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5 juillet 2025
C'EST UNE SITUATION QUE NOUS DEPLORONS
La ministre sénégalaise de la Jeunesse, Néné Fatoumata Tall, a regretté lundi les pertes en vie humaines enregistrées ces derniers jours dans des accidents liés à l’émigration clandestine
Dakar, 26 oct (APS)- La ministre sénégalaise de la Jeunesse, Néné Fatoumata Tall, a regretté lundi les pertes en vie humaines enregistrées ces derniers jours dans des accidents liés à l’émigration clandestine, insistant dans la foulée sur les importants programmes déroulés par le gouvernement et ses partenaires pour promouvoir l’entrepreneuriat des jeunes.
‘’Je voudrais d’abord m’incliner devant la mémoire d’une vingtaine de jeunes qui ont disparu en bravant la mer. C’est une situation que nous déplorons dans la mesure où l’Etat du Sénégal fait de nombreux efforts avec ses partenaires’’, a-t-elle notamment souligné.
Elle prenait part à la réunion annuelle du Comité Technique de Sélection et d’Orientation du Programme de promotion de l’entreprenariat des jeunes (CTSO /PPEJ). Une rencontre organisée par la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports de la Francophonie, (CONFEJES).
La mort d’une vingtaine de jeunes originaires de Pikine, un quartier de Saint-Louis dans un incendie survenu à bord d’une embarcation en partance pour l’Europe a été confirmée par leurs proches, alors que certains journaux évoquent un nombre de morts beaucoup plus important.
Néné Fatoumata Tall a soutenu que l’ampleur du phénomène avait diminué comparativement à la période de 2017 à 2019. ‘’De 120.000 candidats à l’émigration clandestine on est arrivé à 30.000’’, a-t-elle fait savoir.
La ministre de la Jeunesse a évoqué les mécanismes de promotion de l’emploi, de l’employabilité et de l’auto-emploi initiés par l’Etat à travers la DER, L’ANPEJ, le FONGIP et l’ADPME entre autres.
Elle a ajouté que des efforts étaient parallèlement menés sur le plan sécuritaire tout en soulignant la nécessité d’accroître la sensibilisation des jeunes sur les possibilités offertes par les structures d’encadrement mises en place par le gouvernement.
Elle a également invité les parents à cesser les pressions sur les jeunes qui les poussent souvent à braver la mer au péril de leur vie.
ABDOULAYE MAMADOU GUISSE DENONCE LA GESTION EN COURS À LA SODAV
Il dénonce une «gestion parrainée par Youssou Ndour» et un conflit entre les intérêts de Ngoné Ndour et de la structure
Le président de l’Observatoire de la musique et des arts du Sénégal (Omart) tire sur la gestion de la Sodav. Il dénonce une «gestion parrainée par Youssou Ndour» et un conflit entre les intérêts de Ngoné Ndour et de la Sodav. Selon Abdoulaye Mamadou Guissé, «la plupart des festivals et activités culturelles soutenus financièrement par la Sodav sont organisés par des membres du Conseil d’administration».
Il y a, à la Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (Sodav), une gestion nébuleuse sur fond de conflit d’intérêts avec la présidente du Conseil d’administration Ngoné Ndour qui favoriserait Prince art, le label de la famille Ndour. C’est ce qu’il faut retenir de la déclaration du président de l’Observatoire de la musique et des arts du Sénégal (Omart). «Depuis 2016, existence légale de la Sodav, aucun ayant droit, aucun sociétaire n’a sa carte de membre. Quelle catastrophe ! Comment peut-on savoir le nombre de membres de la Sodav ? Combien reçoivent leur droit d’auteur ou droits voisins, leurs redevances ? Personne ne sait. C’est ça la gestion nébuleuse. La plupart des festivals et activités culturelles soutenus financièrement par la Sodav sont organisés par des membres du Conseil d’administration. Et la plupart des ayants droit qui organisent leurs activités sont ignorés.
Un Conseiller spécial du président de la République est subventionné par la Sodav. Je me mettrai à la disposition de la commission permanente de contrôle», a dit Abdoulaye Mamadou Guissé dans une tribune qui se veut une réponse à la sortie du Conseil d’administration de la Sodav il y a quelques jours. Une tribune qui ne s’est pas privée d’attaquer la présidente du Conseil d’administration ainsi que le directeur gérant. «Ngoné Ndour est au four et au moulin, éclipsant Aly Bathily, un directeur gérant mou, un faire-valoir indigne d’un juriste, parachuté au détriment d’un appel d’offres qui avait retenu comme directeur gérant Bouna Manel Fall», lit-on dans le document.
Etayant ses accusations, le président de l’Omart explique que «Youssou Ndour parraine la gestion orientée et nébuleuse de la Sodav (…) A qui appartient l’immeuble à la Cité Keur Gorgui qui abrite l’annexe de la Sodav loué à un montant exagéré sans l’avis des artistes ayant droit ?» L’ancien directeur de la Sodav, Bouna Manel Fall, a également réagi à la conférence de presse du Conseil d’administration de la structure. Il dénonce ainsi une «velléité de privatisation de la gestion des droits d’auteur par la mise en avant du statut privé de la société». Lors de la réunion du Conseil des ministres du 14 octobre dernier, le Président Macky Sall avait ordonné la mise sur pied de la Commission de contrôle des sociétés de gestion collective.
La Sodav a répondu favorablement. «La Sodav se réjouit ainsi de la mise en place de cette Com - mission de contrôle qu’elle n’a cessé de réclamer et qui est une exigence de l’article 124 de la loi 2008-09 sur le droit d’auteur et les droits voisins. Sa mise en place n’incombait point à la Sodav et son fonctionnement et organisation sont fixés par décret. Les membres de cette commission sont indiqués et désignés par la loi 2008-09 et seront nommés par un acte réglementaire. Cette commission va produire des rapports qui vont permettre de vulgariser tous les efforts fournis par la Sodav depuis son avènement pour le bien-être de la communauté artistique.
La Sodav assure sa disponibilité à prêter une franche et loyale collaboration à la Commission permanente de contrôle pour lui permettre d’exécuter sa mission dans les meilleures conditions», avait répondu la société. Resté jusque-là en retrait de la polémique, le ministre de la Culture et de la communication Abdoulaye Diop a convoqué une rencontre avec les organisations professionnelles ce mercredi 28 octobre à la Maison de la presse. L’objectif de cette rencontre étant de procéder à la mise en place fonctionnelle de la Commission permanente de contrôle
RUFISQUE, PÔLE DE CONTESTATIONS AUTOUR DU FONCIER
De Diamniadio à Tivaouane Peulh ou dans tout autre commune du département, les populations ne cessent de se braquer contre la forte spoliation foncière dont elles sont victimes de la part de promoteurs immobiliers
Avec les grands chantiers de l’Etat et les externalités liées à ces travaux se traduisant par une urbanisation galopante avec une invasion de promoteurs immobiliers, le département de Rufisque vit au quotidien des problèmes fonciers. De Diamniadio à Tivaouane Peulh ou dans tout autre commune du département, les populations ne cessent de se braquer contre la forte spoliation foncière dont elles sont victimes de la part de promoteurs immobiliers. Le Quotidien s’intéresse de manière non exhaustive à ces interminables problèmes fonciers dont les conséquences sont dramatiques avec un lot de désolations à n’en plus finir. Cerner d’ailleurs de bout en bout le problème dans le département est chose impossible, vu les foyers de tension qui demeurent une véritable bombe sociale pouvant exploser à tout moment.
