SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
7 juillet 2025
«AUJOURD’HUI, DES ENTREPRISES SONT AU BORD DE LA FAILLITE ET VONT BIENTOT FERMER»
Le président de l’Organisation Nationale pour l’Intégration du Tourisme Sénégalais (Onits) et par ailleurs fondateur du Front Social du Tourisme (Fst), Doudou Gnagna Diop, diagnostique les maux du tourisme sénégalais
Le président de l’Organisation Nationale pour l’Intégration du Tourisme Sénégalais (Onits) et par ailleurs fondateur du Front Social du Tourisme (Fst), Doudou Gnagna Diop, diagnostique les maux du tourisme sénégalais qui se sont compliqués avec la pandémie de la Covid-19. Deux mois après la levée de l’état d’urgence, il revient dans cette interview pour faire l’état des lieux. Mais à l’en croire, les choses ne se portent pas à merveille.
«L’AS» : Comment se porte le secteur du tourisme depuis la levée de l’état d’urgence?
Doudou Gnagna Diop : Les choses ne se sont pas améliorées. Tout de suite après, il y a eu le coup de l’Union Européenne qui fait que les touristes ne peuvent pas se déplacer. Il y a aussi un problème psychologique global et mondial dans la tête des personnes qui voyagent, les visiteurs touristes. Et cela risque de prendre du temps avant de s’atténuer. Aujourd’hui, il n’y a aucun pays en Afrique où le tourisme a décollé. Et les grands hôtels sont restés au point mort. Même si certains marchent, les prix sont cassés. Et ce sont souvent les Sénégalais qui y vont le week-end ou pour une semaine de repos. C’est ce qu’on appelle le tourisme intérieur qui commence à se déployer un peu, mais timidement. Même parmi les Sénégalais qui avaient l’habitude de partir en week-end dans les hôtels, il y en a beaucoup qui sont très frileux. Ils hésitent parce qu’ils se disent qu’il y a des personnes infectés de Covid-19 qui étaient logées dans certaines chambres. Or, cela ne devrait pas être le cas parce que les chambres sont carrément aseptisées. Je pense aussi que l’Etat doit faire des allègements.(…)Je voudrais aussi attirer l’attention sur le fait qu’on n’entend pas l’Etat comme le patronat. Les gens font comme si tout allait bien alors que ce n’est pas le cas. Aujourd’hui, il y a des entreprises qui sont au bord de la faillite et qui vont bientôt fermer. Et là, ce serait dramatique, parce que pour recréer l’espace de l’industrie touristique au Sénégal, il nous faudra encore des années. Il faut des formulations et des méthodologies pour le développement du tourisme intérieur. Maintenant, est-ce que ceux qui nous dirigent dans les bureaux aujourd’hui ont cette compétence ? J’en doute.
Que pensez des mesures de réciprocité appliquées par l’Etat du Sénégal notamment envers les pays de l’espace Schengen qui refusent l’entrée aux Sénégalais ?
(…) Il faut savoir que notre industrie touristique pèse lourd dans la balance commerciale. Elle pèse très lourd sur le PIB. Cela absorbe le chômage et réduit la pauvreté.(…) Mais il faut aussi se mettre tout le temps dans la peau de l’autre. Aujourd’hui, l’Europe a intérêt que sa population reste sur place parce que le tissu industriel de l’hôtellerie, du Tourisme, de la restauration de la culture, des théâtres s’est affaissé d’un seul coup. Donc pour eux, l’intérêt est de ne pas laisser échapper leur population vers d’autres destinations en dehors de l’Europe. Je pense qu’il faut réfléchir beaucoup plus loin que de dire : on nous donne un coup, on répond par un coup. Je ne suis pas trop partant pour cela. Parce que nous pouvons aussi négocier. On a des emplois à sauver, des pères et des mères de famille qui sont là égarés, qui n’ont aucun soutien ni moral ni financier et il va falloir trouver une solution. Et le fonds Force Covid-19 ne devrait-il amoindrir le choc. En d’autres, termes, est-ce que la répartition était juste ? Je ne peux pas en dire grand-chose, parce qu’ils sont venus me démarcher mais je leur avais dit d’aller aider les jeunes qui venaient de créer leurs structures. Nous avons 45 ans d’expertise. Je crois que ce sont les jeunes qui ont l’avenir du tourisme entre leurs mains qui le méritent plus que nous. J’ai constaté qu’ils ont subventionné les grands hôtels. Et tout le monde sait qu’au Sénégal, les grands hôtels sont des multinationales. Tous ces hôtels ont des capitaux venant de l’extérieur, un capital étranger. Ils les ont subventionnés ; c’est très bien. Mais il faut voir là, qu’est-ce que nous aurons comme indicateur de performance pour notre économie nationale. Ce sont des questions qu’il va falloir se poser. Mais malheureusement dans notre pays, vous savez comment cela se passe. Si quelque chose est bien, cinq ans après on oublie. Si c’est mauvais aussi, cinq ans après on oublie. On ne va pas revenir en arrière faire un diagnostic, scruter les impacts négatifs ou positifs de ce qu’on a fait. On passe dessus. On a une pléthore de ministres qui passent souvent sans résultats. Tout au contraire, ils appauvrissent le secteur. Mais quand ils quittent le ministère du Tourisme, ils sont nommés dans d’autres sphères. Le tourisme, c’est une industrie et il faut avoir des compétences.
