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9 septembre 2025
QUAND LE SÉNÉGAL AVANCE À RECULONS
Comment rationaliser un système politique qui compte désormais 430 partis ? Dans un pays où la majorité des formations ne respecte même plus les obligations légales élémentaires, la tâche s'annonce particulièrement ardue
Agitée par le président Bassirou Diomaye Faye lors de son discours du 31 décembre dernier, la rationalisation du système politique sénégalais n’a cessé d’intéresser les différents régimes qui se sont succédé à la tête de l’Etat sénégalais. Souvent inscrite au menu des concertations politiques sur la revue du processus électoral, organisées la veille de chaque élection, la question de la rationalisation des partis politiques et leur financement à travers la modification de la Loi n° 81-17 du 6 mai 1981 relative aux partis politiques a toujours buté sur des divergences presque irréconciliables entre acteurs.
Le président Bassirou Diomaye Faye réussira-t-il là où Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall ont échoué relativement dans le cadre de la rationalisation du système politique sénégalais.
En tout cas, lors de son discours à la Nation, prononcé le 31 décembre dernier, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a exprimé sa ferme volonté « d’apporter plus de lisibilité, plus de transparence et plus de rationalisation » dans le système politique sénégalais marqué aujourd’hui par une pléthore de partis politiques.
En effet, de quatre formations légalement reconnues sous le régime du président Senghor, le nombre de partis politiques a explosé en passant à 45 à la fin du régime Diouf, à 188 au cours des12 ans de présidence de Abdoulaye Wade avant d(atteindre aujourd’hui la barre des 430 formations sous la gestion du Président Macky Sall, si on en croit Alioune Badara Diouck, porte-parole de l'Alliance des forces de progrès (Afp).
L’équation de la non-application effective de la loi n° 81-17 du 6 mai 1981 relative aux partis politiques
Cette hausse vertigineuse du nombre de partis politiques au Sénégal s’explique en grande partie par la non-application effective de la Loi n° 81-17 du 6 mai 1981 relative aux partis politiques, au-delà de la fin de l’idéologie politique qui semble, aujourd’hui, laisser la place à un engagement militant basé sur la recherche de l’intérêt crytopersonnel favorisant ainsi le phénomène de la transhumance politique. En effet, cette loi, qui a été modifiée en 1989 avec l’introduction de dispositions interdisant « tout financement provenant de l’étranger » sous peine de dissolution pour tout parti qui reçoit directement ou indirectement des subsides de l’étranger ou d’étrangers établis au Sénégal », fixe un certain nombre d’obligations à respecter sous peine de dissolution. Parmi celles-ci, on peut citer l’obligation de déclarer, chaque année, au plus tard dans les huit jours qui suivent la date anniversaire du récépissé de ses statuts, les prénoms, noms, professions et domiciles de ceux qui, à un titre quelconque, sont chargés de son administration. On y relève également la déclaration sans délai de toute modification apportée à ses statuts au ministre de l’Intérieur qui dispose du pouvoir de refuser toute modification non conforme aux obligations prescrites par la présente loi.
Il y a aussi l’obligation de déposer chaque année, au plus tard le 31 janvier, le compte financier de l’exercice écoulé en faisant apparaître que le parti politique ne bénéficie d’autres ressources que celles provenant des cotisations, dons et legs de ses adhérents et sympathisants nationaux et des bénéfices réalisés à l’occasion de manifestations.
Le respect de ces obligations permet aux partis politiques d’avoir accès aux médias publics notamment la Radiodiffusion Télévision du Sénégal pour la diffusion de leurs communiqués de presse, la couverture de leurs manifestations statutaires mais aussi de se faire inviter à participer à des émissions à caractère politique, sous la forme de débats ou de tables rondes.
Cependant, aucune de ces dispositions n’est respectée dans les faits. Quasiment, tous les partis politiques au Sénégal ne tiennent pas de congrès annuels encore moins ne transmettent aux services du ministère de l’Intérieur leurs états financiers. A cela, il faut ajouter la problématique de la participation aux élections. En effet, l’immense majorité des formations politiques créées au cours de ces dernières années ne font pas de la conquête et la conservation du pouvoir leur finalité. Ils servent plutôt d’escalier au leader dans le cadre de la mise en œuvre de son agenda personnel.
Des concertations sans impacts
Véritable serpent de mer du système politique sénégalais, la question de la rationalisation des partis politiques et celle leur financement a toujours a été brandie par les différents régimes qui se sont succédé ces dernières années à la tête de l’Etat sans que cela ne soit traduit en acte Il en est ainsi de la question de modification de la Loi n° 81-17 du 6 mai 1981 dont l’adaptation au contexte politique sénégalais actuel a toujours été bloquée par les différentes majorités arrivées au pouvoir. Inscrite parfois au menu des concertations des acteurs politiques sur la revue du processus électoral, organisées à la veille de chaque élection, elle n’a jamais fait l’objet de consensus. Conséquence, les partis politiques continuent de pousser comme des champignons après la pluie dans des conditions qui restent perplexes.
