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22 juillet 2025
LE MOUVEMENT FÉDÉRALISTE PANAFRICAIN S'ACTIVE POUR LA RÉALISATION DES ÉTATS-UNIS D'AFRIQUE
Avec son nouveau Slogan : « L’Afrique Doit S’Unir Maintenant ou Jamais », le MFPA a fait un grand bond et se voit renforcé et résolument tourné vers l’accomplissement de son objectif principal -COMMUNIQUÉ DE PRESSE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Mouvement Fédéraliste Pan Africain (MFPA), reçu le 28 février 2020, relatif aux différentes activités menées ces derniers mois en vue de l'organisation prochaine, du premier Congrès en vue de la création des Etats-Africains Unis.
"Le Mouvement Fédéraliste Pan Africain (MFPA) qui se construit autour de l’Appel pour le Premier Congrès Fédéraliste Pan Africain lancé depuis Dakar en 2015, vient de boucler une année riche en réalisations, mais également en leçons, dans sa marche vers le Premier Congrès Fédéraliste Pan Africain pour la création des Etats-Africains Unis. A la suite du Pré-congrès tenu à Accra en décembre 2018, qui a officiellement annoncé la naissance du Mouvement Fédéraliste Pan Africain, la réunion physique à Bamako du 9 au 14 décembre 2019 a permis au Comité International Préparatoire (CIP) de consolider l’orientation et le management du Mouvement. La réunion de Bamako aura marqué un tournant décisif dans l’évolution du MFPA. Avec la présence effective de la vaste majorité de ses membres élus, le CIP a pu réviser et adopter à l’unanimité les textes suivants :
La Charte du Congrès
Le Concept du Congrès
Construire notre machine de campagne
Les termes de référence du congrès
Sur le fonctionnement du CIP pour 2020
Cependant, le Mouvement a connu des péripéties l’année passée avec notamment le départ de quelques-uns de ses leaders, mais a pu remonter la pente très vite.
En plus du succès éclatant de Bamako 2019, notamment les rencontres fructueuses avec la société civile et les syndicats, les autorités maliennes dont les anciens présidents Alpha Oumar Konaré et Dioncounda Traoré, l’actuel Président SEM Ibrahim Boubacar Keita, le CIP a eu de nouveaux membres, dont les parcours sont particulièrement marqués par un engagement panafricaniste et d’anciens membres, qui ont tous accepté volontiers d’occuper les postes de responsabilités laissés vacants.
Ainsi donc, en plus de choisir Bamako comme lieu du siège du MFPA, le camarade Adama Samassékou du Mali a été proposé comme Président intérimaire du CIP du Mouvement. Le camarade Joomaay Faye qui occupait le poste de Secrétaire général intérimaire, a été confirmé par le CIP en sa réunion du 4 janvoer 2020. A la réunion suivante du 1er février 2020, le camarade Adama Samassékou a été confirmé au poste de Président du CIP, le camarade Amadou Seck des Etats-Unis a été élu Vice-Président du CIP, et le camarade Vusi Gumede d’Afrique du Sud, Assistant du Président chargé des Relations extérieures. Avec son nouveau Slogan : « L’Afrique Doit S’Unir Maintenant ou Jamais », le MFPA a fait un grand bond et se voit renforcé et résolument tourné vers l’accomplissement de son objectif principal : convoquer le Premier Congrès Fédéraliste Pan Africain en vue de la création des Etats-Africains Unis dans un proche avenir. Pour les besoins de la cause, cette année l’accent sera mis sur le fonctionnement effectif de toutes les structures du Mouvement. La décennie 2020-2030 sera celle de « l’Afrique Doit S’unir Maintenant ou Jamais ! »
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LE TRIOMPHE DE CHEIKH ANTA DIOP
Marginalisé, combattu et voué aux gémonies de son vivant, le savant égyptologue intransigeant au plan scientifique, est aujourd'hui célébré par nombre d'intellectuels d'ici et d'ailleurs. Boubacar Boris Diop, revient sur son legs à la jeunesse africaine
Durant toute sa vie, Cheikh Anta Diop aura été presque seul contre tous. Ostracisé par la communauté scientifique occidentale, traité de fou par le pouvoir socialiste d'alors, le savant sénégalais n'a jamais transigé à propos de sa thèse sur l'origine africaine de l'humanité. Jusqu'à ce que l'histoire lui donne raison. "La victoire de Cheikh Anta est tellement énorme que c'en est même devenue agaçant pour ses anciens contradicteurs. Certains toujours en vie n'ont même pas daigné reconnaître qu'ils se sont trompés", estime Boubacar Boris Diop.
Le journaliste, écrivain et éditorialiste de SenePlus, revient à l'occasion d'une conférence inaugurale de l'Ucad, le 7 février dernier, sur la trajectoire de l'égyptologue à travers ses travaux sur les langues nationales, le panafricanisme, les bases d'un développement afrocentré, son culte du savoir, etc.
LE NON-PAIEMENT DES IMPOTS BLOQUE LA MACHINE
Mobiliser des recettes fiscales pose un énorme problème en Afrique, particulièrement au Sénégal.
L’Union des ordres Fiscaux de l'Afrique de l’ouest (Udofao) et la section de l’ordre National des experts du Sénégal (Ones) ont organisé, hier, la 6ème conférence annuelle fiscale. Lors de cette rencontre qui se tient pour la première fois au Sénégal, il s’agira de trouver des mécanismes de mobilisation des recettes fiscales dans les pays de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Selon les experts, le non-paiement des impôts se fait durement ressentir dans la mobilisation des recettes fiscales.
