Seneplus.com
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
 
5 juillet 2025
FacebookTwitterRSS
Seneplus.com
Opinions
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
LA CHRONIQUE HEBDO DE PAAP SEEN

LA SANTÉ POUR TOUS

EXCLUSIF SENEPLUS - La promesse de la République est de veiller au bien-être des populations. Une politique sanitaire conséquente doit entériner l’universalité et la diversité des soins - NOTES DE TERRAIN

Paap Seen   |   Publication 18/10/2020

Dimanche 18 octobre 2020. Je n’avais pas regardé la vidéo*. Pourtant, elle m’a été envoyée depuis jeudi. J’avais même promis de la partager, autour de moi. Il faut dire que, parfois, les messages WhatsApp sont envahissants. Surtout quand il s’agit de vidéos ou de documents audio. Inconsciemment, je les considère comme des spams. Qui nuisent à la concentration et au travail. Et puis, je savais le contenu triste. Ce matin, en partant au bureau, j’étais seul sur le siège passager du clando. En pianotant sur mon smartphone, je me suis souvenu de la vidéo. Elle était accompagnée d’un message, qui disait ceci en wolof : « Mme Sène, j’ai parlé à une chaîne de télévision, pour demander de l’aide. Pourras-tu diffuser la vidéo à tes connaissances et à d’autres gens qui sauront m’aider. Mon mari m’avait demandé d’attendre. Il cherche des solutions pour prendre en charge les frais d’opération, mais ce n’est pas facile. »

La vidéo s’ouvre sur une scène un peu théâtrale. Des femmes qui pleurent et prient. Un air grave. Une musique dramatique. Elles ont été filmées par « Thiaroye Tv ». Voici l’histoire. A. Dieng est malade. Elle a des problèmes cardiaques. Elle n'a pas les moyens de se prendre en charge. Elle raconte son calvaire. Ses proches témoignent de sa disponibilité, de sa gentillesse. Elles louent toutes son sens du devoir dans le mariage, et sa dévotion en tant que croyante. L’une d’elle commente : « Malgré ses tourments, elle est brave, et continue à se battre. » Elles en appellent à la bienveillance des autorités politiques et des bonnes volontés. Elles sollicitent le président de la République, sa femme, le maire de Thiaroye. On apprend qu’A. Dieng a trois enfants. Elle est femme au foyer. Elle habite à Yeumbeul-Nord, au quartier Aynoumani 6. Originaire de Thiès, elle a perdu très tôt ses parents. Elle est venue à Dakar, rejoindre son mari. À la fin de la vidéo, elle craque. J’ai un petit pincement. Même si j’ai l’impression que c’est un peu surjoué. 

Pourtant, c'est une question de vie ou de mort. Sur la note du médecin, qu’elle montre à la caméra de Thiaroye Tv, on peut lire : « Il s’agit d’une patiente de 35 ans, aux antécédents d’angines à répétition dans l’enfance, connue porteuse d’une valvulopathie rhumatismale à type d’insuffisance mitrale sévère avec hypertension artérielle pulmonaire moyenne, chez qui l’indication d’un remplacement valvulaire mitral et d’une plastrie tricuspide est posée. » Ce diagnostic est un peu ésotérique pour moi. Je me suis donc renseigné. En fait, c’est ma sœur qui l’a prescrit. Elle m’a dit que la maladie d’A. Dieng est très grave. C’est une pathologie qui affecte certaines personnes, qui, lors de leur enfance, souffrent d’angines non ou mal traitées. À l’adolescence ou à l’âge adulte ces affections bénignes finissent par dégrader le cœur. En général, les personnes concernées meurent jeunes, si aucune intervention n’est faite.

Beaucoup de nos compatriotes succombent à cette maladie, m’a-t-elle renseigné. Ce qui va se passer, s’il n’y a pas d’intervention chirurgicale ? A. Dieng risque de mourir. Cela me paraît une atteinte grave à la sacralité de la vie humaine. Quelle désolation ! C’est un fatalisme dégoûtant. Combien sont-ils, nos compatriotes, qui meurent bêtement, alors que des remèdes existent ou sont à portée. La demande d’aide d’A. Dieng pose la question du système de santé au Sénégal. Et au-delà de notre perception de la vie. De notre humanité aussi. Pourquoi, le système de santé ne marche pas dans notre pays ? Seule une morale périmée peut accepter la mort programmée de ceux qui n’ont pas les moyens de se faire soigner ? Il faut un sursaut des intelligences dans ce pays. 

