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5 mai 2025
par Ibrahima Malick Thioune
ANALYSE CRITIQUE DU BUDGET 2024
L'utilisation de l'exposé des motifs comme outil de propagande politique et la manipulation des chiffres soulèvent des questions sur l'intégrité du processus budgétaire
Le budget de l’État est un document essentiel pour la gestion des finances publiques et un pilier de la gouvernance démocratique. Il s’agit d’une loi organique qui détermine, pour une année, les recettes et les dépenses de l'État. En tant que tel, le budget revêt un caractère juridique contraignant et informatif, fournissant aux citoyens et aux institutions une vision claire de l’orientation économique et des priorités politiques d’un pays. Sa préparation et son adoption sont encadrées par des principes stricts qui garantissent la transparence et la sincérité des prévisions économiques. En outre, le Conseil constitutionnel, compétent pour examiner la conformité des lois organiques, veille au respect de ces principes.
Le budget est ainsi défini comme un acte législatif qui prévoit et autorise les ressources et les charges publiques pour une période donnée, généralement une année. Cette définition implique que le budget doit être sincère, transparent et vérifiable. Il ne se limite pas à un simple outil technique de gestion des finances ; c’est aussi un document informatif qui sert de référence pour le contrôle parlementaire et citoyen. Les principes fondamentaux qui encadrent l’élaboration du budget sont les suivants : le principe d’annualité, selon lequel le budget s’applique sur une période d’un an ; le principe d’unité, qui exige que toutes les recettes et dépenses de l’État soient présentées dans un document unique ; le principe d’universalité, qui stipule que les recettes et les dépenses doivent être intégralement inscrites sans compensation entre elles ; le principe de sincérité, qui impose que les prévisions de recettes et de dépenses soient réalistes et fondées sur des hypothèses économiques vérifiables.
Parmi ces principes, le caractère informatif du budget est central. En effet, le budget sert à informer clairement et honnêtement les citoyens et les institutions publiques sur la situation financière de l’État, ses projets de dépenses et ses prévisions de recettes. La transparence budgétaire est donc un impératif démocratique. Toute dissimulation ou manipulation des données budgétaires remet en question la validité de ce document et viole les règles qui encadrent sa préparation.
Dans cette occurrence, le Premier ministre a pleinement joué son rôle en soulevant ce déni de transparence, en rappelant que l’inclusion du remboursement du capital de la dette dans les prévisions budgétaires constituait une violation des principes de sincérité et de transparence budgétaire. En dénonçant cette manœuvre, il a cherché à rétablir la vérité des comptes publics et à informer de manière juste et claire les citoyens et les institutions, conformément aux exigences de la loi organique. Sa prise de position visait à garantir que le budget de l’État reflète fidèlement la réalité économique et qu'il ne serve pas à masquer les véritables engagements financiers du pays.
Dans le contexte du budget de 2024, force est de constater que ces principes, en particulier celui de sincérité et de transparence, semblent avoir été largement ignorés. L’exposé des motifs, les prévisions irréalistes et l’inclusion d’éléments extra-budgétaires dans les recettes posent question et nécessitent une analyse approfondie des manquements du gouvernement.
I. Aspects de Forme : Une dérive politique sous couvert de justification juridique
L’exposé des motifs, traditionnellement dédié à l'explication rationnelle et technique des choix budgétaires, se transforme, dans le cadre du budget 2024, en un vecteur de légitimation politique même si Gaston Jèze écrivait en 1922 que "le budget est essentiellement un acte politique. […] Le budget est, avant tout, la mise en œuvre d’un programme d’action politique. Il constitue un levier majeur d’intervention de l’Etat dans les domaines économique et social ; l’objectif étant de réguler l’activité économique, d’assurer la cohésion sociale et de réduire les inégalités à travers notamment la fiscalité et les dépenses nécessaires au bon fonctionnement des services publics. C’est pourquoi, ce dévoiement du discours normatif révèle une volonté manifeste de sublimer les réalisations du pouvoir exécutif, au détriment de l'analyse économique rigoureuse et de la transparence exigée par la loi organique parce que et surtout le budget un instrument de pilotage et de maîtrise des finances publiques.
Ce glissement progressif, d’une approche juridique à un plaidoyer politisé, interroge non seulement la forme, mais également l’esprit dans lequel ce budget a été conçu. Derrière la rhétorique élogieuse se cache une tentative de renforcer l'image présidentielle, brouillant ainsi la frontière entre gestion des finances publiques et promotion politique. Une telle approche, loin d’être anodine, constitue une entorse aux exigences d’universalité et de généralité des lois, principes constitutionnels pourtant censés présider à l’élaboration d’un texte aussi crucial que celui de la loi de finances.
1.1. L’exposé des motifs : un instrument de propagande
Le budget de 2024 commence par un exposé des motifs, dont le rôle premier est de justifier techniquement et juridiquement les choix budgétaires opérés. Or, cet exposé dépasse largement cette mission en se transformant en un long plaidoyer pour le bilan du Président de la République. Loin d’être une analyse économique ou financière, il s’apparente davantage à une énumération des réalisations politiques, ce qui n’est ni la vocation ni l’objectif d’un document de cette nature.
Cette dérive est d’autant plus préoccupante que le Conseil constitutionnel, dans sa décision n°1 C1 2016 du 12 février 2016 (Référendum 2016), a rappelé que « l’exposé des motifs d’une loi ne doit pas contenir les réalisations répétées du Président de la République ». Le caractère général et impersonnel des lois, y compris des lois de finances, est un principe fondamental qui garantit l'objectivité du texte. En s'écartant de cette règle, le budget de 2024 compromet son impartialité et son sérieux, et soulève des questions quant à sa conformité juridique.
Le budget n’est pas un panégyrique destiné à exalter les mérites d’un homme ou d’un pouvoir, mais bien une loi organique à caractère général et impersonnel. Il ne saurait servir de tribune pour magnifier les réalisations d’un individu, aussi éminent soit-il, car son objet est de déterminer les ressources et les charges de l’État avec rigueur et impartialité. En ce sens, il doit être exempt de tout éloge personnel ou partisan, afin de préserver son caractère institutionnel et technique. Sa finalité première est d’assurer la gestion transparente et rationnelle des finances publiques, au bénéfice de l’intérêt général, et non de se faire l’instrument de valorisation politique. Il est donc impératif que le budget reste fidèle à sa vocation première : celle de fixer des règles budgétaires dans le respect des principes de sincérité, d'universalité et de transparence, sans tomber dans la personnalisation qui en dénaturerait l’esprit.
1.2. L’omission de la perspective juridique
De manière générale, cet exposé des motifs qui doit présenter les orientations générales du projet, reflète une tendance observée ces dernières années, où les lois de finances s’inscrivent de plus en plus dans une démarche politique plutôt que juridique. Cette approche affaiblit la force normative du texte et le soumet à des considérations politiciennes, en contradiction avec les exigences de la loi organique relative aux lois de finances. En conséquence, il est nécessaire de rétablir la rigueur juridique de ces documents, conformément aux standards fixés par le Conseil constitutionnel, pour assurer un processus budgétaire fiable et sincère. En effet, selon Gaston Jèze, le budget « n'est pas uniquement une évaluation arithmétique d'ordre financier ; il a une signification juridique ». La loi organique relative à la loi de finances (LOLF), souvent qualifiée de « constitution financière » du pays, établit les règles et principes fondamentaux qui encadrent le contenu, la présentation, l’élaboration, l’adoption, l’exécution et le contrôle de la loi de finances. Elle constitue ainsi le socle juridique sur lequel repose l’ensemble du processus budgétaire.
II. Aspects de Fond : entre manipulation des chiffres et fausse transparence
Sous l'apparence d'une présentation technique et chiffrée, le budget 2024 dissimule de profondes incohérences qui révèlent une approche douteuse quant à la sincérité des prévisions budgétaires. Derrière la façade d'un équilibre financier ostensiblement maîtrisé, se profilent des artifices comptables et des ajustements peu conformes aux principes de transparence et de rigueur qui régissent la loi organique relative aux finances publiques.