La dernière sortie du président Sall lors de la Journée de la décentralisation sur les conflits fonciers va-t-elle éteindre les foyers de tension en cours un peu partout ? Le département de Rufisque vit des troubles profonds liés au foncier. C’est devenu un phénomène récurrent et désormais plus une semaine ne se passe sans son lot de récriminations des populations qui se disent spoliées de leurs terres. Une véritable pression foncière en cours menace même le devenir des populations après avoir considérablement réduit à une faible expression l’activité agricole dans le département naguère grand pourvoyeur de produits horticoles et maraîchers à travers sa partie rurale (ancienne communauté rurale de Sangalkam). Des champs et exploitations avicoles ont en fait laissé la place au béton avec les projets d’envergure de l’Etat. En effet avec les projets phare de l’Etat dans le département, notamment les pôles urbains, celui de Diamniadio en premier, c’est une nouvelle configuration qui se dessine pour le département qui s’étend sur une superficie de 37 mille 200 ha. Les projets de l’Etat ont fait péricliter la situation dans la zone en amorçant la déliquescence de cet écosystème au grand dam des populations, mais aussi des défenseurs des droits des agriculteurs. «Rufisque est aujourd’hui le foyer ardent du Pse et ça crée des tensions.
C’est un développement infrastructurel, un développement urbain, l’explosion démographique, mais aussi la tension sur le foncier. Tout cela fait que l’alimentation peut être laissée en rade alors que la vocation originelle du département, c’est l’horticulture, la production agricole», regrettait en ce sens, lors de la célébration de la Journée de l’alimentation, Amadou Kanouté de Cicodev Afrique, faisant le plaidoyer pour la préservation des espaces agricoles dans l’unique département qui en dispose dans toute la région de Dakar. Yasmina Achem Sarr, membre de la Sénégalaise d’exportation de produits agricoles et services (Sepas), avait elle aussi alerté sur la perte importante de terres dans la zone au profit du béton. «Oui il faut construire, mais cela ne doit pas empêcher de préserver les champs de la zone qui font vivre des milliers de personnes», exhortait la dame à l’occasion de la Journée nationale de la mangue tenue à Sangalkam en juillet. Désormais il est plutôt question de la vie des hommes et non plus de la production agricole. Ce sont les zones d’habitation qui sont envahies avec la nouvelle attractivité de la zone. De Diamniadio à Bambylor, en passant par Tivaouane Peulh ou Yène, le constat reste le même : une spoliation pernicieuse et intempestive qui hante le sommeil des populations.
Tivaouane Peulh victime des tergiversations de l’Etat
A Tivaouane Peulh, les populations ont enfourché vendredi le cheval de combat. La cause de leur courroux, l’annonce par le gouverneur de Dakar du retrait des 20 ha que le président de la République leur avait octroyés en guise de compensation après la démolition de leurs maisons en 2017. Ils sont 1 796 familles à voir le 19 avril de cette année-là leurs constructions détruites avec une opération musclée de la Dscos. Le site du litige, s’étendant sur 123 ha, avait été alors affecté à une société immobilière. Bénéficiant d’une promesse ferme du Président Macky Sall lors de la campagne électorale pour la Présidentielle de 2019, ils espéraient bientôt entrer en possession des papiers administratifs pour leur installation légale. A la place, c’est un revirement spectaculaire qui s’est produit avec l’annonce du gouverneur de Dakar du retrait du site qui serait à nouveau réaffecté à la même société. «Ils n’ont qu’à faire de ce site le cimetière Bakhiya de Tivaouane Peulh, car nous y mourrons plutôt que de laisser la Sipres nous prendre nos terres», jure ainsi, surexcité, Ousmane Ndiaye, un des membres du Collectif des victimes de démolition de Tivaouane Peulh, lors de la manifestation de vendredi durement réprimée par la gendarmerie. Ils sont d’autant plus révoltés que le directeur des Domaines Mame Boye Diao leur avait assuré la remise des papiers dans 15 jours suite à une audience qu’il avait accordée au collectif le 4 juin dernier. Les victimes, trimballées entre joie et remerciements après la promesse de Macky Sall et dépit au début de l’affaire et avec le dernier développement, ne savent plus à qui se fier dans cette affaire. Certains des manifestants arrêtés vendredi n’ont toujours pas encore été libérés.
Diamniadio, l’expropriation à coup de baux
Le 17 août 2018 est un mauvais souvenir pour les populations de Diamniadio Sud Extension. Une opération musclée de la Dscos avait abouti à la destruction d’une quarantaine de maisons sous le regard impuissant de leurs pensionnaires tenus en respect par les Forces de l’ordre déployés en nombre important. Ayant construit suite à une délibération de la mairie sur le site, ces habitants avaient riposté, embrasant la commune par des manifestations dans la rue. Plusieurs d’entre eux avaient été arrêtés avant d’être libérés quelques jours après, mais le mal était déjà fait. A la faveur d’un bail, le député Demba Diop Sy revendiquait la propriété du site de 27 ha pour un projet immobilier d’envergure. Avec l’avènement du Pôle urbain, la zone était de facto devenue attractive, poussant les promoteurs immobiliers à peaufiner des stratégies pour acquérir des espaces dans ces «nouveaux eldorados». Le député qui détient aussi un autre domaine dans la zone, toujours à la faveur d’un bail, n’était pas le seul promoteur à en disposer dans la zone. Les victimes en ont compté près d’une dizaine d’autres qui attendent le moment propice pour se signaler. En plus de cette dénonciation, elles ont déploré l’attitude de la mairie qui leur a octroyé les délibérations et daigné les assister lors de ces épreuves tragiques. «Ce sont des terres du domaine national, mais c’est l’Etat qui les titre à son nom pour ensuite les donner à des promoteurs privés. Cela est une vraie entrave à la réalisation du plan de développement de la commune, car on ne dispose même plus de terres pour nos propres projets», réagit toutefois le secrétaire municipal de la mairie de Diamniadio Abdou Ndiaye.
Le chef de quartier de Diamniadio 2 Sud Papa Sylla, irrité par cette situation, assimilait la mise à disposition de baux à des promoteurs au détriment des populations à «une association de malfaiteurs». Il a appelé dans la même lancée l’Etat à prendre très au sérieux cette question qui reste une véritable bombe sociale à retardement. Rien depuis lors n’a changé malgré la mesure ferme de Macky Sall lors de l’inauguration du Centre de formation professionnelle de Diamniadio en 2019. Le chef de l’Etat avait donné des instructions aux préfets et sous-préfets afin de diligenter les actes nécessaires pour l’arrêt de la spéculation foncière intense que vit Diamniadio. Même problème à Dougar où les populations font face aux assauts d’une entreprise immobilière qui revendique, bail à l’appui, 720 ha dans ce village séculaire.
S’étendant sur 25 km2, le titre foncier 1975/R, communément appelé titre Bertin, n’arrête de faire parler de lui. Les problèmes ont commencé avec le régime de Abdoulaye Wade. «C’est le Président Abdoulaye Wade qui, sans nous mettre au courant, a négocié avec les héritiers de Bertin. C’est après ces négociations qu’il a déclaré avoir acheté ce terrain à 7 milliards de francs Cfa et qu’il allait le céder aux populations de Bambylor. Mais c’est à partir de ce moment que les choses ont empiré», rappelle Bira Cissé du Collectif des exploitants agricoles de la zone. A la place d’une affectation du site aux 7 villages de Bambylor, ça a été plutôt des titres fonciers et baux qui ont été établis et octroyés à des proches du pouvoir. Les tentatives d’entrée en possession des sites par les nouveaux propriétaires ont toujours buté sur la farouche résistance des populations de la zone. Depuis quelque temps cependant, la zone connaît une relative accalmie, mais pourrait à tout instant se remettre au bois de chauffe avec la détermination des autochtones à préserver leur propriété. Leur seul souhait, qu’ils soient rétablis pour de bon ! La construction de la Vdn a rendu la zone désormais très accessible et aura eu comme conséquence malheureusement pour les populations d’avoir aiguisé les appétits des promoteurs immobiliers qui ne se sont pas fait prier pour investir le terroir.