Mobiliser des recettes fiscales pose un énorme problème en Afrique, particulièrement au Sénégal. Si l'on en croit la présidente de la section fiscale de l’Ordre National des Experts du Sénégal (Ones), sur les 15 millions de Sénégalais, en dehors des fonctionnaires, il n’y a que 90 000 personnes qui payent l’impôt. Marie Delphine l’a fait savoir hier lors de l’ouverture de la 6e édition de la conférence annuelle internationale fiscale. D’après elle, la principale difficulté est liée à un problème de civisme fiscal. «Les gens ne payent pas et ne déclarent pas leurs impôts», se désole-t-elle avant d’ajouter : «un contribuable doit, à la fin de chaque année, compte tenu de ses revenus, déclarer et payer ses impôts». Pour confirmer les propos de l’expert, le directeur général des Impôts et Domaines, Bassirou Samba Niass, indique que la problématique de la mobilisation des recettes internes est devenue un véritable enjeu dans tous les pays, tant du point de vue des politiques internes que de la coopération internationale.
Abondant dans le même sens, Marie Delphine Ndiaye de l’Ones estime que les principales difficultés auxquelles est confronté le Sénégal sont relatives à l’identification de tous les potentiels contribuables. «Actuellement au Sénégal, 20% de ceux qui devaient payer l’impôt contribuent à la charge», renseigne-t- elle. Pour faire face à ce phénomène du non-paiement de l’impôt, la patronne de l’Ones propose de mettre en place des stratégies permettant de saisir tous les contribuables susceptibles de pouvoir payer l’impôt. «A travers la perception de l’impôt, l’Etat peut poursuivre ses actions de développement, mettre en place des infrastructures et améliorer les services sociaux de base. L’impôt a une fonction importante», rappelle Madame Ndiaye. C’est pourquoi elle plaide pour une meilleure sensibilisation des citoyens en vue de faciliter la mobilisation des recettes fiscales.
«Les gens n’ont pas un reflexe d’être de bons citoyens fiscaux. C’est l’occasion de lancer un appel aux citoyens pour l’exercice de citoyenneté par le civisme fiscal à travers le paiement volontiers et spontané de l’impôt», dit-elle. Venu représenter le ministre de la Justice Me Malick Sall, invité d’honneur de cette rencontre, Souleymane Nasser Niane, directeur de cabinet du garde des Sceaux, a invité les citoyens à participer davantage au financement du développement et à l’émergence du pays. «La loi 2017-17 du 2 décembre 2019 portant loi de finance pour l’année 2020 a mis en place des mesures fiscales, tient compte de la structuration des PME et tend notamment à élargir l’assiette fiscale avec l’introduction du prélèvement de conformité fiscale(Pcf).»
«LA MOBILISATION DES RECETTES FISCALES EST UNE URGENCE ECONOMIQUE»
Revenant sur le thème de cette 6e édition intitulé : «Mobilisation des recettes fiscales intérieures dans les pays de la Cedeao : défis et perspectives», le professeur Abdoulaye Sakho salue sa pertinence et souligne : «La mobilisation de recettes est aujourd’hui une urgence économique face au besoin de financement nécessaire en ue d’exécution des programmes de développement». Pour lui, les impôts sont impérieux pour les Etats membres de la Cedeao dont les rentrées fiscales représentent à peine 15% de leur produit intérieur brut (PIB).
L’OPINION PREPAREE EN DOUCE !
Même un mensonge répété mille fois devient la vérité. A plus forte raison, une conviction qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans la mouvance présidentielle.
La position du pouvoir sur un éventuel troisième mandat de Macky Sall se précise de jour en jour. Si ce n’est pas l’ancien Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne qui l’affirme en usant de subterfuge ; c’est le directeur des structures de l’APr, Mbaye Ndiaye qui indique clairement que leur leader peut se représenter en 2024. et ils sont nombreux à le croire au sein du régime. Pour l’heure, à travers les discours, on peut déduire que le pouvoir prépare l’opinion en douce au débat sur le troisième mandat !
Même un mensonge répété mille fois devient la vérité. A plus forte raison, une conviction qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans la mouvance présidentielle. Où les supposés porteurs d’ambitions présidentielles sont voués aux gémonies et perçus comme des chiens à abattre. Les nombreuses mises en garde du Président Macky Sall n’y feront absolument rien. Tel un rouleau compresseur, les partisans et proches collaborateurs du chef de l’Etat sortent un à un pour donner leur position sur un éventuel troisième mandat de leur leader. Pourtant, le président de la République avait pris le soin de trancher ce débat en intimant l’ordre à ses ouailles et autres responsables de la mouvance de ne plus s’y prononcer. Mais c’est comme s’il prêchait dans le vide. Par des tournures alambiquées, certains caciques du régime essayent de désacraliser la question de la limitation des mandats. A titre d’exemple, l’ancien Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne s’est interrogé récemment sur la pertinence de la limitation du mandat présidentiel. Comme pour demander la suppression de cette disposition de notre arsenal juridique.
Dans son argumentaire, le Secrétaire général de la présidence de la République a fait savoir que les pays où il n’y a pas de limitation de mandat sont beaucoup plus nombreux que les pays où on l’a instaurée. Pis, il fait la comparaison entre les mandats des députés qui peuvent être renouvelés moult fois et le mandat présidentiel dont le renouvèlement est encadré. Pour dire qu’il s’agit tous les deux de mandats représentatifs et que ce qui est valable pour l’un devrait être valable pour l’autre. A sa suite, le ministre d’Etat et Directeur des structures du parti est venu enfoncer le clou. Mbaye Ndiaye affirme clairement que Macky Sall a le droit de se représenter en 2024, puisqu’en vertu de la révision constitutionnelle de 2016, il est à son premier mandat de cinq ans et il a la possibilité de briguer un autre mandat de cinq ans. Même si des voix se sont élevées au niveau de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) pour décrier ces thèses; force est de constater que pratiquement seuls les membres du pouvoir débattent de ce sujet.
