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9 juin 2025
par Ousseynou Nar Gueye
NOUS NE LAISSERONS PLUS LE MONOPOLE DE L'ILLÉGALITÉ À PASTEF
L'activité de "Pastèque" (pastèque car toujours rouge de colère et de rage, et plein de pépins) à Dakar Arena samedi est illégale. Mais nous ne les laisserons pas violer tout seuls la loi en matière d'interdiction de propagande un mois avant la campagne
Cette activité du parti au pouvoir "Pastèque" (pastèque car toujours rouge de colère et de rage, et plein de pépins) à Dakar Arena ce samedi est illégale.
Mais nous ne les laisserons pas violer tout seuls la loi en matière d'interdiction de propagande un mois avant le début de la campagne électorale officielle.
S'ils la violent, nous en ferons de même.
Pastef et Ousmane Sonqueault nous ont tellement habitués à enjamber allègrement les prescriptions de la loi à la façon d'un Donald Trump tropical, au point que nous leur croyons permises leurs pires inepties, y compris le viol des consciences (sans parler de la corruption de personnes mineures, pour parler euphémistiquement).
La loi est pourtant très claire : "il est interdit, à partir du vendredi 27 septembre, toute propagande déguisée ayant pour support les médias nationaux, publics et privé en perspective des élections législatives anticipées du 17 novembre. La période interdite de précampagne s’étend du vendredi 27 septembre 2024 à 00 heure au samedi 26 octobre 2024 à minuit.
J'en attendais et j'ai appelé à ce que le CNRA nouvellement dirigé par mon ami M.O.N, Mamadou Oumar Ndiaye, agisse et sévisse, pour qu'aucun média ne publicise la tenue de ce meeting et qu'il ne soit pas couvert par la presse, y compris par Jotna TV.
J'en appellais aussi au ministère de l'Intérieur du Général Jean-Baptiste Tine, bien qu'il soit dans le GOS d'Ousmane Sonko, Gouvernement Ouvriers Spécialisés.
Au total, en cette période de drame à Bakel et dans la Falémé, à Kédougou, il était indécent que Pastef tienne des activités de politique politicarde.
J'en appellais enfin à la CENA et au Conseil Constitutionnel.
Je dénonce aussi avec vigueur l'arrestation de mon doomou baay Bougane à Bakel. Puisque l'État et son administration censée impartiale ne font rien : nous ne laisserons plus le monopole de l'illégalité à Pastef.
Ousseynou Nar Gueye est candidat aux élections législatives du 17 novembre 2024.
LA MORT, ULTIME TABOU DU POUVOIR EN AFRIQUE
À travers l'exemple de Paul Biya et d'autres chefs d'État, François Soudan explore, dans un éditorial percutant, les conséquences dévastatrices du déni face à la mort pour la stabilité des nations
(SenePlus) - Dans un éditorial percutant publié dans Jeune Afrique (JA), François Soudan, patron de la rédaction, aborde un sujet sensible : la nécessité pour les dirigeants africains de longue date d'accepter leur finitude et de préparer leur succession. L'article prend comme point de départ une fausse annonce du décès du président camerounais Paul Biya, âgé de 91 ans, pour explorer les enjeux liés à la santé et à la mortalité des chefs d'État africains.
Soudan rappelle que la dissimulation de l'état de santé des dirigeants n'est pas l'apanage de l'Afrique. Il cite des exemples historiques tels que Georges Pompidou, Léonid Brejnev et Mao Zedong, dont les maladies ont été cachées au public. Cependant, il souligne que cette pratique est particulièrement problématique dans des pays où la stabilité politique dépend largement de la personne au pouvoir.
L'éditorialiste met en lumière le contraste entre cette tradition de déni et l'obligation de transparence qui devrait prévaloir. Il salue les initiatives de certains dirigeants, comme le président béninois Patrice Talon et le roi Mohammed VI du Maroc, qui ont choisi de communiquer ouvertement sur leurs problèmes de santé.
Selon Soudan, la réticence des chefs d'État africains à considérer leur propre mort s'enracine dans des croyances culturelles profondes. Il s'appuie sur les travaux de l'anthropologue Louis-Vincent Thomas pour expliquer que, paradoxalement, bien que les Africains soient généralement mieux préparés à affronter la mort que les Occidentaux, leurs dirigeants semblent particulièrement angoissés par cette perspective.
