KEEMTAAN GI – DISPROPORTIONNEE
On prend les mêmes et on recommence ! Et d’ailleurs, c’est juste un poste de prestige. L’histoire de se faire des sous et entretenir la clientèle politique. Il faut bien que le parti soit massifié. Tant pis si par accident un cachotier en arrive à diriger le pays. Pour l’expertise des candidats, il faudra repasser. Ainsi va le Sénégal depuis que la politique est devenue une rente. Il faut être docile, suivre la ligne du parti et ne jamais être en contradiction avec celui qui nomme et dégomme. Malgré notre statut de terre de démocratie, c’est toujours la pensée unique qui y prévaut. Pour ces velléités de rébellion, l’ancien premier vice-président de notre Assemblée nationale si avachie, Moustapha Cissé Lo, a payé fort le prix de sa liberté. Il n’aurait jamais insulté ses camarades de Parti ou se dresser face au Chef. On lui a montré la porte de sortie. Sa formation politique s’étant réunie, et sans l’entendre, l’avait exclu. Il ne fallait pas mettre en péril la vie du parti. Comparé à l’acte de Cissé Lo, celui posé par le député Dembourou Sow nous parait gravissime. Cissé Lô mettait en péril les fondements d’un parti, le député de Ranerou celui d’une Nation. Et les sanctions reçues par les deux hommes sont pour le moins disproportionnées. Pour le dernier, c’est juste pour mettre la pommade et faire baisser la tension. Pensez- vous, ça fait toujours plaisir au Chef de savoir que des gens sont prêts à donner de leur vie pour sa personne. L’autre, Cissé Lô, lui, était en train de scier les fondements de son parti. Et vite, il fallait l’éloigner du cercle. Et ce fut fait sans état d’âme. Leur communiqué dénonçant l’excès de zèle de leur camarade Dembourou Sow, constitue une belle balafre pour notre commune volonté de vivre ensemble. Un tel spécimen ne mérite même pas sa place dans une association. M’enfin ! Kaccoor Bi
141E EDITION THIENABA VA CELEBRER LE GAMOU 2020
La cité religieuse de Thiénaba va célébrer la 141e édition de son gamou annuel marquant la naissance du Prophète Mouhamed (PSL). Ce sera dans la nuit de jeudi 29 à vendredi 30 octobre 2020. La particularité du Maouloud de cette année, c’est que l’événement coïncide avec l’arrivée du tout nouveau khalife général Serigne Abdourahime Seck après le rappel à Dieu de Serigne Cheikh Tidiane Ahmed Seck « Baye Cheikh ». Comme quoi, Serigne Abdourahime Seck va placer le rendez-vous religieux sous le signe de l’Unité et du Rassemblement des familles de Mame Ahmadou Ndack Seck et des talibés thiénaba-thiénaba. C’est dans ce cadre sacré que Serigne Babacar Seck Wilaya, président Hadara Cheikhou Thienaba de Dakar, invite tous les musulmans à rallier Thiénaba-Seck pour la célébration de la grande nuit du Prophète Mouhamed (PSL) « Un rassemblement sous le sous le respect des mesures barrières édictées par les autorités sanitaires » rappelle Serigne Babacar Wilaya. A l’instar de Ndiassane, Keur Mame El Hadj à Thiés et Médina Baye, Thiénaba-Seck a officiellement acté la tenue de son Gamou 2020.
SAMEDI 17 OCTOBRE 2020 EL HAJ MANSOUR MBAYE VA SOUFFLER SA 85E BOUGIE
Samedi 17 octobre 2020 c’est-à-dire après-demain, El Hadj Mansour Mbaye, président des communicateurs traditionnels du Sénégal va fêter ses 85 ans. Un anniversaire qui retient l’attention de chacun pour ne pas dire de toute la République puisque le doyen Haj Mansour a déjà marqué son époque. Grand homme de radio, historien hors pair, médiateur social, grand intellectuel, éloquent orateur, humaniste…bref, El Haj Mansour Mbaye est un homme aux multiples qualités professionnelles et humaines. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que le maire de la Médina Bamba Fall et ses conseillers municipaux ont rebaptisé le rond-point Bceao : « Place El Hadj Mansour Mbaye ». Sans oublier le studio de la Sen-Tv de Bougane Guèye Dany qui porte le nom de « El Hadj Mansour Mbaye ». Bien qu’étant « Talibé-Cheikh », l’honorable El Hadj Mansour est aimé et adulé par toutes les confréries du Sénégal. Mieux, notre Haj Mansour national est un vrai homme du monde compte de ses nombreux homonymes éparpillés au Sénégal et dans le reste du monde. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que parents, alliés, voisins et amis vont célébrer l’anniversaire dans l'intimité avec des vœux et prières de longue vie. Dewenati Haj !
LE SENEGAL REELU AU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME
La démocratie sénégalaise est saluée partout dans le monde. Hier, lors du conseil des ministres, le chef de l’Etat s’est réjoui de la réélection du Sénégal par l’Assemblée générale des Nations unies comme membre du Conseil des Droits de l’Homme pour un nouveau mandat de trois (3) ans, avec un score 188 voix sur 190, soit 99% des votes valablement exprimés, score le plus élevé. Cette reconnaissance des Nations unies, confirme le rayonnement international du Sénégal en matière de démocratie, de libertés publiques, de justice, de protection et de respect des droits de l’Homme.
COVID-19 LA RECRUDESCENCE DES CAS IMPORTES
Le coronavirus est toujours là. La pandémie continue de gagner du terrain malgré le relâchement total noté par les populations. Hier lors du conseil des ministres, Macky Sall a évoqué le renforcement de la veille dans la gestion de la pandémie de la Covid-19. Il a ainsi appelé aux ministres en charge de la Santé, de l’Intérieur, des Forces armées et des Transports aériens, de veiller particulièrement au niveau de nos frontières, à la maîtrise des cas importés qui se sont multipliés au cours de ces dernières semaines. Il a demandé également à son gouvernement d’accentuer la sensibilisation des populations pour éviter une nouvelle vague de contamination. C’est ce qui explique que la bataille contre ce satané virus est loin d’être remportée. Il faudrait que les populations continuent à respecter les gestes barrières.
CONSOMMER LOCAL
Manger ce qu’on produit est un des objectifs du gouvernement de Macky Sall. Le président Sall a informé son gouvernement de la célébration, le 16 octobre 2020, de la journée internationale de l’alimentation sur le thème : « Cultiver, nourrir, préserver. Ensemble, agir pour l’avenir ». A ce titre, il a engagé les ministres concernés à consolider la dynamique de concertations avec l’ensemble des acteurs, en vue de renforcer la souveraineté alimentaire du Sénégal, la politique de nutrition, de même que l’ancrage systématique de la doctrine du « Produire et du Consommer local ». A cet effet, il a exhorté le gouvernement à organiser, pour toutes les filières, une bonne campagne de commercialisation agricole. Par ailleurs, en revenant sur la transformation de l’économie informelle, afin d’asseoir l’émergence, Macky Sall a signalé au gouvernement, l’urgence de bâtir des stratégies innovantes d’encadrement, de financement et de promotion de l’auto-entreprenariat, l’autonomisation des femmes, afin de préserver durablement les activités économiques et la stabilité sociale globale. Macky Sall n’a pas manqué de rappeler sa décision de mettre en place, depuis 2018, la Délégation Générale à l’Entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ) dont les interventions depuis sa création, se situent à 57,78 milliards FCFA de financements accordés à plus de 105 000 bénéficiaires et 95 000 bénéficiaires indirects.