Les uns sont favorables et tandis que les autres sont contre cette éventualité. Ce qui pousse à dire que le pouvoir prépare en douce l’opinion à un troisième mandat du Président Sall. En plus, il a été constaté, jusque-là, que seules les voix au sein de la majorité contre le troisième mandat sont sanctionnées par le chef de l’Etat. La preuve, le Président Sall n’avait pas hésité à limoger Sory Kaba de son poste de Directeur général des Sénégalais de l'extérieur (DGSE) juste après avoir donné son avis sur la question. Pourtant ce dernier s’était contenté de rappeler les dispositions de la Constitution qui ne permettent pas à Macky Sall de briguer un troisième mandat. Ensuite, l’ancien chef de cabinet politique du chef de l’Etat, Moustapha Diakhaté a été critique pendant un bout de temps envers le régime. Mais il a fallu qu’il se prononce de façon radicale sur le troisième mandat pour qu’il soit subitement exclu des rangs de l’Apr. Il avait soutenu en effet que le Président Sall a verrouillé lui-même les deux mandats en y incluant la disposition selon laquelle «nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs».
SANCTIONS DES RESPONSABLES QUI OSENT SE PRONONCER SUR UN EVENTUEL TROISIEME MANDAT : «DEUX POIDS DEUX MESURES»
Et si le Président Sall devrait poursuivre cette logique de sanction, Mahammad Boun Abdallah Dionne et Mbaye Ndiaye ne devraient pas être épargnés. Mais jusqu’à la preuve du contraire, il demeure évident que ces derniers conserveront tranquillement leurs postes. On se rappelle également qu’en juillet 2019, le conseiller spécial du Président, Ibrahima Ndoye, dans une émission avait indiqué qu’il voudrait que Macky Sall se représente en 2024 et que rien ne le lui empêchait. Entre autres arguments, il soutenait ne pas voir quelqu’un d’autre dans le parti qui avait un profil aussi riche que celui de l’actuel chef de l’Etat. Trois mois plus tard, certainement voulant garder son poste, il se faisait moins tranchant sur la question. Mais, il confessait dans une autre interview qu’on le dise ou pas, il y a de petits cercles au sein de l’Apr qui discutent de la question de la succession que cela soit Macky Sall ou quelqu’un d’autre. Avant d’ajouter que l’essentiel c’est qu’ils restent au pouvoir aussi longtemps que possible afin que leurs acquis en termes de gouvernance ne soient pas remis entre les mains d’aventuriers. Des propos qui en disent long sur les velléités du régime. Et tout laisse croire qu’il y a deux poids deux mesures dans la sanction contre ceux qui ne respectent pas l’ordre du chef de l’Etat de se taire sur cette question. Ceux qui se prononcent pour sont «tolérés». Au même moment, ceux qui s’expriment dans un sens qui ne l’arrange pas sont «limogés». Que les Sénégalais ne soient pas surpris du même scénario qui a prévalu en 2012 avec Abdoulaye Wade!
UN CAS DE CORONAVIRUS RECENSÉ À LAGOS, LE PREMIER EN AFRIQUE SUB-SAHARIENNE
Le ministre a précisé qu'il s'agissait d'un Italien travaillant au Nigeria où il est revenu depuis la ville italienne de Milan le 25 février
Un cas de contamination au nouveau coronavirus a été confirmé à Lagos, la capitale économique du Nigeria, rappelant les peurs déclenchées pendant l'épidémie d'Ebola qui avait touché cette mégalopole tentaculaire de 20 millions d'habitants il y a six ans.
Le ministre de la Santé Osagie Ehanire a annoncé "un cas de coronavirus (Covid-19) dans l'Etat de Lagos.Ce cas qui a été confirmé le 27 février 2020 est le premier à être recensé au Nigeria depuis le début de l'épidémie", a-t-il indiqué sur Twitter.
Le ministre a précisé qu'il s'agissait d'un Italien travaillant au Nigeria où il est revenu depuis la ville italienne de Milan le 25 février.L'Italie est en Europe un des principaux foyers de contamination du coronavirus.
"Le patient est dans un état clinique stable et ne présente pas de symptômes inquiétants", a assuré le ministre, en précisant qu'il était hospitalisé dans un centre spécialisé pour les maladies infectieuses de Lagos.
Il s'agit de la première contamination confirmée et officielle en Afrique subsaharienne, jusque là apparemment préservée de l'épidémie mondiale.
- Pays vulnérable -
Le Nigeria, pays le plus peuplé du continent avec près de 200 millions de personnes, est un des pays les plus vulnérables au monde avec un système de santé fragile et une très forte densité de population (près de 7.000 habitants au km2, selon World Population Review).
En 2014, lorsque le premier cas d'Ebola avait été signalé à Lagos, capitale économique du pays, le monde entier avait retenu son souffle et un vent de panique absolue s'était propagé dans la ville.
Finalement, seules sept personnes sont décédées, sur 19 contaminées, de cette maladie très contagieuse qui a fait plus de 11.000 morts en Afrique de l'Ouest entre fin 2013 et 2016.
L'OMS avait salué "le succès spectaculaire" face à ce qui aurait pu devenir "une épidémie urbaine apocalyptique": les autorités de l'Etat de Lagos avaient réagi à temps, du personnel médical de fondations internationales en poste à Abuja a été déployé, et la maladie était restée confinée dans les quartiers huppés de la ville.
De nombreux Nigérians partent en Chine pour acheter des biens qu'ils revendent ensuite sur les marchés de ce hub économique qui dessert toute l'Afrique de l'Ouest, et les autorités sanitaires nigérianes s'étaient déjà préparées à faire face à une potentielle contamination.
