie du jouet et des jeux a longtemps été dominée par Mattel, une entreprise américaine connue pour son célèbre jeu Scrabble Mattel ou encore ses poupées Barbie et Ken. Mais, depuis quelques années, ça ne joue plus ! Les Sénégalais changent les règles du jeu en proposant des articles qui nous ressemblent.
Marième Pouye a grandi en jouant avec des poupées barbies, cadeaux de sa mère. Ces figurines habillées en roses, aux yeux bleus et aux cheveux lisses ont longtemps tenu compagnie la jeune femme. Elle s’amusait à les coiffer et à les habiller à sa guise en compagnie de ses amies. Ces «Domu toubab» (poupées de blancs) ont pris une place de choix dans la vie de la jouvencelle. «Je voulais les ressembler. Mais avec le temps, je me suis rendue compte que cela n’était pas possible », témoigne l’enseignante remontant dans ses souvenirs. Aujourd’hui, elle a dépassé l’âge de jouer à la poupée. Mais la maman d’une petite fille veut changer les règles du jeu. Pour Marieme Pouye, il est important que son enfant joue avec des jouets qui reflètent notre réalité. «Je lui ai acheté des dinettes avec de petites marmites, des fourneaux afin qu’elle se familiarise le plus avec sa culture », affirme-t-elle.
«Les jeux de chez nous sont absolument nécessaires pour leur développement», soutient Awa Seck, designer. La maman de deux enfants initie ses enfants au wure, jeu de stratégie composé d’un long plateau de bois de 2 rangées de 6 trous avec de petites billes en guise de pions. Une façon pour elle de mieux faire connaitre ce jeu bien de chez nous.
Fatoumata Kane et Awa Diop sont également mères de famille. A travers la toile et le bouche à oreille, elles ont connu Alyfa, une boutique sénégalaise de jouets. Entrepreneure dans le domaine de l’enfance et maman d’une fille, Awa Diop reconnait qu’il est important que sa fille connaisse sa culture et d’où elle vient. «Ces jouets stimulent sa créativité, sa confiance en soi en plus de lui apprendre sa culture», affirme-t-elle. Fatoumata Kane est également du même avis. La maman de trois enfants affirme qu’il est important pour ses bambins de mieux connaitre leur pays à travers les puzzles, poupées et cartes géographiques.
Les mamans «superwoman» des jeux et des jouets
Alyfa toys est le cadre idéal pour retomber en enfance. La boutique de jouets située à la Cité Biagui sur la route de l’aéroport est propice pour réveiller l’âme d’enfant des plus sceptiques. D’entrée de jeu. La panoplie de jeux disposés sur des étagères attire l’attention. Le visiteur est plongé dans un autre univers où se mêle innocence et insouciance. Sur des étagères sont soigneusement rangés des livres pour enfant revenant sur l’histoire du Sénégal, des jeux de société, des cars rapides en miniature, des figurines de lutteurs, des puzzles ‘ndoumbelane’… Trois étagères plus loin, c’est le coin « girly» avec des poupées aux coiffures afro et aux tenues inspirées des tissus africains et des dinettes africaines. Les autres étagères sont remplies de têtes à coiffer avec des peignes, chouchous….
Alyfa Toys offre ainsi une panoplie de jouets de chez nous depuis 2015 avec des prix variant entre 5.000FCfa et 25.000FCfa. «J’ai mûri l’idée en 2013 en pleine grossesse. Je voulais absolument des jouets représentatifs de son environnement», a fait savoir Racky Daffé. C’est de là qu’est née Alyfa Toys. L’entrepreneure commence avec la confection de figurines de lutteurs sénégalais. «Je voudrais vraiment que l’enfant puisse avoir un outil où il peut se voir et le jeu est le meilleur moyen de faire passer des messages », soutient la mère de deux enfants. Cette dernière travaille entre le Sénégal et l’étranger pour tout ce qui est fabrication.
L’histoire de Ndèye Awa Gaye est semblable à quelques différences près à celle de Racky Daffé. « La marque l’abeille rose est née deux ans après la naissance de ma fille. J’ai été inspirée par le besoin de créer des jouets représentant la diversité pour les enfants », informe Ndèye Awa Gaye.