L’intégration d’emprunts parmi les recettes budgétaires, l’annonce de prévisions fiscales optimistes sans fondement tangible, et la dissimulation des véritables niveaux d’endettement traduisent une démarche qui, sous couvert de rationalité, trahit une manipulation subtile des chiffres. Il ne s’agit plus simplement d’une erreur technique, mais d’une stratégie de maquillage budgétaire destinée à masquer la réalité économique du pays. Ces pratiques soulèvent la question d’une possible volonté délibérée de désinformer les destinataires de ce document fondamental, sapant ainsi les principes de sincérité, de prudence et de responsabilité financière qui devraient en garantir l’objectivité. Cette pratique transgresse allègrement le directive n°01/2009/cm/uemoa portant code de transparence dans la gestion des finances publiques au sein de l’uemoa qui rappelle avec force que « les acteurs publics qui pilotent et gèrent les fonds publics, élus ou fonctionnaires, acceptent des obligations d’intégrité et de rectitude particulièrement exigeantes, à mesure de la confiance qui leur est faite »
2.1. Sincérité douteuse des prévisions budgétaires
L’un des points centraux de notre critique porte sur le manque de sincérité des prévisions budgétaires pour l’année 2024. Selon les déclarations du ministre des Finances, le budget total s’élèverait à 7000,3 milliards de francs CFA. Cependant, cette estimation inclut 1248 milliards d’amortissements de la dette, qui sont des recettes hors budget. En effet, depuis la réforme de 2009, les emprunts ne sont plus comptabilisés comme des recettes budgétaires au sens strict, mais comme des recettes de trésorerie.
La loi organique 2020-06 sur les lois de finances est claire à ce sujet : seuls les intérêts de la dette, ici estimés à 578 milliards, doivent figurer dans le budget. En incluant les emprunts dans les recettes budgétaires, le gouvernement viole les articles 8, 11, 27, 28 et 24 de cette loi organique. En réalité, sans l’amortissement de la dette, le budget réel s’élève à 5755 milliards, et non à 7000,3 milliards comme annoncé.
La disposition de la loi organique 2020-06 relative aux lois de finances, qui stipule que seuls les intérêts de la dette doivent figurer dans le budget, signifie que l’État ne doit pas inclure le remboursement du capital emprunté dans les prévisions de recettes et de dépenses annuelles du budget. En d'autres termes, les sommes consacrées au remboursement du principal de la dette (amortissement) sont considérées comme des opérations de trésorerie, et non comme des dépenses publiques ordinaires. Les intérêts de la dette, qui représentent les frais financiers que l'État paie sur ses emprunts, sont, eux, des charges courantes à inclure dans le budget car ils affectent directement les finances publiques et contribuent au déficit budgétaire.
Le remboursement du capital, quant à lui, bien qu'il s'agisse d'un engagement financier, est classé hors budget car il relève de la gestion de la dette plutôt que des dépenses de fonctionnement ou d'investissement de l'État. Cette distinction vise à renforcer la transparence des comptes publics, en permettant de dissocier les opérations de gestion de la dette des dépenses budgétaires effectives. En ne comptabilisant que les intérêts, l’État présente une image claire de la charge réelle et immédiate que représente sa dette, tandis que l'amortissement, souvent financé par de nouveaux emprunts, reste une opération de trésorerie.
Cette disposition protège contre une illusion budgétaire où l'État pourrait prétendre inclure des ressources temporaires (par exemple, des emprunts) dans ses recettes annuelles, alors que cela ne reflète pas la solidité économique du pays.
Cette manipulation des chiffres constitue une violation des principes de sincérité et de transparence inscrits dans la loi. En faussant les prévisions, le gouvernement dénature l’information budgétaire, ce qui affecte la capacité des institutions, des investisseurs et des citoyens à évaluer correctement la situation économique et financière du pays.
2.2. Prédictions irréalistes des recettes fiscales
Un autre aspect problématique du budget de 2024 est l’annonce d’une augmentation des recettes fiscales de plus de 693 milliards de francs CFA, sans introduction de nouvelles taxes ou impôts. Le gouvernement justifie cette hausse par une meilleure gouvernance fiscale, via la mise en œuvre des programmes SRMT et PROMAD. Toutefois, cette prévision semble particulièrement optimiste, notamment en période électorale où, historiquement, les recettes tendent à baisser, comme cela a été observé lors des élections de 2012 et 2019.
L’absence de sincérité dans ces prévisions est non seulement une faute technique, mais aussi une violation explicite de la loi organique relative aux lois de finances, qui impose la sincérité comme principe fondamental. En gonflant les chiffres, le gouvernement fait preuve d’un optimisme douteux, mettant en péril la crédibilité du budget.
2.3. Un déficit budgétaire préoccupant et une dette insoutenable
Le budget de 2024 prévoit également un déficit de 840,2 milliards de francs CFA, un chiffre préoccupant dans le contexte actuel. Ce déficit est d’autant plus inquiétant que la dette publique atteint désormais 15 000 milliards, avec près de 100 milliards consacrés au service de cette dette. Cette situation illustre une mauvaise gestion des finances publiques et met en lumière l’urgence de repenser la stratégie de financement de l’État.
La loi de finances devrait viser à contenir l’endettement et à assurer une trajectoire financière soutenable. Or, avec un endettement aussi élevé, le pays s’expose à un risque accru de surendettement, ce qui compromet sa stabilité économique à moyen et long terme.
Le budget de 2024, tel qu’il est présenté, souffre de graves manquements tant sur la forme que sur le fond. L’usage dévoyé de l’exposé des motifs comme instrument de légitimation politique, couplé à des manipulations comptables flagrantes, met en lumière une gestion budgétaire empreinte de légèreté et d’opacité. En intégrant des emprunts parmi les recettes budgétaires, en gonflant artificiellement les prévisions de recettes fiscales, et en omettant de rendre compte de manière transparente du niveau d'endettement, le gouvernement semble s'éloigner des principes fondamentaux de sincérité et de transparence inscrits dans la loi organique relative aux finances publiques.
Ce budget, qui fausse délibérément la réalité économique, expose le Sénégal à plusieurs risques majeurs. Tout d’abord, en violant les principes de sincérité budgétaire, il compromet la confiance des investisseurs et des partenaires internationaux, qui fondent leurs décisions sur la stabilité et la fiabilité des informations fournies par l'État. Un budget artificiellement gonflé, reposant sur des prévisions économiques irréalistes, expose le pays à des révisions en urgence, à une dégradation de sa notation souveraine, et, potentiellement, à une baisse des investissements étrangers.
Ensuite, la manipulation des chiffres accroît le risque de surendettement. Avec une dette publique déjà considérable, atteignant 15 000 milliards de francs CFA, toute stratégie qui dissimule l’ampleur de la dette et des déficits pourrait précipiter le Sénégal dans une spirale d’endettement incontrôlé. Ce surendettement pourrait limiter la capacité de l'État à financer des projets structurants et à assurer les services publics essentiels, impactant directement le développement du pays.
Enfin, l’absence de sincérité dans les prévisions de recettes fiscales, couplée à des promesses non fondées de gouvernance fiscale améliorée, risque de créer un fossé entre les attentes budgétaires et les réalités économiques. Ce décalage peut entraîner des coupes budgétaires drastiques en milieu d’exercice, affectant des secteurs sensibles tels que l’éducation, la santé et les infrastructures. Ces ajustements forcés auraient des conséquences directes sur le bien-être des citoyens, surtout dans un contexte où les attentes sociales sont fortes.
En somme, loin d’être un simple outil de gestion des finances publiques, ce budget reflète une méthode de gouvernance qui, en faussant les données, met en péril la stabilité économique du Sénégal et mine la confiance des citoyens dans leurs institutions. Plus qu’une simple erreur technique, l'art de mal budgétiser devient ici un risque stratégique pour l’avenir du pays.
