SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
7 juillet 2025
par l'éditorialiste de seneplus, Tidiane Sow
CRISES DE LEADERSHIP À L’OUEST
EXCLUSIF SENEPLUS - Partout sur le continent, les partis d’opposition, victimes eux aussi de la crise de confiance envers les politiques, n’ont plus la légitimité ni les moyens de canaliser, une angoisse sociale que l’on sent sourdre de façon désordonnée
Certains leaders sont-ils incapables de conformer leurs vies à la grandeur de la responsabilité qu’ils occupent ? De plus en plus, ils se montrent indignes de la confiance qui leur fût naguère accordée, quand ils n’étaient parés que de leurs intentions et de leurs désirs et qu’ils n’avaient pas encore le pouvoir entre les mains.
En Guinée équatoriale, Obiang vient de passer 41 ans au pouvoir, Biya en est à son cinquième mandat consécutif et règne depuis quelques 38 ans sur le Cameroun ; Sassou Guesso aura totalisé 36 ans de pouvoir au Congo ; Deby pose une main de fer sur le Tchad depuis 30 ans et songerait à se représenter en 2021 ; l’ougandais Museveni a supprimé la limite d’âge inscrite dans la constitution pour pouvoir se représenter à l’issue de son cinquième mandat. Tel est le triste record des Etats africains.
C’est sous ce prisme que nous redoutons les actes de troisième mandat qui surgissent ça et là à l’ouest du continent. Ces candidatures sont souvent la conséquence de forfaitures qui ont émaillé leurs magistères. Alassane Ouattara qui, dans une parfaite confusion des rôles, choisit le traditionnel message à la nation pour annoncer sa candidature. Voilà déjà une première forfaiture. Sa litanie d’arguments, dont l’invocation de la puissance divine (l’homme propose mais Dieu dispose) pour indiquer qu’il n’a d’autre choix que celui de rempiler pour un troisième mandat, n’a trompé personne. En réalité, le choix porté sur Gon Coulibaly – bien que ce dernier ne ralliât pas tous les clans du parti RHDP – n’était qu’un autre choix de lui même. On se lavera les oreilles dans la lagune, parce que salies d’avoir entendu de pareils arguments. Ouattara aurait dû apprendre du cavalier blanc d’Alice de l’autre coté du miroir. Quand ce dernier partait en voyage, il se préparait à tous les évènements inimaginables ; une trappe à souris au cas où il serait importuné par des rongeurs, une ruche au cas où il rencontrerait un essaim d’abeilles. Nul doute que les ivoiriens auraient gagné, si le cavalier blanc avait préparé la succession de Ouatarra. Il aurait préparé, dans les moindres détails et de facon complète, sa sortie qu’il n’eût pu échouer. Ouatarra n’est pas le cavalier blanc. Il a donc échoué, faute de n’avoir prévu d’autre dauphin qu’un grand malade. A moins que ...
Autre pays, autre situation : Alpha Condé qui se mélange les pinceaux dans le traficotage de sa nouvelle constitution pour pouvoir se représenter. La constitution promulguée et publiée au journal officiel diffère en de nombreux points de celle proposée aux Guinéens, lors du référendum. Rien ne l’effraie, tout est possible.
La question se posera-t-elle bientôt pour le Sénégal ? Faute d’attention, les questions importantes et non urgentes deviendront urgentes (et toujours importantes). En interdisant aux membres de son parti de parler du troisième mandat, le président Sall ne nous mène-t-il pas droit vers un scénario à l’ivoirienne ? Ce côté “moi ou le chaos” fabriqué et entretenu dérange énormément. Quel cuisant aveu d’échec au bout de deux mandats, de venir dire qu’aucun autre cadre de mon parti ne peut me succéder. Quand on a failli dans ce rôle premier qui est d’organiser sa succession, comment voudrez-vous réussir dans quoi que ce soit d’autre dans les affaires de la nation ? Les vrais leaders s’auto-reproduisent, comprennent que le leadership est un processus, pas une position et savent, mieux que quiconque, que leur vrai challenge, c’est de créer un changement, de faciliter le développement et l’éclosion de ceux dont ils ont la charge.
Parmi les questions qui taraudent les esprits, figurent : “Qu’est-ce qui les fait courir ? ” “D’où leur vient ce sentiment qu’ils sont indispensables ? “ “Un troisième mandat pourquoi faire ? ” “ Que peuvent-ils faire de plus qu’ils n’aient pu faire dans les mandats précédents ? ”
La démocratie a besoin de respirer, elle a besoin de renouvellement. Au bout de deux mandats, on doit avoir fait bouger les lignes qualitativement et dans ce cas, on cède la place à d’autres, à d’autres idées, à d’autres façons de faire au bénéfice de la nation.
On aurait pu ne pas se laisser distraire, par ces parodies des présidents ivoirien et guinéen en se disant que de toute façon, quels que soient les jeux des politicards, c’est le peuple in fine qui choisira dans les urnes ses leaders. Le président Wade avait bien essayé de s’imposer pour un troisième mandat, on a vu la suite : le peuple l’a bouté dehors, malgré sa toute puissance du moment. Mais nous savons aussi que très peu de gens ont les moyens de penser par eux-mêmes. Qu’il faut les mobiliser, pour qu’ils se mettent debout contre les impérities des gouvernants. Autrement, le peuple résigné à l’inévitable et pourtant victime de leurs incuries, votera encore pour eux. Tel est le paradoxe de ces Etats qui fêtent pour la plupart, leurs 60 ans d’indépendance mais qui ont du mal à voguer avec leur siècle.
Ces actes de candidature à des troisièmes mandats au 21 ème siècle sonnent comme des points d’orgue à des années de délitement des pseudos-démocraties africaines. Les temps sombres s’annoncent. Une crise post-électorale parait inévitable en Côte d’Ivoire. Les faits avant-coureurs sont là : des opposants écartés de la course, une commission électorale aux ordres, une absence de dialogue national, tels sont les ingrédients qui rappellent la crise de 2011.
Partout sur le continent, les partis d’opposition, victimes eux aussi de la crise de confiance envers les politiques, n’ont plus la légitimité ni les moyens de canaliser, une angoisse sociale que l’on sent sourdre de façon désordonnée et non coordonnée. Les dialogues nationaux, poncifs moisis et héritages des indépendances, dont la finalité est souvent d’accoucher des gouvernements d’union nationale dont le but est, de partager le gâteau à un plus grand nombre et d’arriver à un consensus sur le dos du peuple, ne régleront pas les crises que continuent de subir les peuples.
Au Mali, la solution pronée par la CDEAO (gouvernement d’union nationale) répondait à un faux problème. IBK ne pouvait pas rester au pouvoir. Son départ était devenu une condition nécessaire (pas suffisante) pour envisager un début de sortie de crise.
La région est devenue une poudrière et n’importe quelle crise, dans cette ambiance déjà morose ternie par la Covid-19, risquerait d’être l’étincelle qui ferait sauter le chancelant statut quo.
Elle semble avoir quitté la rue pour élire domicile dans les foyers, lieux de sécurité par excellence. Depuis des mois, des scènes atroces de meurtres, violences domestiques et conjugales sont notées sur tout le territoire national
Ces temps-ci, il y a ce sentiment tenace que la violence a quitté la rue pour élire domicile dans les foyers. Lieux de sécurité par excellence. Ce lundi, contre toute attente, un colonel de la douane a mis fin à la vie de sa fille, en l’égorgeant. L’enquête devrait permettre d’en connaître le mobile. La thèse de la démence est avancée, même si elle est contestée. La veille, Cheikh Tidiane Kane, sa femme Penda Ba et sa fille âgée d’un an ont été retrouvés morts. Il s’agirait, ici, d’un crime passionnel. Le jeune père de 31 ans aurait tué sa femme et son enfant, avant de se suicider.
Il y a quelques jours, le 16 août, une femme a battu à mort son enfant âgé de 7 ans. Car ce dernier n’arrêtait pas de pleurer. Indisposée, la maman qui, selon toute vraisemblance, ne jouit pas de toutes ses facultés mentales, s’est acharnée sur lui. Le mercredi 12 août, un jeune élève de CE2, âgé de 10 ans et nommé Abdou Sané, a été retrouvé mort, pendu. Les faits ont eu lieu au quartier cité Nakh de Kébémer, dans la région de Louga. Dans cette affaire, trois personnes ont été interpellées, puisque les enquêteurs soupçonnent un meurtre.
