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9 septembre 2025
par Abdou Sène
LE JUB JUBAL JUBBANTI ÉCORNÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - Qui a mené l’enquête de moralité à propos d'Aoua Bocar Ly ? Comment ses malheureuses déclarations ont pu échapper à la vigilance du président qui a signé et à celle du Premier ministre qui a contre-signé le décret la nommant ?
Dans le document de la Stratégie nationale de Développement 2025-2029, on peut lire : « La bonne gouvernance est un pilier fondamental du développement économique et social. A cet égard, elle occupe une place centrale dans les politiques publiques et repose principalement sur les principes d’éthique, de transparence et de redevabilité, faisant du « Jub, Jubal, Jubbanti » (JJJ) un levier de la Transformation systémique. »
Si nous avons combattu le régime de Macky Sall, c’est parce que nous nous sommes rendus à l’évidence, comme beaucoup de Sénégalais, qu’il avait fini par s’empêtrer dans la tyrannie, la turpitude et la promotion de l’anti-JJJ. Et c’est dans la même logique que nous avons soutenu les hérauts du JJJ. Comme nous, peu de Sénégalais avaient une idée claire des compétences de ces derniers à diriger un pays, si on se réfère à leurs états de service. Notre engagement pour qu’ils accèdent au pouvoir était essentiellement motivé par le fait qu’ils nous ont présenté une idéologie reposant sur un souverainisme courageux et intelligent et surtout sur le JJJ. Ce dernier, d’après l’acception que nous en avons, s’il est mis en œuvre dans toute sa plénitude, suffit largement pour inscrire un pays dans les différentes dimensions du développement. Économique, sociale, culturelle, spirituelle…
Nous avions renoncé à publier le présent article le 31 décembre, date de sa production, lorsque nous avions appris le limogeage de Monsieur Cheikh Oumar Diagne, dont le maintien dans l’équipe de la présidence de la République en était le seul motif. Mais, la nomination de Mme Aoua Bocar Ly Tall, le 11 décembre 2024, au Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) rajoute une couche au souci que nous avons pour la sauvegarde du JJJ, et nous fait revenir sur cette renonciation.
A cause de ces deux affaires, notre espoir suscité par l’avènement du JJJ a pris un coup dont nous espérons qu’il va rapidement se relever. Effet, nous avions beaucoup de mal à comprendre pourquoi Monsieur Cheikh Oumar Diagne restait encore dans l’entourage du président de la République, en tant que Directeur des moyens généraux de la présidence de la République (DMGPR). Le JJJ appliqué dans toute sa rigueur aurait dû amener le président de la République à mettre fin aux fonctions de Monsieur Diagne au sein du palais de la République dans les 24 heures qui ont suivi ses déclarations sur les tirailleurs sénégalais et la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), le 21 décembre 2024, sur la chaîne Fafa TV. Nous considérons que ses propos, pleins d’arrogance et très peu empreints de sens politique, sont une offense, un manque de respect au chef de l’Etat. Nous ne les aurions pas nommés ainsi s’ils émanaient d’un opposant politique ou d’un citoyen lambda. Ils ont été tenus par l’un des proches collaborateurs du président de la République. Afin de vous permettre de vous faire une idée de l’extrême gravité de la sortie de Monsieur Diagne, nous vous invitons à écouter vous-mêmes attentivement ses propos dont nous allons vous relater les parties les plus choquantes.
Sur le massacre de Thiaroye.
Le 1er décembre 2024, Monsieur le président de la République, en présence de ses invités dont 5 chefs d’Etat et le corps diplomatique, commémore le massacre des tirailleurs sénégalais, et rend un vibrant hommage à ces derniers. Trois semaines plus tard, le 21 décembre 2024, Monsieur Cheikh Oumar Diagne fait une sortie pour démonter de toute pièce tout le bien que le président de la République pense des héros-victimes du massacre de l’aube du 1er décembre 1944.
Suivons le malheureux duel que Monsieur Diagne a imposé à son patron, le président :
Monsieur le président de la République salue le courage moral du président Français Emmanuel Macron pour avoir assumé que ce qui s’est passé à Thiaroye le 1er décembre 1944 était un massacre et dit : « Je salue l’ouverture des autorités françaises actuelles qui ont accédé à notre requête pour la manifestation de la vérité » ; Monsieur le DMGPR dans un long ddéveloppement sur la diplomatie sénégalaise vis-à-vis de la France, traite cette dernière de pays lâche.
Monsieur le président de la République, parlant des tirailleurs sénégalais, dans un ton empreint d’émotion dit : « …des héros Africains sans défense, armés de courage, de dignité, et de fraternité africaine, ont été froidement abattus… », « Ils méritent tous les honneurs, ils méritent notre respect, ils méritent notre admiration. » ; Monsieur le DMGPR dit qu’il n’aime pas les tirailleurs, qu’il ne les honore pas et qu’ils sont des traîtres, ils ne sont pas des héros. Il rajoute qu’il n’y a aucun pays où on honore des traîtres, et fait même un benchmarking pour son patron, le président de la République, en France, en Algérie et en Italie pour le convaincre et lui donner des exemples de maltraitance infligée à des traîtres comme les tirailleurs sénégalais.