Dans ce sillage, il incombe désormais aux autorités compétentes de saisir le Conseil constitutionnel afin qu’il examine la conformité du budget aux dispositions constitutionnelles et organiques en vigueur. Le Conseil constitutionnel, en tant que garant de la légalité des lois organiques, notamment celles relatives aux finances publiques, est appelé à jouer un rôle fondamental dans la vérification de la régularité des choix budgétaires. Une telle saisine permettrait de lever toute ambiguïté quant à la conformité de ces dispositions aux principes de sincérité, d’universalité et de transparence, et de garantir que les engagements de l’État, notamment en matière de gestion de la dette, respectent scrupuleusement les exigences constitutionnelles.
Le rôle central des finances publiques dans la gouvernance de notre pays et leur impact direct sur la vie quotidienne des citoyens incitent à penser que la jurisprudence du Conseil constitutionnel en matière budgétaire et financière est appelée à se développer considérablement dans les années à venir. Cette évolution concernera non seulement le contrôle de constitutionnalité a priori des lois de finances, mais également des recours a posteriori, renforçant ainsi le cadre juridique et institutionnel de la gestion budgétaire. Cela contribuerait à consolider la confiance dans le processus budgétaire et à garantir que celui-ci reste aligné sur les exigences de la transparence et de la responsabilité démocratique.
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Y'EN A MARRE TIRE LA SONNETTE D'ALARME
Arrestations controversées, libertés menacées, promesses oubliées : Aliou Sané dresse un bilan sans concession des premiers pas du gouvernement. Un rappel cinglant que la vigilance citoyenne ne prend jamais de vacances
Ce dimanche 6 octobre 2024, Alioune Sané, coordinateur du mouvement Y'en a Marre, a fait entendre sa voix lors de l'émission dominicaine de Sud FM. Dans un entretien percutant, il a exprimé de vives inquiétudes quant à l'état actuel de la démocratie sénégalaise.
Sané a pointé du doigt les récentes actions du nouveau gouvernement, notamment les arrestations pour "diffusion de fausses nouvelles". Il avertit que ces pratiques rappellent dangereusement celles du régime précédent, contre lesquelles le mouvement s'était battu. "On ne peut pas dire à une opposition comment elle doit s'opposer", a-t-il martelé, appelant à préserver l'espace démocratique chèrement acquis.
Le coordinateur de Y'en a Marre n'a pas manqué de souligner l'importance de la reddition des comptes, tout en insistant sur le respect des droits et de la présomption d'innocence. Il exhorte le gouvernement à agir de manière transparente et équitable dans ce processus.
Face aux défis sociaux critiques tels que l'insécurité, l'immigration irrégulière et le chômage des jeunes, Sané appelle à un leadership fort et inspirant. Selon lui, le nouveau président a la responsabilité de "faire rêver" la jeunesse sénégalaise et de l'engager dans un projet de développement national.
Malgré ces préoccupations, Alioune Sané réaffirme le rôle crucial de Y'en a Marre en tant que "sentinelle de la démocratie". Il souligne l'importance de maintenir des organisations citoyennes indépendantes, capables de s'élever au-dessus des intérêts politiques pour défendre les principes démocratiques.
par l'éditorialiste de seneplus, Amadou Elimane Kane
UNE ODE POUR LA RENAISSANCE AFRICAINE
EXCLUSIF SENEPLUS - Il est de notre responsabilité, nous les Africains où que nous soyons, d’œuvrer pour le rétablissement de nos valeurs, de notre conscience historique, de nos ressources culturelles, de nos créations
Amadou Elimane Kane de SenePlus |
Publication 05/10/2024
La renaissance africaine est une démarche qui propose un ensemble de valeurs en rupture avec les représentations euro-centristes et les négations de soi qui effacent et dévalorisent la conscience historique africaine.
Ce partage de résolutions communes doit s’accompagner d’une unité africaine avec pour levier un postulat qui permet d’œuvrer pour la renaissance : une unité culturelle avec la réappropriation du patrimoine historique et des valeurs africaines ainsi que l’exercice des langues nationales ; mais aussi une unité économique et monétaire avec une réelle exploitation des richesses naturelles du continent et enfin une unité politique d’où doit émerger une véritable démocratie participative qui aura pour fondement la pensée africaine le Ubuntu, la justice cognitive, la défense des droits humains fondamentaux et la lutte contre les corruptions, l’impunité et le népotisme.
Il est une de ces valeurs qu’il convient de mettre en lumière, celle de l’engagement politique qui doit être accompagné d’une intégrité sans faille.
Il s’agit ici de dénoncer les accessions au pouvoir qui ne sont pas acquises au moyen simple de la démocratie. Le suffrage universel doit être transparent et le pouvoir ne se conquiert pas à coup d’élections truquées, achetées. La conquête des plus hautes responsabilités d’Etat doit s’exercer par l’intelligence, par une exigence politicienne saine et par une vraie démarche intellectuelle. Un chef d’Etat est un homme tourné vers son peuple et qui doit mesurer, écouter et rendre possible les ambitions de celui-ci dans une cohérence républicaine et démocratique.
Certains gouvernants africains sont des usurpateurs qui tuent la créativité africaine. Ils sont les complices du grand banditisme international qui maintient le continent dans la misère crasse, le chaos, la guerre. Ils sont les assassins des forces vives du continent, de l’intégrité, de l’excellence intellectuelle et de l’entendement humain.
Comme le souligne l’ancien président Thabo Mbeki, grand défenseur de la renaissance africaine, « tant qu’il en sera ainsi, notre continent restera en marge de l’économie mondiale, pauvre, sous-développé et incapable de décoller. »
Et ce ne sont pas que des mots réservés à l’élite, aux cadres, aux intellectuels, c’est le cri de tous les peuples quels qu’ils soient.
Il ne s’agit plus de promesses, de discours pour mieux piller les États et leurs richesses. Il s’agit de rendre compte de ses actes et un homme d’Etat qui ne défend que ses intérêts personnels est un imposteur. L’Afrique n’est pas un continent mineur, des hommes et des femmes sont prêts à se battre pour son développement durable à l’échelle mondiale.
Cette prise de conscience doit s’accompagner de la réappropriation des richesses culturelles, historiques, intellectuelles de la pensée africaine. Nous possédons dans l’histoire antique des modèles d’intelligence et de démocratie en harmonie avec la société que nous voulons construire : les intellectuels du Moyen-âge, l’université des savoirs enracinée à Tombouctou durant des siècles, les savants africains de l’Égypte antique qui maîtrisaient les sciences physiques, spirituelles et sociales, « deux milles ans en avance sur les Européens de Grèce ».
Cinq cents ans d’esclavage et de pouvoir colonial ont réduit à néant ce fantastique héritage. Il est de notre responsabilité, nous les Africains où que nous soyons, d’œuvrer pour le rétablissement de nos valeurs, de notre conscience historique, de nos ressources culturelles, de nos créations qui sont exhibées de par le monde sans que l’on soit directement, sans intermédiaire crapuleux, impliqués dans la défense de ce patrimoine.
La connaissance de soi et l’ouverture du champ des possibles sont les seules issues pour recouvrer la dignité, la confiance et l’estime de soi.
La démarche de la renaissance africaine est une méthode de lutte perpétuelle contre les chefs d’Etat tyranniques, contre les népotismes, contre la misère intellectuelle, contre l’imposture, contre le crime organisé.
Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et attendre encore que plusieurs générations d’africains soient sacrifiées au seul profit de quelques hommes illégitimes et malhonnêtes.
Hommes politiques, hommes de culture, savants, chercheurs, cadres, artistes, intellectuels, ouvriers, paysans, chômeurs, enseignants, revenons à la « terre mère ».
Hommes, femmes, jeunes de tout le continent et de la diaspora, rassemblons-nous pour créer l’unité africaine de demain qui ainsi constituée formera l’image belle et renouvelée du continent et que l’on nomme la renaissance africaine.
