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4 juillet 2025
LU BEES AVEC LAMINE NIANG ET CHARLES FAYE
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DIFFICILE CHOIX POUR LA JEUNESSE
EXCLUSIF SENEPLUS - Face au chômage criant et à une perspective d'avenir incertaine, l'immigration clandestine attire toujours autant les jeunes. Une crise post-électorale en Guinée n'épargnerait guère le Sénégal
Dans ce numéro de Lu Bees, Charles Faye évoque la présidentielle gen Guinée et les conséquences d'une crise post-électorale sur le Sénégal, terre d'hospitalité mais aussi de propspérité pour une forte communauté guinéenne.
Lamine Niang depuis Montréal commente le phénomène de l'immigration clandestine, à nouveau mise en lumière ces derniers jours à travers des interpellations en mer de bateaux de fortune. Selon le chroniqueur, il s'agit là d'une des conséquences de l'échec de la politique d'emploi des autorités au pouvoir. Il rappelle o cet effet, les nombreuses promesses du candidat Macky Sall en la matière, pendant sa quête de la présidence.
Lu Bees est un talk hebdomadaire de SenePlus, réalisé et monté par Boubacar Badji.
Touba éconduit la dépouille de l’homosexuel Souleymane Faye
Les vœux de la famille de Souleymane Faye n’ont pas été exaucés. Ces derniers, qui voulaient inhumer leur défunt fils présenté comme un homosexuel se sont heurtés à l’opposition des éléments du Dahira Moukhidmatoul Khidma qui ont été informés des penchants homosexuels du défunt. Le jeune homme de trente-cinq ans, vivant à Pikine (Dakar) et vendeur de produits cosmétiques, est décédé samedi dernier des suites d’une courte maladie. Après sa disparition, ses proches ont décidé de l’inhumer au nouveau cimetière de Bakhiya à Touba. Et ce, bien que ses proches sachent qu’il est formellement interdit d’y enterrer un homosexuel. Pour arriver à leurs fins, les parents du défunt ont quitté Pikine hier dimanche 18 octobre 2020 à l’aube, à bord d’un minibus à destination de la ville de Serigne Mountakha Bassirou Mbacké. Mais ils ne savaient pas qu’ils étaient attendus de pied ferme par les éléments du Dahira Moukhidmatoul Khidma qui étaient informés de l’arrivée de la dépouille. Ainsi, dès son arrivée dans la capitale du Mouridisme, le cortège a été sommé de vider les lieux. Mieux, les parents du défunt ont été éconduits jusqu’aux limites de Touba. A signaler que c’est la énième dépouille d’un homosexuel qui est ainsi éconduite du cimetière de Bakhiya. La dernière en date est celle d’une ressortissante française.
Le pédophile D. F abusait d’un mineur de 08 ans
D. F croupit en prison pour actes contre nature et abus sexuels sur un mineur de 08 ans. Le mis en cause a été alpagué par les éléments du commissariat de Guinaw rails. Selon des sources de «L’As», les faits se sont produits la semaine dernière à Guinaw rails Nord. Pour assouvir sa libido, le présumé pédophile a entraîné le gamin sur la terrasse d’une maison avant de passer à l’acte. D’abord, il demande au mineur de lui faire une fellation avant de le pénétrer. Après l’acte sexuel, l’enfant qui se tordait de douleurs est allé se plaindre auprès de ses parents. Ces derniers se sont rendus à la Police pour dénoncer le mis en cause D. F. Des tests médicaux effectués sur l’enfant ont confirmé l’acte sexuel. Interpellé par les limiers, le mis en cause a été placé en garde à vue avant d’être déféré au parquet pour actes contre nature et abus sexuels sur un mineur de 08 ans.
Serigne Mbaye Thiam se positionne
Invité de MNF sur la «7TV» vendredi dernier, Serigne Mbaye Thiam n’a pas mâché ses mots. Il a parlé des inondations, du député Aliou Dembourou Sow, de la prochaine présidentielle, mais aussi et surtout du Parti Socialiste. Même s’il n’a pas clairement déclaré sa candidature pour le poste de secrétaire général du Ps, le ministre de l’Eau a un peu égratigné Aminata Mbengue Ndiaye qui assure l’intérim à la tête de leur formation politique. Selon Serigne Mbaye Thiam, une période d’intérim a des limites. Car, dit-il, un intérim par définition ne peut pas être inscrit dans le long terme. Il a en même temps soutenu que si ses camarades de parti lui proposent de prendre la tête du Ps, il ne crachera pas dessus. D’ailleurs, il déclare que beaucoup de responsables de son parti, d’ici et de la diaspora, lui ont proposé de prendre la direction de leur formation politique. Mais il a indiqué que la priorité est de terminer les renouvellements des instances du Ps pour se mettre en ordre de bataille en perspectives des locales.
Démission à Air Sénégal
Jérôme Maillet, ancien Directeur adjoint de Philippe Bohn, quitte Air Sénégal. Selon des informations de Afrique-midi reprises par emedias.sn, des tensions avec Ibrahima Kane, Directeur général de la compagnie sénégalaise, en seraient la cause. Fin connaisseur de l’aéronautique, M.Maillet avait débloqué des nombreuses situations au sein de la compagnie. Selon des informations du site, d’autres démissions pourraient survenir dans un avenir proche. Affaire à suivre !
