On pourrait dire que le député Aliou Dembourou Sow est seul contre tous. En tout cas, du côté du foirail de Sicap Mbao, ses frères peulhs condamnent et lui conseillent de demander pardon aux Sénégalais.
C’est avec regret que les éleveurs du grand foirail de Sicap Mbao ont accueilli les propos du député Aliou Dembourou Sow, appelant ses parents peulhs à s’armer de machettes pour défendre un éventuel troisième mandat du Président de la République. Des propos qui continuent de charrier son lot de désapprobations.
Chez les éleveurs du grand daral de Sicap Mbao, leur porte-parole, Malick Yoro bâ, ainsi que leur président, Ifra Djibado Sow, demandent pardon au peuple sénégalais et conseillent au député d’en faire autant. « Je pense que c’est une personne douée de raison. Il sait bien ce qu’il a dit. Mais comme on dit, nul n’est parfait. Ce que moi j’ai compris, et ce qu’il voulait certainement dire, c’est ceci : notre carte d’électeur est notre arme pour élire un président. Et que si l’occasion se présentait, on devait l’utiliser », clarifie Malick Yoro ba, chargé de communication du foirail de Sicap Mbao. Notre interlocuteur conçoit mal que l’on puisse diviser les Sénégalais qui sont tous des parents. « C’est un homme politique et en même temps député, je pense qu’il a le droit de dire qu’il va soutenir le Président Sall. Le problème, c’est la manière dont il l’a abordé qui pose problème. Il a fait une erreur, c’est un ami et c’est mon petit frère aussi. C’est la raison pour laquelle je demande pardon en son nom parce que je pense que nous sommes tous des parents au Sénégal. Vous savez, c’est une question de politique politicienne, tous ces gens qui étaient avec Abdoulaye Wade, ils sont aujourd’hui avec Macky », fait savoir M. ba.
Ifra Djibado Sow, président du foirail de Sicap Mbao voit les choses comme son porte-parole et confie lui aussi que c’est un problème de communication et le député a beaucoup parlé. « Ce que nous pouvons dire sur l’affaire du député Aliou Dembourou Sow, c’est que c’est une erreur car nous le connaissons bien et c’est une personne de bonne foi. Ce que nous, nous avons compris, c’est comme il l’a toujours dit, nos cartes sont des armes. Mais lui, il a trop parlé et c’est la cause de tout ce problème. Maintenant, ce qu’il doit faire, c’est de demander pardon et de tourner cette page parce que nous nous sommes ses proches et nous le connaissons bien », explique le président du daral tout en demandant pardon au nom de tous les éleveurs et conseille au député d’en faire autant
LE POTENTIEL DES STARTUPS SENEGALAISES DOIT ETRE VALORISE, SELON MARY TEUW NIANE
Le Grand Prix du président de la République pour l’innovation technologique consiste en une médaille, un diplôme, une enveloppe de 20 millions de francs CFA.
Le président du jury du Grand Prix du président de la République pour l’innovation numérique, le professeur Mary Teuw Niane, a insisté jeudi sur la nécessité de valoriser le potentiel d’innovation en gestation dans les startups sénégalaises, afin de renforcer la maitrise des technologies émergentes par les jeunes.
«La valorisation du potentiel d’innovation en gestation dans nos startups, porté particulièrement par la jeunesse, va renforcer sa maitrise des technologies émergentes, favoriser la création par la jeunesse d’entreprises innovantes et faire de notre pays un bassin d’attraction des grandes entreprises mondiales dans le domaine du numérique», a-t-il déclaré. Mary Teuw Niane, président du conseil d’administration de la Société des pétroles du Sénégal (PETROSEN), intervenait lors de la cérémonie de lancement du Grand Prix du chef de l’Etat pour l’innovation numérique, une cérémonie qui s’est déroulée en ligne. Il estime que l’optique de valoriser le potentiel d’innovation des startups sénégalaises justifie le choix du président de la République de faire du numérique un des maillons de son plan de relance économique.
Selon lui, l’orientation de ce plan de relance vers une dynamique de renforcement des start-ups, de contribution à l’amélioration des conditions de vie des populations, de création d’emploi et de contribution à la croissance économique va permettre d’accélérer la mise en en œuvre du PSE, le Plan Sénégal émergent. Il a salué la décision du président de la République de créer un Grand Prix pour l’innovation numérique, parlant à ce sujet d’une «nouvelle pièce capitale dans la charpente que constitue son initiative d’une économie numérique».
Le Grand Prix du président de la République pour l’innovation technologique consiste en une médaille, un diplôme, une enveloppe de 20 millions de francs CFA. Il comporte aussi deux prix spéciaux, un ’’Prix spécial Femme digitale» de 10 millions CFA et un «Prix spécial jeune digital» doté de 10 millions de francs CFA.
RESTER RESOLUMENT AFRICAINE…
Palabres avec Amélie Mbaye alias Mage de la série Golden
A la fois chanteuse et actrice, Amelie Mbaye, la fille d’Ousmane Mbaye et mère du rappeur Alain Ousmane alias « Boogie Fresh », vit intensément son art. Après sa belle prestation dans le film « Frontières », elle a été définitivement adoptée au Sénégal avec sa participation réussie dans la série Golden. Son personnage de Mage auquel elle a fini par se confondre lui a permis d’être enfin reconnue chez elle. Cette performance a été à l’origine de sa nomination aux Solitigui d’or qui auront lieu au mois de novembre prochain. Cette ancienne téléspeakerine de la RTS a réussi à s’imposer dans le cinéma. Rencontre avec une comédienne soucieuse de l’avenir de son métier et adepte d’une formation continue.
Comment avez-vous intégré la série Golden ?
Il fallait camper le personnage d’une femme sénégalaise moderne et travailleuse... Donc, jouer entre les deux et choisir un juste milieu. Comme Mage est une battante et une femme volontaire, je me suis rapidement retrouvée dans ce personnage. Mage est aussi très attachée à sa famille. C’est pour cette raison qu’elle insiste sur les liens solides entretenus avec son mari, Alioune Badara Guèye alias ABG... Pour en revenir à mon intégration à la série, c’est le patron de Marodi qui m’avait contactée à Ouagadougou lors du Fespaco. A la lecture du scénario, je me suis vite dit que cela ressemblait à la série américaine « Empire » que je suivais beaucoup et que je continue de suivre d’ailleurs. Donc cela n’a pas été difficile de me convaincre. Très vite, je suis devenue Mage, la femme fondatrice de l’entreprise et protectrice à volonté. Une fois ce premier écueil relatif à la participation levé, il fallait faire face à un second. Celui de mon accent. C’est la première fois que je jouais en wolof. J’avais l’habitude de tourner en français et en anglais... C’est ainsi qu’on a démarré un tournage très difficile qui a duré huit longs mois. J’ai dû m’adapter et faire face à toutes ces difficultés. Il m’est arrivé de mélanger le français et le wolof, car il y a des termes que personne ne peut traduire entre les deux langues.
Vous voulez dire par là que c’était difficile ?