SODAV
La culture n’a pas été laissée en rade. Hier, lors du conseil des ministres, Macky Sall a, au chapitre du climat social, de la gestion et du suivi des affaires intérieures, demandé au ministre de la Culture de procéder, avec toutes les parties prenantes, à l’évaluation institutionnelle et financière de la Sodav et à la mise en place, fonctionnelle, de la Commission permanente de Contrôle des sociétés de gestion collective.
ZERO DECHET
Rendre le pays propre comme l’a réussi le Rwanda, est une priorité pour le chef de l’Etat. Il ne cesse d’en parler depuis qu’il est au pouvoir. Hier, lors du conseil des ministres, il a invité le ministre en charge du Cadre de vie, à intensifier le déploiement national des actions et projets du programme « Zéro déchet », après avoir salué les résultats encourageants déjà obtenus. EAu poTAbLE Hier, lors du conseil des ministres, le président de la République a réitéré au ministre de l’Eau et de l’Assainissement, ses directives relatives à l’évaluation et à l’actualisation de la réforme de l’hydraulique rurale, par rapport à l’application effective des engagements pris par le secteur privé dans le cadre des délégations de service public de l’eau potable.
INONDATIONS
Les inondations sont devenues un des problèmes majeurs du pays. Une solution qu’on n’arrive toujours pas à trouver. Après la pluie dans certaines parties du territoire plus particulièrement à Dakar, ce sont des inondations. Mais le président Sall veut coûte que coûte, mettre terme à ce supplice que vivent les Sénégalais. C’est pourquoi depuis son accession à la magistrature suprême, il a beaucoup investi dans ce domaine. Hier, il s’est félicité des réalisations significatives du Programme décennal de Lutte contre les inondations, exécuté, en octobre 2020, à hauteur de 506.714.000.000 FCFA, soit un taux appréciable de 66, 07 %. Il a, dès lors, demandé à son gouvernement de poursuivre, en mode « Fast track », l’exécution optimale de la Stratégie nationale de Prévention et de Lutte contre les inondations sur la période 2020-2022 et de mobiliser les ressources budgétaires nécessaires, 15 milliards FCFA, pour l’amorçage rapide, dans la zone prioritaire de Keur Massar, de la deuxième phase du PROGEP, qu’il a validée. Il a, dans cette perspective, requis la finalisation du dispositif réglementaire fixant le cadre harmonisé des interventions en matière d’assainissement. Ainsi, il a invité les ministres concernés à veiller, en relation avec le gouverneur de la Région de Dakar, à la préservation de toute occupation, des zones non aedificandi, notamment la libération immédiate des emprises de l’exutoire du Marigot de Mbao.
COOPERATION SINO-AFRICAINE
Le président de la République Macky Sall, abordant le suivi de la coopération et des partenariats, a salué la célébration, le 12 octobre, du 20e anniversaire du Forum sur la Coopération Economique Sino-Africaine dont la prochaine Conférence se tiendra au Sénégal en 2021.
MACKYSALL EN VISTE AU NIGERIA LES 15 ET 16 OCTOBRE
Le Chef de l’Etat a clos sa communication sur son agenda diplomatique, en informant le Conseil de sa visite d’amitié et de travail les 15 et 16 octobre au Nigéria, de sa participation le 14 octobre à une visioconférence organisée par le Fonds Vert Climat sur le Financement de l’énergie propre, qui apporte un concours de 75,45 millions d’euros (environ 50 milliards de FCFA) au Sénégal pour l’électrification solaire rurale de 1.000 villages.
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES, LE CONSEIL A EXAMINE ET ADOPTE : -
Le projet de loi autorisant le Président de la république à ratifier la convention multilatérale pour la mise en œuvre des mesures relatives aux conventions fiscales pour prévenir l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices, signée à Paris le 07 juin 2017 ; Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris la décision suivante : Monsieur Aboubakry SOKOMO, expert en management des Organisations, précédemment Enseignant-chercheur en Sciences de Gestion à l’Institut Universitaire de Technologie (IUT), est nommé Directeur des Constructions des Palais de Justice, en remplacement de Monsieur Amadou Abdoulaye DIOP. Secteur privé
LE DR ABDOURAHMANE DIOUF QUITTE LE CLUB DES INVESTISSEURS SENEGALAIS
Le Dr Abdourahmane Diouf a quitté hier le Club des Investisseurs Sénégalais après 15 mois. Une annonce qui ne va sûrement pas plaire à certains. «Je vous informe de mon départ du Club des Investisseurs Sénégalais (CIS). J’y suis resté 15 mois durant lesquels j’ai travaillé à la mise en place d’un secteur privé national fort. De façon professionnelle et respectueuse, nous avons pu trouver, d’un commun accord, les moyens d’une séparation. Je remercie le Président du Conseil d’administration du CIS ainsi que tous les membres de m’avoir donné cette opportunité de travailler au service du secteur privé de mon pays. Je remercie aussi tous les Sénégalais qui m’ont accompagné dans cette mission», écrit Abdourahmane Diouf avant d’ajouter « je reste, encore et toujours, déterminé à œuvrer pour le Sénégal que nous aimons».
LES NOMINATIONS AU CONSEIL DES MINISTRES DU 14 OCTOBRE
SenePlus publie ci-dessous, la nomination prononcée au Conseil des ministres du 14 octobre 2020.
"Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris la décision suivante :
Monsieur Aboubakry SOKOMO, expert en management des Organisations, précédemment Enseignant-chercheur en Sciences de Gestion à l’Institut Universitaire de Technologie (IUT), est nommé Directeur des Constructions des Palais de Justice, en remplacement de Monsieur Amadou Abdoulaye DIOP."
LA SODAV BIENTÔT PASSÉE AU PEIGNE FIN
Il est demandé au ministre de la Culture de procéder à l’évaluation institutionnelle et financière de la structure et à la mise en place de la Commission permanente de Contrôle des sociétés de gestion collective - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 14 octobre 2020.
"Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky Sall, a présidé le Conseil des Ministres, le mercredi 14 octobre 2020, à 10 heures, au Palais de la République.
Le Chef de l’Etat, à l’introduction de sa communication, s’est réjoui de la brillante réélection du Sénégal par l’Assemblée générale des Nations unies comme membre du Conseil des Droits de l’Homme pour un nouveau mandat de trois (3) ans, avec un score 188 voix sur 190, soit 99% des votes valablement exprimés, score le plus élevé.
Cette reconnaissance des Nations unies, confirme le rayonnement international du Sénégal en matière de démocratie, de libertés publiques, de justice, de protection et de respect des droits de l’Homme.
Le Chef de l’Etat a, ensuite, évoqué le renforcement de la veille dans la gestion de la pandémie de la COVID-19.
A cet effet, il a notamment demandé aux Ministres en charge de la Santé, de l’Intérieur, des Forces armées et des Transports aériens, de veiller, particulièrement, au niveau de nos frontières, à la maîtrise des cas importés qui se sont multipliés au cours de ces dernières semaines.
Il a demandé au Gouvernement d’accentuer la sensibilisation des populations pour éviter une nouvelle vague de contamination
Le Président de la République a, par ailleurs, informé le Conseil de la célébration, le 16 octobre 2020, de la journée internationale de l’alimentation sur le thème : « Cultiver, nourrir, préserver. Ensemble, agir pour l’avenir ».
A ce titre, il a engagé les ministres concernés à consolider la dynamique de concertations avec l’ensemble des acteurs, en vue de renforcer la souveraineté alimentaire du Sénégal, la politique de nutrition, de même que l’ancrage systématique de la doctrine du « Produire et du Consommer local ».
Le Chef de l’Etat a, dans cet élan, exhorté le Gouvernement à organiser, pour toutes les filières, une bonne campagne de commercialisation agricole.
