Dans la suite de la réunion de la Commission exécutive du CIO qui a approuvé le programme sportif des JOJ Dakar 2026 et la tournée africaine de la flamme olympique, le président Diagna Ndiaye a effectué une visite de travail auprès du CNO cap verdien, à l’invitation de Philomena Fontes, présidente du Comité olympique du Cap Vert, informe un communiqué parvenu à notre rédaction hier, vendredi 13 décembre.
L’édit précise qu’il était accompagné de Ibrahima Wade, Coordonnateur général du COJOJ Dakar 2026, Mme Albertine Gonzalvez, vice-présidente du CNOSS, de Seydina Omar Diagne, Secrétaire général du CNOSS. À noter aussi que le l’ambassadeur du Sénégal au Cap Vert, Monsieur Ely Sy Beye a pris part aux entretiens.
Le président Ndiaye et sa délégation ont été reçu par SEM José Maria Neves, président de la République du Cap vert et par Ulisses Correia Silva, Premier ministre. « Au cours des entretiens, le président Ndiaye a présenté l’état des préparatifs des JOJ 2026 et évoqué l’ambition des deux CNOs d’engager des activités conjointes en direction de la préparation des athlètes des deux pays, mais également le souhait du COJOJ de voir le CNO cap verdien impliqué dans la l’organisation de ce premier événement olympique sur le continent africain », lit-t-on sur le communiqué.
Le président et à sa suite le Premier ministre ont salué le bel esprit de solidarité olympique développé par les deux CNOs et ont manifesté leur entière disponibilité pour accompagner les initiatives dans ce sens. Le président Névés a particulièrement apprécié la décision récente du CIO de voir la flamme olympique de Dakar 2026 visiter quelques pays africains et a marqué son accord sur l’étape de Praia et saluer de façon appuyé son frère le président du Sénégal.
Dans la ligne de l’organisation du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Cap Vert en 2025, il a émis le souhait de l’organisation de compétitions sportives entre les jeunesses des deux pays, insistant sur le rôle éminent du sport dans le raffermissement des liens entre les peuples. Ils ont tous les deux réitéré leurs vœux de succès total dans l’organisation de l’événement. À l’issue des séances de travail, les deux CNOs du Cap Vert et du Sénégal ont retenu renforcer les échanges sportifs et ont retenu de se retrouver très prochainement pour la mise en œuvre des actions arrêtées.
Par Fadel DIA
CHANGER (ENCORE)… ET BALAYER LES TABOUS !
Faire différemment et mieux : c'est la promesse du changement. Pourtant, la RTS continue de sacraliser le pouvoir, les délégations officielles restent pléthoriques, le parti présidentiel fait main-basse sur le bureau de l'Assemblée sans majorité totale
Changer, c’est ce que promettent tous les opposants qui accèdent au pouvoir, même si tous ne promettent pas des «changements systémiques» et Abdoulaye Wade était allé assez loin puisque, selon un exégète de sa parole, «Sopi» signifie plus «Changeons» que «Changer».
Changer, selon le dictionnaire, c’est faire ou devenir autre, faire que quelque chose ou quelqu’un soit autre, mettre en place quelque chose de différent. Dans le domaine qui nous occupe ici, la gouvernance, changer ce n’est pas ne pas marcher sur les pas du gouvernement précédent, ne pas commettre les mêmes erreurs, faire différemment et mieux. C’est mener des actions à la fois d’ordre interne, dans la manière de faire, et externe, en agissant sur les objectifs recherchés, avec pour but ultime de rendre le pays plus prospère, ses habitants plus heureux, ses lois plus justes et plus humaines. « La Révolution doit s’arrêter à la perfection du bonheur » avait écrit un des héros de 1789 et les révolutions naissent souvent du fait que ceux qui promettent le bonheur ne tiennent pas leurs engagements.
Huit mois sont passés depuis l’avènement d’un nouveau pouvoir, le président élu a déjà effectué plus du huitième de son mandat, des élections législatives anticipées ont confirmé les engagements qui l’ont porté au pouvoir, il a désormais la haute main sur les pouvoirs exécutif, législatif et même judiciaire, et il est donc légitime de lui demander de s’attaquer à des réformes dans des secteurs symboliques de notre vie politique sur lesquels ni lui ni ses opposants ne se sont guère prononcés jusqu’ici. Il s’agit de réformes dont on peut dire, en reprenant un slogan célèbre, qu’en argent au moins, elles ne coûtent rien et rapportent gros, mais qui en revanche exigent un grand courage politique, y compris celui de se rendre impopulaire.