Effectivement c’était très, très difficile. Il est vrai qu’on a une belle maison. A ce niveau, ça va. Mais comme il fallait innover au niveau de l’organisation, ce ne fut pas une sinécure. Il fallait réécrire certaines parties, changer des choses, réadapter des situations. Tout cela a rendu les choses assez compliquées. Mais nous avons pu faire face, car nous formions une équipe soudée et solidaire. Au fil du temps, nous sommes pratiquement devenus une famille. Comment avez-vous pu glisser si rapidement dans la peau du personnage de Mage, cette femme décidée à protéger sa famille contre vents et marées.
Etes-vous comme cela dans la vraie vie ?
Non, pas du tout. J’ai l’habitude de me mettre très rapidement et définitivement dans la peau de mon personnage. Une fois sur le plateau, j’oublie complétement que je suis Amélie Mbaye, mais bien une actrice qui joue un rôle bien déterminé. Je m’y attelle à fond. Je joue à fond tout ce qui est écrit sur le scénario et je deviens la personne qu’on souhaite que j’interprète. Comme je le dis souvent, il s’agit juste d’un habit que l’on enfile le temps d’une scène. Après avoir fini le boulot, tu deviens toi-même. Je ne triche pas dans mon boulot. Une fois que j’ai lu ce qui m’attend, que cela me plaise ou pas, dès l’instant que j’ai accepté le rôle, je me déploie sans réserve pour satisfaire les attentes. En tant qu’actrice, je suis obligée de relever le défi. Surtout quand il s’agit de messages à transmettre et auxquels je crois profondément. Dans ce cas précis, cela touche à la famille. Je suis typiquement africaine et je crois sincèrement à ses valeurs. Je revendique en premier cette identité africaine en tous lieux et en toutes circonstances. Avant même de parler du Sénégal, je parle d’abord de mon continent et cela se reflète sur tout ce que je fais. Que cela soit au niveau de mon habillement ou de mon comportement de tous les jours, je revendique cette africanité. Ce qui fait que lorsqu’on m’a fait savoir que dans la série l’entreprise « Golden » était la première entité minière appartenant à des Africains, je me suis dit, Oh, Yeah cela me va ! Il y a beaucoup d’émotions et de pleurs dans la série.
Comment faites-vous pour pleurer réellement ?
Ah, oui ! J’y suis à fond. Je n’ai pas besoin de gouttes lacrymales pour pleurer ou d’autres artifices du même genre. Je suis actrice et je sens profondément mon rôle. Quand il faut pleurer, je pleure car encore une fois, je suis entièrement en phase avec mon personnage. Il nous est demandé de transmettre cette émotion et nous avons le devoir de le faire. Car il s’agit de situations probables qui peuvent bien se dérouler dans la vie de tous les jours.
Comment- avez-vous pu établir si facilement cette forte relation avec votre mari ABG ?
Avec ABG, nous avons changé beaucoup de choses dans le script originel. Comme il s’agissait d’une histoire de famille, il fallait tout faire pour revivre ces forts instants. C’est un couple éperdument amoureux. Même s’ils ne sont plus jeunes, il existe toujours une certaine tendresse. Il fallait bien ressortir ces forts moments. Il fallait donc être complice et amoureux. Pour ce faire, on devait se tenir la main, se jeter des regards complices etc. Il ne faut pas forcément s’embrasser pour pouvoir exprimer ces sentiments et on l’a compris très tôt. Au fil du temps, nous avons cultivé une très belle complicité.
Etait-ce facile d’endosser ce rôle un peu difficile et inhabituel sous nos cieux ?
Ah, pas du tout ! En Afrique, et pas seulement au Sénégal, les gens ne savent pas encore faire le distinguo entre la personne et le personnage. Il y a une terrible confusion et cela peut nous jouer par moments de sales tours dans notre vie de tous les jours. Par exemple, au moment où les enfants étaient dans le coma dans la série, on m’interpelait tout le temps pour me dire « Massa courage, Mage comment vont Khalil et les autres ? ». Une autre fois, certains nous ont copieusement insultés, Alioune Badara et moi, car ils se disaient que nous nous foutions du monde…C’est vraiment difficile. Il faut vraiment procéder à une vraie éducation cinématographique de nos cinéphiles.
Concrètement qu’est-ce que la série Golden a changé dans votre vie ?
Je suis très africaine et je vais le demeurer. J’étais aussi très attachée à la famille et cette série m’a permis d’y attacher encore beaucoup plus d’intérêt. Il y a aussi cette problématique liée au cancer et je vais énormément me battre pour faire bouger les choses dans le cadre de la prise en charge et du traitement de cette maladie. Mais s’il y a un fait qui me tient vraiment à cœur, il s’agit de la formation des acteurs. Avec cette série, j’ai vu qu’il y a beaucoup de talents au Sénégal, mais il faut encore consentir de nombreux efforts au niveau de la formation. Il faut arriver au niveau où tous ces gens-là seront beaucoup plus professionnels. C’est un autre de mes combats et je vais m’y atteler sans réserve.
Après un séjour de plus de vingt-cinq ans aux Etats Unis, en France au Brésil et au Burkina, pouvez-vous nous parler de la genèse de cet amour pour le cinéma ?
Tout a commencé d’abord face à la caméra. J’avais commencé, il y a très longtemps, ma carrière professionnelle en qualité de téléspeakerine à la télévision nationale, il y a plus de trente ans et tout est parti de là. Je faisais des présentations en direct et j’ai aussi pris part à des émissions comme «Génies en herbe» en compagnie de Jérôme Diouf, Matar Sylla etc., Une fois aux Etats Unis, j’ai continué sur cette lancée en animant des émissions de télévision. Cependant ma première expérience cinématographique a été avec Apolline Traoré. C’était dans la série « Monia et Rama » où je campais le rôle d’Amélie. Une vipère qui était détestée par tout le monde. On se disait même que je devais avoir un garde du corps à Ouagadougou tellement les gens haïssaient mon personnage. Une fois aux Etats Unis, j’ai joué dans de nombreux films à Hawaï et à Malibu. J’ai même tourné avec bruce Willis. Ensuite, j’ai tourné encore avec Apolline dans le film « Frontières » qui a gagné de très nombreux prix. Une fois revenue au bercail, j’ai enchainé avec les séries comme « Sakho et Mangane», « Renaissance », » Golden » etc., Mais cela se faisait en français au départ et « Golden » a été ma première série en wolof et c’est pourquoi je la considère comme un challenge.
Parlez-nous des conditions de votre retour au Sénégal ?
J’ai une formation en tourisme et transport aérien. C’est ainsi que je me suis retrouvée au brésil après avoir passé par la France. Une fois au pays de la Samba, j’ai eu à travailler dans un grand festival de cinéma. C’est d’ailleurs eux qui m’ont envoyé travailler à Los Angeles. Au départ, je devais y rester deux ans. Et finalement, j’y ai passé vingt-cinq ans. C’est donc pour des raisons familiales que je suis revenue au bercail. J’admets que ce ne fut pas facile, car il y a une très grande différence de niveau et de moyens entre le cinéma américain et africain, mais il a fallu s’adapter.
Quelle est la vraie personnalité d’Amélie.
