L’ISRA INSTALLE UN PARC D’INNOVATIONS AGRICOLES A THIES
Pour l’introduction de nouvelles variétés agricoles dans le système de production nationale, le Centre régional d’Amélioration de l’Adaptation à la Sécheresse (Ceraas) de l’Iisra, a installé à Thiès un parc d’innovations agricoles dénommé Technology park

Pour l’introduction de nouvelles variétés agricoles dans le système de production nationale, le Centre régional d’Amélioration de l’Adaptation à la Sécheresse (Ceraas), un démembrement de l’institut Sénégalais de recherche Agricole (isra), a installé à Thiès un parc d’innovations agricoles dénommé «Technology park». il était la grande attraction à l’occasion de la tournée d’échanges et de partage sur des activités de recherche et de formation en cours, intitulée «école d’hivernage».
L’Institut Sénégalais de Recherche Agricole (Isra) organise chaque année des journées de pré-programmation. Il s’agit d’une tournée d’échanges et de partage sur des activités de recherche et de formation en cours et intitulée «École d’hivernage». En effet, il est établi que malgré la multitude de recherches déjà développée, l’adoption et la mise en œuvre par les producteurs restent à un niveau encore très faible, évalué à moins de 30%.
Selon Ndjito Ardo Kane Chercheur à l’Isra et Directeur du Centre Régional d’Amélioration de l’Adaptation à la Sécheresse (Ceraas), à travers ces journées, il s’agit de partager les activités de recherches et les résultats, avec les partenaires techniques et financiers. Il s’y ajoute l’objectif de « discuter avec eux pour voir s’il n’y a pas de nouveaux besoins de recherche, pour répondre aux préoccupations des populations». Ces dites journées sont étalées cette année sur une semaine, «pour aller vers les producteurs pour voir les raisons de l’utilisation ou de la non-utilisation des produits de nos innovations». C’est pourquoi il est prévu d’organiser des visites guidées qui regrouperont tous les paysans de la zone, pour leur faire observer la différence entre la pratique paysanne traditionnelle et les innovations mises au point par la recherche. Ces journées mèneront cette année les ingénieurs agronomes à Thiès, à Kolda, en passant par Bambey, Nioro, Séfa, Kaffrine Kaolack, Tambacounda. La tournée a été lancée à Thiès où la grande attraction a été le parc d’innovations agricoles dénommé «Technology Park», installé par le Ceraas, un démembrement de l’Isra. Il est installé sur une ferme de 20 hectares et financé par le Ceraas et l’Université du Kansas aux Etats-Unis, pour une durée de 5 ans.
De nouvelles variétés agricoles y sont développées par les techniciens et leur itinéraire technique est scrupuleusement suivi, comparativement à celui des variétés traditionnelles qui cohabitent avec les nouvelles. Selon Aliou Faye, responsable du parc technologique, il y a «trois variétés de mil (‘’taaw’’, ‘’yaakaar’’, ‘’rafet kaar’’), cinq variétés de sorgho, neuf d’arachide, sept de niébé, 13 variétés de sésame, dont cinq homologuées au Sénégal. Ce sont des semences qui présentent des avantages comparatifs en termes de rendement, de qualité nutritionnelle pour l’alimentation humaine et de production de biomasse pour le fourrage». Il annonce par ailleurs que dans l’avenir, 23 autres innovations ont été identifiées et qui tiennent compte de toute la chaîne de valeur des cultures, de la production à la consommation en passant par la transformation. Il suffit de jeter un regard sur le parc, pour se rendre compte d’un plus grand développement de la fane, au niveau des nouvelles variétés d’arachide.
Aux yeux des techniciens, c’est ce qui sera démontré aux paysans, d’autant plus que la production arachidière ne concerne plus seulement les gousses, mais il y a aussi la fane qui constitue un véritable trésor. Et cela constitue en tout cas un critère de choix pour les paysans. D’où à leurs yeux, la nécessité du changement de paradigmes, qui est en train de s’opérer dans la recherche. Ndjito Ardo Kane, directeur du Ceraas, ajoute : «Quand on parle de mil à double usage, c’est parce que nous sommes dans un contexte de pays semi-aride, où la nourriture des animaux pose problème à un certain moment. C’est une des raisons pour lesquelles la recherche se focalise maintenant sur ces variétés à double usage. Il s’agit de faire en sorte qu’il y ait une bonne production de graines pour la nourriture humaine, mais aussi d’une bonne production de biomasse pour la nourriture des animaux. Ce changement de production est devenu une réalité car dans le Nioro, il a été noté l’exemple d’un fonctionnaire qui a donné une somme de 300 000 Fcfa à un paysan. Et le contrat est que le paysan cultive et après la récole, il prend les graines et le fonctionnaire la fane, autrement dit le foin. D’ailleurs tout le monde a constaté qu’avant la tabaski, le prix du sac de foin pouvait atteindre les 5 voire 6 000 Fcfa. D’où la pertinence de l’investissement de la recherche sur les variétés à double usage. On a commencé par ces variétés mais au fil du temps, on va introduire d’autres innovations.»