Condoléances de Macky Sall
Le chef de l’État s’est rendu hier dans l’après-midi à la Cité Keur Gorgui pour présenter ses condoléances à la famille de Serigne Pape Malick Sy, défunt porte-parole du Khalife Général des Tidianes. D’après nos confrères de Dakaractu, c’est vers 17h que le Président Sall est arrivé sur les lieux en compagnie du Directeur général de l’ANAMO, Maodo Malick Mbaye, du communicateur traditionnel Khadim Samb etc. La délégation présidentielle a été reçue par Pape Cissé, neveu du défunt, les deux filles de l’ex porte-parole du Khalife Général des Tidianes, mais aussi sa veuve ainsi qu’un de ses frères Cheikh Tidiane Sy Al Amine. A l’entame de son propos, le Président Macky Sall est revenu sur ses relations particulières avec Serigne Pape Malick Sy. C’est d’ailleurs, a-t-il expliqué, une des raisons qui l’ont poussé à faire le déplacement.
Courroux des marchands ambulants contre Mansour Faye
Le torchon continue de brûler entre le maire de Saint-Louis, Mansour Faye et les marchands ambulants qui squattent l’avenue Général De Gaulle. Depuis plusieurs jours maintenant, les policiers et les agents des services techniques municipaux sillonnent les abords du marché pour chasser les ambulants. Une situation qui a fini par irriter ces derniers qui dénoncent ce qu’ils considèrent comme des harcèlements. «Les agents municipaux ne prennent pas en compte l’émigration clandestine. Nous protestons contre ce harcèlement et invitons les autorités municipales à la table des négociations d’autant que certains ont tenté, pour la deuxième fois, jeudi dernier, de s’immoler par le feu», alerte le porte-parole des marchands. D’après lui, le pire a été évité de justesse sur cette avenue. C’est au moment de passer à l’acte, après s’être aspergé d’essence, que le bonhomme a été sauvé par ses pairs.
Projet «Aar Sunu mag gni» à Thiès «Aar Sunu mag gni» !
C’est le projet qui a été lancé ce week-end à Thiès, précisément dans la commune de Thiès-Ouest, par Bamba Diop, conseiller municipal dans ladite commune. Le taux de fréquentation des lieux de culte, mosquées et églises, ayant fortement baissé avec la pandémie du coronavirus, l’objectif de la démarche, selon son initiateur Bamba Diop, est de nettoyer, désinfecter et remettre les équipements de ces lieux de culte. Selon lui, l’opération concerne tous les lieux de culte de la commune de Thiès-Ouest, et des kits sanitaires seront également mis à la disposition du troisième âge pour assurer le suivi. Le démarrage de l’activité a concerné les lieux de culte des quartiers Sofraco et Mbour 4 et au-delà de toutes les considérations, il s’agit de protéger les personnes du troisième âge, très vulnérables, notamment devant la Covid-19 qui ne leur fait aucun cadeau.
Sanctions administratives et pénales contre le conducteur de «Allo Dakar»
Le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement promet des sanctions contre le conducteur du véhicule Toyota Corolla qui a fait un terrible accident occasionnant 05 décès à hauteur de Gamboul Thiongou, vendredi dernier. Le ministre Oumar Youm qui s’est saisi de l’affaire a expliqué les circonstances de l’accident dans un communiqué parvenu à «L’As». A l’en croire, le conducteur du véhicule particulier transportant 05 passagers dans le sens Gandiaye-Kaolack a quitté sa voie dans des circonstances pour le moment inconnues, pour entrer en collision avec le camion malien. Il renseigne que le véhicule a été mis en circulation pour la première fois en décembre 2010 avant d’être immatriculé au Sénégal en mars 2018. Selon le ministre, la voiture était dans un bon état, avec une visite technique allant jusqu’au mois de mars 2021. L’assurance du véhicule est valable jusqu’au 23 novembre 2020. Toutefois, on précise que le véhicule accidenté n’a pas une licence de transport de passagers. Le chauffeur non plus n’a pas de permis de transport de passagers. Tous les éléments laissent croire, selon le ministère, qu’il s’agit d’un véhicule de transport irrégulier appelé communément «Allo Dakar, War Gaïdé».
Sanctions administratives et pénales contre le conducteur de «Allo Dakar» (bis)
Restons avec le ministère des transports qui souligne que les passagers du véhicule ne peuvent pas être pris en charge par l’assurance. Le ministre en charge des transports routiers déplore ainsi cette situation créée par le «comportement irresponsable d’un homme». A ce propos, Oumar Youm informe que toute la rigueur de la réglementation s’appliquera en termes de sanctions administratives allant jusqu’à l’annulation du permis de conduire, sans préjudice des sanctions pénales prévues par la législation. Le ministère rappelle que ce mode de transport irrégulier est interdit au Sénégal et invite les usagers à éviter de prendre ces véhicules de transport irrégulier pour leur sécurité.
Réponse du ministre de l’Agriculture à Sonko
Le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural se dit surpris d’entendre le leader de Pastef dénoncer des semences de mauvaise qualité distribuées aux paysans. En visite dans un champ de 68 ha de sorgho à Pointe Sarène dans la commune de Malicounda, Pr Moussa Baldé se demande où Ousmane Sonko a pris ces semences. A l’en croire, cette année, des semences de bonne qualité ont été distribuées. En attestent, dit-il, les champs des paysans. Pour ce qui est de l’engrais, Pr Moussa Baldé rassure qu’il a été distribué comme édicté par la loi. Par ailleurs, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement Rural pense qu’il faut reconsidérer le département de Mbour en matière agricole.
