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28 août 2025
L’AMNISTIE SOUILLÉE ?
La décision du gouvernement d'accorder une enveloppe de 5 milliards de Fcfa en guise d’assistance financière aux ex détenus et aux autres victimes des manifestations politiques de la période 2021 à 2024 suscite des vagues dans l’espace public
La décision du gouvernement d'accorder une enveloppe de 5 milliards de Fcfa en guise d’assistance financière aux ex détenus et aux autres victimes des manifestations politiques de la période 2021 à 2024 suscite des vagues dans l’espace public. Elle semble souiller la loi d’amnistie souhaitée par Sonko et compagnie.
5 milliards FCFA. C'est l'enveloppe que le gouvernement a décidé de casquer pour apporter une assistance aux 2 172 ex-détenus et aux 79 victimes des manifestations politiques de mars 2021 à février 2024. Ainsi, chaque famille de personne décédée va recevoir 10 millions de FCFA. A cette enveloppe, il sera assorti entre autres mesures de l'admission au statut de pupille de la Nation pour les orphelins mineurs. La famille va avoir accès aux bourses de sécurité familiale, à une couverture sanitaire universelle, une carte d’égalité des chances. Une allocation de 500 000 francs sera aussi accordée pour les ex-détenus. Cette batterie de mesures entérinées par le Gouvernement par le biais de la ministre des Solidarités intervient après une controverse sur une somme de 108 millions de Fcfa qui a été accordée à d’“ex-détenus politiques” qui réclamaient un processus d'indemnisation inclusif, transparent et équitable. Cette assistance accordée aux victimes suscite une levée de boucliers. « Dans un État de droit, toute indemnisation découle de l'existence d'un responsable et d'une victime dûment identifiés par une décision de Justice», a constaté l'ancien ministre d'Etat sous Abdoulaye Wade, Babacar Gaye qui se demande : «Par quelle gymnastique, en l'absence de décision judiciaire à laquelle une telle mesure doit être adossée, l'Etat devrait-il verser aux militants de Pastef autant d'argent tiré des deniers publics ?».
Dans le même registre, le magistrat démissionnaire, Ibrahima Hamidou Dème, s'inquiète de son côté d'une “patrimonialisation de l’Etat”. Il constate que le clientélisme tant décrié ces dernières années, persiste de plus belle avec la gouvernance Pastef. L’Etat de droit, selon lui, c’est avant tout la soumission de l’Etat à la loi. Or, fait remarquer Ibrahima Hamidou Dème, aucune loi, aucune jurisprudence ni même aucune logique ne peut justifier que des personnes poursuivies par la justice bénéficient de la qualité de victimes et soient indemnisées sans décision judiciaire
Dans le même ordre d'idées, Me Moussa Diop dénonce une procédure en porte-à-faux avec les règles de bonne gouvernance. “La bonne gouvernance dans la Rupture voudrait qu'une indemnisation des victimes avec des deniers publics soit faite par voie judiciaire et non politique. Ce qui se fait est en porte-à-faux avec ce pourquoi nous nous battions. Allons-y directement vers l'abrogation promise de la loi d'amnistie avec une Assemblée nationale mécanique et sans fuite en avant pour identifier les véritables victimes qui ne se limitent pas à des militants du Pastef”, a-t-il noté.
QUID DE LA REVISION PARTIELLE ANNONCEE DE LA LOI SUR L’AMNISTIE ?
Du côté du pouvoir, le député Amadou Ba, membre de la mouvance présidentielle Pastef, a fait une précision. Selon le juriste, les familles endeuillées, les blessés et les ex détenus vont recevoir une assistance et non une indemnisation. Cette indemnisation viendra, dit-il, avec le règlement définitif de la loi d’amnistie
Dans un post, l'ancienne Première ministre de Macky Sall devenue alliée du Pastef a partagé son avis tranché sur la question. D'après Aminata Touré, aucune indemnité ne sera jamais suffisante pour effacer la douleur d’une mère qui a perdu son enfant. À l'en croire, l’Etat ne fait que reconnaître cette peine par une compensation financière symbolique. Elle a enfin demandé à ce que “les responsables de ces tueries soient traduits en Justice”
«J'invite l'Etat à revoir sa méthode”, a déclaré, hier, Boubacar Seye, membre du collectif des victimes des émeutes politiques, sur le micro de nos confrères de la chaîne 7tv. Il faut dire que le dossier des émeutes politiques de mars 2021 à mars 2024 fera tache. Et sa gestion par les nouvelles autorités sera scrutée de près. Car, le parti au pouvoir Pastef alors dans l'opposition, en apportant ses soins aux manifestants, avait de facto, revendiqué leur appartenance dans sa formation politique. Toutefois avec son arrivée au pouvoir, la formation des “Patriotes” semble être prise dans leur propre jeu politique.
Donc, le soubassement du dossier est éminemment politique. C'est pourquoi, le président du Pastef, Ousmane Sonko, s'était engagé à rendre justice aux victimes et aux détenus. Outre l'assistance apportée aux manifestants, il avait, en ce sens, décidé d’abroger la loi sur l’amnistie votée en mars 2024 couvrant les faits liés aux violentes manifestations politiques dans la période de mars 2021 à février 2024. Mais, lors de sa déclaration de politique générale, le 27 décembre 2024, à l’Assemblée nationale, le patriote en chef du Pastef avait varié sur sa position. Il avait fait état d'un projet de loi rapportant la loi d'amnistie. D'ailleurs, lors de la séance devant les députés, il était obligé de s'expliquer sur l'utilisation du verbe rapporter plutôt qu'abroger. Sonko a estimé qu'elle découle de la volonté d'extirper de la loi, ce qui ne doit pas en faire partie.
