Paralysé depuis plusieurs mois par la grève du Sytjust, le secteur de la justice est éclaboussé dernièrement par des accusations de corruption entre les magistrats Yaya Amadou dia et Ousmane Kane. Face aux risques réels de discrédit qui pèsent sur la magistrature et pour préserver la confiance des citoyens en leur justice, le forum Civil a recommandé à l’Etat d’engager un certain nombre de réformes.
Les accusations et contre-accusations de corruption entre deux magistrats démontrent le profond malaise qui prévaut au sein de la magistrature. D’autant que les juges Yaya Amadou Dia et Ousmane Kane étalent leur différend sur la place publique. Des bisbilles qui ont fait jour après la démission du 1er président de la Cour d’Appel de Kaolack, Ousmane Kane, de l’Union des Magistrats du Sénégal (Ums). Le juge Kane s’offusquait dans sa lettre de démission de l’indiscipline et de l’impolitesse inacceptable de ses jeunes collègues. A cela s’ajoutent les conditions d’affectation du juge Ngor Diop qui officiait comme Président du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Podor. Outre ces crises, il y a aussi la grève du Syndicat des Travailleurs de la Justice (Sytjust) qui a paralysé le secteur. Tous ces faits risquent d’entacher fortement l’image de la justice sénégalaise. C’est dire que le ministère de la Justice a du pain sur la planche pour redorer le blason du système judiciaire.
Revenant sur cette affaire qui a mis la magistrature à rude épreuve, notamment sur la suite à donner à ces graves accusations publiées qui ont défrayé dernièrement la chronique, le Forum civil a appelé l’Etat à mener des réflexions sérieuses dans le but de restaurer la crédibilité de la machine judiciaire.
A cet effet, Birahime Seck et Cie ont demandé au président de la République d’engager une réflexion pour une révision de la loi relative au relèvement de l’âge de la retraite concernant les magistrats, dans le sens de restaurer l’équité et l’égalité entre les magistrats afin d’éviter l’exacerbation des frustrations nées du sentiment de discrimination engendrée. Mais également de veiller au respect des règles et procédures relatives à l’affectation des magistrats, d’entamer la réforme pressante du Conseil Supérieur de la Magistrature pour la sécurité de la carrière de magistrat et la garantie de l’affirmation de l’indépendance de la Justice. Et enfin, de trouver une solution d’apaisement sur le différend opposant le Sytjust et le ministère de Tutelle.
Dans ses propositions de sortie de crise, le Forum Civil, section sénégalaise de Transparency International, a demandé au garde des Sceaux de garantir la crédibilité de l’enquête qu’il a commanditée et confiée à l’Inspection Générale de l’Administration de la Justice (Igaj), et de ne pas faire obstacle à la dimension judiciaire de l’affaire opposant les juges Kane et Dia par un refus d’autorisation de poursuivre.
Par ailleurs, Birahime Seck et Cie invitent le procureur de la République à s’autosaisir sur l’affaire opposant les juges Ousmane Kane et Yaya Amadou Dia, au-delà de l’enquête administrative décidée par le garde des Sceaux et menée par l’Inspection Générale de l’Administration de la Justice (Igaj). Et aux magistrats siégeant au Conseil Supérieur de la Magistrature, le Forum Civil leur demande de respecter les procédures retenues par la règlementation pour la consultation à domicile.
2 NOUVEAUX DÉCÈS ET PLUS DE 4000 PATIENTS SOUS TRAITEMENT
La courbe de la pandémie au Sénégal ne fléchit pas. Ce jeudi, le Directeur de la prévention, El Hadji Mamadou Ndiaye, faisant le point de la situation du jour a annoncé 108 nouveaux patients testés positifs sur un échantillon de 1242 tests réalisés.
La courbe de la pandémie au Sénégal ne fléchit pas. Ce jeudi, le Directeur de la prévention, El Hadji Mamadou Ndiaye, faisant le point de la situation du jour a annoncé 108 nouveaux patients testés positifs sur un échantillon de 1242 tests réalisés, soit un taux de positivité de 8,70%.
Il y a 59 cas contacts suivis et 49 cas communautaires. Les cas communautaires proviennent des localités notamment Kaolack et Ziguinchor qui ont, chacune, enregistré 5 cas. Les localités telles que Nord Foire, Pikine Tamba, et Tivaouane, ont, chacune, enregistré 3 cas. Quant à Fatick, Mbour, Nioro, Rufisque et Dieupeul, ces communes ont comptabilisé, chacune 2 cas communautaires. Là où Fass, Grand Dakar, Guédiawaye, Keur Massar, Kolda, Les maristes, Mbao, Médina Ngor, Ouakam, Scat-Urbam, Sokone, Thiès, Vélingara, Yeumbeul et Yoff comptent, chacun, 1 cas communautaire.
Le directeur de la prévention a annoncé que 122 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris. Il y a eu, cependant 43 cas graves et 2 nouveaux décès. A ce jour, 13294 cas ont été déclarés positifs dont 8974 guéris, 277 décès et 4042 sous traitement. Le ministère de la Santé et de l’Action sociale exhorte les Sénégalais à respecter les mesures barrières individuelles et collectives.