Faire la politique de ses moyens !
Quid, par exemple, du train de vie de l’Etat ? Abdou Diouf nous avait promis un état modeste, mais la promesse n’a pas été tenue et ses successeurs ne se sont pas pressés à s’engager dans cette voie. Il ne s’agissait pourtant pas de contraindre les gouvernants à vivre chichement ni même, à proprement parler, de prôner un Etat modeste, mais tout simplement de tenir compte des moyens d’un pays qui occupe le 165e rang mondial dans le classement des nations les plus riches et dont le PIB représente moins du dixième (1/10) de la fortune personnelle d’Elon Musk. Il s’agit de réduire le nombre de démembrements des services administratifs, de rogner sur les titres, les privilèges et les avantages de toutes natures, les dimensions des cabinets, les voyages à l’étranger, les effectifs des délégations ou la durée de leurs séjours à l’étranger et les conditions de leur prise en charge et de rappeler aux élites publiques que leur fonction est un sacerdoce et non une source d’enrichissement.
En Suède - (deux fois moins peuplée que le Sénégal avec un PIB 20 fois plus élevé !) - le Premier ministre est le seul membre du gouvernement à disposer d’une voiture de fonction à temps plein, le parc automobile du Parlement se réduit à trois (3) véhicules et le seul privilège des députés est de pouvoir voyager gratuitement sur le réseau de transport public. La Suède est, il est vrai un cas particulier et il est illusoire de demander à nos élus d’imiter les siens car nous avons le complexe du paraître et ce n’est donc pas demain la veille qu’ils emprunteront les lignes du BRT ou de DDD pour se rendre à l’Assemblée Nationale. Mais rien ne nous empêche de rêver et si eux, et nos ministres, faisaient un pas pour s’aligner sur leurs collègues suédois, ce serait pour le cas un vrai « changement systémique » !
Encore faudrait-il que l’exemple vienne d’en haut puisqu’en moins de huit mois l’avion présidentiel a parcouru, en kilomètres, l’équivalent de plus de trois fois le tour de la terre et que le chef de l’Etat, qui n’a encore eu aucun contact apaisé avec les Sénégalais des profondeurs qui l’ont élu, a effectué une vingtaine de déplacements hors du territoire national, sur les quatre continents, dont trois dans un court intervalle dans une région distante de près de 8000 km du Sénégal, avec un aéropage de collaborateurs et de journalistes. Sans préjuger des retombées de ces déplacements on peut dire que leur coût, en argent et en carbone, est peu compatible avec les ressources d’un pays qu’on nous dit au bord de la faillite et notre ambition d’être un modèle en matière de sauvegarde de la nature. La perpétuation de cette frénésie des voyages est par ailleurs accompagnée d’un autre héritage de l’ancien monde : un très médiatisé pèlerinage à La Mecque.
C’est une confusion des genres car il s’agit là d’un exercice d’ordre privé qui ne devrait pas être à la charge de l’Etat et qui, au plan religieux, n’a de sens que s’il est personnellement assumé. On peut dire que nos présidents, ainsi que les centaines de personnes qui depuis plus d’un quart de siècle ont fait le tour de la Kaaba dans leur sillage et aux frais de la princesse, ont fait leur umra pour rien ! L’explication selon laquelle il ne s’agirait en fait que d’un petit détour ne tient pas puisque la distance entre la capitale saoudienne et La Mecque équivaut, approximativement, à deux fois celle qui sépare Dakar de Nouakchott !
République et religion : un tabou !
Des réformes s’imposent aussi dans la nature des relations entre les pouvoirs publics et les autorités religieuses, et pour être plus clair, avec les chefs des confréries musulmanes, sujet tabou par excellence. Mais ici il s’agit tout simplement de revenir aux fondamentaux des premières années de notre indépendance, quand il s’agissait de poser les bases de notre « commun vouloir de vie commune ».Il y a une différence de nature entre le pouvoir politique issu du vote de l’ensemble de la population et symbole de la nation dans sa globalité et les confréries religieuses qui sont l’émanation d’une portion plus ou moins importante de la communauté nationale et le modus vivendi qui gouvernait leurs rapports a perdu son équilibre quand, pour la première fois, un Président de la République s’est accroupi aux pieds d’un chef religieux. Ce n’est pas qu’il l’ait fait qui est en cause, c’est qu’il l’ait fait non pas en disciple dévoué et en toute intimité, mais ès qualité, en public et en présence des corps constitués. Un autre pas a été franchi quand l’Etat s’est érigé en maître d’œuvre et bailleur d’appoint du patrimoine immobilier des confréries qui ne manquent pourtant ni de ressources ni de disciples généreux. Nous ne prêchons pas pour une laïcité à la française, nos chefs religieux, toutes confessions confondues, méritent respect et considération, les lieux de culte et les manifestations religieuses ont droit à un soutien logistique et sécuritaire de l’Etat, mais nos dirigeants ,et surtout ceux qui prônent des changements significatifs, doivent marquer la différence entre leur engagement personnel et les symboles qu’ils représentent, demander aux dignitaires religieux des prières pour la nation et non des voix pour leur parti.