Concrètement, de quoi le secteur a-t-il le plus besoin aujourd’hui venant du gouvernement et des agences du Tourisme?
Je vais commencer par dire concrètement ce dont le secteur n’a pas besoin. Il n’a pas besoin de séminaires, de réunions dans des salles avec les phrases toujours habituelles. Il n’a pas besoin du «m’as-tu vu ?». Il y a des problèmes sociaux. Il y a des gens qui perdent leur boulot, leur pouvoir d’achat et ce sont des pères et mères de famille. Aussi, il y a des Sénégalais qui ont économisé, qui sont rentrés d’Europe qui ont fait des Infrastructures et aujourd’hui, ils risquent de mettre la clé sous le paillasson. Donc, il va falloir agir concrètement pour avoir des clients dans les hôtels. Les Européens ne sont pas prêts à venir maintenant. Et ce qui reste à faire, c’est faire venir les Sénégalais et développer ce tourisme intérieur que je clame depuis quarante ans. C’est transférer les compétences du tourisme dans les localités pour que ça bouge. On ne peut pas centraliser les compétences et les recettes du Tourisme au trésor public à Dakar et laisser la petite auberge qui se trouve à Matam sous la dalle. Ce n’est pas possible, cela ne marchera pas. Et pour développer ce tourisme intérieur, il faut aussi alléger les charges des hôtels restaurants en faisant peut-être comme certains pays qui ont ramené leur TVA de 18% à 5%. Il faut que le gouvernement baisse la TVA, la tarification de l’électricité et de l’eau pour un certain temps (facturation spéciale tourisme et hôtels). Je pense que l’Etat doit aussi faire quelque chose en réduisant les charges sociales sur les salaires en négociation avec le patronat. Pour le reste, c’est à l’hôtelier de faire des efforts pour remonter la pente.
LE DEVELOPPEMENT DE L’AQUACULTURE COMME ALTERNATIVE À LA PÊCHE
A cause de leur surexploitation, les ressources halieutiques se font de plus en plus rares au Sénégal.
A cause de leur surexploitation, les ressources halieutiques se font de plus en plus rares au Sénégal. Ainsi, l’Etat compte développer l’aquaculture, pour inverser la tendance. A cet effet, l’Agence Nationale de l’Aquaculture (ANA) mise sur la multiplication des unités de fabrique d’aliment de poisson, pour atteindre les objectifs. La directrice générale de l’Ana, Téning Sène, en a donné un large aperçu, en marge de l’empoissonnement d’un bassin acquacole à Ndiéyène Sirakh.
La raréfaction des produits halieutiques est actuellement une réalité au Sénégal. Une situation qui peut avoir des conséquences sur la santé des populations. D’autant qu’elle les expose à une carence en protéine de poisson, fortement préjudiciable à la santé. Face à la surexploitation de la mer, certains spécialistes prônent le repose biologique comme seule issue. Mais force est aussi de constater que le développement de l’aquaculture constitue une bonne piste.
En effet, la demande nationale annuelle du Sénégal en poissons est de 350.000 tonnes et si l’aquaculture est véritablement boostée, sa contribution peut même atteindre les 26.000 tonnes, donc loin des 1.000 tonnes actuelles. Et pour développer ce secteur, l’Etat est en train d’accélérer la création de fabriques d’aliments de poisson. Selon la directrice générale de l’Agence nationale de l’aquaculture (Ana), Téning Sène, une enveloppe de 160 millions Fcfa a été dégagée par l’Etat du Sénégal en partenariat avec la Banque Africaine de développement (Bad) pour résorber le manque de nourriture pour les alevins. Cette enveloppe servira également à construire une fabrique d’aliments de poisson. Ténin Sène l’a annoncé à Ndiéyène Sirakh, dans département de Thiès, en marge de l’empoissonnement du bassin aquacole appartenant au promoteur privé Modou Thiaw, premier adjoint au maire de Ndiéyène Sirakh, avec l’introduction de 10.050 sujets.
A l’en croire, les fabriques d’aliments de poisson constitue un levier essentiel de production et c’est pourquoi, l’Etat du Sénégal s’est résolument engagé dans cette voie. Comme en atteste la fabrique de Ndiar, dont les activités vont bientôt démarrer, et qui est installé avec l’appui de ses partenaires. Elle renseigne par ailleurs qu’en plus de la fabrique deNdiar, une autre fabrique plus grande est prévue dans la région de Saint-Louis, pour un coût global de 300 millions de francs Cfa. Il s’y ajoute que le pôle aquacole de Sedhiou sera doté d’une fabrique financé dans le cadre du Budget Consolidé d’Investissement(BCI), sans compter celle de Fatick.