Toutes ces affaires ont eu lieu ce mois d’août. Elles s’ajoutent à beaucoup d’autres qui ont défrayé la chronique depuis le début de cette année, notamment durant la période de confinement. Des épisodes de violences familiales les uns plus atroces que les autres. Il en est du drame qui a frappé la famille Ba établie dans le village de Diama, à 20 km de Saint-Louis. Un jeune garçon de 11 ans, en classe de CM1, a payé le prix fort : sa vie, dans un règlement de comptes entre sa mère et sa coépouse. La tragédie a eu lieu dans la nuit du 13 au 14 avril.
La présumée meurtrière, qui n’a presque jamais été en bon terme avec la mère de la victime, a nourri un plan diabolique pour se venger sur l’enfant. Pour ce faire, elle a attendu les coups de 22 h, alors que le village s’apprêtait à dormir, avec le confinement, pour inviter sa victime à l’accompagner à l’arrière de la maison. Loin des regards, elle l’a battu à mort. Le jeune garçon a tenté de se défendre, mais il n’était pas de taille. D’ailleurs, c’est en constatant que le jeune garçon a résisté à son meurtrier et les blessures sur elle que la dame qu’elle a été arrêtée.
Un drame particulièrement marquant est l’histoire de la dame qui a aspergé du thé chaud sa coépouse à Jaxaay 2 (dans la banlieue dakaroise). Les faits se sont déroulés à la veille de la Korité. Quelques jours auparavant, un drame survenu à la Gueule-Tapée avait ému plus d’un, avec la vidéo d’une belle-mère ébouillantant ses belles-filles en plein dîner. La violence de l’acte avait conduit l’une des victimes au service de réanimation de l’hôpital général Idrissa Pouye de Grand-Yoff.
Le 15 mai dernier, c’est dans la cité Air France de Kounoune, dans le département de Rufisque, qu’a eu lieu l’une des plus abominables scènes de violences domestiques. Khady Diouf, 69 ans, a été découverte morte dans sa salle de bain où elle a été traînée, après avoir été ébouillantée par sa bru. A la même date, Khalimatou Diallo, 30 ans, dans le coma depuis le 8 mai, rendait l’âme à l’hôpital général Idrissa Pouye de Grand-Yoff. A cause d’une cohabitation difficile, cette jeune mère de famille avait été ébouillantée par sa colocataire Mariama Sall au quartier Touba-Thiaroye, dans la banlieue dakaroise.
La liste de ces scènes atroces, voire macabres est loin d’être exhaustive. Il y a aussi la recrudescence des violences conjugales.
Un phénomène qui sévit dans le sud du pays. Là-bas, les coordinatrices des boutiques de droit de Ziguinchor et de Kolda ont dit avoir noté une hausse des violences conjugales, avec l’entrée en vigueur des mesures de restriction pour lutter contre la Covid-19. ‘’Il faut savoir que dans cette zone, les femmes sont les maitresses des maisons et elles contribuent plus que les hommes dans les charges de la dépense quotidienne. Avec les mesures de restriction qui ont été prises et l’ampleur de la pandémie, la plupart d’entre elles ont de sérieux problèmes. Elles ne peuvent plus se rendre au marché comme à l’accoutumée, car leurs maris ne leur permettent pas d’y aller. Elles craignent aussi de contracter le virus’’, a fait savoir Mme Ndèye Astou Goudiaby Coly, Coordinatrice de la boutique de droit de Ziguinchor.
Elle témoigne : ‘’On a reçu une femme répudiée par le mari, parce qu’elle avait refusé d’aller au marché, de peur de contracter le virus. Heureusement, on est intervenu à temps pour réconcilier le couple. J’ai reçu un autre cas de violence conjugale sur une femme qui a nouvellement accouché. Elle a été battue par son époux pour des problèmes de dépense quotidienne. En effet, d’habitude, le mari partait aux champs pour chercher du bois que la femme revend pour faire ses achats au marché. Puisque le mari n’allait plus dans la brousse, il n’y a plus d’argent et elle ne pouvait plus préparer. Pour cette raison, le mari l’a sauvagement battue. Elle en est sortie avec des blessures graves. Quand elle s’est rapprochée de la boutique, nous avons échangé avec elle. Mais, à notre grande surprise, elle n’a pas voulu que le médecin lui établisse un certificat médical. Elle n’a pas voulu porter l’affaire devant la justice.’’
A Kolda, la boutique de droit de la localité s’est vue obligée de régler des questions économiques pour endiguer la violence et permettre aux femmes de rester dans leur foyer. ‘’L’on se rend compte que le soubassement des violences conjugales est économique. La cause est une violence économique’’, indique Mme Sall.
Mettre en place des mécanismes de protection
Ces cas interpellent le psychosociologue Ousmane Ndiaye qui tente de les analyser. ‘’En général, dit-il, il y a plusieurs facteurs, les motivations sont diverses et variées. Mais il y a toujours le fait qu’une volonté de tuer est particulière sur cette capacité à tuer. C’est le fait que, dans son système nerveux, l’individu a trouvé la force de passer à l’acte. C’est presque un coup de folie. Dans l’environnement où nous vivons, où les faits sont presque équilibrés, pour passer à un tel acte, c’est presque un coup de folie qu’il faut assurer. C’est soit un calcul froid soit l’individu est submergé par un sentiment qu’il ne peut pas maitriser et qui le pousse à tuer. Il passe donc à l’acte brutal, quitte à le regretter. Si c’est un crime passionnel, il est évident que la proximité joue. C’est ce qui permet d’identifier l’assassin’’.
Plus généralement, le psychosociologue estime que la société sénégalaise subit des bouleversements dont elle s’accommode très mal. ‘’Elle est en pleine transformation. Elle est en train de subir des changements qui se voient à travers des actes qu’on peut trouver anodins. La famille sénégalaise, qui était large, est en train d’éclater littérairement. Il y a énormément de conflits dans les grandes familles. Cela peut être une question de leadership. Très souvent, c’est une question d’appropriation de biens, l’héritage, le déséquilibre social. On était habitué à ce que le plus âgé dirige.
Les plus jeunes peuvent réussir et devenir plus riches et risquent d’être investis de plus de pouvoir que les ainées. Ce qui ne va ne pas plaire à tout le monde. Il y a également des agressions de toutes sortes comme les vols à l’arraché. Les transports en commun où les gens se réunissent dans des conditions extraordinaires, avec trop de monde. Et, forcément, entre hommes et femmes, il y a des conflits comme des actes sexuels, il y a les viols à n’en plus finir, les enlèvements, l’insécurité pour les tout-petits’’, analyse-t-il. Soulignant que cette société est en train de changer et les gens adoptent des comportements en rapport avec l’insécurité.
Il invite, dès lors, à aller plus de l’avant, pour améliorer la protection individuelle au niveau de la famille et de mettre en place des mécanismes de protection pour créer le sentiment de sécurité. ‘’On est même agressé dans sa maison. Les individus malintentionnés commencent à s’organiser en groupes et s’équiper en armes, et s’ils se sentent assez forts pour attaquer une maison, ils le font. Nous sommes dans un environnement où la violence religieuse peut être un danger pour le Sénégal. Elle est à nos frontières. A l’heure actuelle, on ne peut pas dire que ce qui l’emporte soit un sentiment de sécurité. Au contraire, tout le monde a peur, parce que ça peut arriver à tout instant et n’importe où’’.
Le sociologue Abdoukhadre Sanoko voit, lui, dans cette explosion de violence, une question de contexte. ‘’Il faut savoir que la Covid-19 a fini de mettre tout le monde à bout de nerfs. Quand on n’a rien à faire, on pense mal, on réfléchit mal et on dégage une énergie infestée. Tous les vieux démons se réveillent ainsi. Le trop de temps mal exploité y est pour beaucoup. Les femmes sont aujourd’hui plus exposées à cette violence, parce qu’elles sont vulnérables et pas assez protégées par la société. Elles sont aussi bloquées par la culture qui veut les discréditer’’, analyse-t-il.
Le spécialiste explique le phénomène des violences conjugales par ‘’les conditions économiques dégradées par la Covid-19’’ qui ont rendu tout le monde sous tension, à telle enseigne que ça peut déborder à tout moment. ‘’Donc, à mon sens, le confinement ne peut qu’exacerber cette violence qui était déjà ancrée dans notre société’’.