Elles ne faisaient qu’une sous la coupole de la communauté rurale de Yène et vivent séparément depuis l’érection de Diamniadio en commune en 2002. Une cohabitation qui semble empoisonnée par le litige foncier autour de la forêt classée de Sébikotane. Voyant une partie de ces terres engloutie par le pôle urbain, Diamniadio avait sollicité de l’Etat le déclassement de 300 ha pour des projets de la commune. Une sollicitation qui avait fortement irrité la commune de Yène qui avait vaillamment réagi en revendiquant la propriété de la surface convoitée par le voisin. Un épisode isolé dans un département où les litiges entre deux communes sont quasi inexistants. Et pour ne rien arranger, les deux communes se sont aussi engagées dans un autre combat concernant Ndoukhoura Peulh. Chacune d’elles affirme que le quartier se trouve dans sa commune. Elles ont d’ailleurs demandé l’arbitrage des autorités qui tarde toujours.
A côté de ces foyers les plus en vue en termes de litiges fonciers, les autres communes, à des degrés moindres, vivent tout autant ces problèmes. A Rufisque ville par exemple, la mairie est en contentieux avec la Sococim pour une superficie de 210 ha. Les cimentiers avaient acquis par bail le site près de l’usine pour un projet bien spécifié de culture du jatropha il y a quelques années. Avant que l’usine ne décide d’investir pour la construction d’une centrale photovoltaïque. Ce à quoi la mairie s’oppose, appelant à la restitution des terres qui restent un patrimoine de la Ville. Ajoutez à cela la construction du port minéralier qui a été fatale aux habitants de Sendou, ayant même perdu leur unique école primaire du fait de ce projet ! Dire donc que Rufisque est un département en sursis n’est qu’une lapalissade.
SERIGNE MANSOUR SY DJAMIL DISQUALIFIE MACKY SALL D'UN TROISIEME MANDAT
Pour le député et guide religieux, estime que le débat ne se pose pas
Les forcings pour un troisième mandat risquent de faire exploser l'Afrique de l'Ouest, surtout avec les événements actuels en Côte d'Ivoire et en Guinée Conakry qui ont plongé ces pays dans le chaos. Quid du Sénégal ? Pour le député et guide religieux Serigne Mansour Sy Djamil, le débat ne devrait même pas être posé puisque Macky Sall est disqualifié.
Invité de l'émission JDD sur iTV, Mansour Sy Djamil n'a pas raté les chefs d'État africains qui, soutient-il, méprisent gravement leurs peuples. A l'en croire, sachant qu'ils n'ont pas le droit d'avoir un troisième mandat, ils créent les conditions pour participer indûment à ces scrutins en tripatouillant leur constitution. En dehors de la Guinée Conakry et de la Côte d'Ivoire, il estime que d'autres pays en Afrique de l'Ouest comme leTogo et le Bénin sont à surveiller. Mais pour les cas d’Alpha Condé et de Ouattara dont les pays sont émaillés de violences ces derniers temps, le leader de Bés du Niakk affirme que s'ils réussissent leurs projets pernicieux, c'est parce qu’ils ont le soutien de la France.
Pour ce qui est du cas du Sénégal, il estime que le débat ne se pose pas. "Jusqu'à preuve du contraire, le débat sur la troisième candidature de Macky Sall est une histoire de distraction stratégique. On devrait discuter de choses plus sérieuses comme les scandales fonciers, l'octroi de licences de pêche aux Chinois, les questions de santé, d'agriculture et d'éducation", déclare-t-il. Serigne Mansour Sy Djamil dit être convaincu que Macky n'a pas droit à un troisième mandat étant donné que la Constitution ne le lui permet pas et que lui-même a reconnu qu'il est disqualifié.
Toutefois, le marabout homme politique dit avoir toujours été contre la limitation des mandats à 5 ans et qu'il a toujours estimé que le quinquennat était peu pour réaliser les projets de développement dans nos pays. "Vu les problèmes auxquels les nouveaux présidents sont confrontés, j’estime que ce sont des septennats qui peuvent résoudre les problèmes", précise-t-il. Par ailleurs, se prononçant sur la gestion de Macky Sall, le député indique qu'il y a beaucoup de choses à dire. "Je n'aurais jamais imaginé qu’une fois au pouvoir, Macky Sall n'aurait pas mis en œuvre les conclusions des Assises nationales", regrette-t-il. Non sans déplorer que le chef d'État ait pris des décisions anticonstitutionnelles qui ont écarté des candidats gênants lors de la dernière Présidentielle. Il estime aujourd'hui qu'il est temps de mettre en œuvre les conclusions des Assises nationales.
Non sans se réjouir des initiatives comme le dialogue national et les concertations politiques. Selon Monsieur Sy, la première priorité pour le chef de l'État aujourd'hui, c'est d'instaurer un système électoral qui n'est pas critiquable. La deuxième priorité, ajoute-t-il, c'est la gestion des ressources naturelles en faisant de sorte que les populations puissent bénéficier de cette manne financière provenant de ces ressources pour régler les problèmes d'éducation, de santé...
SERIGNE MANSOUR SY DJAMIL SUR L'ORGANISATION DU GAMOU PAR SERIGNE MOUSTAPHA SY : «Il n’y a pas division. C’est une question de structuration»
Le Responsable Moral des Moustarchidines, Serigne Moustapha Sy, a décidé de célébrer la nuit du Prophète aux champs de courses de Tiavaouane alors que le Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, a demandé que chaque fidèle célèbre l'événement à domicile pour éviter une nouvelle vague de Covid-19 dans le pays. Interpellé sur la position de Serigne Moustapha Sy hier, à l'émission iTv, Serigne Mansour Sy Djamil a rappelé le principe qui a toujours prévalu au sein de la famille Sy de Tivaouane. « Il n’y a pas de division. C’est une question de structuration. Dans la famille Tidiane et surtout celle de Seydi El hadji Malick Sy, il n’y a pas de hiérarchie. Il y a une polyarchie qui signifie l’éclatement des centres de décision », soutient-il. Selon lui, ceux qui parlent de rupture à cause de l’annulation du Gamou n’ont rien compris. "Le khalife Babacar Sy Mansour s’est parfaitement inspiré des enseignements de son grand-père Maodo, initiateur de l’évènement. Quand il y a eu la pandémie de 1919, Seydi El hadji Malick Sy avait dit aux fidèles : "Faites ce que vous disent les médecins"», a-t-il rappelé. Rapporté au contexte actuel, avec l’interdiction de rassemblement par les spécialistes, Djamil estime que le khalife n’a pas tort. D’autant plus qu’en recommandant l’organisation du Mawlid, Maodo disait: «Célébrez la Naissance du Prophète si celle-ci ne va pas dans le sens de quelque chose interdite.
«SAMA SUUF, MA YOKK SAMA ARMEEL» DANS LA RUE LE 8 NOVEMBRE
Encore une histoire de foncier au Sénégal ! On pourrait même être amené à dire que tous les contentieux qui opposent les autorités municipales à leurs populations tournent autour de la gestion et de l’octroi des terres
Le collectif «Sama suuf ma yokk sama armeel» refuse de baisser les bras dans son combat pour l'extension du cimetière de Pikine. Face à la presse hier, les membres dudit collectif ont annoncé une marche le 08 novembre, pour alerter le Président Macky Sall mais aussi l’opinion nationale et internationale sur le pillage du foncier qui est en train d'être orchestré par un tiers sur une surface de 12,7 ha autour du cimetière de Pikine.