L’ISRA INSTALLE UN PARC D’INNOVATIONS AGRICOLES A THIES
Pour l’introduction de nouvelles variétés agricoles dans le système de production nationale, le Centre régional d’Amélioration de l’Adaptation à la Sécheresse (Ceraas) de l’Iisra, a installé à Thiès un parc d’innovations agricoles dénommé Technology park
Pour l’introduction de nouvelles variétés agricoles dans le système de production nationale, le Centre régional d’Amélioration de l’Adaptation à la Sécheresse (Ceraas), un démembrement de l’institut Sénégalais de recherche Agricole (isra), a installé à Thiès un parc d’innovations agricoles dénommé «Technology park». il était la grande attraction à l’occasion de la tournée d’échanges et de partage sur des activités de recherche et de formation en cours, intitulée «école d’hivernage».
L’Institut Sénégalais de Recherche Agricole (Isra) organise chaque année des journées de pré-programmation. Il s’agit d’une tournée d’échanges et de partage sur des activités de recherche et de formation en cours et intitulée «École d’hivernage». En effet, il est établi que malgré la multitude de recherches déjà développée, l’adoption et la mise en œuvre par les producteurs restent à un niveau encore très faible, évalué à moins de 30%.
Selon Ndjito Ardo Kane Chercheur à l’Isra et Directeur du Centre Régional d’Amélioration de l’Adaptation à la Sécheresse (Ceraas), à travers ces journées, il s’agit de partager les activités de recherches et les résultats, avec les partenaires techniques et financiers. Il s’y ajoute l’objectif de « discuter avec eux pour voir s’il n’y a pas de nouveaux besoins de recherche, pour répondre aux préoccupations des populations». Ces dites journées sont étalées cette année sur une semaine, «pour aller vers les producteurs pour voir les raisons de l’utilisation ou de la non-utilisation des produits de nos innovations». C’est pourquoi il est prévu d’organiser des visites guidées qui regrouperont tous les paysans de la zone, pour leur faire observer la différence entre la pratique paysanne traditionnelle et les innovations mises au point par la recherche. Ces journées mèneront cette année les ingénieurs agronomes à Thiès, à Kolda, en passant par Bambey, Nioro, Séfa, Kaffrine Kaolack, Tambacounda. La tournée a été lancée à Thiès où la grande attraction a été le parc d’innovations agricoles dénommé «Technology Park», installé par le Ceraas, un démembrement de l’Isra. Il est installé sur une ferme de 20 hectares et financé par le Ceraas et l’Université du Kansas aux Etats-Unis, pour une durée de 5 ans.
De nouvelles variétés agricoles y sont développées par les techniciens et leur itinéraire technique est scrupuleusement suivi, comparativement à celui des variétés traditionnelles qui cohabitent avec les nouvelles. Selon Aliou Faye, responsable du parc technologique, il y a «trois variétés de mil (‘’taaw’’, ‘’yaakaar’’, ‘’rafet kaar’’), cinq variétés de sorgho, neuf d’arachide, sept de niébé, 13 variétés de sésame, dont cinq homologuées au Sénégal. Ce sont des semences qui présentent des avantages comparatifs en termes de rendement, de qualité nutritionnelle pour l’alimentation humaine et de production de biomasse pour le fourrage». Il annonce par ailleurs que dans l’avenir, 23 autres innovations ont été identifiées et qui tiennent compte de toute la chaîne de valeur des cultures, de la production à la consommation en passant par la transformation. Il suffit de jeter un regard sur le parc, pour se rendre compte d’un plus grand développement de la fane, au niveau des nouvelles variétés d’arachide.
Aux yeux des techniciens, c’est ce qui sera démontré aux paysans, d’autant plus que la production arachidière ne concerne plus seulement les gousses, mais il y a aussi la fane qui constitue un véritable trésor. Et cela constitue en tout cas un critère de choix pour les paysans. D’où à leurs yeux, la nécessité du changement de paradigmes, qui est en train de s’opérer dans la recherche. Ndjito Ardo Kane, directeur du Ceraas, ajoute : «Quand on parle de mil à double usage, c’est parce que nous sommes dans un contexte de pays semi-aride, où la nourriture des animaux pose problème à un certain moment. C’est une des raisons pour lesquelles la recherche se focalise maintenant sur ces variétés à double usage. Il s’agit de faire en sorte qu’il y ait une bonne production de graines pour la nourriture humaine, mais aussi d’une bonne production de biomasse pour la nourriture des animaux. Ce changement de production est devenu une réalité car dans le Nioro, il a été noté l’exemple d’un fonctionnaire qui a donné une somme de 300 000 Fcfa à un paysan. Et le contrat est que le paysan cultive et après la récole, il prend les graines et le fonctionnaire la fane, autrement dit le foin. D’ailleurs tout le monde a constaté qu’avant la tabaski, le prix du sac de foin pouvait atteindre les 5 voire 6 000 Fcfa. D’où la pertinence de l’investissement de la recherche sur les variétés à double usage. On a commencé par ces variétés mais au fil du temps, on va introduire d’autres innovations.»