L’entrepreneure explique que ce projet est aussi né de sa propre expérience en tant que maman confrontée au manque de jouets reflétant la diversité ethnique et culturelle. « Le jouet est bien plus qu’un simple divertissement. C’est un outil d’apprentissage qui peut permettre à façonner la perception de soi et les standards de beauté de nos enfants », soutient-elle. Malgré cette « lutte sans merci pour la diversité », l’entrepreneure se heurte à de nombreux défis. A l’en croire, la plus grande difficulté est de trouver des fabricants locaux capables de produire les jouets selon nos spécifications. La marque propose des imagiers Wolof/Français et des poupées noires pour plus de diversité.
Les poupées, ces reflets identitaires
La célèbre poupée «Barbie», apparue dans les années 60, a connu un succès fulgurant et continue de faire parler d’elle d’années en années. La preuve, le film éponyme, réalisé par Greta Gerwing, sorti en juillet 2023, a battu tous les records. Après seulement 17 jours en salle, il a atteint la barre du milliard de dollars de recettes au box-office mondial. Le Sénégal n’en est pas encore là. Mais les entrepreneurs ont décidé d’entrer dans le jeu.
Un enfant noir assis à une table est face à quatre poupées. Deux de ces figurines ont la peau brune et les cheveux noirs, tandis que les deux autres sont blanches aux cheveux blonds. Le psychologue pose alors une série de questions à l’enfant, chacune visant à comprendre ses préférences et perceptions. Une majorité d’entre eux choisissent les poupées blanches. 67 % préfèrent jouer avec la poupée blanche, 59 % la trouvent «sympa », tandis que seulement 17 % pensent que la poupée blanche avait mauvaise mine. À l’inverse, 59 % des enfants qualifient la poupée brune de «moche». Ce sont là les résultats du «test des poupées» du couple de psychologues noirs, Mamie et Kenneth Clark réalisé en 1954 pour combattre les préjugés raciaux chez les enfants. Cela suffit pour faire tilt chez Rokhaya Diop, fondatrice de la marque Urbidolls.
« Le nom est la contraction de ‘Urbi (princesse en égyptien) et dolls (poupées en anglais). Les Urbidolls sont des poupées noires et métisses avec des cheveux aux textures variées », a expliqué Rokhaya Diop. Ses poupées ont la particularité d’avoir des couleurs de peau différentes, des textures de cheveux variées comprenant des boucles, des frisettes et des cheveux crépus. Elles sont vêtues de manière très tendance, avec des tenues en wax, en bogolan, en bazin, etc. Une manière pour l’entrepreneur basée en France «d’apporter plus de diversité dans le monde des jouets ».
Une poupée habillée en grand boubou jaune avec un ‘moussor ‘ bien attaché, une poupée habillée en wax tenant une calebasse ou encore portant son enfant sur le dos sont, entre autres, les articles signatures de Fabinta Lo. La fondatrice de ‘Keurdomusagar ‘ou la maison des poupées africaines veut également jouer sa partition. Professeur d’espagnol à la retraite, elle s’est reconvertie en fabricante de poupées africaines noires en chiffons. Ces poupées de chiffons aux grands yeux sont le résultat d’un savoir-faire appris en Italie en 2006. De retour au bercail, Fabinta Lo crée cet univers axé sur les poupées avec des thèmes qui renvoient à la culture sénégalaise. Elles sont destinées aux petites filles et surtout leur rapport avec leur identité. Du ‘domu tubab’ (poupées de blancs) ou du ‘domu sagar’ (poupée en chiffons), faites vos jeux !