Encore une histoire de foncier au Sénégal ! On pourrait même être amené à dire que tous les contentieux qui opposent les autorités municipales à leurs populations tournent autour de la gestion et de l’octroi des terres. Si les maires ne sont pas accusés de gestion nébuleuse, ils sont alors pointés du doigt dans le cadre des constructions illégales qui, au finish, font même l'objet de démolition. Un bras de fer sur une histoire de terre oppose les populations de Pikine au maire Abdoulaye Timbo.
En effet, regroupées autour d’un collectif dénommé «Sama suuf ma yokk sama armeel», ces populations (composées de jeunes, d’imams et de notables) exigent la restitution des 12,7 ha qui jouxtent le cimetière. Depuis sa création en 1952, dénoncent les manifestants, ce cimetière d'une superficie de 4 ha n’a jamais fait l’objet d’extension. Et ce, malgré les nombreuses interpellations des imams de la localité qui ont tiré la sonnette d'alarme depuis 2013 en soutenant que le cimetière a largement dépassé sa capacité d’accueil. Il estime que plusieurs de leurs tentatives sont restées vaines, dans la mesure où ils recevaient toujours, en guise de réponse de la part des autorités municipales, que les terres qui se trouvent derrière le cimetière sont inexploitables à cause de la présence d’eau et de Typha. Elles étaient plutôt destinées à la culture maraîchère. Mais ils ont failli tomber à la renverse lorsqu’ils ont vu une superficie de 2818 m² octroyée au député/maire de Keur Samba Kane, en l’occurrence Ibrahima Khalil Fall. C’est à la suite de cela, indique Daouda Guèye (porte-parole du jour) qu’ils sont allés à la rencontre d’Abdoulaye Timbo. «Le maire n'a pas le droit d'octroyer cette superficie au sieur Kane. Il s’agit d’une autorisation d’occuper précaire et révocable».
N’empêche, cela a fait sortir de leurs gonds les membres du collectif qui exigent la restitution pure et simple de cette superficie transformée en un hangar par le maire Ibrahima Khalil Fall. Un hangar qui est loué à des Indiens. En plus de ce lopin de terre, «nous exigeons les 12,7 ha qui restent de cette zone » pour procéder à l’extension du cimetière, dira Daouda Guèye. D'autant que ces 12,7 ha ont la même caractéristique que le sol qui se trouve dans le cimetière, poursuit le porte-parole du jour Il ajoute par ailleurs qu’ils ont fait l’objet d’arrestation, en compagnie de Guy Marius Sagna, le 22 octobre, pour avoir assiégé le Conseil Municipal qui devait valider le projet portant construction d'une maison des jeunes et d’un village artisanal sur ces terres que réclame le collectif. «C’est une tentative d’intimidation qui ne passera pas. Nous répondrons massivement par une marche le 08 novembre prochain», annonce Daouda Guèye qui appelle tous les jeunes de la banlieue de Guédiawaye, Thiaroye, Mbao, Pikine à venir prendre part à la manifestation pour qu’on leur restitue leurs terres. Ce qui leur permettra de procéder à l’extension de leur cimetière.
DJILAKH RECLAME LA RESTITUTION DES TERRES
Après une trêve de quatre (04) mois, les populations des villages de Ndengler et de Djilakh qui sont en litige avec l’homme d’affaire Babacar Ngom ont repris les hostilités
La population du village de Djilakh a repris les hostilités contre l’homme d’affaire Babacar Ngom etle groupe SEDIMA. Lors d’un rassemblement suivi d’une conférence de presse tenue à l’école publique du village, les villageois ont demandé au Président Macky Sall la restitution pure et simple de leurs terres qu’il a attribuées à Babacar Ngom.
Après une trêve de quatre (04) mois, les populations des villages de Ndengler et de Djilakh qui sont en litige avec l’homme d’affaire Babacar Ngom ont repris les hostilités. Elles ont rompu la trêve et mis fin à l’accalmie. Lors d’une réunion publique suivie d’un point de presse hier, le collectif pour la défense des intérêts de Djilakh a réclamé à Babacar Ngom et au groupe SEDIMA la restitution des 300 ha.
Selon Djibril Sène, coordonnateur du collectif, il ne s’agissait point d’une trêve mais plutôt d’une stratégie pour ratisser large afin d’entamer le combat. «Qui veut aller loin ménage sa monture et nous étions en train de mettre de l’ordre dans les rangs. Nous venons de commencer notre combat pour la restitution de nos terres. Tout ce que nous avons fait jusqu’ici n’était rien d’autre qu’un avertissement pour montrer à l’homme d’affaires que nous ne serons jamais d’accord avec son titre foncier. Nous lui avions montré que nous n’étions pas prêts à céder les 300 ha que la mairie lui avait attribués. Donc comment pouvons-nous accepter qu’on les lui donne en titre foncier», a martelé Djibril Sène.
Au début du projet, il indique qu’on leur avait parlé d’une délocalisation de l’usine de la SEDIMA. «Donc, on s’était dit que 10ha pourraient faire l’affaire surtout qu’on nous avait promis monts et merveilles et que la jeunesse vivrait au paradis grâce à la résolution du chômage. Aujourd’hui, même avec le titre foncier, Babacar Ngom n’a rien fait d’autre que de donner les terres à un autre promoteur, une preuve de plus que la seule solution salvatrice est qu’il nous remette nos terres» a ajouté Djibril Sène.
Pour éviter que le pire ne se produise, Modou Diouf membre du collectif demande au Président Macky Sall d’agir en leur rendant les terres d’autant que c’est lui qui a signé le titre foncier. «Sinon, les villageois le tiendront responsable de tout ce qui adviendra. Nous demandons au Président Macky Sall de nous restituer nos terres. Jamais on n’a vu autant de surface offerte à une seule personne dans un village aussi pauvre. Nous allons combattre cela jusqu’à obtenir gain de cause. Même si nous ne réussissons pas, nos fils vont le réussir, car c’est l’avenir de toute une population qui est hypothéqué. Personne ne peut cautionner cette injustice», a-t-il martelé.
Aujourd’hui, les personnes qui avaient une attitude modérée ont désormais rejoint le camp des radicaux. C’est pourquoi, le chef du village de Djilakh demande la restitution des terres, mais indique que ce territoire fait entièrement partie de sa circonscription. «Aucun villageois n’accepte ce qui se passe ici. Nous allons léguer nos terres à nos descendants comme nos aïeux nous les ont léguées. Tout le monde sait qu’en milieu rural, le terroir est divisé en deux parties. Une première réservée aux champs et une autre aux animaux servant comme zone de pâturage. Nous demandons que les terres offertes à Babacar Ngom nous soient restituées, car elles nous appartiennent et font entièrement partie de notre village», clame Malick Ndiaye, chef du village. Selon les villageois, plus de 40 familles impactées ont perdu leurs champs et n’ont pas été indemnisées.
MOODY’S MET EN GARDE LE SENEGAL
Le pire est à craindre. Dans un rapport publié sur son site internet, l’Agence de notation financière Moody’s a fait savoir que la réponse à la pandémie de coronavirus va entraîner une forte augmentation du déficit budgétaire cette année.
Le pire est à craindre. Dans un rapport publié sur son site internet, l’Agence de notation financière Moody’s a fait savoir que la réponse à la pandémie de coronavirus va entraîner une forte augmentation du déficit budgétaire cette année. Eu égard à cela, elle a prévenu le Sénégal sur le fardeau de sa dette projeté qui dépasse déjà celui de ses pairs notés B.A.