Sidy GAYE
NON, L’ARMEE N’EST PAS UN RECOURS
Cette chronique de 1999 a le mérite de rappeler que nul militaire « n’a la faculté d’offrir la liberté à un peuple », relevant au passage que les fonctions et rôles des institutions républicaines sont clairement définis dans les textes fondamentaux
Actualité au Mali oblige ! Nous vous proposons cette chronique de Sidy Gaye publiée, jeudi 30 décembre 1999, dans les colonnes de Sud Quotidien. Elle a le mérite de rappeler fortement que nul militaire « n’a la faculté d’offrir la liberté à un peuple », relevant au passage que les fonctions et rôles des institutions républicaines sont clairement définis dans les textes fondamentaux. 21 après, elle garde toute sa pertinence.
L’accueil enthousiaste qui a été réservé, à ce jour, au coup de force intervenu le vendredi 24 décembre en Côte d’Ivoire, est révélateur d’un état d’esprit, qui devrait plutôt donner froid, au dos de tous les démocrates.
Les réactions, délirantes même par endroits, émanant depuis près d’une semaine, de la Côte d’ivoire et de la sous-région, quasiment de toutes les couches de l’opinion publique, devraient alimenter par ailleurs d’aussi amples inquiétudes chez tous ceux qui s’investissent quotidiennement, pour faire progresser la citoyenneté et l’esprit civique dans nos espaces républicains en voie d’édification. Que des badauds et des adolescents, pas encore au fait des implications et enjeux véritables des crises socio politiques de leur environnement immédiat ou lointain, puissent chercher en désespoir de cause, leur bonheur et leur salut dans de tels raccourcis, peut parfaitement se comprendre. Un tel abrégé des processus politiques qui avait fortement séduit les premières générations d’africains, du temps des putschs à répétition, peut même s’excuser, aujourd’hui encore, chez cette tranche majoritairement jeune de la population, le temps des désillusions liées aux indispensables phases de maturation.
Mais, que des militants avisés des droits de l’homme, des leaders de partis (à commencer par la classe politique ivoirienne accourue aux pieds des militaires), des intellectuels et des esprits parmi les plus brillants de la sous-région, en arrivent dans leurs bureaux, leurs voitures, leurs salons, les mosquées, les clubs de rencontres, les colonnes des journaux et les ondes des radios, à se féliciter de « ce qui est arrivé en Côte d’Ivoire », dépasse tout simplement l’entendement et fait gravement désespérer des plus sérieuses promesses de ces dernières années.
Naturellement, compte tenu de cette extrême personnalisation des expériences, opinions et attitudes que nous dicte notre culture, il urge, avant tout argumentaire, d’évacuer clairement et définitivement une question majeure. Qu’on s’entende bien ! Nous ne nous voulons nullement l’avocat du diable, en prenant, on ne sait pour quelle sympathie, la défense d’Henri Konan Bédié, un piètre homme politique qui, lui-même, n’avait pas trouvé mieux pour succéder à Félix Houphouët Boigny, qu’un vulgaire coup d’Etat médiatique pour s’imposer à ses compatriotes en les mettant devant le fait accompli.
Ce procédé édifiait déjà largement sur la haute idée qu’il avait de ses ambitions personnelles et le peu de cas qu’il se faisait de la Cour suprême ivoirienne et des autres institutions républicaines ayant normalement en charge, la transmission du pouvoir, en de telles circonstances. Le nouvel homme fort Robert Guei non plus, ne nourrit en nous aucune forme d’antipathie et ne saurait être taxé d'aucune tare rédhibitoire surtout pas, par le seul fait qu’il porte la tenue militaire.
Bien au contraire, ces qualités d’armes ne sont certainement pas étrangères à l’extrême retenue, la sérénité aussi rassurante que contagieuse du meneur d’hommes, le sens de l’honneur et des responsabilités dont il a su faire preuve en acceptant de prendre en charge, puis en pilotant, sans aucune effusion de sang, dans un contexte social aussi déboussolé que celui laissé par le Président Félix Houphouët Boigny et son premier successeur, la redoutable sédition de jeunes insurgés surexcités. Ce qui préoccupe dans le cas d’espèce, est autrement plus important que l’alignement partisan sur l’un ou l’autre de ces deux sous-produits du système Houphouët. Il tient plutôt en une seule question qu’il me plaît de poser à chaque lectrice et chaque lecteur.
Peut-on imaginer un seul instant, que le peuple de France, d’Allemagne ou de Grande Bretagne puisse, en cette fin de siècle, attendre son salut d’un coup d’Etat militaire, quelles qu’en soient les raisons profondes, les justifications apparentes ou les éléments potentiels de légitimation a posteriori? Qu’aucune esquive ne convoque ici, une quelconque différence entre ces peuples et nous. Que personne, n’entreprenne, au risque de légitimer toutes les thèses racistes sur les « démocraties tropicales » et les théories « étapistes », hautement paternalistes, de nous expliquer un soit disant fossé, entre le niveau de conscience des peuples africains et européens en situation. Même à vouloir réduire, par commodité, nos sociétés à ses seules couches les plus arriérées, aucun argument ne fera croire cependant que nos brillants universitaires, hauts fonctionnaires et leaders de partis qui ont entrepris depuis vendredi, de légitimer ce coup de force, ont un niveau de conscience moins élevé que celui du boulanger français, de l’ouvrier industriel allemand ou du pêcheur écossais. Pourquoi alors ce petit peuple d’Europe, souvent inculte à souhait, récuserait-il, ce que nos plus brillantes intelligences, qui ont achevé leur commerce avec tous les courants de pensées de ce siècle, toléreraient aujourd’hui encore, sans gêne aucune, dans notre sous-région ?
