SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
4 juillet 2025
CELLOU DALEIN DIALLO SE PROCLAME VAINQUEUR DE LA PRÉSIDENTIELLE GUINÉENNE
Le candidat de la coalition d’opposition ANAT a revendiqué la victoire dans une déclaration lue au quartier général de sa campagne devant plusieurs dizaines de militants et sympathisants
L'opposant guinéen Cellou Dalein Diallo, principal adversaire du président sortant Alpha Condé, a revendiqué lundi sa victoire "dès le premier tour" de la présidentielle, sans attendre les résultats officiels, au risque d'enflammer des esprits déjà chauffés à blanc par des mois de contestation meurtrière et une campagne sous tension.
"Mes chers compatriotes, malgré les anomalies qui ont entaché le scrutin du 18 octobre et au vu des résultats sortis des urnes, je sors victorieux de cette élection dès le premier tour", a déclaré devant la presse M. Diallo.
Son parti, l'Union des forces démocratiques (UFDG), avait dit craindre de se faire "voler" la victoire, comme cela fut le cas selon lui en 2010 et 2015, déjà contre M. Condé, qui brigue pour sa part un troisième mandat controversé.
En boubou bleu ciel, toque et masque anti-Covid, M. Diallo s'exprimait depuis le quartier général de sa formation, dans un quartier populaire de la banlieue de Conakry, pris d'assaut par des supporters montés sur les toits des bâtiments annexes.
"J'invite tous mes compatriotes épris de paix et de justice à rester vigilants et mobilisés pour défendre cette victoire de la démocratie", a ajouté M. Diallo, qui à 68 ans se présentait pour la troisième fois à la présidentielle.
Sa déclaration, d'à peine deux minutes, a été accueillie par des hurlements de joie de ses partisans et les cris de "Cellou président" ou "Victoire méritée", ont constaté des journalistes de l'AFP.
- Liesse dans les banlieues -
Les gens sont sortis par centaines le long de l'axe traversant la banlieue pour célébrer ce qu'ils appellent la victoire et voir passer les motos filant à fond de train en actionnant leur klaxon et en se livrant à des acrobaties pour exprimer leur liesse.
Les forces de sécurité en tenue anti-émeute se sont déployées en nombre aux principaux carrefours, faisant usage de gaz lacrymogène pour disperser les supporters de M. Diallo qui s'étaient rassemblés près de son domicile, selon un photographe de l'AFP.
Le camp de M. Diallo, qui se déclare inquiet de tricheries, avait annoncé qu'il publierait des résultats compilés par ses soins avec les données remontés de tout le pays, sans s'en remettre à la commission électorale ou, ultérieurement, à la Cour constitutionnelle, qu'il juge inféodées aux autorités en place.
Le pouvoir ne cachait pas pour sa part son inquiétude devant les publications anticipées de résultats partiels pendant la nuit de dimanche à lundi.Le ministère de la Sécurité a martelé qu'elles étaient interdites.
Devancer la Céni reviendrait à mettre de "l'huile sur le feu", a souligné dimanche soir le Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, qui est aussi directeur de la campagne du président sortant."C'est créer les conditions d'une situation de dégradation qui va échapper à tout contrôle", a-t-il mis en garde.
Sollicité par l'AFP, le président de la Céni, Kabinet Cissé, a indiqué que l'institution chargée des élections allait réagir "officiellement" ultérieurement.
- Résultats officiels d'ici une semaine -
Près de 5,5 millions de Guinéens étaient appelés dimanche à choisir parmi 12 candidats le prochain président de ce pays pauvre malgré ses immenses ressources naturelles.
La compétition se jouait en fait entre le sortant Alpha Condé, 82 ans et son adversaire de longue date, Cellou Dalein Diallo.
Cette élection, la première d'une série de cinq présidentielles en Afrique de l'Ouest avant fin 2020, s'est déroulée dans un climat de tension qui fait redouter des troubles autour de l'annonce des résultats, dans un pays accoutumé aux confrontations politiques sanglantes.
L'importance des appartenances ethniques ajoute à la volatilité de la situation.
Une proclamation d'un résultat global par les organes électoraux officiels devrait être "l'affaire d'une semaine", a estimé le Premier ministre.
Un second tour, s'il doit avoir lieu, est programmé le 24 novembre.
- "Tourner la page" -
Pendant des mois, l'opposition s'est mobilisée contre la perspective d'un troisième mandat de M. Condé.La contestation, lancée en octobre 2019, a été durement réprimée.Des dizaines de civils ont été tués.