Pour rompre avec cette violence, il milite pour une société juste et équitable, en donnant les mêmes droits aux hommes et aux femmes. ‘’Il faut aussi travailler à endiguer certaines croyances les plus immuables, mais surannées qui voudraient qu’on voyait toujours la femme comme une propriété des hommes, une créature de second plan, une chose... Pour ce faire, l’éducation, le droit et la communication et la politique pourraient foncièrement y contribuer’’, dit-il.
Toujours est-il que le psychosociologue Ousmane Ndiaye voit dans cette violence ‘’un certain nombre de coïncidences’’. Il invite à prêter attention aux ‘’couches les plus vulnérables à la violence’’ que sont ‘’les femmes qui sont l’objet de convoitise sexuelle et les enfants qui font beaucoup plus l’objet de règlement de comptes avec les familles’’.
COMBIEN ÇA COÛTE DE FAIRE SIGNER MESSI ?
Le feuilleton de cette fin d’été ne fait que commencer. Messi quittera-t-il la Catalogne ? Où ira-t-il ? Au Paris Saint-Germain ? À Manchester City ? Reste surtout à se demander qui aura les moyens de se le payer, parce que la Pulga coûte cher, très cher
Lorsqu’il a annoncé, par Burofax, aux dirigeants du Barça son désir de partir, c’était le branle-bas de combat dans les salles de rédaction : il fallait savoir où il allait partir, quand, comment, pourquoi et surtout à quel prix. Lionel Messi, l’un (si ce n’est le) des meilleurs joueurs du monde et de l'histoire, 6 ballons d’or à son actif, 4 Ligues des champions, 10 fois champions d’Espagne, est plus qu’un simple footballeur, c’est un joyau, une pépite, un mythe, un dieu vivant. Sa valeur serait donc par définition inestimable. Inestimable notamment pour des clubs comme le Bayern Munich, jamais endetté et plus que stable financièrement, ou l’Inter, à la peine économiquement.
Lionel Messi est toutefois un peu moins inestimable pour les mastodontes du foot-business et pour ces clubs capables d’enquiller les contrats sponsoring faramineux et de dégager des recettes d’exploitation supérieures à l’ensemble des clubs de Ligue 1. On parle bien évidemment de Manchester City et du Paris Saint-Germain. Ces deux clubs auraient les moyens d’offrir les émoluments exigés. Alors combien coûterait l’Argentin ? Pour essayer de répondre à cette question, évacuons le sujet de la clause libératoire de 700 millions d’euros, que bien évidemment personne ne pourra payer et partons donc du principe que Messi obtienne, auprès de l’UEFA, le droit de faire sauter cette clause.
Quel intérêt pour le PSG ?
D’un point de vue strictement économique, le PSG a très peu d’intérêt à le faire signer. Pourquoi ? Déjà, notre beau pays pâtit d’une fiscalité peu intéressante. Sur un salaire net de 50 millions d’euros, ce que toucherait aujourd'hui Messi au Barça, il faudrait rajouter 15 millions d’euros de cotisations sociales, 15 autres millions pour les impôts sur le revenu et 33,6 millions d’euros de charges patronales. Ainsi, même si l’ISF a été supprimé récemment, si les droits à l’image ont été rétablis et si le régime d’impatriation a été prolongé, ça coûterait au moins 113,6 millions d’euros par an au club. On est en dessous des 140 millions d’euros avancés précédemment dans la presse, mais quand même, ça reste une somme ahurissante. D’après nos calculs, confirmés par la méthodologie d’un rapport de la Cour des comptes paru en 2009, par point de comparaison, Neymar coûterait déjà entre 63 et 65 millions d’euros par an au PSG.
Sachant que la masse salariale du PSG, en 2019, était de 371 millions d’euros, selon les rapports de la DNCG, prendre Messi reviendrait donc à l’augmenter de 30%, à 484 millions. À cet investissement comptable s'ajouterait le risque d’une investigation automatique de l’UEFA pour « non-respect du fair-play financier » . Alors certains pourraient rétorquer que prendre Messi permettrait un formidable élan économique, un boom époustouflant sur les finances, un retour sur investissement quasi immédiat. Sauf que c'est faux : comme le disent souvent les économistes, « les arbres ne montent pas au ciel » .
EXCLUSIF SENEPLUS - Il serait temps pour nos élites et dirigeants d'arrêter de faire du copier-coller et d'œuvrer à l'élaboration de règles et mécanismes pour un règlement des conflits fondé sur un dialogue fécond et producteur de respect mutuel
Le coup d'État militaire au Mali a vu réagir certains chefs d'États d'Afrique de l'ouest, et plus particulièrement de la CEDEAO.
Il est tout à fait honorable et souhaitable que les chefs d'États se préoccupent du sort des peuples voisins, plus particulièrement dans le but de les soulager et de les aider à surmonter leurs difficultés de quelque nature qu'elles puissent être.
Soulager des difficultés matérielles ou humaines, surmonter des dissensions, apaiser des conflits certes, mais comment ?
Les États européens ont construit avec leurs peuples, qu'ils sont censés représenter, des règles de coexistence et de respect de droits négociés suite à de multiples luttes et soulèvements à travers les siècles. Non sans d'ailleurs chercher à les réduire ou les dévoyer lorsque le rapport de forces le leur permet.
Ces mêmes États ont appris, après les guerres qui ont jonché leur histoire, à négocier avec leurs voisins de même civilisation des rapports consensuels reconnaissant leurs droits respectifs, avec pour objectif systématique le règlement des conflits à l'amiable et dans l’esprit de la règle de droit. Quelle que soit l'issue ou la non-issue d'un conflit, leurs peuples ne sont pas punis.
Certains de ces États, qui sont aussi à traditions coloniales et/ou impériales, ont intégré dans leur structure à travers les siècles ce qui est devenu finalement une essence, une nature intrinsèque. Leurs guerres coloniales sont des missions civilisatrices, les massacres face aux soulèvements populaires des actions de pacification, leurs prêts bancaires, qu'on ne finit jamais de payer, sont des aides octroyées généreusement et par grandeur d'âme.
Lorsque les États des peuples coloniaux ne respectent les règles qui leur ont été définies et auxquelles ils ont été ou qu'ils ont adoptées bon gré mal gré, ils ne sont pas seulement rappelés à l'ordre. Lorsqu'ils n'obtempèrent pas et ne s'engagent pas à les respecter, c'est une politique de la terre brûlée qui leur est appliquée : sanctions diverses et variées sont décidées les unes après les autres et appliquées rigoureusement, sans parler des guerres et des destructions, des déstabilisations économiques, sociales et humaines et de la démultiplication de la corruption que cette politique entraîne.
Ils continuent ainsi, de par leur nature, leur guerre coloniale ou leur guerre froide quand il s'agit de la Russie. Le but, avoué ou non, est que leurs peuples, face aux multiples privations que cela génère, finissent par se soulever contre leurs dirigeants, se dire "tout sauf ça" et appellent à la reddition et la soumission.
Plus insidieusement, les Etats colonialistes et/impériaux ont réussi à faire adopter ces mesures et méthodes, et à les faire appliquer, par nos propres Etats et organismes de coopération supranationaux. Ces derniers se transforment ainsi en leurs bras idéologiques, politiques, économiques, voire militaires en dernière instance. C'est le parachèvement parfait du système colonial : consciemment ou inconsciemment, volontairement ou non, nos dirigeants et élites sont ainsi devenus leurs clones couleur locale.
Mais enfin, quelle guerre coloniale prétend poursuivre la CEDEAO contre le peuple malien ? Au nom de quoi et de quels intérêts voudrait-elle affamer le peuple malien en lui imposant un blocus, sanctionner les peuples voisins en les privant de leurs mobilités et relations humaines, commerciales, aggravant ainsi les difficultés dans lesquelles les uns et les autres se débattent toujours plus ? Ils sont pourtant bien placés, nos dirigeants et élites, pour savoir que ce genre de mesures ne nuisent en rien aux tenants du pouvoir et leurs affidés, et que les seuls à payer sont leurs peuples eux-mêmes.
Et il ne s'agit pas de débattre de la légitimité ou non du coup d'État au Mali. Quel que soit le conflit auquel aurait-on à faire face, ne serait-il pas temps pour l'Afrique de rechercher des mécanismes d'intervention qui lui soient propres, fondés sur le bon voisinage, et dont l'objectif affirmé et le résultat immédiat et à terme sont de soulager d'abord leurs peuples et préserver leurs échanges mutuels. Les sanctions (lorsqu'elles ne frappent pas l'individu ou le groupe d'individus présumés fautifs et jugés en tant que tel) et les guerres, ce n'est pas le dialogue, c'est la soumission. Et tout autant, comme dirait l'autre, acheter la paix ou l'imposer par la coercition, c'est la meilleure façon de paver la voie à de futures et déstabilisations.