Monsieur le président de la République dit «…il s’agissait d’Africains, en majorité, arrachés à leur terroir contre leur gré pour aller combattre au service de l’empire colonial français d’alors. », « Les tirailleurs sénégalais n’étaient pas des mercenaires, mais bien les défenseurs d’une dignité humaine universelle. » ; Monsieur le DMGPR réplique qu’ils ne sont intéressés que par l’argent et c’est pour cette raison qu’ils ont été humiliés à Thiaroye.
Monsieur le président de la République annonce : « Des rues et des places porteront le nom de cet événement tragique, de ces soldats,.. », « L’histoire de Thiaroye sera enseignée dans les curricula éducatifs » ; Monsieur le DMGPR n’est, une fois de plus, pas d’accord et décrète : « Baptiser des rues au nom des tirailleurs sénégalais revient à enseigner la traîtrise à nos enfants. »
Monsieur le président de la République dit que la cérémonie du 1er décembre 2024 a été organisée « pour nous acquitter d’une dette morale vis-à-vis des tirailleurs et de leurs familles » ; Monsieur le DMGPR dit que ceux qui honorent les tirailleurs ignorent qui ils sont réellement.
Coïncidence troublante entre les déclarations du président de la République dans son discours du 1er décembre 2024 et la façon harmonieuse dont son Directeur des moyens généraux lui a porté la contradiction. L’opposant le plus radical n’aurait pas fait mieux.
Sur la CEDEAO
Monsieur Diagne jette un pavé encore plus gros dans la mare de la diplomatie sénégalaise, en soumettant à une terrible diatribe la CEDEAO dont le Sénégal est membre fondateur depuis un demi-siècle. Soit dit en passant, même la ministre chargée de la diplomatie sénégalaise n’aurait pas dû accepter les violations de son périmètre par le DMGPR.
Les déclarations de Monsieur Diagne sont d’autant plus graves que trois mois après l’accession de Monsieur le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye au pouvoir, alors qu’il participait pour la première fois à la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, la 65ème, l’Institution l’a désigné « comme Facilitateur de la CEDEAO dans les discussions de la Communauté avec l'AES (Burkina Faso, Mali, Niger), en collaboration avec S.E. Faure Essozimna Gnassingbé, président de la République Togolaise ». Ce sont les termes du communiqué final, une grande fierté pour le Sénégal.
Suivons maintenant le deuxième duel que Monsieur Diagne a imposé à son patron, le PR :
Monsieur le président de la République, lors de ce 65ème sommet de la CEDEAO, a déclaré « Nous devons tout faire pour éviter le retrait des trois pays frères de la CEDEAO. Ce serait le pire des scénarios et une grande blessure au panafricanisme » ; Monsieur Diagne développe tout un argumentaire et décrète que les Etats de l’AES ont le droit de sortir de la CEDEAO, et que c’est acté, ils ne reviendront pas.
Monsieur le président de la République, lors de sa première participation au Sommet de la CEDEAO a appelé à « travailler pour débarrasser la CEDEAO des clichés et stéréotypes qui la réduisent à la posture d'une organisation soumise aux influences de puissances extérieures et distante des populations qu'elle a la responsabilité historique de servir, conformément à son acte constitutif. » ; Monsieur Diagne déclare que la CEDEAO est le bras armé de l’Occident pour humilier des peuples africains.
Monsieur le président de la République, toujours au 65ème Sommet, dit « alors que nous sommes à la croisée des chemins, le legs précieux des pionniers nous impose l’obligation de retrouver l’unité de la CEDEAO des peuples et son lustre d’antan » ; Monsieur Diagne s’y oppose en déclarant que la CEDEAO, qu’il traite en passant de syndicat de chefs d’Etat, n’est d’aucune utilité, évoque sa dissolution et dit en conclusion que c’est une organisation sans futur.
Noter aussi que dès son premier discours à la Nation, le 4 avril 2024, Monsieur le président de la République avait annoncé la couleur quant à sa position par rapport à la CEDEAO. Il disait : « Nous veillerons, sans cesse, à maintenir et raffermir les relations de bon voisinage et de solidarité agissante au sein de nos organisations communautaires, notamment la CEDEAO et l’UEMOA. »
Pendant que Monsieur Diagne se dressait contre la CEDEAO et les positions du chef de l’Etat vis-à-vis de l’Institution, lors de son 66ème sommet tenu en décembre 2024, une semaine avant sa sortie, la CEDEAO avait chaleureusement félicité Monsieur Bassirou Diakhar Diomaye Faye pour ses efforts de médiation entre la CEDEAO et les pays de l’AES, lui avait renouvelé sa confiance et avait annoncé qu’il se rendrait prochainement dans les pays de l’AES pour poursuivre le dialogue diplomatique en vue de leur réintégration.
Les deux sorties de Monsieur Cheikh Oumar Diagne sur les tirailleurs d’une part, et la CEDEAO d’autre part, à la suite des positions prises par le président de la République, donc par le Sénégal, s’appellent tout simplement du « yabaate » à l’état pur. Passez-moi le mot français s’il vous plaît.
