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10 mai 2025
PAR MAMADOU GOMIS
L’ART AFRICAIN ENTRE COMPLEXITÉ ET NÉGATIONNISME
L’Afrique n’est-elle pas en train de perdre ses commissaires d’exposition, parfois indépendants, ses critiques d’art, ses conservateurs, ses chercheurs, ses directeurs de musée et autres collectionneurs ?
L’Afrique n’est-elle pas en train de perdre ses commissaires d’exposition, parfois indépendants, ses critiques d’art, ses conservateurs, ses chercheurs, ses directeurs de musée et autres collectionneurs ? Des acteurs piégés par leurs agendas complexes ou complexifiés qu’ils ne se préoccupent plus que de leurs voyages, leur confort, voire l’argent. Au détriment du développement de l’Afrique et de l’art africain. Souvent, comme des mercenaires dans un monde culturel et artistique, bandent-ils leurs muscles dans des galeries et des musées, des centres d’art ou autres espaces culturels privés ou publics. Ils sont organisés en collectifs surréalistes, en une armée d’influenceurs destructeurs de l’image de l’Afrique et des Africains. Certains d’entre eux déforment tout contexte et défient publiquement tout un continent à travers des ateliers à l’obéissance, des expositions à la soumission ou des réflexions audacieuses peu crédibles. Et c’est devenu comme un virus dangereux et fort contagieux qui se propage très vite.
Ces acteurs peuvent, a priori, sembler être des personnes positives. En réalité, leur façon d’être et d’interagir génère chez les autres une émotion désagréable en raison de leur pouvoir de manipulation. Des toxiques qui visent les jeunes et exploitent leur indignation face à l’injustice, le manque de respect et de considération. Ils déroulent un agenda et un discours qui parlent plus aux émotions qu’à la raison. Seulement, leur tout est formaté pour davantage soumettre à un ordre bien normé, continuer de préserver une domination occidentale, son contrôle continu du récit et de l’image. Un fait auquel il est temps que les artistes et autres acteurs culturels africains en prennent suffisamment conscience pour que cesse, enfin, cette transmission intergénérationnelle, cette inoculation volontaire d’un désordre mortel pour l’Afrique et les Africains dont il n’est pas toujours aisé d’en déceler les causes et les manifestations, leurs significations et leurs conséquences. D’où leur recours à une certaine complexité pour que leurs conduites soient acceptées comme une intériorité et non comme un fait systématique, une organisation factieuse, une oligarchie qui œuvre pour un néant culturel africain, et non un monde de l’art articulé à la reconnaissance de l’autre, au respect mutuel, au sacre de la dignité et de l’égalité.
Les acteurs de l’art africain ne doivent-ils pas arrêter de se résigner, se libérer de tout complexe ? L’art africain ne doit-il pas être traité autrement dans des médias, des écoles, des universités ? La résignation est grande, le complexe de beaucoup d’africains est si profond et si perceptible dans de grands festivals de photographie contemporaine, entre autres festivals d’art ou de rencontres culturelles et artistiques. De véritable promoteurs d’abus ! Des récits divers non contrôlés parfois à dessein. Qu’il s’agisse de la décolonisation, de l’identité, de la citoyenneté, de l’activisme, de l’immigration, de la santé, du panafricanisme… Sous des titres d’africanités et d’africanistes, entre autres thèmes poreux, des œuvres de visions négationnistes, des travaux de désinformation de la réalité africaine sont de l’automatisme psychique pur sur l’art contemporain de manière générale. Alors qu’il est, aujourd’hui, de civiliser les rapports á travers des récits appropriés à la dignité que l’on veut encore confiner à de la fiction. La photographie n’a-t-elle pas libéré les peintres du travail de leur représentation ? Le fond de tout métier, n’est-il pas, d’abord, les droits et les devoirs ? Le récit visuel du réel c’est l’être humain. Il est devant et derrière la pensée de « belles » notions. Seulement, les fiches à remplir par ces acteurs de l’art africain obéissants à d’autres maîtres à penser de la culture africaine, sont devenues leur « patrimoine net » à travers des fonds d’aide pour le « meilleur » centre d’art, la « meilleur » galerie d’art contemporaine ou la maison-galerie peu moderne, sans oublier les salons de photos, les festivals d’art, entre autres événements comme la biennale (d’origine italienne).
Il faut se guérir des clichés, des égoïsmes et des discours de soumission. Se libérer de cette autre forme d’esclavage. Il faut s’approprier le contrôle des récits visuels en Afrique et ailleurs. C’est l’ambition et la condition pour tout peuple qui aspire à vivre heureux, à être heureux dans la fraternité, dans l’élégance et dans le respect mutuel. C’est une invitation à découvrir, à apprendre, à aimer les sculptures et les masques, les musiques (tous genres confondus), sans oublier les modèles nobles comme leurs dignes héritiers. Ces nobles africains ne revendiquent rien de leur influence dans le monde culturel et artistique, mais examinent bien leur époque paralysée par des intérêts mercantiles qui minorent l’art africain avec des acteurs qui vivent à frimer aux grandes expositions et autres rendez-vous culturels sans plus. Il faut vivre pleinement et positivement le présent et non s’opposer au progrès. Et, dans ce combat, l’image photographique, par exemple, c’est d’abord le métier du photographe, non pas pour des acteurs « mercenaires », ces commissaires d’exposition indépendants sous dépendance financière, ces faux conservateurs ou critiques d’art sans expertise (qui reproduisent un discours colonial, voire néocolonial), ces chercheurs fictifs (qui ne cherchent point la « belle » notion de l’image photographique) ou encore ces collectionneurs frimeurs (connaissant plus leurs comptes bancaires et leurs biens matériels) qui fascinent certains artistes alors qu’ils sont en manquent de toute belle lecture narrative.