Il serait temps pour nos élites et dirigeants d'arrêter de faire du copier-coller et d'œuvrer à l'élaboration de règles et mécanismes pour un règlement des conflits fondé sur un dialogue fécond et producteur de paix et de respect mutuel. Notre histoire et nos valeurs en regorgent suffisamment pour nous inspirer et nous donner matière dans cette voie.
KARIM KEÏTA RÉFUGIÉ À L'ÉTRANGER
Le fils du président malien Ibrahim Keïta, l'une des personnalités sur lesquelles s'était concentrée la contestation du pouvoir de son père, renversé par un coup d'État, a trouvé refuge dans un pays voisin
Le fils du président malien Ibrahim Keïta, Karim, l'une des personnalités sur lesquelles s'était concentrée la contestation du pouvoir de son père, renversé par un coup d'État, a trouvé refuge dans un pays voisin, a indiqué ce jeudi 27 août une source diplomatique et dans son entourage.
Les militaires qui ont pris le pouvoir le 18 août à Bamako avaient arrêté le chef de l'État, son Premier ministre et plusieurs membres du gouvernement, le chef d'état-major de l'armée ou encore le président de l'Assemblée nationale. Considéré par de nombreux Maliens comme personnifiant la corruption du régime, son fils Karim avait échappé à l'arrestation et l'on était sans nouvelle officielle de lui depuis lors.
La junte, dirigée par le colonel Assimi Goïta, a assuré jeudi avoir libéré Ibrahim Boubacar Keïta. Craignant pour sa sécurité, Karim Keïta, élu député en 2013, l'année de l'arrivée au pouvoir de son père, et réélu en 2020, a pour sa part «quitté le Mali par route il y a deux jours», a dit jeudi à l'AFP un député considéré comme très proche de lui. «Il m'a appelé. Il se porte bien», a ajouté cette source sous le couvert de l'anonymat, en laissant entendre qu'il pourrait se trouver au Burkina Faso ou en Côte d'Ivoire.
Cible de la contestation
«Karim a pu grâce à Dieu quitter le Mali. Je ne dirai pas où il est pour des raisons de sécurité, mais je peux dire qu'il n'est pas au Maroc. Des militaires sont venus arrêter son garde du corps. On a compris qu'il était en danger. Il a quitté le Mali depuis deux jours», a confirmé un membre de sa famille, s'exprimant également anonymement. «Karim Keïta est actuellement dans un pays voisin du Mali», a pour sa part indiqué à l'AFP une source diplomatique africaine, sans plus de précision.
En juillet, alors que la contestation contre le régime battait son plein, Karim Keïta avait démissionné de la puissante présidence de la commission de la Défense de l'Assemblée nationale.
Lors de grands rassemblements, des manifestants ont utilisé sous forme de posters des images le montrant lors de joyeuses fêtes à l'étranger avec des amis, en compagnie de jeunes femmes peu vêtues, pour le présenter comme un personnage aux mœurs légères pouvant se payer du bon temps alors que son pays souffrait. Karim Keïta avait assuré qu'il n'avait pas été chargé de la liste des invités et que ce déplacement privé n'avait rien coûté au contribuable.
par Yassine Fall
CORRUPTION FONCIÈRE ET PILLAGE DES TERRES DE MBANE
Les partis politiques, surtout ceux qu’on peine à voir sur le terrain concret des luttes populaires, devraient tendre la main aux organisations de la société civile qui se battent auprès des populations rurales marginalisées
Le débat national sur les conflits fonciers nécessite que l’on réexamine les dossiers fonciers en attente d’un traitement urgent et de prises de décisions étatiques publiques tout aussi urgentes concernant les terres du département de Dagana dans le Waalo. Nous commençons cette analyse avec la commune de Mbane.
Pour une famille libanaise : 1 700 hectares !
Ce scandale foncier concerne 1 700 hectares de terres que l’opérateur économique Rabih Fakih essaie de convertir frauduleusement en bail emphytéotique.
Cet épisode a commencé avec l’octroi de 1 200 hectares du village de Pomo et de ses alentours à son père Abdou Fakih et de 1 700 hectares de terres du village de Louguéré Bayré et de ses alentours à Rabih Fakih lui-même. Leur ambition déclarée était de construire un centre touristique au bord du lac de Guiers, l’un des principaux gisements aquacoles et hydriques du Sénégal.
Ce projet n’a jamais été réalisé. L’octroi de ces 2 900 hectares n’a pas davantage fait l’objet d’un acte d’officialisation auprès du Centre d’expansion rurale d’alors. Ces terres étant englouties dans le périmètre foncier actuellement occupé par Senegindia, Rabih Fakih a joui de subterfuges douteux pour se faire octroyer 1 700 hectares supplémentaires sous la législature de l’actuel maire de Mbane. Ces 1 700 hectares couvrent des terres que cultivaient les populations du village de Saneinte en période hivernale et des parcelles qui auraient été antécédemment allouées au projet Novasen et à Serigne Mansour Sy Djamil. Ces 1 700 hectares couvrent des domaines exceptionnellement fertiles appartenant aux villages de Mbane, Saneinte, Pomo, Kouwel, Marr, et au village de l’érudit islamique Thierno Aliou Aissata. Cet octroi n’a jamais été officialisé devant les chefs des villages impactés, en présence du Centre d’expansion rurale polyvalent, comme l’exige la loi.
Aujourd’hui M. Fakih tente de détourner son objectif de centre touristique initialement annoncé dans la délibération pour proposer d’entreprendre des activités agricoles. Comment peut-on accepter de voir M. Fakih accaparer une telle superficie et aliéner des zones de terroirs alors que les villageois, en l’occurrence les jeunes, sont obligés de louer la terre pour cultiver ? L’Etat du Sénégal doit prendre ses responsabilités, au risque d’être taxé encore une fois, de complicité de pillage foncier au bénéfice d’opérateurs privés étrangers. Les populations et les chefs de village de Pomo et Saneinte, étant parmi les plus impactés, demandent au ministère de l’Économie et des finances de rejeter la demande de Rabih Fakih de transfert de ces 1 700 hectares en un bail emphytéotique.
300 hectares de Mbane àla CSS
Une superficie de 300 hectares, située entre les villages de Ndoumbouléne, Ourourbé et Bellel Diaby, avait été affectée à la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) par la Délégation Spéciale de Mbane (DSM), contre l’avis des populations et dans un contexte de bras de fer entre la DSM et l’administration locale et régionale.
Il n’est pas indifférent de rappeler la chronologie des faits pour mieux asseoir la nature du conflit qui oppose les parties en lice :
Suite aux courriers successifs de la CSS au président de la DSM d’alors avec copie aux autorités administratives de la région de Saint-Louis, la DSM organise le 11 juillet 2013 une première mission de prospection du site situé entre les zones des villages de Ndoumbouléne, Ourourbé et Bellel Diaby. A cette occasion, la CSS demande l’affectation de 300 ha de terres. Seul le chef du village de Ourourbé reçoit la délégation à la fin de cette mission ;
Le 17 août 2013, le sous-préfet de Mbane écrit au président de la DSM pour lui intimer l’ordre de convoquer une réunion pour statuer sur la demande d’octroi des 300 ha ;
Le 19 août 2013 une deuxième mission de la DSM comprend l’adjoint au sous-préfet de l’arrondissement de Mbane, le président de la DSM, le premier vice-président de la DSM, le deuxième vice-président de la DSM, les trois chefs de villages et le directeur des ressources humaines de la CSS. Trois représentants des populations se plaignent fermement de la confiscation de leurs terres et expriment leur désaccord quant au projet de la CSS tout en regrettant le fait qu’il leur reste très peu de terres pour le pâturage et l’agriculture. Ils affirment sans équivoque qu’ils ne veulent pas céder leurs terres ;
Le 6 septembre 2013, le Président de la DSM rappelle au sous-préfet que la CSS n’a présenté aucun rapport d’études environnementales et techniques requises pas plus qu’il n’a soumis ce rapport à l’examen attentif de la DSM. Il souligne par ailleurs que les multiples conflits fonciers persistent et installent une tension réelle dans la commune ;
Le 2 janvier 2014, suite à de multiples pressions provenant de l’administration locale, la DSM délibère favorablement pour l’affectation de 300 ha en faveur de la CSS ;
Le 3 mars 2014, le sous-préfet de Mbane transmet au président de la Délégation Spéciale de Mbane (DSM), l’arrêté no. 005/AMB en date du 3 mars 2014 portant approbation de la délibération No 1 en date du 2 janvier 2014 portant affectation de terres d’une superficie de 300 ha à la CSS.