La vérité, on ne nous l’a pas encore dit parce que justement, elle est aussi acerbe qu’interpellatrice. Elle gît précisément dans cette forme de renoncement, ce suicide intellectuel, cette démission collective des élites. Elle cultive et entretient si habilement cet esprit d’éternel assisté, ce culte de la gratuité et du combat par procuration qui, décidément, ne nous feront rien dédaigner. Puisqu’en fait, en approuvant, même avec quelques réserves, de tels putschs, qu’est-ce qu’on demande concrètement à nos militaires ? Rien moins que de venir faire notre boulot, après avoir fait le leur, tout notre boulot et à notre place. Les Républiques modernes s’articulent sur des institutions dont les fonctions et rôles sont généralement très clairement définis dans nos textes fondamentaux.
A l’armée la sécurité des citoyens, la charge de la défense de nos territoires, et de l’intégrité de nos Républiques. A la justice et à ses différentes cours, l’arbitrage des contentieux pouvant intervenir entre les citoyens, entre ces institutions ou entre l’une et l’autre des deux entités. Qu’on nous dise un peu où était la justice ivoirienne quand Bédié se donnait tous les pouvoirs pour défigurer la Côte d’Ivoire au point de faire trembler de peur toute la sous-région ? Où étaient juges et magistrats ivoiriens quand leur collègue Zorro Epitaphe, le seul à oser assumer ses responsabilités, les interpellait directement, les yeux dans les yeux, les invitant sur un ton pathétique, à se ressaisir, alors qu’il est encore temps, pour justifier leur fonction sociale et surtout, ne pas donner gratuitement à un despote aveuglé par la louange, les outils juridiques de ses forfaitures ? Tous étaient là présents, mais complétement aplatis devant le pouvoir d’Etat, asservis à souhait et malléables à volonté. Comme partout dans toute la sous-région -exception faite du Bénin- où la justice pour voleurs de poulets, injuste et servile, constitue le plus gros obstacle à la Démocratie, elle rasait les murs et rampait devant les faveurs. Pourquoi croirait-on alors, que la seule magnanimité d’un militaire rendrait subitement, comme par miracle, leur dignité à de tels juges ? Dusse-t-on décalquer les textes les plus avancés des républiques les plus modernes, à leurs avantages, ils n’y trouveraient que de nouvelles opportunités de sévir, pour se servir et servir. Aucun militaire, aucun messie quel qu’il soit, n’a la faculté d’offrir la liberté à un peuple. Elle ne se donne pas. Elle se conquiert par ceux qui en éprouvent le plus grand besoin. Elle se préserve ensuite. Ceux qui la reçoivent en cadeau tombé du ciel, fut-il au détour d’un putsch souhaité, ne peuvent guère en mesurer la valeur et n’en font que le plus mauvais des usages possibles. Pétitions de principes bien éloignés des urgences de la réalité que tout cela ? Que ceux qui doutent encore de l’hérésie de ces putschs, se rapportent avantageusement au contexte Bissau Guinéen actuel.
Où est Ansoumana Mané ? Ce pragmatique qui n’a pas été à l’école occidentale en est d’autant plus redoutable. Il a vite fait de tirer leçon de toute l’expérience qu’il a traversée avec ses troupes. Il l’a capitalisée aujourd’hui sous la forme d’un pacte qu’il propose avec insistance depuis trois mois, a une classe politique Bissau Guinéenne médusée. Ce pacte tient en quelques mots. Puisque vous n’êtes pas assez majeurs pour régler de vous-mêmes vos problèmes, puisque chacun de vous se dérobe devant ses responsabilités au point de faire appel à nous pour arbitrer vos contradictions, qu’on mette, noir sur blanc sur papier, que moi Ansoumane (et ceux que je représente) suit désormais l’arbitre du jeu politique du pays, le dernier recours qui peut intervenir désormais légitimement à tout moment, sans que ses toubabs noirs n’aient plus d’argument pour me combattre, me traiter de putschiste et traîner mon honneur dans la boue. Daouda Malan Wanké qui a éliminé, fait ou laissé éliminer à l’arme lourde un autre putschiste, Barré Mainassara, ne dit pas le contraire dans les dispositions scélérates d’impunité qu’il a fait légitimer par la nouvelle constitution nigérienne. Tous deux ouvrent la voie demain, à Robert Guei. Jusqu’où et jusqu’à quand ? Regardez-vous souvent la télévision ces derniers jours ?