Le contrôle du récit visuel en Afrique et ailleurs, appelle à des actes d’insoumission positive et de cordialité. La beauté d’une image photographique ou d'une œuvre d’art est comme un état d’âme qui ne s’achète pas. Elle est cédée avec l’obligation de respect envers l’auteur et son peuple. Le récit visuel doit être contrôlé avec vigilance pour stopper l’évolution du verbatim maladroit. L’expansion du contrôle visuel nécessite une bonne expertise, une « belle » lecture, une grande compréhension de l’image photographique en Afrique et ailleurs, une « démocratisation » de l’intelligence artificielle. Cette démocratisation engendre une veille intelligente non pas pour surveiller la production de l’image mais pour rappeler le récit visuel, lutter contre les travers de l’intelligence artificielle, contre une « dictature » mensongère à travers des « rides aux visages de l’œuvre » par exemple. Le fond d’un récit est au choix de toute œuvre, c’est d’abord l’être humain derrière et devant le travail qui ne s'arrête pas aux limites de l'Occident mais s'étend jusque dans le plus petit village du monde.
HERVÉ RENARD ET AUGUSTIN SENGHOR, UN MALENTENDU SUR LA SUCCESSION D’ALIOU CISSÉ
L’entraîneur français a récemment révélé qu’il y avait eu des « discussions » pour le poste, exprimant son souhait d’avoir Omar Daf, ancien international sénégalais, comme adjoint.
Hervé Renard et Augustin Senghor semblent éloignés sur leurs déclarations concernant la succession d’Aliou Cissé. L’entraîneur français a récemment révélé qu’il y avait eu des « discussions » pour le poste, exprimant son souhait d’avoir Omar Daf, ancien international sénégalais, comme adjoint. Cependant, Renard a dû retirer sa candidature, expliquant que la condition de travailler avec Daf, qui est actuellement entraîneur à Amiens en Ligue 2, n’était pas réalisable.
En revanche, Augustin Senghor, le président de la Fédération Sénégalaise de Football, conteste ces propos. Il affirme n’avoir reçu aucune candidature de Renard ou de ses représentants, soulignant qu’aucun dossier de candidature n’a été ouvert depuis le départ de Cissé.
Malgré ses ambitions d’entraîner « l’une des meilleures sélections africaines », Renard reconnaît que les conditions nécessaires à sa nomination n’étaient pas réunies. Pour l’heure, c’est Pape Thiaw, ancien adjoint de Cissé, qui prend en charge l’intérim.
Actuellement, Renard s’installe en Arabie Saoudite, un pays qu’il connaît bien pour avoir dirigé la sélection masculine par le passé. Il aspire à « qualifier les Green Falcons pour la Coupe du Monde 2026 », un défi qu’il considère passionnant. Lors d’un entretien avec le journal Le Monde, il a affirmé avoir toujours suivi le championnat saoudien et la sélection depuis son départ.
Avec seulement cinq points récoltés après quatre journées de qualifications, Renard se montre réaliste : « À six matchs de la fin, c’est un défi palpitant. Si nous réussissons, je continuerai avec en ligne de mire la Coupe d’Asie des nations de 2027. Sinon, nous nous dirons au revoir. »
Questionné sur sa motivation et le risque d’entacher son image en revenant en Arabie Saoudite, Renard a répondu que l’argent n’avait jamais été son moteur dans ses choix de carrière. « Ce qui me guide, c’est la passion, les relations humaines, la ferveur. Aujourd’hui, j’ai la chance d’être plus libre dans mes choix. Je suis quelqu’un de sensible », a-t-il conclu.
LE MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE IMPOSE UN GEL DES EXPORTATIONS DE GRAINES D’ARACHIDE
Cette mesure vise à protéger le marché national en évitant toute pénurie pendant la campagne de commercialisation 2024-2025, renforçant ainsi la souveraineté alimentaire du Sénégal et soutenant la compétitivité des producteurs locaux.
Le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Élevage a annoncé une suspension des exportations de graines d’arachide à partir du 15 novembre 2024, jusqu’à nouvel ordre. Selon un communiqué officiel, cette décision implique que toute licence ou autorisation non utilisée d’ici cette date deviendra immédiatement caduque et sans effet.
Cette suspension intervient après une période autorisée pour les exportations de graines d’arachide, ouverte du 12 septembre au 15 novembre 2024, et avait pour but d’éviter tout chevauchement avec la campagne de commercialisation 2024-2025. En donnant cette fenêtre, le ministère visait à faciliter un meilleur écoulement de la récolte nationale et à protéger les besoins locaux face aux fluctuations du marché international.