La cascade de faits ainsi mis en évidence montre la célérité et la diligence avec lesquelles l’autorité administrative a exercé une pression réelle sur la Délégation spéciale en lui faisant organiser une réunion aboutissant à l’octroi de 300 ha à la CSS.
Il apparaît ainsi que l’autorité administrative a délibérément ignoré le refus d’octroi des 300 ha du patrimoine foncier de la commune de Mbane à la CSS tel qu’exprimé par les populations pour sauvegarder leurs besoins en terres arables, d’habitation et en équilibres environnementaux. Il paraît tout aussi évident qu’une délégation spéciale de mairie n’a aucunement le pouvoir de donner à une société, même si elle était française, une superficie aussi importante au détriment des populations locales. De ce point de vue, la responsabilité de la DSM et celle de l’Etat du Sénégal, à travers son administration locale et régionale, est pleinement engagée.
Il est temps que cesse la corruption foncière à grande échelle qui s’opère au détriment des populations rurales appauvries. Cette dernière affaire non encore vidée par l’administration de Macky Sall, exige une action urgente devant le chômage exponentiel de jeunes laissés à eux-mêmes, les pressions outrancières et besoins démesurés d’accès à de nouvelles terres exprimés par la CSS et le climat d’accaparement et d’aliénation de terres qui règne dans tout le Waalo et au-delà.
Le Sénégal, spécialement les populations du Waalo, ont tout donné à la CSS au point de positionner Jean Claude Mimran parmi les plus grosses fortunes de France. On l’a laissé convertir de dignes paysans en ouvriers agricoles appauvris, moribonds et dépendant d’un maigre pécule mensuel qui finit souvent dès le 15 du mois pour éponger les dettes alimentaires engagées auprès des coopératives locales. L’Etat du Sénégal lui a permis de polluer la terre, l’air et le fleuve avec la propagation de ses déchets bien au-delà des communes de Richard Toll, Mbane et du Lac de Guiers. On lui a donné la quasi-totalité de l’importation du sucre qu’elle nous avait promis de produire sur place. Elle continue d’accaparer les terres et d’aliéner les populations du Waalo sans coup férir et nul ne peut dire objectivement où se situent ses limites géographiques. La CSS opère dans la plus grande opacité, fermant l’accès à un village par-ci (Buntu Baat, commune de Ronkh), interdisant par-là le passage des populations sur un pont. Les populations éleveurs et cultivateurs de Mbane en ont fait récemment les frais. La CSS leur a non seulement interdit l’accès du pont de la Taouey, les obligeant à faire un détour de 2 kilomètres avec leur bétail et produits agricoles pour une distance de 200mètres, mais elles ont aussi subi toutes sortes de pressions et menaces pour leur empêcher de manifester leur désarroi. La CSS jouit d’une protection sans limite et peut aujourd’hui brandir dans l’arrogance la plus totale des menaces de fermer et de licencier le personnel pendant que l’Etat se soumet à des injonctions aussi insolentes. Assez, c’est assez ! Ces 300 hectares sont l’humiliation de trop !
8000 hectares de Mbane àCheikh Hamidou Kane
Le Tribunal de Grande Instance de Saint-Louis avait planifié, pour le mardi 30 juillet 2019, la vente aux enchères d’un terrain de 8 000 hectares situé sur les abords du Lac de Guiers. Ces terres couvrent les villages de Mapodji, Ndiack Fall, Ndoumbalene, Sam-sam, Sanda, Temeye-lewa, Temeye-toucouleur, d’agriculteurs et éleveurs, peulhs, maures et wolofs.
Ces 8 000 hectares de terres avaient été attribués par bail emphytéotique à la société OSBI appartenant à Cheikh Hamidou Kane. Cet écrivain célèbre, a ensuite hypothéqué ce gisement foncier auprès de la Banque des institutions mutualistes de l’Afrique de l’ouest (BIMAO), comme garantie pour l’obtention d’un prêt de mise en œuvre d’un projet agricole. Cheikh Hamidou Kane n’a pas réalisé le plus petit investissement ou entrepris la plus petite activité agricole dans ce site. Il n’a pas non plus remboursé la somme empruntée à la BIMAO. La banque a, par conséquent, vendu le crédit à la Société financière d’intermédiation et de commerce (SOFICO) à 2 milliards de francs Cfa. L’expertise immobilière effectuée sur le terrain estime cependant la valeur vénale à 48 milliards de FCFA. Les démarches de la SOFICO ont abouti à la décision du tribunal d’organiser la vente aux enchères de ces 8000 hectares. Les spéculations se sont intensifiées au point où une grande société du département de Dagana aurait mis sur pied un certain stratagème juridico-financier, à travers ses avocats, pour se faire octroyer le terrain en question si la vente aux criées arrivait à se tenir.
Le constat est accablant : par de simples transactions de livres bancaires, l’État, s’est rendu complice, par sa passivité, de la vente illégale de ressources foncières en zone de terroir. Le risque est gros pour ces populations de se retrouver du jour au lendemain expulsées de leurs villages, de leurs champs et de leurs parcours de bétail par une société privée. L’inaction des autorités gouvernementales est inacceptable surtout lorsqu’elles se réfugient derrière l’argument que la faute incombe aux régimes précédents malgré dans de continuité l’Etat. Leur responsabilité est une fois encore interpellée pour l’annulation de ce bail de la honte.
Plus de 1500 hectares à Senegindia
SenegIndia, entièrement sous possession indienne, est l’autre rapace de l’aliénation de terres récemment débarquée dans la commune. Cette compagnie était toute petite juste en 2008 avec la construction d’un building de 5 étages, à Rufisque. Elle a été installée à Mbane et se retrouve aujourd’hui avec au moins 1 500 hectares de terres pour la production de pommes de terre en direction du marché local et international. Quelle valeur ajoutée une entreprise qui n’est même pas capable de donner des contrats décents à ses travailleurs pourrait-elle apporter au peuple sénégalais ? En quoi l’économie sénégalaise bénéficie-t-elle de possibles retombés de SenegIndia ? Il est vrai que ses bénéfices sont inclus dans notre taux de croissance mais en quoi cela se reflète-t-il dans l’amélioration de la qualité de vie des populations du Sénégal et de Mbane en particulier ? Les coûts économiques et humains sont trop élevés par rapport au bénéfice que procurerait cette compagnie. Les populations de cette zone de terroir se préoccupent du fait que si on n’y prend garde, SenegIndia pourrait finir par faire main basse sur le restant de terres entre Saneinte et Diaglé. Il est dit qu’elle ne cesse de demander avec insistance, l’octroi additionnelle de terres à l’autorité municipale, qui aurait déjà été complice d’aliénation foncière et qui dit-on, résisterait difficilement à de telles injonctions de corrupteurs financiers.
Ces terres du Waalo ont été le théâtre de violents affrontements au fil des siècles. Durant l’époque coloniale se sont déroulés les essais de colonisation agricole de l’occupant français ainsi que les guerres de résistance sanglantes des populations autochtones du Waalo contre Louis Léon César Faidherbe, gouverneur français du XIXe siècle, célèbre pour ses crimes de guerre à grande échelle et la doctrine raciste de la prétendue mission civilisatrice de la France.
Ces blessures profondes à peine cicatrisées, de nouvelles convoitises opposent les populations de Mbane aux efforts coalisés d’élites sénégalaises et d’hommes d’affaires d’origine française, libanaise ou indienne. L’Etat est encore une fois interpellé au premier chef. Les partis politiques d’opposition, surtout ceux qu’on peine à retrouver sur le terrain concret des luttes populaires pour la défense du patrimoine foncier, devraient tendre la main aux jeunes leaders des organisations de la société civile qui se battent auprès des populations rurales marginalisées et appauvries pour mettre fin à de telles souffrances et de tel ravalement de la dignité des Sénégalais.