Avec ces unités note Mme Sène, le Sénégal va régler définitivement le problème de l’alimentation des alevins, qu’il est obligé actuellement d’importer. « Nous sommes en train de tout mettre en œuvre pour l’exploitation de ces fabriques en partenariat avec le secteur privé », martèle la Directrice Générale de l’ANA. Elle soutient que « la mise sur pied de ces fabriques au nord, au sud et au centre du pays, devrait résoudre le problème de manque d’aliments de poisson qui représente 65% des charges de la pisciculture, mais la difficulté est qu’il est importé, et le transport renchérit le coût de production ». Dans cette même optique, elle a encouragé les industriels de l’alimentation du bétail, à aller également dans le sens de la production d’aliment de poisson, « pour aider à la vulgarisation de l’aquaculture et à l’autonomisation de ses acteurs, à l’image de ce qui se fait dans l’aviculture ».
Dans ce sillage, elle a mis une tonne d’aliment à la disposition de la ferme piscicole de Modou Thiaw et c’est, à ses yeux, une façon d’encourager les sénégalais à investir dans ce secteur de la pisciculture. « L’ANA aide ainsi à promouvoir une activité économique que connaissent peu de sénégalais, la pisciculture, l’élevage des poissons, un secteur d’importance pour le Plan Sénégal émergent», soutient Mme Sène qui pour qui, il s’agit d’une activité plus que rentable. D’autant plus dit-elle, le poisson-chat cultivé dans la ferme de Modou Thiaw a une forte valeur marchande et quand il est séché, il peut même être cédé à 8.000 Fcfa le kg. Pour toutes ces raisons, elle indique que l’ANA veut faire en sorte que ce sous-secteur de la pêche puisse générer 35 milliards de francs Cfa par an, pendant une décennie, et créer 20 mille emplois, au-delà de la contribution à la souveraineté alimentaire.
LES AUTORITES DE THIAROYE TAPENT DU POING SUR LA TABLE
Il ne se passe plus un seul mois sans que l’on ne parle de fuite d’hydrocarbures dans la localité provenant de pipe-line de la Société africaine de raffinage (Sar)
Il ne se passe plus un seul mois sans que l’on ne parle de fuite d’hydrocarbures à Thiaroye sur mer provenant de pipe-line de la Société africaine de raffinage (Sar).
Récemment même, un pipe-line s’est fissuré au quartier Ngagne Diaw pour engendrer des désagréments sur l’écosystème avec l’odeur dangereuse du carburant. Une situation qui a mis les autorités municipales dans tous leurs états.
Pour le maire de la Commune de Thiaroye sur mer, Ndiaga Niang, trop, c’est trop. Il faut que les autorités de la Sr prennent leurs responsabilités et règlent ces problèmes de fuite sur les pipe-lines parce que ça ne peut plus continuer. Thiaroye sur mer est trop fatiguée des injustices écologiques provenant de la Sar depuis 1961. Souvent, on entend la Sar dire que ce sont les populations qui se sont installées sur les conduites. Alors que Thiaroye sur mer a bien existé avant l’arrivée de la Sar».
C’est pourquoi, ajoute-t-il : «Il est grand temps que la Sar prenne ses responsabilités. Car la sécurité et la santé des populations sont en danger». Revenant sur le sinistre au quartier Ngane Diaw, l’édile de Thiaroye sur mer dénonce : «Il y a eu plus de peur que de mal. Ce qui s’est passé aujourd’hui ici à Ngagne Diaw est très grave. Il y a eu fuite d’hydrocarbure sur un pipe-line de la Sar. Mais les techniciens de ladite société voulaient déverser cet hydrocarbure sur une zone de réceptacle des eaux pluviales qui devraient partir vers la mer. Nous nous sommes opposés farouchement et la Sar a dépêché un camion pour amener ces hydrocarbures. Nous déplorons cette situation permanente de ces fuites d’hydrocarbure car ça indispose notre environnement et notre cadre de vie. Nos administrés sont fatigués.»
Et de poursuivre pour encore alerter les autorités : «L’heure est grave à Thiaroye sur mer. Et si l’on n’y prend garde, ça risque de créer des conséquences incommensurables. Nous sommes assis sur une bombe écologique qui peut exploser à tout moment avec ces pipe-lines. Il faut que les autorités somment à la Sar de changer ses installations vétustes.»
UNE ÉQUIPE PLURIDISCIPLINAIRE SÉNÉGALAISE POUR AIDER BANJUL À LUTTER CONTRE LE CORONAVIRUS
Le directeur du Centre des opérations d’urgences sanitaires (COUS), docteur Abdoulaye Bousso, a annoncé que le Sénégal enverra des équipes pluridisciplinaires en Gambie, afin d’aider ce pays voisin à lutter contre la maladie à coronavirus.
Dakar, 26 août (APS) - Le directeur du Centre des opérations d’urgences sanitaires (COUS), docteur Abdoulaye Bousso, a annoncé que le Sénégal enverra des équipes pluridisciplinaires en Gambie, afin d’aider ce pays voisin à lutter contre la maladie à coronavirus.
Selon le quotidien Le Soleil, le patron du COUS fait partie d’une mission qui s’est rendue, la semaine dernière, en Gambie, à la suite d’échanges entre le président Macky Sall et son homologue Adama Barrow.