La mesure a été prise dans le cadre de la stratégie de souveraineté alimentaire que le ministère s’efforce de renforcer. Cette suspension, bien que temporaire, s’inscrit dans la volonté du gouvernement de garantir la disponibilité des ressources locales en amont de la campagne de commercialisation, assurant ainsi une meilleure compétitivité des acteurs nationaux et une régulation des prix sur le marché local.
PLAIDOYER POUR UNE ADAPTATION DU SYSTÈME ÉDUCATIF SÉNÉGALAIS AUX EXIGENCES MONDIALES
À l'ouverture d'un colloque international à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, le directeur de l’UFR Sciences de l’éducation et des sports a appelé à intégrer davantage les outils numériques et l’IA pour mieux préparer les jeunes générations.
Saint-Louis, 5 nov (APS) – Le directeur de l’unité de formation et de recherche en sciences de l’éducation et des sports de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, Assane Diakhaté, a plaidé, mardi, pour une meilleure adaptation du système d’enseignement sénégalais aux “exigences du monde” qui, de plus en plus, font appellent, entre autres, à la formation à distance et à l’intelligence artificielle.
“Nos pratiques doivent être adaptées à un monde beaucoup plus exigeant avec le développement des outils numériques, la formation à distance, l’intelligence artificielle, nous devrons repenser notre pratique en éducation et formation”, a-t-il déclaré.
Le professeur Diakhaté s’entretenait avec des journalistes, en marge de l’ouverture d’un colloque international de quatre jours portant sur le développement de la recherche pour le développement.
Ce colloque, à s a deuxième édition, est initié par l’unité de formation et de recherche en sciences de l’éducation et des sports (UFR-SEFS) de l’UGB.
Il regroupe tous les deux ans des chercheurs d’Afrique, d’Europe et d’Amérique, sur le thème “De la petite enfance à l’âge adulte : transformer les pratiques en éducation”.
“Quand vous voyez les exigences du développement, les difficultés que rencontrent les acteurs de l’éducation, que ce soient les enseignants, les parents ou les enfants, les infrastructures, vous vous rendez compte que le soubassement, c’est l’éducation”, a-t-il déclaré.
Assane Diakhaté considère qu’il faut agir pour relever le capital humain, qui, dit-il, “est très bas, se situant à 0,4 au Sénégal”. Il “doit monter à 0,6 par les effets conjugués des enseignants chercheurs”, a-t-il expliqué.
La petite enfance est le point sur lequel “il faut le plus agir”, “si nous voulons redresser le développement du capital humain. Il faudra stimuler l’enfant sur le plan cognitif”, a-t-il préconisé.
Il note que des recherches en psychologie cognitive “ont montré que 80 pour cent du développement du cerveau se passent dans les mille premiers jours”, d’où selon lui la nécessité de stipuler l’enfant dès ses premières années.
“Si nous n’avons pas des pratiques qui permettent de stimuler sur le plan cognitif les enfants, nous serons en retard”, a ajouté le directeur de l’unité de formation et de recherche en sciences de l’éducation et des sports de l’université Gaston Berger.
La réflexion engagée par cette UFR porte sur les voies et moyens d’arriver à un système éducatif dans lequel “les bacheliers auront entre 13 et 14 ans au lieu de 20 ans”, a indiqué son directeur.
Selon le professeur Omar Sougou, le président de son comité d’organisation, ce colloque s’inscrit “dans une dynamique de multidisciplinarité”.
Il se veut une plateforme d’échanges pour les professionnels de l’éducation, a-t-il dit.
Au total, 120 communications sont au programme de cette rencontre de quatre jours qui enregistre la participation de chercheurs de quinze nationalités différentes.
Ces communications portent sur des thèmes relatifs à différents domaines des sciences de l’éducation, indique-t-on.
par Mohamed Mbougar Sarr
À PROPOS DE L’AFFAIRE SÉVERINE AWENENGO
EXCLUSIF SENEPLUS - Il est ironique que l’opposition et le pouvoir soient tombés d’accord sur la condamnation de l’ouvrage. Ce seul fait devrait alarmer. Il n’est pas toujours obligé que la crainte sociale soit opposée à la nécessité de la connaissance
Sur ce qu’il convient désormais d’appeler « l’affaire Séverine Awenengo », je voudrais dire quelques mots. D’emblée, je confesse une honteuse faute : je vais commettre à l’égard de ce livre la même injustice que la plupart des commentateurs de son actualité : je ne l’ai pas encore lu, ce qui devrait pourtant être le préalable élémentaire à toute discussion sérieuse le concernant. Naturellement, je le lirai bientôt et en reparlerai peut-être ici même, après lecture. Foi candide dans le geste élémentaire de la bonne foi critique : lire d’abord, commenter et juger ensuite. Il n’est pas certain - j’ai déjà, en toute modestie, une solide expérience à ce propos - que cette bonne foi intéresse le plus, en matière de controverse intellectuelle et littéraire au Sénégal. Mais c’est un autre sujet. Je précise aussi que je ne connais pas personnellement Madame Awenengo.
