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5 juillet 2025
CES OBSTACLES QUI FREINENT L’INCLUSION DES ENFANTS HANDICAPES
L'éducation spéciale ne regroupe que des enfants handicapés et le plus souvent des handicapés lourds. L'éducation inclusive, c'est tout, les enfants handicapés et non-handicapés fréquentent les mêmes écoles, les mêmes classes avec les mêmes enseignants
L’inclusion des enfants handicapés reste une préoccupation pour les autorités parce que beaucoup d’enfants souffrent dans les établissements scolaires du fait de la nonprise en compte de leurs besoins spécifiques. Seulement beaucoup d’obstacles se dressent devant l’inclusion des enfants handicapés dans les établissements.
«Il faut comprendre l'éducation inclusive que les gens confondent avec l'éducation spéciale. L'éducation spéciale est une forme d'éducation qui ne regroupe que des enfants handicapés. Et le plus souvent, ce sont des handicapés lourds. Mais l'éducation inclusive, c'est tout, ce sont des enfants handicapés qui fréquentent les mêmes écoles que les enfants non-handicapés, les mêmes classes avec les mêmes enseignants», explique Moussa Mbengue le chargé de programme à l’Ong Sigthsavers. A l’en croire, plusieurs défis attendent les autorités. «C’est la politique de l'éducation inclusive qui tarde à être validée. Néanmoins des expérimentations par-ci et par-là sont en train d'être développées. Donc, le premier défi, c'est un cadre politique et stratégique qui organise le secteur. C’est la validation de la politique de l'éducation inclusive», dit-il.
L'autre défi, selon lui, c'est la promotion des expériences qui sont en train d'être faites. «C’est vrai que la politique n'est pas encore finalisée, mais il y a des expériences développées par Sigthsavers et d'autres organisations. Mais on ne sent pas la visibilité. Le dernier défi, c'est quand même le financement de l'éducation inclusive qui est tellement lourd et on ne sent pas les collectivités territoriales», soutient-il. A l’en croire, le financement de l'éducation inclusive reste aussi un défi à relever. Revenant sur l’absence de la validation de la politique d’éducation inclusive, il précise que leur organisation accompagne le ministère de l'Education depuis 2017 pour l'élaboration du document. «Nous sommes à l'étape de validation institutionnelle. Le processus est accéléré depuis juillet 2024 dès l'arrivée du nouveau ministre de l’Éducation. On sent une nette volonté de valider la politique. Ce qui reste, c'est la validation institutionnelle. Et le document est entre les mains du ministre.
LES REMPARTS MILLÉNAIRES DU ROYAUME DU BÉNIN EN PÉRIL
À Benin City, un ensemble architectural unique au monde, l'Iya, est grignoté jour après jour par l'expansion urbaine. Les archéologues se lancent dans une course contre la montre pour préserver ce témoignage exceptionnel de l'ingéniosité africaine
(SenePlus) - Une course contre la montre s'engage pour sauver l'un des plus impressionnants sites archéologiques d'Afrique. Les fortifications de l'ancien royaume du Bénin, aujourd'hui situées au Nigeria, constituent un chef-d'œuvre architectural menacé de disparition.
Cette structure monumentale, baptisée "Iya", s'étend sur plus de 16 000 kilomètres à travers le territoire. Constituée de remparts massifs et de fossés recouverts de végétation, elle représente le plus vaste ouvrage en terre jamais construit par l'homme. Son édification, achevée avant le XVIe siècle, témoigne d'une prouesse technique remarquable pour l'époque.
L'urgence de la situation pousse aujourd'hui archéologues nigérians et allemands à unir leurs efforts. Leurs observations sont alarmantes : plus de la moitié des structures cartographiées dans les années 1960-1970 ont déjà disparu. L'expansion urbaine de Benin City constitue la principale menace, les habitants utilisant les terres des remparts comme matériaux de construction et aplanissant les reliefs historiques pour bâtir de nouvelles habitations.
Au-delà de la préservation physique du site, les chercheurs espèrent percer les mystères de cette construction exceptionnelle. L'Iya aurait en effet rempli de multiples fonctions essentielles pour la cité : système défensif, régulation des eaux, protection de la faune et délimitation territoriale. Ces fortifications constituent un témoignage unique de l'ingéniosité du royaume du Bénin, avant sa chute face aux troupes britanniques en 1897.
La sauvegarde de ce patrimoine exceptionnel représente désormais un défi majeur pour les autorités nigérianes et la communauté scientifique internationale. Le temps presse pour préserver ce qui reste de ce monument historique, témoin d'une civilisation africaine à son apogée.
LE DOUBLE VISAGE DE JUAN BRANCO
L'avocat de 35 ans, figure médiatique des mouvements contestataires, fait l'objet d'une enquête pour viols et agressions sexuelles. Quatre femmes témoignent aujourd'hui d'actes qui se seraient déroulés entre 2017 et 2021
(SenePlus) - Dans une enquête publiée le 13 décembre 2024, le quotidien français Libération lève le voile sur une affaire qui secoue le milieu judiciaire parisien. Juan Branco, avocat de 35 ans connu pour ses engagements médiatiques et ses positions controversées, fait face à de graves accusations de viols et d'agressions sexuelles portées par quatre femmes pour des faits survenus entre 2017 et 2021.
L'avocat triplement mis en examen s'était fait connaître du grand public lors du mouvement des gilets jaunes, devenant une figure de proue de la contestation contre le pouvoir macroniste. Conseil de Julian Assange et auteur d'ouvrages critiques du système, dont "Crépuscule", il s'était forgé une image de défenseur des opprimés et de pourfendeur des élites.
Les récits recueillis par Libération dessinent un mode opératoire similaire. Marie, l'une des premières à témoigner, décrit une rencontre qui commence par des échanges intellectuels avant de basculer dans l'horreur. "J'étais naïve, j'ai cru à une discussion intellectuelle, je n'ai pas vu la drogue", confie-t-elle. Son témoignage fait état d'une soirée qui dégénère rapidement, où elle se retrouve piégée dans une situation qu'elle n'a pas choisie.