Je suis une personne très « open mind ». Mes voyages ont été une école de formation. Je ne prends pas du tout la tête. Je suis artiste et cela m’a beaucoup aidé. Mais cela ne doit pas surprendre car mon père était un très grand artiste. Ousmane, mon fils qui est son homonyme, est aussi un très grand artiste et il marche allègrement sur les traces de son grand père. Ousmane Mbaye, mon père, était un grand artiste et il a exporté notre culture au plan international. Je suis très fière et honorée que mon fils marche sur ses pas. Un message pour les femmes… Je leur demande de rester naturelles. Il faut vraiment que nous gardions notre africanité et notre originalité. Il faut éviter les mèches artificielles et autres cheveux naturels. Il faut vraiment sauvegarder notre africanité. Tout est ici en Afrique, il n’y a plus rien en Occident. C’est pour cela que toutes les multinationales sont obligées de revenir investir chez nous. Les Sénégalaises sont belles et naturelles et il faut qu’elles le restent.
L'AVENIR EST SOMBRE
La nouvelle ville de Diamniadio n’a aucun sens. Quand on dit que c’est la pluie qui est la cause des inondations, c’est une escroquerie. Mettons fin à ces aberrations où on importe du lait de France, des chemises de Chine - ENTRETIEN AVEC PIERRE SANE
Des jets de pierre au gouvernement… Pierre Sané n’a pas ce prénom pour rien, et l’ancien Secrétaire général d’Amnesty international le fait savoir dans l’analyse des options économiques du gouvernement même s’il est membre du Bureau politique du Parti socialiste. L’érection de la nouvelle ville de Diamniadio, le Covid-19, les inondations… l’ex sous-Directeur général de l’Unesco désapprouve l’action du président Macky Sall. Dans cet entretien réalisé par mail, M. Sané, président-fondateur de l’Institut Imagine Africa, porte un regard critique sur les tentatives de 3ème mandat en Afrique de l’Ouest.
Sur le plan économique, craignez-vous le pire pour le Sénégal pour la période post-Covid 19 ?
Comme partout ailleurs. Je pense que ce sera pire que la crise de 2008. La Banque mondiale annonce déjà 40 millions de pauvres supplémentaires en Afrique. Au lieu de perdre notre temps dans des dialogues politiques à répétition, le gouvernement ferait mieux de nous engager dans un dialogue sincère sur la crise économique qui se dessine pour agréger les intelligences, les chercheurs, les acteurs économiques véritables (et non les lugubres chasseurs de marchés) pour ensemble dessiner un plan efficace de réorientation de notre économie. On passe notre temps à discuter de politique électoraliste, parce que les gouvernements successifs ne respectent pas leurs engagements. Alors que les véritables enjeux sont ailleurs : Cfa, Ape, emploi, pauvreté, investissements, foncier, mode de production colonial, éducation, santé, etc. Quel Sénégalais a été invité à discuter du Pse ou du plus gros investissement réalisé au Sénégal : le train rapide rebaptisé train express dont la vitesse commerciale n’excèdera pas 100 km/heure ? L’avenir est sombre. Pour une fois, ayons le courage d’aborder les vrais problèmes dans un débat robuste et patriotique plutôt qu’un tête-à-tête avec les «partenaires techniques et financiers».
Quelles sont les réformes que vous préconisez pour la relance de l’économie ?
D’abord un grand dialogue comme je viens de l’indiquer en inscrivant comme priorité suprême le sort des populations, surtout les plus démunies. Notre Constitution dans son article 17 ne dit-elle pas que «l’Etat garantit aux familles en général et à celles vivant en milieu rural en particulier, l’accès aux services de santé et au bien-être»? Partons des populations et faisons en sorte que leurs besoins existentiels soient identifiés et satisfaits en premier. Sans se tromper, on peut lister l’accès à l’eau, à l’électricité, à internet, à la santé, à l’éducation, aux pistes de production, etc., pas dans 10 ans mais dans l’immédiat pour tous, partout. Pour les plus démunis, il faut une généralisation des bourses familiales conditionnées au maintien des enfants à l’école (surtout les filles), à la vaccination universelle, à la participation à la lutte contre la malaria et à l’inscription à l’état civil. Redirigeons les investissements hors de Dakar et du Cap vert pour redynamiser les villes secondaires et contenir les migrations. Privilégions la petite industrie pour satisfaire le marché local en élevant le niveau technologique du secteur informel. Mettons fin à ces aberrations où on importe du lait, de l’eau, du sel, de la salade de France, des chemises de Chine. Arrêtons la distribution de permis de pêche aux navires étrangers et surtout bannissons les investissements de prestige. Le Train bleu reconditionné aurait très bien pu desservir Diamniadio et Diass. La création de la nouvelle ville de Diamniadio d’ailleurs n’a aucun sens. On aurait pu bâtir des bâtiments administratifs à Thiès et décongestionner Dakar en un tour de main. Le Pib n’est pas un marqueur de bien-être surtout lorsqu’il est écrémé par des profits exportés. La croissance n’est pas un indicateur de développement. L’indice du développement humain (Pnud) s’imposera comme le référentiel post-Covid-19. Et surtout, réduisons le train de vie de l’Etat et attaquons-nous sérieusement à la corruption généralisée.
La gestion des inondations a-t-elle été à la hauteur ?
Quand on dit que c’est la pluie qui est la cause des inondations, c’est une escroquerie politique et morale. C’est comme dire que c’est la mer qui cause les noyades. Et que notre pauvre gouvernement ne peut rien contre la volonté divine bien qu’armé d’un budget de 750 milliards de francs Cfa. S’il ne peut rien contre les conséquences de pluies annoncées, il devrait peut-être céder la place puisqu’ayant reconnu et annoncé publiquement son incompétence. Les inondations résultent tout simplement d’un manque d’investissements dans les infrastructures d’assainissement et d’écoulement des eaux, en bref de l’incompétence et de la corruption au plus haut niveau. Le Président Macky Sall s’était engagé à mettre fin non pas aux pluies mais bien aux inondations. Venir maintenant invoquer le changement climatique, pour évacuer l’incurie gouvernementale, c’est prendre les Sénégalais pour des demeurés. Après tout, il n’y a pas eu d’inondations à Fann Résidence ou au Plateau. Les inondations sont des révélateurs d’une inégalité urbaine criante. Nos compatriotes qui construisent dans des zones non aedificandi ne sont pas des irresponsables, mais des démunis. C’est tout ce qu’ils peuvent s’offrir. C’est tout ce qu’on met à leur disposition. S’ils en avaient les moyens, ils choisiraient les Almadies. Peut-être devrait-on loger nos ministres à Keur Massar. Qu’on se défausse sur les populations, surtout les plus vulnérables, est tout simplement odieux et dénote du mépris de l’Etat envers nos compatriotes.
Est-ce que vous considérez que Macky Sall fait son second et dernier mandat ?