Le nombre de mandats présidentiels est limité à deux.Mais pour M. Condé, la Constitution qu'il a fait adopter en mars pour, affirme-t-il, moderniser le pays remet son compteur à zéro.
La campagne, acrimonieuse, a été émaillée d'invectives, d'incidents et de heurts qui ont fait plusieurs blessés entre militants.
Ancien opposant historique devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu après des années de régimes autoritaires, Alpha Condé revendique d'avoir redressé un pays qu'il avait trouvé en ruines et d'avoir fait avancer les droits humains.
M. Diallo propose de "tourner la page cauchemardesque de 10 ans de mensonges", fustigeant dérive autoritaire, répression policière, corruption, chômage des jeunes et pauvreté.
LES ESPRITS S'ECHAUFFENT
Après un scrutin présidentiel qui semble avoir mobilisé les Guinéens et s'être déroulé dans le calme, dimanche 18 octobre, la tension commence à monter dans le pays
À peine le premier tour de la présidentielle passé, le camp de Cellou Dalein Diallo, le candidat de l'opposition, affirme lundi vouloir publier ses propres résultats, sans s'en remettre à la commission électorale. Des manifestations ont eu lieu à Conakry, dimanche soir.
Après un scrutin présidentiel qui semble avoir mobilisé les Guinéens et s'être déroulé dans le calme, dimanche 18 octobre, la tension commence à monter dans le pays. En cause : la publication des résultats par l'opposition alors que la commission électorale (Céni) n'a encore communiqué aucun chiffre.
Le camp de Cellou Dalein Diallo, 68 ans, qui se déclare inquiet de tricheries, a affirmé lundi 19 octobre qu'il publierait des résultats compilés par ses soins avec les données remontées de tout le pays. Il court-circuiterait ainsi la commission électorale ou, ultérieurement, à la Cour constitutionnelle, qu'il juge inféodées.
Dans la nuit, des résultats partiels ont été publiés sur des sites d'information. Des manifestations apparemment spontanées ont été rapportées dans certains quartiers de la capitale Conakry favorables à Cellou Dalein Diallo pour célébrer ce qui serait sa victoire.
Le parti de Diallo, l'Union des forces démocratiques (UFDG), dit craindre de se faire "voler" la victoire, comme cela fut le cas selon lui en 2010 et 2015, déjà contre Alpha Condé – qui brigue, à 82 ans, un troisième mandat consécutif malgré des mois de contestation meurtrière.
"L'affrontement a été évité de justesse"
Le pouvoir ne cache pas son inquiétude devant les publications anticipées. Le ministère de la Sécurité a martelé qu'elles étaient interdites. "L'affrontement a été évité de justesse" lors des rassemblements de la nuit, a-t-il indiqué.
Dans un possible signe de fermeté, la Haute autorité de la communication a suspendu pour un mois le site d'information GuinéeMatin.com, coupable selon un communiqué lu à la télévision nationale d'avoir diffusé en direct sur les réseaux sociaux des opérations de dépouillement.
Devancer la Céni reviendrait à mettre de "l'huile sur le feu", a souligné dimanche soir le Premier ministre Kassory Fofana, qui est aussi directeur de la campagne du président sortant. "C'est créer les conditions d'une situation de dégradation qui va échapper à tout contrôle", a-t-il mis en garde.
L'UFDG dit craindre de "se faire voler la victoire"
"Les bureaux de vote affichent les résultats par bureau de vote. À partir du moment où c'est affiché, c'est un résultat public. Donc l'UFDG va publier les résultats. Si nous sommes gagnants, nous défendrons notre victoire (...) Nous n'attendrons pas la Cour constitutionnelle, nous n'attendrons pas la Céni", a assuré l'un de ses responsables, Ousmane Gaoual Diallo.
Devant les premières publications, le parti d'Alpha Condé a accusé dans un communiqué l'UFDG de chercher à usurper la victoire. Or celle-ci "est quasiment impossible si nous observons les tendances qui nous parviennent. Pour preuve, leur leader a été lamentablement battu dans son propre bureau de vote".
Une proclamation d'un résultat global par les organes électoraux officiels devrait être "l'affaire d'une semaine", a estimé le Premier ministre. L'UFDG compte aller beaucoup plus vite.