Les plaies causées par la pandémie sont toujours béantes. En effet, les finances publiques subissent de plein fouet les conséquences néfastes de la Covid-19. En ripostant contre cet ennemi invisible qui a mis en berne toute l’économie mondiale, l’Etat a mobilisé beaucoup de fonds afin d’atténuer les effets du Coronavirus sur tous les secteurs, notamment de la santé et de l’économie. Ce qui a eu comme effet majeur le creusement du déficit budgétaire.
C’est pourquoi l’agence de notation financière qui avait fait planer la menace d’une dégradation de la note du Sénégal, suite à son adhésion à l’initiative pour la suspension du service de la dette, a mis en garde notre pays sur son taux d’endettement qu’elle juge élevé. « Les niveaux d'endettement élevés du Sénégal limitent la capacité du gouvernement à absorber les chocs et à soutenir le développement de secteurs stratégiques », a signalé Elisa Parisi-Capone, vice-présidente de Moody's et analyste principale et co-auteur du rapport. «Bien que le choc du coronavirus conduise à une hausse du ratio dette / PIB pour la plupart des souverains, le fardeau de la dette projeté du Sénégal dépasse celui de ses pairs notés Ba, en particulier lorsqu'il est mesuré en pourcentage des revenus. Cela continue sur une tendance qui exerçait déjà une pression à la baisse sur Profil de crédit du Sénégal avant le choc », lit-on dans le communiqué publié sur son site internet et consulté par « L’As ».
Toutefois, l’agence de notation américaine estime que même si les perspectives d'hydrocarbures soutiennent les perspectives de crédit à long terme, les coûts liés au développement du projet, ainsi que le calendrier et l'étendue des avantages restent incertains compte tenu des perspectives de prix des hydrocarbures modérés. «Une probabilité croissante que le fardeau de la dette revienne à une trajectoire descendante soutenue après la phase aiguë de la pandémie de coronavirus serait positive pour la notation souveraine du Sénégal», expliquent les responsables de Moody’s.
En outre, renseigne Moody's Investors Service dans son rapport annuel, le profil de crédit du Sénégal(Ba3 négatif) équilibre la stabilité macroéconomique et monétaire fournie par son appartenance à l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) contre son endettement relativement élevé et sa faible compétitivité économique. Et, conclut l’agence de notation financière à ce propos, les réserves de change régionales mises en commun fournissent également un soutien à la balance des paiements, et la stabilité associée est cruciale pour atténuer les effets budgétaires et économiques de la crise de coronavirus.
ABDOULAYE DAOUDA DIALLO ESPERE UN TAUX DE 13% EN 2023
La période actuelle marquée par des crises préélectorales et postélectorales risque de se répercuter sur l’économie des pays de la CEDEAO
La période actuelle marquée par des crises préélectorales et postélectorales risque de se répercuter sur l’économie des pays de la CEDEAO. Lors d’un séminaire de partage avec la commission de finances et du contrôle budgétaire de l’Assemblée Nationale qui s’est tenu à Saly du 24 au 25 octobre, le ministre des Finances et du Budget a soutenu que la situation économique avec les partenaires du Sénégal risque de se compliquer. Toutefois, avec la bonne tenue des finances, le Sénégal pourrait atteindre un taux de 13% à l'horizon 2023.
Avec la situation géopolitique qui prévaut en Afrique de l’Ouest, il faut s’attendre à une situation compliquée dans la zone de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Hier lors d’un atelier organisé par la commission des finances et du contrôle budgétaire de l’Assemblée Nationale sous le thème : « De l’exécution de la loi des finances 2020 à la loi des finances 2021 : le Sénégal à l’épreuve de la pandémie», le ministre des Finances et du Budget a attiré l’attention sur une situation difficile qui prévaut au niveau de l’Afrique occidentale.
Durant son discours, Abdoulaye Daouda Diallo a soutenu dans un langage voilé que les problèmes liés à la crise électorale auront des impacts sur l’économie des pays de la CEDEAO. «Les choses semblent se compliquer avec nos partenaires car au Nigeria, la situation n’est pas rose ; en Côte d'Ivoire, on va vers une élection ; la situation est compliquée au Mali ; en Guinée, ils sont dans une période électorale ; la Guinée Bissau commence à sortir la tête de l'eau. En définitive, on n’a que trois pays à peu près sur les huit qui ne sont pas les plus importants : le Sénégal est la deuxième économie, le Togo et le Bénin font partie à peu près des 6ème et 7ème économies ; donc ce qui fait que nous sommes dans une période trouble », a prévu l’argentier de l’Etat.
Donc à l’en croire, la situation sociopolitique qui prévaut dans certains pays de l’Afrique qui sont aujourd’hui minés par une crise électorale telle que la Guinée Conakry et la Côte d’Ivoire, une crise sociale comme le Nigeria et la fragilité de la Guinée Bissau et une crise sécuritaire comme le Mali et le Burkina avec la présence des terroristes, fait que la situation risque d’être assez difficile pour l’Afrique de l’Ouest. L’autre raison évoquée par Abdoulaye Daouda Diallo par ailleurs maire de Boki Dialloubé dans le Fouta, c’est une situation mondiale entraînant une crise économique due à la pandémie de Covid-19 qui a porté un coup au développement des pays. «Nous pensons que nous allons nous retrouver avec une croissance importante. Et que dans tous les cas de figure, nous pensons qu'on pourra réaliser nos ambitions au Sénégal en référence de la loi organique de 2001», a tenu à rassurer le ministre pour le cas du Sénégal.
Abdoulaye Daouda Diallo a soutenu devant les députés membres de la commission des finances et du contrôle budgétaire que malgré le fait que «les choses risquent de se compliquer avec la pandémie du coronavirus, il nous faudra accélérer dans des investissements massifs et nous retrouver dans un train de vie acceptable. C’est un nouveau plan réajusté en fonction de la pandémie pour retrouver des investissements innovants et particulièrement importants pour permettre au Sénégal de retrouver le train de croissance qu’il a connu depuis l'avènement du Président Macky Sall », a-t-il rassuré.
Mieux, le ministre soutient que d’ici 2023, notre pays pourra atteindre un taux de croissance de 13%. «En termes d'impact dans le cadre du Programme d’Appui Prioritaire Ajusté et Accéléré (Pap 2A), cela permettra de réaliser un taux de croissance sur la période 2021 à 2023 de 8,7%. Avec le début de cette année de 5,2%. C'est un déficit de 5 et un taux de croissancede7,2. Et à peu près 9% en 2022 pour atteindre le pic en 2023 avec un pic de 13%», a estimé le ministre. Pour atteindre cela, l’argentier de l’Etat déclare qu’il n’y aura pas une augmentation des impôts.
Par Léopold Sédar SENGHOR
LE FONCIER, CASSE-TÊTE DES CHEFS D’ETAT AU SENEGAL
Exposé des difficultés pour les autorités de l’Etat, à mettre en œuvre une politique efficace en matière de foncier. Les écueils tiennent à l’applicabilité de la loi, mais aussi aux dérives des citoyens, des élus locaux, entre autres
Dans un discours aux accents de testament, le président Léopold Sédar Senghor, qui quittera volontairement le pouvoir moins de deux mois plus tard, parlait le 4 novembre 1980, à l’occasion de l’audience solennelle de rentrée des Cours et tribunaux, des difficultés, pour les autorités de l’Etat, à mettre en œuvre une politique efficace en matière foncière. Les écueils tenaient à l’applicabilité de la législation, mais aussi aux travers comportementaux des acteurs que sont les citoyens, les contribuables, les élus locaux, les fonctionnaires de l’Administration, les autorités judiciaires et les plus hautes autorités de l’Etat. 40 ans après, presque jour pour jour, le président Macky Sall reprenait la même complainte, le jeudi 22 octobre 2020, à l’occasion de la Journée nationale de la décentralisation. Les propos de Léopold Sédar Senghor restent encore d’une grande actualité. Est-ce à dire que le foncier reste un casse-tête presqu’insoluble pour les chefs d’Etat sénégalais ? Faudrait-il accepter cette fatalité ? Le Quotidien propose, pour ce lundi, en «Guest-chroniqueur», à la place des Lundis de Madiambal, ce texte historique du président Senghor.