Absolument. Dans son livre «Le Sénégal au cœur» (2018), le Président écrit (p.157) : «Je repars au combat pour un nouveau mandat, le dernier.» Macky Sall a combattu le 3e mandat de Wade et a dit lui-même : «J’ai écrit la Constitution, Je ne peux pas faire plus de 2 mandats consécutifs.» Maintenant c’est sûr que son entourage va le pousser à utiliser l’ambiguïté introduite sciemment dans sa Constitution pour obtenir l’aval de sa Cour constitutionnelle. Mais nous savons tous que ce n’est pas une question de Constitution. Ce sera un rapport de force. Nous devrons tous être prêts car Présidence à vie et pétrole ont défiguré l’Afrique : autoritarisme, coups d’Etat, guerres civiles, fractures sociales, inégalités. La stabilité et la cohésion sociale dont au moins nous jouissons ne sont pas des données intangibles. Une tentative de 3e mandat serait une calamité. En dernière analyse, au-delà du 3e mandat, c’est le présidentialisme instauré par Senghor qui constitue un affront à la démocratie. Un homme qui décide de tout et 16 millions de Sénégalais qui attendent. J’en reviens a Edwy Plenel et au modèle français que nous copions avec servilité : «Le présidentialisme a fini par symboliser une politique guerrière, qui divise et violente, épuise et appauvrit. Une politique entendue comme une bataille incessante, avec alliés et ennemis, ralliés et vaincus, affidés et corrompus, traîtres et soumis. En somme, une politique primitive, virulente ou sournoise, sans franchise ni transparence, manœuvrière et intéressée, où, sauf exception (très) rare, les idéaux finissent par se dissoudre en carrières.» Inspirons-nous plutôt du Cap-Vert, de Maurice, de l’Inde, du Japon, des pays scandinaves, du Canada…Changeons de système et on se débarrassera du danger de la Présidence à vie. Orientons-nous vers un système parlementaire rénové et une décentralisation authentique dignes des pays modernes. Le Président Macky Sall donc gouverne seul accompagné d’une coalition qu’il serait plus indiqué de qualifier de 12e Gaindé.
En tant qu’ancien fonctionnaire international que pensez-vous des actes de Condé et Ouattara qui veulent effectuer un 3e mandat ?
En tant que citoyen de la Cedeao, j’ai écrit aux Présidents Ouattara et Condé des lettres dont la teneur est la suivante : «Je pense que la perspective du 3e mandat est une véritable régression démocratique et civilisationnelle.» Nos pays sont censés aller vers plus de démocratie, de progrès social et de sérénité, mais à cause de l’intérêt égoïste de certains chefs d’Etat, on crée des crises politiques, des rigidités sociales et même des récessions économiques là où il n’y en avait pas, avec son lot de morts et d’emprisonnements. Les questions sur lesquelles je les interpelle sont les suivantes : en Afrique est-ce que la parole d’un chef d’Etat ne compte plus ? Dans nos sociétés orales, la parole donnée demeure une parole d’honneur qui a une valeur sacrée. N’est-il pas vrai que les cimetières sont remplis de gens indispensables et d’Hommes providentiels ? Si l’Afrique a produit un «Homme providentiel» au 20e siècle, c’est Nelson Mandela. Il est parti après 1 mandat ! Etes-vous sourds aux aspirations profondes de vos populations qui aspirent à plus d’alternance permettant de renouveler les idées, les énergies, les équipes ? N’est-il pas vrai qu’après 2 mandats, on manque de souffle pour innover, se battre pour sa Patrie ? On perd en tolérance, on jouit du pouvoir, on s’enfonce dans l’immobilisme. Voyez Biya au Cameroun, Bongo au Gabon, Sassou au Congo. Avec l’alternance, la démocratie respire. Avec la Présidence à vie (dont le 3e mandat est le prélude), le pays étouffe.
Quelle lecture faites-vous du coup d’Etat militaire au Mali et la libération de Soumaïla Cissé ?
Je me réjouis de la libération de Soumaïla Cissé. Mais je n’ai pas d’éléments me permettant de savoir si cela peut conduire à une transition démocratique. Les coups d’Etat militaires finissent toujours dans la désillusion. Le logiciel mental du soldat s’accommode mal des compromis et ambiguïtés inhérents à toute démocratie. Pourront-ils mener à bien une transition apaisée au Mali ? Seul le temps nous le dira. Mais je garde espoir dans la vigilance du Peuple malien. Quant à la Cedeao, elle doit avoir l’humilité de reconnaître qu’elle ne détient qu’une partie de la solution. En tentant d’imposer par la force et la contrainte le retour immédiat à la légalité constitutionnelle, elle s’inscrivait dans la même logique que les militaires maliens : l’utilisation de la force. Elle a finalement privilégié le dialogue et le compromis. Ce qui est une bonne chose. Elle doit maintenant accompagner la transition en garantissant l’inclusion, la participation pleine et entière des femmes et des jeunes, la transparence et l’adhésion finale de tous au projet de société qui sera proposé aux Maliens. Les coups d’Etat en Afrique ne seront pas éliminés par décret. La Cedeao doit donc travailler à en éliminer les causes (mauvaise gouvernance, corruption à grande échelle, excès de pouvoir, violations des droits humains, manipulations des constitutions, élections truquées, et autres tares de nos démocraties). Si tous les Etats membres s’engagent sérieusement à appliquer les principes de bonne gouvernance sans tricher et à privilégier le développement, la paix et la sécurité, la Cedeao pourra alors retourner sereinement à sa mission première d’accélérer et d’approfondir l’intégration économique, monétaire et politique pour que nous ayons une vraie chance de tirer nos pays de la dépendance et de la misère. L’interdiction du 3e mandat devrait faire l’objet d’une disposition spécifique du protocole de la Cedeao sur la gouvernance, la démocratie et les élections. Et tout Président qui violerait cette disposition devrait être totalement isolé sur la scène africaine et internationale. Ne sanctionnons pas les peuples ni même les Etats, mais les Présidents qui déstabilisent leurs pays et la région.
NOUS AVONS AU SENEGAL UN ETAT D’URGENCE REPRESSIF
Chef du département de droit public et président de l’Asdc, Abdou Aziz Kébé soutient que l’arsenal juridique du Sénégal face aux nouvelles calamités à venir est lacunaire
Organisé par l’Association de Droit Constitutionnel (Asdc) en collaboration avec l’UVS, le colloque international axé sur le thème : «Constitution et pandémie de la covid19» s’est ouvert hier à Dakar. Chef du département de droit public et président de l’Asdc, le Pr Abdou Aziz Kébé a soutenu lors des débats que l’arsenal juridique du Sénégal face aux nouvelles calamités à venir est lacunaire. Raison pour laquelle, il propose une réforme de la constitution.
Etat d’urgence, état d’alerte, péril en la demeure, état d’exception, état de catastrophe. Les mécanismes juridiques qui régissent les situations d’exception en droit constitutionnel sont nombreux.
Et à côté d’une riposte sanitaire, une réponse constitutionnelle a été apportée pour faire face à la pandémie de la covid-19 à travers l’état d’urgence et les ordonnances. Ce qui pousse le Pr Abdou Aziz Kébé, enseignant en droit public à l’Ucad, à dire que la constitution a été utilisée comme thérapie parce que le gouvernement a fait recours aux dispositions constitutionnelles pour régler la question de la pandémie. Il a soutenu cette thèse en introduisant le thème du colloque international qui va réunir pendant trois jours des juristes du monde entier en présentiel et par visioconférence pour réfléchir sur la constitution et la Covid-19.