Rappelons que, comme l’y oblige l’article 37 de la Constitution, le président de la République, le 2 avril 2024, lors de sa prestation de serment avait juré devant Dieu et la Nation sénégalaise de « consacrer toutes ses forces à défendre les institutions constitutionnelles,… ». Dès lors, il n’avait plus le choix. Compte-tenu des graves manquements liés à la sortie sur Fafa TV de Monsieur Cheikh Oumar Diagne, le président de la République devait, sans délai, démettre ce dernier de ses fonctions au sein de la présidence de la République, au nom de la défense des institutions constitutionnelles - comme le président de la République - à laquelle il s’est engagé. Même si l’article 44 de la Constitution lui confère le droit de nommer aux emplois civils, il est non seulement légalement tenu par son serment, mais aussi moralement par le JJJ.
Par ailleurs, la faute commise par Monsieur Diagne s’inscrit dans une tendance générale au Sénégal à déconsidérer, offenser, calomnier, insulter l’autorité au nom de la liberté d’expression. Le président de la République et les institutions compétentes de l’Etat devraient travailler sur des mécanismes pour une protection spéciale des autorités politiques. Des ministres au président de la République en passant par les députés. Ils sont dans des positions qui ne leur permettent pas de se défendre comme le fait le commun des mortels. En plus, mettre un terme à leur maltraitance serait plus conforme à la tradition africaine, et à la civilisation tout court. En Afrique, une autorité, on ne l’insulte pas, on ne la gifle pas, en temps normal. Les « grands intellectuels complexés » et certains « défenseurs des droits de l’Homme obligés » vont encore se dresser en défenseur de la liberté d’expression. Hélas, en général, ils ne font que répéter ce que dit l’Occidental. Oui à la liberté d’expression, non au libertinage d’expression. Tout citoyen a le droit de s’opposer radicalement et de formuler des critiques les plus véhémentes à l’encontre des autorités à qui les destinées de la cité sont confiées, dans la limite de ce que permet la civilisation. Ceci est une digression importante par rapport à notre propos du jour.
Pendant que Monsieur Cheikh Oumar Diagne ramait à contre-courant des convictions et orientations historiques et diplomatiques du président de la République, Mme Aoua Bocar Ly Tall tenait des propos éthnicistes en s’essayant à une hiérarchisation des ethnies du Sénégal à la tête de laquelle elle place les Haal Pulaar. Rappelons que l’Article 42 de la constitution stipule que « Le président de la République est le gardien de la Constitution. » et que « Il incarne l’unité nationale. ». Par conséquent, il est difficilement concevable que le président de la République nomme une telle personnalité à un poste aussi important dans un organe national de régulation. De l’audiovisuel de surcroît. Qui a mené l’enquête de moralité à propos de Mme Tall ? Comment ses malheureuses déclarations ont pu échapper à la vigilance du président de la République qui a signé et à celle du Premier ministre qui a contre-signé le décret la nommant ? N’a-t-on pas vu qu’elle avait tenu sur les ethnies des propos de peu de moralité, dans une société pluri-ethnique, où la sauvegarde de la cohésion nationale doit être une lutte de tous les jours ? Notez qu’avant elle, Monsieur Cheikh Oumar Diagne avait déclaré qu’il ne portait pas Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, fondateur du Mouridisme, dans son coeur. Ce qui ne l’a pas empêché d’être nommé au poste de DMGPR. Quelles que soient, par ailleurs, les valeurs et les compétences que l’on pourrait reconnaître à une personnalité, ces types de déclaration la disqualifie d’office pour un poste de responsabilité publique d’envergure nationale. Ils constituent un danger pour la Nation.
Les faits ainsi décrits nous amènent à revisiter la définition et l’application du JJJ. Nous aimerions d’abord en préciser une conception que nous partageons sans doute avec beaucoup de Sénégalais. Ce puissant concept va bien au-delà de « travailler 15 ans aux impôts et domaines sans un seul franc détourné ». Il importe de bien saisir le sens du JJJ intégral qui fonde la décision et l’espoir de beaucoup parmi les 54.28% d’électeurs qui ont voté le 24 mars 2024 pour le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. A notre sens, le JJJ intégral s’appuie essentiellement sur 5 piliers :
La préservation des deniers publics au sens large. Le niveau le plus élémentaire étant le fait de ne pas en détourner, il s’agit surtout de prendre les meilleures décisions pour le bien du pays, en s’appuyant sur une bonne intelligence économique.
Le souverainisme et la fin du complexe vis-à-vis de l’autre qui plombe nos capacités d’initiative comme disait Aimé Césaire. C’est la mort du « mental slavery » comme l’appellait Bob Marley.
L’application de la justice dans toute sa rigueur. Pour cela, la base philosophique devrait être l’article 1 de la Charte du Mandé, déclaration des droits de l’Homme du Royaume du Mali de 1236 : « Une vie est une vie ; une vie n'est pas plus ancienne ni plus respectable qu'une autre vie, de même qu'une autre vie n'est pas supérieure à une autre vie. »
La transparence et la reddition des comptes. Les nouvelles autorités sénégalaises ne devraient pas se laisser brider par le complexe de l’« élégance républicaine » qu’on leur chante tous les jours. Pas d’élégance à l’égard des non-élégants avec le peuple ! L’exemple doit être donné pour inspirer les acteurs politiques actuels et futurs.