« Pour toi je bâtirai
Un continent de pleine lune
Avec des terres sans frontières
Sans castes
Sans propriétés
Sans mépris
Et sans haine
Où grandiront
De beaux nénuphars noirs
Fleuris par les soleils de nos libertés !
Et je foudroie l’envahisseur et ses valets
Tous les nouveaux
Chiens de garde
Avec pour force
Ma seule folie ensoleillée
Brodée de conscience historique
Comment voulez-vous
Que je me soumette »
Extrait La parole du baobab, poésie, éditions Acoria, Paris, 1999.
Amadou Elimane Kane est enseignant, poète écrivain.
LE DUO QUI BOUSCULE LES CODES
« Il n'y a qu'une chaise pour un président », s'exclame l'opposition. Pourtant, le Sénégal semble aujourd'hui gouverné par un duo : Diomaye, le président novice, et Sonko, le Premier ministre charismatique. Leur tandem suscite espoirs et interrogations
(SenePlus) - Dans un paysage politique africain souvent marqué par la concentration du pouvoir, le Sénégal offre aujourd'hui un spectacle inédit : un tandem présidentiel qui bouscule les codes et suscite autant d'espoirs que d'interrogations. Le magazine Jeune Afrique (JA) consacre un grand angle à ce phénomène, mettant en lumière les dynamiques complexes qui animent l'exécutif sénégalais depuis l'élection surprise de Bassirou Diomaye Faye le 24 mars dernier.
Un duo né des circonstances
L'histoire de ce duo atypique commence par un coup de théâtre électoral. Bassirou Diomaye Faye, quasi-inconnu du grand public, est propulsé à la présidence avec près de 54% des voix dès le premier tour. Une victoire qui doit beaucoup à Ousmane Sonko, figure charismatique de l'opposition, empêché de se présenter et qui a rapporté son soutien sur son fidèle lieutenant.
Cette configuration unique trouve son origine dans les méandres de la politique sénégalaise. Comme le rapport JA, Faye lui-même aurait confié à l'un de ses conseillers : "J'ai travaillé pendant dix ans pour faire élire Ousmane Sonko, et il a fait de moi un président en dix jours." Une phrase qui illustre la profondeur des liens unissant les deux hommes, mais qui soulève aussi des questions sur la répartition réelle du pouvoir au sommet de l'État.
"Coprésidence" ou complémentarité ?
L'opposition n'a pas tardé à s'emparer du sujet, dénonçant ce qu'elle qualifie de "coprésidence qui ne dit pas son nom". Les critiques fusent, notamment après l'épisode de la dissolution de l'Assemblée nationale en septembre. Ousmane Sonko avait alors annoncé la mesure avant même que le président ne la décrète probablement, provoquant l'ire de ses adversaires.
L'ancien ministre Abdou Latif Coulibaly n'a pas mâché ses mots : "Vous avez décidé d'accompagner, à la limite de la déraison, votre Premier ministre. Vous avez préféré perdre la face devant l'opinion nationale plutôt que de gouverner en exigeant de lui qu'il obéisse à vos instructions." Des propos qui suscitent une inquiétude plus large sur l'équilibre des pouvoirs au sein de l'exécutif.
Cependant, l'entourage du duo présidentiel défend fermement leur complémentarité. Fadilou Keïta, ancien membre du cabinet de Sonko, explique : "Les gens sont obsédés par la relation entre les deux parce qu'ils ne comprennent pas ce qui les lie. Aujourd'hui, le chef de l'État a quelqu'un qui peut le remplacer et parler en son nom. Où est le problème ?"
Si la répartition officielle des rôles est claire - Faye est président, Sonko est Premier ministre - leurs styles de communication et d'action diffèrent sensiblement. Bassirou Diomaye Faye, décrit comme plus posé, semble avoir endossé le costume présidentiel avec une certaine retenue.
Ousmane Sonko, quant à lui, conserve le franc-parler qui a fait sa renommée d'opposant. Il n'hésite pas à distribuer des "piques assassins" et à maintenir une posture combative, notamment envers l'ancienne majorité et certains partenaires internationaux. Cette dualité soulève des questions sur la cohérence de la politique étrangère sénégalaise, mais pourrait aussi être vue comme une stratégie délibérée de « bon flic, mauvais flic » sur la scène internationale.
Un ancien candidat à la présidentielle, cité par JA, résume ainsi la situation : "Ils sont les deux faces d'une même pièce. En dépit de leurs divergences dans l'approche et dans leurs personnalités, ils s'entendent comme des larrons en foire."
Vers une refonte du système politique ?
Au-delà des personnalités, cette configuration pourrait annoncer une transformation profonde du système politique sénégalais. Depuis l'indépendance, le pays connaît une tradition d'hyperprésidentialisme, renforcée par les régimes successifs de Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall.
Le parti Pastef, dont sont issus Faye et Sonko, a toujours prôné une refonte de ce système. Madièye Mbodj, vice-président de Pastef et conseiller spécial du chef de l'État, explicite cette vision :
"Nous avons toujours défendu un système où l'Assemblée serait le centre d'impulsion de la vie politique et où le Premier ministre cesserait d'être un fusible, voire un laquais du chef de l'État. Le projet de refondation n'est pas encore en place, mais les prémices sont là. La pratique est en avance sur les institutions".
Cette volonté de réforme institutionnelle pourrait expliquer en partie la dynamique évoquée entre Faye et Sonko, comme une préfiguration d'un nouveau système de gouvernance.
Des défis immédiats à relever
Malgré leur popularité et leurs ambitions réformatrices, le tandem Faye-Sonko fait face à des défis immédiats et considérables. Le ralentissement économique, souligné par une récente mission du FMI, place le gouvernement sous pression. La tragédie du naufrage d'une pirogue au large de Mbour, coûtant la vie à 39 personnes, a douloureusement rappelé l'urgence de s'attaquer au chômage des jeunes et à la question migratoire.
Sur le plan économique, le nouveau pouvoir doit également rassurer un secteur privé inquiet face à la pression fiscale et aux nombreux audits en cours. Ousmane Sonko a notamment dénoncé la situation « catastrophique » des finances publiques, promettant de faire la lumière sur ce qu'il qualifie de « corruption généralisée » sous l'administration précédente.
Fadilou Keïta, nommé à la tête de la Caisse des dépôts et consignations, justifie cette approche : « La bonne gouvernance était le talon d'Achille du régime de Macky Sall. Des dizaines de milliards de francs CFA ont été décaissés [à la CDC] , à contre-courant de l'intérêt national. Il s'est passé des choses très graves, et il est important que l'on situe les responsabilités."
L'épreuve des législatives
Les élections législatives du 17 novembre prochain constituent un test crucial pour le nouveau pouvoir. Si Pastef part favori, l'issue du scrutin déterminera la capacité du duo Faye-Sonko à mettre en œuvre les réformes promises.
Le président a annoncé "une phase de redressement du pays, une phase de décollage et une phase de stabilisation". Mais il est conscient que le temps presse. Comme le souligne un cadre du parti cité par Jeune Afrique : "Diomaye, Sonko, c'est pareil. Notre parti a toujours prôné la désincarnation. Ce qui nous intéresse, c'est le Projet. Peu importe la couleur du chat au moment d'attraper la souris."
ALIOUNE MBAYE NDER JUBILE : 30 ANS DEJA !
Carrière, péripéties et avenir musical, Carrière, péripéties et avenir musical
Entretien réalisé par Sitapha BADJI |
Publication 05/10/2024
Durant les mois d’octobre, novembre et décembre, l’artiste musicien Alioune Mbaye Nder va communier tous les samedis, à Thiossane, avec ses fans pour fêter ses 30 ans de carrière. C’est lors d’une séance de répétition que l’artiste a accordé un entretien à «L’as quotidien» pour faire un flash-back sur le chemin parcouru et toutes les difficultés rencontrées ainsi que les succès. Le musicien a aussi expliqué les causes de son long silence. Alioune Mbaye Nder invite les jeunes à écouter les titres «migration et courage», et aux politiques, il les exhorte à revisiter le titre «Positivez !».