Le malentendu, comme souvent, semble venir de la confusion, calculée ou involontaire, entre l’approche scientifique - mais cela peut aussi valoir pour l’approche fictionnelle - d’un sujet et l’apologie politique ou morale de ce sujet. En l’occurrence, tout indique qu’on suspecte (ou, pour certains, qu’on accuse franchement) la chercheure de « défendre » ou « encourager » ou « légitimer » l’idée d’une autonomie de la Casamance. Et la suspicion semble s’appuyer sur le seul fait (je souligne) qu’elle y consacre un essai, fruit d’années de labeur, de lectures, d’analyses, de terrain. Je ne suis pas naïf au point de croire encore qu’il existe une « neutralité » (au sens d’une innocence absolue, d’une « perspective de Sirius » objectivement détachée) de la recherche académique. Il va de soi que tout travail universitaire est plus ou moins « situé » ; que tout chercheur, toute chercheure a d’inévitables biais (théoriques ou personnels) ; que la démarche scientifique, aussi rigoureuse soit-elle, s’effectue toujours dans un contexte politique et social auquel elle n’échappe pas, et avec lequel elle doit composer, y compris dans la gestion des affects que ce contexte génère.
Je sais tout cela. Seulement, je sais aussi que : 1) le travail universitaire obéit à des protocoles, des contrôles, des relectures, des critiques externes qui font que n’importe quoi ne se publie pas n’importe comment ; 2) que la suspicion d’un agenda politique « caché » d’un universitaire peut être confirmée ou infirmée par l’examen patient et rigoureux de son historique de recherches et de publications ; 3) qu’au cas où, pour une raison ou une autre, une proposition universitaire « suspecte » ou « problématique » sur un sujet réussissait à être publiée malgré tous les sas de validation, les autres universitaires, spécialistes de cette question - et il y a, sur la question de ce livre, de nombreux spécialistes, et beaucoup sont Sénégalais - la liront, la critiqueront, la réfuteront, au besoin.
Pour toutes ces raisons, j’ai trouvé très triste la manière dont cette affaire a été politisée, ramenée à des considérations navrantes sur la nationalité de l’universitaire impliquée et sa légitimité, à cause de ses origines, à traiter de ce sujet. Ce procès ne me paraît pas juste, et pour tout dire, je le trouve inquiétant. Si la légitimité à s’occuper de certains objets d’étude était indexée à la nationalité ou l’origine des universitaires, toute une bibliothèque de la connaissance humaine n’aurait jamais vu le jour. Qu’on imagine un seul instant ce qui se serait passé si celui qui est peut-être le plus grand chercheur de ce pays, Cheikh Anta Diop, avait été cantonné dans ses recherches à sa nationalité ou à son origine.
Il est tout à fait ironique que l’opposition et le pouvoir, pour des raisons absolument inverses - et toutes mauvaises à mon sens -, soient tombés d’accord sur la condamnation de l’ouvrage. Ce seul fait devrait alarmer. L’éditeur a fini par renoncer à le présenter à Dakar. Je ne vois pas de quoi se réjouir. Si, dans ce pays, la politisation systématique - ou même ponctuelle - de la production scientifique ou littéraire devait être le baromètre de la vie des livres, livres que, la plupart du temps, on ne lit pas, ou superficiellement, il y aurait de quoi être inquiet. Mais peut-être le conditionnel est-il superflu, et qu’il est déjà trop tard. Ce n’est pas la première fois, au Sénégal, que des politiques, pour de raisons bien faciles, accusent un livre et/ou son auteur de vouloir déstabiliser un pays ou pervertir sa culture.
La Casamance est un sujet « sensible », me dit-on. C’est vrai et je comprends, à la lumière de l’histoire récente, qu’on puisse craindre son instrumentalisation à des fins malintentionnées. Cependant, c’est presque au nom de cette « sensibilité » qu’il faut pouvoir accepter des travaux universitaires sur la question. Car ils éclairent, complexifient, donnent une profondeur historique, questionnent autrement et, in fine, je crois, produisent un savoir plus complet, débarrassé des mythes et des fantasmes, sur un sujet. Il n’est pas toujours obligé que la crainte sociale soit opposée à la nécessité de la connaissance. Celle-ci peut dissiper celle-là.
J’entends aussi que « ce ne serait pas le bon moment » pour parler de cette question. Prudence salutaire, peut-être. Mais elle entraîne une question dans sa foulée : quel serait le bon moment ? Je crois qu’il n’y a jamais de « bon » moment pour parler d’une question dite « sensible », pour la simple raison - et pardon pour la tautologie qui va suivre - que le propre de la « sensibilité », lorsqu’on l’entretient par la précaution du silence ou le report sine die, est de ne jamais être moins sensible. Ce n’est pas parce qu’on ne parle pas (scientifiquement) d’un sujet qu’il devient moins sensible dans le temps. A n’importe quelle époque, par temps d’élection ou non, il demeurera sensible. Et ce qui est tout le temps sensible et impossible à aborder mue inévitablement en tabou. Il faut absolument l’éviter, à mon sens.