Charly, une autre victime présumée, rapporte une agression lors d'une projection en novembre 2017. Après une soirée au Mikado, une boîte du XVIIe arrondissement parisien, elle décrit des comportements inappropriés et des tentatives d'embrassements forcés. "Il a tenté un embrassement plusieurs fois sur la bouche sans prévenir", témoigne-t-elle.
Une stratégie d'intimidation sophistiquée
L'enquête met en lumière un aspect particulièrement troublant : l'utilisation des réseaux sociaux comme outil d'intimidation. Après le dépôt des plaintes, les victimes présumées ont fait l'objet d'une campagne de cyberharcèlement méthodique. Photos, données personnelles, commentaires dégradants : tout a été utilisé pour tenter de les décrédibiliser et les faire taire.
Sous la plume de l'écrivain, l'une des femmes témoigne de cette stratégie d'intimidation en ligne : "On n'est jamais préparée à vivre un viol. C'est terrifiant de voir quelqu'un que vous avez idolâtré pendant des années se transformer en prédateur sexuel face à vous."
Face à la gravité des accusations, la justice s'est saisie de l'affaire. Le conseil de l'ordre du barreau de Paris a prononcé en octobre 2024 une suspension d'activité de trois ans contre l'avocat. Une information judiciaire a été ouverte, et les investigations se poursuivent sous l'autorité d'un juge d'instruction.
Les témoignages recueillis révèlent des traumatismes profonds. Louise, l'une des plaignantes, évoque un "black-out" et des souvenirs fragmentés : "J'ai refait le calcul de ce que j'avais bu, cela n'expliquait pas mon black-out. À ce moment-là, j'ai pensé qu'un mec avait mis un truc dans le verre. Je crois que c'était lui."
Un système bien rodé
Les enquêteurs ont relevé des similitudes troublantes dans les différents témoignages. Les rencontres se déroulaient souvent dans un contexte professionnel ou militant, suivies de moments en tête-à-tête où la situation dérapait. Les victimes présumées décrivent toutes un sentiment de confusion et d'impuissance face à un homme qu'elles admiraient initialement.
Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de libération de la parole autour des violences sexuelles, particulièrement dans les milieux intellectuels et militants. Elle soulève des questions importantes sur les dynamiques de pouvoir et l'utilisation des réseaux sociaux comme outil de représailles contre les victimes qui osent parler.
Juan Branco, qui bénéficie de la présomption d'innocence, n'a pas souhaité répondre aux sollicitations de Libération. Son silence contraste avec sa présence médiatique habituelle et soulève de nombreuses interrogations. L'enquête se poursuit, tandis que d'autres victimes potentielles pourraient encore se manifester.
Les belles feuilles de notre littérature par Amadou Elimane Kane
UN DÉTOURNEMENT LITTÉRAIRE EN FAVEUR DES LETTRES AFRICAINES
EXCLUSIF SENEPLUS - On perçoit à travers La plus secrète mémoire des hommes, l’habileté de Mbougar Sarr à se moquer du monde impitoyable des lettres françaises qui catégorise et enferme dans des ghettos identitaires
Notre patrimoine littéraire est un espace dense de créativité et de beauté. La littérature est un art qui trouve sa place dans une époque, un contexte historique, un espace culturel, tout en révélant des vérités cachées de la réalité. La littérature est une alchimie entre esthétique et idées. C’est par la littérature que nous construisons notre récit qui s’inscrit dans la mémoire. Ainsi, la littérature africaine existe par sa singularité, son histoire et sa narration particulière. Les belles feuilles de notre littérature ont pour vocation de nous donner rendez-vous avec les créateurs du verbe et de leurs œuvres qui entrent en fusion avec nos talents et nos intelligences.
Le roman à clé est placé au carrefour des genres littéraires derrière lequel se cachent des vérités souvent étouffées et parfumées à l’odeur du scandale. Celui-ci représente, de manière plus ou moins explicite, un espace romanesque où des personnages réels renaissent à travers le tissu de la fiction. Le réel s’imbrique à l’illusion tel un fantôme qui revient pour nous interroger. L’histoire ainsi racontée s’autorise toute liberté pour mettre à jour une énigme en tordant tous les codes littéraires.
C'est bien sur cette nature littéraire que repose le roman de Mohamed Mbougar Sarr, La plus secrète mémoire des hommes, dont le titre s’inspire d’un extrait du livre de Roberto Bolaño Les détectives sauvages, œuvre littéraire libre sur la littérature latino-américaine. Avec le roman de Mohamed Mbougar Sarr, ce processus littéraire est à son apogée car le roman nous captive autant qu’il nous surprend par sa construction habile qui contient des enjeux politiques et historiques, tout en bâtissant un vrai roman aux ressorts fictifs en embrassant la poésie, le fantastique et l’exaltation.
C'est l'histoire d’un jeune écrivain sénégalais, Diégane Latyr Faye, auteur d’un livre intitulé Anatomie du vide, qui vit en exil en France, très lettré et en quête de reconnaissance. Dès les premières pages, le cadre est posé par le truchement de son journal intime et littéraire. Celui-ci devient son alter-ego et le narrateur lui livre toutes ses pensées, en même temps qu’au lecteur que nous sommes. Et là commence la quête d’un mystère autour de la disparition d’un livre ou plus exactement celle de sa malédiction.
De manière fortuite, le jeune écrivain tombe sur un livre impénétrable, voire ésotérique, et surtout oublié, Le labyrinthe de l’inhumain, publié en 1938 par un auteur à l’apparence de squelette T.C. Elimane. La plongée dans la lecture de ce roman sulfureux tourne à l'obsession pour le narrateur. Ainsi commence la chasse à la vérité romanesque et littéraire. Cette énigme va entraîner Diégane Latyr Faye sur les chemins de la mémoire coloniale, de l’exil et de l’identité africaine.