Au Sénégal, de toute évidence, l’institution hospitalière - qui à l’origine se donnait la mission d’accueillir le pauvre et le charitable - ne répond pas à ses objectifs. Les malheurs de l’hôpital sont bien connus, de tous. Des infrastructures obsolètes ou absentes. Un déficit de professionnels. Un coût élevé des soins, hors de prix pour les citoyens des étages inférieures. Les autorités savent tout cela. Elles cherchent, avec certains programmes et projets, à réparer ces manquements. La couverture maladie pour certaines personnes à faible revenu. La construction de nouveaux hôpitaux. La prise en charge des seniors. Il y a des initiatives. Mais elles sont largement insuffisantes. Des réformes ne suffiront pas. Il faut aller vers une révolution du système sanitaire.

Les politiques de santé changent et les dépenses s’épuisent, sans régler le problème. Qui ne connaît pas un proche, qui attend de mourir dans sa chambre. Car les frais de prise en charge de sa maladie sont exorbitants. Beaucoup de nos parents souffrent de pathologies graves. Pour la plupart, il ne reste qu’une seule solution : souffrir en attendant le trépas. La promesse de la République est de veiller au bien-être des populations. Aussi, une politique sanitaire conséquente doit entériner l’universalité et la diversité des soins. Chaque citoyen doit pouvoir se soigner, lorsqu’il tombe malade. Quelle que soit sa situation économique ou sociale. Qu’il habite le Cap-Vert où le Fulaadu. Il faut consacrer le principe. Il doit guider les politiques sanitaires su Sénégal. C’est la responsabilité de l’Etat. Que ceux qui aspirent à gouverner, ou qui sont aux affaires, l’assument. Sans cela, les sans-grades continueront de mourir vulgairement. Si nous parvenons à faire de l’accès au soin un droit universel, nous pourrons rapidement tracer une voie d’avenir pour notre pays.

L’homme et la femme, en bonne santé et biens éduqués, constituent l’investissement le plus rentable pour une nation. Comment rendre possible ce principe ? Évidemment les ressources de l’Etat ne sont pas illimitées. Une couverture santé universelle nécessite beaucoup de moyens. Elle est pourtant possible, puisque d’autres nations l’ont mise en œuvre. Car elles savent que ce sont des corps solides qui assurent la prospérité. Mais, dans notre pays les esprits sans imagination et les gouvernants dénués de volonté valorisent la résignation et la passivité. Si notre État ne parvient à trouver les moyens d’assurer la santé pour tous, alors à quoi sert-il ? Si nous acceptons, en tant que citoyen la fiction étatique, c’est pour que nos problèmes de base soient réglés par ses représentants. Nous devons discuter de cela, avec une énergie positive. Posons cet axiome : au Sénégal, que l’on soit riche ou pauvre, on doit pouvoir se soigner dans des hôpitaux publics répondant aux normes internationales. Maintenant, tirons tous les arguments et les conséquences de cette doctrine. 

Cela veut dire, d’abord, qu'il faudra revoir notre contrat social. Ses limites et ses ouvertures possibles. Comment mutualiser nos forces et constituer nos propres coopératives économiques et sociales ? Comment utiliser, à bon escient, nos compétences pour bâtir et prendre en charge nos nécessités vitales ? Comment développer les innovations dont on a besoin ? Comment dépasser nos limites objectives ? Comment développer le génie de la science, de l’industrie et de l’organisation ? Puis, nous devrons trouver les moyens d’augmenter les solidarités. 

En agitant toutes ces possibilités, nous pourrons voir nos forces, et traduire tangiblement nos vœux. Nous pourrons trouver des alternatives et des impulsions créatrices. Il faut bousculer nos imaginations, pour vivre dans un pays décent. Où la médecine est accessible. L’éducation aussi. Et la justice, et la sécurité. Et toute chose qui assure la vigueur morale des hommes et des femmes. La santé n’est pas un variable d’ajustement. C’est un droit fondamental. Si nous le voyons tous ainsi, nous ferons un grand pas. Et, au lieu de construire des autoroutes et une ligne de chemin de fer aux coûts exorbitants, au lieu de dépenser de l’argent qui ne sauve pas des vies, l’Etat aurait soigné et éduqué ses co-contractants. Et, alors, A. Dieng ne serait pas obligée d’appeler à l’aide publiquement, et de blesser sa dignité. Pour continuer à vivre. 