Khady Gadiaga
OUSMANE SONKO OU LE PORTRAIT D'UNE LEGENDE DEVENUE CONCEPT…
On ne comprendra probablement jamais rien au politique si on se sent incapable d’en cerner les grandes figures. Évidemment, elles ne peuvent apparaître que lorsque l’histoire génère de grandes circonstances...
On ne comprendra probablement jamais rien au politique si on se sent incapable d’en cerner les grandes figures. Évidemment, elles ne peuvent apparaître que lorsque l’histoire génère de grandes circonstances, lorsque les tensions fondamentales logées au cœur d’une cité ou d’une époque s’exacerbent.
Mais c’est justement parce qu’elles devinent ces tensions, qu'elles les saisissent et s’en emparent pour mettre de l’avant un projet qui les transcendent et permettent à la cité de se refonder.
Sans grands hommes pour porter de tels projets, il peut arriver qu’une cité finisse par se disloquer sous le poids de ces tensions.
Il peut arriver qu’elle se disloque sous la pression des factions seulement attentives à leurs intérêts privés, qu’elle perde le sens du politique en inoculant à ses institutions le poison du cynisme et en invitant chacun à se replier dans une intimité qui à notre époque, laisse libre cours à la marchandisation de l’existence.
Ousmane Sonko correspond bien à ce descriptif de figure emblématique. D'aucuns diraient que le PROS, c’est plus que ça". D'autres "Mu seell mi, c’est bien au-delà"...
Depuis l'avènement de sa participation à la vie politique du pays, la légende de l'énarque continue de s’écrire. Mais qu’est-ce que ce "plus que ça" et que ce "bien au-delà" ?
Une icône nationale autour de laquelle le pays se rassemble comme un seul corps. Ou encore le tribun des foules acquises ? Un mythe populaire sur lequel se projette une forme d’identité de la jeunesse entre résilience et audace?
Symbole social, réel ou mythique, le personnage d'Ousmane Sonko se partage entre la légende, cristallisée par le mythe, et l’histoire. C’est le héros dramatique que distingue Hegel dans ses leçons d’esthétique, celui dont la volonté s’accomplit au travers des circonstances douloureuses et sacrificielles.
Ousmane Sonko ou la politique autrement
On peut être souvent en désaccord avec ses postures politiques (c’est le cas de la marée des neutriotes, et de toute cette nouvelle opposition recomposée et en radicalisation ascendante), on peut être frustré par son analyse tranchante de l'écosystème, on peut être énervé par sa rigidité du ton, mais il faut se faire à l’idée qu'Ousmane Sonko a apporté quelque chose de fondamentalement positif dans le paysage morne de l'engagement politique et militant au Sénégal.
Quoi exactement ?
Un esprit réactif, offensif, malin, un coup de fraîcheur et beaucoup d’élan. Sorties en bras de chemise et sourire à tout-va : les masses sont pamées et conquises. Que dire d’autre d’Ousmane Sonko?
Il faut lui reconnaître outre son charme ravageur, un flair unique : il a respiré comme personne l'air du temps, identifié avant tous, la soif de changement, la lassitude de la population du libéralisme oligarchique.
Il a misé sur ces jeunes que l'on disait perdus pour la politique, conquis et surfé sur une planète internet qui a littéralement propulsé son action politique. Le résultat, on le connaît : des centaines de millions de francs CFA récoltés, des centaines de milliers de donateurs, une révolution dans le mode de financement du parti et le don de soi érigé en doctrine idéologique.
Le patriotisme 2.0 ? D’autres en ont parlé (et parlé et parlé…) ; Lui, il l’a fait. Le défi est lancé : que le meilleur devienne hégémonique !
Il est cet héros-là qui manifeste la rencontre d’un moment historique et d’un caractère, et cette convergence marque son inscription dans l’histoire, sa confrontation avec le réel.
Sa dimension fondatrice s’exprime par le pouvoir créateur dont il est doté et par la portée sociale de son invocation, qui pousse à l’initiative, à l’organisation, en constituant un moyen efficace de mobilisation.
Mais Sonko va même au-delà de son statut de héros national. La position particulière du héros vis-à-vis de ces autres figures (le chef, le roi, le grand homme, l’idole) permet de mieux situer sa dimension fondatrice dans l’espace social. La vie du héros, ses actions, par leur exemplarité, y introduisent la possibilité d’une postérité collective.
PROS, meneur d'un jeu politique polycentrique
Voilà un homme qui n'a pas hésité à renoncer à son rêve de présider aux destinées de ses concitoyens pour adouber son second et permettre au projet de survivre à la tempête de l'adversité.
Aux côtés de son leader, Bassirou Diomaye Faye, Ousmane SONKO qui se positionne avant tout comme un meneur du jeu politique, meneur d’un jeu polycentrique au cœur duquel il n'est certes plus le point de mire central de l'action politique, mais à l’initiative duquel, il peut se retrouver pour initier, dans tous les cas où elle a lieu d’être, la discussion politique et pour contribuer à sa structuration argumentative. Avec lui se dessine la notion de vainqueur moral. Il y a la ligne d’arrivée, le nombre de buts, et puis il a le beau jeu, celui qui méritait de gagner. Mais pas seulement.