Le Président de la République, revenant sur la transformation de l’économie informelle, afin d’asseoir l’émergence, a signalé au Gouvernement, l’urgence de bâtir des stratégies innovantes d’encadrement, de financement et de promotion de l’auto-entreprenariat, l’autonomisation des femmes, afin de préserver durablement les activités économiques et la stabilité sociale globale.
Le Chef de l’Etat a, dans cet esprit, rappelé sa décision de mettre en place, depuis 2018, la Délégation Générale à l’Entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ) dont les interventions depuis sa création, se situent à 57,78 milliards FCFA de financements accordés à plus de 105 000 bénéficiaires et 95 000 bénéficiaires indirects .
Le Président de la République a, au chapitre du climat social, de la gestion et du suivi des affaires intérieures, demandé au Ministre de la Culture de procéder, avec toutes les parties prenantes, à l’évaluation institutionnelle et financière de la SODAV et à la mise en place, fonctionnelle, de la Commission permanente de Contrôle des sociétés de gestion collective.
Le Chef de l’Etat a, en outre, invité le Ministre en charge du Cadre de vie, à intensifier le déploiement national des actions et projets du programme « Zéro déchet », après avoir salué les résultats encourageants déjà obtenus.
Le Président de la République a, par ailleurs, réitéré au Ministre de l’Eau et de l’Assainissement, ses directives relatives à l’évaluation et à l’actualisation de la réforme de l’hydraulique rurale, par rapport à l’application effective des engagements pris par le secteur privé dans le cadre des délégations de service public de l’eau potable.
Le Chef de l’Etat s’est également félicité des réalisations significatives du Programme décennal de Lutte contre les inondations, exécuté, en octobre 2020, à hauteur de 506.714.000.000 FCFA, soit un taux appréciable de 66, 07 %.
Le Président de la République a, dès lors, demandé au Gouvernement de poursuivre, en mode « Fast track », l’exécution optimale de la Stratégie nationale de Prévention et de Lutte contre les inondations sur la période 2020-2022 et de mobiliser les ressources budgétaires nécessaires, 15 milliards FCFA, pour l’amorçage rapide, dans la zone prioritaire de Keur Massar, de la deuxième phase du PROGEP, qu’il a validée.
Il a, dans cette perspective, requis la finalisation du dispositif réglementaire fixant le cadre harmonisé des interventions en matière d’assainissement.
Le Chef de l’Etat a, enfin, invité les Ministres concernés à veiller, en relation avec le Gouverneur de la Région de Dakar, à la préservation de toute occupation, des zones non aedificandi, notamment la libération immédiate des emprises de l’exutoire du Marigot de Mbao.
Le Président de la République, abordant le suivi de la coopération et des partenariats, a salué la célébration, le 12 octobre, du 20e anniversaire du Forum sur la Coopération Economique Sino-Africaine dont la prochaine Conférence se tiendra au Sénégal en 2021.
Le Chef de l’Etat a clos sa communication sur son agenda diplomatique, en informant le Conseil de sa visite d’amitié et de travail les 15 et 16 octobre au Nigéria, de sa participation le 14 octobre à une visioconférence organisée par le Fonds Vert Climat sur le Financement de l’énergie propre, qui apporte un concours de 75,45 millions d’euros (environ 50 milliards de FCFA) au Sénégal pour l’électrification solaire rurale de 1.000 villages. Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté :
- Le projet de loi autorisant le Président de la république à ratifier la convention multilatérale pour la mise en œuvre des mesures relatives aux conventions fiscales pour prévenir l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices, signée à Paris le 07 juin 2017 ; Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris la décision suivante :
Monsieur Aboubakry SOKOMO, expert en management des Organisations, précédemment Enseignant-chercheur en Sciences de Gestion à l’Institut Universitaire de Technologie (IUT), est nommé Directeur des Constructions des Palais de Justice, en remplacement de Monsieur Amadou Abdoulaye DIOP."
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
CRIME D’ÉTAT, INDISCIPLINE CITOYENNE
EXCLUSIF SENEPLUS - Après la tragédie du Joola, l’entracte introspectif a été de courte durée. La rigueur conjoncturelle de l’Etat s’est vite effilochée et les Sénégalais sont retournés à leurs vieilles amours
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 14/10/2020
Le 26 septembre dernier, le Sénégal a célébré dans la quasi-indifférence le naufrage du bateau le Joola. Voilà dix-huit ans que le bateau qui assurait la liaison maritime Dakar/Ziguinchor repose dans les abysses des eaux au large des côtes gambiennes. La cause de cette plus grande catastrophe maritime (après celle du navire parti de Tacloban des Philippines intervenue le 21 décembre 1987) est liée au laxisme avéré de l’Etat et à l’indiscipline ambiante des Sénégalais. Après presque deux décennies, les responsabilités de ce naufrage ne sont judiciairement pas encore établies. La seule responsabilité officiellement retenue par l’Etat est imputée au capitaine du bateau Issa Diarra qui repose comme les 2 132 autres passagers du Joola dans le tombeau métallique du Joola. Parce que le 7 août 2003, l’Etat sénégalais avec ses juridictions soumises, a pris arbitrairement la décision de classer sans suites pénales le dossier, du moment que le commandant du navire Issa Diarra est déclaré seul responsable de cette grande tragédie maritime. Pourtant, l’intrépide commandant Diarra a toujours été conscient des risques encourus par son navire. Sa déclaration prémonitoire contenue dans un rapport cosigné par trois experts maritimes français (Pierre Lefebvre, Jean Raymond Thomas et Michel Tricot) et publié en septembre 2008 par le journal Le Quotidien est révélatrice du danger permanent qui guettait le Joola : «Je suis un officier, j’obéis aux ordres de mes supérieurs. Je ne faillirai jamais à mes responsabilités d’officier. En partant au combat, je reste convaincu que je peux y laisser ma vie, pourtant, c’est avec fierté et la conviction de faire mon devoir que je m’engage, sans aucun autre calcul. Pour moi, monter sur le bateau et faire des rotations pour le bien des populations est aussi exaltant qu’une mission au front. Je suis conscient des risques qu’il y a sur ce bateau, mais le devoir ne nous donne aucun autre choix.» Mais que l’on ne se leurre pas. Le principal responsable de cette catastrophe marine, c’est l’Etat sénégalais. C’est un crime d’Etat qui éclabousse les régimes socialiste et libéral.
Comment les autorités gouvernementales ont-elles permis à un bateau dont la capacité ne doit pas dépasser 580 passagers d’en contenir plus de 2000 ? Comment a-t-on pu admettre qu’un bateau transportant vies humaines et marchandises quitte le sud du pays pour une traversée de presque 20 heures sans être en conformité avec la Convention Solas qui définit les normes relatives à la sécurité, la sûreté et l'exploitation des navires et la Convention Stcw qui établit les normes internationales de qualification des gens de mer ? Voilà des questions d’importance, jusqu’à aujourd’hui sans réponses, qui sont révélatrices du degré de responsabilité et de culpabilité de l’Etat dans cette tragédie.
Comment imprudemment des passagers se sont-ils embarqués massivement dans un bateau tout en sachant qu’il ne respectait pas les normes élémentaires de sécurité maritime ? Voilà encore une question révélatrice de l’indiscipline, de l’inconscience et de l’incivisme des citoyens que nous sommes. On pensait que le drame du Joola allait être un moment d’introspection pour faire notre catharsis et nous guérir de nos addictions mortifères. Mais que nenni !