La majorité, ce n’est pas la totalité !
Changer c’est aussi cesser de croire que la persuasion n’a pas sa place dans la politique dont les seules armes seraient la carotte et le bâton. Choisir la carotte c’est laisser proliférer une plante vénéneuse, la « transhumance » dont sont devenus accros nos hommes et femmes politiques qui ne découvrent les tares de leurs amis que lorsque ceux-ci ne sont plus au pouvoir. Mais il est difficile de faire du neuf avec du vieux et les dépouilles laissées par l’ancien pouvoir s’avéreront vite plus encombrantes qu’utiles. User du bâton c’est faire mal à la démocratie, c’est ignorer que la majorité ce n’est pas la totalité, et pas seulement en politique, qu’être minoritaire ne signifie pas perdre ses droits, surtout quand on vit dans un pays aux frontières artificielles dont les habitants n’ont pas tous les mêmes convictions religieuses, ne partagent pas la même langue, appartiennent à des milieux sociaux différents et vivent dans des environnements qui varient d’un point à l’autre. C’est enfin confondre deux réalités qui ne sont pas superposables, la majorité électorale et majorité nationale et si le nouveau Président de la République a été brillamment élu, dès le premier tour, il n’a rassemblé sur son nom qu’à peine plus de 2.400.000 voix. Même en ne tenant compte que des Sénégalais qui ont l’âge et le droit de voter, on peut dire que c’est une minorité de ses compatriotes qui l’a porté au pouvoir. Cela ne met pas en cause sa légitimité, mais cela nous rappelle que la majorité, mode privilégié de la gestion démocratique, est une convention commode mais arbitraire. Quels que soient les arguments, voire les arguties, invoqués, il y a cette réalité simple et mathématique : le parti au pouvoir n’a pas 100% des députés élus à l’Assemblée Nationale, il n’est pas logique qu’il ait 100 % des postes de son bureau. La majorité ne donne pas le droit de n’en faire qu’à sa tête et en démocratie le pouvoir n’a de sens que s’il y a un contrepouvoir pour limiter ses dérives !
« Buur », c’est fini, nous sommes en République !
On attend enfin de nos jeunes dirigeants qu’ils dépoussièrent le protocole et mettent fin à la sacralisation et à la peopolisation de la fonction de président de la République comme se plaisent à le cultiver les médias d’Etat. Notre télévision nationale a changé de chef mais pas d’antienne puisqu’elle continue à penser que les activités du chef de l’Etat sont toujours l’évènement le plus important de la journée et nous sert chaque semaine, comme un refrain publicitaire, le condensé de ses faits et gestes. Celui qui occupe la maison qu’habite le Sénégal est certes le premier d’entre nous, mais il le doit à la volonté populaire, ses revenus proviennent de nos impôts, sa fonction est éminemment temporaire, le contrat que nous avons signé avec lui est un CDD et il est appelé, un jour ou l’autre, à redevenir un citoyen devant lequel on ne lèvera plus le drapeau. Cessons aussi d’affubler son épouse, ou ses épouses, du titre glamour de « Première Dame » qui est une pâle copie du protocole américain et n’a aucune existence légale chez nous, qui ouvre la porte à des charges qui échappent à tout contrôle au point que celles qui l’ont porté jusqu’ici ont laissé comme héritage des fondations éphémères qui ont sombré avec corps et biens, sans qu’on ne sache jamais d’où venaient leurs moyens. Notre tradition est en avance sur les modes occidentales et chez nous une femme mariée ne perd pas son nom, alors évitons de tomber dans le ridicule en désignant les épouses de l’actuel chef de l’Etat, puisqu’il faut bien les distinguer l’une de l’autre, par les appellations de « Première- Première Dame » et de « Deuxième Première Dame » !