Ainsi, les référents littéraires sont habilement transposés, chacun comprend ce qu’ils recouvrent, tout en créant un véritable univers littéraire. L’écrivain T.C. Elimane, qui a pourtant disparu, est véritablement incarné. Il est l’auteur d’un livre qui a fait scandale et qui figure dans le Précis des littératures nègres et qui a fait l’objet des pages littéraires avant-guerre. En 1948, un critique littéraire se pose la question Qui était vraiment le Rimbaud Nègre ?
On perçoit ici l’habileté de Mohamed Mbougar Sarr à se moquer du monde impitoyable des lettres françaises qui catégorise et qui enferme dans des ghettos identitaires.
Même si l’on sait que le personnage de T.C. Elimane est le double de Yambo Ouologuem, écrivain malien né en 1940, il est son incarnation sans l’être car tout est mouvant et devient fiction. La construction astucieuse de l’auteur tient à cela : qu’est-ce qui relève du réel ? Est-ce que la fiction est proche de la vérité ? La question que semble poser l’auteur : Qu’est-ce que la littérature ? À l’instar de Jean-Paul Sartre qui exposait les affres de l’écriture et de ses gouffres. Ainsi, le narrateur habite sa focalisation intérieure, celle de retrouver les traces de T.C. Elimane qui se dérobe à toutes ses recherches. C’est aussi ce qui fait l’attrait du roman, ce labyrinthe littéraire et humain qui se joue de l’histoire, avec malice, pour mieux dénoncer.
Le roman s’écrit lui-même avec la mise en abîme d’une réalité supposée qu’il détourne pour mieux s’en détacher. Il use de tous les artifices littéraires : épopée historique, récit fantastique et roman noir se côtoient dans une valse de mots, des mots qui n’ont pas peur de choquer ! Ce sont des tableaux imagés aux allures étranges et rocambolesques tout en conservant une langue réaliste, crue qui parfois s’échappe pour des envolées lyriques inattendues.
Dans le même temps, Mohamed Mbougar Sarr raconte, avec subtilité et brio, le destin tragique de Yambo Ouologuem, auteur du livre Le devoir de violence, publié en 1968 et récompensé par le Prix Renaudot, accusé alors de plagiat et effacé des pages littéraires. Ce qui va conduire Yambo Ouologuem à quitter le monde des lettres pour regagner son Mali natal, loin des caricatures du monde néocolonial.
Le talent de Mohamed Mbougar Sarr tient en cette capacité à bâtir un univers littéraire solide, référencé et documenté, tout en s’autorisant une grande liberté d’énonciation pour mieux dire la réalité de la littérature africaine.
Avec ce roman, Mohamed Mbougar Sarr fait un coup d’éclat en inscrivant la littérature africaine contemporaine au panthéon mémoriel, en révélant l'ostracisme dans lequel elle est encore maintenue par le regard néocolonial, tout en remportant la victoire du Prix Goncourt, le plus prestigieux des lettres françaises.
La profondeur de son arcane textuelle et intertextuelle et de sa stylistique polyphonique font assurément de Mohamed Mbougar Sarr un auteur majeur de notre paysage littéraire contemporain.
Amadou Elimane Kane est écrivain, poète.
La plus secrète mémoire des hommes, Mohamed Mbougar Sarr, éditions Philippe Rey, Paris, 2021.
Si Dimaye a évoqué des "avancées" lors du Forum de Doha, les résultats concrets de cette médiation restent invisibles. Les diplomates de la région pointent même du doigt le manque d'expérience de l'équipe sénégalaise sur ce dossier complexe
(SenePlus) - L'Afrique de l'Ouest s'apprête à vivre un moment historique ce dimanche 15 décembre à Abuja. Selon Jeune Afrique, les chefs d'État de la CEDEAO vont officiellement entériner le principe du départ de trois de ses membres fondateurs : le Mali, le Burkina Faso et le Niger, désormais réunis au sein de l'Alliance des États du Sahel (AES). Cette rupture, qui aurait dû être effective le 29 janvier 2025, sera cependant aménagée avec un délai supplémentaire d'au moins un an, conformément aux recommandations du Parlement de l'organisation régionale.
Dans cette période charnière, la médiation sénégalaise a joué un rôle central, bien que controversé. Mandaté par ses pairs en juillet 2024, le président Bassirou Diomaye Faye s'est rapidement positionné comme un potentiel trait d'union entre les deux blocs. Son profil unique - démocratiquement élu mais connu pour ses positions souverainistes et panafricanistes - semblait en faire l'intermédiaire idéal pour renouer le dialogue avec les juntes militaires au pouvoir dans les pays du Sahel.
Pour mener cette délicate mission, le chef de l'État sénégalais a fait appel à l'expérimenté diplomate Abdoulaye Bathily. Comme le rapporte JA, ce dernier est parvenu à rencontrer le président burkinabè Ibrahim Traoré le 10 octobre, avant de s'entretenir avec le général Assimi Goïta à Bamako une semaine plus tard. Lors de ces entrevues, il a notamment évoqué la nécessité d'un "raffermissement" des relations bilatérales et multilatérales.
Toutefois, les résultats de cette médiation semblent mitigés. Si le président Faye a salué des "avancées" lors du Forum de Doha des 7 et 8 décembre, les détails concrets de ces progrès restent flous. Un diplomate ouest-africain, cité par Jeune Afrique, porte même un jugement sévère sur cette initiative : "Il n'avait rien à attendre de la médiation sénégalaise. Bassirou Diomaye Faye et son envoyé spécial ne maîtrisaient pas le dossier."
Cette même source diplomatique suggère que le Togo aurait été mieux placé pour jouer ce rôle de médiateur, étant "peut-être le seul que respectent les dirigeants de l'AES". De fait, Faure Essozimna Gnassingbé a maintenu des contacts étroits avec les dirigeants sahéliens et obtenu plusieurs succès diplomatiques, notamment la libération de militaires ivoiriens détenus au Mali et au Burkina Faso.