Arrêtez vous plus longuement sur l’image de ces Françaises et Français, de tous âges et de toutes conditions, qui stoïquement, manches relevées et pelles aux mains poncent et décapent les plages bretonnes de leurs énormes plaques de mazout échappées du naufrage de l’Erika ! Point d’appel à l’aide ou de misérabilisme ! Tous, dans un seul élan, se préoccupent de faire face, même les mains nues. Tous entreprennent de régler juridiquement et s’il le faut politiquement, son compte à la compagnie Totalfina coupable à leurs yeux, d’avoir affrété contre leur sécurité, le navire qu’il ne fallait pas. Même attitude d’auto-assumation, face à cette tempête, la plus violente de ce demi-siècle, qui les frappe de plein fouet. Qu’aurions nous fait ici, si ce n’est de détourner le regard, d’appeler à l’aide et d’attendre tranquillement un messie ? Ce qui nous manque le plus cruellement, ce ne sont pas les moyens ou les richesses qui servent d’alibis et de paravents, mais c’est la courage de faire face, de nous prendre nous-mêmes en charge, d’affronter nos problèmes au lieu de les différer, d’assumer et de nous engager plutôt que de démissionner en nous réfugiant derrière Dieu ou le premier messie. Notre bonheur, individuel et collectif en sera retardé d’autant !
In Sud Quotidien du Jeudi 30 décembre 1999.
LES PREMIERES LEÇONS DE LA COSYDEP
Une semaine après l’organisation de l’examen du CFEE et du concours d’Entrée en Sixième, mais aussi à une semaine du BAC, l’année scolaire 2020-2021 tire inexorablement vers son dénouement.
Une semaine après l’organisation de l’examen du CFEE et du concours d’Entrée en Sixième, mais aussi à une semaine du BAC, l’année scolaire 2020-2021 tire inexorablement vers son dénouement. De nombreuses contraintes ont été ainsi surmontées et des sacrifices immenses consentis par les acteurs et partenaires dans le processus de reprise des enseignements apprentissages. La COSYDEP livre ainsi les premiers enseignements tirés d’une éducation face à la Covid-19 dans une note dont une copie est parvenue à notre rédaction.
«Outre les conditions périlleuses de voyage des acteurs, un temps d’apprentissage insuffisant, des déplacements difficiles en hivernage, des mesures draconiennes sur le chemin de l’école et à l’école, nos vaillants enseignants et élèves ont affronté, avec courage et détermination, les épreuves d’examen.» C’est du moins l’avis de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP).
Les conséquences de cette situation sont, entre autres, selon la COSYDEP, «des centres et salles d’examen, envahis par les eaux de pluies, et des erreurs signalées dans les épreuves de mathématiques. De tels incidents rendent problématique le respect des principes d’équité et d’égalité des chances auxquels la coalition attache une haute importance». Pourtant, indique la note, les acteurs de la société civile n’ont jamais cessé, depuis la reprise des cours, d’appeler à la vigilance, à la rigueur et à la prévoyance.
Ainsi, dans ses contributions antérieures, la COSYDEP est revenue à plusieurs reprise sur notamment : «les dispositions alternatives à prendre pour éviter les risques liés aux aléas de l’hivernage connaissant l’état du réseau scolaire. L’option d’écarter du dispositif tous les établissements à risques d’inondation, identifiables à partir des divers outils d’aide à la décision tels que la cartographie réalisée par la COSYDEP sur les écoles inondables, en plus de l’exploitation des données météorologiques ; l’attention que les décideurs doivent porter sur le choix, la stabilisation, l’administration et la correction des épreuves afin d’éviter tout désagrément».
Toutefois, compte tenu de ces signaux, la COSYDEP recommande fortement aux autorités : «d’apporter une réponse à l’incident pédagogique constaté, sans porter préjudice aux candidats déjà exténués ; de tirer toutes les leçons de cette expérience afin que les examens en vue (BAC et BFEM) ne connaissent aucun incident (fuite, fraude, erreurs) ; de mettre en œuvre, de façon concrète, l’académisation du système en particulier l’adaptation du calendrier scolaire et l’organisation du CFEE, en cohérence avec les principes de la déconcentration et de la décentralisation de l’éducation ; d’établir un bilan complet de la reprise des enseignements et des résultats des examens certificatifs tout en anticipant sur les difficultés qui pourraient perturber la prochaine année scolaire.»
MANSOUR FAYE À LA PEINE
Les pièces justificatives des dépenses engagées sur les 69 milliards destinés à l’achat de l’aide alimentaire d’urgence dans le cadre du programme initié en début de la pandémie du coronavirus ne sont toujours pas disponibles
Alors que la dernière rencontre entre les membres du Comité Force Covid 19 et le ministre a bouclé hier mercredi, son troisième mois, jour pour jour, Mansour Faye et son équipe peinent toujours à livrer leur rapport d’activités comme le demandent certains membres de ce comité. Les pièces justificatives des dépenses engagées sur les 69 milliards destinés à l’achat de l’aide alimentaire d’urgence dans le cadre du Programme de résilience économique et sociale initié en début de la pandémie du coronavirus ne sont toujours pas disponibles.
Le ministère du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale, piloté par Mansour Faye, rencontre-t-il des difficultés pour justifier les 69 milliards mis à sa disposition par l’Etat, pour l’achat de l’aide alimentaire d’urgence au profit des populations les plus vulnérables , dans le cadre du Programme de résilience économique et sociale initié en début de la pandémie du coronavirus ?