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE WEEK-END
Sud Quotidien, Vox Populi, Le Soleil, Le Verdict News, L'Observateur, Le Quotidien, L'As Quotidien, Libération
La centrale électrique WAE, fruit d'une collaboration entre investisseurs locaux et la Senelec, incarnait l'espoir d'une souveraineté énergétique nationale. Mais les révélations d'un audit accablant et l'arrestation de Samuel Sarr mettent fin à ce rêve
Partie pour être le plus grand projet énergétique jamais réalisé entièrement par des Sénégalais, la belle histoire de la West African Energy (WAE) s'achève en queue de poisson et met une douche froide aux espérances d'une véritable success story 100 % sénégalaise.
C'était trop beau pour être vrai. Pour une des rares fois, un projet de si grande envergure a été pensé, conçu, développé et mis en œuvre essentiellement par des Sénégalais. D'ailleurs, il y a quelques mois, lors d'une visite de chantiers pour faire les derniers réglages avant l'allumage qui était prévu au mois d'octobre, le directeur général de la Senelec, Papa Toby Gaye, se réjouissait en ces termes : “C'est un projet innovant pour plusieurs raisons. Du début à la fin pour ce projet, de l'appel d'offres au financement, il n'y a pas une seule activité qui n'ait pas été faite avec les gens de Senelec. Pour tous les autres IPP, pour l'essentiel en tout cas, ce sont des investisseurs étrangers qui viennent, qui construisent leur projet et signent des contrats avec Senelec qui est simplement acheteur.”
L'autre grande innovation, selon le directeur général de la Senelec, c'est que c'est un projet qui a été entièrement porté par des investisseurs locaux. “Ce sont des investisseurs sénégalais qui ont fait toutes les démarches nécessaires pour apporter le financement, en s'associant avec la Senelec qui est le bras technique. On a su démontrer, qu'en associant nos synergies, on peut, en interne, construire et développer un projet et je pense que ça fera tache d'huile”, s'est réjoui M. Gaye, qui rappelait que depuis 1998, la Senelec fait dans la production indépendante, avec des producteurs indépendants pour la plupart étrangers. Pour la nouvelle centrale construite au Cap des biches, la Senelec est actionnaire avec d'autres investisseurs sénégalais. La Société nationale d'électricité détient, en effet, 15% des actions de la West African Energy.
Rôle de Samuel Sarr et des autres actionnaires
Ancien directeur général de la Senelec sous Wade, ancien ministre chargé de l'Energie, également sous Wade, Samuel Sarr est présenté comme le principal artisan de ce projet énergétique, l'un des plus grands entièrement portés par des investisseurs sénégalais. Il détenait 12 % des actions de la WAE. Il a su convaincre des investisseurs locaux comme Arona Dia - actionnaire majoritaire avec 33 %. Les 40 % qui restent sont répartis entre l'industriel Abdoulaye Dia de Senico, le plus grand importateur de riz Moustapha Ndiaye et Locafrique de Khadim Ba. Lors de la cérémonie de lancement de la mise en service, il y a trois mois, Malick Niass, présenté comme le directeur technique, revenait sur le rôle joué par les nationaux, mais surtout par Samuel Sarr dans la mise en œuvre de ce projet. Il disait : “Ce projet a la particularité d'être développé et financé, par des promoteurs sénégalais. Non seulement c'est la centrale la plus importante du Sénégal et de la sous-région, mais c'est la première qui a été développée entièrement par des promoteurs sénégalais. Locafrique Investment, Afrinvest géré par M. Sarr qui a vraiment conçu, développé, leadé ce projet de A à Z.’’ Monsieur Niass de souligner : “Et je tiens vraiment à insister là-dessus. Si on est là aujourd'hui, c'est grâce à lui (Samuel Sarr). Certes, on travaille avec lui, mais c'est lui le driver.” Parmi les actionnaires, informait-il, il y a aussi Citaf d’Abdoulaye Dia, Sahel Investment d’Arona Dia, Moustapha Ndiaye et la Senelec. Cette dernière, soulignait-il, joue également un rôle très important. “Non seulement parce qu'elle est actionnaire à 15 %, mais elle nous supporte aussi sur la partie technique. La Senelec est également acheteuse exclusive. Et, à terme, ils vont nous fournir en gaz”, renseignait M. Niass.
Ils ont pu mobiliser le financement estimé à 430 millions d'euros, soit environ 283 milliards F CFA.