"Nous avons des centres de quarantaine à Abuja (capitale fédérale), et aussi à Lagos", avait déclaré à la mi-février le ministre de la Santé Olorumibe Mamora, assurant que le pays était "sous surveillance" et que des laboratoires pour détecter le virus ont été ouverts dans plusieurs villes du pays.
- "Leçons d'Ebola" -
"Nous avons tiré des leçons d'Ebola", a, de son côté, assuré le directeur général de Waho (West African Health Organization), Stanley Okolo.
La "principale préoccupation" de l'OMS "continue d'être le potentiel de dissémination du Covid-19 dans les pays dont les systèmes de santé sont plus précaires", a déclaré son patron, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Situé dans un zone tropicale non loin de l'équateur, le Nigeria est un terrain propice aux virus et il a dû affronter des maladies aussi rares que dangereuses (Ebola, poliomyélite, méningite, fièvre de Lassa...).
Il est mieux préparé à la gestion des épidémies que de nombreux autres pays de la région, selon les experts.
Dans un pays où la moindre ville "moyenne" frôle le million d'habitants et qui compte deux mégalopoles de plus de 10 millions d'habitants, la pression des partenaires internationaux, et notamment de l'OMS, est très importante.
Le Nigeria a prévu un montant de 427,3 milliards de nairas (800 millions d'euros) pour le secteur de la santé en 2020 (soit 4,1% de son budget, bien loin des recommandations de l'OMS qui s'élevaient à plus de 13% du budget).
Le manque d'infrastructures, la vétusté des équipements, mais aussi l'incapacité des patients à payer leurs traitements ou le départ massif de ses médecins vers l'étranger, font du premier exportateur de pétrole en Afrique un des plus mauvais élèves du continent en matière de santé.
par jean-pierre corréa
LA LUNE EST DANS LE CANIVEAU…
C’est le début du grand bal des opportunistes, qui devraient regarder ce que les Kapos de Gbagbo disaient en toute mauvaise foi de son droit à garder le pouvoir contre toute évidence démocratique...
Pourquoi cette frénésie à parler ou plutôt à « faire parler ceux qui n’en savent rien », alors que les urgences de notre pays sont ailleurs, et que les résoudre devrait commander à ceux qui nous dirigent d’être exclusivement concentrés sur la mission que le peuple sénégalais leur a confiée justement en 2012, intéressés par la promesse du candidat à rafraîchir nos institutions, et d’en ouvrir les fenêtres tous les 5 ans ?
C’est le début du Grand Bal des opportunistes, qui devraient regarder ce que les Kapos de Gbagbo disaient en toute mauvaise foi de son droit à garder le pouvoir contre toute évidence démocratique...On sait tous comment ça a fini...Les jusqu’auboutistes du désormais 1er mandat à ce qu’il paraît, seront les premiers à plonger dans les caniveaux de l’histoire...
Les Luanda Leaks sont la preuve que la roue tourne. Aussi, c’est davantage à ceux qui sont aujourd’hui aux affaires que s’adressent les “Luanda Leaks”. Pendant qu’il est encore temps, ils doivent en tirer toutes les leçons, et s’inspirer de ces propositions faites par une certaine Fondation Mo Ibrahim, qui offrent aux pillards de sortir la tête haute de leurs règnes gloutons avec à la clé un pactole de dix millions de dollars, propre à mettre leurs entourages à l’abri de successeurs vindicatifs, obsession qui cramponne comme des poux certains autocrates aux ors envoûtants du pouvoir. Il s’agit notamment de dirigeants qui, aujourd’hui encore se croyant tout puissants, entourés de factieux, font des richesses de leurs pays une propriété privée, où les richesses du sol et du sous-sol servent grassement les enfants, la fratrie, les beaux-parents, les cousins, les neveux et pourquoi pas les copines des hommes de ces présidents omnipotents.
Chez nous avec l’invraisemblable « Affaire Bougazelli», on n’a pas vraiment senti le vent du boulet. Qu’un homme présenté avec moquerie comme un ancien « faux lion » ait pu être outillé mentalement pour produire 40 milliards en faux billets, et en euros s’il vous plaît, nous interroge.
Que la BCEAO ait regardé ailleurs alors qu’elle s’est précipitée sur Kémi Séba coupable d’avoir cramé un billet de 5000 francs, nous sidère. Cette affaire pourrait effrayer d’éventuels investisseurs, naguère alléchés par un séduisant PSE, qui hésiteraient à miser un seul dollar ou euro dans un pays où ce crime est possible et exécuté de surcroît par un représentant du peuple sénégalais. Là, ça fait un peu désordre… Ils nous avaient promis la Lune, ils nous préparent du sang dans le caniveau. Il y a mieux à faire que de mettre le pays en danger avec l’idée même d’un parjure.
par l'éditorialiste de seneplus, Tidiane Sow
LIBÉREZ GUY MARIUS SAGNA
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous nous rendons complices des excès qu’on nous inflige - Notre justice devrait se rappeler qu’une justice trop juste, dégénère en injustice, comme une orange trop pressurisée donnerait un jus amer
J’ai mal parce que Guy croupit en prison en dépit de tout bon sens. J’ai peur qu’il n’y soit gardé que parce qu’il est Guy, comme avant lui Khalifa y était parce qu’il était Khalifa et Karim parce qu’il était Karim. Notre justice devrait se rappeler qu’une justice trop juste, dégénère en injustice, comme une orange trop pressurisée donnerait un jus amer. Gare à vous opposants et activistes de tout bord : les grilles de Reubeuss crisseront derrière vous si vous daignez effleurer les grilles du palais de la République. Tel serait le message de notre justice.
Pourtant, Guy veut une vie tranquille comme chacun d’entre nous. Il veut un bon revenu, s’occuper de sa famille et avoir une maison.
Mais comme dirait l’autre, que faire d’une maison si vous ne pouvez pas vous sentir heureux et libre dès que vous en sortez ?