*https://www.youtube.com/watch?v=nj7TyEu149E

Retrouvez sur SenePlus, "Notes de terrain", la chronique de notre éditorialiste Paap Seen tous les dimanches.

psene@seneplus.com

 

Articles les plus lus

capture_decran_2025-06-24_a_23.42.22.png
UN COMITÉ QUI OUBLIE CEUX QUI LISENT ET FONT LIRE
Le vendredi 20 juin 2025, à la Maison de la culture Douta Seck, s’est tenue une cérémonie solennelle. ...

adama-dieng.jpeg
L'IMPLOSION DU SOUDAN DOIT ÊTRE STOPPEE À EL-FASHER
Il y a quelques jours, la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP) et la Mission ...

mbane_.jpg
LE SUCRE DE LA CSS NE DOIT PAS GHETTOÏSER MBANE
C’est Le Quotidien, dans sa Une du jeudi 19 juin 2025, qui donne les détails de l’affaire : la Compagnie ...

mgueye_.jpg
DU QUATRIÈME SOUS-SOL AUX JETS PRIVÉS ET LIMOUSINES
Heureux comme notre Premier ministre, qui a l’occasion de voyager à travers l’Afrique et le monde, ...

andama.jpg
RENCONTRE AVEC UN PERSONNAGE A LA FOIS CELEBRE ET MYSTERIEUX
Son nom est intimement lié à Diofior, un village sérère connu pour être un bastion de la lutte traditionnelle ...

Vos articles préférés de la semaine

capture_decran_2022-01-09_a_21.42.15_0.png
LE SÉNÉGAL VA MAL
Entre morosité et rhétorique politicienne Le contexte actuel du Sénégal prouve, au-delà des promesses ...

capture_decran_2025-06-18_a_09.08.32.png
IL FAUT AIDER LE SOLDAT BASSIROU KÉBÉ, DG DE LA SNHM
Les Américains disent que toute politique est locale. Le citoyen juge l’Etat sur la base de ses actions ...

capture_decran_2025-06-15_a_13.56.37.png
LE FOOTBALL M’A DONNÉ DES FRÈRES ET DES SOEURS AUX QUATRE COINS DU MONDE
Du coiffeur de Salah au professeur d’anglais , de Luis Díaz, des tribunes de Munich aux rues de Paris, ...

capture_decran_2025-06-23_a_16.58.31.png
DIOMAYE BATTU À LA PRÉSIDENCE DE LA CEDEAO PAR MAADA BIO
Amadou Hott avait le meilleur profil pour présider la Bad, et il a échoué. Hier également, la candidature ...

57540596-42611988.jpg
GUY MARIUS SAGNA, LE COL BLEU DE L’HÉMICYCLE
Il détonne dans l’Assemblée nationale. Sa voix, son langage, sa trajectoire. Il est l’un des rares ...


La Une

Politique

Economie

International

Sports

Football

Media

People

Opinions

Societe

Annonces

Diaspora

Femmes

Développement

Santé

Éducation

PARTENAIRES DE SENEPLUS

APS
Grand-Place
L'As
L'Enquete
L'Observateur
La Gazette
Le Populaire
Le Quotidien
Le Soleil
Le Témoin
Libération
Nouvel Horizon
Réussir
RFM
RTS
Stades
Sud FM
Sud Quotidien
Sunu Lamb
TFM
Waa Sports

À propos de SenePlus

SenePlus.com est un portail d'informations sur le Sénégal. Nous vous fournissons des articles détaillés, critiques, pertinents sur l'actualité au Sénégal.

Coordonnées

Publicité:
pub@seneplus.com
Informations:
info@seneplus.com
Problèmes techniques:
tech@seneplus.com
Copyright © 2025 SenePlus  |  Publicité  |  Soumettre un Article  |  Nous Contacter  |  Mentions légales  |  Conditions d'utilisation  |  Á propos de nous