Quel est le bilan que vous tirez de ce parcours artistique ?
Il est extrêmement positif. Je rends grâce à Dieu qui nous a prêté longue vie, ce n’est pas évident parce que le monde de la musique demande une certaine constance. En un mot, on rend grâce. Il n’y a rien à changer ni à corriger dans ce parcours parce que j’ai compris que non seulement c’est ma passion, mais également mon métier et qui dit métier se plie à ses règles et dans le cas de la musique, il faut être prêt à affronter tous les obstacles qui vont se dresser sur son chemin d’artiste.
Avec le recul, quels sont les conseils que vous avez pour les jeunes artistes ?
Il faut être patient et très méfiant parce que c’est un métier très vicieux. La patience, c’est parce que tu peux faire aujourd’hui un album qui ne va te rapporter ses fruits que 30 ans après, et c’est ce qui m’est arrivé personnellement. Il peut arriver également que ça marche au début...
Dans ce best off «30 ans...», le titre «Sey yi : les mariages», vous déplorez les divorces... quel est le problème des jeunes couples ?
Il y a trop de divorces. Je n’arrive pas à comprendre si c’est une question de mentalité, ou bien de responsabilité, ou si c’est par manque d’amour. C’est compliqué parce que le mariage, c’est sacré. Donc, il faut prendre le temps d’y voir plus clair avant de s’engager... Un mariage, c’est pour la vie. Ce qui fait que les mariages résistent à toutes les difficultés, c’est la sincérité des conjoints et l’amour. C’est les deux maîtres mots du fondement d’un foyer durable, ce n’est pas qu’une question de moyens financiers. Le mariage par intérêt n’a pas de bénéfice...
Le titre «africa» est un cri du cœur sur la situation du continent. Comment voyez-vous l'avenir de l’Afrique ?
Le constat est qu’il y a beaucoup de richesses et d’hommes de valeur. Mais la question que je me pose tout le temps, c’est : est-ce qu’il n’y a pas quelque part où nous sommes perdus ? Malgré les grands hommes du continent ainsi que des guides religieux, on ne parvient pas à sortir de la pauvreté. C’est quoi le problème ? Comment se fait-il que nos richesses qui sont exploitées, nous n’en bénéficions pas assez ; elles sont sources de tensions alors que la question que tous les africains doivent se poser c’est, comment développer le continent ? (...). Mais on ne sait pas c’est quoi le problème. Il faut creuser pour savoir où se situe le fond du problème.
Alioune Mbaye Nder avait fait une longue pause. Qu’est-ce qui est à l’origine de ce silence musical ?
C’est difficile d’en parler. Mais pour dire de façon synthétique, c’est parce qu’on ne peut pas partager de la joie dans la tristesse. J’avais un proche qui vivait des moments difficiles alors que je ne pouvais pas en parler. Je l’ai vécu avec cette personne. C’est dire qu’en 30 ans de carrière musicale, il y a toutes sortes de péripéties. Cette personne était malade et avant de me quitter, elle m’a parlé, et c’est deux semaines après qu’elle est partie à jamais. Je lui avais fait une promesse par rapport à la musique et la famille. Elle m’a demandé de prendre soin de la famille et de poursuivre ma carrière. «Parce que je ne suis pas Dieu, et je ne peux pas réparer le monde» ; ce sont ses derniers mots.
Vous avez rendu hommage, dans l’album de 18 titres, à «Marième». Qu’est-ce qu’elle représentait dans votre carrière artistique ?
C’est beaucoup de choses. Une personne avec qui vous avez partagez 30 ans de vie commune. Elle m’a beaucoup apporté, m’a beaucoup soutenu et m’a permis d’évoluer personnellement... C’est elle qui m’a aidé à parfaire mon français et moi je lui ai appris à parler wolof. Et elle a compris que je suis un artiste...
Il y a aussi des titres cultes comme «Deureum yaye», «Serigne Mansour...». Comment s’est fait le choix ?
Le titre «Deureum Yaye» c’est en réalité, «Migration» le vrai titre ; c’est une chanson composée en 1992, et c’est une question d’actualité, l’immigration irrégulière. Je disais aux candidats à la migration que les efforts qu’ils déploient pour avoir de l’argent à l’extérieur, s’ils le déployaient sur leur terre d’origine, ils auraient de l’argent in situ... Il y a d’autres titres qui ne sont pas dans l’album comme «pansement, super thiof...». On va certainement revisiter le répertoire pour les 35 ans de parcours. C’est un répertoire qui m’a permis de tisser un lien avec les sénégalais qui ont porté le projet de Nder. Ceux qui ont aimé ma musique ont entre 30 et 35 ans, y compris les jeunes musiciens.
Vous avez invité dans l’album de jeunes artistes, notamment Waly Seck, Sidi Diop, Aïda Samb, Ngaaka Blindé, Momo Dieng. Est-ce un choix purement marketing ?
J’ai rendu à ces artistes un hommage. J’ai remarqué que les jeunes ont quelque chose d’Alioune Mbaye Nder. C’est parce que ce que j’ai travaillé il y a de cela 30 ans est une musique de qualité qui m’a permis d’être une référence pour de jeunes artistes. Ils sont devenus de grands artistes tout en faisant de Nder leur référence, c’est donc un acte de reconnaissance par rapport à ce que j’ai œuvré. C’est un rêve pour ses jeunes et un honneur pour moi de partager des morceaux avec ces jeunes artistes.
Comment était l’ambiance de studio ?
C’était fou et naturel. Ils me disaient : père chante, Papa chante, alors que je suis plus jeune qu’eux (éclat de rire).
Avec toute cette expérience, quelle est votre lecture de la scène musicale sénégalaise ?
J’ai remarqué qu’il y a quelques artistes qui se battent pour être constants. Seulement, un artiste professionnel doit avoir un plan de carrière. Il faut aussi avoir une vision et beaucoup d’ouvertures pour mieux exploiter son talent et vendre ses œuvres... Pour exporter sa musique, il faut avoir un bon staff professionnel. Il ne faut pas chercher que du buzz. J’ai aussi remarqué que le rythme prend le dessus sur les messages, c’est une bonne musique mais qui ne peut pas être durable. Ce n’est pas une musique de scène.
Qu’est-ce qu’il faut pour rendre effective l’industrie culturelle ?
Il faut que le gouvernement redouble d’efforts en élaborant de bonnes politiques culturelles. Il faut également pousser davantage pour avoir une industrie. Quand on parle de culture, on pense à Senghor qui a fait du Sénégal un pays culturel...Seulement, il n’y a pas une réelle contribution des institutions pour l’épanouissement des artistes. Les mélomanes doivent également acheter les produits des artistes et les soutenir via les plateformes. Il y a aussi le rôle de l’État sur les questions de redevances pour copie privée et la question du statut de l’artiste pour permettre aux artistes, créateurs et métiers connexes de vivre dignement de leur travail.
Quel est la suite de la carrière d’Alioune Mbaye Nder ?
C’est de poursuivre la série de concerts que j’ai démarrés à Thiès avec le maire de la ville, Dr Babacar Diop. La culture, la musique, le cinéma, les arts plastiques... ont un rôle important. Je vais voir les autres élus pour que les spectacles soient offerts au public gratuitement.
Quel est le message que vous avez à lancer ?
Aux jeunes, je demande d’écouter les morceaux, « ourage et migration» et aux politiques, j’invite de revisiter la chanson d’Alioune Mbaye Nder intitulée «Positivez !»
LA DGE BOUCLE LE CONTROLE DES DOSSIERS DE CANDIDATURE ET ANNONCE UNE PREMIERE LISTE CE LUNDI
La Direction des opérations électorales a bouclé hier l’analyse des dossiers de candidature pour les besoins de la recevabilité juridique. Son Directeur Abdoul Aziz Sarr a ainsi informé que les listes seront publiées ce 7 octobre.
