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7 juillet 2025
Par Abdoul Azize KEBE
ASHURA LE SENS D’UNE CELEBRATION
Depuis quelques années, à l’approche de chaque Tamxarit, (Âshûra) on assiste à une campagne médiatique contre la célébration traditionnelle de cet événement de l’Islam.
Depuis quelques années, à l’approche de chaque Tamxarit, (Âshûra) on assiste à une campagne médiatique contre la célébration traditionnelle de cet événement de l’Islam. Pour ce courant, farouchement opposé à la célébration de Tamxarit, Âshûrâ est un jour de deuil et non de célébration festive, comme nous avons l’habitude de le faire ici et dans d’autres pays musulmans.
Le premier argument exposé par les contradicteurs est qu’en Islam, il n’y a que deux fêtes : celle du sacrifice (Tabaski) et celle de fin de Ramada (Korité). Sans vouloir entretenir de polémique, nous estimons qu’il n’y a aucun mal, à ce que les musulmans célèbrent un jour qui marque un événement de haute portée dans la trajectoire triomphale de leur histoire. Car aucun texte, que je sache, ne l’interdit. Or, il est historiquement avéré que l’hégire fut un événement majeur dans le triomphe de l’Islam, après des années de marginalisation, d’embargo, d’exaction et d’émigration. Il fut le début de la phase ascendante de l’islam en Arabie puis dans le monde entier. Il est utile de remonter l’histoire pour une bonne compréhension de l’événement et de l’attitude des uns, partisans de la célébration festive de ‘Âshûra et des autres qui militent contre.
Âshûra, c’est le 10e jour de Muharram qui est le 1er mois du calendrier musulman. Il est important de rappeler les circonstances qui ont présidé à la célébration de Ashûra (Tamxarit) qui, à l’origine était une célébration juive. Les sources renseignent qu’à son arrivée à Médine en 622, le Messager d’Allah avait trouvé que la tribu israélite de Khaybar qui y résidait observait un jeun. C’était pour eux l’occasion de rendre grâce à Dieu pour avoir délivré leurs ancêtres des conditions dans lesquelles les avaient maintenus le Pharaon à l’époque du Prophète Moïse1 . C’était aussi l’occasion, pour eux, de solliciter la rémission de tous les péchés commis au cours de l’année et d’expier tous les torts causés à autrui. D’autres récits affirment que c’était une célébration païenne chez les arabes, particulièrement Quraysh.
Selon cette hypothèse, ces derniers observaient un jeûne et recouvraient la Kaaba pour la circonstance2 . Cependant les récits les plus récurrents, les plus sérieux et les plus convergents, si l’on en croit la majorité des savants musulmans, penchent pour la première thèse beaucoup plus plausible. Selon la tradition islamique, le Prophète avait recommandé́ aux croyants musulmans de jeûner ce jour à l’instar des Israélites de Médine. Les compagnons, perplexes devant cette décision de perpétuer un rite juif s’en sont ouverts au Prophète qui leur répondait qu’il était plus proche, lui, de Moïse que ne l’étaient les Israélites3 . Depuis, le Prophète Psl a jeûné ce jour et les compagnons avec lui. Mieux, dans un hadith réputé authentique rapporté par Nasâ’î dans Sunan alKubrâ, il a déclaré que jeûner ce jour, ‘Âshurâ (Tamxarit), absout les péchés de l’an passé et jeûner le jour de ‘Arafat efface ceux de l’an passé et de celui qui pointe. Par ailleurs, Ibn ‘Abbâs raconte, dans un hadith rapporté par Bukhârî, Muslim, Ahmad et Nasâ’î, qu’il n’a pas souvenance que le Prophète eût à manifester autant d’entrain à jeûner un jour, par préférance à un autre, qu’il le fît pour ce jour, Âshûrâ et le mois de Ramadan4 . A la fin de sa vie, il avait émis le vœu de jeûner le 9e jour en plus de ‘Âshûra pour se distinguer de la célébration juive. Mais il ne survécut pas. C’est pour cela que les oulémas recommandent de jeûner le 9e jour en plus de ‘Âshûra. Certains estiment qu’il est nécessaire de coupler ‘Âshûra à un jour avant ou après pour se distinguer de la tradition juive.
Les effets bénéfiques du jeun du 10e jour de Muharram
Le jeun du 10e jour de Muharram, est une tradition bien ancrée dans le milieu musulman sur la base de hadiths authentiques et de la pratique constante du Prophète Psl. Au demeurant, les savants ont même discuté le caractère obligatoire ou non de ce jeun. Nawawî raconte dans son livre al-Majmu’, cité par Sharabâsî : « Nos condisciples ont divergé à propos du jeun de Ashûra. Était-il obligatoire au début de l’islam ? A-t-il été abrogé par la suite ou bien n’a-t-il jamais été obligatoire ? Ce qui est clair dans les propos de Shafi’î c’est qu’il n’a jamais été obligatoire. D’autres ont par ailleurs prétendu que c’était obligatoire. C’est le point de vue de Abu Hanîfa5 ».
On s’aperçoit ici qu’il y a divergence entre Shâfi’î et Abu Hanîfa sur le caractère obligatoire. Ce qui signifie qu’on s’accorde au moins sur la pratique. Sur un autre plan, il est rapporté de ‘Aisha que : “Le Prophète PSL avait ordonné de jeûner ‘Ashûra avant que le jeun de Ramadan ne fût obligatoire. Lorsqu’il fut obligatoire, celui qui désirait jeûner ‘Ashûra le faisait, et celui qui ne désirait pas le faire ne jeûnait pas6 “. Ceci conforte la pratique de la majorité des oulémas qui considèrent le jeun de ce jour comme une sunna et non une obligation. Sur ce, nous pouvons affirmer que jeûner Tamxarit est bien une sunna qu’il faut perpétuer pour engranger des hasanâts qui se multiplient avec les actes de dévotion et de bienfaisance qui l’accompagnent comme nourrir des pauvres, répandre la joie autour de soi, etc. Si la célébration de ‘Âshura est une réappropriation d’une action de grâce et de reconnaissance de la miséricorde d’Allah pourquoi aujourd’hui marque-t-il une fracture au sein de la Ummah ? C’est vrai qu’il y a des événements douloureux qui ont coïncidé avec le 10e jour de Muharram. Mais est-ce suffisant pour créer un nouveau récit à la place de l’historique et authentique célébration réglementée par le Prophéte Psl ?
Pour les Shî’a, Ashûra est une date ensanglantée par la mort tragique du petit-fils du Prophète Psl, Hussein Rta à Karbala. Mais ce douloureux événement qui a marqué l’histoire de l’Islam et qui affecte tous les musulmans est intervenu 60 ans après la venue du Prophète Psl à Médine et 50 ans après sa mort. Durant tout ce temps, Âshûra a été célébré par lui et ses compagnons dans la dévotion. Le fait qu’Hussein Rta, fut dramatiquement tué le jour de Tamxarit ne suffit pas, à nos yeux et nous basant sur les principes de jurisprudence islamiques, pour imposer un deuil perpétuel pour l’ensemble de la Ummah, ce jour. Ce qui est à célébrer sans conteste c’est ce que le Prophète Psl a pratiqué et recommandé qu’on pratiquât. Au demeurant, si les musulmans devaient commémorer, sous forme de deuil, toutes les morts tragiques des personnalités de premier plan, une année entière pourrait ne pas suffire. Rappelons que parmi les quatre califes orthodoxes, un seul a expiré de mort naturelle : Abu Bakr. Les autres sont tous morts tragiquement, assassinés. Au demeurant, c’est pour ne pas tomber dans un perpétuel revival de douloureux événements qui ont opposé les musulmans à une lointaine époque que, dans le Mâlikisme, on s’abstient de prendre parti dans le différend intervenu entre eux. Cela n’empêche pas que les descendants du Prophète Psl, les Chérifs comme nous les appelons, soient objets de tous les honneurs dans notre pays.