Au-delà des questions diplomatiques, les négociations à venir devront résoudre des problématiques cruciales. Parmi elles, le sort des fonctionnaires sahéliens en poste à la CEDEAO - plus d'une centaine selon Jeune Afrique - dont l'avenir professionnel est désormais incertain. Les textes prévoient leur départ dans un délai de six mois à un an, avec des indemnités substantielles, mais des voix s'élèvent déjà pour demander plus de souplesse dans l'application de ces règles.
La question de la libre circulation des personnes et des biens constitue un autre enjeu majeur. Le ministre ivoirien du Commerce, Souleymane Diarrassouba, cité par le magazine panafricain, a souligné l'importance des relations commerciales avec les pays du Sahel, rappelant que le Mali représente le troisième client mondial de la Côte d'Ivoire avec des exportations de 909 milliards de F CFA.
Pour les pays de l'AES, cette sortie de la CEDEAO apparaît surtout comme un moyen de s'émanciper d'une organisation qu'ils jugent partiale et soumise à des influences étrangères. Comme le révèle un proche de la présidence togolaise à Jeune Afrique, cette liberté nouvelle leur permettrait notamment d'organiser des scrutins selon leurs propres termes, sans avoir de compte à rendre sur la candidature des militaires ou le déroulement des élections.
Cette reconfiguration majeure de l'espace ouest-africain pourrait, selon un collaborateur présidentiel cité par le journal, donner l'occasion à l'AES de "faire son printemps". Mais ce printemps sahélien pourrait aussi, prévient Jeune Afrique, précipiter le crépuscule d'une CEDEAO déjà fragilisée, si l'organisation ne parvient pas à tirer les leçons de cette crise historique.
par Sokhna Maguette Sidibé et Amadou Demba Baldé
“LE DERNIER DES ARTS”, UNE ENTRÉE RÉUSSIE
EXCLUSIF SENEPLUS - La finesse de la plume de Fary Ndao, son humour et sa capacité à mêler introspection et critique sociale sont à saluer. Sa narration, riche et sensible, éclaire des facettes souvent ignorées de l’art de la politique
Sokhna Maguette Sidibé et Amadou Demba Baldé |
Publication 15/12/2024
“Le Dernier des arts” de Fary Ndao est un roman captivant dans lequel le narrateur nous promène dans les rouages d’une rude campagne électorale.
Dès les premières lignes, le lecteur est saisi et entraîné dans une scène in media res, au cœur de l’action sans préambule ni préparation préalable. Le narrateur nous tient la main pour faire de nous un spectateur clé de la proclamation des résultats du premier tour. Le récit se passe dans un pays fictif au cœur d’une élection présidentielle opposant un novice Sibilumbaye Fall, personnage principal du récit et la présidente Aminata Sophie Cissé (ASC).
Le narrateur occupe habilement l’espace et aborde tant de thèmes d’actualité comme le Djihadisme, l’immigration, la corruption etc. Dotés de nuances et de paradoxes, les personnages révèlent une complexité intérieure qui reflète la profondeur de la condition humaine si chère à un certain Balzac.
Spoiler Alert !
À la découverte de quelques personnages dans leurs complexités
Tout d’abord, il serait opportun de se pencher sur le personnage de Sibi l’ambitieux qui aspire à diriger son pays. Au début, il scintille par son calme et sa sérénité, un homme politique qui se démarque, droit dans ses bottes et en phase avec lui-même. Sa casquette de politicien n’est pas dévoilée en premier mais plutôt celle d’un citoyen qui rêve de révolutionner son pays.
Nous avons affaire à un idéaliste. L’homme et le politicien se conjuguent ensemble sans tiraillement intérieur. Il est sensible aux maux du peuple, à sa famille qui souffre de son absence, il porte en lui l’espoir de « faire changer les choses ».
Au fil du récit, une dualité s’installe : Sibi le politicien est confiant, sûr de lui, compatissant, et charismatique. Sibi l’homme est mélancolique, romantique, et traîne des séquelles psychologiques d’une enfance difficile. Plus on avance dans le récit, plus ces deux « personnalités » s’entrecroisent à travers plusieurs dilemmes. Le personnage évolue et s’accepte pleinement en passant de l’innocence à une sorte de résilience. Cette “acceptation de soi" fait suite à un déclic matérialisé par deux scènes : la dispute conjugale très houleuse avec Zeynab et la retraite “spirituelle“ de Sibi dans son village natal. La nouvelle version est prête à se mouiller et à faire des compromis si nécessaire pour parvenir à ses fins. Le rideau est désormais levé. On assiste à son engouffrement dans la part sombre de la politique. A la question « La politique doit-elle forcément contenir une part sombre ? », le narrateur répond par l’affirmative. Ce parti-pris relève-t-elle du pessimisme ? Du fatalisme ? Ou encore du réalisme ? Il y a certainement un peu des trois.
Toujours est-il que c’est dans ce tiraillement entre la politique comme cause noble et la politique comme terrain sale, miné de compromis où les bassesses se concurrencent, que les contradictions de Sibi se dévoilent. Il sera amené à faire des choix où l’une de ses personnalités prendra le dessus, il ne peut y avoir d’équilibre dans les moments cruciaux.
Avec le recul, l’auteur redonne de l’humanité à la politique, qui finalement n’est rien d’autre que le reflet de l'être humain dans toute sa complexité, éternellement pris entre l’intransigeance des nobles idéaux et la part d’ombre que semble réclamer le pragmatisme politique. Il nous tend un miroir nous intimant ainsi de nous demander qu’allions nous faire à la place des hommes politiques dans de pareilles circonstances. La critique est aisée, l’art difficile.
Tout au long du récit on découvre que Sibi est aussi un père de famille à l’écoute, qui malgré son absence n’oublie pas sa femme Zeynab, sa fille Sarah (personnage solaire et central dans la vie du couple), et son fils Sidi (moins présent dans le récit). Contre toute attente, une confrontation avec sa femme nous montre aussi qu’il reste un homme qui n’a pensé qu’à sa carrière politique.