Cette question mérite d’être posée. Alors que la plupart des autres départements ministériels impliqués dans la gestion des 1000 milliards de FCFA dégagés pour financer ce programme de résilience ont déjà, sans tambour ni trompette, remis entre les mains du Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du Comité Forces Covid 19 tous les justificatifs de leurs dépenses, le ministre Mansour Faye, selon quelques indiscrétions au sein de l’équipe du général François Ndiaye, n’a toujours pas fourni son rapport d’activités. Et ce, trois mois, jour pour jour, après leur dernière rencontre qui s’était tenue le 26 mai 2020.
A cette occasion, Mansour Faye et ses collaborateurs s’étaient tout simplement contentés de faire des présentations en mode diaporama de leurs dépenses, tout en se gardant de remettre une seule copie d’un document aux membres de Force Covid-19.
Pourtant interrogé hier, mercredi 26 aout, sur la situation de ce rapport, Ndiogou Diouf, Secrétaire permanent du Comité de pilotage du programme de suivi au ministère du Développement communautaire et point focal dudit ministère au niveau du Comité Force Covid-19 réfute l’information selon laquelle, leur ministère n’a pas encore remis son rapport d’activités à l’équipe du général François Ndiaye. «A chaque fois qu’il y a réunion du comité, un rapport de situation est transmis au comité avant d’être lu devant tous les membres. En tant que représentant du ministère, j’ai toujours présenté un rapport de situation concernant l’objet de la rencontre. Les mails, les drafts sont là pour confirmer ce que je dis», a-t-il assuré.
Poursuivant son propos, il a également indiqué que plus de trente documents ont été envoyés depuis le début des travaux du Comité Force Covid-19. «Un rapport avec toutes les présentations effectuées par nos différents directeurs qui avaient pris la parole lors de la rencontre entre notre ministère et le Comité Force Covid-19 le 26 mai dernier a été également remis au Commandant Sylla qui est chargé de l’information», a-t-il informé.
Et de préciser : «Quand, il y a eu aussi cette demande insistante de rapport par un membre du Comité, j’ai enregistré dans une clé usb tous les éléments d’informations que j’ai remis au comité lors de la dernière réunion du 20 août et j’en ai tenu informé tous les membres». Se démarquant des propos de son collègue Ndiogou Diouf, Mohamet Massamba Sèye, rapporteur de la commission renforcement de la résilience des populations, corrobore plutôt la version de notre source.
Précisant qu’il reçoit en sa qualité de rapporteur toutes les copies des documents justificatifs destinés au comité, il a assuré que l’unique copie de document venant du ministère de Mansour Faye et qui lui a été transféré depuis leur rencontre du 26 mai est un mail reçu hier, aux environs de 17 heures. Ce dernier contiendrait des documents relatifs à l’état des lieux des dépenses effectuées. Autrement dit, le nombre de tonnes des denrées commandées et les bénéficiaires. «Après notre dernière rencontre tenue le 26 mai dernier, on est restés trois à attendre qu’ils nous envoient leur rapport.
Le comité Force Covid-19 a été créé à cause de la polémique qui a suivi le choix des fournisseurs retenus par ce même ministère et aujourd’hui, c’est encore eux qui traînent les pieds. Dans le mail reçu hier, il n’y avait aucun justificatif de dépenses, ils nous ont seulement envoyé les listes des achats», a-t-il martelé.
Par ailleurs, confirmant que leur dernière rencontre date, comme l’a indiqué Ndiogou Diouf du jeudi 20 août dernier, le rapporteur de la commission renforcement de la résilience est formel : «Lors de cette rencontre, nous avons examiné et validé le rapport à mi-parcours de nos travaux. Jamais, on n’a été informé du dépôt d’un quelconque rapport venant de quelque ministère que ce soit. Je ne sais pas ce que nous cache le ministère et qui le protège au point qu’il tarde encore à nous remettre son rapport de travail. Je peux donc vous certifier qu’il n’y a pas une évolution», a-t-il indiqué.
LA COORDINATION DES AMICALES DE L’UCAD APPELLE A UNE «REPRISE EN MASSE »…
A quelques jours de la réouverture des universités pour une reprise des cours en présentiel, la Coordination des amicales de l’Ucad ne compte pas se plier à la décision des autorités universitaires de l’Ucad.
A quelques jours de la réouverture des universités pour une reprise des cours en présentiel, la Coordination des amicales de l’Ucad ne compte pas se plier à la décision des autorités universitaires de l’Ucad. Elle opte plutôt pour une reprise graduelle ne concernant que les étudiants en Master 1 et Licence 3, soit 25% seulement de la masse estudiantine. Pour marquer sa défiance à l’égard d’une démarche qu’elle juge « unilatérale », ladite coordination appelle les Ucadiens à « une reprise en masse » et compte tenir dans un futur proche une conférence de presse conjointe avec d’autres universités partageant les mêmes convictions.
Prévue pour le 1er Septembre 2020, la réouverture des universités ne sera pas de tout repos. Il est à craindre un bras de fer entre les autorités académiques de l’Ucad et la Coordination des amicales de l’institution. Cette dernière dénonce un « plan de reprise adopté de façon unilatérale». Aussi, en tant que « défenseuse des intérêts matériels et moraux des étudiants », elle milite « pour un sauvetage de l'année et la continuité des activités pédagogiques ».
C’est pourquoi, « consciente du quotidien des étudiants aussi bien sur le plan pédagogique que social », elle « veut et exige que la reprise se fasse sans discrimination aucune ou du moins avec une discrimination à la limite positive ».