Caractère carnavalesque de ‘Âshûra
Avant de terminer, on peut se poser des questions sur le caractère carnavalesque de ‘Âshûrâ. A ce niveau, il est utile de savoir que l’appropriation des rites et des pratiques religieuses peut épouser des formes éloignées des traditions originelles. Car les peuples en se convertissant acclimatent certaines pratiques. C’est le cas du Baawnaan, les priéres pour favoriser la pluie. C’est certainement le cas avec Tamxarit. A ce propos, il me semble que le carnaval de Tamxarit, Taajabóon, soit une pratique à classer dans la famille des mascarades de ‘Âshûra en cours dans le Maghreb. Loin d’être un simple amusement, comme toutes les mascarades, il s’agit d’un espace de jeu de rôle pour mieux mettre en relief les règles, les interdits par cette « inversion des normes de la vie quotidienne »7 dans les costumes, les masques et par le discours. Il est vrai que les religieux ne supportent pas les carnavals et mascarades. Car, dans leur immédiate apparence, ils transgressent les normes et semblent défier les habitudes et ce qui est conçu comme raisonnable par la société. Et c’est la raison pour laquelle, faute de pouvoir l’interdire, ils donnent du contenu au rituel du jeu. Les paroles des enfants dans Taajabóon sont de cet ordre. C’est un rappel des piliers de l’Islam, une invite à la constance dans les pratiques canoniques et une projection sur le devenir de l’individu dans le cas de l’observance ou de l’inobservance. Certainement, nos anthropologues et sociologues se sont penchés sur ces aspects liés à la tradition et leurs significations. En conclusion, nous trouvons sur la base de l’histoire authentique en Islam que ‘Âshûra n’est point un jour de carnaval ni de deuil. C’est un jour de célébration par la dévotion comme l’enseigne la pratique du Prophète Psl. Ceci dit, personne ne peut empêcher une communauté de commémorer cette journée par un revival d’une tragédie vécue. Tout comme personne ne peut empêcher des musulmans d’offrir à leurs familles des moments de bonheur durant ce jour en plus des dévotions. Rien ne l’interdit sauf à vouloir prolonger des contradictions politiques d’un autre âge et d’un autre milieu. Et là conformément à la régle rappelée supra, nous nous abstenons de prendre parti. Qu’Allah nous inspire l’esprit de ‘Âshûra tel que le Prophéte l’a enseigné, une quête de pardon, la construction d’un environnement joyeux autour de nous et une préparation à des dispositions positives pour l’année qui se profile.
Abdoul Azize KEBE
Délégué Général au Pèlerinage
1 Les juifs demandent pardon, selon les récits, pour avoir adoré le veau d’or durant l’exode au moment où Moïse, en retraite au mont Sinaï, avait confié la communauté́ à son frère Aaron. Voir le récit du veau d’or dans le Coran et les différentes exégéses.
2 Dr Ahamad al-Sharabâsî : Yas ‘alûnaka fid-Dîn wad-Dunyâ; t 6 p 103, Dâr al-Jîl, Beyrouth , sd.
3 Hadiths rapportés par Bukhârî et Muslim.
5 Pour ce dernier et ses disciples, jeûner ‘Ashûra est une obligation du fait que le Prophète l’avait ordonné́ et l’impératif, selon les spécialistes de la méthodologie juridique, a pour conséquence de rendre les choses obligatoires. Ils s’appuient sur le hadith de Jâbir b. Samrah qui dit : Le Prophète Psl nous ordonnait de jeûner Ashûra et nous y exhortait lorsque Ramadan fut institué, il cessa [de nous y exhorter].
6 Sharabâsî: op.cit. p 104 7 La mascarade de Achoura, www.wikimazigh.com
PAKOUR, LE SECRET DE LA VIE HARMONIEUSE ENTRE MUSULMANS ET CHRETIENS
L’appartenance ethnique peut-elle aider à dépasser les clivages religieux ? Pas certain au vu de ce qui se passe ailleurs.
L’appartenance ethnique peut-elle aider à dépasser les clivages religieux ? Pas certain au vu de ce qui se passe ailleurs. Pourtant, la réalité à Pakour est un parfait exemple d’une communauté qui décide de vivre en paix et en toute harmonie dans la différence religieuse. Et c’est bien l’ethnie qui est le ciment de cette symphonie. Le sentiment général peut être résumé ainsi : « nous sommes d’une même communauté linguistique. Or, les religions révélées sont importées. Elles ne doivent pas donc nous désunir»
Une communauté peut bien avoir des convictions religieuses différentes et vivre en paix et en harmonie. A l’image de ce qui se passe presque partout au Sénégal, le village de Pakour est un bon exemple de cette vie paisible entre fidèles de différentes religions. Dans cette localité, les gens ont retenu comme principe qu’ils appartiennent avant tout à un groupe linguistique, partagent les mêmes valeurs culturelles avant d’appartenir à une chapelle. « Ce qui est remarquable dans cette zone est que ce peuple peulh est le parfait exemple du dialogue islamo-chrétien. Ici dans ce Pakour, ces Peulhs mettent en avant leur identité, leur culture traditionnelle.
Depuis 2007, je suis là comme curé et je n’ai jamais assisté à un quelconque conflit ou différend entre eux. Ils vivent ensemble comme s’ils n’avaient même pas des religions différentes », témoigne le curé Martin Ngom. Ce qu’il a vu ici, dit-il, lui rappelle étrangement ce qui se passe chez ses parents sérères. Seydou Baldé, un habitant de Pakour Bouré abonde lui aussi dans le même sens. Cet homme d’une trentaine d’années, au teint clair, taille moyenne, affirme : « A Pakour, les gens sont tous des parents. Ces histoires de religions ne causent pas de tensions entre eux. Chacun vit librement sa foi ». François ajoute qu’il y a même des animistes peulhs dans le village. Et ces gens vivent harmonieusement avec leurs parents des autres religions. C’est pour cela d’ailleurs que le curé invite les gens à s’inspirer de cette communauté et arrêter de s’entretuer au nom de la religion.
Longiligne, M. Ngom est assis dans la grande cour de l’église en train de discuter avec des chrétiens et musulmans de la distribution des semences. « Ces Peulhs de Pakour ont su que ces religions importées ne doivent pas les diviser. C’est pourquoi, comprenant que chacun peut vivre aisément sa croyance religieuse sans que cela affecte les relations familiales entre eux, ils parviennent à s’entendre. En plus, ils savent que ces religions n’ont que des prophètes différents mais ont un seul et unique Dieu », se réjouit le père Ngom.
Plutôt adeptes des religions traditionnelles
Ces affirmations sont confirmées par le chef de village lui-même, Amadou Baldé. Il reprend presque les mêmes mots que le curé. « Nous cohabitons sans heurt ni problème avec nos parents peulhs chrétiens. Car nous nous disons que ces religions ont été importées. Donc vaut mieux que chacun vive sa foi comme il l’entend», témoigne le responsable numéro un de Pakour Maodé. Pour expliquer ce cas rare en matière de religions différentes, il soutient que les gens dans cette localité croient plus aux religions traditionnelles de leurs ancêtres que ces religions révélées. Ils sont donc juste des adeptes de mode. Quoiqu’il en soit, c’est sur la base de cette entente cordiale que le bonheur d’une famille devient celui de toute la communauté et le malheur d’une autre, celui de tout le village. En guise d’exemple, deux cérémonies auxquelles nous avons eu la chance d’assister. Il s’agit d’un baptême et d’un décès. Pour les deux cas, sans les croix autour des cous, il serait difficile de dire qui est chrétien et qui est musulman, tant le groupe est homogène. Les habitants s’occupent des tâches sans aucune distinction. Pour le cas du décès par exemple, le vieux vivait dans une famille où il était le seul musulman. Les chrétiens se sont occupés de sa dépouille. Ils ont tout fait, même la toilette mortuaire, très particulière pour l’islam pourtant, avant d’appeler les musulmans. Et ensemble, ils l’ont conduit au cimetière. Ce n’est qu’une fois arrivés au cimetière que les catholiques se sont retirés, pour laisser les musulmans faire le reste, «au nom du respect de la religion d’autrui ». Le partage a été érigé en règle.