Le docteur Bousso souligne qu’il est "ressorti des échanges" entre la mission sénégalaise et la partie gambienne que ce pays a "besoin d’un appui en ressources humaines parce que ne disposant pas de spécialistes".
"Les praticiens gambiens ont exprimé le besoin d’avoir des spécialistes. Et nous allons leur apporter un appui en termes de médecins anesthésistes et de spécialistes en maladies infectieuses", a-t-il expliqué.
Du personnel technique, comme des ingénieurs en génie civil et des spécialistes en circuit d’oxygène sera également déployé dans ce pays voisin, a déclaré le directeur du COUS.
Il a signalé que les autorités sanitaires gambiennes "sont en train de mettre en place un certain nombre de sites de prise en charge et aurons besoin de ressources humaines".
"Il y a également une nécessité de les soutenir pour tout ce qui concerne le volet laboratoire. Je précise que la Gambie a une bonne capacité avec deux laboratoires, notamment le Laboratoire national de santé publique. Donc, l’aide sera orientée vers le renforcement des compétences en matière de réalisation des tests", a-t-il précisé.
Il a déclaré que des discussions ont été engagées avec l’Institut Pasteur de Dakar "pour voir comment les soutenir", dans le but d’aider le système sanitaire gambien à "augmenter" ses capacités de dépistage.
"Entre outre, les experts sénégalais sont en Gambie pour améliorer les sites de traitement afin de prévenir les infections, car nous avons noté, et eux-mêmes l’ont souligné, qu’il y a un nombre important d’agents de santé infectés. Il est donc important de revoir le circuit dans les centres de prise en charge".
LA TERRE DIVISE LA FAMILLE MARABOUTIQUE
Après le rappel à Dieu du khalife de Thiénaba, Serigne Cheikh Ahmed Tidjane Seck, les dissensions entre la famille commencent à refaire surface
La tension couve au sein de la famille maraboutique de Thiénaba Seck. A l’origine, l’espace devant abriter la résidence. En effet, la propriété du site choisi est revendiquée par Serigne Gora Seck, fils du défunt khalife qui y a démarré des travaux de construction d’un bâtiment. L’autorité administrative a ordonné l’arrêt de ces travaux entamés. Ce qui pousse Serigne Gora Seck à crier à des manœuvres visant à affaiblir les fils de Serigne Cheikh Ahmed Tidjane Seck.
Après le rappel à Dieu du khalife de Thiénaba, Serigne Cheikh Ahmed Tidjane Seck, les dissensions entre la famille commencent à refaire surface. En effet, le choix de l’espace devant abriter la résidence promise par le chef de l’Etat pollue actuellement l’atmosphère dans la cité religieuse. Il se trouve que le site ciblé pour abriter la résidence fait l’objet de litige. D’autant que Serigne Gora Seck, fils de Serigne Cheikh Ahmed Tidjane Seck, en revendique la propriété. D’ailleurs, ce dernier est en train de construire sur le site une maison dont les travaux sont en cours d’achèvement. C’est pourquoi il est monté au créneau pour dénoncer des manœuvres visant à affaiblir les fils du défunt Khalife.
Interpellé sur cette question, Serigne Gora Seck indique que l’espace a été morcelé, sur autorisation de son défunt père, en parcelles à usage d’habitation. C’est ainsi que 6 parcelles ont été obtenues. La première lui a été attribuée, la seconde à un de ses neveux et les 4 autres à des talibés. A la suite de cela, il a entrepris la procédure de régularisation à travers le paiement des frais de bornage. Cette opération bouclée, il a démarré les travaux de construction. «Mais à ma grande surprise, alors que je suis à l’étape du coulage, l’autorité administrative m’a sommé d’arrêter les travaux, pour défaut d’autorisation de construire», se désole-t-il avant de décrier le fait sur le site pour abriter la résidence de Thiénaba. Il crie à l’injustice et appelle l’Etat à prendre ses responsabilités face à une telle situation. «Si Thiénaba n’a toujours pas encore de résidence construite par le chef de l’Etat, c’est par la faute de la famille de l’actuel khalife qui a toujours refusé que l’infrastructure soit érigée dans l’enceinte du domicile traditionnel du khalife, arguant que ladite maison ne fait pas partie de l’héritage de Serigne Ahmadou Ndack Seck.
La famille de l’actuel khalife Serigne Abdou Rahmane Seck a toujours soutenu que le patriarche Ahmadou Ndack Seck, fondateur de Thiénaba, est décédé en 1894 et donc, il ne saurait être le propriétaire d’un bâtiment construit en 1907. Elle ajoute que Serigne Momar Talla Seck, père de l’actuel Khalife, a clairement relevé dans son testament que la maison ne faisait pas partie de l’héritage d’Ahmadou Ndack Seck», indique Serigne Gora Seck. Il ajoute que certains membres de la famille pensent que ladite maison devrait appartenir successivement aux occupants du Califat. «Ce que les fils de Serigne Momar Seck ont toujours contesté, estimant que la maison a été construite sur fonds propres par leur père et par voie de conséquence, l’héritage leur revient de droit». Seulement, comme aucune des deux parties n’a de papiers justifiant sa position, le dossier a atterri devant le Procureur de Thiès le 5 novembre 2014, à la suite d’une plainte contre le défunt khalife, avant d’être suspendu par l’Etat. Donc pour Serigne Gora Seck, il est hors de question qu’il soit dépossédé de sa parcelle, alors que ceux qui ont orchestré cette affaire avaient refusé que la résidence soit bâtie au domicile traditionnel, occupé par tous les Khalifes qui se sont succédé à Thiénaba.