La rigueur dans le choix des principaux acteurs du JJJ, et la force mentale et l’humilité de s’amender lorsqu’on fait fausse route. Il s’agit notamment de mûrir les décisions à prendre, d’accepter de changer d’orientation politique lorsque celle en cours nous mène vers le mur, mais aussi de se séparer de collaborateurs pour incompétence ou manquements. Ceci est un impératif, quelle que soit la relation ou l’affection qui pourrait lier l’autorité au collaborateur en question.
Pour les 4 premiers piliers, les signaux envoyés depuis l’installation du président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye à la tête du pays nous fondent à être optimiste. Par contre, la nomination de Monsieur Cheikh Oumar Diagne, sa réaction tardive face à l’attitude de ce dernier à son égard, et la nomination de Mme Aoua Bocar Ly Tall administrent une inquiétante écornure au 5ème.
Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar Faye,nous comprendrions parfaitement que vous ayez humainement la largesse d’être indulgent par rapport à certains actes répréhensibles posés par vos proches, mais le président de la République du Sénégal que vous incarnez a le devoir constitutionnel de préserver le respect dû à l’Institution qui transcende les locataires temporaires du palais de la République ; et de veiller à l’unité de la Nation sénégalaise. Permettez-moi, Monsieur le président de la République, de ramener un rappel que j’avais fait à Monsieur Macky Sall, dans un article intitulé « Trop, c’est trop Macky », publié le 9 février 2024 dans SenePlus : « Nous vivons dans une société organisée qui, à tour de rôle, confie la coordination de ses activités à un de ses membres, appelé président de la République. » Ce dernier a donc, entre autres, la lourde responsabilité de protéger l’Institution à lui confiée par le peuple, afin que ses successeurs n’aient pas à pâtir du peu de considération que le citoyen pourrait en avoir ; et de choisir les meilleurs parmi nous, du point de vue technique et moral, pour construire le Sénégal.
Monsieur Ousmane Sonko, président du Pastef, dans sa déclaration du 5 janvier 2025 visant, à juste titre, à rassurer les militants et sympathisants du parti et défendre le président de la République, a donné l’impression de minimiser les faits qui ont soulevé un tollé dans les rangs de ses souteneurs ces derniers jours. Mais permettez-nous de souligner que, au-delà des affaires Cheikh Oumar Diagne et Aoua Bocar Ly Tall, notre inquiétude se situe surtout dans ce qu’elles laissent augurer. La perspective de voir le JJJ souffrir des difficultés que nos nouvelles autorités auraient à choisir les profils adéquats aux différents postes, et à relever leurs collaborateurs lorsque cela s’impose. Ces types d’exercice sont inhérents à la marche de toute organisation qui se veut juste et efficace. Pire, toute entreprise incapable de sélectionner convenablement et de sanctionner positivement et négativement ses acteurs est vouée à l’échec. Que Dieu nous garde de l’échec du régime du Jub, Jubal, Jubbanti ! L’espérance est énorme mais nous restons vigilants. Et, nous nous réjouissons du dialogue qui s’installe entre l’opinion et les nouvelles autorités politiques. A ma connaissance, le Sénégal n’a jamais eu une opinion publique aussi regardante par rapport à la gestion de l’Etat et de ses démembrements. Et il est heureux de voir les autorités leur apporter la réplique en termes d’explications et de clarifications. Monsieur le Premier ministre, ce phénomène est à encourager, il révèle une maturité démocratique qui ne pourrait être que bénéfique pour notre pays. Rassurez-vous, l’opinion publique sénégalaise a une profonde conscience politique et fait bien le discernement entre erreur, faute et turpitude. C’est d’ailleurs, cette faculté qui a amené ce vaillant peuple à vous porter au pouvoir malgré la campagne de diabolisation sans nom que vous et le Pastef avaient subie pendant trois longues années.
Que vive la révolution du Jub, Jubal, Jubbanti intégral ! Elle est une voie qui peut certes avoir un coût important en capital social et politique mais il faut se préparer à assumer les pertes qui y sont inhérentes, car elle est le seul chemin qui mène vers le bout du tunnel, la prospérité de notre cher Sénégal.
Abdou Sène est Professeur titulaire de classe exceptionnelle en mathématiques appliquées, Université numérique Cheikh Hamidou Kane.
ALIOUNE TINE APPELLE AU RESPECT MUTUEL ENTRE L’AES ET LA CEDEAO
Dans un contexte de tensions croissantes entre les deux organisations, le fondateur d’Afrikajom Center, a réagi aux propos du général Assimi Goïta qualifiant la CEDEAO de « groupe terroriste ». Sur X, il a plaidé pour un dialogue constructif.
Le fondateur d’Afrikajom Center Alioune Tine, a réagi aux récentes déclarations du général Assimi GOÏTA, dans un contexte de tensions exacerbées entre le Mali et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Ce dernier a qualifié la CEDEAO de « groupe terroriste» en raison de ses sanctions imposées au Mali et au Niger, dénonçant des méthodes qu’il juge inacceptables.