Le prix de l’huile va baisser»
Hier à Louga, le Directeur général de la Société nationale de Commercialisation des Oléagineux du Sénégal (Sonacos) a fait une révélation de taille. Selon Modou Diagne, une baisse du prix de l’huile est possible avec une bonne collecte de graines d’arachide. «Si les quantités de graines récoltées sont importantes, une partie sera triturée même s’il est connu que la Sonacos y perd si elle veut mettre à la disposition du consommateur sénégalais de l’huile. Si nous avons suffisamment de graines, nous allons triturer et produire de l’huile de table, mais aussi par un système de péréquation avec la vente de graines décortiquées à l’extérieur, pouvoir baisser le prix de l’huile pour les Sénégalais. Avec une bonne campagne de collecte d’arachide, le prix de l’huile va baisser», a déclaré le Directeur général de la Sonacos qui était en tournée à Louga. Cependant, il estime qu’il reste beaucoup de choses pour atteindre les rendements souhaités. «Nous avons des équipements défectueux, des installations vieilles et des taux de rendements médiocres et nos capacités de productions réduites. Cette année, des efforts ont été certes faits à Kaolack, Diourbel et Ziguinchor, mais cela n’est pas suffisant pour nous permettre d’atteindre les rendements souhaités». A Louga, le Dg de la Sonacos est allé s’enquérir de l’état d’avancement des travaux de rénovation du bloc administratif, de l’infirmerie et du mur de clôture de la société. Il a aussi vérifié les équipements de réception des graines, les airs de stockage avant de rencontrer les producteurs et les opérateurs.
Division des femmes de Bby de Fatick
Après la sortie dimanche dernier d’un groupe de responsables de femmes de la coalition Bby du département de Fatick portant Thérèse Faye Diouf à la tête de la coordination départementale des femmes, des voix se sont élevées ce week-end contre cette décision. En effet, des responsables de la mouvance présidentielle issues des collectivités du département de Fatick aiguillonnés par Moïse Sarr se sont réunies en assemblée générale hier dimanche à Loul Sessène pour préciser que la seule personne jusque-là reconnue comme responsable des femmes de Benno dans le Sine reste le député Bineta Seck.
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LA CRAINTE DE TROUBLES POST ELECTORAUX
Les Guinéens sont allés voter dimanche pour choisir leur prochain président, dans le calme mais aussi l'inquiétude de lendemains électoraux violents au moment de l'annonce des résultats
Les Guinéens sont allés voter dimanche pour choisir leur prochain président, dans le calme mais aussi l'inquiétude de lendemains électoraux violents au moment de l'annonce des résultats, après des mois de contestation meurtrière contre un éventuel troisième mandat du sortant Alpha Condé.
Les bureaux de vote ont fermé officiellement à 18H00 (GMT et locales) le dimanche 18 octobre à l'issue du premier tour de la présidentielle guinéenne, avant que ne soient brisés les sceaux de milliers d'urnes transparentes réparties à travers le pays pour procéder au dépouillement.
Des incidents sans extrême gravité apparente ont été rapportés de province et de premières irrégularités dénoncées par l'opposition.
Mais c'est surtout la publication de résultats, qu'elle soit le fait du gouvernement ou de l'opposition, que les Guinéens envisagent avec appréhension, tant l'animosité et la méfiance sont grandes entre les camps des deux principaux candidats.
Une proclamation d'un résultat global par les organes électoraux officiels devrait prendre quelques jours au moins. Mais l'un des risques est que le camp d'Alpha Condé ou celui de son challenger, Cellou Dalein Diallo, ne prenne les devants en invoquant ses propres données remontées du terrain, y compris pour revendiquer une victoire dès le premier tour, provoquant les protestations de la partie adverse avec des conséquences imprévisibles.
Une campagne tendue
Cette élection suscite l'inquiétude de la communauté internationale. Après une campagne vindicative et fiévreuse, le premier tour de la présidentielle se tenait dans un climat de tension extrême alimenté par la contestation contre le candidature d'Alpha Condé, élu en 2010 et réélu en 2015.
La dernière ligne droite de le campagne a en effet été marquée par de nombreux incidents dans ce pays où la confrontation politique violente et l'instrumentalisation des questions ethniques sont monnaie courante. Les jours précédant le vote ont été émaillés d'attaques personnelles, d'obstructions et de heurts qui ont fait plusieurs blessés entre militants des deux principaux concurrents, Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo.
"Inquiétudes pour la paix"
"La stratégie aujourd'hui qui est en train d'être élaborée, hélas, de l'autre côté, c'est comment tricher. Parce que M. Alpha Condé ne peut pas renoncer à son désir de s'octroyer une présidence à vie", a dit Cellou Dalein Diallo, qui ne veut pas revivre ses échecs de 2010 et 2015.
Pendant des mois, l'opposition s'est mobilisée contre la perspective d'un troisième mandat d'Alpha Condé. La contestation, lancée en octobre 2019, a été durement réprimée. Des dizaines de civils ont été tués.
Le nombre de mandats présidentiels est limité à deux. Mais pour Alpha Condé, la Constitution qu'il a fait adopter en mars pour, dit-il, moderniser le pays remet son compteur à zéro.
Le ministre de la Sécurité s'est déclaré "inquiet des déclarations du leader de l'UFDG, qui disait que, s'il ne gagnait pas, il ne reconnaîtrait pas les résultats et n'appellerait pas à l'apaisement".
"On veut la paix, pas la bagarre", confiait pour sa part Mohamed Fodé Camara, un électeur du quartier de Kaloum, en disant "craindre le jour de la proclamation des résultats".
"Tourner la page"
Près de cinq millions et demi de Guinéens étaient appelés à choisir parmi douze candidats et candidates pour diriger ce pays de 12 à 13 millions d'habitants, parmi les plus pauvres du monde malgré ses immenses ressources naturelles.