Un second tour, s'il doit avoir lieu, est programmé le 24 novembre. Avant même le début de la comptabilisation, l'opposition a commencé à dénoncer des bourrages d'urnes et des obstructions faites à la présence de ses représentants dans des bureaux de vote. Le gouvernement a fait état d'incidents sans grande gravité.
PLUS DE 65.000 NOUVEAUX BACHELIERS À ORIENTER DANS LE PUBLIC
‘’Le gouvernement a pris des orientations claires’’, selon Cheikh Oumar Anne qui a assuré que ‘’tous les bacheliers qui en feront la demande seront orientés’’ et que ‘’tous seront orientés dans les Etablissements d’enseignement supérieurs (EES) publics’’.
Dakar, 19 oct (APS) - Plus de 65.000 nouveaux bacheliers doivent être orientés dans les établissements d’enseignement publics supérieurs pour la prochaine rentrée académique, a appris l’APS, lundi.
L’annonce a été faite par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Cheikh Oumar Anne à l’occasion de la cérémonie d’Installation de la Commission nationale chargée de la Supervision et du suivi du processus d’orientation des bacheliers.
’’Pour la prochaine rentrée académique, nous aurons à orienter plus de 65.000 nouveaux bacheliers’’, a notamment dit le ministre dont le discours a été transmis à l’APS, soulignant que l’installation de cette commission est la première étape du processus d’orientation des bacheliers 2020.
‘’Le gouvernement a pris des orientations claires’’, selon Cheikh Oumar Anne qui a assuré que ‘’tous les bacheliers qui en feront la demande seront orientés’’ et que ‘’tous seront orientés dans les Etablissements d’enseignement supérieurs (EES) publics’’.
Selon lui, ‘’les procédures et mécanismes d’orientation doivent être clairs et largement diffusés, pour que nul n’en ignore’’.
Il a indiqué que ‘’les réflexions sur les voies à suivre et les moyens à mettre en œuvre pour leur correcte exécution sont ouvertes’’.
Cheikh Oumar Anne a souligné que la commission ‘’est le responsable central’’ dans la conduite des différentes opérations.
’’C’est pour dire que la commission d’orientation (….) a toute la latitude de proposer et de mettre en place un dispositif qui garantira non seulement l’orientation, dans le public, de tous les nouveaux bacheliers qui en feront la demande, avant la fin de décembre 2020, tous ajustements compris, mais aussi le démarrage effectif des enseignements dans les universités, au plus tard au mois de janvier 2021’’, a-t-il dit.
Selon lui, ‘’les représentants de tous les acteurs mèneront des discussions dans un esprit constructif, pour le développement de notre enseignement supérieur et l’accroissement de ses performances’’.
Le ministre a rappelé l’arrêt des cours en présentiel décidé en mars dernier à cause de la Covid-19, avant d’être repris en septembre ‘’dans un contexte particulier et avec une approche inédite’’.
Selon lui, ‘’les avantages qu’offre le numérique ont été largement utilisés et permis la poursuite des enseignements’’.
Cheikh Oumar Anne a salué les ‘’efforts exceptionnels fournis’’ par le gouvernement et les différents acteurs de l’Education et qui ‘’ont permis d’organiser, dans des conditions satisfaisantes’’, les épreuves du Bac 2020.
Les résultats du bac 2020 ‘’ont été relativement bons’’, a salué le ministre, faisant observer que sur les 151967 candidats inscrits et 149407 présents, ‘’on dénombre 72044 admis, soit un taux de réussite de 48,22%’’.
Cheikh Oumar Anne a souligné que cela ‘’ne s’est pas produit depuis 1969’’.
Selon lui, ‘’ces performances sont aussi marquées par un nombre de mentions élevé : 77 Très Bien, 719 Bien et 4710 Abien, soit un total de 5506 contre 4360 l’année dernière’’.
Les disparités relatives aux profils persistent, a relevé le ministre, signalant que 79% des bacheliers sont issus des séries littéraires. Pourtant, a-t-il rappelé, ‘’l’une des directives du Conseil présidentiel d’août 2013 avait indiqué la nécessité de l’inversion de cette tendance’’.
‘’Nous allons continuer, avec plus de résultats, à nous y atteler’’, a-t-il promis.
Pour le ministre, ‘’ces bons résultats s’expliquent, entre autres, par la résilience de notre système éducatif, les efforts fournis par les élèves et surtout par l’adoption de nouvelles méthodes pédagogiques (cours en ligne, encadrement rapproché, bachotage,..)’’.