«Ndatte Yalla» ou encore «Aline Sitoe » sont les noms attribués à ces poupées. Elles sont livrées avec des fiches explicatives. Les prix varient selon les tailles. Les grandes qui mesurent un mètre peuvent coûter 75.000FCfa .Les poupées déco de presque 50 cm coutent 15.000FCfa et les jouets sans le fil de fer entre 12.500 et 15000FCfa. «Notre objectif est d’inculquer à nos enfants la bravoure, l’abnégation que l’on retrouvait chez ces vaillantes femmes et aussi l’estime de soi», a fait savoir Fabinta Lo tout en soulignant le rôle des parents dans ce sens. «Ils ont leur rôle à jouer dans la construction identitaire des enfants car tout commence à ce stade. Il est important que les enfants se retrouvent dans ces poupées», estime-t-elle.
«Je pense que tout commence quand on est jeune et l’univers des jouets a aussitôt fait tilt. Car le manque de diversité est flagrant», regrette à son tour Rokhaya Diop. Cette maman de deux enfants soutient qu’il est important que les enfants noirs s’identifient lorsqu’ils lisent des livres, qu’ils jouent ou regardent la télévision. « La représentation est d’une grande importance car elle façonne notre identité et notre futur», relève la fondatrice de Urbidolls. La marque crée en 2018 est destinée aux enfants de 3 ans et plus. « La beauté de mes poupées joue un rôle important dans le développement de l’estime de soi des enfants», dit-elle d’un tantinet fière. L’entrepreneure ajoute qu’il est primordial que les enfants se persuadent qu’ils ont la capacité de devenir ce qu’ils souhaitent! Astronaute, médecin, ingénieur et pour cela ils sont besoin de rêver.
Urbidolls est «un moule exclusif » et réalisé par la fondatrice. Le dessin du visage, sa sculpture et sa fabrication ont été effectuées en Espagne. Cependant la marque de jouets collabore avec un atelier à Dakar pour la création des vêtements.
« Nous avons pour objectif de poursuivre le développement en Afrique, tandis qu’en Europe, nous nous efforçons de faire en sorte que nos poupées soient implantées dans tous les pays », ambitionne Rokhaya Diop. Une manière de montrer que les Sénégalais ont également leur rôle à jouer dans ce rendez-vous du donner et du recevoir.
Waalo, le premier jeu de société inspiré de notre histoire
Waalo est le tout premier jeu de société édité sous la marque «Les jeux du Sénégal ».Conçu par Yambaye Marieme Seck, c’est un jeu asymétrique dans lequel chaque joueur a une mission qui lui est propre. Le premier à accomplir sa mission remporte la partie! Tous les coups (ou presque) sont permis : attaquer, acheter, vendre, troquer, négocier, trahir, bluffer etc. Il est composé de cartes, de dés et de jetons. « Waalo est un jeu de société qui revisite l’esclavage et les péripéties des débuts de la traite négrière », a fait savoir Yambaye Marieme Seck.
Diplômée de l’Institut Supérieur d’Interprétation et de Traduction (ISIT), Yambaye Marieme Seck choisit de rentrer au Sénégal en 2013 et de filialiser son entreprise de traduction, Linguaspirit, dont elle est la fondatrice et directrice. Passionnée des enfants et de lecture, elle fonde BD passion Dakar, une bibliothèque jeunesse. Elle conçoit également « Waalo » qui permet de « revisiter notre histoire et notre culture et est un excellent moyen de promouvoir notre patrimoine culturel sénégalais et de le faire découvrir » à travers les jeux du Sénégal. « Les Jeux du Sénégal, comme son nom l’indique édite des jeux 100 % sénégalais. Nous proposons une gamme de jeux éducatifs, ludiques et graphiques, une véritable alternative face aux jeux venus d’ailleurs », a fait savoir la fondatrice.
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Tatiana Mbengue, sociologue chercheure
« Il s’est ressenti un besoin d’adaptation aux contextes culturels variés de la part de nos concepteurs locaux »
«Le milieu détermine l’individu», dit-on. Les jouets et jeux déterminent également l’individu …de demain. Ils participent à la construction de l’enfant car ils jouent sur la perception identitaire. C’est ce qu’explique Dr Tatiana Mbengue, sociologue-chercheure à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
-Quel impact peut avoir les jouets dans la construction sociale de l’enfant ?