Pour cela il faut un pays en ordre et le Sénégal n’est pas en ordre. C’est sûrement ce qu’il a compris plus que nous. Les priorités sont inversées. L’essentiel est rejeté au second plan. Les discussions tournent autour de futilités loin des préoccupations du peuple. Ceux qui osent résister sont abandonnés par ceux-là mêmes qu’ils veulent protéger.
Lors de la grande guerre Feldman ne lancait-il pas à ceux qui le mettaient en joue pour le fusiller : “ Imbéciles, c’est pour vous que je meurs”. Aujourdhui, Guy pourrait bien nous rétorquer : “imbéciles, c’est pour vous que je vais en prison”. Et il aurait raison.
“L’ impuissance acquise” dans notre société est très forte. Une inaction quasi généralisée face aux dérives de toutes sortes. C’est le chacun pour soi qui prévaut malgré une facade de camaraderie affichée urbi et orbi.
Notre peuple qui naguère se battait ne se bat plus. Il critique énormément, il juge beaucoup et agit peu. Nos désenchantements, pour nombreux qu’ ils soient, tombent sous le coup de la fatalité. Notre promptitude à nous remettre aux dieux du ciel et aux fétiches pour conjurer les mauvais sorts, nous empêche d’ innover et de trouver des solutions à notre portée à nos maux. De fait, nous nous rendons complices des excès qu’on nous inflige. Les pouvoirs successifs nous ont méprisé en nous enquillant des lois et décisions scélérates : dauphinat de Senghor, troisème mandat de Wade, parrainage citoyen de Sall, etc. Ils nous ont méprisé parce qu’ ils savent que nous sommes paresseux, indisciplinés, couards et surtout âpres aux gains faciles, prêts à tout pour quelques poignées de francs.
C’est cela la majorité du peuple sénégalais, celui qui crache dans la rue, celui qui au volant accèlère pour ne pas vous laisser passer, celui qui entre en dernier dans une boulangerie, vous bouscule et tend la main par dessus et commande un pain. C’est ce peuple qui ne comprend pas que vous ne compreniez pas ses incivilités.
C’est le même peuple qui ne comprend pas que ceux qui, comme Guy, dénoncent au prix de leur liberté, de leur confort de tous les jours, de l’avenir de leurs enfants, les abus divers, méritent non seulement son respect mais aussi sa mobilisation.
Seul athlète sénégalais du Centre africain de développement de l’Athlétisme (CADA) de Dakar, Louis François Mendy déborde d’ambitions. Spécialiste du 110 mètres haies, le sprinter de 20 ans rêve de décrocher une médaille aux championnats d’Afrique d’Alger, mais surtout de participer aux Jeux olympiques prévus en2020àTokyo, au Japon. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, celui qui est considéré comme une valeur montante de l’athlétisme sénégalais se confie.
Louis, qu'est-ce que cela vous fait d'être le seul Sénégalais au niveau du CADA de Dakar?
Personnellement, cela ne me fait rien. Comme j'ai l'habitude de le dire, seul le travail paie. Je pense qu'au début, il y avait cinq bourses pour cinq pays africains. Au niveau du Sénégal, j'ai été le meilleur et on m'a donné une bourse. Je pense que c'est juste la récompense de mes efforts
Comment se passe le travail au niveau du centre?
Cela se passe très bien. Pour être au sommet, il faut travailler sans relâche. Et je pense que c'est valable pour n'importe quelle discipline. Au niveau du centre, toutes les conditions sont réunies. Les entraînements sont difficiles et c'est du haut niveau. Mais la performance a un prix.
Quels sont vos objectifs à moyen terme, d’autant que les échéances ne manquent pas pour cette année 2020?
Je pense qu'il y a d'abord les championnats d'Afrique qui auront lieu à Alger (en Algérie). Ensuite, il y aura les Jeux olympiques de Tokyo 2020. Pour les JO, je n’ai pas encore ma qualification, mais cela va se faire. Je suis convaincu que je vais y arriver
On parle de vous comme étant le seul espoir sénégalais pour une qualification aux Jo. Commet vivez-vous cela?
Les gens disent que je suis le seul espoir sénégalais pour une qualification, mais moi je ne vois pas ainsi les choses. Il y a d’autres qui sont eux aussi capables de le faire. Mais dans le centre, je suis le seul Sénégalais. Mais je le considère comme un challenge. C'est un défi à relever, car le niveau de l'athlétisme sénégalais est trop bas.
Où est-ce que vous avez débuté l'Athlétisme?
Si je dois revenir sur ma carrière, ce sera trop long. Mais pour être précis, j'ai démarré le 30 novembre 2007. Si j'en suis à ce niveau aujourd'hui, c'est grâce à Dieu, mon travail et avec l'aide de mon ancien entraîneur Adama Badji. Et avec l'actuel coach qui est là, nous faisons aussi un bon travail
Comment trouvez-vous le niveau de l'athlétisme sénégalais?
J'ai eu à le souligner tantôt. Le niveau est très bas et nous faisons tout pour le relever. Cette année, nous allons nous donner à fond pour y arriver.
Quel a été votre meilleur temps sur la saison écoulée?
Pour la saison passée, mon temps était de 13,59.Je suis le détenteur du record du Sénégal aux 110 m haies. Pour la présente année, mon souhait est de faire mieux, c'est-à-dire battre à nouveau ce record et faire les qualifications des JO. Mais mon vœu est surtout de remporter une médaille pour le Sénégal, au championnat d'Afrique.
LE SENEGAL DANS TOUS SES ECLATS DE RIRES… ET DANS TOUTES SES SCENES DE MENAGES !
Le voyage dans nos transports en commun interurbains est coloré d’instants où la drôlerie se la dispute avec la mauvaise humeur maussade des passagers !