La Direction des opérations électorales a fini hier son travail de vérification des dossiers de candidature pour les prochaines élections législatives. Elle annonce ainsi la publication d’une première liste le 7 octobre 2024.
A partir de lundi, une première liste de partis, coalitions ou entités indépendantes, ayant soumis leur dossier de candidature pour les législatives, sera publiée par le Direction générale des élections (DGE). Une étape cruciale dans le processus qui mène au scrutin du 17 novembre 2024.
La Direction des opérations électorales a bouclé hier l’analyse des dossiers de candidature pour les besoins de la recevabilité juridique. Son Directeur Abdoul Aziz Sarr a ainsi informé que les listes seront publiées ce 7 octobre. Malheureusement, souligne-t-il, certaines d’entre elles seront tout simplement déclarées irrecevables.
Selon Monsieur Sarr, une fois les listes publiées, les mandataires auront 24h pour saisir le Conseil constitutionnel pour d’éventuelles réclamations. Non sans préciser que la juridiction devra, dans un délai de trois jours, rendre une décision afin que la DGE puisse en prendre acte.
Poursuivant, Abdoul Aziz Sarr soutient qu’à la suite de la décision du Conseil constitutionnel statuant sur les réclamations, le ministère de l’Intérieur va publier la liste définitive des partis, coalitions ou entités indépendantes admises à participer à ce scrutin.
D’après le Directeur des opérations électorales, il est souvent rencontré deux cas d’erreurs dans les dossiers de candidature. Monsieur Sarr estime ainsi qu’en cas d’erreurs matérielles, la DGE donne au mandataire trois jours pour les corriger.“ Il y a beaucoup de mandataires à qui on a signalé des erreurs matérielles. Certains ont déjà corrigé et d’autres sont sur la voie”, renchérit-il.
Cependant, Abdoul Aziz Sarr indique qu’il y a des erreurs qui, une fois constaté, rendent la liste automatiquement irrecevable. C’est le cas, dit-il, lorsque la liste n’a pas déposé de caution, lorsque la liste est incomplète ou déposée dans un délai qui va au-delà des délais autorisés. La liste est aussi déclarée automatiquement irrecevable, ajoute-til, quand elle ne respecte pas la parité.“ Dans ces cas d’espèce, le mandataire n’a pas la possibilité de corriger la liste qui est déclarée irrecevable”, souligne Monsieur Sarr.
Il informe en définitive que dans les dossiers étudiés à ce jour, il y a des dossiers qui présentent aussi bien des erreurs matérielles à corriger que des dossiers déclarés irrecevables d’office pour un des manquements cités ci-dessus. “Si certains sont en train de corriger naturellement leurs erreurs selon les dispositions de la loi, il y en a qui ne peuvent plus le faire et le ministère de l’Intérieur va les déclarer tout simplement irrecevables”, conclut-il.
SONKO-DIOMAYE FILTRE LES MEDIAS
Le ministre de la communication, de la télécommunication et du numérique, Aliou Sall, a annoncé hier la création d’une commission d’examen et de validation des déclarations des entreprises de presse du Sénégal
En vue de permettre aux entreprises de presse de se conformer à des exigences spécifiques pour obtenir leur reconnaissance officielle, le ministre de la communication, de la télécommunication et du numérique, Aliou Sall, a annoncé hier la création d’une commission d’examen et de validation des déclarations des entreprises de presse du Sénégal. Une manière pour les nouvelles autorités de filtrer les organes de presse.
Le duo à la tête du pays ne lâche visiblement pas la presse. Le Gouvernement entend mettre de l’ordre dans les médias. Hier le ministère de tutelle a rendu public un arrêté qui jette les bases d’une commission qui devrait rendre contraignant l’exercice du média de journaliste. En dehors du Code déjà voté, les autorités veulent mettre en place une commission mixte. Composée de deux représentants du ministère de la communication, d’un représentant par le ministère des départements de l’Intérieur, de la Justice, du Travail, un autre du Cnra et du Cored, la Commission est présidée par le Directeur de la Communication. Son travail consiste à examiner les demandes, s’assurer des respects des critères d’éligibilité au regard de la législation, valider ou rejeter les demandes d’enregistrement, fournir au ministre de la communication des informations et statistique sur le processus d’enregistrement des entreprises sur la plateforme dédiée, faire un rapport des déclarations enregistrées avec le cas échéant des recommandations et des observations. Les dossiers validés par la commission sont soumis au ministère chargé de la communication aux fins de délivrance d’une attestation avec un numéro d’identification unique valant reconnaissance légale.
Un processus qui risque de faire grand bruit d’autant plus qu’il exclut non seulement les acteurs des médias mais peut être en contradiction avec la constitution qui consacre le régime de la déclaration pour la création d’un journal. C’est dire donc que le bras de fer entre le Cdeps et le Gouvernement risque de refaire surface surtout que le patronat vient de convoquer une réunion pour définir un nouveau plan face à l’inertie et au statu quo du gouvernement.
LE BASSIN DES FOURNISSEURS POUR CAPTER LES OPPORTUNITES DU CONTENU LOCAL RESTE FAIBLE
S'exprimant aussi sur la gestion des revenus pétroliers, Dr Papa Fara Diallo invite Birame Soulèye Diop à réviser les mécanismes dédiés à la mobilisation des recettes issues de l'exploitation des ressources naturelles.
Face au ministre de l'Energie Birame Soulèye Diop, Dr Pape Fara Diallo n'a pas manqué hier de faire des recommandations sur le contenu local. Face aux membres de la société civile réunis dans le cadre de la plateforme ‘‘Disso’’, le chercheur déplore en effet le fait que le bassin des fournisseurs sénégalais pour capter les opportunités du contenu local reste faible.
Pour Pape Fara Diallo, le gouvernement mise énormément sur le contenu local pour la transformation structurelle de l'économie. Mais le chercheur à l'UGB fait le constat peu reluisant de ce contenu local.
À l'en croire en effet, le bassin des fournisseurs sénégalais pour capter les opportunités du contenu local reste extrêmement faible. ‘’Et il y a un travail qu'il faut faire si on veut investir sur toute la chaîne de valeur de l'exploitation des ressources naturelles, afin de créer une valeur ajoutée dans le pays'', a fait savoir Dr Diallo devant le ministre du Pétrole Birame Soulèye Diop.
Devant les plus grandes figures de proue de la société comme Elimane Kane ou encore Dr Cheikh Guèye, Dr Pape Fara Diallo a interpellé en outre le ministre sur les externalités négatives de l'industrie extractive. De son avis, elles ne semblent pas constituer une préoccupation fondamentale pour le gouvernement du Sénégal. L'environnement, insiste-t-il, semble être le parent pauvre du secteur extractif.
Dans le même ordre d'idées, le chercheur en sciences politiques est revenu aussi sur la gestion des revenus tirés de l'exploitation des ressources naturelles. Et dans ce cadre, il déclare qu'il y a énormément d'argent que l’État du Sénégal doit aux collectivités territoriales. ''Et que l'Etat rechigne à reverser notamment dans le cadre des fonds d'appui et de péréquation.Il y a un décret qui avait été pris et qui avait dégagé une enveloppe de 5 milliards. Toutefois, il n’y a que la moitié qui a été reversée aux collectivités territoriales'', se désole-t-il.
«LE CONSEIL D'ADMINISTRATION DE PETROSEN DOIT ETRE OUVERT A LA SOCIETE CIVILE»
S'exprimant aussi sur la gestion des revenus pétroliers, Dr Papa Fara Diallo invite Birame Soulèye Diop à réviser les mécanismes dédiés à la mobilisation des recettes issues de l'exploitation des ressources naturelles. ''Et d'évaluer les engagements contractuels des entreprises et des compagnies d'exploitation'', renchérit-il non sans recommander un nombre de mesures pour garantir une gestion rationnelle, efficiente et transparente par le FONSIS investissements, ressources du Fonds intergénérationnel. ''Cette recommandation invite à séparer les investissements nationaux du FONSIS de sa gestion des recettes tirées des ressources extractives'', précise l'enseignant. Par ailleurs, il pense aussi que le Conseil d'administration de Petrosen devrait être ouvert à la société civile. ''Pour qu'on puisse savoir ce que fait la Société nationale qui gère les parts de l'Etat dans les projets pétroliers et des mannes financières'', dit-il avec véhémence devant le ministre Birame Soulèye Diop.