Le trop d’attention qu’on met à observer les défauts d’autrui devait nous conduire à avoir le temps de bien connaître les nôtres. Après la tragédie du Joola, l’entracte introspectif a été de courte durée. La rigueur conjoncturelle de l’Etat s’est vite effilochée et les Sénégalais sont retournés à leurs vieilles amours comme pour corroborer la maxime qui dit «Chassez le naturel, il revient au galop». La rétrospection du passé douloureux ne nous permet pas encore de faire notre introspection. Le laxisme et l’irresponsabilité de l’Etat font le lit de l’incivisme et l’indiscipline des citoyens. Il est malheureux de constater que la première alternance a altéré nos comportements, aliéné nos mentalités au lieu de les révolutionner. Jamais les mœurs ne sont aussi dégradées sous les magistères de Wade et de Macky. Le je-m’en-foutisme est érigé en morale au sommet de l’Etat et cela se fortement déteint sur nos comportements de tous les jours. Depuis 18 ans, le Joola demeure emprisonné dans les eaux mais l’irresponsabilité, l’indiscipline et l’insouciance qui l’ont plongé dans les abysses caractérisent toujours le comportement anomique de l’Etat et des citoyens.
Indiscipline pathologique
Aujourd’hui, en cette période de pandémie, les surcharges dans les bus et autocars qui détonnent avec la distanciation sociale ont repris de plus belle avec l’aval de l’Etat. La pandémie n’a pas encore littéralement disparu et voilà que les mesures barrières ne sont plus respectées. A propos de la corruption banalisée sur nos routes, il n’est pas rare de voir un chauffeur de car rempli à ras bord en infraction envoyer avec témérité son apprenti, un petit billet de mille francs entre les doigts, pour récupérer ses pièces confisquées par un agent de la sécurité routière. Parfois les chauffeurs inconscients voire indisciplinés de vieux cars n’hésitent pas à se lancer dans un vrai rallye pour se disputer des clients mettant du coup en péril la vie de dizaines de passagers dont la seule arme de défense est de s’indigner de l’attitude inconvenante de ces conducteurs de tombeaux ambulants. Les bus Tata qu’on pensait revampé le transport urbain n’ont fait que rajouter une louche à cette indiscipline caractérisée de leurs collègues des cars-rapides. Pourtant, tous ceux qui dénoncent cette pathologie manifeste l’enveniment par leur comportement au lieu d’y remédier. Souvent à l’heure des fortes affluences, les chauffeurs de taxis ou de cars ou même de véhicules particuliers récalcitrants empruntent des voies détournées avec zèle, causant des embouteillages inextricables. Les conducteurs de scooters malgré les chutes mortelles dont ils sont fréquemment victimes rechignent toujours à porter les casques de sécurité. Ousmane Ngom, alors ministre de l’Intérieur sous le régime de Wade, a mené cette bataille du port obligatoire du casque avant de céder au refus tenace des conducteurs de motos. Aujourd’hui, le locataire de la place Washington, Aly Ngouille Ndiaye, semble maitriser mieux la situation.
Dans d’autres domaines, l’incivisme guide l’action de plusieurs de nos compatriotes. Allez au marché Sandaga ou HLM, les commerçants toutes catégories confondues qui exposent leurs marchandises sur la voie publique, à la porte des maisons d’autrui font la loi et ce, au mépris du respect du voisinage et des règles élémentaires de salubrité publique. Aujourd’hui, beaucoup d’honnêtes citoyens habitant les HLM ont préféré migrer vers des cieux plus accueillants devant la tyrannie de commerçants dont l’unique souci est de se remplir les poches sans se soucier du bien-être des propriétaires des maisons qui jouxtent leurs commerces.
Ce qui se passe au Rond-point Liberté 6 est surréaliste et effarant. Malgré le déguerpissement opéré par les autorités pour dégager le tracé du BRT, les marchands ambulants ont ré-essaimé comme des criquets-pèlerins pour étaler leurs marchandises partout. Les marchés hebdomadaires sont devenus de véritables industries de fabrique de déchets. Dans certaines places publiques, l’odeur fétide des urines, des crachats et des eaux d’ablution se mélange avec celle qui se dégage des montagnes d’immondices. Le même phénomène d’insalubrité est constatable dans nos rues dont chaque coin est transformé en vespasiennes. Que dire de ces pseudo-Baye Fall biturés et emmitouflés dans des patchworks d’une saleté répugnante qui rackettent en plein jour les piétons et bloquent volontairement la circulation pour extorquer de l’argent aux chauffeurs ?
Si aujourd’hui les inondations ont pris une tournure dramatique dans la banlieue, c’est dû essentiellement au laxisme des pouvoirs publics, à la cupidité des maires délivreurs des autorisations de construire et au manque de savoir-vivre civique et à l’indiscipline des populations qui viennent habiter dans des zones non aedificandi.
Chaque année, pour le principe, on commémore ce triste anniversaire du naufrage du bateau du Joola en rappelant les principes disciplinaires et civiques qui doivent guider nos actions de tous les jours. Mais nous demeurons toujours victimes non seulement d’un Etat laxiste et ponce-pilatiste mais aussi de nos mauvais comportements invétérés. Et la révolution n’est pas pour demain.
Situé au bord du bras de mer le Sine Saloum, c'est une zone à potentialités naturelles et touristiques importantes. La commune est l’une des plus riches du département de Foundiougne et de la région de Fatick
Oumar Kandé et Aliou Ngamby Ndiaye et Ndèye Seyni Samb |
Publication 14/10/2020
Situé au bord du bras de mer le Sine Saloum, Toubacouta est une zone à potentialités naturelles et touristiques importantes. La commune est l’une des plus riches du département de Foundiougne et de la région de Fatick, selon son Maire Pape Seydou Dianko. Avec l’Acte 3 de la décentralisation, Toubacouta a fait un bond important, son budget passant de 60 millions de FCfa en 2009 à 300 millions actuellement.
Toubacouta est une localité qui profite de ses potentialités. Cette commune a l’avantage d’avoir en son sein une zone touristique prisée. Les ramifications du bras de mer le Sine Saloum sont cernées par une belle mangrove avec des îles qui sont des passages obligés pour les visiteurs en quête de beauté naturelle. La municipalité profite bien de ces atouts. Le maire de Toubacouta décrit ainsi sa commune comme une zone riche avec un potentiel économique diversifié. De l’agriculture au tourisme en passant par l’élevage, cette commune du département de Foundiougne (région de Fatick) dispose d’avantages. «Ce que nous avons comme ressources à Toubacouta n’existe dans aucune commune de la région de Fatick», dit fièrement le Maire Pape Seydou Dianko, rencontré lors du passage de l’équipe de reportage du Soleil dans le cadre des Feuilles d’hivernage. Aujourd’hui, sa commune bénéficie beaucoup de ces secteurs d’activité. L’Acte 3 de la décentralisation a aussi apporté des points positifs. D’un budget de 60 millions en 2009 quand Toubacouta était une communauté rurale, l’équipe municipale dirigée depuis cette date par l’actuel Maire Pape Seydou Dianko a porté le budget annuel à 300 millions de FCfa. Il existe toujours une marge de progression budgétaire. «L’année prochaine, nous voulons l’amener à 500 millions de FCfa», informe l’édile de la localité. Cet objectif, le maire veut l’atteindre grâce à la patente et aux impôts et taxes sur le foncier bâti.