Ainsi, les biens provenant de bienfaiteurs bénéficient à tout le monde sans objection liée à une conviction religieuse. « Vous avez remarqué qu’ici les gens sont les mêmes. Aujourd’hui c’est le jour du planning de la distribution des semences. Tous les cultivateurs de Pakour sont conviés pour le partage. Et ce partage se fait sans aucune discrimination. Il se fait par famille », explique le curé. Ces dons de semences en question sont distribués par le projet Caritas qui est chargé d’aider les populations démunies à pouvoir cultiver sans trop de difficultés. Cette population qui a la chance de vivre la paix des religions déplore et trouve insensé ce qu’elle voit à la télévision, c’est-à-dire ces conflits religieux surtout en Afrique. «Ils doivent dépasser ce cadre. L’Afrique n’a pas connu de religion. Aucune des religions révélées n’est descendue en Afrique. Pourquoi s’entretuer pour cela. C’est vraiment déplorable», s’étrangle-t-il de rage.
Des chrétiens donnent un bœuf et 100 000 F pour le Gamou
Par ailleurs, Pakour étant une localité où la pauvreté est présente, les villageois développent aussi l’entraide. Dans une situation où tout le monde est obligé de se serrer les coudes, le soutien en cas de besoin et pendant les moments de peine ne souffre d’aucune négligence. Le partage des instants de joie n’est pas non plus oublié. « Je me rappelle en 1989, quand le marabout Thierno Boubacar devait organiser son « Gamou » à l’époque, alors que lui et ses fidèles musulmans n’avaient pas les moyens pour acheter un bœuf pour la cérémonie. Ce jour-là, ce sont nous les jeunes chrétiens du village qui leur ont demandé de voir quelqu’un qui a un bœuf. Il a accepté de nous le donner, et en échange, nous avons débroussé son champ. C’est comme ça que nous sommes allés travailler pour un homme qui nous a payé un bœuf plus 100 000 F Cfa. Et nous avons remis le bœuf et la somme au marabout », se souvient François Boiro, le président de la communauté rurale de Pakour. Cette paix et cette harmonie dans le village ne sont rien d’autre que le reflet de la situation dans les familles. Au sein de celles-ci, on ne note aucune tension consécutive à des rivalités religieuses. Au contraire, les convictions des uns et des autres sont respectées par tout un chacun. Ainsi, dans les foyers, les gens, musulmans principalement, s’apostasient sans jamais que cela ne crée des frictions comme c’est le cas d’habitude partout ailleurs dans le pays.
Le discours fédérateur des chefs religieux
Au domicile de Samé Baldé, Daibou, Bouya, Coumba, Binetou et Aliou vivent en parfaite harmonie avec leurs frères Jean Pierre, Jean Gabriel, Georges qui ont choisi de rejoindre l’Eglise. La devise est simple dans cette famille comme dans tant d’autres. On est certes différents par la conviction, mais unis par le sang. « Il n’y a eu aucun changement quand nos frères se sont apostasiés. Nous respectons leurs convictions religieuses », rassure Bouya. Son discours est le même que celui émis par les membres d’une autre maison. Baptisé et répondant désormais au nom de Jacques, cet ancien musulman ne sent aucune stigmatisation venant des siens. Ainsi, toutes les fêtes se font avec tout le monde. « Pendant la Tabaski et la Korité, je prends part à ces festivités avec mes frères et sœurs. Il n’y a que la mosquée où je ne pars pas prier avec eux » sourit Jacques, seul chrétien dans sa famille. En outre, les relations amoureuses, à l’image des autres, ne connaissent pas de frontières religieuses. Là où l’islam interdit à ses femmes de se marier avec les chrétiens, la population de Pakour connait des mariages et des concubinages interreligieux dans tous les sens. « J’ai eu trois copines musulmanes avant cette dernière qui est chrétienne. C’est elle que je voudrais marier, mais cela n’a rien à avoir avec la religion. C’est juste que mon choix s’est porté sur elle ? » se justifie Lazare Boiro. Ainsi, du fait de ces unions acceptées entre adeptes de différentes religions, beaucoup de musulmanes ont eu comme mari des chrétiens et certaines ont fini par rallier la religion de leur mari. «À chaque fois que mes fils partaient à l’Eglise, ils me demandaient pourquoi je ne venais pas avec eux. C’était triste. Pendant la Tabaski, j’étais trop seule. J’ai fini donc, par amour pour eux, par me reconvertir au christianisme. Peut-être que je retournerais un jour à l’Islam», dit Maimouna Prudence Diao. Il faut signaler cependant que le discours des religieux participe aussi à la sauvegarde de la paix. Thierno Boubacar, le marabout de la zone a été accueilli par les catholiques à son arrivée. Il garde en mémoire cet accueil chaleureux. Même s’il s’est déplacé à un kilomètre du village du fait du nombre croissant de ses bœufs, il reste reconnaissant et continue de prêcher la paix entre les communautés religieuses. « Même dans mes sermons, j’invite tout le temps les fidèles musulmans à les laisser vivre tranquillement leur religion. Nous ne sommes plus au temps du prophète Mohamed (Psl) où il s’agissait de faire des guerres saintes pour imposer aux mécréants la conversion à l’islam». Même son de cloche du côté de l’Eglise où l’on estime insensé ce qui se passe ailleurs, où on persécute les gens pour leur appartenance religieuse.
LA SOCIETE EIFFAGE ACCUSEE D’ETRE A L’ORIGINE DE LA MORT TRAGIQUE DU JEUNE SALIOU FAYE
Le jeune homme de 16 ans et candidat au Bfem s’est noyé dans un « bassin de rétention »
Pour drainer les eaux hivernales et lutter contre les inondations qui noyaient les quartiers de la Banlieue, l’ancien régime avait décidé de construire des bassins de rétention. Plutôt que de stagner dans les quartiers, les eaux de pluies étaient donc dirigées vers ces bassins de rétention dont la plupart n’étaient pas clôturées au début et ne disposaient pas de grilles de protection. Conséquence : beaucoup d’enfants s’y sont noyés. Au village de Keur Daouda Sarr, situé près de l’autoroute à péage et à 3 km de la ville de Rufisque, un adolescent de 16 ans, candidat au Bfem (Brevet de fin d4études moyennes) n’a hélas pas eu la chance de passer son examen. Pape Saliou Faye s’est noyé dans un bassin de rétention qui est en fait un chantier que la société française, Eiffage, avait laissé sans aucune protection. Les eaux de pluie ont fini par remplir ce vaste trou, le transformant en étang dans lequel les enfants de la localité, en cette période de forte canicule et d’interdiction des plages, viennent se baigner. En dépit de l’interpellation des populations, la société Eiffage n’avait pas jugé utile de fermer l’excavation où s’est produit le drame. La famille Faye accuse la société française d’avoir ôté la vie à son jeune garçon de 16 ans, ce lundi 17 août 2020.
Au village de Keur Daouda Sarr, la tristesse est immense. Tristesse d’avoir perdu un fils parti à la fleur de l’âge. La mort tragique du jeune Pape Saliou Faye, âgé de 16 ans, hante le sommeil des villageois. Keur Daouda Sarr, c’est un village niché au niveau de l’autoroute à péage. A 3 km de la vieille ville de Rufisque, au-dessous du pont qui sépare l’ancienne commune française et le village de Keur Daouda Sarr, plus précisément au lieudit Thiargua montagne, la célèbre société française Eiffage dispose d’un chantier.
Les montagnes de béton et la présence des camions ne font qu’accentuer l’inquiétude des villageois. Le chantier terminé, les camions de ladite société avaient laissé un immense trou argileux sans aucune protection. Et en cette période d’hivernage, les eaux ont fini de remplir cette excavation qui s’est transformée par la suite en un immense bassin de rétention malheureusement sans aucune disposition sécuritaire. C’est ainsi que le jeune Papa Saliou Faye s’y est noyé. Le bassin en question se trouve à quelques mètres du terrain de football de la localité. De ce fait, naturellement, les enfants ont souvent le mauvaise reflexe de s’y baigner en toute insouciance. Quand votre serviteur prenait la photo du bassin, un vigile s’est approché pour nous notifier que la société Eiffage « interdit » que l’on filme ou prenne des photos du lieu du drame.