TALLA DIAGNE, MAIRE DE THIENABA «C’EST UN ESPACE PUBLIC ET PERSONNE NE PEUT BRANDIR UN PAPIER VALABLE ATTESTANT QU’IL LUI APPARTIENT»
Maire de la commune de Thiénaba, Talla Diagne soutient que le site en question est un espace public et que personne ne peut brandir un papier valable attestant qu’il lui appartient. A l’en croire, le site avait été morcelé à l’insu du défunt khalife. «Et celui qui revendique la propriété a commencé à y construire une maison, sans aucune autorisation», affirme l’édile de Thiénaba. S’agissant du projet de résidence, il affirme que l’actuel khalife a consulté toute la famille sur le choix du site et tout le monde a donné son accord à l’exception de Gora Seck. «Et dès le lendemain, il est allé commencer à couler son bâtiment. Les dispositions administratives ont été prises pour l’arrêter. Le lendemain, il a repris encore. C’est ainsi que la gendarmerie est intervenue.
«L’ENVOI DE RESULTATS PAR MESSAGE EST UNE BONNE IDEE»
Après avoir été la cible de critiques pour avoir pris la décision de proclamer les résultats du bac 2020 par le biais d’un message-texto, Socé Ndiaye, directeur de l’Office du Bac, sort de son silence
Après avoir été la cible de critiques pour avoir pris la décision de proclamer les résultats du bac 2020 par le biais d’un message-texto, Socé Ndiaye, directeur de l’Office du Bac, sort de son silence. A ses détracteurs, il rétorque ne pas savoir comment des données personnelles pouvaient être récupérées puisqu’il s’agit tout simplement, dans ce cas de figure, d’envoyer ou de recevoir un message. M. Socé Ndiaye a tenu un point de presse hier mardi, à Diamniadio, dans les locaux du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
L’envoi des résultats du baccalauréat aux candidats par message répond au souci du respect des mesures édictées par les autorités sanitaires, notamment l’interdiction de rassemblement, avait-on fait savoir à l’Office du Bac. Cette décision, objet de vives critiques relatives à la méthode, à la technique et à la plateforme utilisée avait fait réagir la Commission de Protection des Données personnelles, par la voix de son Directeur de la Communication qui informait, dans le même temps, qu’une demande d’explication avait été envoyée aux services de M. Socé Ndiaye. Au cours du point de presse tenu hier mardi, M. Ndiaye a expliqué « estimer a que l’envoi de résultats par message est une bonne idée pour éviter les rassemblements qui se forment lors des proclamations de résultats du bac.
Quant au formulaire à remplir par les candidats pour obtenir leurs résultats par message, il explique : « lorsque les candidats s’inscrivent, ils donnent leur numéro de téléphone. Ces numéros sont utilisés pour leur donner des informations, des résultats. Je ne vois pas entre envoyer un message et le recevoir, où les données vont passer. Les candidats ne sont pas obligés de donner leur numéro. Les messages sont juste une modalité pour donner les résultats comme la radio. Nous sommes dans un contexte de covid-19. Il y’a une modalité centrale et d’autres modalités seront introduites ».
Toutefois interrogé sur la demande d’explication envoyée par la Commission de Protection des Données Personnelles, Socé Ndiaye a répondu : « je ne sais pas ce que dit la Commission des données personnelles. Je n’ai pas encore reçu une notification. Mais peut-être, la CDP a fait cette récrimination et, nous allons formuler une réponse. J’ignore pour le moment, le contenu de la lettre. Peut-être évoque-t-elle, le moyen que nous avons utilisé pour récupérer les numéros de téléphone. Nous voulions juste une mise à jour, parce que nous avons déjà tous les numéros. Mais, il se trouve que certains numéros ne sont pas disponibles », a-t-il conclu.
Une note d’information signée du Chef des Services administratifs de l’Office du Bac, informe : « La plateforme qu’utilise l’Office du Baccalauréat pour l’envoi des SMS, n’a aucun rapport avec le formulaire Googleform mise en ligne sur notre site www.officedubac.sn. Ce formulaire n’est qu’un outil qui nous permet de faire une mise à jour de la liste des coordonnées de nos candidats. Et, éventuellement de vérifier la conformité entre les données déjà disponibles et celles que nous recevons des formulaires. Nous vous rappelons que l’Office du Baccalauréat est en parfaite collaboration avec la Direction informatique de l’UCAD pour la gestion de la plateforme SMS ». Est-ce la réponse à la demande d’explication ?