Attardons-nous sur le personnage de Zeynab et leur couple. Elle est décrite comme la force pivotante de la famille, assurant seule l'éducation de leurs enfants en l'absence fréquente de Sibi. Ce rôle maternel démontre son engagement silencieux, contrastant avec la visibilité de l’engagement politique de son mari. Sibi la présente aussi comme « la plume ». Ce qui renvoie à son rôle d’intellectuelle et de conseillère morale pour lui. Son personnage complexe et critique représente le dilemme entre l'amour et le devoir. Bien qu’elle soutienne son mari, elle n'hésite pas à critiquer les choix de vie de ce dernier ainsi que les impacts sur leur famille et son bien être personnel. Son personnage met en lumière la charge émotionnelle, assignée silencieusement, qu’assument les partenaires des figures publiques, souvent dans l’ombre mais essentielles à leur équilibre. Son intelligence et son indépendance intellectuelle proposent une autre approche du pouvoir. Sibi a l’air de redécouvrir sa femme durant ces présidentielles. Elle lui fait comprendre qu’il n’a pas le droit à l’échec, elle a sacrifié sa carrière pour lui, sa réussite est donc liée à la sienne.
Sibi se trouva surpris par cette déclaration de Zeynab : il était conscient de son absence au sein de sa famille mais ne mesurait pas le poids et les conséquences de celle-ci. Il a priorisé son projet et sa campagne au détriment de son rôle de mari, de père mais également des rêves de sa femme. Les mots de Zeynab ont constitué un réveil brutal qui engendrera une fuite vers le royaume de l’enfance. Au-delà de ce comportement égoïste, Sibi s’est présenté comme un prototype de la société patriarcale pour qui le rôle de la femme se résume à la gestion des enfants et à la satisfaction des desiderata de son mari. Dans ce cas de figure, Sibi tirera profit également des capacités intellectuelles de Zeynab pour réaliser ses ambitions.
À côté des tiraillements intérieurs de Sibi, l’auteur nous dresse un autre portrait, un politicien qui d’apparence ne vit pas de conflits intérieurs comme notre personnage principal : Diassé. Diassé se démarque par son idéalisme marxiste et son vécu jalonné par de nombreuses années de luttes politiques. C’est une figure qui interroge le sens de la politique et son prolongement sur le peuple. Sibi et Diassé ont une différence marquée dans l’approche politique. Le premier est plus nuancé et pragmatique que le second qui est perché dans ses idéaux.
Le contraste entre les deux personnages met aussi en lumière une question centrale du roman : les compromis nécessaires pour atteindre des objectifs collectifs. La politique est un art où se mêlent passion, talent et coups bas. L’idéalisme ne suffit pas, il faut se mouiller, c’est-à-dire embrasser la part d’ombre comme nous le suggère implicitement Diassé qui regrette que sa génération n’ait franchi le pas. Le personnage de Diassé explore aussi le dilemme de l’intellectuel engagé et le pragmatisme des luttes quotidiennes.
Bien qu’attaché à la quête d’un idéal plus équitable, il ajoute une dimension critique au discours politique du roman. Cette dualité permet d’enrichir les débats sur l’engagement et l’efficacité dans un cadre souvent marqué de désenchantement.
Sibi est entouré d’une équipe de campagne dévouée et rompue à la tâche avec chaque personnage son rôle et son tempérament. Entre autres personnages il y a l’infatigable et téméraire Pape prêt à tout pour faire gagner son leader, Philomène brillante stratège dont on pourrait déplorer l’absence progressive vers la fin du récit. Sans oublier son grand concurrent et rival de toujours Coulibaly dont le personnage est sans doute l’un des plus réussis du roman.
Si l’on peut être certain d’une chose c’est que la fin du dernier dialogue entre les deux rivaux ouvrira une palette d’interprétations chez les lecteurs et sera objet de débats nocturnes sur ce qui s’est passé réellement dans cette scène.
Au milieu de ce capharnaüm et de cette compétition électorale sans merci, une scène marquante et solennelle mérite l’attention : la rencontre entre les deux candidats. Elle est l’illustration parfaite qu’en politique, il y a quelque chose au-dessus de toutes les querelles : la République dont la sacralité est tant invoquée et évoquée. Cet échange franc et direct entre l'opposant et la présidente sortante témoigne d'une élégance remarquable, s'inscrivant dans la plus pure tradition de la realpolitik. Encore une fois, comme pour dire que la politique est tout un art.
Place aux odes…
L'auteur nous offre des odes inspirées, explorant des thèmes et des objets qui ont certainement marqué son parcours intellectuel. À travers le personnage de Diassé, se dessine une vision de la lecture et de la littérature rappelant celle d'Antoine Compagnon. Ce dernier soutient que la littérature nous confronte aux complexités de la condition humaine, elle ne donne pas de réponses simples mais soulève des questions essentielles. Notre vieux marxiste Diassé rejoint cette idée et à travers lui, l’auteur nous offre une tirade qui constitue un des meilleurs passages du roman. Pour lui, la lecture aide l’homme à mieux se comprendre. En nous confrontant à notre ignorance, elle nous pousse à questionner davantage et à accepter la diversité des croyances. Ainsi à la question “pourquoi lit-on” de son interlocuteur, le vieux Diassé termine par cette belle chute : « la lecture n'est pas la vie, elle ne lui est même pas nécessaire mais elle en est le plus beau et le plus grand des agréments »
Dans la même lignée des odes, une part belle est réservée à la Kora, une description digne d’une envolée lyrique qui emporte le lecteur dans le rythme de cet instrument de musique, si cher à l’Afrique de l’Ouest. Cette ode à la Kora apporte une grande dimension poétique à la narration. La profondeur et la subtilité de la plume se font sentir tout au long des scènes. En attestent la page 138 et suivantes dans lesquelles le personnage principal Sibi parle de la pauvreté. Il y fait un réquisitoire et l’état des lieux de tout un système qui a failli. Le narrateur ne décrit pas seulement la pauvreté, il la décortique à l’aune de ses ramifications et la personnifie en ces termes « Là est le génie de la pauvreté : elle s'adjoint toujours de décence pour nous faire croire qu'elle est supportable. Elle se présente à nous avec un voile de simplicité et d'authenticité alors que ceux qui la vivent au quotidien sont broyés par sa brutalité ». Il enchaîne observations et analyses fines de son environnement.