Le gouvernement du président Macky Sall devrait tirer les leçons des échecs de sa tentative de privatisation des terres arables communales et d’implantation d’un régime de promotion des industries agro-alimentaires étrangères sous le prétexte que le Sénégal regorge de terres inutilisées. Or, l’avenir ne se construit pas en portant atteinte au droit des générations futures à la terre, au travail dans la dignité et à la souveraineté alimentaire. Au lieu de pousser la provocation jusqu’à vouloir donner 25 000 hectares de terres du Waalo à un aventurier financier, ce gouvernement devrait mettre sur pied avec une équipe d’experts indépendants dont la tâche serait de mettre en œuvre d’urgence les recommandations présentées dans le document de politique foncière proposées par la Commission nationale de la réforme foncière.
Il se fait tard, monsieur le président de la République ! Pensez aux jeunes, à nos enfants et petits-enfants, aux jeunes filles et garçons de nos terroirs d’aujourd’hui et de demain, à l’avenir déjà compromis si vous n’arrêtez pas immédiatement le pillage de leur patrimoine foncier et culturel. N’en faites pas, par cécité et par pur égocentrisme, les futurs parias de la Terre.
L’ARRIVEE DE KOULIBALY A CITY PREVU LE 5 SEPTEMBRE
Les discussions entre Naples et Manchester City sur le dossier Kalidou Koulibaly occupent les médias ces derniers temps. Mais les choses seraient bouclées d’après le journaliste Carlo Alvino.
Les discussions entre Naples et Manchester City sur le dossier Kalidou Koulibaly occupent les médias ces derniers temps. Mais les choses seraient bouclées d’après le journaliste Carlo Alvino.
En intervenant dans l’émission Kiss Kiss Napoli, Alvino a évoqué la date à laquelle le défenseur sénégalais ira à City. «Je sais avec certitude que le 5 septembre, un avion privé est réservé pour un vol entre Capodichino (aéroport de Naples) et Manchester. Kalidou Koulibaly et Faouzi Ghoulam seront sur le vol. Koulibaly pourrait aller à City et Ghoulam à Wolverhampton», a ainsi déclaré le journaliste italien. Le joueur, qui a récemment démarré la pré-saison avec Naples, pourrait poursuivre ainsi son aventure en Angleterre chez les Skyblues de Guardiola.
ABSENCE D’UN RESEAU ADEQUAT, COMPORTEMENTS CONTRAIRES AUX BONNES PRATIQUES ENVIRONNEMENTALES…
Les défaillances du système d’assainissement exposent Ziguinchor aux inondations
Ibou MANE - Correspondant |
Publication 27/08/2020
La problématique de l’assainissement se pose avec acuité à Ziguinchor, pôle qui constitue l’une des stations qui enregistrent les plus importantes quantités pluviométriques du pays. Des pluies qui sont le plus souvent à l’origine de forts ruissellements et qui exposent certains quartiers de la ville à des risques d’inondations ; un phénomène provoqué par la stagnation ou le ruissellement anarchique des eaux pluviales. C’est dire que, malgré un réseau de drainage des eaux pluviales, la collecte, le traitement et l’évacuation des eaux usées et pluviales urbaines demeurent une équation à plusieurs inconnues, aussi bien pour les autorités municipales que pour les populations. Et si d’aucuns incriminent les populations et pointent du doigt certains comportements aux antipodes des bonnes pratiques environnementales, ces dernières indexent, par contre, les défaillances d’un système d’assainissement combinées à une absence d’un réseau d’assainissement adéquat pour eaux usées ou pluviales. En attendant, ce sont les populations de plusieurs quartiers de Ziguinchor qui s’enlisent dans les eaux.
«Nous lançons un appel très urgent au ministère chargé de l’Assainissement et à l’Office national de l’assainissement (Onas) pour qu’ils nous viennent en aide. Et nous avons pu identifier des sites sur lesquels il faut une intervention avec de gros moyens qui ne sont pas à la portée des élus. Nous avons interpellé le ministre pour qu’il puisse nous envoyer des hydrocureurs pour nous permettre d’accompagner les services de l’Etat.» Ce cri du cœur et de détresse de l’édile de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, il y a quelques jours, traduit toute l’impuissance des autorités municipales face au calvaire que vivent plusieurs de ses mandants au niveau de plusieurs quartiers totalement inondés de la ville de Ziguinchor. Une situation qui met également, du coup, à nu toutes les défaillances du réseau d’assainissement. Et pourtant, avec la loi n°2009-24 du 8 juillet 2009 portant Code de l’assainissement, l‘Etat a mis un accent particulier sur l’assainissement des eaux pluviales ; et ce, avec la définition d’un code unique et harmonisé de l’assainissement. Toute chose qui va permettre notamment l’accès de tous à la règle de droit en matière d‘assainissement au Sénégal. Une forte volonté politique réaffirmée et matérialisée par la prise en compte de l’Assainissement comme faisant partie des secteurs prioritaires que sont l’Education, la Santé, l’Agriculture et l’Hydraulique.
Du coup, des réseaux de drainage des eaux pluviales ont été réalisés dans plusieurs centres urbains pour l’amélioration du cadre de vie des populations et la couverture de leurs besoins en assainissement. C’est notamment le cas à Ziguinchor, une ville complètement dépourvue d’un réseau d’assainissement pour eaux usées mais où il existe toutefois un réseau de drainage des eaux pluviales avec trois grands canaux pluviaux, plus quelques égouts secondaires qui y sont connectés. Et ce, pour une hauteur moyenne des pluies qui avoisine 1500 mm par an. Mais seulement voilà !
Seuls des quartiers comme Escale, Boudody, Boucotte possèdent de canaux ouverts ; mais des ouvrages très dégradés souvent inopérants et qui constituent des déversoirs d’eaux usées et de déchets domestiques. Conséquences : du fait de forts ruissellements, de l’état délabré des routes ravinées par les eaux de pluie qui débordent des canaux, plusieurs quartiers de la ville de Ziguinchor sont, à chaque saison d’hivernage, inondés voire exposés à des risques d’inondations. C’est le cas notamment de : Belfort, Goumel, Djibock, Coboda, Colobane, Santhiaba, Escale, Boudody, etc. Une situation qui est également la résultante de l’absence d’un service efficace d’assainissement, de collecte et d’évacuation des ordures ménagères, notamment dans les quartiers périphériques ; mais également de mauvais aménagements en matière de politique d’assainissement. Ainsi, l’absence d’un tel dispositif, notamment dans ces quartiers, transparait à travers l’insalubrité de l’environnement urbain. Du coup, la rue voire les canalisations deviennent les réceptacles des rejets solides comme liquides. Et le constat est qu’à chaque fois que le ciel ouvre ses vannes, une bonne partie des eaux de pluies inonde la ville, au lieu d’aboutir à leur exutoire.
Des quartiers situés sur des sites rizicoles
Mais il est vrai que tous ces quartiers situés dans les zones inondables et qui vivent en permanence dans les eaux durant l’hivernage abritaient, pour l’essentiel dans le passé, des activités agricoles. Mais c’est du fait de la dynamique urbaine, du laxisme et des mauvaises stratégies politiques en matière d’assainissement voire l’absence d’un système d’assainissement efficace combiné aux contraintes de sites à Ziguinchor et le retour des pluies que les populations ont occupé ces terrains jadis inondables, non aedificandi. Tels Goumel, Santhiaba, Boudody, Belfort, Djefaye, Djibock, Kandé très exposés à des risques élevés d’inondation. Du coup, à chaque saison hivernale, les eaux pluviales de ces quartiers se déversent dans un canal naturel très dégradé qui traverse la ville ; un canal envahi par les eaux usées à différents endroits déversées dans le réseau des eaux pluviales et qui créent de graves problèmes d’insalubrité. Car avec une population de près de 350 000 habitants (2011), la ville de Ziguinchor n’a ni un réseau de traitement des eaux usées fonctionnelles ni une stratégie efficace de gestion des eaux pluviales. Des défaillances combinées à des pratiques et comportements populaires qui se traduisent souvent, à la faveur de la dynamique spatiale de la ville, par l’occupation par les communautés des zones non aedificandi et où le manque d’infrastructures d’assainissement adéquates touche à cet effet les couches les plus démunies et défavorisées et menacent leur cadre de vie.