Toujours est-il que la méthode du gouvernement risque de souiller la procédure. Puisqu’en décidant d'accorder une réparation aux victimes et ex détenus avant même que la justice ne se prononce sur les faits pour lesquels ils ont été poursuivis, le Pouvoir s'est emmêlé les pinceaux.
Par Mohamed GUEYE
METTRE NOTRE ARGENT DANS LES DECHETS
Au-delà de tout cela, nos dirigeants ont sans doute oublié que d’autres pays ont expérimenté, toujours au forceps, ce principe de forcer les populations à prendre en charge le nettoiement de leur cadre de vie.
Samedi dernier, le président de la République et son Premier ministre ont, chacun de son côté, procédé au rituel du nettoiement de certains coins de nos cités, officiellement dénommé Setal sunu reew. Un programme qui avait connu un certain engouement à ses débuts, mais qui, depuis, a connu une certaine lassitude. La preuve en est que ses initiateurs ont décidé de faire une pause après 9 semaines, afin de réfléchir au moyen de relancer l’activité. Le Président a parlé de «réévaluer le programme» afin de le rendre pérenne et plus efficace. A Louga où il se trouvait, le Premier ministre a parlé de «changement de paradigme» pour permettre à des jeunes impliqués «d’accéder à des activités génératrices de revenus». Comme on avait applaudi l’initiative, on ne peut qu’applaudir encore plus fort la volonté de remise en cause.
Cela signifie au moins que les gens se sont posé la question de l’utilité de ce qu’ils sont en train de faire. Car il est établi qu’ils n’ont pas, avec leur initiative, inventé la roue. La volonté de rendre propre notre environnement n’a pas attendu le nouveau pouvoir. Quand ils accompagnent leur activités de la chanson «Set» de Youssou Ndour, ils doivent ne serait-ce qu’implicitement, reconnaître que le mouvement Set setal dans tous les quartiers de nos zones urbaines, date des années 1990, avec la sortie de cette chanson, qui a vu les Associations sportives et culturelles (Asc) des quartiers rivaliser de propreté, pour embellir leur cadre de vie. Si le mouvement s’est essoufflé avec le temps, c’est parce qu’il a manqué d’appui institutionnel. Ni Abdou Diouf ni Abdoulaye Wade n’ont su canaliser les mouvements des jeunes et profiter de leur dynamisme.
Après ce long intermède du mouvement Set setal, le Président Macky Sall a amené avec lui ses «cleaning days», les journées nationales du nettoiement, visant toujours le même but : rendre le Sénégal plus propre. On doit se rendre à l’évidence que si ce mouvement avait été une réussite, l’actuel duo au pouvoir ne viendrait pas avec son Setal sunu reew pour faire oublier les «Bësup setal». Tous ont négligé l’implication des citoyens dans leurs initiatives pensées de trop haut.
Au-delà de tout cela, nos dirigeants ont sans doute oublié que d’autres pays ont expérimenté, toujours au forceps, ce principe de forcer les populations à prendre en charge le nettoiement de leur cadre de vie. Nous ne rappellerons pas Pol Pot au Kampuchea démocratique, qui avait transposé le principe de la Chine de Mao Zedong. Ces gentils dirigeants, pleins de sollicitude pour leur population, ont pu séduire Mobutu Sese Seko au Zaïre, qui a créé le «Salongo» pour contraindre toute sa population, des fonctionnaires des bureaux aux petits élèves des écoles primaires, à se mettre au nettoyage. Même les ministres étaient tenus de s’y soumettre. Mais comme dans tout système où règne la corruption, cette politique n’a duré que le temps où le dictateur s’y est intéressé. Quand il a tourné son attention vers d’autres buts, le pays est (re)devenu l’un des plus négligés du continent. Il n’empêche que Kagame a repris le flambeau où Mobutu l’avait laissé tomber, et lancé le principe d’«Umuganda». Chaque dernier samedi du mois, dans la matinée et jusqu’à 15h, tout le monde sort, se retrousse les manches et prend, qui son balais, qui son râteau, et le nettoyage de la ville commence. L’homme fort est encore solidement vissé à Kigali et permet au système de continuer. Souhaitons au Peuple rwandais qu’il ait pu faire en sorte de perpétuer cet esprit de propreté qui rend aussi belle la ville de Kigali.
Il est évident que le système politique ainsi que le tempérament du Peuple sénégalais ne pourraient s’accommoder des contraintes qu’imposent les dictateurs à leurs populations. D’où sans doute la trouvaille de notre Premier ministre de créer des Gie de jeunes pour renforcer les programmes de Setal. On se demande bien comment il pense pouvoir initier des activités génératrices de revenus pour ces groupements de jeunes. Compte-t-il leur apprendre à fabriquer des balais ou des brouettes qu’ils mettront à la disposition de ceux qui vont nettoyer nos rues ?
Il ne s’agira certainement pas de remplacer la Sonaged par ces associations. Même s’il est de notoriété publique que cette société d’Etat a de sérieuses difficultés pour rémunérer ses actuels partenaires dont le travail justement, consiste à maintenir propre le cadre de vie, elle dispose néanmoins de l’expertise et des ressources humaines formées à la tâche. Remplacer cela par des jeunes oisifs, même s’ils sont à la recherche d’emploi, ne sera pas aussi aisé que l’on pourrait le croire. Le meilleur moyen serait plutôt de doter cette entreprise de suffisamment de moyens pour lui permettre de revaloriser le traitement de ses employés et ne pas les laisser à l’état de misérables.