Tristesse et désolation chez la famille Faye
Chez la famille Faye Chez la famille Faye du village de Keur Daouda Sarr, la cour de la maison est remplie de monde. La tristesse et le désespoir se lisent sur les visages. Les femmes sont assises sur des nattes tandis que d’autres occupent les chaises en plastique.
A l’intérieur de la maison, précisément dans le salon de cette vaste demeure, le père du défunt, Diapaly Faye, est assis dans un fauteuil en face de la porte centrale. Les voisins et les amis de la famille éplorée font d’incessants va-et-vient. Certains sont venus présenter leurs condoléances. Les mots sortent difficilement de la bouche des voisins. « Mon fils était un enfant très attachant. Le jour de sa disparition, il m’a aidé le matin à transporter des briques car la maison est en chantier. Il est né en 2004, avait juste 16 ans et préparait sérieusement son BFEM. Mon fils sortait rarement, il n’avait jamais mis les pieds dans ce bassin de rétention. C’était un enfant qui était bien parti dans la mesure où il était dans un centre de formation en football à Rufisque. Vous imaginez un enfant de 16 ans qui perd la vie dans un bassin de rétention ?
Si seulement cette société française avait mis des barbelés pour sécuriser le lieu cela n’arriverait point. Dans ce pays, les gens sont corrompus. Le procureur, le sous- préfet et le maire étaient au courant du danger car la population avait manifesté contre l’attitude de la société Eiffage. Mais rien n’a été fait. La société Eiffage a tué mon fils et je vais porter plainte » s’indigne Monsieur Faye qui est en train de consulter ses avocats.
A en croire les habitants, la société Eiffage n’a jamais voulu répondre à leurs différentes interpellations sur le danger permanant qui guettait les jeunes de la localité. Pour eux, malheureusement, ladite société n’a pas assumé les impacts environnementaux de ses actions. La maman du jeune disparu, Mamie Dieng, qui a versé toutes les l’armes de son corps, ne peut guère comprendre le malheur qui s’abat sur sa famille. « Nous n’avons cessé de les avertir du danger. Mais hélas, aujourd’hui, ces eaux du bassin m’ont arraché mon jeune garçon. Les derniers instants de mon fils hantent toutes mes nuits. Il m’avait demandé 2000 FCFA car il devait de l’argent à un de ses amis. Heureusement, je lui ai donné l’argent et il a quitté la maison en souriant et je ne l’ai plus revu qu’à la morgue » dit la mère retenant difficilement ses larmes.
L’association des jeunes de la ville de Rufisque entre en jeu dans le combat
Le collectif des jeunes qui défend les intérêts des habitants de la localité s’est engagé afin que la société eiffage puisse pleinement assumer sa faute. Car depuis 2011, les jeunes de la localité avaient rédigé une lettre adressée à la société eiffage pour attirer son attention sur le danger permanant qui guette les enfants de la localité. Mais eiffage a poursuivi ses travaux jusqu’à ce que l’irréparable se produise. « nous avons fait des barrages pour dévier l’eau. Par la suite, la société est venue enlever tous ce que nous avons mis. Nous avons manifesté et aussi avisé toutes les autorités. Le préfet s’est distingué par son absence, le maire de rufisque-nord était présent et un responsable de ladite société. Ce dernier nous a clairement dit que la société n’accepte pas ce barrage dans la mesure où cela met en péril leur chantier. Nous allons porter plainte contre eiffage, car la mort du jeune adolescent doit avoir des poursuites judiciaires » fustige papa traoré, le président du collectif. Selon notre interlocuteur, la société française doit œuvrer pour la protection des enfants en sécurisant d’abord le lieu afin d’éviter les noyades. Ces jeunes avaient averti les différentes autorités sur le danger qu’ils encourent du fait de ce chantier, mais personne ne prenait au sérieux leurs revendications. Mais peut-être qu’avec le drame du lundi 17 août dernier, leurs cris seront peut-être enfin entendus !
L’OMERTA DES AVOCATS
La guéguerre au sein de la magistrature met mal à l’aise tous les acteurs de la justice. Notamment les avocats.
La guéguerre au sein de la magistrature met mal à l’aise tous les acteurs de la justice. Notamment les avocats. Mais si certaines robes noires sont écoeurées par le spectacle qui se déroule sous leurs yeux, la plupart d’entre elles préfèrent toutefois ne pas s’exprimer sur ce sujet sensible qui concerne leurs principaux partenaires que sont les magistrats. Aussi beaucoup d’avocats ont-ils choisi de faire les morts pour ne pas gêner les magistrats.
Depuis la semaine dernière, le citoyen lambda est surpris de voir ceux qui sont censés rendre la justice en son nom se chamailler publiquement. Comme des femmes devant une borne-fontaine ! Tout est parti de la démission du juge Ousmane Kane, premier président de la Cour d’Appel de Kaolack, de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS). Ce pour protester notamment contre le manque de respect des jeunes magistrats à l’endroit des anciens de la corporation. C’est alors qu’on n’avait pas fini de commenter cette démission qu’une correspondance du juge Yaya Amadou Dia adressée à l’Ums et dans laquelle il accusait son chef de juridiction de corruption a fuité opportunément dans la presse. Un chef de juridiction qui n’est autre que… Ousmane Kane, premier président de la Cour d’Appel de Kaolack !
Le mis en cause a convoqué la presse vendredi dernier pour s’expliquer sur les accusations portées à son encontre par son subordonné Yaya Amadou Dia. Si le malaise au sein de la magistrature, notamment la querelle entre anciens et jeunes, a été gérée durant un certain nombre d’années en interne, cette affaire par contre a été la goutte de trop qui a fini par faire déborder le vase des inimitiés dans la rue. La tournure prise par ces derniers événements a fini de mettre à nu le conflit de générations qui sévit dans le corps de la magistrature. En tout cas, la bataille de chiffonniers à laquelle se livrent entre eux certains juges ne fait qu’accentuer l’agacement des citoyens contre les acteurs de la justice. Surtout qu’elle survient alors qu’une grève des greffiers paralyse, ou en tout cas perturbe fortement, le fonctionnement du système judiciaire depuis plus de deux mois. Autres acteurs essentiels de la justice, les avocats.
Par ailleurs surnommés les « bavards », ces derniers ont paradoxalement, et c’est une première sans doute, choisi dans leur grande majorité de ne pas se prononcer sur le malaise que traverse la magistrature. Les avocats que nous avons interrogés refusent de prendre position. « C’est triste car la magistrature a toujours constitué un mythe.
Les magistrats, dont la mission est de juger les gens, ne doivent pas laver leur linge sale en public. Ils ont des mécanismes pour régler leurs problèmes à l’interne. Je crois que les magistrats sénégalais vont surmonter leur différend car ce sont des professionnels », a soutenu cet avocat sous le sceau de l’anonymat.
Une autre robe noire veut croire elle aussi que les magistrats vont se ressaisir et transcender leurs contingences. « C’est vrai que le mal est profond entre jeunes et anciens magistrats mais ils ont toujours géré cela en leur sein. Ils savent qu’il y va de la crédibilité de l’institution qu’ils incarnent. Ils savent qu’ils ne peuvent pas se permettre certaines choses. Ils vont se ressaisir et tenter de régler cela à l’interne.
Au-delà de la magistrature, cette querelle affecte toute la justice » confie un autre avocat sous le sceau de l’anonymat ». Contrairement à ceux-là, d’autres avocats interrogés ont tout simplement refusé de répondre à nos questions car, confessent-ils, « c’est un sentiment de gêne » qui les envahit. « Je ne veux pas gêner les magistrats. Mon rôle à moi n’est pas de m’épancher dans la presse mais plutôt d’essayer de nouer le dialogue entre eux car il y va de la vitrine de notre justice », a martelé cet ancien du barreau du Sénégal. D’autres robes noires ont préféré faire les morts même s’ils avaient promis de rappeler votre serviteur.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
QUAND LE MYTHE DES MAGISTRATS S’EFFONDRE
Si les magistrats qui doivent rendre justice sont gagnés par la corruption, ce sont surtout les citoyens démunis qui sont lésés puisqu’ils n’ont pas les moyens de stipendier leurs juges
La justice est la colonne vertébrale d'un pays. Dès qu’elle se brise pour quelque raison que ce soit, la corruption surtout, on assiste à l’effondrement de tout un système qui garantit l’équité de traitement devant la loi de tous les citoyens justiciables. Si les magistrats qui doivent rendre justice sont gagnés par la corruption, ce sont surtout les citoyens démunis qui sont lésés puisqu’ils n’ont pas les moyens de stipendier leurs juges. Or, c’est l’égalité de traitement devant la loi qui est l’un des fondements des sociétés démocratiques.