Au cours de la socialisation primaire, l’enfant acquiert un rôle social en vue d’intégrer la société face aux attentes de cette dernière et de devenir pleinement un acteur social. Ce processus d’intériorisation des normes et valeurs devant permettre à l’enfant de vivre en société et de créer des liens sociaux au risque de passer pour un marginal, se fait par le biais de trois canaux : l’injonction, l’imitation (des adultes y compris les parents, des amis), et l’interaction. Et pour multiplier et diversifier les interactions sociales, l’enfant peut se servir des jouets/ jeux pour construire son identité. Ainsi, le jouet participe pleinement de cette socialisation. Quel que soit le milieu social, les jouets jouent un rôle important dans le développement social de l’enfant et ce, dès les premiers âges.
Pour vous donner un exemple, à l’aide des jeux de société, l’enfant apprend à gérer les conflits, à respecter les règles, à faire preuve de patience dans l’attente de son tour, à se familiariser avec l’empathie, la collaboration, la créativité, et à gérer sa frustration en cas de défaite etc. ; des valeurs indispensables devant permettre à l’enfant de se maintenir dans son groupe social d’appartenance. En somme, les jouets comme outils de socialisation, aident l’enfant à développer ses compétences sociales.
Aussi, les jeux de l’enfance peuvent avoir une influence sur la vie d’adulte. Dans le jeu, il se donne à voir, le métier que l’enfant pourrait embrasser plus tard. A titre d’illustration, certains enfants qui aimaient jouer à la maitresse ou au soignant le sont devenus à l’âge adulte faisant ainsi intervenir la loi de l’imitation de TARDE rappelant ainsi que les expériences dans le jeu sont des apprentissages de la vie d’adulte. Ceci démontre la pertinence de la confection de jouets liés au métier. Les jouets respectent également la logique de la socialisation différenciée entre le garçon et la fille.
Pouvons-nous donc dire que le choix du jouet/ jeu est important ?
L’impact n’est pas toujours positif sur le développement de l’enfant si la vigilance des adultes n’est pas de mise. Voir l’enfant jouer continuellement seul n’est pas sans danger, car il lui faut nécessairement une interaction avec les autres quand bien même certains jeux peuvent se jouer seul. Un autre danger à ne pas occulter reste le type de jouets qui est mis à sa disposition contribuant à la banalisation de la violence chez l’enfant. Sous un autre registre, d’aucuns estiment que les jouets reconduisent ainsi les stéréotypes de genre, qui pourraient conduire à la reproduction de certaines inégalités sociales. Il s’agira donc d’opérer un choix éclairé lors de son acquisition. L’utilité sociale du jouet est qu’il participe de l’assimilation des règles de vie en société car le jeu est pleinement une activité sociale du fait des interactions notées au cours de son déroulement.
Cette utilité sociale a justement fait naitre chez des entrepreneures un désir de transmission. Quelle appréciation sociologique faites-vous de cela ?
Il s’agit d’un processus de déconstruction-reconstruction qui est enclenché. Parce que le jouet est loin d’être un objet neutre, il s’est ressenti un besoin d’adaptation aux contextes culturels variés de la part de nos concepteurs locaux. Au-delà du divertissement, il y a toute une charge symbolique. Prenons le cas des poupées, nous pouvons mettre en lumière le phénomène des « black dolls » ou poupées noires habillées en pagne wax, aux cheveux crépus, qui diffèrent des « babies noires » qui n’ont de noire que la couleur de peau. Pour une fillette noire, jouer avec une « poupée blanche » ou « domu tubab » ne collerait pas avec la construction qu’elle pourrait opérer à travers un processus d’identification à cet objet qui ne lui ressemble pas. L’objectif affiché par ces concepteurs est de valoriser l’estime de soi chez la fille africaine, l’acquisition d’un esprit d’ouverture des autres enfants non noirs, conduisant au respect de la différence et à l’intégration de la diversité. Poussés par ce vent de promotion de l’acceptation de l’autre et l’intégration de tous dans la société, certains sont même allés jusqu’à concevoir des poupées albinos.