Belfort, Boudody, Coboda, etc., des quartiers où hivernage rime avec calvaire des populations
Symbole des défaillances du système d’assainissement ! Belfort, un quartier qui jouxte le boulevard des 54 M et longé par un canal mal entretenu servant de déversoir de toutes sortes d’ordures et traversant également les quartiers de Boucotte et de Korenthas. A chaque saison des pluies, le quotidien des populations se conjugue à Belfort avec désespoir, colère, amertume et impuissance. C’est le cas cette année encore avec toutes les rues et ruelles de ce populeux quartier qui sont envahies par les eaux de pluie et de ruissellement avec leurs lots de déchets domestiques, de débris de toutes sortes et où voguent crapauds et petits poissons.
En outre du fait de l’impraticabilité des voies d’accès, la mobilité des populations est à chaque fois compromise ; et beaucoup de maisons sont en permanence inondées. Avec les dernières pluies enregistrées, l’eau a envahi les chambres, les salons de beaucoup de familles qui ont quasiment perdu, du coup, meubles, denrées alimentaires et autres objets d’usage. A cela s’ajoute l’éclosion des moustiques qui exposent les populations, notamment les enfants, au paludisme, aux maladies diarrhéiques, à des dermatoses si fréquentes en période hivernale à Ziguinchor. «Nous ne pouvons plus vivre dans ces conditions, principalement à Belfort surtout que personne n’a encore levé le plus petit doigt pour nous venir en aide. Belfort a plus que jamais aujourd’hui besoin de pavés, d’assainissement, de canalisation pour régler définitivement le problème d’évacuation des eaux», espère Elie Diatta, porte-parole des populations Belfort. Et pour qui les véritables inondations se passent véritablement à Ziguinchor où des pluies de 200 mm sont parfois enregistrées quotidiennement. C’est dire donc qu’à Belfort la vulnérabilité face aux inondations est très prononcée. Même décor à Boudody où des foyers sont envahis par les eaux de ruissellement avec des bâtisses qui se sont effondrées.
Là également les populations ne savent plus à quel saint se vouer et incriminent d’ailleurs la mairie par rapport à leur dure situation. «Nous avons demandé à ce qu’on nous élargisse le canal principal de la ville qui draine l’eau depuis les quartiers périphériques comme Tilène jusqu’à Boudody ; des eaux de ruissellement drainent en outre des ordures de toutes sortes qui finissent dans nos maisons. Et tous nos efforts pour rencontrer le maire pour lui expliquer notre calvaire sont vains», s’offusque cet habitant de Boudody dont le mur de la maison s’est effondré suite aux fortes pluies du début du mois d’août. «Boudody est le réceptacle des déchets ménagers et de toutes sortes d’ordures des autres quartiers. Le canal déverse tout sur nous, trop c’est trop», renchérit une autre habitante de Boudody pour qui son quartier est las de supporter les déchets des autres quartiers. «Boudody est l’un des plus anciens quartiers de Ziguinchor, mais ses résidents sont les plus mal lotis sur tous les plans», s’indigne à son tour le jeune P. G.
Et comme tous les habitants de ce quartier, ce dernier incrimine à son tour les autorités municipales qui font fi, dit-il, de leur calvaire voire de leurs dures conditions de vie et d’existence. Lyndiane Coboda est un quartier où le calvaire des populations est également manifeste, en ce début d’hivernage. Ici avec les fortes pluies, des maisons se sont effondrées et d’autres menacées par les prochaines pluies. En plus d’un grand canal à ciel ouvert qui hante le sommeil des populations, ce sont les travaux de construction d’un canal par une société de la place, dans le cadre du programme Promovilles, qui sont pointés du doigt par les populations. «Le canal est très mal fait et constitue d’ailleurs un danger pour nous. Car si la pluie continue sur cette lancée, des maisons vont s’effondrer», avertit Daouda Diatta. A l’instar des jeunes de Coboda, ce dernier invite la mairie de Ziguinchor à régler le problème pour que plus jamais ils ne puissent vivre de tels désagréments
Des communautés se mobilisent pour parer à la montée des périls
C’est donc face à ces atteintes environnementales, ce péril existentiel, que des natifs de Belfort sont à nouveau sortis de leur mutisme pour alerter, lancer un appel de détresse et demander une aide d’urgence pour ces populations sinistrées de la Ville de Ziguinchor. «A Belfort, ce sont plus de 200 familles sinistrées que nous avons déjà recensé et qui attendent un accompagnement de bonnes volontés pour sortir de leur calvaire», confie M. Diatta. Le porte-voix des sans-voix de Belfort «crapaud» pour qui son cri du cœur a été entendu par des Casamançais de la diaspora regroupés au sein de l’Association Fidji Di Terra Na Kintal (Fdtnk), structure qui compte œuvrer pour le développement de la région à travers des actions concrètes. «Et c’est donc face à cette réalité que vit une bonne frange de la population de Ziguinchor que Fdtnk est en train de se mobiliser et mobiliser des moyens pour venir en aide aux nombreux sinistrés de Belfort.» Et ce, à travers des appels à dons et toutes sortes d’accompagnement et d’appui en argent, en nature, en matériels et autres. Tout comme à Belfort, les populations sinistrées réagissent de façon spontanée avec des moyens précaires pour juguler le phénomène : à savoir l’usage des briques, de sacs de sable et de troncs d’arbres pour contrer parfois l’eau des pluies et atténuer les risques de dégradation de leurs habitats.
Des pratiques quotidiennes en période hivernale et qui mettent à nu les difficultés de gestion des déchets domestiques et les défaillances du système d’assainissement ; difficultés manifestes en outre à travers les tas d’immondices disposés partout, les rejets d’eaux de toutes sortes dans les canalisations. «Il faut un plan d’assainissement pour tous les quartiers. C’est la seule façon de solutionner le problème des inondations que vivent presque tous les quartiers de la commune de Ziguinchor durant chaque saison des pluies», clament des habitants du quartier Coboda. Un plaidoyer pour l’amélioration des conditions d’écoulement des eaux pluviales par un réseau de collecte ou par le curage des caniveaux. Et une approche participative pour résoudre les problèmes qui se posent au niveau de leur environnement immédiat. Une pratique en vogue aujourd’hui à Goumel, un quartier situé au niveau des bas-fonds et où la nappe est assez élevée. Du coup, les rues et les ruelles tout autant que des maisons sont aussi envahies par les eaux. Une situation difficile à supporter pour ces résidents qui se mobilisent chaque dimanche autour d’une association récemment créée pour une journée d’investissement humain.
Des travaux d’intérêt public dont le but est d’atténuer les souffrances engendrées par les fortes pluies. «Les eaux de ruissellement qui viennent des quartiers de Tilène Kandé et autres aboutissent à Goumel où les canalisations laissent à désirer au vu de leur étroitesse», soutient Malick Sané, un résident de Goumel. Avec les fortes pluies qui s’abattent quotidiennement à Ziguinchor, son quartier subit de plein fouet les assauts des eaux. C’est tout le sens, dit-il, de ce travail d’assainissement ponctué par le dégagement des ordures, le nettoiement des caniveaux pour une meilleure évacuation des eaux de pluie et de ruissellement et réduire, du coup, les nuisances provoquées par ces eaux. Et à en croire M. Sané, les autorités territoriales ont été saisies pour attirer leur attention sur le calvaire que vivent les populations de Goumel. Mais pour l’heure, Ziguinchor, avec 1500 mm de pluies par an en moyenne, souffre d’un manque notoire de réseaux pluviaux. Et pour bon nombre de citadins rencontrés, il urge aujourd’hui d’améliorer, entre autres, le niveau de l’assainissement dans les différents quartiers de la ville ; de résoudre les problèmes environnementaux provenant du rejet des eaux usées non traitées aux abords des concessions ; d’élaguer la durée des inondations provoquées par la stagnation ou le ruissellement anarchique des eaux pluviales.
Des esquisses de solutions de l’autorité qui sont loin de juguler le calvaire des populations
C’est donc devant l’urgence et les enjeux environnementaux et socio-économiques, qu’il était devenu impératif pour l’Etat d’accorder aux problèmes d’assainissement de la ville beaucoup plus d’attention. Déjà en 2010, l’Etat a consacré à la ville un financement 4,3 milliards de francs Cfa de la Banque africaine de développement (Bad), pour la mise en place d’un Plan directeur d’assainissement. Des réponses au problème d’assainissement de la ville vont ainsi permettre de réaliser 22 km de réseaux d’évacuation des eaux usées, 1863 branchements à l’égout, une station d’épuration d’une capacité de 3900 m3 par jour. Et d’après le chargé de communication de la mairie de Ziguinchor, la ville est en train, dit-il, d’être dotée d’une unité de traitement et de valorisation des boues de vidange ; un projet aujourd’hui réalisé à plus de 95%. Et ce, parallèlement au Projet Tout à l’égout pour les eaux usées financé par la Bad et l’Afd et exécuté par l’Onas au profit de la commune de Ziguinchor.