Sibi est un personnage conscient du milieu qui l’entoure et s’oblige à jouer le jeu. Autant il fréquente le milieu du lobbying financier et médiatique utile à sa campagne, autant il sait vivre avec les siens et fréquenter les commerçants d’un marché précaire ; il vacille entre sincérité dans ses dialogues et nécessité de dialoguer pour gagner des voix. Des dialogues qui laissent transparaître le sens humoristique de l’auteur présent dans beaucoup de passages comme celui hilarant sur les « kheut » que le vieux Diassé se plaît à distribuer.
Un titre à interprétations…
Par extension, si nous en revenons au titre après la lecture du récit, deux interprétations sont plausibles :
La politique comme un art en voie de disparition :
Le titre inspire une réflexion plus sombre sur la politique moderne. « Le dernier des arts » nous montre que la politique authentique, faite d'idéaux et de véritables convictions, si toutefois elle a existé, est en train de disparaître dans un monde cynique.
La politique comme l’art ultime :
Parmi les arts, la politique pourrait être considérée comme "le dernier des arts" en ce sens qu’elle englobe et dépasse tous les autres. Il s’agit d'un art complexe qui nécessite autant de stratégie que d’irrationnel. La conquête du pouvoir est tout un art qui convoque l'être humain dans son entièreté, ses qualités, ses défauts, sa grandeur d'âme, ses bassesses et ses émotions. La politique demande énormément de compromis qui peuvent exiger de sortir des sentiers battus de l’éthique et de la morale. Et l’auteur l’exprime encore mieux : “ La politique n'est pas et n'a jamais été une question rationnelle. Elle n'est, en définitive, qu'une affaire de tripes et de cœur. Et c'est peut-être mieux ainsi.”
S’il suscite autant d'interprétations et de questions sur la politique, ce roman démontre aussi et surtout l’essence de la politique. D’ailleurs l’essence d’un roman ne résiderait-il pas dans sa capacité à faire apparaître d’autres questions ? comme nous le fait remarquer Mbougar Sarr.
Fary Ndao fait une excellente entrée dans l’univers du roman avec « Le Dernier des arts ». La finesse de sa plume, son humour et sa capacité à mêler introspection et critique sociale sont à saluer. Sa narration riche et sensible éclaire des facettes souvent ignorées de la politique. Il est certain qu’il nous réserve de bonnes surprises à l’avenir.
Crédit Photo : jade_vision
LES CHIFFRES QUI ONT SCELLÉ LE SORT DU CESE ET DU HCCT
En douze ans d'existence, le Conseil économique, social et environnemental aura englouti plus de 65 milliards, pendant que le Haut Conseil des collectivités territoriales engloutissait 138 milliards en à peine huit ans
(SenePlus) - Dans son intervention ce samedi 14 décembre 2024, le ministre de la Justice Ousmane Diagne a défendu avec succès le projet de loi portant suppression du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT). Le texte a été adopté par l'Assemblée nationale avec 134 voix pour, 8 contre et 2 abstentions.
Le ministre a présenté un bilan financier édifiant de ces deux institutions. Le CESE, de 2012 à 2024, a coûté plus de 65 milliards de francs aux contribuables sénégalais. Plus lourd encore, le HCCT a englouti 138 milliards de francs entre 2016 et 2024. Au total, ces deux institutions ont représenté une dépense de 203 milliards, 702 millions, 705.000 francs pour le budget de l'État.
M. Diagne a souligné que cette suppression s'inscrit dans une "véritable œuvre de salubrité budgétaire". Les ressources ainsi libérées seront principalement réaffectées au renforcement du corps enseignant, pour une meilleure prise en charge de l'éducation nationale. D'autres secteurs pourront également bénéficier de ces fonds, selon les priorités qui seront définies par le gouvernement.
Le Garde des Sceaux a par ailleurs mis en avant le large soutien populaire dont bénéficie cette réforme, rappelant que son adoption intervient quelques semaines après un premier rejet par la précédente législature.
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L'OPPOSITION DÉNONCE UNE NÉGATION DES INSTITUTIONS
Aïssata Tall Sall a livré ce samedi un plaidoyer pour la préservation du CESE et du HCCT. L'ancienne ministre et figure de l'opposition a déploré une législature qui s'ouvre sur des "actes négatifs", après la radiation récente de Barthélémy Dias
Dans une intervention à l'Assemblée nationale ce samedi 14 décembre 2024, l'ancienne ministre des Affaires étrangères et députée d'opposition, Aïssata Tall Sall, a vivement critiqué le projet de loi portant suppression du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT).
L'ancienne patronne de la diplomatie a déploré que la nouvelle législature s'ouvre sur des "actes négatifs", faisant référence à la récente radiation du député Barthélémy Dias, suivie de cette proposition de suppression de deux institutions républicaines. Elle a notamment souligné l'absence d'urgence de ces mesures, alors que des dossiers cruciaux comme la loi de finances initiale et le budget restent en attente.
S'agissant du CESE, institution créée en 1961, Aïssata Tall Sall a mis en avant son rôle fondamental dans le dialogue entre l'État et les acteurs économiques, qualifiant l'institution de « consubstantielle » à l'État. Elle a particulièrement insisté sur son importance comme interface avec les patrons d'entreprises et les ordres professionnels, rappelant sa présence dans "toutes les démocraties du monde".
Concernant le HCCT, l'ancien ministre l'a présenté comme l'aboutissement naturel de la loi de décentralisation de 1987, soulignant son rôle essentiel dans le dialogue avec les territoires. Elle a par ailleurs contesté l'argument budgétaire avancé pour justifier ces suppressions, affirmant qu'un gouvernement doit être capable de maintenir ses institutions tout en conduisant une politique de développement.
Malgré cette intervention et d'autres voix discordantes, le projet de loi a finalement été adopté par l'Assemblée nationale avec 134 voix pour, 8 contre et 2 abstentions.