Par Fadel DIA
VOUS AVEZ DIT INGRATITUDE ?
Depuis Sarkozy aucun homme politique français n’avait accumulé autant de prétentions, de contre-vérités historiques. Celui qui rappelle sans cesse être le premier président né après la décolonisation cultive les poncifs colonialistes
Depuis Nicolas Sarkozy aucun homme politique français n’avait accumulé autant de prétentions, de contre-vérités historiques, et même à proprement parler de mensonges si l’on en croit certains, et tout cela en un seul discours, avec cette différence que Sarkozy avait pris une heure pour les exposer alors que Emmanuel Macron n’a eu besoin que de cinq minutes pour détricoter les fondements des relations qui lient la France à ce qu’on appelait « les pays du champ » !
Il est paradoxal qu’un homme qui ne cesse de nous répéter qu’il est le premier chef d’Etat français né après la décolonisation, cultive aussi souvent les pires poncifs des chantres de la colonisation, joue à la politique de l’autruche et se targue d’illusions.
Le président Macron reproche à ses homologues africains, tous confondus dans le même sac, et indirectement à leurs peuples, d’avoir fait preuve vis-à-vis de la France, d’impolitesse, de démagogie et d’ingratitude. Pour commencer, dit-il, ils ne lui ont pas dit « merci », et en cela il se trompe car ils ont bien dit « merci », mais tout simplement pas de la manière dont lui, le souhaitait. A Bamako, à Niamey, à Ouagadougou, à Dakar, à N’Djamena et à même à Abidjan, des gouvernants, qui sont loin d’avoir la même conception des relations franco africaines, ont écouté leurs peuples et lui ont dit ceci : « Merci, mais nous ne reprenons plus de la présence militaire française sur notre sol ! »
C’est un peu comme si vous disiez à votre hôte qui vous pousse à continuer à déguster le plat qu’il vous a servi mais dont vous vous êtes suffisamment gavé : « merci je n’en reprendrais plus. »
En toute logique le président français devrait se réjouir que les pays africains décident de se passer de l’armée française, car outre « l’économie d’échelle » qu’il devrait tirer de ce retrait, cela devrait être la preuve que sa mission est remplie. Le propre d’une bonne assistance entre deux Etats n’est-il pas que le pays assisté se libère de l’assistance du pays aidant, et décide de se prendre en charge ?
Quant aux accusations citées plus haut, ce cadre est trop étroit pour en découdre et je me contenterai de quelques repères.
Impolis nos chefs d’états ? Y a-t-il plus impoli qu’un chef d’Etat en visite officielle en Afrique qui, devant les dirigeants politiques et l’élite scientifique du pays qui le reçoit en grande pompe et dans l’amphithéâtre d’une université qui porte le nom de Cheikh Anta Diop, proclame solennellement que l’Afrique n’a pas d’histoire ? Y a-t-il plus irrespectueux que cet autre chef d’Etat qui tourne en ridicule le chef du pays africain dont il est l’hôte, prend en témoin les centaines de jeunes qui l’écoutent pour traiter leur président de vulgaire frigoriste obligé de pallier aux carences de son administration ? Si Emmanuel Macron veut fustiger l’impolitesse chez ses homologues alors sa cible naturelle devrait être Donald Trump qui a souvent glosé sur son penchant à jouer à la grenouille qui se prend pour un bœuf. Mais comme le dit un proverbe pulaar « le fou, si fou soit-il, connait la maison où il y a un chien méchant » !
La France nous a-t-elle sauvés ? C’est un des thèmes préférés de Macron qui l’a encore répété aux Mahorais, pourtant des citoyens français, en assenant aux sinistrés de l’ile qu’ils seraient encore plus « dans la m… », si la France n’était pas venue à leur secours.
Je me contenterai de rappeler que l’explosion des mouvements djihadistes est la conséquence directe de la désagrégation de la Lybie dont la France a été l’un des maitres d’œuvre, que le stationnement de 5000 soldats, non combattants, sur un espace vaste comme la moitié de l’Union Européenne est bien dérisoire, que la présence des forces françaises n’a pas mis fin aux attentats et aux enlèvements et a paru bien équivoque, puisqu’il a fallu leur retrait, pour que Kidal, qu’on disait imprenable, se retrouve sous l’administration du gouvernement malien et qu’enfin la mémoire africaine a surtout retenu les interventions de l’armée française pour empêcher ou faciliter des coups d’état, bombarder les avions ivoiriens ou extraire Gbagbo et sa femme du palais présidentiel.
Quant à l’ingratitude, et quelques semaines après la commémoration du massacre de Thiaroye dont seulement six victimes ont mérité le titre de « morts pour la France », je me contenterai de relater un incident relativement peu connu de l’histoire coloniale française.