LE GENERAL NIANG ET CIE SE PASSENT DU PARRAINAGE
Un tournant dans le dialogue politique ? L’expérience du parrainage citoyen généralisé à tous les candidats pour tout type d’élection introduit dans le processus électoral n’aura finalement été que de courte durée
Une des réformes introduites dans le code électoral à la veille de l’élection présidentielle du 26 février 2019 dernier et présentées comme «innovantes» par le régime en place, le système du parrainage citoyen généralisé à tous les candidats pour tout type d’élection, ne sera adopté lors des prochaines élections municipales et départementales. Au sortir de leur réunion, hier mardi, les acteurs politiques engagés dans le dialogue au sein de la commission cellulaire ont en plus de cette décision, retenu de soumettre la question de la suppression du parrainage aux élections législatives et à la présidentielle aux experts indépendants qui seront chargés de l’audit du processus et du fichier électoral.
Un tournant dans le dialogue politique ? L’expérience du parrainage citoyen généralisé à tous les candidats pour tout type d’élection introduit dans le processus électoral à la veille de la dernière élection présidentielle n’aura finalement été que de courte durée. En effet, réunis hier mardi, dans le cadre de leurs travaux au sein de la Commission cellulaire du dialogue politique, le Général à la retraite Mamadou Niang et compagnie ont posé un acte qui a surpris plus d’un.
En effet, ils sont tout simplement parvenus au terme de leur rencontre à un accord sur la suppression du parrainage citoyen lors des prochaines élections municipales et départementales. Instauré par une loi adoptée à l’Assemblée nationale le 18 juin 2018, le système de parrainage était présenté par l’actuel régime comme un moyen visant à l’«assainissement de la démocratie» sénégalaise par la prévention d’une éventuelle inflation du nombre de candidats à la dernière présidentielle (plus de 90 candidats à la candidature). De même que pour les échéances électorales futures, comme ce fut le cas lors des législtives de 2017 où 47 listes de candidatures ont été enregsitrées.
Du côté de l’opposition, on avait un avis contraire à cette version officielle sur l’objectif du parrainage qui était plutôt considéré comme un système de filtre des candidats afin de baliser le chemin d’une réélection dès le premier tour du candidat président sortant. Il faut reconnaitre que ce parrainage faisait partie des principaux facteurs bloquants de la tenue des prochaines élections locales du fait des difficultés liées à son application sur le terrain pour ce mode d’élection.
D’ailleurs, plusieurs acteurs et partenaires du Sénégal dont la délégation de l’Union européenne avait recommandé la suppression du parrainage dans un rapport consacré à l’organisation de la dernière élection présidentielle du 26 février. Aujourd’hui, ce consensus des acteurs politiques engagés dans ce dialogue politique marque une étape importante vers la tenue de ces échéances électorales en vue du renouvellement des mandats déjà prolongés à deux reprises des élus locaux. Après cet accord qui sera très prochainement ajouté au code électoral avec tous les autres points de consensus dans le cadre d’une loi, l’unique filtre des candidats aux prochaines locales qui reste est le montant de la caution.
Du coté des plénipotentiaires du pôle de la majorité présidentielle et de l’opposition, on est unanime à saluer cette «mesure» qualifiée de «forte». Plénipotentiaire du pôle de la majorité présidentielle, Cheikh Sarr soulignant que la question du bulletin unique est versée dans les travaux des experts indépendants chargés de l’audit du processus et du fichier électoral se dit ainsi confiant pour le reste des points à discuter et sur lesquels, un accord n’avait pas été encore trouvé. «Nous avons encore quatre ou cinq points à discuter et je crois qu’on va travailler demain, mercredi (aujourd’hui, Ndlr), jeudi et vendredi pour avoir un rapport d’étape à envoyer au président de la République et continuer les échanges sur les points dont je vous ai parlé. Nous cherchons à avoir le maximum de consensus et on va travailler très vite parce qu’on n’a plus beaucoup de temps», a indiqué l’ancien maire de la ville de Guédiawaye en précisant que les prochains échanges porteront entre autres, sur le statut du chef de l’opposition, la rationalisation du calendrier républicain et la vacance du pouvoir en cas d’indisponibilité définitive du maire ou du président du Conseil départemental.
Abondant dans le même sens, Adiouma Sow, chargé des élections de Pastef et membre de la délégation de l’opposition, tout en se félicitant de l’esprit de sérénité qui a animé cette rencontre d’hier, a invité le gouvernement à respecter son engagement, notamment celui concernant le lancement du processus d’audit du processus et du fichier électoral, point sur lequel un accord dit-il, a été trouvé depuis longtemps.
Sur ce, revenant sur le climat de la rencontre d’hier, il a indiqué que «la première impression qu’on a au sortir de la rencontre d’aujourd’hui (ndlr hier,) c’est que nous avons vu une classe politique sénégalaise notamment nos vis-à-vis du pouvoir qui semblent avoir pris conscience de l’impact négatif que la longueur des discussions dans le cadre de ce dialogue a pu avoir sur l’image que les Sénégalais ont pu avoir de la classe politique». «On n’a pas noté un jeu de diversion auquel on nous avait habitué pendant presque une année et qui bloquait l’avancement de nos travaux», a ajouté le partisan de l’ancien candidat malheureux à la dernière présidentielle, classé troisième, Ousmane Sonko.