Un chef de village meurt en détention à Thiès
Mamadou Guèye chef de Village de Keur Mbaye Maty dans la commune de Chérif Lô n'est plus. Il est décédé au Centre Hospitalier Régional El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène. Le chef de village était en détention à la Maison d'Arrêt et de Correction (MAC) de Thiès où il a été placé sous mandat de dépôt depuis le 20 novembre dernier. Sa détention, selon nos sources, fait suite à un litige foncier portant sur 135 ha et l'opposant à son demi-frère. Les mêmes sources renseignent par ailleurs que l'affaire avait été jugée et mise en délibéré pour hier vendredi 13 décembre 2024.
Madiambal Diagne retourne à la police lundi
Le patron du groupe Avenir Communication est libre après une journée d’audition à la Sûreté urbaine de Dakar. Madiambal Diagne a été entendu en présence de ses avocats, Me El Hadj Amadou Sall et Me Baboucar Cissé suite à une plainte d’Ousmane Sonko. Seulement, il n’a pas encore fini avec les limiers puisqu’il y est attendu lundi pour des interrogatoires suite aux plaintes de l’homme d’affaires Abdoulaye Sylla et Diop Taïf. Car M. Diagne fait l’objet de trois plaintes. «Je viens de sortir libre de la Police, après être entendu sur une plainte du Premier ministre Ousmane Sonko. Je tiens à remercier toutes les personnes qui m'ont témoigné leur solidarité», a écrit M. Diagne sur X. Ses camarades de la coalition «Jamm ak Njariñ» en l’occurrence Moïse Diégane Sarr et Cheikh Oumar Hanne de la Nouvelle responsabilité, avaient fait le déplacement pour apporter leur soutien au patron d’Avenir Communication. Ils condamnent les tentatives d'intimidation et les velléités de brimer l'opposition.
La requête de Lat Diop rejetée
La Chambre d’accusation financière a rendu son délibéré suite aux recours introduits par les avocats de l’ancien Directeur général de la Lonase. Selon des informations de Seneweb, la Cour a rejeté les deux demandes. Les conseils de Lat Diop avaient saisi la chambre d’accusation pour l’annulation de la procédure et la mainlevée sur ses comptes bancaires.
Un bus heurte mortellement une dame
Une femme a été fauchée mortellement par un bus de la société de transport Dakar Dem Dikk. Selon nos sources, l'accident s'est produit à l’unité 24 tôt dans la matinée. Les sapeurs-pompiers informés se sont déplacés sur les lieux pour acheminer la dépouille dans une structure sanitaire après la réquisition de la Police des Parcelles assainies qui a également interpellé le chauffeur du bus pour homicide involontaire.
35 milliards levés sur le marché régional
L'Etat du Sénégal a levé 35 milliards à travers une adjudication de bons et d'obligations assimilables du Trésor sur le marché régional des titres publics. Le ministère des Finances et du Budget souligne que cette intervention, qui entre dans le cadre de la couverture des besoins de financement de l'année 2024, a été réalisée avec la collaboration de l'Agence UMOA Titres et le concours de la BCEAO. A l'issue de l'opération, indique la même source, sur des soumissions reçues pour près de 58,7 milliards FCFA, correspondant à un taux de couverture de près de 167,7%, un montant d'un peu plus de 38,2 milliards FCFA répartis comme suit: 9,9 milliards avec un rendement moyen pondéré (RMP) de 7,8159% (contre 7,89% précédemment) pour les obligations assimilables du Trésor de maturité 3 ans et 28,3 milliards avec un RMP de 7,8286% (contre 7,83% précédemment) pour les obligations assimilables du Trésor de maturité 5 ans. D’après le ministère, ces résultats traduisent ainsi la confiance renouvelée des investisseurs.
Rentrée universitaire à l’Ussein
Le député Guy Marius Sagna a fait bouger les lignes. Suite à sa question écrite sur la fermeture de l'Université du Sine Saloum El Hadj Ibrahima NIASS (USSEIN), le Recteur annonce dans un communiqué que le Conseil académique en sa séance du 13 décembre 2024, a décidé de la reprise des activités pédagogiques lundi 16 décembre 2024.
Festival les «Blues du Fleuve» de Baaba Maal
La 16e édition du Festival les «Blues du Fleuve» de Baaba Maal a été lancée hier, à Podor en présence de l’initiateur. La cérémonie a mobilisé les populations venues des quatre coins du Fouta pour assister à ce rendez-vous inscrit désormais dans l’agenda culturel de la commune de Podor. Le thème de la présente édition est : «Patrimoine communal : peuples des rives et implication des acteurs culturels pour le maintien de la paix sociale». A cette occasion, Baaba Maal a remercié le Secrétaire d’Etat à la Culture, aux Industries créatives et aux Patrimoines historiques qui a présidé la cérémonie en présence du Préfet du département de Podor et de nombreux chefs de services. Dans son propos, Bakary Sarr a mis l’accent sur le brassage culturel qui a fini de créer ces journées, avec la présence d’Européens, de Maures et des ressortissants de l’Afrique de l’Ouest. Plusieurs artistes chanteurs invités vont jouer à Podor, comme Mia Guissé, Abdou Camara, Boy Diarra, Choupi Mballo, les Frères Dia de Ndioum.
Processus de dissolution du HCCT et du CESE
Les choses sérieuses ont commencé à l’Assemblée nationale. Le président de la Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains, Me Tall a convoqué vendredi les membres à une réunion pour l’examen du projet de loi portant révision de la Constitution ; celui portant abrogation de la loi organique portant organisation et fonctionnement du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et la loi organique relative à l'organisation et au fonctionnement du Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT).
Doléances des commerçants de carreaux
L'association des commerçants de carreaux déplore la concurrence déloyale dans leur secteur d’activités mais aussi la cherté des taxes douanières. Les membres de l’organisation se sont réunis hier, à Golf Sud. Ils invitent le ministre du Commerce, Serigne Guèye Diop à donner suite à leur correspondance. Dans une lettre, l’association a listé les maux qui affectent leur secteur et ayant entraîné la fermeture de plusieurs entreprises et la perte de plusieurs emplois.