Il a rappelé que ‘’l’année dernière, d’importantes actions ont été réalisées par l’ensemble des acteurs pour encadrer la décision du Gouvernement d’orienter tous les bacheliers sénégalais qui en font la demande dans les établissements d’enseignement supérieur publics’’.
Selon lui, ‘’des mesures ont été prises avec la mise en place de 200 postes d’Enseignants, le développement de certaines infrastructures pédagogiques et sociales pour augmenter les capacités d’accueil dans les Universités, les ISEP et les ENO (Espaces numériques ouverts)’’
LE LAGON 2 MENACÉ D’EFFONDREMENT
Les éventuelles causes de l’éboulement qui s’est produit vendredi sur la corniche sont connues
Les éventuelles causes de l’éboulement qui s’est produit vendredi sur la corniche sont connues.
Dans son rapport, la Direction générale de la construction et de l’habitat (Dgch) informe que «considérant les fortes pluies de cette année, un glissement de terrain et un lessivage du liant peuvent être à l’origine». Les auteurs du rapport renseignent avoir constaté «l’absence de semelles isolées pour les murets (ou toute autre forme d’ancrage)», de la «corrosion des aciers des éléments armés (enrobage certainement pas en cohérence avec la proximité de la mer)», de «gravats, roches et particules fines pour mise à nu» et aussi de l’absence «de talus des ouvrages de soutènement».
Prenant en compte tous ces éléments, la Dgch souligne la «nécessité d’intervenir en urgence pour stabiliser». Elle précise que l’intervention est prévue par Eiffage et elle doit être «normalement à la charge du propriétaire». Dans la même veine, il est aussi noté la «nécessité d’anticiper sur pareilles situations avec les maisons mitoyennes». Considérant que le risque est élevé, la Dgch ajoute dans son rapport qu’il y a «nécessité de sécuriser les jardinières» et de «bien choisir la position et prévenir qu’elles dégringolent».
L’éboulement s’est produit vendredi dernier sur la corniche au niveau de l’emplacement des maisons qui surplombent l’Hôtel Lagon 2. Lors de cet incident, plusieurs véhicules stationnés sur la chaussée ont été endommagés.
S’agissant de l’Hôtel Lagon 2 qui se trouve près de la corniche, aucun dommage n’a été noté dans ses locaux.
CISSÉ LÔ RESTE UN FRÈRE
Macky Sall rassure les députés de la majorité présidentielle quant à ses rapports avec l'ancien premier vice-président de l'Assembée nationale
Abdou Mbow a été promu 1er vice-président de l’Assemblée nationale pour «renforcer la jeunesse» et Moustapha Cissé Lô «reste un ami et un frère». Tels sont, entre autres, les propos de Macky Sall samedi, en recevant les députés de la majorité.
Le remplacement de Moustapha Cissé Lô par Abdou Mbow en tant que 1er vice-président de l’Assemblée nationale a été perçu comme une sanction contre ce responsable exclu en juillet dernier de l’Apr pour des insultes à certains de ses camarades de parti. Une interprétation «erronée», selon Macky Sall qui a reçu les députés de Benno bokk yaakaar samedi, lors d’une réunion à huis clos. «Abdou Mbow a été promu pour renforcer la jeunesse parce qu’elle doit être préparée à l’avenir. Le remplacement de Moustapha Cissé Lô ne change en rien mes rapports avec lui. Il reste un ami et un frère», a déclaré le chef de la coalition présidentielle, d’après des sources concordantes ayant assisté à la rencontre.
«Je n’aime pas les remaniements et les changements…»
Le président de l’Apr a rappelé l’«ingratitude» de sa position pour expliquer certains choix opérés à l’Assemblée nationale. «Il y a des gens qui ont été reconduits à la tête des commissions, d’autres sont remplacés. Ces remplacements ne doivent aucunement être assimilés à des sanctions. Quand on a une centaine de députés qui sont tous légitimes, il faut, avec les mutations politiques, trouver des équilibres. Ce qui fait que certains sont partis et d’autres reviennent. Je ne le fais pas de gaieté de cœur. En remplaçant certains, il y a d’autres qui sont promus. Cela est lié à mes responsabilités de président d’une coalition», a tenté de convaincre Macky Sall. Avant de poursuivre : «Je n’aime pas les remaniements et les changements parce que chaque fois que je le fais, je perds des amis alors que ce sont des amis avec qui j’ai partagé de bonnes choses. Tu peux nommer quelqu’un pendant 3 ou 4 ans, tu le changes, aussitôt il se braque en oubliant tout ce que nous avions fait ensemble.»