Pour le chef du département de droit public à l’Ucad, la thérapie, c’est d’abord l’urgence. «L’urgence est déclarée parce que l’urgence est constatée. Le virus à l’origine de la pandémie est très contagieux et présente des mortalités élevées. Il y a aussi l’insuffisance des tests réalisés. L’état d’urgence autorise la remise en cause des droits fondamentaux. Le deuxième niveau, c’est l’ordonnance qui est présentée aussi comme une thérapie constitutionnelle dictée par l’urgence et la célérité à prendre», explique le spécialiste en droit public.
Disséquant les réponses constitutionnelles du Sénégal par rapport à la pandémie de la Covid-19 devant le doyen de la faculté de droit de l’Ucad Aly Kanté, le coordonnateur de l’UVS et plusieurs constitutionnalistes, Pr Kébé a invité l’Etat à un changement de paradigmes. Selon lui, il faut aller vers l’état d’urgence sanitaire et refondre la loi de 69. Relevant les insuffisances du cadre constitutionnel, il trouve que le Sénégal a un état d’urgence relativement répressif. «Le président de la République déclare l’état d’urgence seul, prend les ordonnances seul.
La constitution lui permet de déclarer l’état d’urgence sans consulter les autorités constitutionnelles», se désole le président de l’Asdc en tentant une petite comparaison avec d’autres Etats où l’état d’urgence est déclaré à la suite de consultations obligatoires des autorités législatives. En Afrique du Sud, renseigne Pr Kébé, c’est l’Assemblée qui proclame l’état d’urgence. «Il faudra, en termes de prospection, envisager la prophylaxie. Elle se manifeste par des mesures préventives visant à encadrer les pouvoirs et à protéger les droits des Sénégalais. Pourquoi encadrer les pouvoirs ? Nous avons au Sénégal un état d’urgence répressif. L’arsenal juridique du Sénégal face aux nouvelles calamités à venir est lacunaire. Et le président était obligé de convoquer toutes les parties prenantes pour avoir une base solide et proposer une démarche inclusive.
Dans la constitution, la loi ne mentionne aucune raison qui sous-tend la loi d’habilitation. De plus, depuis 20 ans, l’état d’urgence est décrété pour des situations de type nouveau», relève-t-il en appelant les Etats à endiguer des attaques immatérielles et insaisissables qui menacent la sécurité et la tranquillité, comme par exemple la covid-19. «Il faudra réviser la constitution, réformer et adapter le cadre juridique de la légalité d’exception pour que nos textes soient en mesure de répondre à ces nouvelles calamités», plaide Pr Abdou Aziz Kébé.
Par ailleurs, il pense que le Sénégal doit avoir un système constitutionnel où les droits sociaux sont renforcés comme le droit à la santé. «La pandémie de la covid-19 a montré qu’on doit renforcer sur le plan constitutionnel les droits sociaux. Elle a montré tout simplement que les montants alloués aux secteurs sociaux de base sont faibles, et que si nous avons ces pandémies, nous avons des difficultés à faire face», analyse-t-il.
LE PDS EN QUÊTE D’UN SOUFFLE NOUVEAU
Battus à la présidentielle de 2012 et disqualifiés en 2019, les libéraux veulent renaître de leurs cendres
Battus à la Présidentielle de 2012 et disqualifiés en 2019, les libéraux veulent renaître de leurs cendres. De moins en moins actifs dans le paysage politique, ils ont laissé le boulevard à d’autres formations qui ont pris le relais pour incarner l’opposition sénégalaise. Et tout porte à croire aujourd’hui que le PDS veut reprendre le leadership perdu. Mais à quel prix !
L’appareil du Parti démocratique sénégalais (PDS) ne fonctionne plus à plein régime. Il a certainement besoin d’un nouveau lifting, malgré la dernière restructuration du secrétariat national. En effet, ceux qui devraient incarner le leadership de la formation bleu jaune n’ont pas su marquer leur empreinte dans le paysage politique. Conséquence : Ousmane Sonko et Idrissa Seck incarnent actuellement l’opposition. Le premier, par sa présence sur la scène et sa hargne, le second par son influence. Pendant ce temps, les libéraux jouent les seconds rôles et manquent d’un leader charismatique actif, jouissant de toutes ses forces et qui dictent la conduite à tenir. Le patriarche libéral qui devrait être épargné pour une retraite politique dorée est toujours aux commandes ; même si d’aucuns relativisent en disant que son fils se réfugie derrière lui ou le manipule pour faire passer ses coups politiques. Quoi qu’il en soit, le Secrétaire général national du PDS a instruit la commission nationale de vente et de renouvellement des structures (CNVRS) de convoquer la commission nationale pour le lancement des opérations de placement et de vente des cartes du parti. Conscient certainement de la torpeur de ses hommes et du fonctionnement en demi-teinte de sa machine politique, Me Abdoulaye Wade a demandé qu’il y ait une cérémonie officielle de lancement des activités aujourd’hui à la permanence nationale Oumar Lamine Baddji. Il sera représenté à cette cérémonie par le Secrétaire général adjoint chargé des conflits, Doudou Wade.
A préciser que c’est le jeune Saliou Dieng, proche de Karim Wade, qui présidera la Commission nationale de vente des cartes et de renouvellement des structures (CNVRS). Wade-fils, qu’on accuse à tort ou à raison de déléguer à moitié, continue de manœuvrer depuis Doha où il vit en exil depuis quelques années. Il demeure évident que sa façon de manager en politique tarde à porter ses fruits, si ce n’est des frustrations de jour en jour dans les rangs du Pds. Quid de la restructuration du parti? Sans doute qie les frustrations grandissantes dans le parti, l’absence d’unanimité et de reconnaissance des hommes forts risquent de plomber les opérations. Pis, l’absence de Karim Wade ne participe pas à rassurer les militants gagnés par l’incertitude depuis la Présidentielle de 2019. Loin de la hargne démontrée lors du premier mandat du Président Macky Sall, le Pds est aujourd’hui dans une profonde léthargie. Les départs de Babacar Gaye, Me Amadou Sall, Oumar Sarr, etc. sont venus compliquer davantage la tâche.
En effet, le fait d’amputer le parti de ces maillons forts très influents dans le landerneau politique a grandement desservi le Pds qui se remet difficilement de ce divorce. Désormais, il appartiendra à Karim Wade de redynamiser le parti et d’activer le rouleau compresseur. Il lui faut nouveau souffle et une régénérescence pour lui permettre de retrouver son lustre d’antan. Les élections locales et les législatives à venir sont de véritables tests pour la formation libérale d’acter sa revigoration ou d’achever sa mort programmée!