Sur X, le défenseur des droits de l’homme a souligné l’importance d’un dialogue constructif entre les nations africaines.
«Les Africains doivent garder entre eux un minimum de respect mutuel », a-t-il déclaré, appelant à une réévaluation des relations entre l’Alliance des États du Sahel (AES) et la CEDEAO.
Selon lui, il est crucial de ne pas considérer l’une comme l’ennemie de l’autre, mais plutôt de travailler ensemble pour le bien-être des populations.
Tine a également insisté sur le fait que les pays de la région doivent cesser d’être des « relais des luttes d’influence des grandes puissances » au Sahel.
Il a évoqué la nécessité de se concentrer sur des enjeux fondamentaux tels que la paix, la sécurité et la réconciliation, qui sont essentiels pour la stabilité de la région.
Alioune Tine a par reconnu les difficultés rencontrées par le Mali et le Niger, mais a plaidé pour une approche plus collaborative et moins antagoniste.
« Nous devons cesser de nous opposer et chercher des solutions ensemble », a-t-il ajouté, appelant à un dialogue apaisé et respectueux entre l’AES et la CEDEAO.
Il a cette occasion souligné que la paix et la sécurité en Afrique de l’Ouest dépendent d’une collaboration sincère et d’un engagement commun à surmonter les défis actuels.
LE CHÔMAGE EN HAUSSE À 20,3 % AU TROISIÈME TRIMESTRE
Cette tendance à la hausse s’accompagne d’une baisse de la participation au marché du travail et d’inégalités persistantes, notamment chez les jeunes, les femmes et en milieu rural.
Les derniers chiffres publiés par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) peignent un tableau sombre du marché de l’emploi sénégalais.
En effet, le taux de chômage a continué de grimper au troisième trimestre 2024, atteignant 20,3%, soit une hausse de 0,8 point par rapport à la même période l’année précédente.
Cette nouvelle augmentation du chômage s’inscrit dans une tendance à la hausse observée depuis le début de l’année.
Au premier trimestre, le taux de chômage avait déjà atteint 23,2%, puis 21,6% au deuxième trimestre. Bien que légèrement inférieur aux pics historiques de 2020, ce niveau reste préoccupant.
Parallèlement à cette hausse du chômage, on observe une baisse de la participation au marché du travail.
En effet, 58,3% des Sénégalais en âge de travailler sont actuellement à la recherche d’un emploi, soit 3,1 points de pourcentage de moins qu’en 2023. Cette baisse pourrait s’expliquer par un certain découragement face aux difficultés à trouver un emploi.
Les données de l’ANSD mettent également en évidence des inégalités marquées sur le marché du travail.
Le taux de chômage est plus élevé chez les jeunes et les femmes.
Par ailleurs, les disparités entre les zones rurales et urbaines persistent, avec un taux de chômage plus élevé en milieu rural.
PLUS DE 34 000 MIGRANTS IRRÉGULIERS ENREGISTRÉS ENTRE JANVIER ET OCTOBRE 2024
Le ministre sénégalais de l'Intérieur a indiqué que la région de Ziguinchor, en raison de sa proximité avec l’Atlantique et des frontières avec la Gambie et la Guinée Bissau, est un point stratégique pour les mouvements migratoires.
Entre janvier et octobre 2024, le Sénégal a enregistré 502 embarcations transportant des migrants irréguliers, a déclaré le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Jean Baptiste Tine, lors d’une cérémonie à Ziguinchor. Ces embarcations, dont 64 sont parties des côtes sénégalaises, ont transporté un total de 34 162 migrants vers les îles Canaries.
M. Tine a partagé ces données lors de l’installation des comités régional et départemental de lutte contre la migration irrégulière à Ziguinchor, en présence du gouverneur Mor Talla Tine, d’autorités administratives, d’élus territoriaux, de chefs de service et de forces de défense et de sécurité.
Jean Baptiste Tine a souligné que la migration, en tant que phénomène global et complexe, représente un défi majeur pour les États en raison des dynamiques démographiques et économiques qu’elle engendre. « La migration irrégulière, devenue une préoccupation nationale voire internationale, prend de plus en plus des dimensions inquiétantes avec son lot de malheur, notamment de nombreuses pertes en vies humaines », a-t-il déclaré.
Pour faire face à ce fléau, le Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière (CILMI) a été institué. Ce comité, placé sous la supervision du ministre, coordonne les actions des services et structures impliqués dans la lutte contre la migration irrégulière. Il dispose de démembrements au niveau régional et départemental pour assurer l’application des directives sur toute l’étendue du territoire national.
Le ministre a indiqué que la région de Ziguinchor, en raison de sa proximité avec l’Atlantique et des frontières avec la Gambie et la Guinée Bissau, est un point stratégique pour les mouvements migratoires. « Ce dispositif va nous permettre d’agir de manière coordonnée et efficace », a-t-il conclu.
ZIGUINCHOR, DES CONDUCTEURS DE MOTOS TAXIS S’OPPOSENT À L’IMMATRICULATION OBLIGATOIRE
Ils dénoncent des décisions jugées contraires à leurs intérêts et appellent le gouvernement à revoir sa position, soulignant l’impact de ces mesures sur leur auto-emploi.