(…) En prenant cette année pour thème de la rentrée judiciaire la Propriété foncière au Sénégal, on a choisi d’évoquer une question qui illustre notre volonté de concilier - je dirais même conjuguer les valeurs socio-culturelles du Peuple sénégalais avec les exigences du développement économique. Je ne referai pas l’exposé des us et coutumes, ni l’historique des réglementations qui ont précédé le régime juridique actuel, issu de la grande loi du 17 juin 1964 sur le domaine national. Cette description et cet historique ont été faits d’une manière aussi claire et complète que l’autorise un sujet aussi complexe, par l’auteur du discours d’usage, M. Mohamed Sonko. Et chacun des trois autres orateurs qui m’ont précédé a rappelé les caractéristiques essentielles de l’évolution dans ce domaine. Je voudrais seulement insister, ici et aujourd’hui, sur la signification de notre droit actuel en matière foncière, en le situant dans son contexte historique, culturel et politique.
La loi sur le domaine national
Dans un pays où les trois quarts des habitants vivent des produits de la terre, il était normal que l’attention et les efforts des pouvoirs publics, au lendemain de l’indépendance, fussent tournés d’abord vers le régime foncier. Or le droit de la terre, à l’aube des années 1960, était caractérisé, tout à la fois par une réalité culturelle ancienne et profonde, des pratiques socio-économiques souvent fort éloignées de l’intérêt du plus grand nombre et par des réglementations artificiellement imposées par la puissance coloniale.
La réalité culturelle était, est toujours ; comme l’a bien montré M. Sonko, que le statut de la terre, dans la conception négroafricaine, est intimement lié à notre métaphysique. La terre n’est pas un bien patrimonial, mais un bien sacré, mieux, une déesse qui ne saurait faire l’objet d’une appropriation. La terre est, partant, inaliénable. C’est en violant la loi religieuse ou plus exactement le dogme que les nobles se sont autrefois approprié la terre. Mais la terre est aussi un bien économique, source de richesse et de puissance pour ceux qui en disposent. Elle est donc l’enjeu de la lutte pour le pouvoir et la richesse, et son statut traduit l’expression des rapports de force socio-économiques. C’est ainsi qu’au moment de l’indépendance, 95% du territoire national appartenaient aux «maîtres de terre», aux «lamanes», dont les familles ne représentaient qu’environ 15% de la population. Et il n’était pas rare que lorsqu’un cultivateur avait, grâce à son travail, amélioré son champ, le maître de la terre la lui reprît pour la louer plus cher à un autre.
A ces pratiques inégalitaires, la puissance coloniale avait superposé ses réglementations, artificiellement plaquées sur une réalité socio-culturelle différente. L’échec de ces tentatives montre clairement que le législateur qui fait fi des réalités socio-culturelles se con - damne à l’impuissance. C’est dans ce contexte qu’est intervenue la législation de 1964 sur le domaine national. Cette législation se caractérise par le souci de concilier la tradition avec la modernité, la démocratie avec l’efficacité économique, le respect des droits acquis avec les impératifs de l’intérêt général. Fidèle à la tradition négroafricaine et communautaire selon laquelle on ne peut exercer sur le sol qu’un droit d’usage et non de propriété, la réforme a reconnu, à chaque famille de cultivateurs, un droit d’usage sur le sol qu’elle exploite effectivement. La loi puise ainsi, comme l’a justement souligné le Premier président Kéba Mbaye, sa légitimité dans nos traditions les plus anciennes.
L’Etat se substitue aux maîtres de terre du système coutumier. Il détient désormais plus de 95% du territoire national. Conforme à notre option pour un socialisme démocratique et décentralisé, la loi l’est également, puisqu’elle prévoit dans certaines circonstances l’affectation gratuite de la terre à ceux qui peuvent le mieux l’utiliser, et cela par l’intermédiaire de conseils ruraux élus démocratiquement, dont un tiers des membres représente l’Assemblée générale des coopérateurs. Soucieux d’efficacité économique, le nouveau système ne l’est pas moins dans la mesure où il permet la constitution d’unités de production conformes aux exigences de l’agriculture moderne. Garante de l’intérêt général, la loi permet aussi à l’Etat d’assurer l’utilisation des terres, conformément aux prévisions du Plan de développement économique et social, ainsi que d’immatriculer des terres à son nom pour la réalisation d’opérations d’utilité publique.
Enfin, respectueuse des droits acquis, la réforme l’est simultanément, puisqu’elle garantit le maintien de leur propriété aux citoyens dont les droits ont fait l’objet d’une inscription, d’une transcription, d’une immatriculation ou qui ont réalisé, sur les terres qu’ils occupent, une mise en valeur jugée efficace. Telle est l’économie de cette réforme de 1964 qui représente, vous le voyez, une synthèse originale entre des préoccupations fort diverses. A cette réglementation, il convient d’ajouter la loi du 19 avril 1972 sur les Communautés rurales, qui constitue un complément indispensable de la réforme, ainsi que le Code du domaine de l’Etat et la loi du 2 juillet 1976, relative à l’expropriation pour cause d’utilité publique. Si l’on considère l’ensemble de ces textes et ceux pris pour leur application, l’on est en présence d’un tout cohérent, qui constitue assurément l’un des fondements essentiels de notre entreprise qui vise à édifier, dans ce pays, un socialisme démocratique. Il ne saurait donc être question de remettre en cause une réforme qui a eu pour objectif de donner la terre à ceux qui la travaillent et de faire prévaloir l’intérêt général sur les intérêts particuliers.
Les leçons de l’expérience
Mais la qualité d’une réforme ne se mesure pas seulement aux intentions qui la sous-tendent. Elle s’apprécie aussi dans l’application qui en est faite : dans la manière dont elle est appliquée. Il nous faut donc analyser méthodiquement, sans complaisance, les leçons de l’expérience, corriger les erreurs s’il y en a, combler les lacunes s’il s’en trouve, supprimer les lenteurs, expliquer les résistances. C’est à ce prix que nous progresserons. Or l’analyse de l’application de la législation de 1964 et des textes subséquents fait apparaître un certain nombre d’écarts entre les prescriptions du législateur et la situation actuelle en matière foncière. Ce n’est pas ici le lieu d’analyser l’ensemble des difficultés rencontrées. Je me bornerai à en citer quelques-unes à titre d’exemple, à en tirer les enseignements, à enfin évoquer certaines corrections déjà faites ou encore nécessaires. Il y a d’abord certaines lenteurs administratives.
C’est ainsi que seize ans après l’entrée en vigueur de la loi de 1964, un nombre important de demandes de constat de mise en valeur, effectuées en vertu de l’article 3 de cette loi et du décret du 30 juillet 1964, n’ont toujours pas été examinées par les commissions compétentes. Cette situation est inadmissible. Elle montre comment une réforme, décidée au sommet de l’Etat, par les élus du suffrage universel, peut être paralysée par l’inertie de ceux-là même qui sont chargés de son application. J’ai donné pour instruction aux responsables concernés de prendre au plus vite les mesures nécessaires pour permettre enfin le règlement des dossiers en instance. Ces mesures devront être inspirées par le double souci de mettre un terme à l’incertitude des situations juridiques et de vérifier que les demandeurs remplissent bien, à la date et dans les formes prescrites, les conditions exigées par la règlementation.