LES MAITRES CORANIQUES RECLAMENT UN MINISTERE ET DES ASSISES
Un ministère spécial chargé de l’éducation religieuse. C’est ce que réclame l’Association des maîtres coraniques du Sénégal
L’association des maîtres coraniques du Sénégal a organisé hier à Keur Mbaye Fall Mbao une journée de prières suivie d’un point de presse. Ils ont profité de l’occasion pour réclamer l’érection d’un Ministère spécial pour la gestion de l’éducation religieuse et des assises sur les daara.
Un ministère spécial chargé de l’éducation religieuse. C’est ce que réclame l’Association des maîtres coraniques du Sénégal. Ce qui leur permettra de mieux gérer problèmes et ceux que rencontrent les daara. «Nous voulons que le président de la République crée un ministère pour la prise en charge des questions religieuses. Cela va permettre une meilleure prise en charge des problèmes des maîtres coraniques que nous sommes et des daara», a déclaré Cheikh Bounama Diop, l’imam de la Grande mosquée de Keur Mbaye Fall. Il est appuyé dans son plaidoyer par un autre responsable de l’association Birane Cissé qui parle d’une forte demande des maîtres coraniques. «Nous avons certes une inspection des daara, mais la structure a des moyens insuffisants par rapport à nos préoccupations», souligne-t-il.
Autres doléances formulées par les maîtres coraniques, c’est le recrutement dans la Fonction publique, l’octroi de bourses aux élèves pensionnaires des daara, la construction d’une université islamique. «Nous voulons être recrutés dans la Fonction publique au même titre que les autres Sénégalais et bénéficier des sessions de formation comme les autres enseignants de l’école française. Nous avons aussi besoin d’une université publique islamique pour l’enseignement des sciences islamiques et de la Charia», indique Imam Cheikh Bounama Diop
Par ailleurs, ces maîtres coraniques déplorent les harcèlements qu’ils subissent fréquemment et exigent le départ du directeur de la Protection de l’Enfance, Niokhobaye Diouf qui, selon eux, aurait montré ses limites. Ils réclament aussi plus de considération de la part de la ministre Ndèye Saly Diop Dieng, et la tenue des assises sur les daara. «Des assises sur les daara doivent être organisées pour faire le recadrage des choses», renseigne Imam Cheikh Bounama Diop.
LES ENSEIGNANTS MENACENT DE BOYCOTTER LE PROCHAIN CONCOURS D’ENTREE À L'ENDSS
Ils décrient la gestion d’Abdoulaye Diouf Sarr de la formation en sciences paramédicales
Les enseignants des écoles publiques de formation en santé et action sociale sont très remontés contre leur ministre de Tutelle. Ils décrient la gestion d’Abdoulaye Diouf Sarr de la formation en sciences paramédicales. En effet, Meissa Diouf (porte-parole du collectif) ses camarades l’accusent d’une gestion solitaire et partisane. Pour montrer leur courroux, ils ont décidé de boycotter le prochain concours d’entrée à l’Ecole Nationale de Développement Sanitaire et Social (Endss).
Prévu pour la rentrée prochaine, le concours d’entrée à l’Ecole Nationale de Développement Sanitaire et Social (Endss) risque de connaître d’énormes perturbations. Et pour cause, les enseignants des écoles publiques de formation en santé et action sociale envisagent de le boycotter. Ils ont annoncé cette décision hier à la presse.Réunis au sein du Collectif des Enseignants des Ecoles Publiques de Formation en Sante et Action Sociale (ceepfeas), ils soutiennent que cette décision fait suite à un constat de la mauvaise gestion de la formation en sciences paramédicales par le ministère de la Santé et de l’Action sociale. «Le Collectif dénonce l’amateurisme et la cacophonie qui règnent au niveau du ministère de la Santé dans la gestion de la formation dont le seul responsable est le ministre Abdoulaye Diouf Sarr», fulmine le porte-parole du Ceepfeas Meissa Diouf.
A l’en croire, Abdoulaye Diouf Sarr refuse catégoriquement de discuter avec les acteurs de la formation sur les problèmes des établissements. «Pire, il propose une modification du décret de fonctionnement de l’Endss sans avis des acteurs enseignants, administration comprise. Et cette gestion moyenâgeuse et sectaire ne sera jamais acceptée», tonne Meissa Diouf. Il estime que cette façon de faire du ministre de la Santé, en collusion avec certains syndicalistes retraités, va plonger les établissements de formation en sciences paramédicales dans une instabilité dont les conséquences risquent d’être dramatiques. «Le ministre veut nous imposer des diplômes dénommés administrateur de soins qui risque de bloquer la carrière de tous les paramédicaux et de freiner la mobilité de leurs apprenants dans le monde. Ce diplôme n’existe nulle part dans le monde et mieux, administrateur de soins est une fonction et ne peut être l’intitulé d’un diplôme», explique Meissa Diouf qui pense que pour des raisons purement pécuniaires, le ministère veut à tout prix leur imposer ce type de diplôme. «La manne financière issue de l’organisation des examens et concours reste leur seule et unique préoccupation, la qualité de la formation est leur dernier souci», se désole Meissa Diouf qui appelle le Président Macky Sall à arrêter le ministre Abdoulaye Diouf Sarr dont le «management basé sur la suffisance et l’autoritarisme paralyse le système de santé et notamment la formation».
Outre le boycott du concours d’entrée, les membres de Ceepfeas ont prévu de ne prendre part à aucune formation pour l’obtention d’un diplôme d’administrateur de soins. Qui plus est, ils ont décidé d’organiser une marche nationale à Dakar le 13 novembre prochain.
LE SENEGAL SUSPENDU AUX RESULTATS DE LA PRODUCTION AGRICOLE
Les fortes pluies qui se sont déversées sur le territoire national, engendrant des inondations, vont peut-être sauver le Sénégal d’une récession économique.
Le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération internationale a déclaré hier, lors d’une rencontre avec l’Association sénégalaise des anciens Elèves de l’École nationale d’administration (ASENA) que le Sénégal pourrait bien être sauvé d’une récession économique. Amadou Hott affirme que la voie du salut de notre pays serait la production agricole.
Les fortes pluies qui se sont déversées sur le territoire national, engendrant des inondations, vont peut-être sauver le Sénégal d’une récession économique. Sur la pente d’un taux de croissance de -0,7%, le pays pourrait être sauvé par l’augmentation de manière considérable de la production agricole cette année. C’est ce qu’a fait savoir le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération internationale, Amadou Hott, lors d’une rencontre avec l’Association sénégalaise des anciens Elèves de l’École nationale d’administration (ASENA) hier.
L’ancien Directeur Général du Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis), qui attend les chiffres officiels pour confirmer sa déclaration d’ici quelques semaines ou mois, était l’invité du journaliste et analyste politique Yoro Dia et de ses amis de l’Asena pour détailler le Plan d’Actions Prioritaire Ajusté et Accéléré du Plan Sénégal Emergent (PAP2A) qui doit engager un peu plus de 14 000 milliards Fcfa d’investissements d’ici 2023.
Dévoilé par le Président Macky Sall le 29 septembre dernier, le PAP2A apporte de nouvelles mesures pour inscrire le Sénégal dans la trajectoire de la « croissance forte », avant l’arrivée de la Covid-19, afin de maintenir le cap sur l’émergence en 2035.