Des conducteurs de motos taxis « jakarta » ont manifesté, mardi, à Ziguinchor, pour dénoncer les nouvelles mesures prises par les autorités étatiques pour améliorer la sécurité routière, dont l’immatriculation obligatoire des motos de plus de 49 centimètres cubes d’ici le 13 mars prochain.
« Nous nous sommes mobilisés spontanément parce que l’heure est grave. On est confronté à un problème d’actualité et à un problème qui interpelle tout un chacun. Le secteur du transport est complexe. Nous ne sommes pas d’accord sur ces mesures prises par les autorités étatiques », a déclaré Ansoumana Badji, président de l’association des conducteurs de motos.
»Les jeunes ne sont pas d’accord avec ces mesures prises par l’État du Sénégal. Tout ce que ces autorités sont en train de faire va à l’encontre de nos intérêts », a ajouté M. Badji, par ailleurs, président de l’Union nationale des associations de motos taxis du Sénégal.
En présence de conducteurs, il a déclaré que « le secteur du transport de Jakarta relève de l’auto emploi ». « Ces jeunes, a-t-il justifié, ont créé leur propre emploi en achetant leur propre moto ».
Il a indiqué que »si l’État veut aider ces jeunes, il doit d’abord écouter leurs aspirations, les orienter avant de prendre la bonne décision ».
« Nous demandons donc à ce que l’État revienne sur cette décision. Elle ne nous arrange pas », a fait valoir Ansoumana Badji.
Les manifestants ont occupé et brûlé des pneus sur des axes routiers de la ville de Ziguinchor, avant d’être dispersés par les forces de l’ordre.
Une circulaire de la Primature, datée du 13 décembre 2024, portant sur des mesures strictes pour améliorer la sécurité routière dans tout le pays a été transmise aux ministères des Forces armées, de l’Intérieur, des Finances et des Infrastructures, en vue d’une application immédiate.
Parmi les mesures concernées figure en bonne place l »immatriculation obligatoire des motos de plus de 49 cc. Une période de gratuité de trois mois est prévue pour faciliter cette régularisation, à l’exception du coût des plaques d’immatriculation. Au-delà de cette période, toute moto non immatriculée sera immédiatement mise en fourrière ».
ZIGUINCHOR, PLUS DE 10 MILLIARDS DE FCFA EN FAUX BILLETS SAISIS EN 2024
Les hommes du colonel Malang Diédhiou, le directeur régional des douanes du Sud, ont également saisi 108,7 kilogrammes de cocaïne contre 2 kilogrammes.
Le service régional des Douanes du Sud, couvrant les régions administratives de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou, a saisi, en 2024, un montant de plus 10 540 000 000 de francs CFA en faux billets de banque, a-t-on appris d’un communiqué parvenu à l’APS.
Les hommes du colonel Malang Diédhiou, le directeur régional des douanes du Sud, ont également saisi 108,7 kilogrammes de cocaïne contre 2 kilogrammes en 2023, indique le texte.
Il ajoute que, dans le cadre de la lutte contre le trafic illicite des stupéfiants, 2 126 kilogrammes de chanvre indien ont également été saisis contre 489,8 kilogrammes en 2023, soit une hausse de 1 636,2 kg.
La direction régionale des douanes signale en outre la saisie d’un lot de faux médicaments dont la vente illicite pourrait générer 33 643 000 francs CFA.
« A la lumière de ce qui précède, il convient de constater que les résultats enregistrés par la Direction régionale du Sud (DRS) sont satisfaisants, comparé à ceux des années précédentes », s’est félicité le colonel Malang Diédhiou cité dans le communiqué.
PAR DEMBA NDIATH
INGRATITUDE, DITES-VOUS ?
Commençons par rappeler que les défis sécuritaires du Sahel ne sont pas nés ex nihilo en 2012. En réalité, ils trouvent leurs racines dans des événements auxquels la France a activement participé. Souvenons-nous de l’intervention en Libye...
Monsieur le président Emmanuel Macron, Votre récent discours à la conférence des ambassadeurs a une fois de plus révélé une vision paternaliste et condescendante des relations franco-africaines. Vous accusez l’Afrique d’ingratitude, affirmant que les gouvernements africains n’ont pas eu le courage de reconnaître le rôle de la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Pourtant, cette déclaration traduit une mémoire sélective qui mérite d’être corrigée.
Commençons par rappeler que les défis sécuritaires du Sahel ne sont pas nés ex nihilo en 2012. En réalité, ils trouvent leurs racines dans des événements auxquels la France a activement participé. Souvenons-nous de l’intervention en Libye, où, sous le prétexte de “protéger les civils”, des forces armées, soutenues par la France et ses alliés, ont renversé le régime de Mouammar Kadhafi. Ce chaos a inondé la région sahélienne d’armes, renforçant les groupes terroristes. Comme le chante Tiken Jah Fakoly : “Ils allument le feu, puis viennent jouer au pompier.”
Ensuite, l’intervention française au Mali, que vous vantez comme un acte de générosité, avait surtout pour but de protéger vos intérêts stratégiques. Cette intervention a exacerbé les divisions ethniques au lieu de stabiliser le pays. Aujourd’hui, le Mali, sous la direction d’Assimi Goïta et de ses forces armées, progresse là où des milliers de soldats étrangers ont échoué. Cette réalité remet en question l’efficacité et les motivations des opérations françaises dans la région.