Rentabiliser les campements touristiques
Grâce à l’accompagnement du service des Impôts et Domaines, beaucoup de campements touristiques sont en train d’être régularisés pour pouvoir verser dans les caisses de la commune des taxes. Selon le maire, beaucoup de ces sites d’hébergement appartiennent à des fils de la localité qui sont revenus de l’étranger pour investir dans leur terroir. Mamadou Dieng est guide touristique et directeur du restaurant Rama non loin de la place publique du village. En tant que membre du Groupement d’intérêt économique (Gie) des guides touristiques de Toubacouta, il soutient que l’excursion est un marché qui peut beaucoup rapporter. Cependant, faute de moyens, ils n’ont pas la logistique nécessaire pour le transport des touristes alors qu’ils ont «identifié tous les bons circuits de la zone». De ce fait, c’est une manne financière qu’ils perdent au profit des hôtels. «Nous sommes des guides professionnels, mais on n’a pas la logistique qu’il faut pour capter ce marché. Partout, les excursions sont réservées aux guides, mais ici, ce sont les hôtels qui captent le marché», regrette M. Dieng. Pour ce dernier, ce secteur peut créer beaucoup d’emplois au profit des jeunes des localités si les financements suivent pour les quinze membres répertoriés par le Gie des guides touristiques de Toubacouta. Même avis chez Arfang Ndour, piroguier souvent sollicité par les touristes pour leur transport dans les îles du Niombato. Les excursions des guides et piroguiers privés sont plus accessibles, mais ce sont les hôtels qui exploitent plus ce marché. «Pendant la saison touristique, on ne se plaint pas. On a beaucoup de touristes qui veulent aller à l’île de Sipo ou au reposoir des oiseaux», explique le piroguier.
Rareté du foncier
Mais le maire rassure ces nouveaux investisseurs qui, selon lui, ont besoin d’être accompagnés pour mettre aux normes leurs sites d’hébergement afin de recevoir plus de touristes. C’est grâce à ces ressources que l’équipe municipale a fait diverses réalisations, notamment la construction d’un nouveau marché, d’un poste de sapeurs-pompiers, mais aussi d’un campement communautaire. Avec l’extension de Toubacouta, la commune veut aussi disposer de son propre patrimoine. «Plus la ville s’agrandit, plus le foncier devient rare. C’est pourquoi nous avons pris les devants», explique Pape Seydou Dianko. Toubacouta a un projet de lotissement et a décidé de faire passer les frais de bornage de 20 000 FCfa à 50 000 FCfa par parcelle, ajoute-t-il.
LES MUSÉES OCCIDENTAUX SONT ENTRÉS DANS L'ÂGE DE L'INTRANQUILITÉ
Pour l’économiste Felwine Sarr, le projet de loi relatif à la restitution par la France de biens culturels au Bénin et au Sénégal « correspond au sens de l’histoire, mais le travail n’est pas fini »
Le Monde Afrique |
Laurence Caramel |
Publication 14/10/2020
Trois ans après l’engagement pris par Emmanuel Macron à Ouagadougou, le projet de loi relatif à la restitution de biens culturels au Bénin et au Sénégal a été adopté à l’unanimité par l’Assemblée nationale, mercredi 7 octobre. Pour l’économiste Felwine Sarr, auteur avec l’historienne Bénédicte Savoy du rapport commandé par le chef de l’Etat sur « la restitution du patrimoine culturel africain », il s’agit d’une « loi a minima, loin d’être à la hauteur des enjeux ». Leur travail a permis de recenser la présence de plus de 90 000 objets provenant d’Afrique subsaharienne dans les collections publiques françaises. Quelque 46 000 d’entre eux, arrivés pendant la période coloniale et issus de butins de guerre, de pillages, d’expéditions scientifiques ou d’acquisitions diverses, se trouvent au musée du Quai-Branly, à Paris.
Sans dénier au vote des députés les mérites d’« un premier pas », l’universitaire sénégalais, qui enseigne depuis la rentrée à l’université Duke (Etats-Unis), voit dans ce compromis un gage donné à la partie conservatrice de la société française, peu encline à regarder le passé colonial en face. Ce mouvement, engagé aussi dans d’autres pays d’Europe, lui apparaît cependant inéluctable. L’irruption de militants réclamant lors d’interventions spectaculaires le retour des objets dans leur pays natal marque le début d’un « âge de l’intranquillité » pour les musées, explique-t-il au Monde Afrique.
Emmanuel Macron avait déclaré à Ouagadougou, en 2017 : « Je veux que d’ici cinq ans, les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique. » Les députés viennent de voter la restitution de plusieurs objets au Bénin et au Sénégal. La France est-elle sur la bonne voie ?
Je ne suis pas un nihiliste, je ne considère pas que rien ne s’est passé : il y a quand même un début de restitution à deux pays. Mais il faut aller largement plus loin, car le geste qui a été fait n’est pas à la hauteur des enjeux. Cette loi a minima maintient le caractère dérogatoire des restitutions alors que nous préconisions, avec Bénédicte Savoy, d’aller vers une loi-cadre à la portée plus générale. Nous continuons de penser qu’il est possible d’aménager le droit français tout en respectant le principe d’inaliénabilité qui protège les collections du patrimoine.
L’option du cas par cas, du compte-gouttes, a été retenue. Il va falloir voter une loi à chaque fois qu’un objet devra être restitué, reprendre le débat comme s’il n’avait jamais eu lieu. L’argument de l’incertitude de la provenance des objets est souvent mis en avant pour justifier cette extrême prudence. Or en ce qui concerne la France, ce travail est déjà très avancé. Il a été largement mené pour les besoins de la création du musée du Quai-Branly. Nous avons refait et enrichi cet inventaire. L’information est disponible pour avancer. Je vois donc dans ce manque d’ambition un signal destiné à rassurer la partie conservatrice de la société française qui a agité le spectre du vidage des musées.
Quelle est-elle ?
Je pense à certains conservateurs de musées, à certains marchands d’art qui se sont clairement exprimés contre la restitution. Et à tous ceux qui voient dans cet acte une sorte de repentance. Une partie de la société ne veut pas regarder l’histoire coloniale en face. Or là est bien le sujet : travailler l’impensé de la relation aux autres, se confronter à l’histoire et parvenir à la dépasser, même si cela va à l’encontre du mythe, du récit sur soi, celui des Lumières, de la grandeur… Certains ne veulent pas voir que leur histoire est héritière de la construction d’une altérité négative vis-à-vis des anciennes nations colonisées et qu’il y a là une situation totalement injuste, inéquitable. L’essentiel du patrimoine matériel des pays africains ne peut pas se trouver dans les musées occidentaux et le caractère universaliste de ces établissements ne peut pas être utilisé pour refuser un rééquilibrage et rendre les objets à leurs ayants droit.
POURQUOI LA FRANCE A-T-ELLE DU MAL À REGARDER EN FACE SON HISTOIRE COLONIALE ?
Macron a été le premier président à qualifier la colonisation de "crime contre l'humanité", plus de 60 ans après les guerres d'indépendance. Comment expliquer ces années de silence ? Entretien avec l' historienne Christelle Taraud
"Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte." Dans son Discours sur le colonialisme en 1950, l'écrivain et homme politique martiniquais Aimé Césaire dénonçait puissamment l'idéologie colonialiste européenne et accusait ses "maîtres" d'être incapables de regarder en face et de résoudre le "problème colonial" qu'ils avaient créé. Soixante-dix ans après cet écrit, après la fin des guerres d'indépendance, l'histoire de la colonisation française et les processus de décolonisation restent partiellement connus et étudiés.
Pourtant, les débats autour du passé colonial français se multiplient ces dernières années : appels à reconnaître les massacres et leurs victimes, restitution des œuvres d'art, déboulonnage de statues… Il faudra attendre 2017 pour qu'Emmanuel Macron soit le premier président français à qualifier la colonisation de "crime contre l'humanité" et à lancer, trois ans plus tard, une mission sur la mémoire de la colonisation et la guerre d'Algérie. Lors de son discours sur les "séparatismes", le 2 octobre dernier, il a évoqué les "traumatismes" du passé colonial, que la France n'a "toujours pas "réglés". Assiste-t-on à la fin d'un tabou ? Peut-on "réconcilier" les mémoires ? Franceinfo a interrogé Christelle Taraud, historienne spécialiste de la colonisation et des décolonisations. Elle a notamment publié Idées reçues sur la colonisation (Le Cavalier bleu, 2018).