« Quand les juges sont corrompus par la cupidité ou l’ingérence politique, la balance de la Justice est faussée et les simples citoyens en paient le prix », disait Mme Huguette Labelle, alors présidente de Transparency International avant d’ajouter qu’« un système judiciaire corrompu ignore la voix de l’innocent et permet au coupable d’agir en toute impunité ». La magistrature sénégalaise entourée du mythe de la précellence — qui symbolise l’élite dans un Etat — est engagé depuis les années 2000 dans un processus de décrédibilisation du fait de la corruption qui l’a gangrenée au point de se métastaser.
En 2006, la presse faisait état d’un cas de corruption judiciaire dans l’affaire Momar War Seck. A l’époque, tout est parti d'un dossier de médiation du sieur Momar War Seck devant le premier substitut du procureur de la République dans une affaire qui l'opposait à Mouhamed Guèye et pour laquelle il doit rembourser la somme de 97 millions de francs. La médiation ayant échoué, alors que le dossier était inscrit au rôle pour jugement, il tente de trouver une solution tarifée par l'entremise de son ami El Hadji Rawane Fall. Celui-ci contacte sa parente magistrate Aminata Mbaye, alors avocate générale près la Cour de cassation. Cette dernière, contactée et imprégnée du dossier, apprend à Momar War Seck accompagné de Djiby Ndiaye (collaborateur de Youssou Ndour au moment des faits) et El Hadj Rawane Fall que son avocat pouvait plaider la prescription puisque l'affaire date de longtemps.
Après enquête de l’Inspection générale de la Justice (Igaj), Aminata Mbaye est mise en retraite anticipée. Le premier substitut du procureur de la République Cheikh Bamba Niang est muté, son assesseur Théophile Turpin est frappé d’interdiction d’exercer pour une durée de cinq ans. Djiby Ndiaye et El Hadj Rawane Fall, Momar War Seck et Mamadou Diop sont arrêtés, inculpés et embastillés à Rebeuss. Le greffier Yabal Dieng a préféré prendre la poudre d’escampette. A l’époque, dans un enregistrement audio, on pouvait entendre la magistrate réclamer de l’argent avec ce commentaire : « dans ce Tribunal, tout est possible et on y a tout vu… » ! Mais cette affaire de corruption de magistrats, qui avait défrayé la chronique à l’époque, n’était que l’arbre qui cache la forêt.
La corruption judiciaire n’est plus un tabou
Aujourd’hui il appert que l’un des corps les plus gangrenés par la corruption, c’est celui de la magistrature. Naturellement, quand la justice est atteinte par le cancer de la corruption, c’est la démocratie elle-même qui est malade. Les Sénégalais ne comprennent pas que des fonctionnaires de l’Etat, qui touchent chacun au minimum 1 million 200 mille francs par mois, roulent carrosse et habitent dans des maisons d’un luxe indescriptible, puissent encore succomber à l’appât de l’argent. La corruption judiciaire n’est plus un tabou. Elle est évoquée ouvertement. Et c’est d’ailleurs elle que le juge Hamidou Dème indexait sans le dire dans sa lettre de démission du 26 mars 2018. Il dénonçait l’instrumentalisation de l’institution judiciaire par l’exécutif. « La magistrature est de plus en plus fragilisée, voire malmenée de l’intérieur comme de l’extérieur. Il en est résulté une crise sans précédent de la justice qui a perdu sa crédibilité et son autorité » martelait-il. Bien que de nombreux juges sénégalais soient intègres et indépendants, ce corps a perdu de son lustre et de sa respectabilité, hélas. Si le maire de Mermoz Barthelemy Dias en est arrivé à qualifier certains juges de « makystrats », c’est pour montrer le degré de proximité très suspect entre ces derniers et le Président Sall. La justice a perdu sa crédibilité du fait que beaucoup de magistrats restent subordonnés à l’exécutif. La justice sénégalaise n’a jamais eu le courage de donner un coup d’arrêt à l’exécutif. Depuis plusieurs années, le système judiciaire a vu son indépendance compromise par l’ingérence et les interventions inappropriées du pouvoir exécutif dans le fonctionnement de la justice. Cette dernière s’est compromise dans beaucoup de dossiers où les intérêts du président de la République sont manifestes. Personne ne peut aujourd’hui démentir que la justice a été instrumentalisée dans les affaires Khalifa Sall et Karim Wade. Elle est venue au secours du président Sall qui ne voulait pas d’une candidature du fils de Wade et de l’ex-maire de Dakar à la présidentielle de l’année dernière. Le déroulé du procès de ces deux hommes politiques laisse croire que l’exécutif s’est servi du judiciaire pour atteindre ses objectifs politiques. De toutes les condamnations de l’Etat du Sénégal par les juridictions communautaires et internationales, aucune n’a jamais été respectée par l’Etat ou la justice sénégalaise.
L'Inspection générale de l'administration de la justice en selle
Une justice sous coupe réglée est un danger pour les citoyens qui ont maille avec l’exécutif et les puissances financières. Et c’est ce que dénonce le juge Yaya Amadou Dia dans sa lettre adressée au président de la Cour d’Appel de Kaolack Ousmane Kane. Le juge Dia pointe des faits de corruption chez le premier président de la Cour d’Appel de Kaolack. Quand un juge accorde la liberté provisoire à un coupable qui devient subséquemment son fournisseur attitré, il y a de quoi soupçonner l’existence d’une corruption entre les deux concernés. Car dans sa conférence de presse de réplique le juge Kane, démissionnaire de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS) dirigée par Souleymane Teliko, n’a pas démenti une seule once des accusations de corruption de son collègue Dia. Il n’a fait que souligner le manque de niveau de son collègue et flétrir son insolence.
Par conséquent, le problème reste entier. C’est pourquoi, l'Inspection générale de l'administration de la justice (Igaj) a été actionnée par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Malick Sall, pour ouvrir une enquête. Mais on se rappelle que dans l’affaire Momar War Seck de 2006, les magistrats au cœur de la corruption n’ont pas été sanctionnés à la mesure de la faute commise. Retraite anticipée et exil doré pour le cerveau de l’affaire, blanchiment, mutation et interdiction d’exercer pour les magistrats éclaboussés, telle était la sentence après l’enquête de l’Igaj tant attendue par les Sénégalais à l’époque. Quant à ceux qui composaient l’autre chainon de la corruption et qui n’étaient pas des magistrats, ils s’étaient retrouvés en prison avant d’être libérés deux ans plus tard par un magistrat toujours qualifié à tort ou à raison de juge du système.
Dans l’affaire qui oppose les magistrats Ousmane Kane et Yaya Amadou Dia, les Sénégalais n’attendent pas des sanctions contre le premier nommé car classé parmi les mandarins de la magistrature réputés proches de l’exécutif. C’est malheureux et désespérant pour un corps censé donner l’exemple aux citoyens dont ils ont en charge le traitement de leurs affaires judiciaires.
par Siré Sy
MACKY ET SES ALLIÉS, ENTRE BUSINESS CLASS ET CLASSE ÉCONOMIQUE
Il y a, semble-t-il, dans la majorité présidentielle, une lutte des classes et une lutte des places, tant qu’il est vrai que tous (les alliés) ne sont pas logés ni traités à la même enseigne
Il y a, semble-t-il, dans la majorité présidentielle, une lutte des classes et une lutte des places, tant qu’il est vrai que tous (les alliés) ne sont pas logés ni traités à la même enseigne. Il y aurait donc les alliés de première zone, de premier rang-disons-nous, les alliés de la ‘’business class’’ pour emprunter le langage de l'aviation civile internationale, et les alliés de seconde zone, de deuxième rang-disons-nous, les alliés de la ‘’classe économique’’.