Blocage des licences des taxis
Le regroupement des taxis urbains du Sénégal déverse sa colère sur le gouvernement de Dakar qui a bloqué les licences des taxis. Selon son président Modou Seck, l'Etat doit prendre des mesures pour diligenter ce problème et mettre fin à la concurrence déloyale des voitures particulières.
Démission de Babacar Ndiaye de la Primature
Conseiller à la Primature, le député Babacar Ndiaye a démissionné hier pour se consacrer à l’Assemblée nationale. Élu sur la liste de Pastef dans le département de Pikine, il est d’ailleurs président de la commission énergie et mines à l'Assemblée nationale.
Un porte-char heurte une passerelle sur la Vdn
Encore une passerelle endommagée. On n’a pas fini d’épiloguer sur la folie d’un camionneur dont la benne a percuté la passerelle de Yoff. Le ministère des Infrastructures et des Transports terrestres annonce un nouvel incident sur la VDN. Un porte-char transportant une pelle mécanique immatriculée a heurté violemment la passerelle à hauteur du terrain Sacré-Cœur. Même si aucune victime n'est enregistrée, il a néanmoins occasionné d'importants dégâts matériels. Le ministre Yankhoba Diémé rappelle l'importance de respecter le gabarit, le poids et la charge à l'essieu des véhicules lourds de transport de marchandises. Certains chargements débordants de manière flagrante, prévient-il, sont susceptibles de causer des dommages aux infrastructures et participent à mettre en danger la sécurité de tous. Des équipes de l'Ageroute sont déployées sur les lieux pour réparer les dégâts et sécuriser la zone. M. Diémé invite les conducteurs à faire preuve de plus de responsabilité et de civisme pour la préservation des infrastructures.
Renforcement des collectivités territoriales
Pour le développement des localités de l’intérieur du pays, le gouvernement envisage de renforcer les capacités des collectivités territoriales. A cet effet, il est prévu des réformes structurantes sur les finances locales pour un élargissement et une meilleure mobilisation des ressources à travers un renforcement de leur autonomie financière. Le projet de loi de Finances 2025 consacre un relèvement des dotations en faveur des collectivités territoriales, notamment le Fonds d’Équipement des Collectivités territoriales (FECT) et le Fonds de Dotation de la Décentralisation (FDD) qui passent respectivement à42,7 milliards de FCFA et 36,9 milliards de FCFA contre respectivement 40,7 milliards de FCFA et 33,8 milliards de FCFA en 2024. L’objectif est de corriger le déséquilibre territorial marqué par la macrocéphalie de Dakar, avec la mise en place des conditions cadres à l’érection de huit (08) pôles économiques dynamiques repartis sur l’ensemble du territoire.
1 885 milliards de FCFA pour le social
Le social figure en bonne place dans le projet de loi des finances initial 2025. Les dépenses à caractère social sont dotées d’une enveloppe de plus de 1 885 milliards de FCFA (contre 1 844 milliards de FCFA en 2024), soit 34,5% du budget général hors charges de la dette, contribuant ainsi au renforcement de la couverture sanitaire universelle, àla correction des disparités territoriales, à la prise en charge, notamment des subventions pour l’énergie et l’agriculture et de la sécurité́ des personnes et des biens.
Des innovations du système fiscal
Pour plus de dynamisme et une croissance économique inclusive, le gouvernement envisage des innovations sur le système fiscal. Il s’agit de l’introduction, dans le code général des Impôts, de nouvelles obligations dans le cadre de l’exécution des marchés ou contrats conclus avec des personnes estrangères ayant des installations professionnelles au Sénégal et l’instauration d’une retenue à la source libératoire sur les prestations médicales et paramédicales. Il est prévu aussi la fixation du taux de la taxe spécifique sur les tabacs à70% et le maintien des établissements publics et surtout des concessionnaires de services publics dans les domaines de l’eau, de l'électricité et du téléphone parmi les entités qui doivent effectuer le précompte de TVA. Le gouvernement va instituer une retenue à la source, fixée à 10%, sur les sommes versées par les établissements de soins privés en rémunération de prestations réalisées par les membres des professions médicales et paramédicales qui ne font pas partie de leur personnel salarié; le rétablissement de la fiscalité́ prévue au tarif extérieur commun de la Communauté́ économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur les importations d’appareils de téléphones portables ; le rétablissement de la fiscalité́ sur les produits, objets de mesures douanières de renonciation de recettes, en fonction des tendances baissières notées sur les marchés internationaux d’approvisionnement, tout en tenant compte de la nécessité de lutter contre l’inflation sur le marché́ national.
CHAMPIONNAT D’AFRIQUE DE JU-JITSU À MARRAKECH, LE SÉNÉGAL DÉCROCHE L’OR
Au classement général, le Sénégal termine 3e avec une médaille d’or et une de bronze, derrière la Tunisie (18 médailles, dont 11 en or) et le Maroc (34 médailles, dont 9 en or).
Les Championnats d’Afrique de ju-jitsu se sont déroulés à Marrakech du 10 au 15 décembre 2024. Le Sénégal y était représenté par deux combattants.
Dans la catégorie +94 kg Fighting System, cinq athlètes venus de Tunisie, du Maroc, de l’Île Maurice, du Cameroun et du Sénégal se sont affrontés le 12 décembre. Mamadou Lamine Ba a décroché la médaille d’or, conservant ainsi son titre de champion d’Afrique pour la deuxième année consécutive.
Harouna Keïta, le deuxième représentant sénégalais, a remporté la médaille de bronze dans la catégorie -69 kg, devançant les combattants tunisien et marocain. Cette catégorie comptait six participants : deux Marocains, deux Gabonais, un Tunisien et un Sénégalais.
Au classement général, le Sénégal termine 3e avec une médaille d’or et une de bronze, derrière la Tunisie (18 médailles, dont 11 en or) et le Maroc (34 médailles, dont 9 en or).