L'article explore la notion de "bonne" et de "mauvaise" mort dans l'idéologie funéraire africaine. Une bonne mort implique de mourir sur ses terres, après avoir mis ses affaires en ordre et préparé sa succession. En revanche, mourir loin de chez soi, dans un hôpital étranger, est considéré comme une mauvaise mort, porteuse de stigmates néfastes pour la collectivité.
François Soudan insiste sur l'importance d'une "mort maîtrisée" pour les dirigeants africains. Il soutient qu'une transition du pouvoir bien préparé est essentielle pour maintenir la paix civile et éviter le chaos. L'éditorialiste met en garde contre les conséquences désastreuses d'un refus de planifier sa succession, et compare cette attitude à un "lent naufrage" qui entraînera inévitablement les proches et les affidés du dirigeant.
L'article se termine sur une note solennelle, évoquant l'incertitude et l'angoisse ressenties par les Camerounais lors de la fausse annonce du décès de Paul Biya. Soudan conclut en appelant les chefs d'État à faire preuve de responsabilité en préparant leur succession de leur vivant, affirmant qu'un "chef digne du rang ne saurait entraîner les siens" dans l'inconnu de sa mort.
À travers cet éditorial, François Soudan lance un appel pressant à la lucidité et à la responsabilité des dirigeants africains de longue date. Il les exhorte à briser le tabou de leur propre mortalité pour assurer une transition pacifique et ordonnée du pouvoir, dans l'intérêt de leurs nations et de leur héritage politique.
DIOMAYE ET SONKO, AMBASSADEURS D'UN NOUVEAU STYLE VESTIMENTAIRE
Le président et son Premier ministre ont fait du tradi-moderne leur signature vestimentaire, propulsant ce style au-devant de la scène nationale. Cette mode, qui réinvente les codes du boubou traditionnel, séduit bien au-delà des cercles du pouvoir
(SenePlus) - Selon un récent article du journal Le Monde, une révolution vestimentaire silencieuse s'ouvre au sommet de l'État. Le président Bassirou Diomaye Faye et le premier ministre Ousmane Sonko ont adopté un style qui fait sensation : le "tradi-moderne".
Cette tendance, qui gagne en popularité depuis une décennie, allie habilement l'élégance traditionnelle du boubou à des touches de modernité occidentale. "Le tradi-moderne emprunte au vestiaire classique pour le rendre plus urbain, plus adapté à la vie quotidienne que le boubou traditionnel", explique Ousseynou Owens Ndiaye, créateur de la marque Owens et tailleur d'Ousmane Sonko depuis 2016.
L'engouement pour ce style est tel que, comme le rapporte un jeune tailleur dakarois : "Maintenant, j'ai des clients qui viennent avec une photo du président et demander sa tenue". Le dessinateur Xalil Cissé observe que "les goûts des deux dirigeants politiques ressemblent à ce qui plaît aux jeunes".
Parmi les pièces emblématiques de cette garde-robe, on trouve le "demi-saison", une tunique à mi-chemin entre la chemise et le boubou traditionnel. Le Monde décrit : "La pièce typique, c'est le 'demi-saison', avec son col rond ou mao, une longueur un peu plus importante qu'une chemise et sa 'braguette', une rangée de boutons qui part du col et s'arrête à la poitrine."
Cette évolution reflète un changement plus profond dans la société sénégalaise. Un conseiller de l'actuel président confie au Monde : "Les nouveaux dirigeants, quadras, privilégient ces tenues où les dichotomies s'effacent entre Sénégalais et étranger, ancien et moderne. C'est ce qui s'est passé dans tous les foyers entre les pères et les fils."
Au-delà de la mode, ce phénomène s'inscrit dans une volonté de promouvoir le « Made in Sénégal ». Owens Ndiaye souligne : "L'idée centrale du tradi-moderne, c'est de privilégier un 'Made in Sénégal'. Les jeunes cherchent une sorte de fierté africaine par l'habillement."
Cependant, le défi reste de taille pour l'industrie textile locale. Comme le note Le Monde, "le narratif du 'Made in Sénégal' bute sur des réalités macroéconomiques : tous les tissus ou presque sont importés, de Turquie, d'Asie ou d'Europe."
