Le village de Diender, dans le district sanitaire de Pout (Thiès, ouest) est placé en quarantaine, après avoir enregistré une vingtaine de cas de Covid-19, a révélé vendredi le médecin-chef de région le Docteur Malick Ndiaye.
‘’Le cas de Pout est le plus difficile, tout se concentre dans un village : Diender, où on est passé de 14 à 19 voire 20 cas’’, a dit le Docteur Ndiaye, non sans ajouter que ‘’tout le village a été placé en quarantaine pour éviter la propagation de la maladie’’.
Les 30 cas actifs de Covid de la région de Thiès sont concentrés à Mbour, Thiès et Diender, a dit le Docteur Malick Ndiaye, en marge de l’ouverture d’un centre de traitement de malades du Covid-19, à l’Hôpital régional de Thiès.
Mbour n’a pas enregistré de nouveaux cas après ses trois communautaires, Tivaouane n’a plus détecté de nouveau malade du Covid, après le premier qu’elle a eu depuis plus d’une semaine, a noté le responsable sanitaire.
A Thiès, après la contamination d’un enfant talibé, il y a eu trois autres cas, en plus des six de ce vendredi, a-t-il ajouté.
La région de Thiès compte 65 malades du Covid-19, depuis le début de la pandémie, dont 30 sont sous traitement, en ce moment, a dit le médecin-chef.
Quelque 917 personnes qui ont eu des contacts avec des malades du Covid-19, sont placées en quarantaine dans des hôtels à travers la région, et 51 autres qui ont voyagé par la mer, sont aussi sous surveillance.
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"LE CORONAVIRUS MONTRE AUX PAYS DÉVELOPPÉS CE QU'EST LE SOUS-DÉVELOPPEMENT"
Ndongo Samba Sylla revient sur les conséquences de la crise du covid-19, ainsi que les enseignements à tirer de cette pandémie pour l’Afrique en particulier et les peuples du Sud en général, dans une perspective décoloniale
Entretien de la Fondation Frantz Fanon avec Ndongo Samba Sylla, économiste basé à Dakar sur la situation de la crise du Coronavirus au Sénégal. Il revient sur la réaction des pouvoirs publics locaux et les conséquences sanitaires, politiques et sociales de la crise, ainsi que sur les enseignements à tirer de cette pandémie pour l’Afrique en particulier et les peuples du Sud en général, dans une perspective décoloniale et panafricaine.
Entretien réalisé par Mireille Fanon Mendès France, présidente de la Fondation Frantz Fanon.
par Ibrahima Silla
LES DÉMOCRATIES NE FONCTIONNENT PAS À JEUN !
Il ne faut pas passer de la politique du ventre à la diplomatie du ventre en tendant la main sur le marché international où la gratuité n’est jamais désintéressée
Dans son ouvrage, La politique du ventre qui avait, lors de sa parution, irrité ou déplu nombre d’Africains, en raison notamment des imaginaires alimentaires rattachés au titre lourd d’insinuations irréductibles, Jean-François Bayart abordait une problématique qui mérite d’être revisitée aujourd’hui à l’épreuve du coronavirus qui dicte des solutions d’exception face aux urgences d’alimentation. Un tel retour sur les lieux du crime de lèse-majesté ne peut que nous montrer que l’Afrique n’a pas le monopole de la politique du ventre et encore moins que les démocraties fonctionnent à jeun.
Politique des mains propres, politique des visages masqués, politique des corps distanciés, politiques des désirs confinés, politique des transports interdits, politique des rues désertes, politique des enseignements numérisés, politique du télétravail privilégié, politique des mosquées fermées, politique des politiques réorientées, politiques des poches vides, politiques des ventres pleines, etc. les qualificatifs et exemples pourraient être multipliés à l’infini pour démontrer que tout peut devenir politique et que la politique peut se retrouver en tout pour la bonne cause. Ce qui importe au fond, c’est moins le nommé qui nous dérange que l’innommé qui nous arrange.