Par conséquent, la démarche de reconstruction, passerait par la mise en valeur auprès des petites filles de la multiplicité de la beauté pour espérer s’affranchir des codes esthétiques venus d’ailleurs et tendre vers un changement progressif dans les standards de beauté. C’est un pari qui n’est pas encore gagné du fait du pouvoir grandissant des réseaux sociaux.
Concernant les jeux de société, au soubassement de ces pratiques commerciales à travers l’émergence de ces jeux de société africains ; où on apprend, on se divertit, on réfléchit par exemple en wolof et en français, subsiste aussi la transmission de valeurs. Celle-ci devrait permettre à l’enfant de retrouver son identité culturelle et linguistique principalement pour les enfants issus de la diaspora afin de ne pas leur faire oublier leurs racines, ou alors, pour les autres enfants, maintenir leur identité intacte. Ces pratiques commerciales à travers l’émergence de ces jeux de société africains devraient permettre à l’enfant de retrouver son identité culturelle et linguistique principalement pour les enfants issus de la diaspora afin de ne pas leur faire oublier leurs racines, ou alors, pour les autres enfants, maintenir leur identité intacte. Leurs concepteurs sont pleinement conscients de l’existence d’interactions fortes entre l’enfant et l’objet que constitue le jouet. On en revient toujours à la lancinante question de la transmission des valeurs telles que le respect des différences, la tolérance grâce à l’outil de socialisation qu’est le jouet. Le principe de l’identification et de l’appropriation, de l’acceptation de soi et de l’autre seraient au cœur de ces initiatives que leurs auteurs considèreraient au final comme une contribution ludique au vivre-ensemble.
KEEMTAAN Gi - DE L’ACCESSOIRE
En 2023, la jeunesse africaine a investi plus de 1561 Milliards de FCFA dans les paris sportifs d’après le rapport de Bloomberg. Tout récemment, notre confrère Pape Samba Kane a mis aux rayons des librairies son dernier ouvrage, « La folie des jeux d'argent ». Un livre d'enquête visant à dénoncer les dégâts causés par les jeux d'argent électroniques qui ont pignon sur rue dans les centres urbains du Sénégal. Il y a quelques années, pour attirer les parieurs, la Lonase nous présentait un spot publicitaire avec un vieux vendeur de charbon de bois qui s’offre le jackpot avec 50 millions de francs Cfa. Plus tard, on le retrouve en costard, cigare à la bouche et entouré de belles nanas. Dans un autre spot, c’est toujours le même vieil homme qui cherche à s’enrichir, il touche le jackpot et on l’aperçoit encore à une soirée traditionnelle avec une orgie de musique et entouré de belles dames et de griots qui chantent ses louanges pour lui soutirer du fric comme dans le premier spot. Ce sont là quelques-unes des belles illustrations de nos « sénégalaiseries » ou de nos comportements d’une autre époque ! On gagne de l’argent non pas pour l’investir dans des projets porteurs et générateurs de revenus, mais pour faire la fête et sauter de belles meufs ! Des images insipides que l’on offre ainsi à une jeunesse qui ne croit plus aux études, mais qui passe son temps à parier avec l’espoir de devenir millionnaire et sortir de la pauvreté qui continue de gagner du terrain. Et tout se joue à travers nos télévisions locales qui sont devenues de vraies poubelles, des déchets de notre société, comme le disait avec justesse un ministre de la Culture. De la lutte, de la danse, de la musique et du jeu à longueur de journée et de semaine. Des futilités fortement sponsorisées par des sociétés qui se détournent des émissions éducatives ou qui font appel à l’intellect pour des fadaises. Tout est jeu ! On passe notre temps à parier, à envoyer des textos pour espérer gagner des millions ou des lots en nature. Ce qui constitue une vraie arnaque pour des jeunes qui ne savent pas qu’on se joue d’eux pour enrichir d’autres. Au lieu d’offrir à une jeunesse d’autres rêves, tout est devenu jeu, toujours des jeux et encore des jeux où l’on gagne du fric, des portables et d’autres appareils qui nous enfoncent encore dans l’ignorance. Rien que de l’accessoire ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
UN BUDGET 2025 DE 6.395 MILLIARDS DE SOUVERAINISME ENERGETIQUE…