Les corps de contrôle, qui existent maintenant, vous le savez, dans chaque ministère, devront veiller à la bonne application de mes instructions. Parmi les difficultés imputables également aux lenteurs de l’Administration, il faut citer l’absence de décrets d’application du Code du domaine de l’Etat, entré pourtant en vigueur depuis 1976. La mise en œuvre d’une politique foncière plus active par l’Etat, dans les zones urbaines notamment, a été entravée par les retards constatés dans la préparation et l’approbation des décrets d’application. Là encore, j’ai demandé que sur cette question, comme d’une manière générale, la publication des décrets nécessaires à l’application de la loi intervînt avec plus de célérité.
Une deuxième catégorie de difficultés est d’ordre technique. C’est ainsi, par exemple, que de nombreux propriétaires d’immeubles dits du «Code civil», invités à requérir leur immatriculation, n’ont pu joindre à leur dossier le plan des parcelles exigé, faite de géomètres en nombre suffisant. Sur cette question également, il convient que les services administratifs responsables imaginent les mesures propres à débloquer la situation. Plus généralement, cette seconde catégorie de difficultés, d’ordre technique, nous enseigne que l’une des qualités essentielles d’une mesure législative ou administrative, c’est son applicabilité. Je veux dire par-là que le législateur et le fonctionnaire doivent toujours se demander si la norme qu’ils édictent pourra, compte tenu des moyens humains et matériels disponibles, être appliquée.
Emettre une norme inapplicable, c’est accepter par avance que soit bafouée l’autorité de l’Etat. Or dans la phase actuelle de notre développement, rien n’est plus important que l’autorité de l’Etat, c’est-à-dire la capacité de se faire obéir, pour faire prévaloir des solutions conformes à l’intérêt général du pays. La troisième catégorie de difficultés rencontrées dans l’application de la législation foncière est plus difficile à résoudre. Il s’agit des réticences, voire des résistances, manifestées par certains citoyens bénéficiaires de l’ancien système. Ces résistances, d’ordre socio-économique et culturel, s’expliquent par le fait que la réforme, bien que conforme dans son inspiration aux valeurs culturelles de notre pays, a porté atteinte à certaines pratiques assez anciennes, à certains privilèges bien établis. Ce troisième type de difficultés appelle plusieurs réponses. Il faut en premier lieu, lorsque cela s’avère nécessaire, corriger les textes. Ainsi, les errements enregistrés de certains présidents de Conseil rural ont-ils entraîné la modification, par la loi du 3 juin 1980, de la loi du 19 avril 1972 relative aux Communautés rurales.
Désormais, la décision d’affecter ou de désaffecter une terre est prise par le Conseil rural tout entier, et non par son seul président. En outre, la délibération du Conseil rural ne devient exécutoire qu’après avoir été approuvée par l’autorité de tutelle, c’est-à-dire par le sous-préfet, représentant l’Etat. Et cette décision peut être déférée à la Cour suprême pour excès de pouvoir. C’est que trop souvent le Conseil rural, sous la pression des notables, tendait à remplacer une féodalité par une autre. Ces modifications ont donc pour objet de renforcer l’objectivité et le caractère démocratique de la procédure d’affectation des terres. Et vous avez raison, M. le Procureur général, de souligner le rôle que peut jouer la Cour suprême dans le respect de la loi, lorsqu’elle est saisie par la voie du recours pour excès de pouvoir. Il reste que ces adaptations des textes, qui tirent les leçons de l’expérience, ne suffisent pas. Elles doivent impérativement être relayées et complétées par l’information comme par l’éducation des populations.
La bonne application de la loi, de toute réforme au demeurant, implique que tous ceux qui sont concernés soient clairement informés des buts poursuivis par l’Etat. Il est donc essentiel que tous ceux qui sont, à un titre ou à un autre, chargés de faire appliquer la loi - et vous l’êtes, Mesdames et Messieurs les Représentants des professions judiciaires - fassent œuvre de pédagogie.
Le rôle de la justice
Les difficultés que j’ai recensées appellent, vous le voyez, des réponses adaptées. Les unes supposent un perfectionnement de notre appareil administratif, si important pour conforter l’autorité de l’Etat : les autres impliquent de la part du législateur comme de l’Administration un souci de réalisme pour adapter la règlementation aux moyens disponibles. Celles d’ordre socio-culturel réclament, à tous les niveaux, un effort d’information, d’éducation et, j’ajouterai, de patience, pour vaincre les réticences et les résistances, souvent dues à l’ignorance. L’œuvre entreprise avec la loi de 1964 sur le domaine national, qui n’a cessé d’être complétée depuis, est exemplaire à maints égards. Exemplaire, nous l’avons vu, par son inspiration et son contenu ; exemplaire aussi par les difficultés d’application rencontrées que nous devons surmonter en tirant de l’expérience les enseignements appropriés. Pour mener à bien cette œuvre considérable, puisqu’elle constitue à la fois une réforme foncière et une réforme agraire, l’effort de tous est nécessaire.
Effort de civisme d’abord de la part de tous les citoyens qui doivent comprendre que la nouvelle législation est conforme à l’intérêt du plus grand nombre, qui doivent aussi utiliser pleinement les prérogatives que leur donne la loi. Effort de conscience professionnelle ensuite de la part de tous les fonctionnaires et agents publics, dont la mission consiste à tout mettre en œuvre pour appliquer et faire respecter la loi. A cet égard, j’attends de l’ensemble des agents publics qu’ils se comportent en serviteurs fidèles de l’intérêt général, qu’ils sont chargés de faire prévaloir en toutes circonstances. Les autres citoyens ne sauraient tolérer que ceux-là même qui sont investis d’une mission et de prérogatives de puissance publique se servent de leurs pouvoirs à des fins étrangères à l’intérêt général. Je veillerai attentivement, et avec moi le gouvernement tout entier, à ce que toute méconnaissance de ces principes élémentaires soit sanctionnée avec la sévérité qui convient. Je voudrais enfin, pour terminer et élargir mon propos, souligner l’importance de la justice dans l’application et le respect de la loi.
Les jugements et arrêts que vous rendez, Mesdames et Messieurs les magistrats, ont à bien des égards une valeur exemplaire. Lorsque vous fixez le montant d’une indemnité d’expropriation, vous avez la délicate tâche de trouver le point d’équilibre entre la compensation d’un préjudice subi par un particulier et la charge financière à supporter par la puissance publique, c’est-à-dire par les contribuables, pour réaliser un projet d’utilité publique. Lorsque saisi par la voie du recours pour excès de pouvoir, vous annulez une décision administrative affectant ou refusant d’affecter une terre, vous ne vous bornez pas à résoudre un litige individuel. Vous éclairez l’Administration sur la façon dont elle doit interpréter et appliquer la loi. Vos décisions ont ainsi une valeur pédagogique, orientent l’action administrative future et influencent, en même temps, le comportement des citoyens. Elles doivent donc être rendues dans un langage clair et dans un délai court par des juges irréprochables.