Alors que le style tradi-moderne s'impose comme la nouvelle signature vestimentaire des dirigeants sénégalais, il incarne également les aspirations d'une jeunesse en quête d'identité et les défis économiques auxquels le pays fait face.
BOUGANE ACCUSÉ D'ENTRAVE AU CONVOI PRÉSIDENTIEL
D'après les autorités, l'opposant a ignoré les instructions des gendarmes lui demandant de marquer un arrêt momentané pour des raisons de sécurité. L'homme politique aurait re fusé, décidant de forcer le passage avec son cortège
(SenePlus) - Le Haut Commandement de la Gendarmerie nationale a levé le voile sur les circonstances de l'interpellation de Bougane Gueye Dany, survenue ce samedi 19 octobre 2024 près de Bakel.
Selon le communiqué officiel, l'incident a débuté vers 13h40 lorsque le cortège de l'opposant, composé de 13 véhicules et en provenance de Semme, a été arrêté au poste de gendarmerie de Bondji. Les forces de l'ordre lui auraient demandé de marquer un arrêt momentané pour des raisons de sécurité, afin de laisser passer le convoi du président de la République.
L'intéressé aurait catégoriquement refusé de se conformer aux instructions, décidant de forcer le passage et invitant le reste de son cortège à le suivre. Cette décision a conduit le commandant de la compagnie de gendarmerie de Bakel à faire intervenir un peloton de l'Escadron de Surveillance et d'Intervention (ESI) en renfort.
L'interception du convoi de Bougane Gueye s'est finalement produite au niveau du pont de Tourime, un village situé à 12 km de Bondji, sur la route de Bakel. Interpellé pour refuser d'obtempérer, Bougane Gueye a été immédiatement conduit auprès de l'officier de Police judiciaire compétent à la brigade de gendarmerie de Bakel.
Le communiqué précise que le procureur de la République près le Tribunal de Grande instance de Tambacounda a été informé de la situation.
TAKKU WALLU FULMINE
Face aux inondations qui frappent le pays, l'opposition dénonce l'inaction du gouvernement et sa répression des initiatives de solidarité. La coalition exige la libération de Bougane Gueye et appelle à la résistance
Dans le communiqué ci-dessous, Takku Wallu Sénégal dénonce à la fois l'incompétence du gouvernement face aux inondations meurtrières et sa répression brutale envers l'opposition. La coalition pointe l'arrestation de Bougane Gueye et les violences contre des opposants venus en aide aux sinistres.
"Au moment où notre pays est en proie à des inondations mortelles résultant de la crue du fleuve Sénégal, Ousmane Sonko et sa bande d’immatures organisent le meeting de la honte à ‘’Dakar Aréna’’, infrastructure qu’ils ont toujours tenté de caricaturer. Pourtant l’Anacim, depuis plusieurs mois, avait alerté mais ce régime incompétent a choisi délibérément d’abandonner les populations à leur sort.
Parallèlement des Sénégalais mus par le bien-être des populations sont auprès des sinistrés notamment les responsables locaux de Takku Wallu dans ces zones immergées.
Parmi ces dignes Sénégalais, se trouvent les membres de la coalition ‘’Sam Sa Kaddu’’ qui étaient en route pour rallier Bakel aux fins d’apporter leur soutien aux sinistrés. Malheureusement, le régime en place qui se distingue par ses dérives autoritaires et dictatoriales a utilisé la gendarmerie nationale pour bloquer, lâchement, à 12 kilomètres de Bakel, leur cortège. Les membres de la délégation ont été gravement brutalisés, particulièrement notre sœur Anta Babacar Ngom et notre frère Bougane Gueye arrêté sans aucun motif. Ces images qui sont en train de faire le tour du monde sont une balafre de plus à notre démocratie, à notre pays.
Il faut rappeler que ni le président Bougane Gueye, ni la coalition Sam sa Kaddu, opposition républicaine n’ont fait d’appel à l’insurrection ou d’appels à déloger le président de la République régulièrement élu.
La coalition Takku Wallu Senegal dénonce vigoureusement cet acte barbare qui dénote d’un recul démocratique notoire et d’une tentative délibérée de confiscation des libertés au Sénégal.