Pour ce qui est drainage des eaux de pluie, Joe Sambou estime que Ziguinchor, zone à forte pluviométrie avec 1000 à 2000 mm de pluies enregistrées par saison, est une ville en pente avec des quartiers comme Santhiaba et Kandé qui sont dans des cuvettes parce qu’anciennes rizières et zones de rétention de pluies. «Donc sur ce plan, on est un petit peu faible parce que cela demande des investissements structurels et il faut des canalisations pour pouvoir drainer ces eaux vers le fleuve», a-t-il indiqué. Pour ce faire, la mairie de Ziguinchor mise sur la coopération décentralisée, notamment avec les communautés d’agglomérations euro-méditerranéennes et la communauté d’agglomérations Normandie en France pour un appui au renforcement du réseau de drainage des eaux de pluie. Et si la municipalité fait énormément d’efforts, notet-il, il n’en demeure pas moins que des contraintes qui sont foncières et qui sont également liées aux changements de mentalités et de comportements des Sénégalais par rapport à la gestion de leur environnement, leur cadre de vie globalement constituent des faiblesses énormes par rapport à la politique de d’assainissement. «Si on doit évaluer en mètre linéaire, Ziguinchor est bien plus dotée en termes de canalisations que beaucoup de collectivités territoriales de grande envergure du Sénégal. Mais, il y a le comportement des populations qui déposent n’importe quel déchet n’importe où», se désole-t-il.
Joe Sambou qui en appelle à la discipline de Ziguinchorois pour aider, dit-il, la mairie à régler beaucoup problèmes et à concentrer davantage des moyens dans les quartiers qui ne sont pas desservis par le réseau. «On a conscience des zones de cuvette qui n’ont pas bénéficié d’un réseau conséquent de drainage des eaux. Mais il est important qu’on puisse travailler à mailler davantage la gestion de l’assainissement. Parce que l’assainissement ce n’est pas que le centre-ville, il concerne toute la ville», plaide Joe Sambou. En attendant, c’est avec les moyens du bord que l’équipe municipale, dirigée par l’honorable député Abdoulaye Baldé, entend juguler la montée des périls notée dans bon nombre de sites d’habitations de la ville de Ziguinchor suite aux fortes pluies. L’institution municipale a ainsi mise en branle il y a quelques jours, une vaste opération de curage des caniveaux au niveau de certains sites stratégiques tels Colobane, Soucoupapaye, Boucotte, Santhiaba, Belfort, Nema II, Check-point de Kandialang et au niveau du stade Jules Bocandé.
Des travaux de curage rendus possibles par le ministre de l’Assainissement, qui a répondu favorablement à l’appel de détresse du maire de Ziguinchor avec l’envoi de deux hydrocureurs déjà opérationnels. «Les travaux vont se poursuivre pendant une dizaine de jours. J’ose espérer qu’à l’issue de ces curages, la situation sera sensiblement normale avec une bonne évacuation des eaux», argue le maire de Ziguinchor. Abdoulaye Baldé qui a lancé dans la foulée une brigade de désensablement de la ville de Ziguinchor composée de 73 agents censés nettoyer et rendre la ville propre. Une unité qui vient ainsi en appoint aux agents de l’Ucg pour une meilleure prise en charge des questions liées à l’assainissement devenu un casse-tête pour les autorités municipales. Aujourd’hui, il est manifeste que la prise en charge des problèmes liés aux inondations n’est pas encore effective dans plusieurs quartiers de la ville de Ziguinchor. Même si de nombreux efforts sont consentis par l’Etat, la mairie et leurs partenaires, les risques d’inondations sont encore bien réels notamment avec le retour des pluies. En attendant la mise en place d’un dispositif efficace pour la gestion des eaux pluviales, il incombe aux autorités compétentes de sensibiliser les populations par rapport à un certain nombre de pratiques et comportements assimilés à des atteintes environnementales et qui annihilent tout effort de développement.
IBK LIBÉRÉ
L'ancien président malien a été libéré jeudi 27 août, par la junte qui l'a renversé la semaine passée, après sept années au pouvoir de ce pays en guerre contre les jihadistes, ont annoncé les militaires
Le président IBK est libre de ses mouvements, il est chez lui", a déclaré à l'AFP le capitaine Djibrila Maïga, un porte-parole de la junte.
"Le Comité national pour le salut du peuple mis en place par les militaires pour diriger le pays, "informe l'opinion publique nationale et internationale que l'ex-président Ibrahim Boubakar Keïta a été libéré et se trouve actuellement à sa résidence", a annoncé le CNSP sur Facebook.
Un membre de sa famille a indiqué sous couvert de l'anonymat que M. Keïta était rentré dans la nuit dans sa résidence du quartier de Sebenikoro.
M. Keïta, 75 ans, avait été arrêté avec plusieurs autres responsables le 18 août lors du putsch mené par des officiers maliens après des mois de tourmente politique.
M. Keïta, communément désigné des Maliens par l'acronyme IBK et devenu aux yeux de nombre d'entre eux le principal responsable de la grave crise sécuritaire, politique et économique dans laquelle s'enfonce leur pays depuis des années, avait annoncé le soir même sa démission sur la télévision nationale, disant de ne pas avoir d'autre choix pour éviter une effusion de sang.
Il était retenu depuis en un lieu non divulgué officiellement.
PAPE CHEIKH DIOP FAIT VOLTE-FACE ET REVE DE JOUER AVEC LES «LIONS»
Champion d’Europe des moins de 19 ans avec l’Espagne en 2015, Pape Cheikh Diop a annoncé son intention de porter le maillot du Sénégal, son pays d’origine.
Champion d’Europe des moins de 19 ans avec l’Espagne en 2015, Pape Cheikh Diop a annoncé son intention de porter le maillot du Sénégal, son pays d’origine. Un revirement de situation pour celui qui rêvait, il y a deux ans, de jouer pour l’Espagne.
C’est ce qu’on peut appeler un retournement de situation puisqu’il était difficile d’imaginer Pape Cheikh Diop, penser à revêtir le maillot de l’équipe nationale du Sénégal.
Arrivé en Espagne à l’âge de 12 ans et il a choisi de représenter ce pays jusqu’en Espoirs. Et ce dernier a indiqué il y a deux ans qu’il ne regrette pas d’avoir choisi la Nation ibérique. « Oui, j’ai été appelé à plusieurs reprises par les dirigeants du Sénégal. Je n’oublie pas mes origines, je suis Sénégalais, mais je me sens aussi Espagnol. L’Espagne m’a tout donné et je veux le rendre. On ne sait jamais, mais je suis très heureux avec la décision que j’ai prise » avait reconnu Pape Cheikh Diop dans une interview avec Marca, avant d’admettre.
Beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts après cette déclaration. Entre un statut de futur espoir perdu après un transfert à Lyon où il n’est pas parvenu à s’imposer puis un prêt à Celta Vigo la saison dernière, le Pikinois de naissance est prêté cette saison à Dijon où il côtoie le portier international sénégalais, Alfred Gomis. Avec désormais peu de chances d’intégrer la Roja dans un secteur où l’Espagne ne manque pas de joueurs confirmés, le milieu de terrain a changé d’avis, lui qui vient d’adresser un appel du pied à son pays natal, le Sénégal. « J’en ai parlé avec ma famille. Avant, ma mère estimait que j’étais trop jeune pour jouer avec le Sénégal. C’est mon pays, j’y suis né, et j’ai envie de jouer pour lui. Si on fait appel à moi, j’irai », a fait savoir le Dijonnais, jamais appelé en A avec la Roja, dans les colonnes de L’Equipe.
Encore jamais contacté par le sélectionneur sénégalais Aliou Cissé, Diop va devoir enchaîner les bonnes performances s’il espère se frayer une place à un poste où les prétendants ne manquent pas. Pape Cheikh rêvera sûrement de bénéficier de la même jurisprudence qu’avait eu Mbaye Niang qui a rabroué le Sénégal à plusieurs reprises avant finalement d’opter pour les « Lions » avant le Mondial 2018. Si le sélectionneur des Lions de la Teranga n’a encore jamais établi le moindre contact avec Pape Cheikh Diop, il sera difficile de l’ignorer s’il enchaine les bonnes performances avec Dijon.