Le voyage dans nos transports en commun interurbains est coloré d’instants où la drôlerie se la dispute avec la mauvaise humeur maussade des passagers ! Bref, les cars rapides, c’est un concentré de la vie quotidienne sénégalaise. Reportage…
Vendredi dernier, vers les coups de 19 heures, le soleil s’est déjà couché à Colobane où vient de stationner un minibus de la ligne 5 des « Tata » à l’arrêt installé juste à hauteur de la station Total. Le minibus est plein comme un œuf. Mais il veut prendre toujours plus de clients à cause, disent souvent les chauffeurs de « Tata » se trouvant dans cette situation, des versements journaliers importants qui leur sont exigés. Déjà en surcharge, il va accueillir davantage de clients qui se soucient rarement des conséquences désastreuses de ce surplus de clients. Sur place, écoliers, marchandes, vendeurs, chômeurs et autres se disputent les portes du véhicule. Une dame de forte corpulence attire l’attention. Elle doit prendre le trajet jusqu’à Castors à partir de Colobane.
Forçant les choses, elle a failli « casser les os » à une fille pour le moins presque décharnée. Il commence à faire nuit, et la grosse dame a déjà duré à l’arrêt. Malgré la surcharge, elle a réussi à se frayer un chemin à l’intérieur du véhicule. Elle tente de tout bousculer sur son passage. Pochette bien coincée sous l’aisselle gauche, et s’agrippant à la barre transversale avec sa main droite, dans sa taille-basse « tiim taatt », elle se faufile difficilement entre les passagers. Lesquels sont en position debout faute de places. Des mouvements qui ont envoyé une fille de petite corpulence presque à terre. Heureusement, cette dernière est vite interceptée par le passager installé sur l’un des quelques dizaines de sièges que compte le minibus. Hélas ce passager au grand cœur, n’étant pas un poids lourd, est emporté par l’élan de la demoiselle s’affalant sur l’autre passager avec qui il partage la même banquette.
Mettant ce dernier « dos au mur », pour ne pas dire bien coincé au bord du véhicule qui roule en pente. Lui, il s’efforce de pousser de ses deux mains les deux corps qui constituent un poids de trop. Au même moment, une écolière qui suivait la scène, lança presque en ricanant : « Waaaw ! Lii djamm la ? Khalass » (C’est quoi ce bordel ?). « Wakh ko sa ndey» (Dis-le à ta mère), lui balance à la figure la grosse dame. L’écolière, ne voulant certainement pas avoir des ennuis avec cette femme de très forte corpulence, lui demande gentiment d’arrêter de l’insulter au moment où chacun, de son côté, y mettait son grain de sel. Des clients rouges de colère déversent leur bile sur le chauffeur et son receveur. « Vous êtes les seuls responsables de l’incident qui vient de se produire. Vous êtes trop cupides. Vous prenez les gens pour des animaux », s’est offusquée une autre passagère dont l’âge avoisine la cinquantaine.
De petites disputes
Si dans ce car rapide, l’histoire est survenue de manière fortuite, ce qui s’est passé dans un autre minibus Tata de la ligne 2, qui fait la navette entre Dakar et les Parcelles, relève de la vraie provocation. Assise sur un siège, derrière une jeune fille en train de poster des photos sur son mur Facebook, une dame essaie de casser du sucre sur le dos de cette internaute. « Jaayu rek. Lii yëpp indice là. Thiaga yi dokhantou gouddi. Gnou ngui fépp» (Vous ne faites que vous vendre. Vous êtes des prostituées qui évoluent la nuit), a-t-elle lancé en l’air. Naturellement, ce message prétendument envoyé en l’air a été décrypté par la cible. La nymphe bien maquillée porte un body décolleté assorti d’un pantalon jean déchiré au niveau des cuisses. Elle se tourne vers la dame, une main collée sur la frange de sa perruque en « cheveux naturel » tellement longue qu’elle touche ses fesses. Avec ses petites lèvres bien colorées en rouge, la belle fille lance un regard inquisiteur à la « provocatrice » tout en lui balançant cette phrase à la figure: « Mère sama yaye nga. Waayé nitt day mandou » (T’as l’âge de ma mère, donc tu dois être assez responsable pour ne pas dire des bêtises). Une reproche mal vue par la dame au visage mal soigné et dont les vergetures avaient fini de se loger au niveau du cou, de l’omoplate et de l’avant-bras. Entre deux insultes, elle arrache à sa vis-à-vis sa perruque. Ce qui laisse voir une tête aux cheveux ras et teints en marron. « Kholal ma lii rek. C’est une prostituée », balance-t-elle à la figure de la fille qu’elle a voulu manifestement humilier. Dans la ligne 5 qui termine toujours sa course au terminus qui se trouve entre les unités 12, 17, 18 et 11 des Parcelles Assainies, la scène n’est pas un cas isolé. Parfois, on y raconte sa vie sans aucune pudeur. Surtout celle de couples, avec une prédilection pour les bisbilles avec la belle-famille. Téléphone collé à l’oreille droite, une passagère entame une discussion avec sa « copine » sur l’incident qui se serait passé la veille dans son foyer. En un laps de temps, elle explique tout. Y compris le sucre de trop rajouté à la tasse de café de sa belle-mère diabétique. Comme pour « accélérer » sa mort, dit-elle tout en bégayant ceci « Daaa daa fafffa soff. Waayé, di di dina kha kha kha kham ni, ma ma ma maak moom la ». A l’en croire, sa belle-mère s’immisce trop dans sa vie de couple. Une façon de faire qui l’ennuie ! Or « danga beugg bégué », dit l’autre au bout du fil. Du moins, on a deviné vu qu’elle a répété ce que l’autre lui a dit. Après avoir raccroché, une autre jeune femme, assise comme si elle était invitée à participer à la discussion « intime » entre deux copines qui se disent tout, de soutenir les « folies » de la dame en bisbilles avec sa belle-mère. «Toutes les belles-mères sont pareilles. Elles ont déjà fait leur temps. Mais elles nous pompent l’air tous les jours. On a comme l’impression qu’elles sont jalouses de nous ou nous envient », a-t-elle lancé en signe de provocation à l’endroit des belles mères. Une sexagénaire s’invite dans la discussion. Elle a été directe et véridique. Selon elle, les belles-filles ne sont plus soumises comme avant. Elles ne seraient dans les foyers que pour séparer les belles-mères de leurs fils. Quand elle disait ses quatre vérités à ces femmes, elle était arrivée à destination. Ce qui interrompt ainsi cette discussion de salon.