Franceinfo : Tout d'abord, lorsque l'on parle de colonisation puis des décolonisations, de quelle période parle-t-on ?
Christelle Taraud : La question coloniale en Europe remonte à la période dite des "Grandes explorations" à partir du XVe siècle, lorsque les premiers empires, portugais et espagnol pour l'essentiel, ont commencé à se constituer en Afrique et en Amérique. Mais aujourd'hui, dans le débat public, les personnalités politiques, les chercheurs, se réfèrent assez rarement à ces empires, sauf lorsqu'est évoqué l'histoire de l'esclavage, puisque la traite atlantique est le produit direct de ce partage du monde.
Maintenant, lorsqu'on parle de colonisations européennes, on se réfère surtout aux empires coloniaux qui ont été bâtis à partir du début du XIXe siècle, où l'on assiste à une occupation totale des territoires – ce qui n'était pas le cas dans les phases d'expansion coloniale précédentes – et on évoque presque exclusivement les empires français et anglais, alors qu'il y a aussi eu des empires portugais, néerlandais, belge ou allemand.
Quant à "l'ère des indépendances", elle débute, officiellement, juste après la Seconde Guerre mondiale. Pour la France, elle démarre avec la guerre d'Indochine (1946-1954) et se termine avec la guerre du Cameroun (1955-1961) et la guerre d'Algérie (1954-1962). D'autres territoires, appelés dans le langage impérialiste "des confettis d'empire", ont obtenu leur indépendance bien après. Il faudra attendre 1977 pour Djibouti, et rappelons qu'il y a eu un référendum pour l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie cette année.
Après la fin des guerres d'indépendance, quelle a été l'attitude des dirigeants français vis-à-vis de ce passé colonial ?
Je pourrais la résumer en une formule lapidaire : glorification de l'œuvre, déni des crimes. La politique de l'Etat a été de mettre en avant les "bienfaits" de la "mission civilisatrice" française, tout en taisant les crimes. Juste après les accords d'Evian en 1962 [qui entérinent l'indépendance de l'Algérie] et jusqu'en 1982, l'Etat fait passer deux décrets et trois lois qui empêcheront toute poursuite concernant les crimes commis durant cette guerre. Ces textes ont imposé une chape de plomb sur tout ce qui a été réalisé par l'armée française en Algérie, mais aussi le rôle et les actions de l'Organisation de l'armée secrète (OAS).
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"Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte." Dans son Discours sur le colonialisme en 1950, l'écrivain et homme politique martiniquais Aimé Césaire dénonçait puissamment l'idéologie colonialiste européenne et accusait ses "maîtres" d'être incapables de regarder en face et de résoudre le "problème colonial" qu'ils avaient créé. Soixante-dix ans après cet écrit, après la fin des guerres d'indépendance, l'histoire de la colonisation française et les processus de décolonisation restent partiellement connus et étudiés.
Pourtant, les débats autour du passé colonial français se multiplient ces dernières années : appels à reconnaître les massacres et leurs victimes, restitution des œuvres d'art, déboulonnage de statues… Il faudra attendre 2017 pour qu'Emmanuel Macron soit le premier président français à qualifier la colonisation de "crime contre l'humanité" et à lancer, trois ans plus tard, une mission sur la mémoire de la colonisation et la guerre d'Algérie. Lors de son discours sur les "séparatismes", le 2 octobre dernier, il a évoqué les "traumatismes" du passé colonial, que la France n'a "toujours pas "réglés". Assiste-t-on à la fin d'un tabou ? Peut-on "réconcilier" les mémoires ? Franceinfo a interrogé Christelle Taraud, historienne spécialiste de la colonisation et des décolonisations. Elle a notamment publié Idées reçues sur la colonisation (Le Cavalier bleu, 2018).
Franceinfo : Tout d'abord, lorsque l'on parle de colonisation puis des décolonisations, de quelle période parle-t-on ?
Christelle Taraud : La question coloniale en Europe remonte à la période dite des "Grandes explorations" à partir du XVe siècle, lorsque les premiers empires, portugais et espagnol pour l'essentiel, ont commencé à se constituer en Afrique et en Amérique. Mais aujourd'hui, dans le débat public, les personnalités politiques, les chercheurs, se réfèrent assez rarement à ces empires, sauf lorsqu'est évoqué l'histoire de l'esclavage, puisque la traite atlantique est le produit direct de ce partage du monde.
Maintenant, lorsqu'on parle de colonisations européennes, on se réfère surtout aux empires coloniaux qui ont été bâtis à partir du début du XIXe siècle, où l'on assiste à une occupation totale des territoires – ce qui n'était pas le cas dans les phases d'expansion coloniale précédentes – et on évoque presque exclusivement les empires français et anglais, alors qu'il y a aussi eu des empires portugais, néerlandais, belge ou allemand.
Quant à "l'ère des indépendances", elle débute, officiellement, juste après la Seconde Guerre mondiale. Pour la France, elle démarre avec la guerre d'Indochine (1946-1954) et se termine avec la guerre du Cameroun (1955-1961) et la guerre d'Algérie (1954-1962). D'autres territoires, appelés dans le langage impérialiste "des confettis d'empire", ont obtenu leur indépendance bien après. Il faudra attendre 1977 pour Djibouti, et rappelons qu'il y a eu un référendum pour l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie cette année.
Après la fin des guerres d'indépendance, quelle a été l'attitude des dirigeants français vis-à-vis de ce passé colonial ?
Je pourrais la résumer en une formule lapidaire : glorification de l'œuvre, déni des crimes. La politique de l'Etat a été de mettre en avant les "bienfaits" de la "mission civilisatrice" française, tout en taisant les crimes. Juste après les accords d'Evian en 1962 [qui entérinent l'indépendance de l'Algérie] et jusqu'en 1982, l'Etat fait passer deux décrets et trois lois qui empêcheront toute poursuite concernant les crimes commis durant cette guerre. Ces textes ont imposé une chape de plomb sur tout ce qui a été réalisé par l'armée française en Algérie, mais aussi le rôle et les actions de l'Organisation de l'armée secrète (OAS).
L'attitude de l'Etat français concernant la guerre d'Algérie a été celle de la terre brûlée.Christelle Taraudà franceinfo
Le début de la période dite postcoloniale se traduit également par toute une série d'assassinats de leaders indépendantistes. Je pense à Félix Moumié, grande figure de l'indépendance du Cameroun français, assassiné en 1960 à Genève, mais aussi à l'opposant marocain Mehdi Ben Barka, enlevé en plein Paris et probablement tué en région parisienne en 1965. Ou à l'affaire Maurice Audin, qui n'est toujours pas réglée. Sa veuve est morte en 2019 sans savoir où se trouve le corps de son époux et sans avoir pu lui donner une sépulture.
Cette politique plus néocoloniale que postcoloniale a aussi perduré sous d'autres formes, comme ce que l'on a appelé la "Françafrique" : un système d'interdépendances que la France a construit vis-a-vis de ses anciennes colonies d'Afrique subsaharienne dans le but d'y maintenir son pré carré.
Hormis la guerre d'Algérie, l'histoire des guerres et des massacres coloniaux (Sétif, Guelma et Kherrata en Algérie en 1945, Haïphong au Vietnam en 1946…) est très peu connue, tout comme l'enrôlement de peuples colonisés dans l'armée française. Comment l'expliquer ?