Financé et porté par des nationaux, le projet a tout de même nécessité de contracter avec des partenaires parmi les meilleurs dans le monde. Notamment Calik Energy et l'Américain General Electric. Pour ce qui est des partenaires financiers, on cite AFC basée au Nigeria, Afreximbank basée en Égypte, ICD (Djeddah), mais aussi de Coris Bank. Sur les 1 200 employés que comptait l'entreprise lors du lancement de la mise en service, 65 à 70 % sont des locaux. “L'objectif, dans ce projet, était d'avoir le maximum de Sénégalais. Contractuellement, on a signé avec Calik que plus de 40 % pour les postes qualifiants doivent être constitués de Sénégalais et 100 % pour tous les postes non qualifiants”.
Grâce à ces compétences, le projet a réalisé des performances très rares dans le domaine. “Nous avons eu une performance remarquable. Entre la date de signature du PPA et le démarrage du cycle simple qui est imminent (c'était au mois d'aout), on a à peu près quatre ans et demi. Des projets comme ça se développent au minimum sur cinq, voire dix ans. Si tout se passe bien, début d'année prochaine, on va faire la réception du cycle combiné qui marque la fin des travaux et le début de l'exploitation. Pour le cycle simple, c'est déjà prêt au démarrage.”
À terme, cette centrale va jouer un rôle majeur dans la stratégie Gas to Power ; elle va contribuer à baisser de 40 % les couts de production de la Senelec, d'anticiper l'augmentation de la demande d'électricité, de rendre possible l'objectif de l'accès universel à l'électricité. “Le plus difficile, dans ce genre de projet, disait Malick Niass, a été de mobiliser le financement, soit 283 milliards. Nous remercions les actionnaires comme Arona Dia, Moustapha Ndiaye, Abdoulaye Dia Senico et Khadim Ba qui nous ont fait confiance. C'est eux qui ont mis leurs sous pour nous permettre de mobiliser plus de 283 milliards F CFA”.
Au début, ils étaient nombreux à être très sceptiques. Mais avec l'appui de l'État sous Macky Sall, ces Sénégalais ont pu relever l'énorme défi. Alors que la mise en service de la turbine n°2 devait avoir lieu depuis octobre, que la turbine n°1 est annoncée en début 2025, les problèmes ont surgi de nulle part entre les actionnaires. A l'origine, des soupçons graves de fraudes sur la personne du directeur général et promoteur du projet Samuel Sarr qui a été arrêté et placé sous mandat de dépôt en fin novembre 2024, pour abus de biens sociaux.
Dernièrement, le juge d'instruction du 2e cabinet au TGI de Dakar avait pris un certain nombre de mesures, dans le but d'élucider cette affaire. La première a été de désigner un expert-comptable avec des missions clairement établies. Il est chargé d'analyser les flux financiers internes de l'entreprise, de vérifier les rapports d'audits, de contrôler la conformité des procédures, de situer les responsabilités, d'examiner les conventions et flux financiers, de recenser et de suivre les flux financiers, d'identifier les anomalies, entre autres missions. L'expert a 30 jours, à compter de la réception des documents nécessaires à l'accomplissement de sa mission, pour présenter ses conclusions.
Les griefs contre Samuel Sarr
L'expert va aller plus en profondeur sur les malversations qui ont été révélées par un audit du cabinet Mazar sur la gestion de Samuel Sarr. À savoir : un transfert de trois milliards neuf cent onze millions quatre cent quatre-vingt-dix-neuf mille quatre cent trente-deux francs CFA vers la société Afrinvest SAU, contrôlée par Samuel Sarr ; des paiements cumulés de neuf cent soixante-dix millions de francs CFA et neuf cent quarante millions de francs CFA à des tiers, sans justificatifs probants, ainsi que des prélèvements en numéraires pour des montants substantiels.
Dans le cadre des investigations qui ont été menées, il a aussi été découvert “des conventions conclues par West African Energy avec des partenaires commerciaux tels que Ndar Energy et Calik Enerji Swiss AG, dont les modalités d'exécution et les flux financiers associés présentent des irrégularités nécessitant un examen approfondi et d'autres types d'anomalies.
Suffisant pour justifier l'inculpation du gérant en attendant la suite de l'affaire. “Attendu que les flux financiers identifiés incluent des montants considérables ayant transité par des circuits nationaux et internationaux, avec des bénéficiaires finaux encore non identifiés, soulevant des interrogations sur leur conformité à l'objet social de la société et aux obligations légales de transparence et de gouvernance”, le juge a jugé nécessaire de désigner un expert indépendant pour éclairer les zones d'ombre.