LA MER AVALE PLUS DE 50 FILS DU BOUNDOU
La mer n’en a pas encore fini avec les candidats à l’émigration, déterminés à se rendre en Europe en quête d’un mieux être.
Plus de 50 individus venant du département de Goudiry ont perdu la vie en mer hier dans la méditerranée, en Mauritanie. Mais selon plusieurs témoignages, le Boundou compte des centaines de jeunes disparus en mer. Hormis les localités de Komoti, Dianké makha, Gouta, Kothié, entre autres, le drame a touché Niaoulé Mbaygou, une localité située dans la commune de Missirah qui est presque vidée de ses jeunes, en désespoir du fait de l’enclavement de leurs localités où il est très difficile de voir une route bitumée. Trouver du travail, n’en parlons même pas.
La mer n’en a pas encore fini avec les candidats à l’émigration, déterminés à se rendre en Europe en quête d’un mieux être. Le discours des chefs religieux et dernièrement du Président Bassirou Diomaye Faye semble être un coup d’épée dans l’eau, car il ne se passe une seule semaine sans que la nation ne soit endeuillée. Après Mbour, c’est autour du département de Goudiry de payer un lourd tribut. Et pour cause, plus de 50 jeunes dudit département ont disparu hier dans la Méditerranée en Mauritanie, plongeant dans un deuil profond les localités de Komoti, Dianké Makha, Gouta, Kothié, entre autres, dont les populations promettent de descendre dans la rue le mardi 08 octobre prochain pour dire non à la pratique de l’émigration clandestine.
Mais d’après des sources concordantes, parler de ces 50 morts est un euphémisme par rapport à ce qui s’est passé, puisque le nombre de disparus se chiffre par centaines. Il faut dire que le drame ne se limite pas à Goudiry, car Niaoulé Mbaygou, une localité située dans la commune de Missirah, est presque vidée de ses jeunes, en désespoir du fait de l’enclavement de leurs localités où il est très difficile de voir une route bitumée.
Meurtri par le drame inqualifiable qui a eu lieu hier, la tête de liste de la coalition NAFOORESENEGAL et maire de Missirah, Amadou Ba, a exprimé sa compassion envers les familles des victimes. Il estime que rien ne peut retenir ces jeunes et que dans les accords avec les pays européens, la problématique de l’émigration doit être prise en compte pour permettre aux jeunes d’emprunter les voies légales pour se rendre en Europe et gagner dignement leurs vies. Prenant la balle au bond, Djimo Souaré, président du Conseil départemental de Goudiry, a déclaré dans un communiqué : «Chers concitoyens, C’est avec une immense tristesse que j’ai appris l’horreur de ce jour : deux pirogues transportant 160 de nos frères et sœurs, portés disparus en mer. Parmi eux des dizaines de jeunes originaires du département de Goudiry. En ces moments de douleur, je me joins à vous pour exprimer mes plus sincères condoléances aux familles frappées par cette tragédie. Que Dieu veille sur les âmes disparues et réconforte leurs proches dans cette épreuve. Face à ce fléau qui continue de ravager des vies, ce n’est ni le temps des discours politiques ni des divisions. Ce moment exige une union sacrée. Il est de notre devoir de nous rassembler, de transcender nos différences pour lutter ensemble contre les causes profondes de ces drames».
Poursuivant, Djimo Souré ajoute : «Nos jeunes, nos frères et sœurs, ne devraient pas avoir à risquer leur vie pour un avenir incertain. Il faut impérativement une prise en charge dynamique et sérieuse de la question migratoire, par les plus hautes autorités de notre pays. Nous devons redonner de l’espoir et dégager des perspectives pour notre jeunesse. La solution passe par la solidarité, l’entraide et des actions concrètes. Je suis fermement engagé aux côtés de vous tous pour que nous puissions ensemble trouver des solutions durables et mettre fin à ce cycle tragique. Il est de notre responsabilité collective d’offrir des opportunités à nos jeunes ici, sur notre terre, et de leur redonner l’espoir en un avenir meilleur. Restons unis, gardons espoir, et œuvrons ensemble pour que cette tragédie ne se répète plus jamais. Avec force et détermination».
Il faut rappeler que le chef de l’État s’était déplacé jusqu’à Mbour pour dénoncer fermement les réseaux de migration clandestine, qu’il qualifie de «trafiquants d’êtres humains». Lors de son discours, il a expliqué que ces réseaux exploitent le désespoir de la jeunesse sénégalaise en leur vendant un rêve illusoire d’un avenir meilleur à l’étranger. «Ces vendeurs d’illusions, ces marchands de la mort ne cessent de pousser nos jeunes à risquer leur vie pour une promesse vide. Le gouvernement est en train de combattre le phénomène et pour dire aussi que le gouvernement continuera à traquer ces vendeurs d’illusions, ces marchands de la mort jusqu’à leur dernier retranchement», a-t-il dit.
Cette recrudescence de l’émigration irrégulière fait penser à la célèbre déclaration de l’ex Président Abdou Diouf lorsqu’il plaidait en 1991 pour un maintien de l'aide au continent africain. «Vous risquez d'être envahis demain d'une multitude d'Africains qui, poussés par la misère, déferleront par vagues sur les pays du Nord. Et vous aurez beau faire des législations contre l'émigration, vous ne pourrez pas arrêter ce flot car on n'arrête pas la mer avec ses bras», avait-il prédit. Sauf que beaucoup, faute de pouvoir passer par les moyens légaux, bravent la mer pour se rendre en occident, au prix de leurs vies. Et les morts se comptent par centaines, les villages vidés de leurs jeunes qui ne savent plus à quel saint se vouer.
Khalifa Ababacar Sall dénonce les dérives du pouvoir
L’interdiction au journaliste Madiambal Diagne de sortir du territoire ne laisse pas indifférent le président du mouvement Taxawu Senegaal. Sur sa page X, Khalifa Ababacar Sall dénonce les tracasseries policières qui, après Bougane Guèye Dany, visent également Madiambal Diagne, tous deux candidats aux élections législatives du 17 novembre. Pour l’ancien maire de Dakar, un citoyen ne saurait rendre un document officiel de voyage qui ne lui a pas été auparavant octroyé par l’État du Sénégal. Par conséquent, il appelle à la fin de ces pratiques qu’il juge inacceptables dans un État de droit.
Diomaye chez Amadou Mahtar Mbow
Le chef de l’Etat, accompagné de son cabinet, s’est rendu au domicile familial du Pr Amadou Mahtar Mbow pour présenter ses condoléances à son épouse et à sa famille. Profondément ému, Diomaye a évoqué la tristesse qui l’a envahi lors de l’annonce du décès de M. Mbow, survenu pendant sa participation à l’Assemblée générale des Nations unies. Le chef de l’État a salué les qualités humaines exceptionnelles de cet éminent Sénégalais, défenseur de la liberté, artisan du multilatéralisme et fervent promoteur de l’éducation. Il a également réaffirmé qu’un hommage national sera organisé en reconnaissance de la contribution exceptionnelle du Professeur Mbow à la nation et à l’humanité, célébrant ainsi la mémoire d’un patriarche ayant marqué l’histoire du Sénégal.
Le maire de Rufisque décline son investiture
Les défections se poursuivent à la coalition Samm sa Kaddu. Le maire de Rufisque, Dr Oumar Cissé, responsable de Taxawu Senegaal, a décliné son investiture sur la liste de cette coalition de l’opposition. C’est Khalifa Sall qui risque de perdre un responsable. « Par rapport aux élections législatives à venir, j’ai entre temps décliné l’offre de Taxawu Sénégal de figurer sur les listes de la coalition ou de l’inter-coalition où la plateforme est membre et pour de multiples raisons », a écrit l’édile de Rufisque sur le mur de sa page facebook. Par ailleurs, il signale avoir décroché en Chine un partenariat. L’édile de Rufisque a paraphé une convention de partenariat ambitieuse avec la ville de Zhoushan. Le maire de Rufisque a rencontré les principaux acteurs économiques, institutionnels et universitaires.