Il est assez difficilement à concevoir, et surtout à accepter, que la propreté de notre pays fasse l’objet de débats et de politique politicienne. Depuis que les politiques d’ajustement structurel ont affecté des entreprises comme la Sias, pour ceux qui s’en rappellent, nos dirigeants n’ont plus jamais retrouvé la meilleure formule pour offrir un cadre de vie digne des ambitions des Sénégalais pour leur pays. Ce ne sont pourtant pas les moyens qui manquent. C’est un ancien ministre de l’Environnement, M. Thierno Lô, qui disait, je cite, «il y a à boire et à manger dans les ordures». Cela devrait être vrai, si l’on entend des personnalités qualifier les déchets de «Or dur». Pourtant, le traitement fait à nos cantonniers ou aux trieurs de Mbeubeuss ne le laisserait pas penser. Cela pousse nos jeunes gens à penser qu’il faudrait avoir raté sa vie pour s’adonner au métier de cantonnier. Or, dans un pays comme la Belgique par exemple, la profession est réservée aux nationaux. Les émigrés n’ont plus le droit d’exercer, tellement le traitement salarial est valorisant. Pourquoi ne ferions-nous pas pareil ?
Il faudrait d’abord que nos dirigeants fassent sortir la politique du nettoiement, et consacrent les moyens et les ressources engendrés à l’éducation des citoyens à la propreté. Apprendre aux gens à ne pas salir, n’est-ce pas le meilleur des moyens de nettoyer ? L’intérêt sera alors de voir notre Exécutif consacrer son énergie à des questions plus importantes et moins triviales, comme le moyen de se passer de l’aide étrangère, tel que l’a rappelé hier le Premier ministre Sonko. Il en a d’autant besoin, lui qui, sous prétexte d’aller nettoyer un petit espace à Louga, a mobilisé une vingtaine de grosses cylindrées, parmi les plus puissantes, pour faire un aller-retour sur nos routes cabossées. Il a voulu réduire les niches de gaspillage, notamment dans les voyages internationaux, en imposant une certaine austérité aux fonctionnaires. Mais mobiliser tant de véhicules, avec un nombre conséquent de serviteurs de l’Etat, pour soulever quelques pelletées de terre devant les caméras de télévision, dépêchées spécialement de Dakar pour l’occasion, est-ce une méthode rationnelle d’utilisation des ressources de l’Etat ? Surtout quand on se dit que de son côté, le président de la République consacre autant de moyens, sinon plus, à faire la même chose, juste pour les belles caméras des télés et des sites d’information.
Rassemblement des centrales syndicales vendredi
La coalition des centrales syndicales du Sénégal (Ccss) va sans doute en guerre contre l'Etat. Dans un communiqué, elle annonce une mobilisation à la Bourse du Travail Keur Madia vendredi prochain. D'après les syndicalistes, ce rassemblement a pour objectif de fédérer les luttes des travailleurs par la création d'un large front syndical autour des revendications essentielles de l'ensemble des travailleurs et particulièrement des secteurs en lutte.
Marche des étudiants de l’Ussein
La Coordination des amicales des étudiants de l’Université du Sine Saloum El hadji Ibrahima Niass (USSEIN) de Kaolack ont mis en exécution leurs menaces. Les étudiants ont organisé une marche pacifique hier à Kaolack pour exiger des réponses concrètes de la part des autorités sur leur plateforme revendicative. En brassards rouges, ils ont marché de Sing-Sing au rectorat, situé quartier de Kasnack pour exiger la livraison des chantiers des différents campus de l’Université. Selon le porte-parole des étudiants, Oumarou Baldé, le ministre de l’Enseignement supérieur n’a pas respecté ses engagements. Réclamant de meilleures conditions d’études à travers des infrastructures et des ressources pédagogiques adéquates, il renseigne que les infrastructures de l’USSEIN ne peuvent pas accueillir 1 800 nouveaux bacheliers. Ils ne comptent pas reprendre les cours tant que le ministre ne respecte pas ses engagements. A l’en croire, Dr Abdourahmane Diouf avait promis que les chantiers seraient livrés en octobre, puis en janvier.
Introduction du jeu des échecs dans les établissements scolaires
Afin de renforcer le développement cognitif des élèves et de diversifier les disciplines sportives à l’école, le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Mamba Guirassy, a autorisé l’introduction du jeu des échecs dans les établissements scolaires du Sénégal. D’après le ministre, cette initiative, encadrée par la Fédération sénégalaise des échecs (FESEC) et la Fédération sénégalaise du Sport scolaire vise à offrir une alternative aux élèves ne disposant pas d’aptitudes physiques pour les disciplines traditionnelles.
Baisse du trafic aérien à l’AIBD
Le secteur aérien sénégalais subit de plein fouet une baisse d’activité. Selon les informations de Confidentiel Dakar, reprises par Dakaractu, les chiffres du mois de novembre 2024 montrent un recul notable du trafic à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD), avec une diminution du fret, des mouvements d’aéronefs et du nombre total de passagers en glissement annuel. La même source souligne que l’un des indicateurs les plus marquants de cette tendance est la baisse de 17,4% du fret aérien par rapport à novembre 2023. Cette contraction du volume de marchandises transportées pourrait être le reflet d’un ralentissement des échanges commerciaux, affectant divers secteurs économiques qui dépendent du transport aérien.
Les enseignants de Réfane observent une journée morte
Les enseignants de la commune de Réfane, dans le département de Diourbel, ont organisé hier une journée morte pour dénoncer les agressions physiques et actes de vandalisme dont sont victimes leurs collègues. Ils ont profité de cette journée pour rappeler aux élèves que l’école est un «lieu sacré», un lieu public. «Elle n’appartient pas aux enseignants, mais plutôt aux communautés. Elle a été mise en place par les autorités pour lutter contre l’analphabétisme. L’école n’est pas là, pour nuire à la communauté», indique le porte-parole M.Kandé. Pour lui, l’école est là pour servir, former des intellectuels qui doivent demain diriger le pays. C’est un lieu que chacun d’entre nous doit protéger, lance M. Kandé. Les enseignants ne sont pas des malfaiteurs, mais des éducateurs, dit-il.