Dans cet ouvrage qui a beaucoup contribué à saisir les manifestations les plus subtiles et énigmatiques du politique et de la politique en Afrique noire, Jean-François Bayart constatait en effet que : « l’évergétisme joue un rôle central à tous les échelons du jeu politique. La richesse et la « générosité » personnelle sont de véritables vertus politiques, et le chef d’État et les hommes politiques affichent volontiers à la fois leur prospérité matérielle (y compris leur embonpoint) que leur générosité. » L’évergétisme consiste, pour un notable, à faire profiter ses concitoyens de sa richesse.
Aujourd’hui, derrière la politique du riz et des denrées de première nécessité, nous assistons à la manifestation de l’État-providence dans son rôle distributeur et protecteur. Ce qui est tout à fait légitime, souhaitable et compréhensible, d’autant plus que la « faim » justifie les moyens colossaux que l’État envisage de mobiliser pour répondre aux préoccupations alimentaires des populations. Ce n’est pas de la générosité. Ce n’est pas de la pitié. C’est une obligation étatique d’envisager la politique du ventre, sans laquelle la solution du confinement s’avère impossible. Il ne faut toutefois pas passer de la politique du ventre à la diplomatie du ventre en tendant la main sur le marché international où la gratuité n’est jamais désintéressée. Il y a toujours un retour sur investissement, jusque dans la bourse des valeurs de l’humanitaire.
Il n’y a aucune gloire ni aucun mérite à tirer pour l’État dans cet exercice qui relève de ses prérogatives les plus fondamentales. L’État ce n’est pas seulement que des institutions, des hiérarchies et des privilèges. L’État c’est aussi des ventres à nourrir, des corps à dresser, des esprits à formater pour perpétuer le système dit-on. L’État c’est surtout des responsabilités dont celle de subvenir aux besoins vitaux des populations. La politique c’est aussi et surtout l’art de gérer des mécontentements. Dans Them belly full, l’immense et éternel Bob Marley chante : « An hungry man is an angry man ». Distribuer et redistribuer, rien de plus normal pour les garants de la dignité, de la sécurité, de l’égalité et de la vie des peuples. Solliciter et recevoir, rien de honteux pour des citoyens qui peuvent dire en réalité : « tout nous appartient ». Ce que vous avez, ce que vous nous donnez comme ce dont vous nous privez.
La richesse de l’État, comme de ceux qui l’incarnent, appartient au peuple. Dès lors, tout ce qui est donné au nom de l’État comme à titre personnel appartient au peuple. Le peuple ne reçoit actuellement que son dû. Tout lui appartient. Ce dû n’est pas un don ni une dette symbolique à reverser au vrai détenteur du pouvoir ; au vrai souverain ; au vrai leader : le peuple. Mais l’on peut s’interroger : l’urgence est-elle dans l’alimentation uniquement ? L’État d’urgence n’est-elle finalement qu’un État d’alimentation ? Il est clair qu’il faut toujours garder à l’esprit que l’urgence n’est pas seulement dans cette politique d’alimentation qu’il faudrait associer à une politique de réinvention de nos modes de vie, de production, de consommation et de communication. Loin de nous l’idée d’affamer le peuple.
Il est donc question ici, moins de jeu politique, que d’enjeu politique. Donc pas question de vouloir tirer un quelconque avantage de la crise. Ni financier, ni électoral, ni symbolique. Ceci est valable aussi bien pour les gouvernants que pour les gouvernés qui ne devraient pas profiter de la crise pour jouer aux victimes. Il n’est pas de bon ton aujourd’hui de vouloir apparaître plus qu’on est ou de vouloir s’appauvrir plus qu’on est. Il revient aux gouvernants de démasquer tous ceux, ventriloques du virus, qui cherchent à tirer profit, sous quelques formes que ce soit, de la crise actuelle. Le coronavirus ne doit pas être une opportunité d’enrichissement personnel. Ce n’est pas une question d’illicéité mais de décence. L’intense et profond Alpha Blondy chante dans République bananière : « on ne tire pas sur l’ambulance ». L’État ambulance ne doit pas prendre les clandestins sans foi ni loi, plantés là sur les routes de l’opportunisme boulimique.