Aligné sur le référentiel « Sénégal 2050 », le projet de loi de finances 2025, estimé à 6 395 milliards de FCA, s’articule autour de réformes stratégiques et d’investissements massifs pour répondre aux défis sociaux, économiques et environnementaux. La souveraineté reste alors un marqueur du premier budget du nouveau régime. Le Programme de loi de finances 2025 s’articule autour des priorités sectorielles qui visent à répondre aux différents défis économiques et sociaux et ce, conformément aux orientations qui garantissent l’essor d’une économie diversifiée, compétitive et durablement résiliente. Il est marqué par une souveraineté énergétique qui met l’accent sur la sécurisation de l’approvisionnement du pays en hydrocarbures en quantité et en qualité suffisantes et à moindre coût. Le renforcement de l’offre et de l’accès à l’électricité de qualité, avec une continuité de service à moindre coût et respectueuse de l’environnement ainsi que la promotion de l’accès durable des populations aux combustibles modernes de cuisson, l’utilisation de technologies innovantes et la promotion d’industries vertes et compétitives, constituent des enjeux importants pour le secteur. …
DE SOUVERAINETE ALIMENTAIRE ET DE L’EMPLOYABILITE DES JEUNES
Le projet de budget 2025 porte une attention particulière à la hausse de la productivité dans l’agriculture, la pêche, l’aquaculture, l’élevage, ainsi que les industries agroalimentaires associées. Une enveloppe de plus de 1 070 milliards de FCFA, permettra pour l’année 2025, de renforcer la productivité de l’agriculture, le développement de chaines de valeur et des filières moteurs de croissance, notamment agropastorales et halieutiques, la valorisation des productions locales pour assurer l’émergence d’industries locales de transformation capables de satisfaire les besoins du marché local et de conquérir des parts de marché à l’extérieur. Le projet de budget 2025 accorde une place centrale à l’employabilité des jeunes. Ainsi, plus de 1 377 milliards de FCFA seront consacrés au secteur de l’éducation et de la formation professionnelle dans le budget 2025, pour disposer des ressources humaines de qualité aptes à apporter les changements attendus et capables de s’insérer dans le marché du travail.
ARACHIDES L’ARNAQUE DES OPERATEURS PRIVES A NGOYE
La campagne de commercialisation de l’arachide est loin d’être la traite des paysans. Au contraire, elle est celle des arnaqueurs, spéculateurs et truands. Dans la commune de Ngoye, à quelques kilomètres de Bambey, « Le Témoin » quotidien a appris que les paysans sont grugés par des opérateurs privés qui achètent les récoltes d'arachide à 260 cfa le kg. Cette commercialisation usurière sape la politique du gouvernement qui a fixé le prix au producteur à 305 cfa / kg. Faute d'une réaction urgente des autorités administratives, ces opérateurs privés empêcheront à la Sonacos d'atteindre ses objectifs pour la bonne marche de ses unités industrielles.
VIEUX AÏDARA RETOUR D’UN DIGNE FILS DU PAYS !
C’est à quelques jours du démarrage de la campagne électorale des législatives 2024 que « Le Témoin » quotidien a appris le retour de notre confrère Mamadou Aidara dit Vieux. Un retour stratégique puisque notre honorable confrère a intégré la Cellule communication de Pastef. Un bon casting qui n’est pas surprenant dès lors que Vieux Aidara a toujours porté le combat d’Ousmane Sonko en France et dans le reste de l’Europe où il était un membre très actif du Pôle communication Pastef/France. La preuve par ses nombreuses sorties médiatiques dans les chaines de télévision et autres forums de la diaspora africaine où Vieux Aidara défendait avec rigueur et conviction « Le Projet » tout en croyant à l’avenir de Pastef. Donc le peuple sénégalais ne pouvait que magnifier le retour d’un digne fils du pays. Rappelons-le, Vieux Aidara a été le dégât collatéral d’une lutte à mort entre Macky Sall et Karim Wade. La preuve, il n’a jamais été épinglé pour un centime d’argent public car n’ayant jamais géré l’argent de l’État. Encore, encore Vieux Aidara n’a jamais été condamné, ni par la Crei, ni par la Cour des comptes. Et s’il a préféré l’exil, c’est pour ne pas faire subir à sa famille l’épreuve d’une arrestation arbitraire ou d’une interdiction de sortie injuste. Donc pendant 12 ans constate « Le Témoin » quotidien, notre brillant confrère a été digne, courageux et serein face à la monstruosité du régime de Macky Sall et ses bourreaux.