Une nation a toujours plus de mal à parler des guerres ou des massacres qu'elle a commis que des choses bénéfiques qu'elle a apportées. Lors de la libération de Paris, le récit officiel est que la France continentale se libère par elle-même ; on en a exclu, de facto, tous les Français non blancs et/ou non chrétiens.
CES GOULOTS QUI ETRANGLENT LES COLLECTIVITES TERRITORIALES
Financement du développement local, manque de ressources, exclusion des acteurs territoriaux dans la prise de décision… facteurs qui bloquent l’effectivité de la territorialisation des politiques publique
Intervenu en 2013, l’Acte III de la décentralisation est une réforme allant dans le sens d’approfondir la décentralisation. Sept ans après sa mise en œuvre, des experts approchés par «L’As» jugent que l’esprit est bon, même la réforme est incomplète. Et face aux nombreux facteurs qui bloquent l’effectivité de la territorialisation des politiques publiques, ils recommandent à l’Etat d’appliquer la phase 2 de la réforme. Car celle-ci permet de corriger toutes les incohérences et d’assurer le financement du développement local avec la mise en place du fonds de financement des territoires.
L’Acte III de la Décentralisation vise deux objectifs majeurs : la promotion de la viabilité des territoires et des pôles de développement et le renforcement des capacités des collectivités territoriales. Ainsi avec la suppression des Conseils régionaux, les départements qui étaient des entités administratives ont été érigés en collectivités territoriales auxquelles l’Etat a transféré un certain nombre de compétences. Le but est d’assurer une bonne territorialisation des politiques publiques. Mais, à en croire le directeur exécutif de l’ONG 3D, pour que les collectivités puissent remplir leurs missions efficacement, il faut un certain nombre de préalables. Moundiaye Cissé pense que le fait de changer le nom des communautés rurales pour en faire des communes, ce n’est pas ce qui est fondamental mais plutôt le contenu. «On pouvait garder les communautés rurales et leur donner des prérogatives que détiennent les communes. Voilà une réforme qui a été amorcée en grande pompe, mais l’Etat n’est pas allé jusqu’au bout de sa logique», dit-il.
Selon le secrétaire général du Gradec, le problème des Conseils départementaux réside dans le fait qu’ils n’ont pas de territoire leur permettant de disposer de ressources dans le cadre de la fiscalité locale. «Contrairement aux communes qui bénéficient de ressources propres tirées des impôts locaux, le Conseil départemental ne compte que sur le fonds de dotation de la décentralisation alloué par l’Etat pour faire face à ses obligations dans le cadre des compétences qui lui sont transférées, bien qu’il ait la possibilité d’explorer les opportunités qu’offre la coopération décentralisée. Dans ces conditions où les ressources demeurent insuffisantes, il leur est difficile de remplir leurs missions», souligne Ababacar Fall. Une position que partage Moundiaye Cissé qui relève beaucoup plus de saupoudrage dans la gestion de la décentralisation en lieu et place mise en œuvre de politiques publiques avant de soulever un réel décalage entre la vision du chef de l’Etat et la réalité sur le terrain. «A mon avis, le ministre en charge de la Décentralisation n’a pas su articuler la vision du chef de l’Etat avec ce qu’il met en œuvre sur le terrain. Aujourd’hui, il est indispensable de s’interroger sur les causes qui ont empêché les différents ministres en charge de la Décentralisation de mettre en œuvre le rapport qui sur les recommandations de la phase 2 de la décentralisation», déclare-t-il.
Alors l’Etat s’achemine vers le budget-programme, indique directeur exécutif de l’Ong 3D, il est inadmissible que les collectivités territoriales restent toujours dans le budget moyen. «C’est une incohérence. Car, si on veut parler de territorialisation des politiques publiques, cela devrait être en articulation des formats des budgets. Si au niveau central, on a des budgets programmes on devrait l’avoir au niveau des collectivités territoriales», dit-il. Et Moundiaye Cissé de poursuivre qu’on ne devrait pas prendre des décisions dans les collectivités territoriales sans pour autant demander leurs avis. A ce titre, il cite le récent décret sur l’affectation et la désaffectation des terres qui a été pris sans l’implication des acteurs territoriaux. Il relève également d’autres contraintes, notamment celle liée à la faiblesse des capacités techniques et de gestion des collectivités territoriales dans leurs aptitudes à prendre en charge, entre autres, la réalisation d’infrastructures et les services sociaux de base. Il y a également le déficit de mécanisme cohérent et effectif pour assurer la mobilisation des citoyens dans toute l’action publique locale.
PHASE 2 DE L’ACTE III : UNE SOLUTION A TOUTES CES INCOHERENCES
A en croire le SG du Gradec, l’Etat comme les départements Collectivités territoriales sont aujourd’hui conscients de cette situation et essaient, dans le cadre de la phase 2 de l’Acte III de la décentralisation, de trouver des solutions garantissant aux collectivités des ressources suffisantes pour faire face à leurs missions. Il s’agit entre autres du transfert effectif des ressources concomitamment aux compétences transférées, du renforcement des moyens et les capacités des collectivités territoriales en mettant en place des mécanismes de financement pertinents et efficients, de l’exploitation au maximum des opportunités de la coopération décentralisée et de la mise en place d’un fonds de solidarité des collectivités territoriales à alimenter par la TRIMF, la taxe sur les exploitations minières, une quote-part sur les péages d’autoroutes, quais et bacs, les nuitées d’hôtels, les transferts d’argent.
D’autre part, souligne Moundiaye Cissé, la phase 2 devrait également renforcer la question de l’autonomie budgétaire des collectivités territoriales. Elle permet aux collectivités territoriales de faire des emprunts obligataires, de développer le partenariat public-privé et de rendre effective la territorialisation des politiques publiques. Suite à la pandémie de Covid19, il est prévu 25% à 70% de pertes de recettes au niveau des Collectivités Territoriales. Par conséquent, Moundiaye Cissé pense que sans transferts conséquents de ressources de l’Etat vers les Collectivités Territoriales, ces dernières feront face à de sérieux problèmes pour payer les salaires et assurer le fonctionnement de leurs services. «D’où l’importance de mettre en application la phase 2 avec notamment la mise en place de la commission nationale des finances locales, la commission d’évaluation des charges des compétences transférées et l’accroissement du taux de 5% de la TVA jusqu’ici allouée aux collectivités territoriales», affirme le Directeur Exécutif de l’Ong 3D. A cet effet, il recommande la redynamisation des travaux de la commission d’évaluation de la charge financière des compétences transférées pour une meilleure équité dans les rapports financiers entre l’État et les collectivités territoriales. Il propose également l’augmentation de la part de celles-ci sur la TVA qui était de 5,5% à au moins 25 %, vu le nombre assez important de collectivités territoriales au Sénégal. Et enfin, Moundiaye Cissé invite l’Etat à renforcer les connaissances et l’engagement des populations locales sur le Civisme fiscal.
UN BEAU BATIMENT, UNE COQUILLE VIDE, DES MOYENS DERISOIRES
Les Conseils départementaux ne sont pas dotés de moyens conséquents pour dérouler leur lourde feuille de route
Les Conseils départementaux ne sont pas dotés de moyens conséquents pour dérouler leur lourde feuille de route. C’est l’avis de Pape Moussé Diop, premier secrétaire élu du Conseil départemental de Thiès, qu’il peint sous les traits d’un beau bâtiment abritant une coquille vide.