L'issue devrait se jouer entre Alpha Condé, 82 ans, et Cellou Dalein Diallo, 68 ans. L'un sanguin, l'autre policé, ils s'étaient affrontés en 2010, premières élections jugées démocratiques après des décennies de régimes autoritaires, puis en 2015.
Ancien opposant historique devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu après des années de régimes autoritaires, Alpha Condé revendique d'avoir redressé un pays qu'il avait trouvé en ruines et d'avoir fait avancer les droits humains.
Cellou Dalein Diallo propose de "tourner la page cauchemardesque de 10 ans de mensonges", fustigeant répression policière, corruption, chômage des jeunes et pauvreté.
Le vote guinéen ouvre un cycle dense de présidentielles en Afrique de l'Ouest scruté avec anxiété par les défenseurs de la démocratie, alarmés par les reculs de leur cause dans une sous-région autrefois jugée pionnière.
Le recours aux distorsions électorales ou aux modifications constitutionnelles figure parmi leurs sujets de préoccupation, avec les restrictions à la vie citoyenne, les arrestations arbitraires ou les actes de répression.
Dès le 31 octobre, la présidentielle en Côte d'Ivoire, où le sortant Alassane Ouattara postule également à un troisième mandat controversé, s'annonce elle aussi à hauts risques. Des présidentielles sont également prévues d'ici à fin 2020 au Burkina Faso, au Ghana et au Niger.
PLUS DE 350 MILLIONS DE FRANCS SERONT INJECTÉS DANS LA SONACOS DE DIOURBEL
La Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (SONACOS) de Diourbel va recevoir un montant de plus de 350 millions FCFA dans le cadre de la relance de ses activités, a annoncé le directeur général de la structure, Modou Diagne Fada.
Diourbel, 18 oct (APS) - La Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (SONACOS) de Diourbel va recevoir un montant de plus de 350 millions FCFA dans le cadre de la relance de ses activités, a annoncé le directeur général de la structure, Modou Diagne Fada.
‘’Sonacos de Diourbel va engloutir plus de 350 millions FCFA celle de Lyndiane (Kaolack) va recevoir plus de 750 millions de FCFA. La Sonacos de Dakar aura près de 350 millions FCFA et celle de Louga près de 100 millions de FCFA’’, a-t-il dit.
M. Diagne s’exprimait samedi, à Diourbel, dans le cadre d’une tournée nationale, qui a démarré par Ziguinchor, Kolda, Tambacounda, Sinthiou Malème, Guidé Mouride, Kaffrine et Kaolack.
Le directeur général de la Sonacos a, au cours de cette visite, échangé avec les acteurs économiques et producteurs de la région sur la prochaine campagne de commercialisation de l’arachide.
Ce financement attribué à ces différents établissements va permettre de ‘’remettre en état, revitaliser et redémarrer un certain nombre d’activités pour marquer la renaissance de la Sonacos, qui s’est traduite par ses états financiers que nous avons validés récemment avec notre conseil l’administration’’, a indiqué M. Diagne.
Selon lui, les états financiers de la Sonacos présentent un résultat net positif contrairement à l’exercice précédent où elle a connu un déficit de moins 7 milliards de FCFA.
Aussi, ‘’la Sonacos dispose de suffisamment de financements pour un bon déroulement de la prochaine campagne arachidière’’.
‘’Nous avons, l’année dernière, reçu 45 millions d’euros de nos partenaires, nous n’avons utilisé que les 19 millions d’euros. Les 26 millions d’euros seront mobilisés avant la fin du mois d’octobre 2020’’, a-t-il souligné.
Il a également informé les opérateurs sur les nouvelles dispositions prises par la Sonacos pour une bonne commercialisation de l’arachide, les invitant à porter leur choix sur la Sonacos et à drainer les graines vers cette industrie nationale.
‘’Cette année en ce qui concerne le prix au producteur, nous sommes prêts à aller le plus loin possible. Nous sommes prêts à une hausse du prix au producteur et le moment venu le CNIA (Comité national interprofessionnel de l’arachide) convoquera les acteurs et nous allons échanger’’, a assuré Modou Diagne Fada.
Le directeur général de la Sonacos a également constaté le redémarrage des activités au niveau des unités de fabrication de vinaigre, d’eau de javel et à l’unité de production d’aliments de bétail et de volaille (Setuna).
2 MILLIONS DE FRANCS ET DU MATÉRIEL DE MUSIQUE À L’UCAS BANDE
Le ministre de la culture et de communication, Abdoulaye Diop, a remis samedi, au centre culturel de Sédhiou, une enveloppe de deux millions et du matériel de musique aux artistes de l’UCAS Bande
Sédhiou,18 oct (APS) – Le ministre de la culture et de communication, Abdoulaye Diop, a remis samedi, au centre culturel de Sédhiou, une enveloppe de deux millions et du matériel de musique aux artistes de l’UCAS Bande, a appris l’APS.
‘’Cet orchestre symbolique qui a porté haut les couleurs de la région pendant des décennies mérite toute considération et accompagnement pouvant aider ses acteurs à faire correctement leurs activités’’, a dit le ministre lors de la remise du matériel.
Dans cette perspective, M. Diop annonce le démarrage dans les prochains jours d’un « palais des arts » à Sédhiou, qui portera le nom de l’UCAS ‘’afin de rendre pérenne l’œuvre de ces aînés’’.
UN CHERCHEUR SÉNÉGALAIS INVENTE UNE MOISSONNEUSE À CRIQUETS
Sanoussi Diakhité, a annoncé et présenté une moissonneuse à criquets ‘’efficace’’ dans la lutte contre l’invasion acridienne, la préservation de l’environnement et la procuration d’aliments pour la volaille et le poisson.