Le pool financier judiciaire relaxe Fallou Mbacké
Ouf de soulagement pour Fallou Mbacké. Il a humé l’air de la liberté depuis hier. Déféré devant le Pool judiciaire financier pour abus de confiance portant sur plus d’un milliard de francs CFA, le parquet financier s’est déclaré incompétent sur cette affaire avant de le relaxer. En guise de mémoire, Fallou Mbacké a été arrêté par la Division des investigations criminelles (DIC), à la suite d’une plainte de l’homme d’affaires saoudien M. Faraz. En effet, les faits se sont produits en 2021. Les deux parties avaient noué un partenariat pour l’exploitation d’un champ de riz à Ross Béthio. Fallou Mbacké aurait reçu un investissement de plus d’un milliard de nos francs. Il était convenu que le bénéfice devait être partagé entre les parties. Seulement, au terme de la saison agricole 2021, M. Faraz n’a pas reçu son argent. Arrêté par la DIC, Fallou Mbacké a reconnu la remise et indique que le champ a été détruit par les inondations et les oiseaux granivores.
Trafic de drogue
Les limiers de Sicap Mbao ont interpellé deux ressortissants de la Sierra-Léone et saisi 70 kepas de drogue de synthèse à base de cannabis. Selon nos sources, les hommes du Commissaire Kamara ont mis aux arrêts les mis en cause aux abords du foirail des grands ruminants de Diamaguène Sicap Mbao au cours d'une opération de contrôle. Et les mis en cause avaient dissimulé la drogue dans leurs habits. Mais les limiers ont vite démasqué leurs manèges. Ils sont placés en garde à vue et déférés au parquet pour détention et trafic de drogue.
Colère des enseignants du privé
Le Collectif des enseignants diplômés du privé est très remonté contre les autorités étatiques. Il dénonce les critères fixés dans l’appel à candidature pour le recrutement des 2 000 enseignants. Ces enseignants du privé au nombre de 1 000 crient à la discrimination. Ils réclament la suppression du critère d'âge fixé entre 18 et 35 ans au plus. Ils comptent d'ailleurs organiser une tournée auprès des familles religieuses mais aussi dérouler un plan d'actions.
Tension au marché au poisson de Pikine
C'est le désamour entre l'actuel Directeur du Marché central au poisson de Pikine et les vendeuses de poisson au détail qui viennent s'y approvisionner. Ce, à cause d'une taxe d'entrée de 100 francs fixée par le Directeur. Ce que refusent ces dernières. Le pire a été évité de justesse hier. Il a fallu l’intervention de la police pour calmer les ardeurs. Les vendeuses sont hostiles au projet du Directeur qui est pourtant soutenu par les délégués.
Pikine basket club trinque
Le Club phare de Basket de Pikine « Pikine Basket club » qui a eu de bons résultats l'année passée avec la montée de son équipe féminine en première division vit des moments difficiles. Ce, du fait d'un manque de soutien des autorités politiques de Pikine excepté le maire de la Ville qui, par le passé, avait octroyé une somme symbolique. Ce qui fait qu'aujourd'hui, le club peine à préparer correctement ses matchs à cause d’un manque de moyens matériels, financiers et logistiques pour les regroupements. Une situation qui a poussé le président du club, Ibrahima Hanne, à solliciter des soutiens aux autorités locales de Pikine.
Des individus interpellés en possession de chanvre indien
Des agents des Eaux et forêts du secteur de Pikine ont appréhendé six individus en possession de 39 cornets de chanvre indien dans la forêt classée de Mbao, a appris l’Aps auprès du capitaine Antoine Thiao, responsable dudit secteur. Ces six individus ont été interpellés lors d’une grande opération de patrouille dénommée delta, a précisé M. Thiao, par ailleurs responsable des opérations du plan d’aménagement de la forêt classée de Mbao. Il a expliqué que cette opération entre dans le cadre de la lutte contre la présence de malfrats dans la forêt classée de Mbao. Outre de la drogue, ils avaient par devers eux trois coupe-coupe, une paire de ciseaux, une hache, sept téléphones portables, deux parfums et un produit cosmétique, a signalé le capitaine Thiao. Le chef du secteur des Eaux et forêts de Pikine a indiqué que les individus interpellés ont été tous mis à la disposition du commissariat de Zac Mbao, dans la commune de Mbao, sous la supervision du procureur du tribunal de grande instance de Pikine /Guédiawaye.
5 kg de chanvre indien saisis à Ziguinchor
La brigade de recherche de la police urbaine de Yamatogne, un quartier de Ziguinchor, a saisi en l’espace de deux jours cinq kilos de chanvre indien. Une première personne a été appréhendée, dans la nuit du vendredi à samedi, dans un bar clandestin communément appelé « Daaka», sis au pont de Lyndiane. Il a été trouvé par devers elle un sac noir contenant trois papiers de ciment renfermant du chanvre indien. Et, après pesée, il a été constaté que le poids du chanvre indien tourne autour de trois kilogrammes. Aussi, a-t-elle fait savoir, ce dimanche aux environs de 21 heures, quatre autres personnes ont été interpellées en possession de deux kilogrammes de chanvre indien
LE TER MISE SUR LE SOLAIRE
Le Train Express Régional prévoit de développer un champ photovoltaïque le long de ses infrastructures ferroviaires, avec pour objectif de produire 1 GWc d’énergie solaire. Cette démarche vise à alléger les coûts d’exploitation.