Selon nos interlocuteurs, le chef de l’Etat a remercié tous les députés, en particulier ceux de la majorité pour leur attitude. Le Président Macky Sall a volé au secours des députés Bby qui essuient beaucoup de critiques. «Dans toutes les démocraties du monde, une majorité est recherchée, obtenue pour accompagner le gouvernement. Penser que la majorité doit combattre l’Exécutif, c’est ne pas comprendre ce devoir de collaboration entre ces deux institutions de la République pour le bénéfice des populations», dira-t-il, d’après nos sources.
EN GUINÉE, LE BRAS DE FER EST ENGAGÉ AUTOUR DES RÉSULTATS NON-PROCLAMÉS
Le camp de Cellou Dalein Diallo, qui se déclare inquiet de tricheries, a affirmé qu'il publierait des résultats compilés par ses soins, sans s'en remettre à la commission électorale ou, ultérieurement, à la Cour constitutionnelle, qu'elle juge inféodées
A peine le premier tour de la présidentielle passé, la querelle est grand ouverte en Guinée autour des résultats pourtant non proclamés, laissant craindre l'escalade redoutée avant cette élection à hauts risques.
Après un vote qui semble avoir mobilisé les Guinéens et s'être déroulé dans le calme, les esprits se sont échauffés sur la question de la publication des résultats par l'opposition, sans attendre leur proclamation officielle par la commission électorale (Céni).
Près de 5,5 millions de Guinéens étaient appelés dimanche à choisir parmi 12 candidats le prochain président de ce pays pauvre malgré ses immenses ressources naturelles.Sauf énorme surprise, la compétition se jouera entre le sortant Alpha Condé, qui brigue à 82 ans un troisième mandat consécutif malgré des mois de contestation meurtrière, et son adversaire de longue date, Cellou Dalein Diallo, 68 ans.
Cette élection, la première d'une série de cinq présidentielles en Afrique de l'Ouest avant fin 2020, s'est déroulée dans un climat de tension qui fait redouter des troubles autour de l'annonce des résultats, dans un pays accoutumé aux confrontations politiques sanglantes.
L'importance des appartenances ethniques ajoute à la volatilité de la situation.
Le camp de Cellou Dalein Diallo, qui se déclare inquiet de tricheries, a affirmé qu'il publierait des résultats compilés par ses soins avec les données remontés de tout le pays, sans s'en remettre à la commission électorale ou, ultérieurement, à la Cour constitutionnelle, qu'elle juge inféodées.
De fait, dans la nuit, des résultats partiels ont été publiés sur des sites d'information.Des manifestations apparemment spontanées ont été rapportées dans certains quartiers de la capitale Conakry favorables à M. Diallo pour célébrer ce qui serait sa victoire.
- Site fermé -
Le pouvoir ne cache pas son inquiétude devant les publications anticipées.Le ministère de la Sécurité a martelé qu'elles étaient interdites."L'affrontement a été évité de justesse" lors des rassemblements de la nuit, a-t-il indiqué.
Dans un possible signe de fermeté, la Haute autorité de la communication a suspendu pour un mois le site d'information Guinéematin.com, coupable selon un communiqué lu à la télévision nationale d'avoir diffusé en direct sur les réseaux sociaux des opérations de dépouillement.
Devancer la Céni reviendrait à mettre de "l'huile sur le feu", a souligné dimanche soir le Premier ministre Kassory Fofana, qui est aussi directeur de la campagne du président sortant."C'est créer les conditions d'une situation de dégradation qui va échapper à tout contrôle", a-t-il mis en garde.
Le parti de M. Diallo, l'Union des forces démocratiques, dit craindre de se faire "voler" la victoire, comme cela fut le cas selon lui en 2010 et 2015, déjà contre M. Condé.
"Les bureaux de vote affichent les résultats par bureau de vote.A partir du moment où c'est affiché, c'est un résultat public.Donc l'UFDG va publier les résultats.Si nous sommes gagnants, nous défendrons notre victoire (...) Nous n'attendrons pas la Cour constitutionnelle, nous n'attendrons pas la Céni", a assuré l'un de ses responsables, Ousmane Gaoual Diallo.
Devant les premières publications, le parti de M. Condé a accusé dans un cmmuniqué l'UFDG de chercher à usurper la victoire.Or celle-ci "est quasiment impossible si nous observons les tendances qui nous parviennent.Pour preuve, leur leader a été lamentablement battu dans son propre bureau de vote".