La coalition Takku Wallu Senegal exige la libération immédiate du président Bougane Guèye, investi sur la liste nationale de la coalition ‘’Sam Sa Kaddu’’. Elle appelle les Sénégalais à rester debout pour faire face à ces tentatives permanentes de musellement et de confiscation des droits constitutionnels de chaque Sénégalais d’aller et de venir, mais également leur droit de s’opposer. En effet, la Constitution en son article 58 « garantit aux partis politiques qui s’opposent à la politique du Gouvernement le droit de s’opposer ».
Vive le Sénégal
Vive la République
Vive l’Etat de droit."
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FATOU DIOME, UNE VOIX POUR LA FRATERNITÉ UNIVERSELLE
Face au discours de l'extrême droite en France, l'écrivaine reste inflexible. "Les vrais Français, c'est nous", affirme-t-elle, rappelant que la citoyenneté ne se mesure pas à l'origine mais à l'adhésion aux valeurs républicaines
Dans un à TV5Monde, Fatou Diome, écrivaine franco-sénégalaise, partage sa vision d'un monde où la fraternité transcende les frontières et les origines. Récemment accueillie à l'Académie royale de langue et de littérature française de Belgique, Diome a retracé son parcours depuis les rives du Sénégal jusqu'aux salons littéraires européens.
"Je suis une intersection", déclare-t-elle, soulignant l'importance du trait d'union dans son identité franco-sénégalaise. Elle puise sa force dans ses racines, évoquant avec émotion ses grands-parents qui l'ont élevé.
S'adressant à la jeunesse africaine, Diome lance un appel vibrant : "Instruisez-vous et donnez-vous le droit à vos rêves." Elle insiste sur l'importance de l'éducation comme outil d'émancipation et de progrès.
Face au discours de l'extrême droite en France, Diôme reste inflexible. "Les vrais Français, c'est nous", affirme-t-elle, rappelant que la citoyenneté ne se mesure pas à l'origine mais à l'adhésion aux valeurs républicaines.
"Nous allons nous aimer tous malgré eux et contre eux", déclare Diome, opposant à la rhétorique de la division un message d'unité et d'amour. Elle invite chacun à contribuer à une histoire commune, riche de diversité.
Fatou Diome conclut en réaffirmant son engagement : "Je suis encore dans un esprit d'étudiant. Le savoir n'est jamais acquis, il faut toujours continuer à le compléter."
INCIDENT DU VOL DELTA À L’AIBD, LES 213 PASSAGERS SONT SAINS ET SAUFS
Le pilote a pu immobilise l’avion en toute sécurité. Aussitôt après l’incident, l’ensemble des acteurs aéroportuaires se sont réunis autour du Secrétaire Général du ministère des Transports aériens pour évaluer la situation.
Ce matin, Emedia, annonçait en exclusivité un incident à l’AIBD. Dans un communiqué transmis, on apprend que : « Ce samedi 19 octobre 2024, aux environs de 11h30, un incident est survenu à l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) impliquant un Boeing 767 de la compagnie Delta Airlines à destination de New York. L’avion, en phase de décollage, a effectué une manœuvre d’accélération suivie d’un arrêt d’urgence en raison d’un incident technique. Le pilote a pu immobilise l’avion en toute sécurité. Aussitôt après l’incident, l’ensemble des acteurs aéroportuaires se sont réunis autour du Secrétaire Général du Ministère desInfrastructures et des Transports terrestres et aériens et de l’autorité de l’aviation civile pour évaluer la situation. Nous tenons à rassurer le public qu’aucun dommage corporel n’a été enregistré ».
Le document indique que : « les 213 passagers à bord sont tous sains et saufs. Ils ont été pris en charge et acheminés vers des hôtels de la place pour assurer leur confort. Leur départ pour New York est prévu pour demain, dimanche 20 octobre 2024, à 10heures. Par ailleurs, des instructions ont été données à l’ensemble des équipes techniques de l’aéroport afin d’assurer la continuité des opérations à l’AIBD en toute sécurité. L’ANACIM et le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) procéderont aux investigations approfondies afin de déterminer les causes exactes de cet incident. Le Ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens tient à souligner que toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour garantir la sécurité des passagers et la continuité des activités au niveau de l’aéroport ».