Une dette historique envers l’Afrique
Votre discours fait abstraction de la lourde dette historique de la France envers l’Afrique. La colonisation, l’esclavage, et l’exploitation économique ont contribué à l’essor de votre pays, souvent au détriment de nos peuples. Aujourd’hui encore, la France continue de bénéficier de la main-d’œuvre africaine, des ressources naturelles pillées à bas coût, et du talent de nos sportifs et artistes qui font briller votre drapeau sur la scène internationale.
Que dire des diamants de Centrafrique sous Bokassa, du pétrole exploité par Total, ou encore des richesses minières et halieutiques extraites sans réelle compensation pour les populations locales ? Tout cela constitue une contribution africaine au développement français. Pourtant, à mesure que l’Afrique cherche à s’émanciper, la France semble traverser des crises économiques et politiques. La coïncidence mérite réflexion.
Un partenariat basé sur la justice et non sur le mépris
Il est temps de construire une relation basée sur la justice et non sur le mépris. Si vous parlez d’ingratitude, il faudrait commencer par rendre à l’Afrique ce qui lui revient de droit : des réparations pour les abus passés et présents, une reconnaissance des torts causés, et surtout la fin des ingérences déguisées en partenariats.
Monsieur le président, au lieu de reprocher à l’Afrique de ne pas vous dire “merci”, demandez-vous ce que la France pourrait faire pour réparer ses torts. L’Afrique aspire à une souveraineté véritable, à des relations équilibrées, et à la capacité de se défendre contre toutes les forces étrangères et leurs proxys terroristes.
La vraie question n’est pas de savoir si l’Afrique est ingrate, mais si la France est prête à faire preuve d’humilité, de justice et de respect envers un continent qui a tant contribué à son histoire et à sa prospérité.
POUR LA BAD, HOTT JOUE LA CARTE DE LA CONTINUITÉ
Le Sénégalais, fort de son expérience ministérielle et de sa connaissance des enjeux climatiques, se pose en candidat de premier plan. Face à lui, le Zambien Samuel Munzele Maimbo bénéficie du soutien de nombreux pays d'Afrique australe et orientale
(SenePlus) - La succession d'Akinwumi Adesina à la tête de la Banque africaine de développement (BAD) s'annonce particulièrement disputée, selon une enquête publiée par Jeune Afrique. Alors que la date limite du dépôt des candidatures est fixée au 31 janvier, cinq prétendants se sont déjà officiellement déclarés, dont l'ancien ministre sénégalais des Finances, Amadou Hott.
D'après JA, ce dernier fait figure de favori aux côtés du Zambien Samuel Munzele Maimbo, dans une course qui pourrait encore réserver des surprises. "Il mène une campagne très active. Il connaît ses dossiers, notamment l'énergie et la finance verte. Et il bénéficie d'un capital sympathie dans beaucoup de capitales du continent", confie au magazine un cadre africain de l'institution.
Une bataille qui se joue sur deux fronts
Pour remporter cette élection stratégique, les règles sont précises : le futur président devra obtenir une double majorité, comme le souligne Jeune Afrique. Il lui faudra convaincre à la fois les actionnaires africains, qui détiennent 60% des droits de vote, et les actionnaires non régionaux, principalement occidentaux, qui contrôlent les 40% restants.
La candidature d'Amadou Hott, qui était jusqu'à récemment l'envoyé spécial du président de la BAD pour l'Alliance pour l'infrastructure verte en Afrique (Agia), est perçue comme celle de la continuité. Cette proximité avec l'actuel président Adesina pourrait, selon le magazine, "lui porter préjudice auprès des actionnaires non régionaux", même si elle ne semble pas affecter son image auprès des pays africains.
Un paysage politique complexe
Face à lui, Samuel Munzele Maimbo bénéficie déjà de soutiens conséquents. Jeune Afrique révèle que le Zambien, vice-président à la Banque mondiale, est soutenu par "près de la moitié des pays du continent" grâce aux appuis de la SADC et du Comesa. Son passé comme directeur de cabinet de David Malpass, l'ex-président de la Banque mondiale proche de Donald Trump, pourrait également peser dans la balance, les États-Unis étant le deuxième actionnaire de la BAD.
Parmi les autres candidats déclarés figurent le Tchadien Mahamat Abbas Tolli, le Béninois Romuald Wadagni et la Sud-Africaine Swazi Tshabalala. Le magazine évoque également la possible candidature du Mauritanien Sidi Ould Tah, qui selon leurs informations "a déjà engrangé des soutiens de poids". "Le Mauritanien jouit d'une très bonne réputation, il est apprécié par tous", rapporte un cadre de la BAD cité par JA.
Face à ces enjeux majeurs pour l'avenir de la première institution financière du continent, le suspense reste entier jusqu'à la clôture des candidatures.