Dakar, 18 oct (APS) – Le scientifique et chercheur sénégalais, Sanoussi Diakhité, a annoncé samedi, à Dakar, avoir inventé et présenté au grand public une moissonneuse à criquets ‘’efficace’’ dans la lutte contre l’invasion acridienne, la préservation de l’environnement et la procuration d’aliments pour la volaille et le poisson.
‘’Cette nouvelle invention que je viens de faire servira de moyens efficaces dans la lutte contre l’invasion des criquets, la préservation de l’environnement et la procuration d’aliments pour la volaille et le poisson’’, a-t-il assuré.
Le scientifique et chercheur sénégalais, qui avait déjà inventé la machine à fonio, intervenait lors d’une conférence virtuelle organisée à Dakar par la plateforme ‘’Les nouvelles de Kolda’’, une initiative de près de 300 ressortissants de la région de Kolda (sud) évoluant dans divers secteurs d’activités, et basés un peu partout dans d’autres localités du pays, en Afrique et dans la diaspora.
La structure anime tous les 15 jours, depuis le mois de juillet, une conférence virtuelle, en invitant un expert dans un domaine précis, pour discuter des voies et moyens de créer les conditions d’émergence du terroir d’origine et du pays en général.
Selon le professeur Diakhité, ancien directeur général de l’Office nationale de la formation professionnelle (ONFP), l’idée d’inventer cette moissonneuse à criquets est de proposer ‘’une solution non nocive pour les cultures et plus efficace que les pesticides utilisés afin de détruire les criquets ravageurs’’.
‘’C’est une machine qui aspire les criquets et qui les entraine vers un bac de stockage après les avoir broyés. Au lieu d’utiliser les produits chimiques pour les criquets, la machine ne fait que les aspirer à l’aide d’un procédé mécanique’’, a expliqué M. Diakhité.
Le chercheur sénégalais par ailleurs ancien professeur au lycée industriel Maurice Delafosse de Dakar a estimé que l’enjeu de cette machine est le fait qu’elle peut intéresser plus de trente pays à travers le monde.
Le professeur Sanoussi Diakhité a, au cours de sa carrière, décroché plusieurs ‘’récompenses ‘’ dont le prix Rolex en 1996, le prix du grand salon africain d’invention et d’innovation en 1997 et le prix Tchao à Silicium vallée aux USA en 2008.
M. Diakhité a rappelé que la machine à fonio, une de ses œuvres, a permis de décortiquer cette céréale locale. Il dit avoir pensé concevoir cette machine pour lever une contrainte dans la filière du fonio, qui était bloquée dans son développement à cause de la difficulté de décorticage.
Selon lui, ce blocage faisait que les producteurs avaient tendance à abandonner la culture de cette céréale qui pourtant a ‘’une qualité nutritive très importante’’.
‘’Je peux dire que la décortiqueuse à fonio a permis de relancer la culture de cette céréale au Sénégal et dans plusieurs pays de la sous-région ’’, a ajouté le scientifique sénégalais.
EN FINIR AVEC L'APARTHEID CAPILLAIRE
Alors qu’il existe en France presque trois fois plus de salons de coiffure que de boulangeries, le cheveu afro a encore du mal à trouver une adresse pour se faire chouchouter
Le Monde Afrique |
Sandrine Berthaud-Clair |
Publication 18/10/2020
Malgré une forte demande et un marché du cheveu bouclé-frisé-crépu en pleine expansion, les formations académiques peinent à se moderniser.
Alors qu’il existe en France presque trois fois plus de salons de coiffure que de boulangeries, le cheveu afro a encore du mal à trouver une adresse pour se faire chouchouter. En 2018, pas moins de 85 192 établissements quadrillaient le territoire, selon le recensement de l’Union nationale des entreprises de coiffure (UNEC) et le secteur, deuxième de l’artisanat, pèse 6 milliards d’euros de chiffres d’affaires par an.
Or si l’on voulait pouvoir couvrir les besoins capillaires des personnes noires et métisses de France, estimées à au moins un cinquième de la population d’après le Conseil représentatif des associations noires (CRAN), il faudrait 17 000 enseignes capables de proposer des services pour cheveux bouclés-frisés-crépus (BFC). L’Ile-de-France, qui compte à elle seule 15 000 salons minimum, devrait donc pouvoir proposer une expertise « BFC » dans 3 000 d’entre eux. Mais on en est encore très loin.
« En région parisienne, où les besoins sont les plus importants car la diversité y est plus forte qu’ailleurs, on n’en dénombre pas 150, même en comptant les boutiques des quartiers de Château-Rouge et Château-d’Eau, explique Aude Livoreil-Djampou, qui a créé le Studio Ana’e à Paris en 2015, un salon « multitexture » qui accueille toutes les diversités de cheveux, du plus raide au plus crépu. Et, à Paris, c’est bien pire : les enseignes qui privilégient la qualité se comptent sur les doigts des deux mains ! »
Alors qu’est-ce qui coince ? La formation. « Aujourd’hui encore, du CAP au brevet professionnel, on n’apprend toujours pas aux futurs professionnels à prendre en charge ces textures, ou alors de manière très marginale », tranche Alexis Rosso. Ce coiffeur studio haut en couleur d’origine guadeloupéenne, parmi les meilleurs artisans de France, a dû se former aux Etats-Unis et à Londres pour développer son expertise du cheveu afro alors qu’il coiffait depuis l’âge de 15 ans en salon. Son parcours, emblématique, l’a convaincu de devenir formateur certifié pour inverser la tendance et accompagner les futurs coiffeurs.