FRANCE-AFRIQUE, LA FIN D'UNE ILLUSION MILITAIRE
Dans une analyse qui bouscule les certitudes, Raphaël Chauvancy démontre comment la fin des bases permanentes pourrait paradoxalement renforcer l'influence française. "La France n'a pas vocation à sauver l'Afrique", estime-t-il
(SenePlus) - Dans une analyse qui bouscule les idées reçues, Raphaël Chauvancy, officier supérieur des Troupes de marine et expert à l'École de Guerre Économique, dévoile comment le retrait militaire français d'Afrique, loin d'être une défaite, pourrait marquer le début d'une nouvelle ère stratégique pour Paris.
L'histoire commence par un malentendu historique. Contrairement aux Britanniques qui avaient un projet colonial clairement défini - s'enrichir - la France s'est lancée dans l'aventure africaine "un peu par hasard", selon Chauvancy, par simple mimétisme avec Londres. Pour justifier cet "empire inutile", Paris a alors inventé une mission civilisatrice, fondée sur le "prosélytisme des valeurs" et le rayonnement culturel.
Cette différence fondamentale explique pourquoi, une fois la décolonisation achevée, la France est restée prisonnière de ses bases militaires africaines, transformées en "village Potemkine de la puissance française". Ces implantations, coûteuses mais prestigieuses, entretenaient l'illusion d'une influence globale tout en nourrissant ce que l'analyste nomme "le complexe de la tache rose", en référence à la couleur de l'empire sur les cartes coloniales.
Le mouvement actuel de retrait militaire s'inscrit dans une dynamique plus profonde que la simple montée du sentiment anti-français. Chauvancy établit un parallèle saisissant entre les aspirations africaines et européennes contemporaines : "Les implantations militaires étrangères permanentes sont désormais perçues en Afrique de la même manière que l'immigration non souhaitée en Europe. Comme une atteinte à la souveraineté, à la dignité nationale."
Cette évolution des mentalités rend obsolète l'ancien modèle de relation. Le cas du Sénégal est emblématique : "Que la démocratie sénégalaise se sente suffisamment forte et sûre d'elle pour se passer désormais d'une présence militaire étrangère est sain. N'était-ce pas le but poursuivi par la coopération bilatérale ?"
Un repositionnement stratégique majeur
Le retrait militaire français libère des ressources précieuses à un moment crucial. Chauvancy identifie plusieurs priorités stratégiques qui nécessitent l'attention de Paris : la menace russe aux frontières orientales de l'Europe, les turbulences dans le Golfe, la protection des territoires d'outre-mer et le maintien de capacités d'intervention rapide.
La présence russe en Afrique, perçue comme une menace, n'est selon l'analyste qu'une "pyramide de Ponzi stratégique" qui s'effondrera d'elle-même une fois "privée du croquemitaine français". Les partenaires africains de Moscou découvriront bientôt "à quel point ils ont été instrumentalisés" face à "une aide au développement anecdotique" et "des promesses intenables".
La France dispose d'autres atouts pour maintenir son influence : "premier investisseur en Afrique subsaharienne après la Chine", elle peut s'appuyer sur sa politique culturelle dynamique, ses réseaux économiques et ses diasporas. L'avenir s'écrirait désormais en termes de partenariats plutôt que de présence militaire.
"Les Français n'ont pas vocation à sauver le monde ou l'Afrique mais à participer à la création de richesses et à la sécurité collective", conclut Chauvancy. Cette nouvelle approche, plus pragmatique, permettrait à la France de se libérer d'une position "relativement confortable mais coûteuse" pour développer des relations plus équilibrées, fondées sur des intérêts communs plutôt que sur les fantômes du passé colonial.
Cette analyse révèle comment un apparent revers peut se transformer en opportunité stratégique majeure, à condition d'accepter de tourner la page d'une histoire devenue anachronique. Une leçon de réalisme politique qui pourrait bien redéfinir l'avenir des relations franco-africaines.
L’ÉTAT LÈVE 38,2 MILLIARDS FCFA SUR LE MARCHÉ RÉGIONAL
Cette intervention, qui rentre dans le cadre de la couverture des besoins de financement de l’année 2024, a été réalisée avec la collaboration de l’Agence UMOA-Titres et le concours de la BCEAO.
Le ministère des Finances et du Budget a annoncé ce vendredi 13 décembre 2024 une adjudication réussie de bons et d’obligations assimilables du Trésor (OAT) sur le marché régional des titres publics, organisée par la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor.
Selon communiqué, cette intervention, qui rentre dans le cadre de la couverture des besoins de financement de l’année 2024, a été réalisée avec la collaboration de l’Agence UMOA-Titres et le concours de la BCEAO », renseigne la source.