L'appelation de "Mu Seell mi" va encore une fois "au-delà". Un tel homme politique se distingue moins par son pouvoir de décision, restitué dans les différents espaces de discussion de la communauté des citoyens, que par sa capacité à faire entendre des propositions ou à faire reconnaître ce qu’a d’incontournable le problème qu’il soulève : susciter, par sa propre force de proposition ou de problématisation, le besoin de ménager un espace de discussion sur ce qu’il propose ou sur les questions qu’il formule.
N’est-ce pas là désormais, pour l’homme politique, le rôle qui s’accorde le mieux avec les revitalisations contemporaines de l’idée démocratique ?
Un nom désormais ancré dans le langage commun
Voilà Pros, le tribun et messie, candidat originel du projet devenu par la force de circonstances aléatoires, mentor et héraut d'un candidat de substitution ! L'éternel premier est devenu second, incarnant un nouvel archétype héroïque.
Cette place de deuxième n’est pas celle d’un premier contrarié, c’est une place enviable, qui dépasse avec superbe, l’idée de victoire et qui transcende le principe de "résultats".
D’ailleurs dans l’imaginaire collectif, personne ne retient le premier, car plus qu'une légende, il est devenu un concept. Il a dépassé la notion de gagner ou de perdre. L’opposition binaire entre winner et loser, héros ou anti-héros. Bref, Ousmane Sonko est une résolution dialectique à lui tout seul. Son nom est entré dans le langage commun et c’est sa plus belle réussite.
Voilà donc croqué peut-être de manière idyllique un homme aux multiples dimensions et aux potentialités fédératrices.
Le seul bémol, c'est que le pouvoir rend absolument fou et a vite fait s'il n'y a pas de contre-pouvoir pour immuniser contre la super-puissance de se transformer en abus de pouvoir... Souhaitons donc que le charisme indéniable et le culte du bien commun chez cet homme seront pour ce Sénégal en quête de renouveau, grâce et miséricorde et engendreront une légende dorée qui perdurera encore après 200 ans…
UNE LONGUE NUIT ÉLECTORALE EN PERSPECTIVE AUX ÉTATS-UNIS
L'annonce du vainqueur de l'élection présidentielle américaine pourrait suivre deux scénarios radicalement différents, rappelant soit 2016 avec une victoire annoncée dès le lendemain matin, soit 2020 avec plusieurs jours d'attente
(SenePlus) - D'après le New York Times (NYT), l'annonce du vainqueur de l'élection présidentielle américaine pourrait suivre deux scénarios radicalement différents, rappelant soit 2016 avec une victoire annoncée dès le lendemain matin, soit 2020 avec plusieurs jours d'attente.
Le précédent de 2020 reste dans toutes les mémoires : il avait fallu attendre le samedi 7 novembre, soit quatre jours après le scrutin, pour que les médias confirment la victoire de Joe Biden. Sept États décisifs - l'Arizona, la Géorgie, le Michigan, le Nevada, la Caroline du Nord, la Pennsylvanie et le Wisconsin - étaient restés en suspens au lendemain du vote.
Le décompte des votes par correspondance avait particulièrement complexifié le processus en 2020, créant ce que les experts appellent des "mirages" rouges et bleus. Ces phénomènes s'expliquent par l'ordre de dépouillement : certains États comptent d'abord les votes par correspondance, d'autres les votes en personne, créant des tendances temporaires trompeuses compte tenu des préférences partisanes dans le mode de vote.
Pour 2024, quelques changements pourraient accélérer le processus. Le Michigan, notamment, a modifié sa législation pour permettre le traitement anticipé des bulletins par correspondance. De plus, l'écart partisan dans l'utilisation du vote par correspondance devrait se réduire, les républicains y ayant davantage recours qu'en 2020.
Les premiers indices significatifs tomberont dès 19h (heure de l'Est) en Géorgie, suivis de la Caroline du Nord à 19h30. Les États cruciaux du "Mur Bleu" - Michigan, Pennsylvanie et Wisconsin - ainsi que l'Arizona et le Nevada fermeront leurs bureaux de vote plus tard dans la soirée, entre 20h et 22h.
Le journal new-yorkais souligne qu'historiquement, le décompte complet n'a jamais été achevé en une seule journée. La nouveauté en 2020 résidait dans l'impossibilité de faire des projections fiables le soir même du scrutin, en raison de l'importance inédite du vote par correspondance.
HARRIS OU TRUMP, QUELS IMPACTS POUR L’AFRIQUE?
Ce mardi 5 novembre, les Américains votent pour désigner leur prochain président après quatre ans de mandat de Joe Biden, et les enjeux pour l’Afrique varient considérablement selon le futur élu.
Ce mardi 5 novembre, les Américains votent pour désigner leur prochain président après quatre ans de mandat de Joe Biden, et les enjeux pour l’Afrique varient considérablement selon le futur élu. Dans un entretien, le Dr Alioune Aboutalib Lô, chercheur au Centre AKEM d’Istanbul, décrypte les impacts potentiels d’une victoire de Kamala Harris ou de Donald Trump sur les relations entre les États-Unis et le continent africain. Entre continuité diplomatique, perspectives économiques et défis sécuritaires, les orientations possibles diffèrent profondément selon l’issue de cette élection.