1885 MILLIARDS DE DEPENSES A CARACTERE SOCIAL
Terminons avec le budget pour dire que les dépenses à caractère social bénéficient d’une enveloppe de plus de 1 885 milliards de FCFA soit 34,5% du budget général hors charges de la dette, contribuant ainsi, au renforcement de la couverture sanitaire universelle, à la correction des disparités territoriales, à la prise en charge, notamment des subventions pour l’énergie et l’agriculture et de la sécurité des personnes et des biens. Le projet de budget 2025 amorce une réduction progressive des inégalités sociales et iniquités territoriales à travers une augmentation sensible des revenus des travailleurs et entrepreneurs en milieu rural, notamment des agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, par la diversification de leurs sources de revenus et la hausse de productivité de leurs activités. Les sénégalaises et les sénégalais devront bénéficier, au nom de l’équité, de la même qualité de services d’éducation et de santé, d’accès à l’électricité, à l’eau et à l’assainissement, à un logement décent, qu’ils habitent en ville ou en milieu rural
BUGDET 600 MILLIARDS DE PERTES DE RECETTES EN 2024
Nos partenaires financiers comme la Banque mondiale et le FMI avaient averti les autorités que les pertes de recettes seront élevées en 2024. Cette information a été confirmée par le document de présentation de la Loi de finance initiale 2025 révélée par les autorités. Pour l’année 2025, les prévisions de recettes internes, fiscales et non fiscales ont été faites, tenant compte des contraintes économiques de l’année 2024, marquée par des contreperformances qui ont considérablement impacté les prévisions initiales, avec des moins-values attendues de près de 600milliards de FCFA à fin décembre 2024. Il importe de relever que ces contreperformances résultent, en grande partie, selon les services du ministre des Finances et du Budget Cheikh Diba, de prévisions assez optimistes et de la mise en œuvre assez timides de certaines réformes. Pour 2025, il est attendu une reprise économique, à la faveur de la stabilité de l’environnement socio politique, des mesures en cours pour stimuler les investissements publics et les exportations des hydrocarbures, avec celles du pétrole qui ont bien démarré et celles du gaz, attendues en début 2025. Ainsi, la progression des recettes est projetée à 20% par rapport à la situation attendue en fin 2024, et de 3,6% par rapport aux prévisions initiales de 2024. Il y a donc, cumulativement, un effet de rattrape et une évolution résultant de la reprise, en attendant le plein effet des mesures de réformes fiscales et douanières.
REFORMES FISCALES EN PROFONDEUR EN 2025
L’année budgétaire 2025 sera l’occasion de rénover en profondeur les dispositions fiscales et douanières, avec les réformes du Code général des Impôts et du Code des Douanes. Ces réformes devront, notamment, favoriser une meilleure rationalisation des exonérations fiscales, un élargissement de l’assiette, pour optimiser la collecte des ressources nécessaires pour assouvir les ambitions du Gouvernement de satisfaire les attentes fortes des populations. Elles seront accompagnées de mesures pour l’accélération de la modernisation des administrations fiscale et douanière, de la maturité digitale et de la rénovation des procédures, pour améliorer la productivité des services de recouvrement. Derrière toutes ces réformes, se trouve une philosophie : changer la perception derrière le paiement de l’impôt en amenant le citoyen à comprendre qu’il ne subit pas une imposition injustifiée, ni qu’il se soumet à une contrainte fiscale, mais que c’est par son effort contributif qu’il participe au développement du pays. Pour favoriser le consentement à l’impôt, il nous faudra bâtir un système d’imposition, juste, efficace, équitable, simple et transparent. C’est un des enjeux à travers le budget 2025 en vue d’asseoir définitivement notre option irréversible pour un développement endogène, qui suppose que nous comptions d’abord sur nos propres ressources.