La corruption sentimentale et politique qui pouvait motiver de tels stratagèmes, en période électorale, doit certes faire place à une empathie sincère à l’égard des difficiles conditions du peuple, malmené par un quotidien précaire et des lendemains incertains. De même que la générosité traditionnellement célébrée dans une indécente exhibition du paraître doit laisser la place à une austérité et une sérénité. Sans celles-ci, le peuple, et donc l’État-nation se sentirait agressé, détroussé et trahi à un moment où les nerfs sont tendus et suspendus aux miracles scientifiques ou divins dont on espère qu’ils nous délivrent de ce cachot existentiel mais essentiel qui ne doit pourtant pas nous plonger dans la psychose.
L’enjeu est là ; tenace mais pas perdu d’avance. Comment continuer à vivre avec le virus ? Comment le tenir à distance par des gestes barrières diversifiées parfaitement bien intégrées dans la routine par les populations en toute tranquillité, responsabilité et citoyenneté ? Il faut une nouvelle politique de la politique et des politiques ; Une nouvelle politique de l’existence à substituer à l’actuelle existence politique. Après la révolution industrielle et numérique, l’on s’achemine vers la révolution existentielle et essentielle.
Pour l’instant, la réponse de l’État est apparemment une réponse ponctuelle à l’angoisse existentielle qui se présente comme une peur de ne pas pouvoir subvenir à ses besoins alimentaires essentiels. Cette angoisse crée la peur d’exister sans s’assurer la possibilité d’accumuler le maximum vital, en raison du confinement suggéré, de la baisse ou de l’arrêt des activités pour des populations habituées à vivre avec le minimum vital.
La situation sera surmontée si nous arrivons à intégrer avec philosophie les vertus de l’angoisse essentielle qui nous ouvrent les portes du plaisir d’exister avec le minimum nécessaire et le maximum vital, même si l’alchimie entre le nécessaire et le vital, le minimum et le maximum reste difficile à définir et à circonscrire. Elle pourrait éventuellement passer par une politique d’austérité envers soi-même, librement choisie et vécue avec philosophie et contre la boulimie d’accumuler plus que de besoin.
L’enjeu n’est pas de pouvoir donner et de savoir recevoir, mais surtout de savoir accepter sans se résigner ; de pouvoir apprendre à vivre autrement et simplement. Une vie qui commence d’abord par un retour essentiel sur soi sans tomber dans l’égoïsme et l’égocentrisme, mais une vie remplie et repliée sur l’essentiel pour mieux s’ouvrir à l’harmonie aseptisée qui se noue avec l’autre suffisamment clean d’esprit et de corps pour ne pas polluer et pourrir nos quotidiens déjà lourdement accidentés.
UNE SAISIE DE PRODUITS EN PLASTIQUE POUR DÉBUTER L’EXÉCUTION DES MESURES D’INTERDICTION
La saisie jeudi d’une grande quantité de sachets, de couverts et de gobelets en plastique dans trois supermarchés de Dakar marque le début d’exécution de la loi prohibant les produits plastiques
Dakar, 1er mai (APS) – La saisie jeudi d’une grande quantité de sachets, de couverts et de gobelets en plastique dans trois supermarchés de Dakar marque le début d’exécution de la loi prohibant les produits plastiques, a appris l’APS du ministère de l’Environnement et du Développement durable.
La section Environnement de la gendarmerie, accompagnée des services techniques du ministère du dit ministère, Développement durable, a mené une opération "coup de poing" au niveau de trois supermarchés de Dakar, rapporte notamment le ministère de l’Environnement dans un communiqué parvenu à l’APS.
Une grande quantité de sachets, de couverts et de gobelets en plastique a été saisie. C’est le début de l’application stricte de cette nouvelle loi. Les contrevenants sont ainsi avertis", indique la même source.
La loi n° 2020-04 du 20 janvier 2020, relative à la prévention et la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques, est entrée en vigueur le 20 avril.