L’OCRTIS DÉMANTÈLE UN RÉSEAU ARMÉ ET SAISIT 277,5 KG DE CHANVRE INDIEN
Malgré les sommations, les trafiquants ont tenté de fuir, initiant une course-poursuite sur la route nationale. Durant cette poursuite, une femme au volant d’un véhicule a tenté de bloquer les policiers, permettant à un convoi de s’échapper.
L’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS) a mené une opération majeure, neutralisant un réseau de trafiquants armés et saisissant 277,5 kg de chanvre indien sur les plages de Rufisque et Petit-Mbao. Cette intervention, soigneusement planifiée après une infiltration et une surveillance rigoureuse, a permis de mettre un coup d’arrêt à un important réseau de trafic de drogue.
Informés d’un débarquement imminent, les agents de l’OCRTIS ont déployé un dispositif sur les plages ciblées. Vers 3 heures du matin, deux pirogues ont accosté, escortées par des individus armés de sabres, de fusils, et se déplaçant en motos. Deux véhicules se sont approchés pour récupérer la cargaison, déclenchant l’intervention des policiers.
Malgré les sommations, les trafiquants ont tenté de fuir, initiant une course-poursuite sur la route nationale. Durant cette poursuite, une femme au volant d’un véhicule a tenté de bloquer les policiers, permettant à un convoi de s’échapper. Face aux tirs de sommation, l’un des motards a pris la fuite après avoir été blessé.
Les investigations ont permis d’identifier un concessionnaire automobile et un carrossier impliqués dans le réseau. Un chauffeur recruté pour le transport de la drogue a été arrêté le 1er janvier 2025, ses aveux conduisant les forces de l’ordre à une cachette à Cambérène. Sur place, une femme a été arrêtée et une importante quantité de drogue a été saisie, comprenant 277,5 kg de chanvre indien emballés dans des sacs en sisal et des sachets plastiques.
Par la suite, un recruteur a été arrêté à son domicile aux Parcelles Assainies, après avoir contacté le chauffeur pour organiser la comptabilité des stocks vendus.
Les suspects, incluant quatre femmes, font face à plusieurs chefs d’accusation : « association de malfaiteurs, trafic de drogue, blanchiment de capitaux, détention d’armes sans autorisation, refus d’obtempérer avec violence et mise en danger de la vie des policiers. » Cette opération démontre l’engagement de l’OCRTIS à lutter contre le trafic de drogue et à protéger les citoyens.
LA CSS DÉMENT LES RUMEURS DE PÉNURIE ET DE HAUSSE DES PRIX DU SUCRE
La Compagnie Sucrière Sénégalaise affirme disposer de stocks suffisants pour approvisionner le marché. L’entreprise garantit également le maintien des prix actuels, fixés par décret gouvernemental.
Face aux rumeurs persistantes de pénurie de sucre et d'augmentation des prix, la Compagnie Sucrière Sénégalaise (CSS) dément catégoriquement ces allégations. L'entreprise assure disposer de stocks suffisants pour approvisionner le marché sénégalais et souligne que les prix restent inchangés, conformément au décret gouvernemental.
La Compagnie Sucrière Sénégalaise (CSS) a brisé le silence pour répondre aux rumeurs de pénurie de sucre et de hausse des prix avancées par certains commerçants. Lors d’un point de presse, Khassimou Faye, chef du département Qualité, Hygiène, Sécurité et Environnement (QHSE) et responsable de la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE) à la CSS, a affirmé que la situation est maîtrisée. Selon lui, "plus de 40 000 tonnes de sucre ont été produites en seulement deux mois depuis l’ouverture de la campagne le 6 novembre dernier".
Actuellement, 60 000 tonnes de sucre sont en stock : 45 000 tonnes dans les magasins de Richard-Toll et 15 000 tonnes à Dakar. « Ces chiffres démontrent que le sucre est disponible en quantité suffisante pour ravitailler le marché sénégalais. Avec une capacité quotidienne de 800 tonnes écoulées, l’entreprise prévoit un stock total de 160 000 tonnes d’ici le mois d’août, garantissant ainsi un approvisionnement continu », a-t-il précisé.
De son côté, Guillaume Ranson, Directeur Général de la CSS, a fermement démenti toute augmentation des prix. Il a rappelé que les prix sont homologués par le gouvernement, en vertu d’un décret datant du 24 juin 2024. Actuellement, le kilogramme de sucre est vendu à 566 francs CFA à Dakar et à 558 francs CFA à Richard-Toll. Il a également souligné que de nombreux commerçants se rendent directement à l’usine pour s’approvisionner à moindre coût.
M. Ranson a également appelé à une stricte application du décret pour éviter toute spéculation sur les prix. « Les camions de la CSS fonctionnent 24h/24 pour approvisionner l’ensemble du pays. Il est donc impossible de parler de pénurie », a-t-il déclaré.
Le Directeur Général a par ailleurs accusé certains commerçants de chercher à manipuler la situation en cette période précédant le Ramadan et le Carême. Selon lui, "ces manœuvres viseraient à convaincre le gouvernement d'autoriser des importations supplémentaires sous prétexte d'une pénurie inexistante".
La CSS se veut donc rassurante : ni pénurie, ni hausse de prix ne sont à craindre, et l’entreprise s'engage à garantir l’approvisionnement régulier du marché sénégalais en sucre.