« A l’issue de l’opération, sur des soumissions reçues pour près de cinquante-huit virgule sept (58,7) milliards FCFA, correspondant à un taux de couverture de près de 167,7%, un montant d’un peu plus de trente-huit virgule deux (38,2) milliards FCFA comme suit: 9,9 milliards avec un rendement moyen pondéré (RMP) de 7,8159% (contre 7,89% précédemment) pour les obligations assimilables du Trésor de maturité 3 ans et 28,3 milliards avec un RMP de 7,8286% (contre 7,83% précédemment)pour les obligations assimilables du Trésor de maturité 5 ans », renseigne la source.
Ces résultats traduisent ainsi la confiance renouvelée des investisseurs dans la qualité de la signature de l’Etat du Sénégal et leur soutien au financement de ses politiques publiques.
L'HEURE DU BILAN ET DES PROJECTIONS
L’hivernage 2024 a été particulièrement éprouvant pour le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement ainsi que ses services. De nombreuses localités du pays ont été frappées par des inondations, causant des dégâts considérables aux habitations...
L’hivernage 2024 a été particulièrement éprouvant pour le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement ainsi que ses services. De nombreuses localités du pays ont été frappées par des inondations, causant des dégâts considérables aux habitations et aux récoltes, et affectant des centaines de sinistrés.
Au moment du bilan, le ministre Cheikh Tidiane Dieye a partagé son analyse de la gestion de la crise. Selon lui, « l’approche adoptée a permis de soulager les populations comme annoncé, bien que tout ne puisse être résolu immédiatement ». Il a ajouté que chaque fois qu’un problème se pose, « l’État est présent pour intervenir ». C’est ainsi qu’il a été sur le terrain plus de 20 fois au cours des trois mois d’hivernage, témoignant de sa volonté de rester proche des citoyens.
Le ministre insiste sur sa volonté de poursuivre cette approche proactive. Il se projette au-delà de 2025 en intégrant les enjeux liés aux phénomènes météorologiques et aux changements climatiques, dans le cadre de la Vision 2050. Cette vision vise une transformation systémique et une gestion plus durable des hivernages, avec l’objectif de considérer les défis climatiques sur le long terme. « Pour l’avenir, nous devons repenser la gestion des inondations, en tenant compte des évolutions climatiques », affirme-t-il.
Pour les cinq prochaines années et au-delà, Cheikh Tidiane Dieye envisage une gestion intégrée, impliquant toutes les structures de l’État. Il met l’accent sur l’importance de la mobilisation nationale, et notamment l’engagement citoyen, en réponse aux appels du chef de l’État.
En attendant, des études sont en cours pour explorer le traitement et la réutilisation des eaux issues des inondations dans le secteur agricole, une initiative qui pourrait s’avérer cruciale pour l’avenir.
L’AFRIQUE PERD 90 MILLIARDS DE DOLLARS PAR AN
La Commission des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) a déploré jeudi, le poids des flux financiers illicites en Afrique soulignant que les vastes ressources de l’Afrique allant de l’or aux diamants en passant par les terres fertiles
La Commission des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) a déploré jeudi, le poids des flux financiers illicites en Afrique soulignant que les vastes ressources de l’Afrique allant de l’or aux diamants en passant par les terres fertiles, « ont trop souvent enrichi une minorité privilégiée – locale et étrangère – tout en laissant de côté la majorité des Africains ».
La déclaration de la CEA sur les flux financiers illicites fait suite à une série de discussions centrées sur des solutions pratiques pour transformer la richesse de l’Afrique en prospérité pour ses populations lors de la Conférence économique africaine qui s’est tenue à Gaborone, au Botswana, précise l’Agence de presse africaine (APA).
La CEA a, en outre, souligné que les flux financiers illicites coûtent environ 90 millions de dollars par an alors qu’environ 282 millions de personnes en Afrique restent sous-alimentées et que plus de la moitié des nations sont confrontées à un surendettement alors que la dette extérieure dépasse 1 000 milliards de dollars, rapporte le même média.
La déclaration cite Said Adejumobi, directeur de la planification stratégique à la Commission économique pour l’Afrique (CEA), qui a déclaré que la pauvreté, les inégalités et le sous-développement persistent alors que des milliards de personnes quittent la région, indique la même source.
Adejumobi a déclaré que le paradoxe de l’abondance en Afrique est aussi visible que frustrant – un continent doté d’immenses richesses naturelles mais accablé par la pauvreté, la faim et une dette insoutenable.