72,53 MILLIARDS DE FCFA DE RECETTES D’HYDROCARBURES EN 2025
Le budget 2025 marque un effet de rattrapage par rapport à l’exercice 2024, fortement impacté par les effets des tensions sociopolitiques durant le premier trimestre 2024 et par la poursuite du ralentissement des activités économiques sur tout le reste de l’année, hors secteur de l’énergie. Un autre fait majeur est l’entrée du Sénégal dans le cercle des producteurs de pétrole avec une production attendue à 15 millions de barils pour 2024 et 30 millions de barils pour 2025. La production de gaz démarre en 2025 avec une production attendue de 1,2 million de Gaz naturel liquéfié (GNL). Les estimations des recettes provenant de l’exploitation des ressources d’hydrocarbures, basées sur les hypothèses de prix des perspectives économiques mondiales publiées par les services du FMI en octobre 2024, sont arrêtées pour les années 2024, 2025, 2026 et 2027, avec des montants respectifs de 49,65 milliards de FCFA, 72,53 milliards de FCFA, 87,87 milliards de FCFA et 155,20 milliards de FCFA. Ainsi, le budget 2025 enregistre des recettes fiscales et non fiscales provenant de l’exploitation des hydrocarbures d’un montant de 72,53 milliards de FCFA réparti, conformément à la loi portant sur les hydrocarbures, comme suit : - budget général : 50,85 milliards de FCFA (70%) ; - Comptes spéciaux du trésor : 21,68 milliards de FCFA (30%) dont : Fonds intergénérationnel : 7,25 milliards de FCFA (10%) ; o Fonds de stabilisation : 14,43 milliards de FCFA (20%).
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LE SÉNÉGAL COURT APRÈS SES RÊVES
Au moment où l'Assemblée nationale examine le budget 2025, Ndongo Samba Sylla pointe du doigt l'absence criante de souveraineté monétaire. Une situation qui pourrait condamner le pays à rester spectateur de son propre développement
Le Sénégal nourrit des ambitions économiques généreuses à travers sa Vision 2050, mais se heurte à des contraintes financières majeures qui pourraient freiner ses projets. C'est ce qu'a expliqué lundi l'économiste Ndongo Samba Sylla sur la TFM, alors que s'ouvre le marathon budgétaire à l'Assemblée nationale pour l'adoption du budget 2025.
L'expert souligne que cette vision, bien qu'allant dans la bonne direction, est confrontée à une réalité implacable : le pays ne dispose pas des instruments nécessaires à son développement. "Il n'y a aucun exemple de développement économique à la périphérie sans que l'État n'assume un rôle de plus en plus grand", explique-t-il, citant les expériences historiques de la Grande-Bretagne, des États- Unis, du Japon et plus récemment de la Chine.
Le problème fondamental, selon l’économiste, réside dans l’absence de souveraineté monétaire. "Quand vous avez votre propre monnaie, vous n'avez pas de contrainte financière dans celle-ci", précise-t-il, ajoutant que "un État qui dit qu'il n'a pas d'argent est un État qui ne comprend pas comment faire fonctionner le système monétaire et financier".
Cette situation se reflète dans les chiffres alarmants de la dette publique. En 2025, le service de la dette atteint 2900 milliards de FCFA, soit les deux niveaux des recettes fiscales. Sur les cinq prochaines années, le pays devra débourser au minimum 11 000 milliards de FCFA pour honorer ses engagements financiers.
Pour Ndongo Samba Sylla, la domestication de l'économie voulue par l'État, bien qu'ambitieuse, risque de se heurter à ces contraintes structurelles. Sans les instruments fondamentaux du développement, notamment le contrôle du secteur monétaire et financier, la Vision 2050 pourrait rester un vœu pieux, malgré ses intentions louables.