Un corps retrouvé dans le bassin de Patte d’Oie
Un corps non identifié a été découvert hier dans le bassin de Patte d'Oie à hauteur du pont de l'émergence. Il s’agit d’un jeune homme. Les limiers des Parcelles appuyés par leurs collègues de la Police scientifique ont fait une réquisition pour l'évacuation de la dépouille par les sapeurs-pompiers dans une structure sanitaire de la place pour les besoins de l'autopsie. Pour l'instant, les causes de ce décès restent inconnues. La Police des Parcelles assainies a ouvert une enquête
Khadim Bâ de Locafrique en prison…
Les négociations n’ont pas donné les résultats escomptés. Le nombreux face-à-face avec le procureur du Pool Judiciaire Financier n’ont pas permis au directeur général de Locafrique de se tirer d’affaire. Le procureur a envoyé Khadim Bâ, directeur général de Locafrique, en prison, selon Dakaractu. Ceci après plusieurs retours de parquet. L’homme d’affaires est poursuivi pour des infractions douanières portant sur plusieurs milliards.
…Le directeur de Coris Bank International Sénégal libéré
Restons sur ce contentieux opposant la douane sénégalaise, Khadim Bâ, directeur général de Locafrique et Ibrahima Mar Fall, directeur de Coris Bank International Sénégal pour dire que ce dernier a pu tirer son épingle du jeu. Le directeur de Coris Bank International Sénégal est relâché après son audition par le procureur du pool judiciaire financier. Ibrahima Mar Fall a été libéré sur convocation par le magistrat. Il est poursuivi en même temps que Khadim Ba pour une infraction douanière portant sur plusieurs milliards de francs CFA. Ce feuilleton judiciaire est visiblement loin de connaître son épilogue.
Les journalistes s’imprègnent du pool judiciaire financier
Le pool judiciaire nouvellement installé en remplacement de la Crei pour connaître des affaires de corruption de financement de terrorisme et de détournement de deniers publics entre autres délits, n'est pas encore bien connu par les journalistes. Pour bien faire leur travail, l'association nationale des chroniqueurs judiciaires, en collaboration avec le Forum civil, a bénéficié hier d'une session de renforcement de capacité sur le pool judiciaire financier (Pjf). L'objectif est de s'outiller en vue d'un meilleur traitement des articles relatifs au pool judiciaire financier. Birahime Seck pense qu'il faut d'abord mettre à l’épreuve le pool judiciaire et laisser le temps aux magistrats de faire leur travail car l'enquête économique et financière, ce n'est pas facile. Elle demande beaucoup de temps, des investigations, beaucoup de procédés, surtout de la lucidité.
Arrestation d’un topographe
Topographe de profession, Ch. Camara devra convaincre le juge pour ne pas séjourner en prison. Il a été arrêté pour vol. Le mis en cause a profité de l'inattention d'une serveuse pour subtiliser un téléphone portable avant de tenter de prendre la fuite. Il a été rattrapé à l’Unité 21 des Parcelles assainies avant d'être remis aux limiers du Commissariat de Police. Devant les enquêteurs, Camara dit avoir ramassé le téléphone devant le portail du restaurant. Ce qui ne va pas convaincre les limiers qui vont le placer en garde à vue avant de le déférer au parquet pour flagrant délit de vol.
Il lâche ses chiens contre son voisin
L’étudiant, Ch. B. Mbaye est un dresseur de chiens à ses heures perdues. Il a commis l’imprudence de lâcher ses chiens contre son voisin P. M. Ndiaye qui vont le mordre, occasionnant des blessures. Sur ce, Ndiaye s'est rendu à la Police pour porter plainte contre l’étudiant pour coups et blessures volontaires, injures et mise en danger de la vie d'autrui. Ch. B. Mbaye a déclaré être injurié en premier par Ndiaye. Ils se sont battus. C’est à ce moment que les chiens s’y sont mêlés pour mordre Ndiaye, dit-il. Finalement, il sera placé en garde à vue et déféré au parquet.
Cored regrette l’incident sur la 2Stv
Le Conseil pour l’Observation des Règles d’Éthique et de Déontologie dans les médias (CORED) rappelle à l’ordre Astou Dione de la 2Stv. L’instance exprime son regret suite à l’incident lors de l’émission « Débat de fond » diffusée sur la 2Stv avec l’ancien député Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly comme invité. Selon le Cored, la journaliste a reconnu avoir commis une faute professionnelle, exprimé ses regrets et présenté ses excuses au public. L’instance a également exigé qu’elle adresse ses excuses à son invité lors de la prochaine émission, conformément au code d’éthique en vigueur. Le président du Cored, Mamadou Thior, a souligné l’importance pour les journalistes de maîtriser leurs émotions et l’environnement technique, particulièrement lors d’émissions en direct, tout en restant courtois et respectueux envers leurs invités, quelle que soit la situation. Il a également dénoncé la passivité de l’équipe technique de la 2Stv pendant l’incident, regrettant que cette séquence ait terni l’image de la chaîne et de la profession journalistique dans son ensemble. Le Cored invite les journalistes à plus de responsabilité et a exhorté les responsables des médias à encadrer et soutenir leurs équipes pour prévenir de tels incidents à l’avenir.
Saisie d’un milliard de faux billets
La Compagnie de Gendarmerie de Keur Massar a mis hors d’état de nuire une bande de trafiquants de drogue et de faux billets. Dans le cadre de la lutte contre la criminalité organisée et le trafic de stupéfiants, les éléments de la brigade de la zone franche industrielle et ceux de la brigade de recherches de Keur Massar ont exploité un renseignement faisant état d'un probable débarquement de chanvre indien à Dakar. A cet effet, les pandores de la brigade territoriale de la Zone Franche industrielle ont mis en place un dispositif qui a permis de mettre la main sur un véhicule en charge de 05 sacs de 100 kilogrammes de chanvre indien chacun. Au même moment, les pandores de la brigade de recherches de Keur Massar ont mené une opération ayant permis la saisie d'un important lot de faux billets de banque. Ils ont aussi interpellé quatre (04) faussaires qui tentaient de laver les coupures de billets noirs d'une contre-valeur d'un (01) milliard de francs CFA. Les mis en cause sont placés en garde à vue et seront déférés au parquet, renseigne un communiqué de la Gendarmerie. Les enquêtes se poursuivent.
Des opérations de lâchers d’eau au barrage de Manantali
La société d’exploitation de Manantali et de Félou (SEMAF), en charge de l’exploitation du barrage de Manantali, a entamé des opérations de lâchers d’eau à la suite de l’atteinte de la cote normale de gestion et remplissage de la retenue d’eau du barrage, a-t-on appris l’Aps de source officielle, vendredi. Ces lâchers d’eau vont élever le niveau d’eau dans certaines zones riveraines du fleuve Sénégal. Il est donc demandé à tous ceux dont l’activité est liée à l’eau à plus de prudence dans les zones concernées. La SEMAF appelle ainsi les populations de la Vallée et du Delta du fleuve Sénégal à maintenir la veille pendant le passage de cette nouvelle onde de crue, et à prendre toutes les dispositions nécessaires pour faire face aux éventuels débordements du fleuve qui pourraient subvenir, notamment en cas de nouveaux épisodes pluvieux dans la zone. Ces apports du Bafing, stockés par la retenue du barrage de Manantali depuis le début de l’hivernage, ont permis de remplir la retenue et d’atténuer la montée du plan d’eau dans la vallée, ajoute la même source. Ces apports du Bafing pourront encore prolonger le passage de l’onde de crue dans la vallée de quelques semaines.