Une proclamation d'un résultat global par les organes électoraux officiels devrait être "l'affaire d'une semaine", a estimé le Premier ministre.L'UFDG compte aller beaucoup plus vite.
- Second tour ? -
Un second tour, s'il doit avoir lieu, est programmé le 24 novembre.
Avant même le début de la comptabilisation, l'opposition a commencé à dénoncer des bourrages d'urnes et des obstructions faites à la présence de ses représentants dans des bureaux de vote.Le gouvernement a fait état d'incidents sans grande gravité.
Pendant des mois, l'opposition s'est mobilisée contre la perspective d'un troisième mandat de M. Condé.La contestation, lancée en octobre 2019, a été durement réprimée.Des dizaines de civils ont été tués.
Le nombre de mandats présidentiels est limité à deux.Mais pour M. Condé, la Constitution qu'il a fait adopter en mars pour, affirme-t-il, moderniser le pays remet son compteur à zéro.
La campagne, acrimonieuse, a été émaillée d'invectives, d'incidents et de heurts qui ont fait plusieurs blessés entre militants.
Ancien opposant historique devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu après des années de régimes autoritaires, Alpha Condé revendique d'avoir redressé un pays qu'il avait trouvé en ruines et d'avoir fait avancer les droits humains.
M. Diallo propose de "tourner la page cauchemardesque de 10 ans de mensonges", fustigeant dérive autoritaire, répression policière, corruption, chômage des jeunes et pauvreté.
AMINATA MBENGUE NDIAYE PRESSÉE DE RENOUVELER LES INSTANCES DU PS
Serigne Mbaye Thiam, secrétaire national aux élections du parti, prétendant officieux pour succéder à Ousmane Tanor Dieng, avance lentement ses pions
Le poste de secrétaire général du Ps est actuellement occupé par Aminata Mbengue Ndiaye. Mais cet intérim du mandat de feu Ousmane Tanor Dieng va bientôt prendre fin avec le renouvellement des instances du parti, selon Serigne Mbaye Thiam à qui on prête des ambitions de lorgner ce fauteuil. Le secrétaire national aux Elections du Ps informe que de nombreux responsables le sollicitent pour diriger le Ps à partir du prochain Congrès.
Le sujet relatif au profil du prochain secrétaire général du Parti socialiste reste très écumeux. Mais quand la mousse disparaîtra, les militants seront édifiés sur les intentions des uns et des autres, notamment sur celles de Serigne Mbaye Thiam. Le secrétaire national aux élections, prétendant officieux pour succéder à Ousmane Tanor Dieng, avance lentement ses pions, mais sûrement. Sur le plateau de la 7Tv vendredi dernier, le secrétaire général de l’Union régionale Ps de Kaolack n’a encore une fois pas exclu de se présenter lors du prochain Congrès pour le poste de secrétaire général du Ps. Mais il n’a pas franchi ce pas. Serigne Mbaye Thiam a confié : «Alors que je ne les ai pas sollicités, il y a beaucoup de responsables du parti, au Sénégal comme à l’étranger, qui viennent de leur plein gré me voir et disent fonder beaucoup d’espoir sur moi.» M. Thiam n’a donc pas officialisé sa candidature. Mais il précise : «Il n’y a aucun poste ou fonction qui m’empêchent de dormir. De la même manière, il n’y a pas de poste ou fonction que j’ai peur de briguer si mes proches estiment que je peux les occuper.»
«Tout le monde est d’accord que l’intérim doit avoir une fin»
Dans cette perspective, le natif de Keur Madiabel fait savoir que l’intérim de Aminata Mbengue Ndiaye, en tant que secrétaire générale, va bientôt prendre fin. «L’intérim doit avoir une fin. Par définition, l’intérim ne doit pas être du long terme. Tout le monde est d’accord là-dessus. Je suis bien placé pour le dire parce que je suis le premier à sortir pour dire qui devait être le secrétaire général après le décès de Ousmane Tanor Dieng», a dit M. Thiam, par ailleurs ministre de l’Eau et de l’assainissement. En direction des renouvellements retardés par la pandémie du Covid-19, Serigne Mbaye Thiam espère un Ps uni. «On ne doit pas uniquement s’occuper du profil du secrétaire général. Le parti devra montrer un leadership collectif. Il s’agira de voir le nouveau visage du Parti socialiste pour donner de l’espoir aux gens. Cela passe par des renouvellements transparents, mais aussi le rajeunissement du parti tout en maintenant la solidarité intergénérationnelle. Il ne faut pas être dans une dynamique de jeunes contre les anciens», théorise Serigne Mbaye Thiam, président de la Commission chargé du renouvellement des instances. Toutefois, précise-t-il, «être secrétaire général et créer des conflits au sein du parti doit être évité par respect à la mémoire de Ousmane Tanor Dieng». Dans ce nouveau visage du Ps, la nouvelle génération doit avoir une place importante, selon lui.