FLEUVE SÉNÉGAL, LES POPULATIONS INVITÉES À UNE VIGILANCE MAXIMALE FACE À L’ONDE DE CRUE
Une cellule de crise a été activée, et des mesures de sécurité sont recommandées face aux risques accrus d'inondations dans les prochains jours.
Matam, 19 oct (APS) – Le gouverneur de la région de Matam (nord), Saïd Dia, a appelé, samedi, les populations vivant le long du fleuve Sénégal à la ”vigilance maximale” en raison de prévisions faisant état de l’amplification de la crue du fleuve Sénégal.
”L’état actuel pourrait s’aggraver au cas où la situation météorologique serait favorable à de fortes pluies locales. A cet effet, une vigilance maximale est de mise et les populations sont appelées à se mettre à l’abri et à ne prendre aucun risque en mettant leur vie en danger”, écrit-il dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion de crise.
Le communiqué renseigne que la cellule de crise mise en place à cet effet a conclu que “l’onde de crue devrait transiter probablement à Matam, dans les prochaines heures, voire les prochains jours”.
Les dommages qui en résulteraient seraient fonction de l’ampleur de cette onde de crue, mais dépendent “aussi et surtout du niveau de vulnérabilité des personnes, des infrastructures et des systèmes de production, c’est à dire les périmètres agricoles”.
La côte d’alerte du fleuve Sénégal, de 8 mètres à Matam, est désormais largement dépassée et atteint près de 9 mètres actuellement.
En plus du débordement du fleuve Sénégal qui a causé des inondations, la situation de sinistre prévalant dans cette partie du Sénégal a été amplifiée par les lâchers d’eau venus du barrage de Manantali.
CONTRE LES INONDATIONS, DIOMAYE DÉPLOIE L'ARSENAL D'URGENCE
500 tonnes de vivres acheminées, un hôpital militaire déployé, et 1 million de litres d'eau potable distribués à Bakel témoignent de l'ampleur de la catastrophe. Le président, sur le terrain, incarne la détermination de l'État à surmonter la crise
(SenePlus) - Dans un communiqué officiel publié ce 19 octobre 2024, le gouvernement a détaillé la visite du président Bassirou Diomaye Faye à Bakel et les mesures d'urgence mises en place suite aux récentes inondations.
Le chef de l'État s'est rendu dans la localité pour témoigner sa solidarité aux populations touchées par les crues du fleuve Sénégal. Ces inondations, d'une ampleur considérable, ont affecté plus de 44 sites dans la région de Matam et 51 villages dans la région de Saint-Louis au 18 octobre 2024. Les départements de Tambacounda et de Bakel ont également été durement frappés.
Le bilan est lourd : 774 ménages (environ 55 600 personnes) directement touchés et 1 002 hectares de champs inondés. Les cultures les plus affectées sont le piment (49,19%), le riz (21,59%) et le maïs (10,56%).
Face à cette catastrophe, le gouvernement dit avoir débloqué 8 milliards de francs CFA pour financer les premières mesures d'urgence. Sous la coordination du ministre de l'Intérieur, plusieurs ministères et les autorités territoriales ont été mobilisés. Les forces armées et le CSAR ont acheminé 500 tonnes de vivres et divers produits de première nécessité aux sinistrés.
À Bakel, 150 tonnes de riz et 1 000 000 litres d'eau potable ont été distribués. Un hôpital militaire de niveau 1 a été déployé pour offrir des consultations médicales gratuites, tandis que des patrouilles de sécurité veillent sur les sites de relogement.
Au-delà de l'urgence, l'État prévoit la construction d'infrastructures résilientes, comme des digues de protection et des routes adaptées, pour prévenir de futures inondations. La reconstruction des ponts de Laly et de Niaoulène Tano est également en cours.
Le président Faye a appelé les populations à la résilience et à la solidarité. Le gouvernement assure rester pleinement mobilisé pour ajuster ses interventions en fonction des besoins émergents.
SEDIMA À LA CROISÉE DES CHEMINS
Le groupe fondé par Babacar Ngom serait en passe d'être cédé au géant américain Seaboard. Derrière ce mouvement stratégique se cachent des défis financiers et managériaux que l'entreprise peine à surmonter seule
(SenePlus) - Sedima, le fleuron national de l'aviculture et symbole de la réussite entrepreneuriale locale, serait sur le point de changer de mains. Selon les informations de Jeune Afrique (JA), le fondateur Babacar Ngom, figure emblématique du patronat sénégalais, envisagerait de céder le contrôle de son groupe au géant américain Seaboard, déjà bien implanté dans le pays à travers les Grands Moulins de Dakar (GMD).