« La dette reste un autre obstacle majeur. Les taux d’intérêt élevés et les cycles d’emprunts improductifs enferment de nombreux pays africains dans la dépendance », a déclaré, pour sa part, Sonia Essobmadje, chef de la Section des finances innovantes et des marchés de capitaux à la CEA, appelant à la nécessité d’une meilleure gestion de la dette et de marchés de capitaux locaux.
« Parfois, nous empruntons simplement pour rembourser des prêts antérieurs, ce qui n’est pas tenable », a déclaré Essobmadje citée par le même média.
Elle a souligné la nécessité de « diversification économique, de discipline budgétaire, de stratégies de gestion de la dette publique plus solides et, surtout, de création de marchés de capitaux nationaux »
LE SENEGAL PREPARE UN PLAN PLURIANNUEL DE GESTION DES INONDATIONS
Le nouveau référentiel de gestion des inondations en gestation devra être élaboré et exécuté en conformité avec la vision et les principes du référentiel Sénégal 2050.
Le nouveau référentiel de gestion des inondations en gestation devra être élaboré et exécuté en conformité avec la vision et les principes du référentiel Sénégal 2050. C’est-à-dire, partir d’une planification fondée sur l’efficience, l’innovation, la durabilité, la redevabilité et la culture du réultat,s selon le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement.
Réuni ce jeudi à Dakar, le Comité national de Gestion des Inondations (CNGI), présidé par le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dieye, a dressé le bilan de l’hivernage 2024 et esquissé les grandes lignes des projets et travaux d’assainissement prévus pour les années à venir.
Dans son discours introductif, le ministre a notamment rappelé l’ampleur des défis rencontrés durant l’hivernage de cette année. « Avec des pluies exceptionnelles atteignant 100 mm et des crues dévastatrices, nous avons fait face à des dégâts importants dans plusieurs localités, notamment Bakel, Kédougou, et Saint-Louis », a-t-il déclaré.
Outre les pertes matérielles, les inondations ont engendré des perturbations dans les services de base tels que l’eau et l’électricité, ainsi que des entraves à la mobilité. Dans ce contexte, des mesures d’urgence, comme la distribution de vivres et la lutte contre les maladies hydriques, ont été mises en œuvre.
Selon M. Dièye, ces intempéries ont conduit le gouvernement à mobiliser 8 milliards de FCFA pour soutenir les populations sinistrées.
Le ministre a salué le succès de l’initiative « Sétal sunu réew (assainir notre pays, en langue wolof) », qui a mobilisé, d’après lui, près de 41 000 citoyens dans tout le pays. Cette opération a permis de curer plus de 50 000 mètres de réseaux d’assainissement et d’embellir 550 lieux publics. « Grâce à cet élan citoyen, nous avons constaté une atténuation des inondations dans plusieurs zones », a-t-il soutenu.
Vers une nouvelle stratégie pour 2025-2029
En se projetant sur les prochaines années, le CNGI a mis en avant l’importance d’une gestion des inondations plus résiliente et durable. Parmi les recommandations phares, le ministre a souligné la nécessité d’« élaborer une stratégie nationale intégrant les défis climatiques, les financements innovants et l’implication des communautés de base. »
Le plan d’action élaboré par le Comité national de Gestion des Inondations (CNGI) s’articule autour de plusieurs axes stratégiques destinés à renforcer la résilience face aux inondations. Il prévoit notamment la construction de digues pour protéger les zones habitables et le recasement des populations vivant dans des zones à risque.
Une révision des textes régissant le CNGI est également envisagée afin de renforcer ses prérogatives en matière de coordination et de mutualisation des efforts. Par ailleurs, une attention particulière sera portée à l’amélioration des systèmes de prévision climatique et à la cartographie des zones inondables, outils essentiels pour anticiper les crises et mieux protéger les populations.
Enfin, le plan mise sur la promotion de l’économie circulaire à travers la valorisation des eaux pluviales, qui pourraient être utilisées notamment pour l’irrigation agricole, contribuant ainsi à une gestion plus durable et innovante des ressources hydriques.
Le ministre a insisté sur la nécessité de coordonner ces efforts avec le référentiel Sénégal 2050. Ce cadre stratégique met l’accent sur une planification basée sur l’efficience, l’innovation et la durabilité. « Nous devons changer nos comportements et investir dans des stratégies qui anticipent les défis du changement climatique », a-t-il plaidé.
Cheikh Tidiane Dièye a tenu à féliciter l’ensemble des acteurs impliqués, qu’il s’agisse des structures opérationnelles, des collectivités locales ou des citoyens. « Grâce à cette collaboration, nous avons pu réduire la vulnérabilité des populations et poser les bases d’une gestion plus efficace des inondations », a-t-il conclu.