VIOLENCES ETHNIQUES EN CÔTE D'IVOIRE
Des affrontements inter-communautaires opposent des Agnis - ethnie locale considérée comme proche de l'opposition - et des Dioulas - musulmans venus du nord et réputés proches du pouvoir
La campagne électorale de la présidentielle du 31 octobre en Côte d'Ivoire a dégénéré à Bongouanou, à 200 km au nord d'Abidjan. Des affrontements inter-communautaires opposent des Agnis - ethnie locale considérée comme proche de l'opposition - et des Dioulas - musulmans venus du Nord et réputés proches du pouvoir.
Les machettes et les gourdins sont de sortie à Bongouanou, à 200 km au nord d'Abidjan. De multiples barrages, tenus par les jeunes agnis (ethnie locale jugée proche de l'opposition), empêchaient la circulation, dimanche 18 octobre, sur les axes menant à ce fief de Pascal Affi N'Guessan, candidat de l'opposition à l'élection présidentielle du 31 octobre et ancien Premier ministre de l'ex-président Laurent Gbagbo.
"Les Dioulas, c'est le problème", crie les yeux exorbités un jeune membre de la communauté agnie à l'AFP, faisant référence à ces musulmans venus du Nord et réputés proches du pouvoir.
Au cours de ces affrontements inter-communautaires, deux personnes sont mortes. Dans la ville, de nombreux commerces et restaurants ont été pillés et incendiés, plusieurs carcasses de voitures et motos calcinées encombrent les rues. Dans certains quartiers, des centaines de cailloux et des bouteilles cassées, ayant servi de projectiles aux deux camps, jonchent le sol. Et ses centaines d'habitants fuyaient à pied le long de la route, sac sur le dos, baluchon sur la tête.
Les craintes d'une nouvelle explosion meurtrière se précisent, alors qu'une quinzaine de personnes sont mortes en août et en septembre, dans des violences liées au scrutin. Ces affrontements interviennent dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011, survenant elle-même après une décennie de tensions (2010-2011).
Tout a débuté vendredi, quand des jeunes partisans de Pascal Affi N'Guessan ont érigé des barricades sur les routes, après le mot d'ordre de l'opposition de "boycott actif" du "processus électoral" pour "empêcher la tenue de toute opération liée au scrutin". Chaque communauté accuse l'autre d'être à l'origine des violences.
Les Dioulas : "On est derrière Ouattara"
"Ils bloquaient les routes alors que nous, on vit de commerce et transport. Après, ils ont pillé et brûlé nos boutiques, ils ont brûlé nos véhicules", assure dans le quartier musulman Cissé Sekou, surnommé le "Commandant", entouré de centaines de jeunes prêts à en découdre. Il assure que c'est seulement après que les Dioulas ont "répondu", en allant brûler restaurants, kiosques et magasins agnis.
"Nous, on est derrière Ouattara. Pour le troisième mandat", scande-t-il, ce qui engendre des acclamations. Élu en 2010, réélu en 2015, Alassane Ouattara avait renoncé en mars à briguer un troisième mandat, avant de changer d'avis en août après le décès de son dauphin désigné, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
La loi ivoirienne prévoit un maximum de deux mandats, mais le Conseil constitutionnel a estimé qu'avec la nouvelle constitution de 2016, le compteur du président a été remis à zéro, ce que conteste farouchement l'opposition.
Une partie de la résidence de N'Guessan incendiée
À 200 m du quartier dioula, sur le flanc de la colline avoisinante, dans le quartier agni, Clémentine Tanoa se désole devant son maquis (restaurant) dévasté : "Les Dioulas sont venus. Ils ont tout pris, les bananes, les assiettes, les appareils... On a fui". Les pillards ont aussi ciblé des sites symboliques : une partie de la résidence de Pascal Affi N'Guessan a ainsi été incendiée.