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LA VERITE SUR MA QUARANTAINE A TAMBACOUNDA
Khalidou Fadiga s'explique sur sa mise en quarantaine à Tambacounda dans une vidéo
Khalidou Fadiga s'explique sur sa mise en quarantaine à Tambacounda. Dans une vidéo, l'ancien international précise qu'il s'est auto-confiné de son plein gré tout en rassurant sur son etat de santé.'' Je suis rentré au Sénégal par voie terrestre. Respectueux des régles sanitaires strictes éditées par nos autorités, j'ai subi tous les tests possibles sur le coronavirus qui se sont avérés négatifs'' a t-il informé
MACKY SALL PRESSE POUR UNE MISE EN ŒUVRE DES MESURES DE PROTECTION DE L’EMPLOI
Le président de la République a indiqué que son gouvernement ‘’ poursuivra’’, avec l’ensemble des parties prenantes, le ‘’ processus de finalisation du Pacte de Stabilité sociale et d’Emergence économique
Dakar, 1-er mai(APS) - Le Chef de l’Etat, Macky Sall a exhorté vendredi, son gouvernement à veiller à la mise en œuvre des mesures prévues en faveur de la protection de l’emploi et des salariés dans le cadre du Programme de résilience économique et sociale (PRES) de riposte au COVID-19.
Dans un message aux travailleurs, à l’occasion du 1er mai, marquant la Fête internationale du Travail, le président de la République a indiqué que son gouvernement ‘’ poursuivra’’, avec l’ensemble des parties prenantes, le ‘’ processus de finalisation du Pacte de Stabilité sociale et d’Emergence économique, symbole de notre volonté commune de nouer un contrat social solide, fécond et durable’’.
Le président Sall a adressé ses ‘’chaleureuses félicitations’’ et ses ‘’meilleurs vœux’’ de bien-être et de réussite à l’ensemble des travailleurs du pays.
‘’L’événement, qui célèbre et consolide les acquis du monde du travail, est un rendez-vous majeur à travers le monde. Cette année, dans un bel élan d’unanimité, les Centrales syndicales sénégalaises, considérant la situation difficile liée à la pandémie du COVID-19, ont pris la décision historique de ne pas présenter de Cahiers de doléances, et de sursoir à toutes les festivités’’, s’est-il félicité.
Selon Macky Sall, cet ‘’acte est exemplaire à plusieurs égards’’.
‘’ Je tiens à saluer sa haute portée civique, qui témoigne de l’engagement patriotique du mouvement syndical dans la prise en charge des intérêts supérieurs de la Nation’’, a ajouté le président de la République.
Par Alassane CISSE (BaobabAfrique)
ELLEINAD, L’ARTISTE A PLUSIEURS CORDES
Outre la musique, elle s’adonne aussi au théâtre, à la danse, à l’écriture etc
Danièle Neukom plus connue sous son nom d’artiste, Elleinad, a vu le jour le 3 janvier 1942 à Genève. Piquée par le virus de la musique dès sa tendre jeunesse, elle vit sa passion régulièrement et avec intensité. Outre la musique, elle s’adonne aussi au théâtre, à la danse, à l’écriture etc. Adolescente, elle récite, chante et danse dans les café-restaurants comme «La Comète», joue de l’accordéon diatonique au début des années 50. Elle s’est distinguée au fil de sa carrière artistique dans des pièces de théâtre, des chorégraphies, des récitals de poésie, des concerts de musique et aussi dans des actions sociales et de développement endogène.
DES MOMENTS FORTS DU PARCOURS ARTIQUE
Elle s’illustre dans «Otohimé princesse des océans» en 1957, «L’Avare de Molière en 1958», ‘’Chœur et théâtre d’Avully : Les portes claquent’’ en 1972, «Je viendrai comme un voleur» en 1973, Revue 1974, «L’Arlésienne de Bizet» en 1975, «Des pommes pour Eve» en 1976, «L‘assemblée des femmes» en 1977, «Une femme de trop» en 1979, «Opérette : Compagnie Denise Orval : Cavalleria Rusticana» en 1978, «La Mascotte» en 1979, «Véronique» en 1980, «La fille du tambour major» en 1982, «Cartel de l’art lyrique : Les Trois Valses» en 1983, « Le voyage dansla lune» en 1983, «Paganini» en 1984, «Chanson gitane» en 1985 «Princesse de cirque» en 1986, «Hommage à Mme Denise Orval».