Considérant la suspension de toutes les activités socio-pédagogiques au niveau de toutes les universités depuis 6 mois, du fait de la pandémie de la Covid 19 , la coordination est d’avis que dans le cadre des « stratégies de sauvetage de l'année » arrêtées samedi 22 aout, au cours d’une rencontre avec le médiateur et le directeur des Affaires pédagogiques, il avait été arrêté que : les « Master 1 et L3 soit 25% de l'effectif des étudiants suivront les cours en présentiel à partir du 1er septembre au 15 octobre et le reste à savoir L1, L2, ET M2 suivront parallèlement les cours en ligne pendant cette période ».
Il n’a « nullement été question d'organiser le retour par vague ou cohorte, mais plutôt un retour global permettant aux étudiants à tous les niveaux de faire les cours en présentiel et organiser les examens de septembre à décembre soit 4 mois pour remplir le quantum horaire afin de mettre les étudiants dans des conditions optimales d'évaluation ». Aussi l’Amicale de l’Ucad de souligner : « à notre grande surprise, constat a été fait que ce plan n'était point une proposition mais plutôt une décision unilatérale et un forcing de la part de nos autorités universitaires ».
Et en réponse à un tel « mépris d’estime », ladite coordination rejette ledit plan et vote pour une reprise en masse. Dans « l'attente d'un recul des autorités sur cette décision discriminatoire et sans consensus, une conférence de presse conjointe se profile à l'horizon avec d'autres universités partageant la même position que la nôtre », lit-on dans le communiqué de l’Amicale de l’Ucad.
LE GRAND MAGAL, LES LOCALES ET LES TARIFS D’ORANGE À LA UNE
Dakar, 27 août (APS) - Le Grand Magal de Touba, les locales et la baisse des tarifs des offres illimix de la SONATEL constituent les principaux sujets de l’actualité abordés par les quotidiens dakarois parvenus ce jeudi à l’APS.
A propos de la manifestation religieuse commémorant le départ en exil du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba, WalfQuotidien assure que l’évènement aura bel et bien lieu. ‘’Le virus n’y fera rien : Touba maintient son Magal’’, écrit le journal en manchette. Citant Serigne Bass Abdou Khadre, porte-parole du Khalife général des mourides, ce quotidien indique que l’édition 2020 se tiendra ‘’dans le respect strict des mesures barrières’’.
Et selon Vox Populi, ce dernier a déclaré mercredi, à l’issue d’un comité régional de développement axé sur cet évènement, que ‘’le Magal de Touba est le jour le plus important pour nous mourides’’. Selon lui, ‘’Cheikh Abdou Ahad Mbacké disait que c’est notre fête de l’indépendance’’.
Le journal voit dans cette déclaration ‘’une façon pour Serigne Bass Abdou Khadre Mbacké de mettre les choses au clair, dans ce contexte de pandémie du coronavirus où l’idée d’une annulation ou une tenue symbolique du Magal est agitée’’.
‘’Alors que les annulations d’évènements religieux se succèdent, le Magal est parti pour se tenir’’, annonce de son côté Enquête. Le journal, qui livre ‘’les contours du Magal’’ 2020, indique que ‘’les autorités veulent à tout prix résoudre le casse-tête du refus de faire les tests Covid-19’’.
Tribune rapporte pour sa part que Serigne Bassirou Abdou Khadre, président du comité d’organisation du Magal, a transmis le Ndigguël (consignes) du Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké Bassirou, qui ‘’demande à tous les talibés de se conformer aux consignes des autorités sanitaires (…)’’.
Une bonne partie de la presse quotidienne s’est intéressée à la décision de la SONATEL de procéder à une baisse des tarifs des offres illimix d’Orange.
L’As précise que l’annonce a été faite mercredi par le Directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), Abdou Ly, lors d’un point de presse. D’après ce quotidien, ‘’Orange va introduire de nouvelles alternatives’’.
Commentant cette mesure, Kritik’ écrit que ‘’l’ARTP met Orange en ligne’’. ‘’L’ARTP dicte à Orange une baisse des tarifs’’, commente de son côté L’Info, tandis que selon Le Témoin Quotidien, ‘’l’ARTP fait plier le géant SONATEL’’.
Ce dernier quotidien fait l’’’autopsie’’ du malaise au sein de la justice, après la querelle entre le président de la Cour d’appel de Kaolack, Ousmane Kane, et le juge Yaya Amadou Dia, qui exerce au sein de cette même juridiction.
‘’Au-delà de la discrimination dans l’âge de la retraite qui profite aux barons, l’immixtion de l’exécutif et la servilité de hauts magistrats ont eu pour effet de radicaliser les jeunes magistrats beaucoup plus nombreux’’, analyse-t-il.
Sur un autre aspect, L’Observateur écrit que les élections locales prévues le 28 mars 2021 ‘’risquent de connaître un énième report’’. Selon le journal, ‘’à sept mois du scrutin, avec des délais incompressibles, il est quasi-impossible de procéder à un audit du fichier et une évaluation du processus électoral et de tenir les élections locales en mars 2012’’.