Ce revirement stratégique marque un tournant décisif pour Sedima. JA rappelle que "jusqu'ici réticent à ouvrir le capital de son groupe, Babacar Ngom [...] a changé d'avis".
Le groupe Sedima, véritable success-story sénégalaise, a connu une croissance remarquable depuis sa création. JA rapporte que l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires d'environ 60 milliards de francs CFA en 2022 (plus de 90 millions d'euros) et vise les 100 milliards en 2025. Sedima n'est pas seulement un acteur majeur de l'aviculture au Sénégal, mais s'est également diversifié dans l'alimentation animale, la minoterie et la restauration, notamment via la franchise KFC.
Cependant, derrière cette façade de succès, JA révèle que le groupe traverse une période délicate. Un financier familier du dossier, cité par le magazine, déclare : "Ce n'est pas dit mais c'est un secret de polichinelle : la société ne va pas bien, comme en témoignent les récurrents retards de paiement aux fournisseurs et les ruptures de stocks constatées ces derniers temps". Cette situation préoccupante serait le résultat d'une conjonction de facteurs.
D'une part, la guerre en Ukraine a engendré une flambée du prix des matières premières, en particulier le blé, céréale cruciale pour le secteur avicole. Cette hausse a considérablement réduit les marges du groupe et pesé sur sa trésorerie. D'autre part, JA pointe du doigt une "diversification de ses activités mal maîtrisée, donc coûteuse". L'exemple emblématique cité est celui d'un investissement dans un abattoir ultramoderne mais surdimensionné, qui ne tourne qu'à faible capacité et grève les comptes de l'entreprise.
Le management du groupe est également remis en question. JA rapporte que de nombreux connaisseurs du secteur évoquent "la fragilité du management du groupe, pas à la hauteur de ses ambitions, alors même que Sedima fait face à une concurrence croissante sur l'ensemble de ses activités". Un concurrent, actif dans la production de poussins, observe : "La société a tout ce qu'il faut, notamment l'outil industriel, pour être numéro un sur tous les créneaux. Or ce n'est pas le cas aujourd'hui".
La question de la succession à la tête de Sedima ajoute une couche de complexité à la situation. JA rappelle que Babacar Ngom avait passé la main dès 2016 à l'une de ses filles, Anta Babacar Ngom Diack. Cependant, cette dernière s'est lancée dans la course à la dernière élection présidentielle fin 2023, laissant les commandes du groupe à une cadre de longue date, Seynabou Seck. Ce dispositif, selon des observateurs cités par JA, "ne suffit pas à relever les défis auxquels est confronté le fleuron sénégalais".
La possible cession de Sedima à Seaboard soulève des questions cruciales sur la souveraineté économique du Sénégal. JA souligne que "dans un pays où l'on compte peu de champions locaux, l'avenir d'un fleuron national, devenu un emblème du groupe familial ouest-africain à succès, intéresse bien au-delà de la sphère de sa famille fondatrice". Le magazine rappelle que des échos dans la presse sénégalaise sur la vente de Sedima à un acteur étranger avaient déjà fait grand bruit à Dakar en juillet dernier.
Malgré ces défis, Sedima maintient des ambitions de croissance ambitieuses, visant non seulement à atteindre les 100 milliards de francs CFA de chiffre d'affaires en 2025, mais aussi à se développer au Mali et au Congo. La cession à Seaboard, si elle se concrétise, pourrait ouvrir un nouveau chapitre pour cette entreprise emblématique du Sénégal et redéfinir son rôle dans le paysage économique ouest-africain.
JA précise que les négociations, menées sous couvert d'un accord de confidentialité, sont toujours en cours bien qu'en très bonne voie. L'issue de ces discussions sera scrutée de près, non seulement par les acteurs économiques, mais aussi par l'ensemble de la société sénégalaise, pour qui Sedima représente bien plus qu'une simple entreprise : un symbole de réussite nationale et un pilier de l'économie locale.