Le Train Express Régional (TER) s’engage dans une transition énergétique majeure. Senter SA, société de gestion du patrimoine du TER, Seter, exploitant du train, et l’Agence nationale pour les énergies renouvelables (Aner) ont signé, hier, une convention tripartite pour la construction d’un champ photovoltaïque. L’objectif ? Réduire la dépendance énergétique du TER grâce à l’énergie solaire, rapporte Le Soleil.
Chaque année, le TER dépense près de 5 milliards de FCFA en électricité, une charge lourde pour son modèle économique. « Notre dépendance énergétique est importante et coûteuse », souligne Cheikh Ibrahima Ndiaye, directeur général de Senter SA. D’où la nécessité de développer une solution durable et autonome.
Le projet repose sur un Champ photovoltaïque curviligne et linéaire (Cpcl) qui exploitera les espaces disponibles le long des infrastructures ferroviaires. Objectif : produire jusqu’à 1 GWc d’énergie solaire en intégrant des milliers de modules photovoltaïques et des sous-stations d’une capacité de 20 à 25 MWc.
Au-delà des économies d’énergie, l’impact environnemental est considérable. D’ici janvier 2025, le TER aura contribué à éviter l’émission de 180 000 tonnes de CO2, soit l’équivalent de plusieurs centaines d’hectares de forêts absorbant du carbone.
Pour Diouma Kobar, directeur général de l’Aner, cette initiative est une avancée stratégique. « Ce projet va considérablement réduire les coûts d’exploitation du TER tout en minimisant son empreinte carbone », assure-t-il.
NOUS AVONS TOUT A GAGNER A S’INSPIRER DU MODELE CHINOIS
L’ingénieur des textiles Doudou B. Thiaw, membre du conseil consultatif de la commune de Tivaouane (ouest), estime que le Sénégal a « tout à gagner » à s’inspirer du modèle économique chinois, porté par un développement minutieusement planifié...
L’ingénieur des textiles Doudou B. Thiaw, membre du conseil consultatif de la commune de Tivaouane (ouest), estime que le Sénégal a « tout à gagner » à s’inspirer du modèle économique chinois, porté par un développement minutieusement planifié, avec des résultats au bout de quelques décennies.
« Le Sénégal a tout à gagner à s’inspirer du modèle chinois », a notamment dit dans un entretien avec l’APS, l’ancien conseiller spécial du directeur général de l’Agence de promotion des investissements et des grands travaux (APIX) pour les zones économiques spéciales, récemment coopté au sein du conseil consultatif de la commune Tivaouane.
« La Chine a beaucoup investi dans l’éducation, la formation, la recherche et dans la prospection », a relevé Doudou B. Diaw, devenu consultant et administrateur de société après un passage à l’APIX.
La Chine, pays dans lequel il a vécu pendant plusieurs décennies, « s’est construit pas à pas, en prenant le temps d’apprendre des autres pays plus développés technologiquement dans les années 60, 70, notamment l’ex-Union soviétique, le Japon (via) les émigrés chinois qui avaient étudié en Europe, aux USA etc. »
Le pays de Mao qu’il a visité pour la première fois en 1984 et dont il parle la langue, s’est métamorphosé au fil des années.
« Quand j’ai débarqué pour la première fois [en Chine], non loin de l’aéroport, on pouvait apercevoir des ânes en divagation. Mais quelques décennies plus tard, j’ai du mal à me souvenir de l’endroit en question », raconte-t-il.
A la base de ce développement, il souligne une « discipline fondamentale » et le choix de la Chine de « beaucoup investir dans l’éducation, la formation, la recherche et dans la prospection ».
« Au début, la qualité [de ses produits] n’était pas des meilleures, à part ceux qui étaient exportés surtout vers les USA, mais en maîtrisant les technologies, elle a pu améliorer et même innover », note-t-il.
De son point de vue, « s’il y a quelque chose qui a facilité l’envol de la Chine, c’est bien la discipline ».
« Cette discipline, relève-t-il, traverse tous les maillons de la chaîne : des ouvriers aux manufacturiers en passant par les ingénieurs et les managers, les vertus de la discipline rythment l’environnement de toutes les structures publiques ».
Thiaw précise que cette discipline ne se traduit « pas seulement en termes de politesse – à opposer à l’impolitesse -, mais surtout en termes de rigueur dans l’exécution et le suivi des projets et programmes, dans le focus sur les objectifs qui ont été bien pensés, bien définis, clairs et bien explicités à tous les acteurs, pour un soutien total et collectif ».
« Cela veut dire qu’en tant que pays, la Chine sait ce qu’elle veut, où elle veut aller et mise sur ses filles et fils qui ont les capacités d’élaborer des stratégies qui permettent de produire des résultats dans les délais », a-t-il fait valoir.
Insistant sur les vertus de la planification économique, l’ancien étudiant de la China Textiles University souligne que « c’est à nous de savoir ce que nous voulons devenir dans une ou deux générations, [d’] élaborer une stratégie, de choisir les moyens d’y arriver, d’aller chercher les moyens et faire focus ».
« Il nous faut développer nos industries et devenir une destination privilégiée pour autant de produits que possible », a-t-il poursuivi, évoquant la nécessité de mettre en place « de l’ingénierie pour structurer notre économie et la développer ».
Il dit toutefois avoir l’impression, par moments, que « le Sénégal ne connait pas bien la Chine et ne sait même pas comment profiter de manière optimale de ses relations avec la Chine ».