Des groupes de jeunes agnis sillonnent désormais la ville armés de machettes, couteaux, planches cloutées, haches, barres de fer, frondes... Beaucoup sont éméchés, ayant abusé d'alcool de vin de palme.
"Les Dioulas nous ont attaqués. On a répliqué. On ne veut pas de troisième mandat de Ouattara. La Côte d'Ivoire n'a pas été faite pour une seule ethnie. Ça fait 10 ans que les Dioulas sont au pouvoir, ca suffit", s'exclame Lambert, un chef de barrage.
À l'hôpital, un employé évoque, sous couvert de l'anonymat, un bilan de cinq morts - il ne sait pas combien de personnes ont été blessées. "Les blessés reçoivent des soins mais on les laisse partir aussitôt, parce que les gens de l'autre camp peuvent venir les chercher"...
ALY NGOUILLE PROROGE SES ARRÊTÉS
Le ministère de l’Intérieur vient de proroger, pour une durée de 3 mois, l’arrêté n13564 du 7 aout portant interdiction des rassemblements dans certains lieux.
Même si la tendance de l’épidémie reste baissière, les sénégalais vont devoir continuer à se familiariser avec certaines interdictions et obligations, liées à la lutte contre la covid-19.
Le ministère de l’Intérieur vient de proroger, pour une durée de 3 mois, l’arrêté n13564 du 7 aout portant interdiction des rassemblements dans certains lieux. Il précise que «la violation de cette interdiction sera punie par les peines prévues par les lois et règlements.
Par ailleurs, il est aussi prorogé, pour une durée de trois mois, l’arrêté prescrivant le port de masque de protection dans les lieux publics et privés. Il s’agit des services de l’administration publique, les services du secteur privé, les lieux de commerce et les lieux de transport public
PRÈS DE 500 FEMMES DÉPISTÉES À KOUNGHEUL
Quatre cent quatre-vingt-quinze femmes de Koungheul, un département situé dans la région de Kaffrine (centre), ont bénéficié ce week-end de tests de dépistage gratuits du cancer du col de l’utérus et du sein.
Koungheul, 19 oct (APS) – Quatre cent quatre-vingt-quinze femmes de Koungheul, un département situé dans la région de Kaffrine (centre), ont bénéficié ce week-end de tests de dépistage gratuits du cancer du col de l’utérus et du sein, a appris l’APS auprès du corps médical local.
Les tests ont eu lieu samedi et dimanche, dans le cadre d’une campagne de dépistage et de sensibilisation organisée par l’Amicale des femmes du district de Koungheul, avec la collaboration des jeunes de cette commune.
‘’L’Amicale des femmes, par le biais des sages-femmes de Koungheul, a dépisté 495 femmes. Et (…) on a eu des cas détectés et traités’’, a indiqué la maîtresse sage-femme du district sanitaire de Koungheul, Néné Ndiaye, sans autre précision.
‘’Nous avons l’ambition de former toutes les sages-femmes du district au dépistage du cancer du col de l’utérus. A Koungheul, plusieurs cas de cancer du col de l’utérus sont dénombrés chaque année. Ce cancer est le deuxième le plus important dans notre localité, après celui du sein’’, a-t-elle expliqué.
Le virus à l’origine du cancer de l’utérus, appelé ‘’human papilloma virus’’, ‘’peut rester dans l’organisme pendant quinze ans avant l’apparition d’une légion précancéreuse et dix ans avant la légion cancéreuse’’, a dit la maîtresse sage-femme du district sanitaire de Koungheul.
Selon elle, le cancer du col de l’utérus est favorisé par le multi-partenariat sexuel et le nombre élevé de naissances chez les femmes. D’où l’invitation faite aux femmes de se faire dépister à partir de 26 ans.
Selon Rokhaya Thioye, l’adjointe du médecin-chef du district sanitaire, le ministère de la Santé a doté le département de Koungheul d’un appareil de cryothérapie, qui sert à soigner les lésions précancéreuses.
‘’Cet appareil a été offert au district sanitaire de Koungheul dans le cadre de la campagne contre le cancer du col de l’utérus. Il sera utilisé pour prendre en charge les cas de cancer du col de l’utérus qui pourraient être détectés dans les postes de santé et référés au centre de santé de Koungheul’’, a-t-elle expliqué.
Les séances de dépistage gratuit se sont tenues au district sanitaire de Koungheul et au poste de santé de Diameguène, un quartier périphérique de la ville de Kaffrine, dans le cadre de la campagne ‘’Octobre Rose’’.