« Coiffure noire ghettoïsée »
Car non seulement le CAP ne forme pas les jeunes à cette problématique, mais le seul bagage qu’on leur enseigne encore, c’est le défrisage. De quoi faire dresser les cheveux sur la tête des militantes de la cause Nappy (contraction de natural et happy) qui œuvrent depuis vingt ans pour libérer le cheveu naturel, le sublimer, et en finir avec le diktat du cheveu lisse. D’autant que les produits défrisants, très agressifs, brûlent le cuir chevelu, abîment la fibre capillaire et peut aboutir en quelques années à de conséquentes pertes de cheveux.
« Pendant longtemps, on a considéré le cheveu afro comme indomptable, explique Diane Châtelier, créatrice en 2012 de Nappy Boucles, un site de vente en ligne de produits capillaires. Ce point de vue a enfin changé. Les femmes ont découvert qu’il n’est pas si compliqué d’avoir une routine de soins adaptés et que les possibilités de coiffage sont grandes. Et le confinement a accéléré encore cette libération. Mais la formation, elle, est encore loin d’être à la page. »
EXCLUSIF SENEPLUS - La promesse de la République est de veiller au bien-être des populations. Une politique sanitaire conséquente doit entériner l’universalité et la diversité des soins - NOTES DE TERRAIN
Dimanche 18 octobre 2020. Je n’avais pas regardé la vidéo*. Pourtant, elle m’a été envoyée depuis jeudi. J’avais même promis de la partager, autour de moi. Il faut dire que, parfois, les messages WhatsApp sont envahissants. Surtout quand il s’agit de vidéos ou de documents audio. Inconsciemment, je les considère comme des spams. Qui nuisent à la concentration et au travail. Et puis, je savais le contenu triste. Ce matin, en partant au bureau, j’étais seul sur le siège passager du clando. En pianotant sur mon smartphone, je me suis souvenu de la vidéo. Elle était accompagnée d’un message, qui disait ceci en wolof : « Mme Sène, j’ai parlé à une chaîne de télévision, pour demander de l’aide. Pourras-tu diffuser la vidéo à tes connaissances et à d’autres gens qui sauront m’aider. Mon mari m’avait demandé d’attendre. Il cherche des solutions pour prendre en charge les frais d’opération, mais ce n’est pas facile. »
La vidéo s’ouvre sur une scène un peu théâtrale. Des femmes qui pleurent et prient. Un air grave. Une musique dramatique. Elles ont été filmées par « Thiaroye Tv ». Voici l’histoire. A. Dieng est malade. Elle a des problèmes cardiaques. Elle n'a pas les moyens de se prendre en charge. Elle raconte son calvaire. Ses proches témoignent de sa disponibilité, de sa gentillesse. Elles louent toutes son sens du devoir dans le mariage, et sa dévotion en tant que croyante. L’une d’elle commente : « Malgré ses tourments, elle est brave, et continue à se battre. » Elles en appellent à la bienveillance des autorités politiques et des bonnes volontés. Elles sollicitent le président de la République, sa femme, le maire de Thiaroye. On apprend qu’A. Dieng a trois enfants. Elle est femme au foyer. Elle habite à Yeumbeul-Nord, au quartier Aynoumani 6. Originaire de Thiès, elle a perdu très tôt ses parents. Elle est venue à Dakar, rejoindre son mari. À la fin de la vidéo, elle craque. J’ai un petit pincement. Même si j’ai l’impression que c’est un peu surjoué.
Pourtant, c'est une question de vie ou de mort. Sur la note du médecin, qu’elle montre à la caméra de Thiaroye Tv, on peut lire : « Il s’agit d’une patiente de 35 ans, aux antécédents d’angines à répétition dans l’enfance, connue porteuse d’une valvulopathie rhumatismale à type d’insuffisance mitrale sévère avec hypertension artérielle pulmonaire moyenne, chez qui l’indication d’un remplacement valvulaire mitral et d’une plastrie tricuspide est posée. » Ce diagnostic est un peu ésotérique pour moi. Je me suis donc renseigné. En fait, c’est ma sœur qui l’a prescrit. Elle m’a dit que la maladie d’A. Dieng est très grave. C’est une pathologie qui affecte certaines personnes, qui, lors de leur enfance, souffrent d’angines non ou mal traitées. À l’adolescence ou à l’âge adulte ces affections bénignes finissent par dégrader le cœur. En général, les personnes concernées meurent jeunes, si aucune intervention n’est faite.
Beaucoup de nos compatriotes succombent à cette maladie, m’a-t-elle renseigné. Ce qui va se passer, s’il n’y a pas d’intervention chirurgicale ? A. Dieng risque de mourir. Cela me paraît une atteinte grave à la sacralité de la vie humaine. Quelle désolation ! C’est un fatalisme dégoûtant. Combien sont-ils, nos compatriotes, qui meurent bêtement, alors que des remèdes existent ou sont à portée. La demande d’aide d’A. Dieng pose la question du système de santé au Sénégal. Et au-delà de notre perception de la vie. De notre humanité aussi. Pourquoi, le système de santé ne marche pas dans notre pays ? Seule une morale périmée peut accepter la mort programmée de ceux qui n’ont pas les moyens de se faire soigner ? Il faut un sursaut des intelligences dans ce pays.