« En tant que premier pays à signer l’initiative [chinoise] ‘La Ceinture et la Route’, le Sénégal aurait dû faire beaucoup mieux avec la Chine », estime Doudou B. Thiaw.
Il laisse entendre, par exemple, que le Sénégal aurait pu mettre à profit sa position de vice-président du Forum sur la coopération sino-africaine (Focac ) qu’il a occupée pendant des années, pour s’inspirer de ce pays qui, en moins d’un demi-siècle, est passé d’un pays du Tiers-monde à l’une des plus grandes économies du monde.
LA GREVE DES SAMES S’ELARGIE
L’Association des internes et anciens internes des hôpitaux du Sénégal (AJAIHS) a annoncé avoir décidé de se joindre à la grève du Syndicat des médecins autonomes du Sénégal (SAMES), en annonçant avoir décrété 48 heures de port de brassards rouges
L’Association des internes et anciens internes des hôpitaux du Sénégal (AJAIHS) a annoncé avoir décidé de se joindre à la grève du Syndicat des médecins autonomes du Sénégal (SAMES), en annonçant avoir décrété 48 heures de port de brassards rouges les 14 et 17 prochains, pour protester contre la non prise en charge, disent-ils, de leurs revendications.
« Le combat étant inséparable de celui du Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (SAMES) », l’Association des internes et anciens internes des hôpitaux du Sénégal l’AIAIHS « se joindra à la grève générale les 18 et 19 février 2025 », écrit-elle dans un communiqué.
« Au-delà de cette action, l’association décrète 48 heures de port de brassards rouges les vendredi 14 et lundi 17 février », ajoute-t-elle dans un communiqué.
L’Association des internes et anciens internes des hôpitaux du Sénégal dit constater « l’absence de prise en charge de ses revendications par la tutelle », « trois mois » après la rencontre de son bureau avec le ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Elle « compte de manière ferme et déterminée jouer sa partition et espère inspirer toutes les composantes du système sanitaire à l’union sacrée autour de la résolution [de] problèmes communs qui semblent paradoxalement être les moins prioritaires dans l’exercice de la rupture tant annoncée et dans la construction d’un Sénégal souverain, juste et prospère ».
PROJET RADIUS, UNE INITIATIVE POUR UNE AGRICULTURE DURABLE EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE
Selon Dr Savadogo du CORAF, le projet se fixe plusieurs objectifs clés, notamment encourager l’adoption massive de pratiques agroécologiques dans les pays cibles (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire et Sénégal)
L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a accueilli ce mardi 4 février le lancement officiel du projet RADiUS (Réseau en Agroécologie pour Promouvoir la Durabilité des Systèmes Alimentaires), une initiative régionale portée par le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF) et soutenue par l’Union européenne à travers le programme DeSIRA+.
Cet événement a réuni des chercheurs, des décideurs politiques, des représentants d’organisations paysannes, ainsi que des partenaires techniques et financiers, tous animés par un objectif commun : favoriser la transition agroécologique pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Lors de son allocution, le Directeur Exécutif du CORAF, Dr Moumini Savadogo, a souligné l'importance stratégique du projet RADiUS dans un contexte marqué par les défis environnementaux et climatiques.
« Ce projet vise à accompagner la transition agroécologique des exploitations agricoles afin de renforcer la sécurité économique, alimentaire et nutritionnelle dans notre région. La collaboration entre les différentes parties prenantes est essentielle pour garantir le succès de cette initiative », a-t-il déclaré.
Le projet RADiUS repose sur un partenariat entre plusieurs institutions académiques et de recherche, dont l’UCAD, l’Université Joseph Ki-Zerbo du Burkina Faso, l’Université Félix Houphouët-Boigny de Côte d’Ivoire, l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement du Cameroun et l’Institut de Recherche sur le Coton du Bénin.
Selon Dr Savadogo, le projet se fixe plusieurs objectifs clés, notamment encourager l’adoption massive de pratiques agroécologiques dans les pays cibles (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire et Sénégal). Le projet vise également à améliorer la santé des sols et la gestion durable des ressources naturelles et à aloriser les données agricoles et soutenir l’émergence d’initiatives entrepreneuriales locales.
« L’apprentissage entre agriculteurs est crucial pour le renforcement des organisations paysannes. Nous devons créer un environnement propice à la diffusion des innovations en agroécologie et mettre en place des cadres favorisant les échanges entre chercheurs, décideurs politiques et acteurs de terrain », a-t-il ajouté.
L’Union européenne, principal bailleur du projet, a réaffirmé son engagement à accompagner la transition agroécologique en Afrique de l’Ouest et du Centre. Son représentant a rappelé que RADiUS s’inscrit dans les priorités de la stratégie conjointe UE-Sénégal, axée sur la croissance verte et inclusive.
« La transition agroécologique est essentielle pour faire face aux défis climatiques et environnementaux actuels. Elle offre des solutions innovantes pour une agriculture plus résiliente et durable, contribuant ainsi à la réalisation des objectifs de la ‘Vision Sénégal 2050’ », a-t-il déclaré.
Il a également insisté sur la nécessité d’unir les forces entre institutions académiques, organisations paysannes et partenaires techniques afin d’assurer le succès du projet.
Pour sa part, le directeur général de l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA) a mis en avant le rôle clé de la recherche scientifique dans le développement de pratiques agricoles durables. « L’ISRA s’engage pleinement à mobiliser ses infrastructures, ses laboratoires et ses chercheurs pour accompagner cette transition. Nous devons co-construire des connaissances adaptées aux réalités de nos producteurs pour assurer une adoption efficace des innovations agroécologiques », a-t-il précisé.
Le représentant du ministère de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique du Sénégal a salué l’initiative, soulignant son alignement avec les priorités du pays en matière de sécurité alimentaire et de préservation des ressources naturelles.