S’appuyant sur le triptyque «ajuster, accélérer et attaquer», il couvre l’ensemble des secteurs de l’économie nationale et a pour objectif d’assurer à notre pays une souveraineté alimentaire, sanitaire et pharmaceutique. Pour atteindre ses objectifs, indique Amadou Hott, l’Etat compte miser sur le partenariat public-privé (PPP) et la mise en place de réformes dans des secteurs comme celui de la Santé, de l’agrobusiness, etc. «Dans le cadre de la relance économique, l’Etat mettra en place des mécanismes de garantie pour des financements intéressants pour le secteur privé. Ce sont des lignes pour le secteur privé formel et des lignes pour le secteur privé informel. Donc, ce sont les banques qui vont donner les lignes pour le secteur privé formel avec une garantie que l’Etat assure sur les projets d’investissements qui sont en phase avec ses priorités ; et ces lignes de financement seront accessibles pour tout le monde mais c’est pour financer les investissements.
L’Etat pourra garantir jusqu’à 70% même des prêts dans certains secteurs pour les favoriser, notamment les secteurs de la santé, de l’industrie pharmaceutique, de l’agriculture, de l’agrobusiness. Tous les secteurs sont concernés dans la relance, mais ces secteurs vont surtout bénéficier d’une discrimination positive», explique le ministre.
Deux imams de Tivaouane Peul s’évanouissent devant le gouverneur
L’activiste Guy Marius Sagna rapporte une scène triste qui s’est déroulée lundi dernier devant le gouverneur de Dakar. A l’en croire, deux imams parmi les membres de la délégation des victimes de spoliation foncière à Tivaouane Peul se sont évanouis devant le gouverneur de Dakar AlHassan Sall qui leur a annoncé une nouvelle qu’ils n’ont pas pu supporter. Lundi dernier, raconte Guy Marius Sagna, le gouverneur de Dakar a appelé les victimes de démolition de maisons et de spoliation foncière de Tivaouane peul. Il leur dit avoir appris qu’ils allaient reprendre la lutte pour entrer en possession de leurs terrains. Le collectif répond par l’affirmative. AlHassan Sall poursuit ses questions en demandant aux membres du collectif s’ils préparaient une manifestation. On l’informe que la manifestation est prévue pour vendredi. Ainsi, le gouverneur de Dakar invite le collectif à le rencontrer mardi. Le jour J, le gouverneur de Dakar Al Hassan Sall informe les 1796 victimes de Tivaouane Peul que les 20 hectares que le Président Macky Sall leur avait donnés pour compenser les 123 hectares de maisons détruites et de parcelles accaparées leur ont été retirés. A peine le gouverneur a-t-il terminé sa phrase que deux imams se sont évanouis. Guy Marius Sagna demande au Président Macky Sall de rendre aux victimes leurs terrains et leurs maisons.
Le Synpics, Cored et Cjrs solidaires de Dié Maty Fall
Le Ben du Synpics, le Cored et la Cjrs, dans un communiqué conjoint, ont manifesté leur solidarité à Dié Maty Fall. Ces organisations s’indignent de la décision de mise à pied de 7 jours, prise par le directeur général du «Soleil» à l’encontre de cette dernière. Selon ces organisations, la décision de Yakham Mbaye est avilissante et disproportionnée en ce qu’elle sanctionne dans les faits «un retard de 30 minutes à une réunion de rédaction et le refus de l’intéressée de couvrir l’actualité politique nationale, malgré l’invocation par ses soins de sa clause de conscience». Elles Dénoncent avec la plus grande énergie cette décision en ce qu’elle nie au journaliste sa liberté de conscience, qui est centrale dans l’exercice du métier. Elles rappellent à Yakham Mbaye que son statut de journaliste devrait l’amener, au-delà de l’exercice de son pouvoir, à aménager au sein de son entreprise un climat de respect strict des principes et fondements du journalisme.
La section/Synpics du «Soleil» dans tous ses états
Cette déclaration de ces organisations ont mis en colère la section/Synpics du quotidien «Le Soleil» qui n’a pas manqué de rappeler au Ben du Synpics ses prérogatives. Ainsi, les syndicalistes du quotidien national dénoncent une violation de leurs prérogatives, une immixtion à outrance, et manifestent leur surprise par rapport à la publication de ce texte. Seulement, s’agissant de la clause de conscience invoquée par Dié Maty Fall, ils précisent que cette dernière n’a déposé la correspondance que le dimanche 11 octobre 2020 et qu’elle s’est trompée de destinataire, car elle devait l’adresser au directeur général du «Soleil» et non à son supérieur hiérarchique qui n’est pas habilité à se prononcer sur cette question.
Yakham Mbaye fusille le Cored
Contacté par «L’As», Yakham Mbaye n’a pas raté ses confrères qui siègent au Cored.Il a exprimé sa surprise, son indignation et son inquiétude. Parce que, s’interroge-t-il, comment le Cored qui est censé être le tribunal des journalistes, une entité d’équilibre, de justice et d’équité, gardienne de l’éthique et de la déontologie, peut se permettre de s’associer à un communiqué qui le condamne sans l’interroger. Selon lui,Dié Maty Fall n’a jamais déposé une note faisant état d’une clause de conscience chez son employeur au mois de septembre. D’après le Dg du Soleil, c’est le jour où elle a été mise à pied, le 12 octobre, qu’elle a fait une lettre antidatée au 11 octobre pour la déposer. Aussi, affirme-t-il, quand elle déposait sa lettre, elle était déjà mise à pied. Pour mieux se défendre, Yakham Mbaye explique que le Cored ne peut pas être juge et partie, puisque Dié Maty Fall en est membre. Il déclare que leur communiqué est un tissu de mensonges et qu’au bout de sa mise à pied, si Dié Maty Fall persiste dans son «insubordination», elle en subira encore les conséquences. Pour conclure, il affirme que le communiqué n’est que du vent et que le Cored peut en produire 10.000, mais cela ne va pas l’empêcher d’agir.
17 nouvelles contaminations au coronavirus
Le ministère de la Santé et de l’Action Sociale a fait état hier de 17 nouvelles contaminations au coronavirus sur 1 105 tests réalisés, soit un taux de positivité de 1,54%. Il s’agit de 05 cas contacts, 5 cas importés et 07 cas issus de la transmission communautaire. Ces derniers proviennent des Almadies 01 cas, HLM Grand Yoff 01 cas, Matam 01 cas, Mbao 01 cas, Passy 01 cas, Sud Foire 01 cas et Zone de Captage 01 cas. 66 patients hospitalisés sont déclarés guéris. Mais le nombre de cas graves en réanimation a connu une hausse. On a recensé 07 cas graves en réanimation. A la date d’hier, 15 348 cas sont déclarés positifs dont 13 637 guéris, 316 décédés et donc 1 394 sous traitement.
