COMBIEN ÇA COÛTE DE FAIRE SIGNER MESSI ?
Le feuilleton de cette fin d’été ne fait que commencer. Messi quittera-t-il la Catalogne ? Où ira-t-il ? Au Paris Saint-Germain ? À Manchester City ? Reste surtout à se demander qui aura les moyens de se le payer, parce que la Pulga coûte cher, très cher

Lorsqu’il a annoncé, par Burofax, aux dirigeants du Barça son désir de partir, c’était le branle-bas de combat dans les salles de rédaction : il fallait savoir où il allait partir, quand, comment, pourquoi et surtout à quel prix. Lionel Messi, l’un (si ce n’est le) des meilleurs joueurs du monde et de l'histoire, 6 ballons d’or à son actif, 4 Ligues des champions, 10 fois champions d’Espagne, est plus qu’un simple footballeur, c’est un joyau, une pépite, un mythe, un dieu vivant. Sa valeur serait donc par définition inestimable. Inestimable notamment pour des clubs comme le Bayern Munich, jamais endetté et plus que stable financièrement, ou l’Inter, à la peine économiquement.
Lionel Messi est toutefois un peu moins inestimable pour les mastodontes du foot-business et pour ces clubs capables d’enquiller les contrats sponsoring faramineux et de dégager des recettes d’exploitation supérieures à l’ensemble des clubs de Ligue 1. On parle bien évidemment de Manchester City et du Paris Saint-Germain. Ces deux clubs auraient les moyens d’offrir les émoluments exigés. Alors combien coûterait l’Argentin ? Pour essayer de répondre à cette question, évacuons le sujet de la clause libératoire de 700 millions d’euros, que bien évidemment personne ne pourra payer et partons donc du principe que Messi obtienne, auprès de l’UEFA, le droit de faire sauter cette clause.
Quel intérêt pour le PSG ?
D’un point de vue strictement économique, le PSG a très peu d’intérêt à le faire signer. Pourquoi ? Déjà, notre beau pays pâtit d’une fiscalité peu intéressante. Sur un salaire net de 50 millions d’euros, ce que toucherait aujourd'hui Messi au Barça, il faudrait rajouter 15 millions d’euros de cotisations sociales, 15 autres millions pour les impôts sur le revenu et 33,6 millions d’euros de charges patronales. Ainsi, même si l’ISF a été supprimé récemment, si les droits à l’image ont été rétablis et si le régime d’impatriation a été prolongé, ça coûterait au moins 113,6 millions d’euros par an au club. On est en dessous des 140 millions d’euros avancés précédemment dans la presse, mais quand même, ça reste une somme ahurissante. D’après nos calculs, confirmés par la méthodologie d’un rapport de la Cour des comptes paru en 2009, par point de comparaison, Neymar coûterait déjà entre 63 et 65 millions d’euros par an au PSG.
Sachant que la masse salariale du PSG, en 2019, était de 371 millions d’euros, selon les rapports de la DNCG, prendre Messi reviendrait donc à l’augmenter de 30%, à 484 millions. À cet investissement comptable s'ajouterait le risque d’une investigation automatique de l’UEFA pour « non-respect du fair-play financier » . Alors certains pourraient rétorquer que prendre Messi permettrait un formidable élan économique, un boom époustouflant sur les finances, un retour sur investissement quasi immédiat. Sauf que c'est faux : comme le disent souvent les économistes, « les arbres ne montent pas au ciel » .