Comment l’élection de Kamala Harris ou Donald Trump pourrait-elle influencer les relations diplomatiques entre les États-Unis et les pays africains ?
De façon générale, l’intérêt des États-Unis pour l’Afrique reste minime par rapport aux enjeux et aux attentes. Peu importe le choix des Américains, il ne devrait pas y avoir de grosse révolution dans la politique africaine des États-Unis, qui situent leurs priorités ailleurs depuis la fin de la guerre froide.
Cependant, on peut s’attendre à plus d’engagement de la part de la démocrate Kamala Harris, qui devrait rester dans la même lignée que Joe Biden. Lors de sa tournée en Afrique en mars 2023, notamment au Ghana, en Zambie et en Tanzanie, la vice-présidente américaine s’était dite « enthousiaste » concernant le futur de l’Afrique et la coopération américano-africaine.
Cela contraste avec Donald Trump, si l’on considère son premier mandat, durant lequel son intérêt politique pour l’Afrique était quasi inexistant, même s’il avait lancé en 2018 son initiative économique Prosper Africa pour renforcer les échanges avec le continent.
Quelles conséquences les résultats des élections américaines, qu’il s’agisse de Kamala Harris ou de Donald Trump, pourraient-ils avoir sur les politiques commerciales et d’investissement des États-Unis en Afrique ?
Le plus important sera l’AGOA dont le renouvellement devra être décidé en 2025. Il faudrait préciser que l’AGOA reste d’abord un outil de diplomatie économique coercitive (Economic Statecraft) puisque les pays africains qui ne s’alignent pas sur la vision américaine des droits de l’homme et de la démocratie peuvent en être retirés, comme ça a été le cas du Rwanda en 2018 (sous Trump) ou encore du Niger et de l’Ouganda en 2023. Cette politique devrait continuer.
S’agissant des investissements, le Sommet US-Africa de 2022 avait permis de restaurer la volonté américaine d’investir davantage en Afrique, avec notamment la promesse d’une manne financière de 55 milliards de dollars. Kamala Harris, qui avait annoncé aussi l’accompagnement de la digitalisation et de l’innovation en Afrique lors de sa tournée, devrait donc s’inscrire dans ce même registre.
Les Etats-Unis gardent un œil aussi sur l’expansion chinoise en Afrique et veulent notamment concurrencer Pékin dans ce secteur, avec des investissements dans des infrastructures stratégiques. On peut citer déjà le soutien américain au projet du Corridor de Lobito de l’Angola qui sera essentiel aussi pour le commerce des matières premières en Afrique australe.
Cependant, on peut s’attendre à la même stratégie d’endiguement de la Chine par les Etats-Unis en Afrique, avec Donald Trump. La concurrence avec la Chine sur le terrain économique étant une obsession chez le républicain, son initiative Prosper Africa, lancée pour promouvoir les investissements et le commerce avec l’Afrique, était notamment à mettre dans le cadre de cette concurrence avec la Chine et une réponse à son projet « des nouvelles routes de Soie (Belt and Road Initiative) ».
Comment Kamala Harris et Donald Trump abordent-ils les questions de sécurité en Afrique, et quel impact cela pourrait-il avoir sur la coopération américaine dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale ?
Pour le moment, ce volet sécuritaire de la politique américaine en Afrique reste bien relégué au second plan dans la campagne américaine. Comme précisé plus haut, l’Afrique n’est pas forcément la question prioritaire actuellement dans cette phase électorale américaine.
Mais la lutte contre le terrorisme reste toujours d’une certaine importance pour Washington. Et dans cette perspective, les Etats-Unis ont spécialement des soucis à se faire notamment par rapport à leur présence militaire au Sahel et la concurrence de la Russie. Les troupes américaines ont été forcées de quitter le Niger où elles disposaient d’importantes bases militaires entre Niamey et Agadez. Aujourd’hui, l’enjeu est de rester dans la région. La Côte d’Ivoire et le Bénin pourraient accueillir ces troupes, mais dans un climat ouest-africain de plus en plus hostile à la présence militaire occidentale.
La Russie a surtout gagné en légitimité dans cette région avec désormais sa présence au Mali, au Niger et au Burkina Faso, via ses forces de l’African Corps qui est destiné à mettre les forces de Wagner sous l’aile du Kremlin. La nouvelle administration, qu’elle soit sous Trump ou Harris, devrait avoir des réponses géopolitiques face à cette nouvelle donne.
En quoi les priorités diplomatiques et économiques de Kamala Harris ou Donald Trump pourraient-elles façonner la coopération des États-Unis avec les pays africains en matière de développement, d’aide humanitaire et de gouvernance ?
De façon générale, Trump qui porte moins d’attention sur l’Afrique, devrait probablement être moins regardant sur certaines choses, notamment la gouvernance ou les droits de l’homme. Les républicains sont moins critiques sur ces questions aussi, même si Bush avait bouleversé cela.