« L’agroécologie représente une réponse pertinente aux défis agricoles et climatiques actuels. Ce projet contribuera à renforcer les capacités des acteurs du secteur agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre », a-t-il affirmé.
Avant de conclure, il a appelé à une mobilisation collective pour assurer le succès de RADiUS : « En partageant nos connaissances et nos expériences, nous pourrons bâtir un réseau solide et unifié pour une agriculture plus résiliente et durable. »
PAR MATEL BOCOUM
DE L’AUDACE À NE PAS REVENDRE
L’affaire des boulettes ou suppositoires a soulevé une vague d’indignation dans notre pays. Des jeunes dames ont cherché à fleurir leur jardin en semant les germes qui diminuent les espérances de vie de leurs cibles.
L’affaire des boulettes ou suppositoires, qui donnent du relief aux seins et aux fesses, a soulevé une vague d’indignation dans notre pays. Des jeunes dames ont cherché à fleurir leur jardin en semant les germes qui diminuent les espérances de vie de leurs cibles.
Elles ont usé d’un flair créatif pour briller au soleil. Elles ont ainsi donné raison à une croyance ancrée dans certains milieux d’affaires : l’imagination et l’audace sont plus importantes que la connaissance. Avec audace, elles ont su se vendre et vendre leurs produits qui offrent un large fessier et des seins rebondis. Ces jeunes entrepreneurs ont cultivé la confiance en soi, fait fi des conventions médicales et gagné la confiance de leur clientèle. Leur audace a été payante. Elles sont en phase avec une nouvelle tendance notée à Sénégal : vénérer l’apparence même si elle est artificielle. Leur arrestation fait pleurer dans les chaumières.
Comme toutes les stars des réseaux sociaux, elles étaient en passe de s’ériger en modèles de réussite. Il leur fallait de peu pour rejoindre le cercle de ceux qui exhibent sur le Net leur empire financier, leur capacité à mener une vie de patch et à faire bling-bling. Elles auraient bataillé ferme pour sortir des griffes d’un passé difficile. Aux yeux de certains, elles ont du mérite. Elles sont passées de « zéro à héros » pour reprendre une star de la musique sénégalaise. D’aucuns commencent à nourrir des craintes d’un orage judiciaire. Sous nos cieux, le pouvoir financier a l’avantage d’accorder une certaine prééminence sur les autres. Il offre une couronne invisible.
Quand on est prompt à faire preuve de largesses, à taper fort à l’œil, on existe forcément et on passe pour le meilleur des êtres. Une société très portée sur les détails, le matériel et le « m’as-tu-vu » fait également pousser des ailes. Les défauts sont vite érigés en vertu. Le seul hic, la nature étant très jalouse, la chute peut être fatale. À travers les témoignages poignants des victimes des boulettes et des familles endeuillées, l’on se rappelle que la beauté peut coûter cher. Surtout pour celles qui tiennent, coûte que coûte, à devenir des canons de beauté, appréciés et valorisés dans leur entourage ou à appâter les mâles, friands de bonne chair.
Ce n’est pas un péché, elles ne méritent pas le banc des accusés pour leur penchant à l’artificiel. Tout est question d’état d’esprit. « La femme est soucieuse naturellement de ses ornements, de sa beauté, des modes, alors que l’homme ne l’est pas, ou moins », souligne, dans son célèbre ouvrage « Les droits de la femme en islam », Ayatolah Mortadhâ Motahhary. Une autre enquête, menée par le Csa, met aussi en lumière « le rapport de la femme à la beauté ». Elle révèle que « loin des clichés sur la beauté, les femmes se font belles avant tout… pour elles-mêmes, pour avoir confiance en elles (50%) puis aussi de manière secondaire pour affirmer leur style, leur personnalité (26%) et seulement 16% pour plaire.
C’est une contrainte pour uniquement 7% d’entre elles », non sans révéler que les jeunes l’utilisent comme arme de séduction. Les hommes sont très portés sur le visuel au moment où les femmes ont toujours accordé une grande importance à l’esthétique. Ce n’est pas fortuit si les mots élégance et beauté sonnent féminin, si des pratiques ont été instituées, dans les sociétés traditionnelles, pour établir une différenciation sexuée entre hommes et femmes.
Le tatouage des lèvres et des gencives, le perçage des oreilles et la scarification ont jadis fait tache d’huile et renforcé la beauté de la femme. Les nostalgiques tirent du plaisir à rappeler l’authenticité qui prévalait à cette époque. Ils déplorent le culte de l’apparence artificielle, qui génère plus de dégâts que de bienfaits. Des scientifiques donnent souvent de belles leçons de vie : si la femme, otage de son amour pour l’homme, essaie souvent de multiplier les initiatives pour l’attirer et le retenir, l’homme est le plus souvent l’esclave de son désir. Il peut se révéler insatiable en dépit de tous les faux semblants…
PAR SIDY DIOP
LES NUANCES DU POSSIBLE
Au Sénégal, comme ailleurs, les débats se crispent trop souvent autour d’une opposition simpliste : le bien contre le mal, les nantis contre les démunis, les modernes contre les traditionalistes, les partisans du changement contre les gardiens du temple."
Au Sénégal, comme ailleurs, les débats se crispent trop souvent autour d’une opposition simpliste : le bien contre le mal, les nantis contre les démunis, les modernes contre les traditionalistes, les partisans du changement contre les gardiens du temple.