Mamadou Talla rend hommage au défunt IA de Louga
Le ministre de l’Education nationale a perdu un collaborateur. Il s’agit de l’Inspecteur d’Académie de Louga, Bou Fall qui est rappelé à Dieu. A en croire le ministre Mamadou Talla, les témoignages sont unanimes que ce dernier fut un grand serviteur de l’État, connu pour son professionnalisme et son dynamisme. L’Inspecteur Bou Fall, ajoute le ministre de l’Education Nationale, faisait partie des nombreux Sénégalais qui ont fait de l’éducation un sacerdoce. Durant toute sa carrière, ajoute-t-il, il a servi sa communauté et participé à la formation de nombreux cadres de notre pays. Entre Bou Fall et l’enseignement, souligne Mamadou Talla, c’est une question d’amour et de choix.
L’armée s’engage à offrir un produit d’une plus grande qualité
L‘école militaire d’administration et des métiers techniques de l’intendance (Emamti) a été inaugurée hier par le ministre des Forces Armées, Me Sidiki Kaba, en présence de plusieurs officiers. Profitant de la cérémonie qui a coïncidé avec la sortie de la 3e promotion, le directeur de l’école, le colonel Babou Faye, s’est engagé à offrir aux administrations appartenant aux Armées, à la Gendarmerie nationale et à la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers un produit d’une plus grande qualité. A l’en croire, l’objectif est de redéfinir les paramètres de la politique de capitalisation des forces militaires selon les orientations du programme «Horizon 25» conceptualisé par le commandement militaire. La nouvelle école dispose d’un bloc pédagogique de 18 salles dont 12 salles pédagogiques et six ateliers pour la couture, d’une boulangerie, le chaud, le froid et l’électricité, d’un bloc hébergement avec 420 lits au profit des militaires de rang dont 180 pour le personnel féminin et 240 pour le personnel masculin. A cela, s’ajoutent un bloc hébergement de 84 chambres individuelles pour les officiers et sous-officiers et un bloc restauration-loisirs composé de deux réfectoires de 250 et 150 places, d’une cuisine moderne et d’un foyer.
33 candidats au Cames de l’UGB admis
L’Université Gaston Berger de Saint-Louis s’est encore distinguée lors de la 42e Session des Comités Consultatifs Interafricains (CCI) du Cames. Elle a enregistré un taux de succès de 80,49%. Sur un total 41 candidats, 33 inscrits aux différents grades sont déclarés admis. Il s’agit de 07 nouveaux professeurs Titulaires, 11 Maîtres de Conférences et 15 Maîtres-Assistants. A l’Ufr des Sciences Appliquées et Technologies, 01 Professeur Titulaire, 07 Maîtres de Conférences et 02 Maîtres-Assistants sont reçus. Quant à celle des Sciences Juridiques et Politiques, trois ont réussi dont un Professeur Titulaire et deux Maîtres-Assistants. L’Ufr des Sciences de la Santé s’est retrouvé avec un Professeur Titulaire et trois (Maîtres-Assistants. L’Ufr des Lettres et Sciences Humaines sort du lot avec 04 Professeurs Titulaires, 02 Maîtres de Conférences et 03 Maîtres-Assistants. L’Ufr des Civilisations, Religions, Arts et Communication (Crac) obtient un Maître-Assistant. Pour la nouvelle Ufr des Sciences de l’Education, de la Formation et du Sport, il y a un Maître de conférences et deux Maîtres-Assistants. L’Ufr de Sciences Économiques et de Gestion s’en sort avec un Maître-Assistant. Enfin, l’Ufr des Sciences Agronomiques, de l’Aquaculture et des Technologies Alimentaires qui joue un rôle prépondérant dans le secteur agronomique a obtenu un Maître de Conférences et un Maître-Assistant.
La prison a fait grandir J. C. Dasylva bastonneur de son épouse
Après quelques jours passés en prison, J. C. Dasylva y réfléchira longuement avant de lever la main sur son épouse O. Ball. Malgré la grossesse de celle-ci, l’entrepreneur J. C. Dasylva s’en est violemment pris à cette dernière, à la suite d’une banale dispute. Attrait à la barre du tribunal des flagrants délits pour coups et blessures volontaires, il a présenté ses excuses à son épouse à qui il dit vouer un grand respect. Il dit avoir grandi après son séjour carcéral. Cependant, J. C. Dasylva précise que c’est son épouse qui a été la première à le mordre au cours de leur altercation. En guise de riposte, il lui a administré des coups de poing. Il ignore que son épouse était enceinte de trois mois. M. Dasylva souligne avoir rabiboché avec sa femme, d’où le désistement de cette. Le procureur a condamné l’attitude du prévenu qui est un habitué des faits. Selon le parquetier, M. Dasylva avait fermé l’appartement à clé avant de bastonner son épouse avec sa ceinture. Le parquet a requis 3 mois de prison ferme contre le prévenu. La défense a sollicité une application bienveillante de la loi pénale. Le tribunal a finalement condamné J. C. Dasylva à une peine d’avertissement d’un an assorti de sursis.
L’Observatoire national des lieux de Privation de Liberté
Après l’allégement des mesures d’urgence sanitaire prises à l’endroit des lieux de privation de liberté du Sénégal, dans le contexte de la Covid-19, l’Observateur national des lieux de privation de liberté (ONLPL) reprend ses activités de visites des prisons, de monitoring et de formation et sensibilisation des agents d’exécution de la loi. A cet effet, l’Observateur National des Lieux de Privation de Liberté, Mme Josette Marceline Lopez Ndiaye et son équipe seront à Fatick lundi prochain. D’abord, ils vont effectuer des visites dans les lieux de privation de liberté de la région de Fatick pour le monitoring des conditions de détention, pour prévenir la torture, les mauvais traitements des détenus, surtout en cette période de pandémie de Covid-19, et voir si le respect des standards internationaux est effectif. Par la suite, il est prévu un atelier de renforcement de capacités des agents d’exécution des lois de la région de Fatick pour mieux les conscientiser sur les conséquences de la torture et des mauvais traitements exercés sur les détenus qui mettent en cause, non seulement leur responsabilité disciplinaire, mais aussi leur responsabilité pénale. A travers cet atelier, Mme Josette Marceline Lopez Ndiaye veut prévenir la torture, dans ce contexte de Covid-19.
Erratum
Une méprise nous a fait écrire dans notre précédente édition, dans un papier consacré aux nombreuses conséquences économiques qu’engendre la non-organisation du Gamou de Tivaouane dans la sous-région, que l’initiateur ElHadji Malick Sy Maodo est né en 1885 près de Dagana. Comme vous vous êtes certainement rendu compte, l’érudit de Tivaouane est en réalité né en 1855 à Gaya. C’est son fils Serigne Babacar Sy qui est né en 1885. Par ailleurs dans la même édition, nous avons annoncé à la «Une» du journal l’article sur la découverte du corps d’un père de famille en état de putréfaction dans un champ à Touba Toul. Les fidèles lecteurs de «L’As» ont signalé à la rédaction l’absence de l’article. Cela a échappé à notre vigilance. Ainsi, nous avons publié l’article en question dans la présente édition afin de donner aux lecteurs les détails de cette découverte macabre. La Rédaction présente ses excuses à ses fidèles lecteurs pour ces deux désagréments