Sur la question de l’aide humanitaire en revanche, Trump qui a une perception mercantiliste des relations internationales, avait souhaité couper plusieurs financements y étant destinés lors de son premier mandat. Un sujet qui pourrait revenir sur la table du Congrès et remettre en question certains projets en Afrique. Les investissements annoncés aussi lors du dernier Sommet US-Afrique pour accompagner le développement du continent, pourraient être revus par l’administration Trump s’il revient au pouvoir.
Cependant, là où certains africains pourraient préférer le républicain à Kamala Harris malgré tout, est sur la question des LGBTQ contraires à nos valeurs traditionnelles et religieuses. Kamala Harris qui se dit être une grande défenseuse de cette communauté, pourrait arrimer davantage l’aide et les investissements américains à la promotion ou décriminalisation de l’homosexualité dans les pays africains. Sur cette question, il y a une divergence civilisationnelle fondamentale entre Harris et plusieurs pays africains, qui n’existera pas avec Trump qui est plutôt conservateur et même anti-LGBTQ. Comme dans la tradition plus critique ou plus « paternaliste » des démocrates, Kamala Harris devrait être plus regardante sur les questions de démocratie et sur le respect des droits humains.
YAKAAR-TERANGA SE CONCRÉTISE
Malgré le départ de BP, Petrosen et Kosmos Energy maintiennent le cap vers une décision finale d'investissement en 2025. Le projet, estimé à 6 milliards de dollars, promet une production annuelle de trois millions de tonnes de gaz
(SenePlus) - Selon des informations rapportées par Reuters ce mardi, le projet gazier Yakaar-Teranga au Sénégal franchira une étape décisive à la mi-2025 avec la décision finale d'investissement (FID), comme l'a confirmé le directeur général de Petrosen, Thierno Ly.
Ce projet d'envergure, développé conjointement par la société nationale pétrolière sénégalaise Petrosen et l'américaine Kosmos Energy, représente un potentiel considérable avec environ 25 billions de pieds cubes de gaz récupérable.
La première phase du projet, estimée entre 5 et 6 milliards de dollars, prévoit une production annuelle de trois millions de tonnes destinée à l'exportation. Le plan inclut également une provision de 150 millions de pieds cubes standard pour alimenter le réseau électrique national et d'autres projets domestiques.
Suite au retrait inattendu de BP fin 2023, Petrosen intensifie sa recherche de nouveaux partenaires. "Nous ciblons les compagnies pétrolières internationales, les sociétés nationales du Moyen-Orient et d'Algérie. Nous sommes également ouverts aux discussions avec les sociétés de trading", a déclaré Thierno Ly à Reuters.
Cette quête de nouveaux investisseurs survient à un moment crucial pour ce projet stratégique qui pourrait transformer le paysage énergétique du Sénégal et de la région ouest-africaine.
LE CUDIS APPELLE AU JUBOO POUR RENFORCER LE VIVRE-ENSEMBLE
Le Cadre Unitaire de l’Islam au Sénégal (CUDIS) s’inquiète des violences qui émaillent le début de la campagne pour les législatives anticipées du 17 novembre 2024. À travers un communiqué, le CUDIS déplore l’escalade de violences verbales et physiques...
Le Cadre Unitaire de l’Islam au Sénégal (CUDIS) s’inquiète des violences qui émaillent le début de la campagne pour les législatives anticipées du 17 novembre 2024. À travers un communiqué, le CUDIS, fidèle à sa mission de préservation de la paix et de promotion de la tolérance, déplore l’escalade de violences verbales et physiques observée dans le paysage politique sénégalais et invite à une trêve pour préserver les fondements de la société sénégalaise.
Face à cette situation préoccupante, le CUDIS rappelle aux acteurs politiques, aux militants et à l’ensemble des sympathisants leur devoir de responsabilité, surtout après trois années marquées par des tensions politico-judiciaires. Il appelle à bannir tout discours de haine et à rompre avec les comportements violents. Selon le CUDIS, “cette rupture est indispensable pour sauvegarder les piliers de la paix et du vivre-ensemble au Sénégal.”
Le CUDIS souligne par ailleurs les valeurs d’unité qui ont toujours fondé la nation sénégalaise, mettant en exergue la parenté, le métissage et la tolérance religieuse comme des héritages inestimables. “La convivialité entre les différentes composantes du peuple sénégalais est un trésor qu’il faut chérir, bien plus que les richesses matérielles”, précise le communiqué.
En ce sens, l’organisation appelle les citoyens à se mobiliser pour assurer une participation électorale forte et donner une légitimité accrue aux futurs élus. Le CUDIS réitère le credo “JUB, JUBAL, JUBANTI” des mots signifiant transparence, mobilisation et renouvellement et propose un nouveau concept : le “JUBOO”. Ce dernier, selon le CUDIS, invite à un dialogue social élargi, visant à renforcer le contrat social autour des priorités nationales, garantissant ainsi la paix et la stabilité du pays.
En adoptant le “Juboo”, le CUDIS encourage les acteurs politiques à privilégier la voie du dialogue, à œuvrer pour une campagne pacifique et à rappeler que l’amour de la patrie est un devoir religieux. Le CUDIS conclut son message en espérant que ces valeurs guideront les acteurs durant cette période électorale pour un Sénégal paisible et harmonieux.