Bénéficiant de l’expérience vocale d’Elena Dusescu, Elleinad se distingue avec le Chœur mixte d’Avully 1971-1980, Alauda : Requiem pour les vivants 1981, Carmina Burana 1983, les concerts à Venise 1984 De 1984-1990, elle évolue dans l’Ensemble vocal de Genève pour animer un concert par an. Artiste aux multiples facettes, elle fait du batik, du crochet, participe à des ateliers de poterie, s’exerce au dessin, à l’aquarelle et à la peinture à l’huile. Ensuite, elle participe aux expositions collectives: au Crêt Bérard en 1997, à la Chapelle romane de Saint-Maurice-les-Châteauneuf en France en 2004, aux Variations en Vuentron Puidoux en 2007 à Recup’art à Plan-les-Ouates en 2008, aux Variations II en Vuentron Puidoux en 2009 au Plan-lesarts à Plan-les-Ouates 2009.
PRODUCTIONS MUSICALES
De ses expériences croisées avec des musiciens sénégalais, Elleinad sort son album « Cris du cœur » en mai 2005 et participe aux émissions radiophoniques et télévisuelles. Ses clips sont diffusés sur les télévisions. Avec son groupe musical, elle anime des concerts à Diohine avec la participation des femmes du milieu rural. Galvanisée de ces succès, elle lance son deuxième album « Allô la terre » en juin 2007 au Sénégal, suivi de concerts de sensibilisation sur l’immigration clandestine à Pikine Guinaw Rail, de la journée des femmes d’AELMAS à Ouest Foire, à HandiFestival International à Dakar, au gala à Sorano pour le lancement de la fondation Elleinad Allô la terre. En concert, Elleinad a partagé plusieurs scènes en Suisse avec Ma Sané, Alioune MBaye Nder, Assane Ndiaye à Genève. A Dakar, Elleinad Band s’est produit dans des espaces culturels avec des artistes comme Daara J entre autres.
A DAKAR, ON PEUT SE FAIRE LIVRER GRATIS SON PAIN DE RAMADAN
Depuis quelques jours, les Dakarois peuvent composer les numéros de quatre entreprises de livraison et se faire apporter leur pain, sans rien payer d'autre que le prix de la baguette
Les habitants de Dakar peuvent se faire livrer leur pain à domicile pendant le Ramadan sans payer la course, s'épargnant à la fois la queue devant la boulangerie et l'exposition au coronavirus. Le mois sacré musulman est une période où les Sénégalais font grande consommation de baguettes tôt le matin avant le début du jeûne ou le soir après la rupture. Ils se pressent chez le boulanger aux mêmes heures pour avoir leur pain chaud. Un risque sanitaire en temps de Covid-19.
Depuis quelques jours, les Dakarois peuvent composer les numéros de quatre entreprises de livraison et se faire apporter leur pain, sans rien payer d'autre que le prix de la baguette, en général 150 francs (0,22 euros). C'est ainsi que Mohammed François Mané, livreur chez Paps, part en début d'après-midi s'approvisionner chez le boulanger en fonction des commandes reçues et entame ensuite la distribution chez les clients, parmi lesquels Marcelle Fatima Sonko, dans le quartier de Dieuppeul-Derklé. "Avec ce virus, je n'ose même pas aller au marché, à plus forte raison dans une boulangerie. Vous n'avez pas vu la bousculade ?", explique Marcelle Fatima Sonko, inquiète pour elle-même et ses enfants.