Au Sénégal, de toute évidence, l’institution hospitalière - qui à l’origine se donnait la mission d’accueillir le pauvre et le charitable - ne répond pas à ses objectifs. Les malheurs de l’hôpital sont bien connus, de tous. Des infrastructures obsolètes ou absentes. Un déficit de professionnels. Un coût élevé des soins, hors de prix pour les citoyens des étages inférieures. Les autorités savent tout cela. Elles cherchent, avec certains programmes et projets, à réparer ces manquements. La couverture maladie pour certaines personnes à faible revenu. La construction de nouveaux hôpitaux. La prise en charge des seniors. Il y a des initiatives. Mais elles sont largement insuffisantes. Des réformes ne suffiront pas. Il faut aller vers une révolution du système sanitaire.
Les politiques de santé changent et les dépenses s’épuisent, sans régler le problème. Qui ne connaît pas un proche, qui attend de mourir dans sa chambre. Car les frais de prise en charge de sa maladie sont exorbitants. Beaucoup de nos parents souffrent de pathologies graves. Pour la plupart, il ne reste qu’une seule solution : souffrir en attendant le trépas. La promesse de la République est de veiller au bien-être des populations. Aussi, une politique sanitaire conséquente doit entériner l’universalité et la diversité des soins. Chaque citoyen doit pouvoir se soigner, lorsqu’il tombe malade. Quelle que soit sa situation économique ou sociale. Qu’il habite le Cap-Vert où le Fulaadu. Il faut consacrer le principe. Il doit guider les politiques sanitaires su Sénégal. C’est la responsabilité de l’Etat. Que ceux qui aspirent à gouverner, ou qui sont aux affaires, l’assument. Sans cela, les sans-grades continueront de mourir vulgairement. Si nous parvenons à faire de l’accès au soin un droit universel, nous pourrons rapidement tracer une voie d’avenir pour notre pays.
L’homme et la femme, en bonne santé et biens éduqués, constituent l’investissement le plus rentable pour une nation. Comment rendre possible ce principe ? Évidemment les ressources de l’Etat ne sont pas illimitées. Une couverture santé universelle nécessite beaucoup de moyens. Elle est pourtant possible, puisque d’autres nations l’ont mise en œuvre. Car elles savent que ce sont des corps solides qui assurent la prospérité. Mais, dans notre pays les esprits sans imagination et les gouvernants dénués de volonté valorisent la résignation et la passivité. Si notre État ne parvient à trouver les moyens d’assurer la santé pour tous, alors à quoi sert-il ? Si nous acceptons, en tant que citoyen la fiction étatique, c’est pour que nos problèmes de base soient réglés par ses représentants. Nous devons discuter de cela, avec une énergie positive. Posons cet axiome : au Sénégal, que l’on soit riche ou pauvre, on doit pouvoir se soigner dans des hôpitaux publics répondant aux normes internationales. Maintenant, tirons tous les arguments et les conséquences de cette doctrine.
Cela veut dire, d’abord, qu'il faudra revoir notre contrat social. Ses limites et ses ouvertures possibles. Comment mutualiser nos forces et constituer nos propres coopératives économiques et sociales ? Comment utiliser, à bon escient, nos compétences pour bâtir et prendre en charge nos nécessités vitales ? Comment développer les innovations dont on a besoin ? Comment dépasser nos limites objectives ? Comment développer le génie de la science, de l’industrie et de l’organisation ? Puis, nous devrons trouver les moyens d’augmenter les solidarités.
En agitant toutes ces possibilités, nous pourrons voir nos forces, et traduire tangiblement nos vœux. Nous pourrons trouver des alternatives et des impulsions créatrices. Il faut bousculer nos imaginations, pour vivre dans un pays décent. Où la médecine est accessible. L’éducation aussi. Et la justice, et la sécurité. Et toute chose qui assure la vigueur morale des hommes et des femmes. La santé n’est pas un variable d’ajustement. C’est un droit fondamental. Si nous le voyons tous ainsi, nous ferons un grand pas. Et, au lieu de construire des autoroutes et une ligne de chemin de fer aux coûts exorbitants, au lieu de dépenser de l’argent qui ne sauve pas des vies, l’Etat aurait soigné et éduqué ses co-contractants. Et, alors, A. Dieng ne serait pas obligée d’appeler à l’aide publiquement, et de blesser sa dignité. Pour continuer à vivre.
Ne se sentant nullement en danger sur les deux aspects essentiels de la coopération monétaire avec ses anciennes colonies en Afrique (la parité fixe avec l’euro et la garantie de convertibilité), deux sénateurs français ont expliqué à leurs collègues les réformes juste ‘’symboliques’’ sur la monnaie des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).
Loin du tollé suscité sur le continent africain par le contenu de la réforme du franc CFA des États de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), le Sénat français a mené une étude sur l’impact des changements induits par ce nouvel accord monétaire entre la France et ses anciens colonisés de l’Afrique de l’Ouest.
Mercredi 30 septembre 2020, la Commission des finances a autorisé la publication des communications de Nathalie Goulet et Victorin Lurel, rapporteurs ayant travaillé sur cette question, sous la forme d’un rapport d’information sur la Zone franc. Pour servir la France, leurs enquêtes ont permis de dégager trois principales pistes de réflexion pour aller plus loin dans cette réforme : ‘’S’engager à renommer la Zone franc, dont le nom est source de confusion sur sa nature et sur le rôle qu’y joue la France ; renforcer la communication sur la réforme et poursuivre les réflexions sur le rôle que devrait y jouer la Banque centrale européenne.’’