Le journal craint ‘’un difficile contentieux entre l’opposition et le pouvoir’’ et évoque ‘’les effets pervers de la suppression du parrainage’’.
Le Quotidien s’intéresse lui aux conséquences que pourrait entrainer cette suppression du parrainage. Cela fait que la caution est désormais "en question’’, relève le journal, indiquant que l’on se dirige ‘’vers une pléthore de listes candidates’’.
Evoquant la visite du chef de l’Etat, Macky Sall, en France, Le Soleil note une ‘’convergence de vues parfaite’’ entre lui et le président français Emmanuel Macron.
L'ACHOURA, ENTRE TRADITION PROPHÉTIQUE ET PRATIQUE CULTURELLE
Imam Ahmadou Makhtar Kanté explique les origines, le sens et les recommandations pour cette fête célébrée au dixième jour du premier mois (Muharram) du calendrier musulman
La communauté musulmane va célébrer, ce samedi 29 août, la fête de l’Achoura, communément appelée «Tamkharit». A deux jours de la fête, les Sénégalais se préparent pour partager les repas copieux et profiter des bénédictions. Imam Ahmadou Makhtar Kanté, de la mosquée du Point-E, nous explique les origines, le sens et les recommandations faites pour cette fête célébrée au dixième jour du premier mois (Muharram) du calendrier musulman (de l’Hégire 1442).
Jeune, fête ou commémoration, à chacun son «Achoura»
Ce samedi 29 août va être célébrée la fête de l’Achoura plus connu sous le nom de «Tamkharit» au Sénégal. Comme chaque année, les préparatifs vont bon train dans les familles pour marquer la fête, même si ce n’est pas à l’image de la Korité (Aïd el-Fitr) ou la Tabaski (Aïd el-Kabir). Entre tradition prophétique et culture, l’Achoura est associée au partage, à la générosité envers les familles et les plus démunis. Jeûne, fête ou commémoration, à chacun sa façon de marquer cette journée. «Je vais célébrer Achoura comme les années précédentes. C'est-à-dire préparer moi-même et en grande quantité mon bon couscous très bien orné et le partager avec ma belle famille et des voisins pour renforcer les liens de solidarité car une fête ça se célèbre», a fait savoir cette jeune dame du nom de Ngoné Sarr, rencontrée au marché Arafat de Grand-Yoff hier, mercredi 26 août. Pour cette maman de deux enfants, «le repas de l’Achoura est un moment de grande convivialité». Comme elle, Khady Touré compte également marquer la fête de Tamkharit à sa manière. «Je vais acheter beaucoup de viande et préparer notre très prisé plat traditionnel en cette fête et le partager avec tout le monde. Je vais également faire plaisir à ma coépouse parce que ça fait partie de notre culture», dit-elle. Pour certains, la fête de Tamkharit, c’est aussi le côté folklorique appelé «Tadjabone», une occasion où les enfants parcourent les rues dans les quartiers en chantant et dansant pour demander des étrennes.
IMAM AHMADOU MAKHTAR KANTE SUR LE FONDEMENT SPIRITUEL DE L’ACHOURA «L’important c’est le jeûne de reconnaissance et de gratitude à notre Seigneur Allah»
L’Achoura est le dixième jour du mois de Muharram, premier mois du calendrier musulman (de l’Hégire 1442). Imam Ahmadou Makhtar Kanté, de la grande mosquée du Point-E revient sur l’importance de ce jour et son fondement spirituel. «Il est important parce que le Prophète (PSL) l’a jeûné jusqu’à la fin de sa vie, quand il est venu à Médine. C’est donc un jeûne de reconnaissance et de gratitude à notre Seigneur Allah (SWT) qui a donné la victoire au Prophète Moïse (AS) contre Pharaon. C’était donc la victoire de la foi contre le tyran, celui qui était rebelle face à Dieu (Pharaon, son armée et le peuple qui l’a suivi). Maintenant, quand le Prophète (PSL) a demandé aux juifs qui étaient à Médine : «pourquoi vous jeûnez le dixième jour de ce mois ?», ils lui ont dit que c’est un jour que Moïse a jeûné parce que c’est le jour où Dieu (SWT) lui (Moïse) a donné la victoire, a fait noyer Pharaon et son armée et a libéré le peuple juif et l’a fait traverser la mer rouge. Le Prophète (PSL) dit : «celui qui le jeûne, Dieu (SWT) va lui pardonner ses péchés de l’année précédente», explique l’Imam de la grande mosquée de Point E. Seulement, fait-il remarquer, les traditions se sont greffées à l’Achoura au Sénégal et comme partout dans le monde. «Il faut juste rejeter ce qui heurte le dogme de l’Islam.
Par exemple tout ce qui est tradition idolâtre et païenne comme «deup bol» (renverser le bol du diner) où on fait des invocations ou bien le fait de dire aux gens : «il faut se gaver parce que sinon vous n’allez pas vivre longtemps» ou encore le mauvais Tadjabone où les filles portent les habits de garçons et les garçons les habits de filles, etc.», a fait savoir Imam Kanté. Mais, il précise : «par contre un Tadjabone où des gens sont organisés et font des invocations et des prières et rappellent des commandements de l’Islam, il y a rien qui l’interdit fondamentalement dans l’Islam».