Ainsi, pour les dossiers des alliés de la ‘’business class’’ (les alliés de première zone, les alliés-critères de premier rang) que sont l’AFP, le PS et dans une moindre mesure le PIT, leurs dossiers sont conséquents dans le ‘’système‘’ (des ministres, des PCA, des DG et des ambassadeurs) et leurs dossiers (nomination, recasement) sont aussi traités avec la plus grande des célérités.
Par contre, pour les alliés de la ‘’classe économique’’, les alliés de la seconde zone, les alliés-critères de second rang, que sont l’UCS (Abdoulaye Baldé), Fekke Ma ci Boole (Youssou Ndour), LDR Yessal (Modou Diagne Fada), Rebâtir ensemble le Sénégal (Ousmane Ngom), APD de Thierno Lô, pour n’en citer que ceux-là, non seulement ils ont un et un seul dossier dans le circuit et encore leur dossier traîne des lenteurs records, dans le traitement.
D’ailleurs, exemple pour exemple, Youssou Ndour de Fekke Ma ci Boole, pour qui le ministère de la Culture (directions et structures dépendantes), lui a été ‘’consacré’’, aurait dû taper fort sur la table pour que sa protégée, Mme Adja Sy, fut installée dans ses nouvelles fonctions de PCA du Grand Théâtre National Doudou Ndiaye Rose. Elle, Adja Sy, qui a été nommée depuis le 8 février et installée dans ses fonctions le 18 juin 2020, soit 4 mois et 10 jours plus tard.
Idem pour l’UCS d'Abdoulaye Baldé où sa directrice des structures et numéro 2 du Parti UCS, l’ingénieure Nicole Gackou, a été nommée depuis le 3 juin 2020 comme PCO de l’ANSD, et toujours pas encore installée dans ses nouvelles fonctions, presque trois mois après sa nomination.
Peut-être Youssou Ndour et Fekke Ma Ci Boole, ont un instrument de pression (Groupe de presse) que les autres alliés de seconde zone et alliés de second critère, n’ont pas. Et ce qui pourrait expliquer que malgré sa classification dans cette catégorie des alliés de la ‘’classe économique’’ qui n'ont qu'un et un seul poste, Fekke Ma Ci Boole et Youssou Ndour, serait quand même mieux servi que les autres (Grand Théâtre, Monument de la Renaissance Africaine, Sodav, etc.).
par Ibrahima Thioye
MALÉDICTION
Dans notre sous-région, nous avons eu juste 60 ans de pratique de vie républicaine par nous-mêmes. Est-ce suffisant pour asseoir une conscience citoyenne nationale et républicaine ?
Il y a comme une sorte de malédiction dans nos pays. Les dirigeants se succèdent et s’adonnent aux mêmes pratiques. Ils suscitent tous beaucoup d’espoir au début de leur règne et finalement renoncent à leurs ambitions de départ. Cela entraîne une déception du peuple. Dans certains pays, l’indignation est canalisée, amplifiée et prise en charge par des mouvements socio-politiques. Elle est souvent exprimée sous forme de contestation, qui, lorsqu’elle atteint un certain niveau, entraîne manifestations, chaos, désordres et coups d’État. Dans d’autres pays, même si les germes de la contestation sont contenus ou annihilés à la base, l’indignation demeure et s’extériorise sous d’autres formes.
Quel est le lien entre cette malédiction et le niveau de conscience féodale dominant dans nos pays ?
Quelle est la nature du système de valeurs qui entretient cette situation ?
Y a-t-il une tendance inverse du cours de cette histoire qui se répète de façon inexorable ?
Le passage de la conscience féodale dominante à l’esprit républicain exige de nous tous un temps d’éducation
Nous avons certes des républiques, mais dans nos têtes, populations et dirigeants confondus, nous fonctionnons comme si nous étions dans des clans ou des royaumes.
Le système de valeur dominant est celui des anciennes sociétés féodales. Étant fondamentalement basé sur la réciprocité, sa face vertueuse, il secrète et amplifie sur l’autre face, hors de son contexte naturel, des tares qui ont pour nom : népotisme, gabegie, clientélisme, exhibitionnisme et corruption.
Le système de valeur dominant du capitalisme moderne, née sous la renaissance, s’est développé avec le mouvement des lumières et est arrivé à la phase d’effervescence durant la révolution française. D’après certains observateurs, ce système a véritablement acquis sa maturité dans les années 60. Nous oublions souvent que le droit de vote des femmes en France a été institué en 1944. Il a fallu plusieurs siècles, ponctués de luttes et d’affrontements, avant de se défaire complètement de l’ancien système féodal. Ici dans notre sous-région, nous avons eu juste 60 ans de pratique de vie républicaine par nous-mêmes. Est-ce suffisant pour asseoir une conscience citoyenne nationale et républicaine ? A une ou deux générations près, nous sommes tous issus des zones rurales. Est-ce possible de se départir des pratiques féodales en si peu de temps ?
Nous sommes en train de faire l’expérience de ce nouveau système de valeur qui coexiste avec les anciens. Comment assurer l’harmonie entre eux en tirant le meilleur de chacun ? Le rapport final des assises nationales du Sénégal l’avait amplement mis en exergue : « D’emblée, il faut relever une crise des valeurs qui résulte d’une intégration insuffisante, instable et conflictuelle de divers systèmes de référence, comprenant des valeurs traditionnelles endogènes, des valeurs religieuses et des valeurs globalisées. »
Prééminence du système de valeur féodal
Penser que les dirigeants politiques sont exclusivement responsables de cette situation est une vue parcellaire. Bien sûr qu’ils ont la plus grosse part de responsabilité. Mais reconnaissons que les acteurs (le dirigeant, les têtes de réseau et le peuple) participent à la vie et à l’entretien de ce modèle réel dont le système de valeur constitue la partie liée aux idées et visions du monde. On retrouve les mêmes difficultés dans tous nos pays.
Le dirigeant politique
- le dirigeant s’engage initialement à respecter la constitution, puis revient sur les dispositions de cette loi fondamentale pour perpétuer son règne ; dans le même registre, les moyens légaux sont savamment utilisés pour écarter un ou des adversaires ;
- le dirigeant s’engage fortement à lutter contre la corruption et le népotisme, puis y renonce après quelques années ;
Combien sont ces dirigeants à qui leur entourage (courtisans, griots, laudateurs etc.) n’a pas fait comprendre qu’ils étaient des rois ? Grand opposant et éminent universitaire, adepte des principes républicains et démocratiques, il finit par croire ce qu’on lui dit et ce qu’on lui montre quotidiennement, d’autant plus que cette posture est plus adéquate pour gérer ses « arrières ». Combien sont-ils à penser qu’ils ne peuvent tomber dans ces travers et qui après, pris dans le jeu des interactions, «glissent» de façon inexorable ?
Les têtes de réseau
Les têtes de réseau sont des leaders d’opinion, des dignitaires coutumiers ou religieux. Elles sont souvent placées entre le peuple et les dirigeants politiques. Certains parmi eux reçoivent des requêtes de la part des populations, elles les remontent aux dirigeants politiques. Dans l’autre sens, ces derniers leur offrent les moyens qu’ils redistribuent aux populations, en vue d’obtenir leur suffrage lors des échéances électorales. Les têtes de réseau apportent une grosse contribution en faveur de la « paix » au sens de l’absence de troubles, car les populations les écoutent. Combien parmi elles jouent simplement ce rôle de stabilisateur social sans trop mettre l’accent sur leurs intérêts personnels ?
Les populations
Programmes, vision n’intéressent pas les populations. Elles sont, dans leurs larges majorités, attachées à ces têtes de réseau et prêts à s’engager dans la direction indiquée pourvu qu’on s’occupe de leurs besoins immédiats. Cela met le dirigeant devant un vrai dilemme. Dois-je mettre la priorité sur leurs requêtes diverses et variées du court terme (le mouton de la Tabaski, l’ordonnance, l’argent pour organiser un baptême) et mettre au second plan les questions de construction de la cité ? Malheureusement, nombreux sont les politiciens qui répondent à cette question en adoptant le chemin de moindre résistance.