"Les personnes nous appellent le matin, passent commande jusqu'à 11H00 et à partir de 14H00,on envoie les tournées", dit Bamba Lô, confondateur de Paps. Depuis quelques années, une clientèle aisée a pris l'habitude de se faire livrer pain et croissants pendant le ramadan, mais "aujourd'hui ce produit-là est accessible à tout le monde" sans frais durant le Ramadan, dit-il."Restez chez vous, vous méritez le meilleur", exhorte sur sa page Facebook, le ministère du Commerce.
Il a lancé cette initiative intitulée JaayMa Mburu ("Vends-moi du pain" en langue locale) avec les organisations professionnelles de boulangerie. Débutée dans la capitale, l'opération a vocation à être étendue à tout le pays, assure-t-il.- 1.024 cas dont 9 mortels - Le Sénégal a franchi vendredi la barre des 1.000 cas de contamination officiels pour atteindre le chiffre de 1.024 et 9 décès.
JaayMa Mburu fait partie des mesures coercitives et des initiatives prises pour limiter la transmission et tenir les gens à distance les uns des autres. Pendant le Ramadan, les boulangers de Dakar et d'une grande partie du Sénégal voient leur chiffre d'affaires augmenter de 10 à 20%, rapporte Amadou Gaye, président de la fédération des boulangers. Il relate "des queues énormes au niveau des boulangeries, sans protection, sans distanciation, (un spectacle) déplorable". JaayMa Mburu prolonge l'effort mené depuis des mois par la profession et les autorités pour "assainir" le secteur où l'hygiène mais aussi les pratiques sociales laissent à désirer, dit-il. La gratuité des livraisons cessera avec le Ramadan, mais la profession constitue sa propre flotte de véhicules pour développer les livraisons, payantes cette fois, dit-il. Pas un souci pour Bamba Lô, le cofondateur de Paps, qui envisage la participation à JaayMa Mburu comme une "contribution" de son entreprise à "l'élan national" de lutte contre la pandémie.
ANNONCE RECORD DE 91 NOUVELLES CONTAMINATIONS, LA BARRE DES 1000 CAS FRANCHIE
Ces 91 nouvelles contaminations proviennent des 901 tests virologiques réalisés par les services compétents, soit un taux d’infection de 10, 09 %, a expliqué la directrice générale de la Santé, Marie Khemesse Ngom Ndiaye.
Dakar, 1er mai (APS) – Le ministère sénégalais de la Santé a annoncé vendredi une contamination record de 91 personnes au Covid-19 en une journée, faisant atteindre au pays 1024 cas de la maladie à coronavirus depuis le 2 mars.
Ces 91 nouvelles contaminations proviennent des 901 tests virologiques réalisés par les services compétents, soit un taux d’infection de 10, 09 %, a expliqué la directrice générale de la Santé, Marie Khemesse Ngom Ndiaye.
Faisant le point quotidien sur la situation épidémiologique du pays, elle a précisé que 88 des nouvelles contaminations étaient issues des cas contacts suivis par les autorités sanitaires tandis que 3 provenaient de la transmission communautaire.
Ces trois individus dont on ignore la source de la contamination résident notamment à Castor (Dakar), Darou Minam (Touba) et Saint-Louis), selon le docteur Ndiaye.
Par ailleurs 22 nouvelles guérisons ont été dénombrées par les autorités sanitaires, portant à 356 le nombre de patients déclarés guéris depuis l’apparition du Covid-19 au Sénégal (le 2 mars).
Deux cas graves sont toujours en observation tandis que l’état de santé des 658 autres malades évoluait favorablement, a indiqué la directrice générale de la Santé.
Le Sénégal a enregistré 9 décès du Covid-19 alors qu’un patient a été évacué à son pays d’origine.
par l'éditorialiste de seneplus, bacary domingo mané
MACKY EN MODE DIGITAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Le chef de l’Etat est parvenu à se faire remarquer au milieu de ce vacarme médiatique dont le covid-19 constitue le centre d’intérêt, grâce à une stratégie de communication de crise digitale bien huilée
Bacary Domingo Mané de SenePlus |
Publication 01/05/2020
La pandémie du covid-19 est-elle en train de nous révéler le talent caché de communiquant digital du président Sall ? L’interrogation ne manque pas de consistance, si l’on en juge par la cadence des tweets inondant la toile - à un rythme presqu’effréné - depuis le début de cette maladie qui donne le tournis à l’humanité toute entière.