La crédibilité de la justice est à ce prix. Je ne doute pas, Monsieur le Premier président, que sous votre haute et ferme autorité, le corps judiciaire sache se montrer à la hauteur de sa tâche et faire preuve de la rigueur et de la fermeté nécessaires. Cette fermeté, je tiens à la dire, ne doit pas être réservée aux seuls auteurs de violence. Elle doit également s’exercer à l’égard de tous ceux qui violent la loi, notamment des auteurs d’infractions économiques et de ceux dont le comportement révèle, en même temps que le mépris de la morale publique, celui de leurs concitoyens. Notre pays traverse, vous le savez, comme tous les pays non pétroliers, mais surtout les pays sahéliens, une conjoncture économique et financière difficile. Cette conjoncture impose aux citoyens un certain nombre d’efforts et de sacrifices, dont je mesure le poids. Dans de telles circonstances, le comportement de certains citoyens qui affichent un train de vie luxueux, quelque fois sans rapport avec les revenus de leur travail, étalent leurs gaspillages, se livrent à certains trafics, s’adonnent à l’ivrognerie ou à la drogue, est particulièrement intolérable. Je souhaite, M. le Procureur général, que le Parquet fasse preuve, à l’égard de ces types de comportement, de la plus grande sévérité. Je tiens, pour finir, à répondre à M. le bâtonnier de l’Ordre des avocats qui m’a fait part, tout à l’heure, des préoccupations de ses collègues. Celles-ci concernent notamment l’amélioration de la formation et de la protection sociale des avocats.
Soyez sûr, Monsieur le bâtonnier, que le ministère de la Justice examinera, avec la plus grande attention, les propositions que vous voudrez bien lui faire à cet égard. Vous avez rappelé d’autre part votre attachement à l’indépendance du Barreau. Monsieur le bâtonnier, je crois avoir prouvé, dans les faits et à plus d’une reprise, ma volonté de construire dans ce pays un Etat respectueux des principes fondamentaux du droit, au premier rang desquels figure le respect des droits de la défense. Si l’on compare la situation du Sénégal, de ce point de vue, avec celle des autres Etats de ce continent, il me semble que les avocats sénégalais n’ont guère lieu de se plaindre. Si des modifications d’ordre législatif vous paraissent toutefois de nature à garantir davantage l’indépendance et le bon fonctionnement du Barreau, vous pourriez, là encore, soumettre des propositions au ministère de la Justice. Vous m’en avez déjà soumises que j’ai transmises au Premier ministre.
En tout état de cause, Monsieur le Bâtonnier, l’indépendance dans ce domaine comme dans tant d’autres se conquiert et se mérite chaque jour : c’est en faisant preuve, jour après jour, de leur volonté de défendre avec honnêteté, talent et générosité, les causes, parfois humbles, de citoyens souvent modestes, que les avocats sénégalais feront honneur à leur profession et accroîtront encore l’indépendance et le respect qui leur sont dus. Et c’est ainsi qu’aux côtés de l’ensemble des professions judiciaires, ils nous aideront à faire de notre Sénégal, davantage encore, un pays de droit, avec un Etat qui exerce son autorité dans le cadre des lois et règlements. Ce sera ma conclusion, que je ferai brève. Ce n’est pas un hasard si, depuis l’indépendance, nous avons fait du Sénégal un pays de Droit. Ce faisant, nous restons dans l’esprit de nos ancêtres politiques du 15 avril 1789.
Avec cette différence que nous n’avons plus à présenter nos «très humbles doléances» à un autre Peuple, fut-il authentiquement révolutionnaire. Notre dignité, parce que notre devoir, à nous Etat, c’est-à-dire représentants légitimes du Peuple sénégalais, est d’écouter attentivement les aspirations de notre Peuple vers plus de droits et de libertés certes, mais d’abord vers plus d’égalité et de justice. Ce que nous avons essayé de réaliser depuis plus de 20 ans, en faisant périodiquement notre examen de conscience pour corriger les erreurs, opérer les redressements et rattraper les retards. Je déclare ouverte l’Année judiciaire 1980-1981.
«IL Y A ENCORE BEAUCOUP DE TRAVAIL A FAIRE »
Vingt ans après l’adoption de la résolution 13/25 de l’Onu concernant le droit des femmes, la paix et la sécurité, le Sénégal est encore à la traine selon Dr Adjaratou Wakha Aïdara Ndiaye, Directrice exécutive de Partners West Africa Sénégal
Vingt ans après l’adoption de la résolution 13/25 de l’Onu concernant le droit des femmes, la paix et la sécurité, le Sénégal est encore à la traine avec de grands défis à relever. Tel est le diagnostic sans complaisance fait par Dr Adjaratou Wakha Aïdara Ndiaye, Directrice exécutive de Partners West Africa Sénégal, à l’émission Objection de la radio Sud Fm d’hier, dimanche 25 octobre qui estime par ailleurs qu’il y a beaucoup à faire.
Ce samedi 31 octobre prochain sera commémoré la vingtième année de la résolution 13/25 de l’Onu, adoptée à l’unanimité le 31 octobre 2000 par le Conseil de sécurité des Nations unies dans sa 4213 séance, qui concerne le droit des femmes, la paix et la sécurité. Occasion saisie parle Docteur Adjaratou Wakha Aïdara Ndiaye, Directrice exécutive de Partners West Africa Sénégal, pour faire l’état des lieux en Afrique, mais plus précisément au Sénégal. Invitée à l’émission Objection de la radio privée Sud Fm hier, dimanche 25 octobre, Mme Ndiaye reconnait que des avancées ont été notées certes, mais il reste beaucoup à faire.
Prenant l’exemple des forces de défense et de sécurité, elle a rappelé que la Police des Nations unies avait appelé à un effort mondial, pour qu’ily ait au moins 50% des femmes au niveau des contingents qui sont déployés pour les missions de maintien de paix. Hélas, s’est-elle désolée, «à ce jour, au niveau mondial, on n’a même pas encore atteint le taux de 20%». Sur les raisons de ce retard, elle avancera la thèse du «manque d’engagement» des Etats africains. A son avis, «il se pose un problème sur les taux de recrutement, par exemple, surtout au niveau des pays africains. On a très peu de femmes au sein des forces de défense et de sécurité».
Pour étayer son propos, Dr Adjaratou Wakha Aïdara Ndiaye a révélé qu’au Sénégal, ce n’est qu’en 2006 que la gendarmerie a commencé à recruter des femmes en son sein, et qu’au niveau des forces armées qui étaient pionnières, mais au niveau de l’école militaire de santé, «c’est récemment qu’on a commencé à avoir des femmes au sein des forces armées proprement dit». Même si, sur ce niveau de recrutement, elle reconnait qu’il y a certes des avancées, elle fait noter toutefois que «le problème qui se pose, il ne suffit pas de les recruter seulement, mais il faut qu’elles puissent avancer dans le grade, les responsabiliser. C’est là où le bât blesse».
Autre défi évoqué par la Directrice exécutive de Partners West Africa Sénégal, et pas des moindres, l’inexistence de stratégie sectorielle genre. A titre d’exemple, elle explique qu’au niveau des forces armées et la gendarmerie, avec un partenaire et le ministère de la Femme, de la famille et de la protection de l’enfant, ils ont pu mettre en place une stratégie sectorielle genre. «Mais aujourd’hui, au niveau de la police sénégalaise, elle n’a pas de stratégie sectorielle genre», se désole-t-elle. Poursuivant son diagnostic sur l’état d’avancement de la résolution13/25 de l’Onu concernant le droit des femmes, la paix et la sécurité au Sénégal, Mme Ndiaye trouve que les plans d’action nationaux sont importants, parce qu’il nous permet d’avoir une visibilité, mieux structurer ce qu’on a fait, mesurer l’impact. Mais, a-t-elle fait remarquer, «aujourd’hui, le Sénégal fait partie des Etats qui n’ont pas encore finalisé leur plan d’action».