Les interactions
Chaque acteur joue un rôle vis-à-vis des deux autres. Les dirigeants réclament des suffrages ; les têtes de réseau jouent le rôle d’intermédiaires actifs ou passifs ; le peuple déploie (dans une large mesure) sa stratégie de satisfaction à court terme. Et la boucle à trois est parfaite. Qui instrumentalise et qui subit l’instrumentalisation ? Chacun agit et subit. Ce type d’interactions existe dans tous nos pays avec des formes variées, mais les citoyens s’en détachent d’autant plus qu’ils acquièrent une conscience nationale, républicaine.
Les dirigeants se transforment et deviennent d’autres hommes. La même personne qui prête serment n’est plus la même trois mois après, six mois plus tard, deux ans après, etc. Est-ce une « victime-innocente » ou un « acteur-coupable» ? Peut-être les deux à la fois.
Les dirigeants sont face à un système qui ressemble bien à un tourbillon. Trop proche de lui, il vous aspire et vous avez les mains liées. Trop loin de lui, il vous rejette et vous n’avez aucun moyen d’agir sur lui. Question : quelle est la bonne distance à entretenir vis-à-vis de ce tourbillon ?
Un de mes amis m’a raconté qu’il est foncièrement contre la corruption. Il préfère payer l’amende plutôt que remettre de l’argent à un policier. Mais un jour il a eu affaire à un policier qui l’a «eu». Avec le sourire, ce dernier lui a dit qu’il «attendait» le premier automobiliste qui ne va pas respecter le panneau de stop, car depuis ce matin il n’a rien avalé. «Je ne pouvais ne pas lui offrir quelque chose ». Est-ce de la corruption ? Oui. Combien sommes-nous à adopter la position de rigueur dans une telle circonstance ?
Les têtes de réseau sont certainement le groupe le plus sollicité par les requêtes des uns et des autres. Combien sommes-nous à nous rendre vers un Chef coutumier ou religieux influant, en cas de difficulté ou pour simplement satisfaire une requête ? Doivent-ils rejeter ces demandes ? Quelle doit être leur posture face à ces demandes ? Peut-on et doit-on les associer à la définition de ces postures ?
Inverser le cours de l’histoire
La probabilité est très grande de perpétuer le même système sans une évolution des mentalités et de la manière de faire la politique. Nous devons travailler à élever nos niveaux de conscience, en passant de la mentalité clanique (mon clan et moi d’abord) à l’esprit républicain, à la conscience citoyenne. En s’appuyant sur les éléments positifs des différents systèmes de valeur présents, il est possible de trouver une bonne harmonie.
Pour inverser le cours de l’histoire, il suffit de bien appliquer les conclusions issues du rapport des assises nationales (en les actualisant bien sûr). Elles se résument en une alliance entre la bonne gouvernance et l’émergence économique. Celles-ci deviennent de plus en plus une demande des pôles les plus avancées de notre société (diaspora, intellectuels, couches moyennes de la population).
Il est permis d’espérer quand on voit :
un Iman qui réclame l’État de droit, républicain, laïque et démocratique ; il est intéressant de noter également son insistance sur l’éducation des masses populaires afin d’élever leur niveau de conscience citoyenne ; on voit déjà qu’il fait des émules dans d’autres pays ;
des jeunes citoyens qui s’engagent sur le terrain politique ou démocratique en changeant d’argumentaire aux populations (« Oui pour la construction de la cité et Non au règlement des besoins immédiats et individuels ») ;
des artistes et leaders d’opinion, jusque-là dans la réserve, qui élèvent la voix pour protester contre la mal gouvernance, le despotisme et le népotisme, etc.
des diasporas attachées à leur pays, contribuant concrètement à son développement et qui font entendre de plus en plus leur voix pour la bonne gouvernance et l’émergence.
Malédiction ou cours naturel des choses ? Le plus important est de voir comment dépasser ce stade. Il y a dans cet article beaucoup plus de questions que de réponses. C’est une petite contribution qui alerte sur l’urgence de développer notre conscience citoyenne et républicaine. C’est là que git le lièvre. Sommes-nous tous concernés ? Oui.
BABACAR DIOP POUR UNE ALTERNATIVE RADICALE ET DÉMOCRATIQUE
Le leader de Forces démocratiques du Sénégal (FDS) qui avait soutenu Idrissa Seck à la dernière présidentielle ne s’identifie pas aux «politiciens professionnels»
Babacar Diop se méfie des «politiques classiques». Pour le leader de Fds, parmi eux il y en a qui sont «l’incarnation du système», et d’autres qui en sont «les produits». Mais eux se considèrent «victimes» de ce système. Voilà pourquoi lui et ses camarades proposent des ruptures qui seront couchées dans un livre-programme.
Un autre combattant du système. Babacar Diop, qui a inauguré samedi le siège de son parti Kër Guelwaar, n’est pas loin de Ousmane Sonko. Du moins dans «Notre projet pour le Sénégal», le discours qu’il a servi à cette occasion, en présence d’ailleurs de proches ou anciens proches du leader de Pastef comme Guy Marius Sagna. Le leader de Forces démocratiques du Sénégal (Fds) qui avait soutenu Idrissa Seck à la dernière Présidentielle ne s’identifie pas aux «politiciens professionnels».
«Nous sommes impliqués dans les luttes politiques et sociales de notre pays depuis que nous étions au collège. C’est pourquoi notre parcours est différent de celui des hommes politiques classiques qui doivent leur position à la haute Administration qu’ils ont fréquentée ou aux fonctions ministérielles qu’ils ont occupées dans ce pays. Les uns sont l’incarnation du système, les autres sont les produits du système, tandis que nous représentons les victimes de ce système», a-t-il expliqué à l’endroit de ses «chers compatriotes».
M. Diop croit aux hommes et femmes qui, aujourd’hui, font souffler un «vent nouveau sur notre démocratie». Babacar Diop veut une rupture qui passera par une nouvelle façon de s’opposer. «Notre ambition est de construire une nouvelle majorité politique et sociale afin de bâtir un Sénégal nouveau. Il s’agit désormais de sortir d’une stratégie d’opposition classique pour une autre de construction d’un ordre nouveau. Nous avons pour ambition de construire une alternative radicale et démocratique», a-t-il ajouté.
Mais dans son projet, Fds entend «rompre avec la culture du ‘’parti machine électorale’’ qui assure sa survie par le clientélisme, le népotisme et la corruption». A la place, cette formation «se veut un ‘’corps de serviteurs publics’’, engagé avec dévouement à servir l’intérêt de la communauté».
Un livre-programme en gestation
Babacar Diop annonce d’ailleurs «un livre-programme» qu’il est en train d’écrire avec des universitaires et des experts «d’ici et de la diaspora» et dans lequel il couchera sa vision du Sénégal. «Notre offre de programme s’adossera fondamentalement au concept majeur de développement durable.
Il s’agit d’élaborer une nouvelle conception du progrès humain qui permet de ‘’satisfaire les besoins du présent sans compromettre la vie et la capacité des générations futures’’, pour reprendre les termes du Rap port Brundtland», souligne-t-il. Et de toute façon, estime-t-il, «l’enjeu réside dans une équité à la fois intra et intergénérationnelle».
LES LIONS REPRENNENT DU SERVICE
C'est la reprise des championnats européens, après des mois d'arrêt dû à la propagation de la covid-19
C'est la reprise des championnats européens, après des mois d'arrêt dû à la propagation de la covid-19. Comme chaque saison, ils seront nombreux les footballeurs sénégalais à aller chercher le titre avec leurs clubs. En attendant l'ouverture en Espagne, en Italie et en Angleterre, la France et la Belgique ont démarré leurs championnats. Focus sur quelques joueurs sénégalais à suivre pour la saison 2020-2021.