Le chef de l’Etat est parvenu à se faire remarquer au milieu de ce vacarme médiatique dont le covid-19 constitue le centre d’intérêt. Grâce à une stratégie de communication de crise digitale bien huilée, il a su jeter un pont sur ce vaste océan du monde, pour échanger à la fois avec les Sénégalais et les citoyens de la planète.
Exit la com politique de Mame Boye !
Il a compris que la communication politique moderne n’est plus descendante, mais place plutôt l’interaction au cœur du rapport entre la personnalité politique et les populations. Exit la logorrhée, refuge parfois d’un verbiage survolant à tire-d’aile la réalité sociale. Internet a fait changer à la politique ses codes. L’interaction est passée du B2B - en transitant par le B2C - au H2H où l’échange vise l’humain à l’humain, car le but ici étant de consumer l’image élitiste qui fait du politique un héros.
Le premier des Sénégalais est à l’heure de l’Inbound marketing, une approche de la communication politique qui donne au récepteur toute la considération requise, à travers un échange constructif capable de susciter l’intérêt du répondant. Le tweet n’est pas un lieu de palabres, le message doit être construit avec juste 140 caractères.
Certes, le tweet permet d’aller à l’essentiel, mais sa principale faiblesse réside dans cette forme d’écriture brève qui ne donne pas la possibilité d’étayer un propos par une argumentation construite.
Depuis le début de la crise de la maladie à coronavirus, le président Sall a tweeté plusieurs fois et à un rythme régulier. On y voit défiler les mots : crise, gestes barrières, prévention, grave, unis, ensemble, dette, solidarité, etc. Tantôt, il sensibilise sur la gravité de la pandémie, tantôt il appelle à l’union sacrée. Le chef de l’Etat se drape parfois du manteau de panafricaniste pour demander, par exemple, l’annulation de la dette des pays africains.
En moyenne trois tweets par jour, histoire de montrer qu’il a le lead de la communication en cette période difficile pour tout dirigeant mesurant à sa juste valeur la détresse humaine sur fond d’angoisse existentielle des populations redoutant à chaque instant de faire l’expérience de la limite. A l’image de tous les dirigeants du monde, le président Sall ne peut dissimuler la peur qui se lit sur sa mine patibulaire traduisant les pulsions d’un cœur qui bat la chamade.
Mais, il a parfaitement compris que garder le témoin de la communication est une belle opportunité pour ne pas subir la crise ! Et la toile offre, non seulement cette possibilité de rester à flot, mais aussi de créer le buzz.
Imposer son leadership au plan continental
Cette présence proactive sur l’échiquier médiatique, par le canal d’une communication digitale qui intègre parfaitement les codes de l’interaction, cache mal une volonté de profiter de cette crise pour polir une e-reputation, un leadership qui ne doit pas faiblir.
C’est d’ailleurs par un tweet du 25 mars dernier qu’il invite les partenaires bilatéraux et multilatéraux à accompagner la résilience du continent africain en annulant la dette. Depuis, l’information a fait le tour du monde, les grands médias ont repris cet appel réfléchi et courageux. C’est encore par le même canal qu’il a usé de diplomatie pour interagir avec le président de Madagascar sur la question de la commande du fameux Covid-Organics, au plaisir de milliers d’africains
Mieux que les autres outils de relation publique, le digital est aujourd’hui, on le sait, un des meilleurs canaux de communication grâce à la spontanéité, l’instantanéité et la réactivité qu’il offre.
Le digital est un puissant instrument de communication politique qui permet un dialogue direct entre dirigeants et populations. Le community manager du Palais l’a tellement compris, que son innovation à diffuser les messages à la nation en live sur les pages du président, n’a pas échappé à la vigilance des spécialistes en communication politique. Le «défilé digital» du 4 avril dernier organisé par ses services, était une parfaite réussite pour un coup d’essai.