Autre bus, autres scènes
Entre le croisement 22 et la célèbre boulangerie Mandela de la commune des Parcelles Assainies, un client venait « d’envoyer » une jeune fille au centre de « soins » en lui occasionnant une hémorragie interne au niveau de l’orteil de son pied droit. Alors qu’elle avait tranquillement pris place sur le banc à côté de la porte, un client, sac négligemment porté en bandoulière sur une veste noire au col mal entretenu, se frayait un chemin pour aller prendre place à l’intérieur. A peine le pied posé dans le car, la fille en question lance un cri strident. « Wouy réy nama ». Visages paniqués, tout le monde la regardait se tordre de douleur. Les yeux convergeaient également vers le voyageur qui s’est vite confondu en excuses. Lesquelles ne seront « pas acceptées » par la plaignante. « Boy dox do xol ? So dammé sama baram loy wax ?
Et puis Yamay fathie » (Ne peux-tu pas regarder là où tu poses les pieds ? Et puis, est-ce toi qui va me soigner si tu me brises l’orteil ?) lui a-t-elle jeté avec dédain. Son amie avec qui elle partageait le même banc intervient alors pour ajouter son grain de sel en accablant d’injures l’homme à la veste. « Soof rek. Okine élégasse…. » Balance–t-elle à l’endroit du malheureux qui venait de poser maladroitement son pied sur les doigts de son amie. Pointant son index gauche sur cette dernière, l’infortuné jeune homme n’a pas tardé à lui faire comprendre qu’elle n’est pas concernée par l’affaire. S’en est suivie une dispute entre les deux parties qui s’insultaient de mère. Mettant ainsi le car sens dessus-dessous ! Enième scène ordinaire dans ce Sénégal en miniature que sont nos « cars rapides »…
VOYAGE DANS L’UNIVERS DES CARS RAPIDES
"Colobane, Tilène, Dakar, Guédiawaye, Pikine, Ouakam"…etc., « Anawan awance, na dem » ! Toute une génération d’hommes et femmes depuis l’indépendance de notre pays est habituée à ce langage atypique des apprentis de cars rapides
Colobane, Tilène, Dakar, Guédiawaye, Pikine, Ouakam »…etc., « Anawan awance, na dem » !!! Toute une génération d’hommes et femmes depuis l’indépendance de notre pays — et même bien avant, sans doute, lorsque roulaient les « rapides Ndondy » — est habituée à ce langage atypique des apprentis de cars rapides qui indique leurs différentes destinations dans Dakar et sa banlieue
On y entend du tout avec des expressions pour le moins grivoises comme quand un de ces insolents apprentis demande à une belle « Drianké » d’ajuster sa posture pour qu’un vieux fasse du « roof », c’est-à-dire s’introduise ! Ou quand le même apprenti demande au chauffeur de permettre au vieux de « Daanu » (descendre mais dans le sens de jouir sexuellement) ! Ces scènes et réparties inimaginables, on ne les voit nulle part ailleurs que dans nos « cercueils roulants ». Il y a aussi cette barre de fer par laquelle on s’accroche lorsqu’on pénètre dans le véhicule et dont le nom indispose les talibés d’une grande confrérie. Indiscipline notoire d’une jeunesse. Archétypes de la gouaille moqueuse et vulgaire sénégalaise, ces « apprentis » sont pour la plupart des jeunes gens, voire des enfants, qui crient à s’arracher les cordes vocales pour attirer des clients souvent invisibles et qu’ils sont les seuls à apercevoir.
Au rond-point de la Cité des Eaux, l’un de ces jeunes à peine sortis de l’adolescence, se distingue par son insolence à diriger son monde dans la guimbarde. Habillé d’un tee-shirt qui a perdu de sa couleur, il tenait habilement sa pochette. Installé sur le marchepied du car en stationnement, pièces de monnaie dans la main et quelques billets enroulés entre ses doigts, il hélait d’invisibles clients.
Excédés, les voyageurs commençaient à manifester leur impatience en l’interpellant vigoureusement. Mais c’est comme s’ils parlaient à un sourd. Ne leur prêtant aucune attention, l’adolescent — ou l’enfant ? — poursuivait sa quête de clients et ne résolut à taper sur la porte du car, ordre de démarrage donné au chauffeur, que quand tel fut son bon plaisir. « Je travaille ! Ici, le boss c’est moi et personne ne peut me mettre la pression. Celui qui est pressé peut bien prendre un taxi », balança-t-il à son monde surpris par une telle impertinence du garnement haut comme trois pommes. Scènes courantes à l’intérieur des cars rapides où clients et apprentis se donnent en spectacle pour un rien, l’injure à la bouche. Comme cette scène volée à l’intérieur d’un autre car en direction de Colobane où un homme, la quarantaine, s’en prenait à un apprenti. « Vous, apprentis, êtes mal éduqués. Vous ne connaissez rien à part l’argent. Il n’y a pas plus incorrects que vous. Remets-moi ma monnaie. Je ne peux pas payer 100 francs pour un trajet de Castors au marché Hlm », se défonce le quadra sur le jeune apprenti qu’il menace d’écraser. Ce qui ne semble en rien ébranler son interlocuteur qui reste de marbre. Il continue calmement d’encaisser avant de lui balancer à la figure. « Je n’ai pas de la monnaie. Attends que je te remette tes 25 F CFA. Je n’ai rien à faire de ta monnaie ».