MONACO : KEITA BALDE DANS L’INCERTITUDE
La saison 2020-2021 de la ligue 1 française a débuté le weekend passé. Ainsi, Monaco de Keita Baldé a partagé le point du nul avec Reims (2-2). Mais la rencontre n'a pas vu la participation de l’attaquant des Lions. Après une saison peu convaincante (26 apparitions et 12 buts toutes compétitions confondues), l'international sénégalais tentera de gagner une place titulaire au sein de l'effectif des Monégasques. Bien qu'annoncé sur le départ (Valence), le joueur formé au FC Barcelone est toujours un pensionnaire du Rocher. Face à la forte concurrence, l'international sénégalais devra batailler ferme pour se faire une place dans l'effectif de Niko Kovac.
NÎMES : SIDY SARR, UNE PLACE A PRENDRE
Sidy Sarr fait partie des joueurs sénégalais à suivre cette saison. Le milieu de terrain est en train de s'imposer avec Nîmes Olympique. Après des débuts difficiles, le Sénégalais, venu de Châteauroux l’été dernier pour 2 millions d'euros, restait sur 5 titularisations d'affilée. Aujourd'hui, il est considéré comme un élément indispensable au sein du groupe des Nîmois. Mais il doit retrouver vite son niveau pour gagner la confiance de son entraîneur Bernard Blaquart. MarSEiLLE : LES déButS dE papE guèYE Pape Guèye va découvrir la ligue française sous les couleurs de Marseille. Recruté cette année pour la somme de 5 millions d'euros, le joueur d'origine sénégalaise en provenance du Havre (Ligue 2) est très attendu. Les Marseillais qui n'avaient d’yeux que pour le joueur n'ont pas hésité à y aller de force contre Watford pour l’avoir dans leurs rangs. Le jeune milieu de terrain, qui rêvait d’intégrer l’effectif d’André Villas Boas, aura sans doute le temps de jeu nécessaire pour faire ses preuves. Toutefois, il devra étaler toute sa classe pour récupérer une place jusque-là occupée par Boubacar Kamara.
METZ : FAIRE CONFIANCE A LA COLONIE SENEGALAISE
Le FC Metz entame sa deuxième saison dans l'élite française. Cette année, les Messins ont beaucoup d'ambitions. Pour jouer les premiers rôles, le club peut compter sur sa colonie sénégalaise. Avec le départ probable de Habib Diallo vers Tottenham (Angleterre), l’équipe française a dans ses rangs, Ibrahima Niang et Opa Nguette. Ce dernier apportera son expérience dans le milieu messin. Mais il y a également Cheikh Tidiane Sabaly qui aura son mot à dire après son prêt avec FC Pau. Le jeune attaquant Pape Ndiaga Yade (21 ans) espère, de son côté, jouer ses premières minutes en ligue 1 française. Il en est de même pour Lamine Guèye.
BORDEAUX : SABALY RETROUVE LE RYTHME
Titulaire lors de la première journée, Youssouf Sabaly commence à retrouver du plaisir sur le terrain avec Bordeaux. Souvent blessé la saison dernière, le latéral droit est un élément important dans les rangs de JeanLouis Gasset, récemment annoncé comme nouveau entraîneur des Girondins. Décisif dans son couloir, l'international sénégalais peut apporter un surnombre dans le secteur d’attaque. Malgré ses envies de changer d'air, le joueur de 27 ans sera attendu pour confirmer tous les bienfaits qu’on pense de lui.
PSG : GANA ATTENDU POUR CONFIRMER
Recruté par le PSG contre 32 millions d'euros, le milieu de terrain sénégalais devra confirmer cette saison pour garder sa place de titulaire au sein de l'effectif du club de la capitale. Le joueur formé à l'Institut Diambars de Saly est attendu pour stabiliser l'entrejeu parisien. Ce qui ne semble pas être une tâche facile, vu les multiples profils dont dispose le coach Thomas Tuchel. Mais Idrissa Gana Guèye peut avoir de quoi espérer, car il peut compter sur la confiance de son entraîneur. Battus en finale de la Ligue des Champions par le Bayern (0-1), les hommes du technicien allemand ont vu leur rêve s’écrouler. Cependant cette saison, ils comptent rééditer les même exploits tant en championnat que sur la scène européenne. De ce fait, le technicien allemand aura besoin d'un Idrissa Gana Guèye au meilleur de sa forme. L'ancien joueur d'Everton sera un des hommes de base du technicien allemand dans le milieu. A lui de saisir sa chance et de répondre aux attentes du PSG.
RENNES : MENDY ET NIANG EN LEADERS
Le Stade Rennais abordera le présent exercice avec les mêmes ambitions. Performant avec les Bretons depuis son arrivée en provenance de Reims, Edouard Mendy a su s'imposer de la plus belle des manières. Avec ses statistiques lors de la saison précédente, le portier sénégalais sera attendu pour confirmer. Mais pour cette saison, il pourra compter à nouveau sur son compatriote Mbaye Niang. Auteur d’une bonne saison, l’attaquant est annoncé sur le départ depuis l'ouverture de la saison, mais à en croire le président du club, l’ancien joueur de Torino ne devrait pas quitter le navire. Très convaincant, l’attaquant de 25 ans sera une fois de plus un élément essentiel dans le dispositif de Julien Stéphan. Auteur de 36 matchs, il a inscrit 15 buts. Et l'entraîneur des Bretons aura besoin de lui pour faire la différence et aider son équipe à jouer les grands rôles dans l'élite française.
ANGERS : SADA THIOUB POUR CONFIRMER
Arrivé la saison précédente, Sada Thioub va connaître sa deuxième saison sous les couleurs du SCO d'Angers. L'international sénégalais qui avait réalisé un bon début devra confirmer. Auteur de 26 rencontres, l’ancien joueur de Nîmes avait inscrit 3 buts. De son côté, le défenseur Djibril Diaw devra tout faire pour trouver du temps de jeu. A noter que Dan Ndoye, Racine Coly, (OGC Nice), Assane Dioussé (Saint-Etienne), Pape Cheikh Diop (Dijon), Boulaye Dia ou encore Moussa Koné (Nimes) seront également des joueurs à suivre durant cette saison 2019-2020.
BELGIQUE : KREPIN LEADER, BADJI A L’APPRENTISSAGE
En Belgique pour sa quatrième saison avec Club Bruges, Krépin Diatta gagne de plus en plus de maturité. Elément important des «Bleu et noir», le natif de Ziguinchor s'est illustré lors de la deuxième journée en claquant un doublé, confirmant ainsi son statut de leader. De son côté, Youssouph Badji devrait gagner du temps de jeu. Arrivé au club cette saison en provenance du Casa Sport (Sénégal), le jeune attaquant devra vite apprendre pour trouver une place de titulaire au sein de l’effectif de Philippe Clément. Avec sa vitesse, il pourra aider son équipe à retrouver son efficacité devant les buts.
CHARLEROI : MAMADOU FALL A SURVEILLER
Mamadou Fall va connaître sa cinquième saison avec Charleroi. Depuis son arrivée, le Sénégalais ne cesse de réaliser des saisons correctes avec le club belge. Cette année, il voudra également confirmer. Après trois journées, il a déjà inscrit un but.
TENDANCE NETTEMENT À LA BAISSE
Moins de 100 nouveaux tests sont revenus positifs à l’issue des examens virologiques. Ce mardi, 43 nouveaux cas positifs ont été enregistrés sur les 816 tests effectués.
Des chiffres nettement en deçà de la moyenne de ces dernières semaines. Et comme hier (64 cas), moins de 100 nouveaux tests sont revenus positifs à l’issue des examens virologiques. Ce mardi, 43 nouveaux cas positifs ont été enregistrés sur les 816 tests effectués.
L’autre fait marquant est la baisse considérable du nombre de cas communautaires qui s’élève à 14 sur les 43 nouveaux cas positifs du jour. Les 29 autres patients sont des cas contacts suivis par les services du ministère de la Santé.
Les localités Dakar Plateau, Kolda, Tambacounda, Thiès et Ziguinchor sont les plus touchés de ces nouveaux cas communautaires avec 2 nouvelles infections chacune. Le reste, Guédiawaye, Kédougou, Khombole et Tivaouane ont enregistré chacun 1 cas.
Toujours dans cette tendance baissière, les cas graves sont également réduits de deux unités entre hier (45) et aujourd’hui (43).
Autre bonne nouvelle : ce mardi, 120 patients hospitalisés ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, soit près de trois fois plus de cas positifs.