Toutefois, plusieurs facteurs font douter les sénateurs français de la réalisation, à court-terme, du projet ‘’Eco’’ de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) pour une réforme plus approfondie de la coopération monétaire en Afrique de l’Ouest. Le rapporteur spécial sénateur (Union centriste) de l’Orne et son collègue sénateur (socialiste et républicain) de la Guadeloupe ont mis un grand bémol sur la communication des autorités françaises sur les réformes du franc CFA, estimant que ‘’la France a déjà perdu, sur le franc CFA, la bataille de l’image’’. Une erreur qu’ils conseillent au gouvernement de ne pas répéter sur la réforme.
‘’Certains, expliquent-ils, n’y voient qu’une arnaque politique ou la continuité d’une servitude monétaire, tandis que d’autres parlent d’avancée réelle ou de semi-révolution. Dans ce domaine, la communication est un élément stratégique dont les autorités et les institutions françaises doivent mieux tirer parti, au risque que le message de la réforme ne se dilue dans un contexte plus général de revendications à l’encontre de la France. La difficulté, et elle a été soulignée à juste titre par la Banque de France et le Trésor français, est que le discours français n’est souvent perçu que comme une défense par Paris de ses propres intérêts’’.
Une réforme pour taire les critiques
Mais quelles sont ces réformes ? Tel que dénoncé par de nombreux activistes, membres de la société civile, opposants politiques et économistes des pays membres de l’Uemoa (et au-delà), les sénateurs reconnaissent que ‘’la réforme ne revient toutefois pas sur deux aspects essentiels de la coopération monétaire : la parité fixe avec l’euro et la garantie de convertibilité’’.
En effet, les réformes annoncées le 21 décembre 2019 à Abidjan, en présence du président de la République française Emmanuel Macron, par le président ivoirien Alassane Ouattara (le changement du nom de la monnaie de l’Uemoa, franc CFA, en Eco ; la fin de la centralisation des réserves de change de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest auprès du Trésor français et donc la fermeture du compte d’opérations ; et le retrait de la France des instances de gouvernance dans lesquelles elle était présente) s’attachent avant tout, d’après les deux rapporteurs, ‘’à mettre fin aux aspects qui se sont avérés les plus critiqués’’ du franc CFA.
Ces points sont identifiés par Nathalie Goulet et Victorin Lurel comme ‘’le nom hérité de la colonisation, la présence française, source de toutes les rumeurs sur une ‘’ingérence française’’, la fin de la centralisation des réserves de change, accusée de servir de ‘’caisse secrète’’ à la France’’.
En attendant, ces changements prendront corps dans un nouvel accord de coopération monétaire, que le Parlement français devrait examiner d’ici la fin de l’année 2020. Une nouvelle convention de garantie sera également signée entre le ministère français de l’Economie et des Finances et la BCEAO.
Les sénateurs n’ont pas oublié d’évaluer le risque financier que constituera cette réforme du franc CFA, même si elle ne remet pas en cause certains paramètres fondamentaux de la coopération monétaire entre la France et l’Afrique de l’Ouest. Leurs conclusions est que la réforme en Afrique de l’Ouest se traduira, tout d’abord, par une petite économie pour la France : ‘’La fermeture du compte d’opérations entraine, en effet, avec elle, la fin des conditions avantageuses de rémunération pour les avoirs extérieurs nets déposés par la BCEAO auprès du Trésor, au titre de l’obligation de centralisation de 50 % de ses réserves de change. La France a versé 40,6 et 40,4 millions d’euros à la BCEAO en 2018 et en 2019, au titre de la rémunération de ses avoirs extérieurs nets.’’
La France va garder 40 millions d’euros (26 milliards de francs CFA) par an
Tout en mettant fin à la centralisation des réserves de change, le projet de nouvel accord de coopération monétaire maintient la garantie de convertibilité illimitée et inconditionnelle assurée par la France. Cet apparent ‘’décalage’’ s’explique, selon les sénateurs, par la mise en œuvre de nouveaux mécanismes de remontée d’information pour permettre à la France d’avoir de la visibilité et de piloter son risque financier. Et ‘’ces dispositifs seraient, en outre, plus souples et plus efficaces pour mesurer le niveau des réserves de change de la BCEAO et le risque d’appel en garantie. Ce n’est donc pas le maintien d’une ‘’mainmise’’ française, comme les rapporteurs ont pu l’entendre, mais la contrepartie de l’octroi de la garantie de convertibilité en l’absence de centralisation des réserves et de représentants français dans les instances techniques de la BCEAO (hors période de crise)’’, concluent-ils.
Nathalie Goulet et Victorin Lurel ont expliqué qu’entre une réforme qui serait d’abord symbolique et une autre plus profonde, avec la remise en cause de certains mécanismes de la Zone franc pour mieux les adapter à leurs fondamentaux économiques, les décideurs souverains des pays de l’Uemoa ont choisi la première option. ‘’Ils se sont attachés aux garanties que leur apporte la Zone franc, notamment en matière de stabilité macroéconomique et de convertibilité des devises’’.
Si on ajoute à cela la complexité que pose le géant nigérian dans la zone et plus généralement les pays anglophones sur l’ampleur des changements qui devraient être conduits sans trop déstabiliser les économies de la région (passage à un régime de change flexible, arrimage à un panier de devises), le défaut de convergence des pays, les sénateurs français doutent sérieusement de la mise en œuvre de l’Eco version CEDEAO.
Ils préviennent toutefois qu’à moyen et long terme, rien ne dit que la réforme du franc CFA ne constituera pas une première étape vers une remise en cause plus profonde des principes et mécanismes de la Zone franc (modification de la parité ou de l’arrimage).
En attendant d’y être, ils préconisent d’accompagner cette ‘’modernisation des accords de coopération monétaire’’.