Ces antagonismes dessinent un monde binaire, où chaque camp brandit ses vérités comme des armes et où l’adversaire devient un obstacle plutôt qu’un interlocuteur. Pourtant, la réalité est infiniment plus complexe. La vie n’est ni blanche ni noire, et c’est en acceptant ses nuances que l’on pourra bâtir un avenir commun. À Dakar, dans le tumulte du vibrant marché Sandaga, entre les étals de fruits et les klaxons pressés, une marchande de beignets converse avec un jeune cadre en costume, venu acheter son petit-déjeuner.
Elle incarne une économie informelle qui nourrit des milliers de familles ; lui, la promesse d’une modernité en marche. Ils se croisent, s’échangent un sourire et poursuivent leur route. Deux mondes que tout semble opposer et qui, pourtant, coexistent et s’enchevêtrent. Dans les salons feutrés où se dessinent les politiques publiques, le même affrontement se rejoue : faut-il favoriser l’industrialisation ou soutenir l’agriculture familiale ? Accueillir les capitaux étrangers ou protéger les entrepreneurs locaux ? À chaque dilemme, certains tranchent avec la fermeté de ceux qui refusent le doute.
Mais pourquoi choisir entre le passé et l’avenir, entre l’ouverture et la souveraineté, quand on peut conjuguer les deux ? Le Sénégal, avec son histoire de brassages et d’influences, est un pays de synthèse. De Saint-Louis à Ziguinchor, les héritages peul, sérère, mandingue ou wolof se mêlent aux réminiscences coloniales, aux aspirations panafricaines et aux promesses du numérique. Vouloir enfermer cette mosaïque dans des catégories rigides serait une erreur. C’est en conciliant les énergies de toutes les composantes de la nation que l’on construira un avenir solide. Prenons l’éducation, ce levier essentiel du développement. Certains prônent la généralisation du numérique, la robotique dans les écoles et l’apprentissage du codage dès le plus jeune âge. D’autres défendent les « daaras » et les savoirs ancestraux.
Pourquoi opposer ces deux visions, alors qu’une école moderne pourrait s’enrichir des valeurs d’endurance et de discipline inculquées par les maîtres coraniques, tout en formant des générations à l’ère numérique ? Les mêmes logiques de complémentarité s’appliquent à l’économie. Il ne s’agit pas de substituer une réalité à une autre, mais d’articuler le formel et l’informel, l’urbain et le rural, la grande industrie et l’artisanat. Plutôt que de considérer les petits vendeurs de rue comme un problème à éradiquer, pourquoi ne pas les intégrer dans une dynamique qui leur offre des infrastructures adaptées, des financements, une reconnaissance légale ? Les défis sont immenses, mais les ressources le sont aussi.
La jeunesse sénégalaise déborde de créativité. Sur les réseaux sociaux, elle interpelle, innove, entreprend. Dans les villages, elle réinvente l’agriculture, réhabilite les savoirs locaux et explore de nouvelles formes de solidarité. Il ne lui manque que des cadres propices à son épanouissement, des ponts entre les aspirations et les moyens d’y parvenir. Bâtir le Sénégal exige de dépasser les clivages artificiels, de refuser la facilité des oppositions tranchées. Entre le noir et le blanc, il y a toute une palette de gris, de rouges flamboyants, de bleus profonds, de jaunes éclatants. C’est en embrassant cette diversité que l’on donnera au pays les couleurs de son avenir.
LE SÉNÉGAL PARMI LES DIX PAYS RETENUS POUR LE TEST DES CARBURANTS D’AVIATION DURABLES
Le Sénégal a été choisi parmi dix États membres de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) pour réaliser une étude de faisabilité sur la production de carburants d’aviation durables (SAF) en 2026.
Le Sénégal a été choisi parmi dix États membres de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) pour réaliser une étude de faisabilité sur la production de carburants d’aviation durables (SAF) en 2026. L’annonce a été faite ce lundi par l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM).
Dans le cadre de la préparation des prochaines étapes pour la production de ces carburants conformes au Programme de compensation et de réduction des émissions de carbone pour l’aviation internationale (CORSIA), un atelier régional de sensibilisation se tient les 3 et 4 février au sein de la Direction générale de l’ANACIM, point focal CORSIA au Sénégal.
L’événement va rassembler diverses parties prenantes, notamment des représentants des ministères des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, de l’Environnement et de la Transition écologique, ainsi que du Pétrole et des Mines. Des acteurs du secteur aéronautique, dont les compagnies aériennes nationales, les gestionnaires d’aéroports comme Limak-AIBD-Summa (LAS) et AIBD SA, ainsi que la Société de manutention de carburants aviation (SMCADY) et la société de handling 2AS, vont également prendre part aux discussions, en présentiel et en ligne.
En outre, une délégation togolaise composée de représentants de l’Agence nationale de l’Aviation civile du Togo, de la Direction des hydrocarbures et du ministère de l’Environnement de ce pays vont participer aux travaux.
Le Directeur général de l’ANACIM, Dr Diaga Basse, a rappelé qu’en 2019, l’aviation civile représentait environ 2 % des émissions mondiales de CO2. Avec l’augmentation prévue du trafic aérien, ce pourcentage pourrait s’accroître. Les SAF présentent une solution viable, car ils peuvent réduire jusqu’à 80 % des émissions de CO2 sur l’ensemble de leur cycle de vie, sous réserve de respecter les critères de durabilité, contrairement aux carburants fossiles traditionnels.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre du Programme de renforcement des capacités pour l’atténuation des émissions de CO2 de l’aviation internationale en Afrique et dans les Caraïbes. Financé par l’Union européenne, ce programme est mis en œuvre par l’Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne (EASA).
Avec cette initiative, le Sénégal affirme sa volonté de participer activement à la transition énergétique du secteur aéronautique et de réduire son empreinte carbone tout en renforçant ses capacités industrielles dans la production de carburants durables.