Et de marteler : «Nous souhaitons que les choses puissent continuer sur le même rythme afin qu’on puisse en finir d’ici quelques semaines avec ce dialogue politique. Les points qui restent à discuter ont déjà été traités dans le cadre des Assises nationales, on ne devrait donc pas s’attarder sur ça et il en est entre autres, du bulletin unique dont l’application décline une préoccupation de toute la classe politique sénégalaise y compris l’actuelle majorité quand elle était dans l’opposition».
76 ENFANTS ACCUEILLIS AU SITE DE TRANSIT DONT 10 REMIS A LEURS PARENTS
Sédhiou, le retrait des talibés irrite des maitres coraniques
Le Comité départemental de la protection de l’enfant (CDPE) de Sédhiou a démarré les opérations de retrait des enfants de la rue et des talibés dont les conditions de vie sont menacées par la prévalence de la pandémie à coronavirus. Les maîtres coraniques haussent le ton, au motif que l’administration fait dans la force et sans concertation. Le préfet de Sédhiou rassure les avoir sensibilisés au préalable et indique que les opérations vont se poursuivre.
En juin 2016, le gouvernement du Sénégal avait lancé une vaste opération de retrait des enfants de la rue. Avec la prévalence de la pandémie à coronavirus, cette volonté s’est élargie, dit-on, aux écoles coraniques appelées «daraas» dont les conditions laissent à désirer.
A Sédhiou, la machine est en marche depuis la semaine dernière et fait déjà grincer des dents. Diabel Sall, un maître coranique à Madina Fass, dans la commune de Koussy, raconte qu’«ils sont venus de façon musclée, à bord de voitures pick-up de type 4X4 et ramassé les enfants qu’ils ont embarqués dans un minicar, sous la supervision des Forces de l’ordre. Selon les endroits, ils ont pris 4 puis deux (2) fois 18 enfants qu’ils ont embarqués.
Certes, ils nous ont informés, mais nous nous continuons de croire qu’ils sont contre nos «daraas». Habib Dramé, le coordonnateur régional des Associations des écoles coraniques de Sédhiou, déplore le manque de concertation. «On devrait appeler à une concertation, avec les maîtres coraniques, pour éviter des malentendus. Mais, venir les embarquer manu militari, alors qu’ils n’ont pas fait acte de violence ou quelque chose de ce genre, vraiment ce n’est pas la meilleure façon de faire».
Pour sa part, Aliou Cissé, un autre maître coranique habitant Taïba Diassor, dans la commune de Diaroumé, engage la responsabilité des autorités sur le sort des enfants retirés. «Les enfants qu’ils ont retirés ici sont bien portants et le reste relève de leur responsabilité, notamment la santé et la sécurité des enfants. Car ce sont des enfants qui ne connaissent qu’ici et tout d’un coup on les déporte ailleurs, en des sites que nous, leurs maîtres, ne maitrisons pas», se plaint-il.
Le préfet de Sédhiou, Ibrahima Fall, explique le bienfondé de ce retrait des enfants. «Ce sont des gens qui nous ont montré leur réticence depuis le début lors de nos tournées de sensibilisation et de recensement des talibés et des daraas. Ce programme n’est que la suite du dispositif qui a été mis en place dans le cadre de la lutte contre la pandémie à coronavirus». Ibrahima Fall rassure que ses services ont effectué des missions préalables de sensibilisation. «Nous avons effectué des tournées de sensibilisation dans tous les daraas.
Cette mission remettait même des kits alimentaires et sanitaires aux responsables des daraas pour les accompagner et les rassurer. Il y a des daraas qui présentent manifestement de très bonnes conditions (pour les enfants, ndlr), meilleures que chez leurs parents. Ceux là, nous les avons laissés. Mais, j’avoue qu’il y a des daraas qui, à première vue, ne rassurent guerre quant à laisser les enfants vivre dans des conditions qui compromettent leur santé», a dit le chef de l’exécutif départemental de Sédhiou. A rappeler que le Centre d’accueil et de transit aménagé à cet effet a déjà reçu 76 enfants dont 10 remis à leurs parents.
APRES LA CONVENTION DES DEMOCRATES, LA VRAIE CAMPAGNE DEMARRE
Pour la première fois dans l’histoire électorale du pays, une convention devait se dérouler sans les milliers de spectateurs venus de tous les coins et recoins du pays procéder à l’investiture du candidat.
Même si les candidats potentiels à une élection présidentielle américaine se mobilisent 11 mois avant la date du scrutin (dès le début des primaires en janvier), la vraie campagne électorale ne commence qu’à la fin des Conventions d’investiture des deux grands partis : Démocrate et Républicain.
Le parti d’opposition, en l’occurrence celui des Démocrates cette année, a toujours une grande épreuve à passer pour réussir sa Convention. Cette année, les partisans de Joe Biden avaient en face d’eux de grands risques supplémentaires à cause de la situation créée par la Covid 19. Pour la première fois dans l’histoire électorale du pays, une convention devait se dérouler sans les milliers de spectateurs venus de tous les coins et recoins du pays procéder à l’investiture du candidat.