Dialogue de sourds. En effet, alors que l’apprenti parle de 25 francs, l’homme insiste à recevoir ses 50 francs. Des scènes courantes dans ces guimbardes où pour une pièce de 25 francs l’irréparable, voire un homicide, peut se produire. Pour en revenir à notre quadra proche de ses sous, l’apprenti, qui reste droit dans ses bottes, ne consent à lui remettre que 25 francs. « Tu auras beau crier, je ne te remettrai rien. Fais ce que tu veux. C’est n’est pas mon affaire », lance le gosse qui avait apparemment raison. Le quadra finit par descendre du car avec des mots aigres-doux qu’il balance au jeune apprenti. C’est sur ces entrefaites que des clients tentent de sermonner l’apprenti, lui conseillant d’éviter des accrochages avec les clients surtout les plus âgés. Réponse sèche de l’apprenti qui ne tient pas à se faire remonter les bretelles, conscient qu’il est dans sa vérité. « Ce n’est pas mon problème », leur balance-t-il.
Les dames en scène
A « Difoncé » (entendez Crédit foncier !), il est 23 heures passées. Bientôt minuit ! Quelques cars sont garés. Les apprentis cherchent éperdument des clients. On peut entendre de loin dans le silence de la nuit leurs vociférations. A la limite, ils se chamaillent même pour un client. Dans le véhicule de Baye Fall, les voyageurs commencent à s’impatienter. « Nous allons descendre de ton véhicule puisque tu ne veux pas partir. « Yène daguène beugué » (vous aimez trop l’argent), lance une cliente à l’apprenti. C’est comme si la bonne dame parlait à un mur. Il a fallu une vingtaine de minutes pour que l’apprenti se décide à donner le signe de départ au chauffeur. Malgré tout, il continue de chercher d’éventuels clients tout le long du trajet qui mène à l’avenue Blaise Diagne. La dame qui continuait à crier sur l’apprenti reçut la réponse de celui -ci dont l’insolence fut à la mesure de la colère de la bonne dame. « Si tu es aussi pressée, tu aurais dû prendre un taxi. Vous n’avez rien et vous voulez emmerder les gens par votre impolitesse », lui lance le jeune homme en balançant son bras par-dessus la tête. La dame, ne pouvant digérer cette pilule, se défonce sur lui. « Vous êtes impolis, c’est pourquoi, vous resterez toujours pauvres. Regarde comme tu es. Vous finirez toujours dans les rues comme des chiffonniers ». La réplique du gosse fut tout à fait outrageante. « Une bonne femme ne traine pas jusqu’à ces heures dans les rues. Si t’avais meilleure condition de vie que nous, t’aurais pas pris un « rapit ». Do dara la wakh », enfonce le jeune homme. Les clients tentent de les calmer. En vain… A la descente de la dame, le jeune homme lui lance une phrase pour le moins très ironique qui fit rire tout le monde. « Tu ferais mieux de prendre une douche avant d’aller au lit. Tu pues comme une charogne. Et pense que c’est moi qui te donne ton bain ». Ce qui mit la femme dans tous ses états, insultant et gesticulant, pendant que le chauffeur poursuivait sa course, s’éloignant de la Médina pour rallier Colobane.
Un autre car, un autre décor
« Yarakh, Yarakh », s’époumone l’apprenti à Castors. Il est presque 1 heure. La plupart des passagers ont pour destination la Patte d’Oie et Grand-Yoff. Mais pour l’apprenti, il est plus préférable de prendre le chemin qui mène à Yarakh où il aura la possibilité d’avoir plus de clients. Ce qui crée un véritable boucan dans le car avec des voyageurs décidés à ne pas descendre. Et c’est presque forcés qu’ils se résolurent à prendre un autre car qui ne pouvait pas les contenir. Malgré tout, l’apprenti cherchait encore à remplir son car. « Où vas-tu mettre ces gens. Bounou fonto waay », crient les clients à l’intérieur. Un jeune descend du véhicule et deux dames entrent. L’une d’elles avait une bassine qu’elle dépose sous les jambes d’un homme assis juste près de la porte. « Vous savez bien que votre bassine ne peut pas entrer », dit le gars. Sur le coup, l’apprenti prend la défense de la dame. « Soulève tes jambes, c’est mieux, les clients mettent toujours leurs bagages ici », répond-il. Du coup, le client s’en prend à lui et le ton monte. Les clients calment leurs ardeurs. Ce n’est pas tout ! Lorsqu’un client descend à Cto, la dame qui était debout, prend place à côté de celui qui l’empêchait d’introduire sa bassine. En effet, avec ses formes très généreuses, ses fesses prennent presque deux places et rendent l’endroit étroit. L’homme ne cesse de se remuer tout en maugréant. « Tu passes ton temps à gueuler comme une fille et je ne t’ai pas répondu. Danga soof. Si tu ne veux pas être dérangé, descends du véhicule », dit la dame. Son interlocuteur fit semblant de ne pas l’avoir entendue et se mura un silence de cathédrale. Pendant ce temps, les clients massés sur le marchepied, se disputent avec l’apprenti qui leur réclame le prix du transport. « Nous n’allons rien payer tant que nous ne prendrons pas place », répondent- ils en chœur. Et de la Patte d’Oie au terminus d’autres scènes plus pittoresques les unes que les autres sont vécues dans ces guimbardes sans qui la vie dakaroise serait bien maussade assurément…