Le Conseil départemental a été institué à la faveur de l’Acte 3 de la décentralisation. C’est une institution transversale chargée de gérer 9 compétences transférées. Mais force est de reconnaître, selon les acteurs à la base, que les moyens ne suivent pas pour lui permettre d’accomplir la mission qui lui est dévolue.
En ce qui concerne le Conseil départemental de Thiès, renseigne son premier secrétaire élu Pape Moussé Diop, il a hérité de tout le passif du Conseil Régional. «Malheureusement aujourd’hui, il n’y a que le bâtiment qui est beau, le reste est une coquille vide, faute de moyens conséquents». Il accuse les Collectivités territoriales qui sont en contact direct avec les populations de les assimiler souvent à des institutions budgétivores, dans la mesure où le Sénégalais Lambda ne peut pas avoir une perception claire de ce que gère par exemple le Conseil départemental. Une institution qui vit cependant dans d’énormes difficultés financières.
Directeur Administratif et Financier (DAF) de l’institution départementale de Thiès, Amadou Sidibé estime que le Conseil départemental est le parent pauvre de la décentralisation. Aussi, invite-t-il l’Etat à faire des efforts pour l’accompagner dans l’accomplissement de sa mission de développement territorial. «La principale difficulté résulte du fait que les moyens viennent exclusivement de l’Etat, à travers le fonds de dotation et le fonds de concours, distribués sur la base d’un arrêté ministériel. Cette année, une petite hausse a été opérée et c’est ainsi que les fonds d’investissements sont passés de 70 à 96 millions de Fcfa, tandis que les fonds de dotation tournent autour de 135 millions de Fcfa. Cependant, le budget prévisionnel de l’institution sur le fonctionnement tourne autour de 224 millions de Fcfa contre 137,7 millions pour le fonds de concours». Ce qui constitue un gros gap. Or, il s’agit de gérer un grand département, avec beaucoup de priorités à satisfaire, notamment sur l’amélioration du plateau technique médical et de la carte sanitaire. Sur ce registre, souligne Amadou Sidibé, le département compte beaucoup de collèges d’enseignement moyen (CEM) sans clôture, des lycées qui manquent de salles pour la physique, des postes de santé sans maternité. Pire, certaines zones enclavées sont dépourvues de ces infrastructures de base.
Malgré une telle situation, Amadou Sidibé affirme que des efforts importants ont été faits à Thiès, en termes de réalisations. A l’en croire, toutes les communes ont été dotées d’un lycée. Dans le domaine de l’éducation, beaucoup de CEM ont été clôturés. Il s’y ajoute la construction de salles de classe, la réalisation de maternités, la mise à disposition d’équipements. Pour lui, il appartient à l’Etat de redoubler d’efforts pour accompagner les Conseils départementaux qui n’ont pas de niches de recettes, à part le domaine maritime. Et pour le cas de Thiès, les recettes issues du domaine maritime sont partagées avec la commune de Kayar, étant donné que le code ne prévoit pas encore une clé de répartition.
Pape Moussé Diop trouve que la feuille de route est lourde ainsi que les charges, au moment où les moyens font défaut. «Cependant, il aurait suffi que l’Etat mette un budget de 500 millions de Fcfa à la disposition de chaque Conseil départemental pour régler définitivement le problème de moyens», dit-il. Et par rapport à l’impact de la COVID-19, le Directeur Administratif et Financier soutient que l’Etat pourrait prendre certaines initiatives pour mieux accompagner les Collectivités territoriales, à travers son plan de relance économique. Il s’agira simplement d’éponger les dettes contractées par ces Collectivités pour accompagner les populations et lutter contre la pandémie. Ce qui leur permettra de respirer et de se consacrer aux tâches de développement.
BILAN SOMBRE DE L’ACTE III DE LA DECENTRALISATION
Quelques années après l’entrée en vigueur de l’acte III de la décentralisation qui a institué le Conseil départemental, le département de Saint-Louis tarde toujours à décoller
L’acte III de la décentralisation n’a pas encore résolu les problèmes du département de Saint-Louis. Au contraire, des conseillers départementaux pensent que cette réforme a porté un grand préjudice au développement de leur localité.
Quelques années après l’entrée en vigueur de l’acte III de la décentralisation qui a institué le Conseil départemental, le département de Saint-Louis tarde toujours à décoller. Selon plusieurs membres du Conseil départemental, cette réforme a porté un grand préjudice au développement de leur collectivité. «La première considération qu’il faut prendre en compte, c’est que l’Acte III de la décentralisation a consacré une tare congénitale à toutes les collectivités territoriales. Les problèmes rencontrés sont d’ordre structurel. Les théories de territorialisation des politiques publiques sont inopérantes, faute de moyens conséquents. Le Conseil régional avait un budget de près de 2 milliards Fcfa. Aujourd’hui, celui du Conseil départemental de Saint-Louis fait environ 360 millions Fcfa», souligne Dr Abdoulaye Ndoye, conseiller départemental et coordonnateur régional de Rewmi. Il ajoute que le budget accordé à l’investissement est de 150 millions Fcfa. «Comment peut-on espérer le développement dans des cas pareils ?
L’exemple le plus patent, c’est la subvention accordée à l’hôpital régional de Saint-Louis qui est passée de 120 millions Fcfa à 20 millions Fcfa, difficilement bouclée», se désole Dr Ndoye avant d’ajouter : «Il n’y a que 200 millions Fcfa qui sont prévus pour le fonctionnement. Avec ça, comment peut-on faire face aux besoins de développement des 5 communes du département. Nous dépendons totalement de la subvention de l’Etat(fonds de concours et de dotation). Il n’y a pas de fiscalité. Faute de moyens, il est difficile de travailler. Il faut augmenter au quintuple le montant alloué au Département pour faire face aux besoins des populations», propose-t-il. Il estime par ailleurs que le partenariat du Conseil départemental est plombé dans la mesure où il n’y a pas son répondant à l’étranger. La seule possibilité qui existe, c’est la collaboration entre départements, ce qui n’est pas évident.
Pour Abdoulaye Ndoye, les départements ne sont pas des entités viables telles qu’ils se présentent actuellement, car l’acte 3 de la décentralisation a été fait dans la précipitation. Pour régler le problème, il propose le retour de la Région. «La seule solution que j’envisage, c’est le retour à la Région. On peut même aller plus loin avec la provincialisation.
«LA PLUS GROSSE PERTE DE L’ACTE III, C’EST LA COOPERATION DECENTRALISEE»
Interrogé, le secrétaire général du Conseil départemental de Saint-Louis, Amath Dia, abonde dans le même sens que Dr Abdoulaye Ndoye. «Quand on supprimait la Région, le Conseil régional avait un budget de 460 millions Fcfa et 1,5 milliard Fcfa, ce qui faisait presque 2 milliards Fcfa. Entre 2014 et 2015, les trois départements réunis ont reçu moins que ce que la Région avait à sa disparition. Il n’y a pas eu d’évolution alors que les charges ont été multipliées par trois», affirme M. Dia. Au moment où on supprimait la région en 2014, ajoute-t-il, les engagements financiers tournaient autour de 6 407 000 000 Fcfa avec les programmes Aïcha (hydraulique), Astelle (élevage), la construction du lycée de Mboumba pour 1,3 milliard Fcfa. «La plus grosse perte de l’acte III, c’est la coopération décentralisée. Aucune convention de partenariat n’est scellée. La coopération bilatérale est morte. Avec l’ancienne région, il n’y a que les Yvelines qui restent avec Podor. Nord-Pas-de Calais, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes, Conseil régional du Nord sont tous partis», informe M. Dia. Il estime qu’à cause de la modicité des moyens, des départements ont du mal à exécuter leurs budgets pour diverses raisons, notamment celles inhérentes aux procédures de passations de marchés.