A l’arrivée, les avis des observateurs sont unanimes. L’ancien vice-président Joe Biden a réussi le test. En termes de maitrise des discours, on a noté très peu de couacs. Le parti, connu pour sa diversité voire les nombreuses divergences qui se font jour lors de ses conventions, a fait montre cette fois d’une grande unité autour du candidat et de son choix pour la vice-présidence.
Dans une situation similaire en 2016, Hillary Clinton qui devait faire face à l’actuel président Donald Trump, était sortie de l’événement avec un soutien pas du tout ferme de Bernie Sanders qui lui faisait face lors des primaires jusqu’à la fin de ces dernières. Ce dernier était venu avec de nombreux partisans qui ne voulaient pas se mobiliser pour soutenir, avec enthousiasme, Mme Clinton, la candidate nominée d’alors.
Cette année, tous les anciens opposants de Biden dans les primaires se mobilisent et mobilisent leurs militants derrière Biden et sa candidate pour vice-présidence Kamala Harris. Après les Démocrates, les Républicains ont entamé leur convention hier, lundi 24 août 2020, autour du Président Trump qui cherche à obtenir un autre bail de quatre ans avec les électeurs.
L’actuel occupant de la Maison Blanche, n’est pas dans une situation des plus confortables. Il est vrai que sa base naturelle constituée d’électeurs blancs pas très éduqués, économiquement désavantagés, et d’un âge avancé, lui reste très fidèle. Mais cet électorat que beaucoup d’observateurs évaluent à environ 32 à 35% des votants pourrait ne pas suffire pour sa réélection. Et au-delà de ce groupe fortement motivé par le discours d’extrême droite ou raciste, selon certains, que Donald Trump leur sert, le reste des Américains qui avaient voté pour le Président, en grande partie, à cause de leur opposition à Hillary Clinton en 2016, semble lui avoir tourné le dos, selon les sondages d’opinion. Un autre fait qui pourrait affaiblir Trump est que son propre parti n’est pas très uni cette fois-ci, pour favoriser sa reconduction à la tête du pays.
Depuis des semaines, de fortes personnalités, notamment d’anciens sénateurs, d’anciens congressmen, d’anciens gouverneurs etc., appellent ouvertement à voter Biden. Également, des membres de la famille Trump ; sa propre sœur, nièce et l’on dit même sa femme, décrivent un homme sous des traits très peu reluisants. Une autre difficulté, et peut être la plus sérieuse, est que le scrutin risque de devenir un référendum sur la gestion chaotique par le Président de la Pandémie de la Covid 19.
Jusqu’à cette semaine, les Démocrates ont réussi à faire de cette gestion le thème central de la campagne électorale. Et sur ce sujet, les votants condamnent, avec 68%, les politiques menées par le chef de la Maison blanche.
En deuxième position en termes de thèmes vitaux de campagne cette saison, on note le retour en force des manifestations pour la défense des Droits civiques. Le meurtre de George Floyd dans le Minnesota a placé la question du racisme au-devant de la scène des questions politiques les plus brulantes de la présente compétition électorale. Mais ce terrain, contrairement à ce qu’on pourrait logiquement penser, n’est pas aussi facile pour le camp de Joe Biden.
Le candidat républicain cherche à tout prix à présenter l’enjeu principal de l’élection comme étant une question de « Law & Order ». Ce concept est en fait un mot d’ordre à connotation raciste. L’évoquer signifie jouer sur la peur des classes moyennes blanches qui vivent dans les quartiers huppés situés dans les zones périurbaines. Ce n’est pas pour rien que Donald Trump insiste sur ce qu’il appelle le danger que représenterait une élection de Joe Biden pour la sécurité de ces classes moyennes. Cependant, malgré ce tableau pas très encourageant pour les Démocrates, les jeux sont loin d’être faits. Après les conventions qui vont certainement placer Joe Biden en bonne posture, il reste encore une étape cruciale pour le Démocrate en compétition dans la course pour le Bureau oval.
Un candidat dans l’opposition aux Etats-Unis doit nécessairement négocier trois grandes situations :
1) le choix de son colistier est épié par l’opinion. Biden a bien mené cette opération en ayant pris Kamala Harris. Ce qui apparait comme un choix heureux selon les spécialistes.
2) La gestion des conventions d’investiture est le deuxième défi qui interpelle les deux prétendants. Biden l’a réussi et Trump vient de démarrer. Le jeudi 27 août au soir, le jury donnera son verdict pour dire laquelle des conventions a été la meilleure.
3) La dernière et la plus déterminante de ces trois épreuves, est le comportement des candidats dans les débats présidentiels télévisés.
Ces confrontations seront encore cette année au nombre de trois . Quel que soit ce que les sondages avant débats indiquent, il reste difficile d’entrevoir ce qu’il peut advenir à un candidat de l’élection s’il rate ce qui va se révéler combat un combat qui va se jouer autour des trois débats qui sont prévus. Le premier des face-à-face se tiendre le 29 septembre prochain.