Vers la fin du XIXe siècle alors que le partage de l’Afrique est achevé, chaque puissance coloniale cherche à grappiller un bout de territoire ou à rendre son domaine plus cohérent. Le rêve de la France c’est d’étendre le sien de Dakar à la Mer Rouge tandis que l’Angleterre qui a fait main basse sur l’Egypte, se proposait de construire une ligne de chemin de fer allant du Caire au Cap. Le choc des ambitions était inévitable. Il eut lieu le 19 septembre 1898, quand le Général Kitchener, représentant britannique, trouva que le capitaine Marchand, envoyé de la France, avait hissé le drapeau de son pays à Fachoda, à 650 km de Khartoum, qu’il avait rebaptisé Fort SaintLouis. Il avait mis des mois pour traverser la cuvette congolaise et pour pouvoir franchir la région marécageuse du Bahr el Ghazal, il avait fait démonter deux bateaux à vapeur, pièces par pièces, qu’il avait fait transporter à dos (oui à dos) par des milliers de porteurs razziés dans les villages et sans salaire !
Peine perdue Kitchener le somma d’évacuer les lieux en lui faisant savoir qu’il n’y aurait ni négociation ni compromis, ce à quoi il aurait répondu « nous nous ferons tuer » plutôt. La réalité c’était qu’il était prêt à sacrifier la vie des 150 Tirailleurs Sénégalais qui constituaient l’essentiel de sa garnison qui ne comptait… qu’une dizaine d’officiers et sous-officiers blancs. Les Tirailleurs furent sauvés parce que le gouvernement français préféra céder, comme souvent face aux Anglais. Marchand retourna en France en héros national, acclamé par des foules de Français humiliés et farouchement anglophobe.
Et les Tirailleurs ? Ils étaient restés trois ans sans percevoir leurs salaires (cela ne vous rappelle rien ?) pourtant bien dérisoires (240 F par an contre 1500 pour Marchand !) et ne purent rentrer dans leurs droits qu’après avoir déclenché des rixes dans leurs cantonnements. Bien entendu aucun d’entre eux (pas plus que les porteurs de bateaux) n’a survécu à l’histoire, ni à son droit. L’ingratitude alors qu’est-ce c’est ?
Le président français, qui est en vacances de pouvoir, a-t-il voulu donner des cours de géopolitique à un auditoire passif d’ambassadeurs, mais ceux-ci devront fournir des explications quand ils rejoindront leurs postes. A-t-il voulu pousser les Africains à la riposte et dans ce cas, il est servi et il n’est pas exclu que les plus autorisés d’entre les protestataires en tireront la leçon en ne se présentant pas au sommet France-Afrique qu’il a « convoqué » à Nairobi (?). A moins qu’englué dans des difficultés internes nées d’une décision jupitérienne dont il a du mal à reconnaitre les effets pervers, il ait cherché à offrir les Africains en agneaux de sacrifice à la partie la plus avide de chauvinisme de son opinion en faisant l’éloge d’une France généreuse, forte et magnanime.
Mais comme le dit encore un proverbe pulaar « un homme atteint d’ éléphantiasis peut tourner en rond autant de fois qu’il veut, ce n’est pas cela qui le guérira de son mal » !
Par Henriette Niang KANDE
LES HÉROS DE LA RÉSISTANCE ... À LA CRITIQUE
Si certains considèrent que critiquer le Projet est un crime de lèse-majesté, peut-être est-ce simplement parce que la vision qu’en ont ceux qui le défendent est tellement lumineuse qu’elle ébloui. Oui, c’est doit être ça
La nomination de certaines personnalités non affiliées à Pastef, à des postes de responsabilités étatiques a fait sortir de l’univers du parti au pouvoir, des acteurs réfractaires à la critique. Ce n’est pas la première fois que cela arrive. Des choix portés sur les personnes qui avaient critiqué le « Projet » et/ou ses initiateurs ont été rapportés ou demandés à l’être, parce que ces dernières avaient émis des objections, des critiques, avant que le parti n’accède au pouvoir.
Ah, la mélodie du panafricanisme des auteurs et promoteurs du Projet ! Ce mots qui fait vibrer les âmes, soulever les foules et réveiller les tambours d’une souveraineté flamboyante. A entendre leurs discours, on pourrait croire que la souveraineté est un cocktail de bissap pour l’extérieur, mais agrémenté d’une pincée de "ne dites que du bien de notre Projet" à l’intérieur.
Derrière les grandes proclamations se cachent des partitions bien plus discordantes. Le Projet donc, oui avec un grand P, doit être « englouti », jusqu’en 2050, sans aucun froncement de sourcils. Ceux qui ont ou qui osent encore demander s’il est une idée lumineuse se retrouvent ou se sont retrouvés exilés au royaume des bannis. C’est là que la souveraineté prend un tournant intéressant : à l’extérieur, on clame haut et fort que le Sénégal est un pays qui se tient debout, mais à l’intérieur, mieux vaut s’asseoir et garder ses idées pour soi.
Ça donne un peu l’impression d’un orchestre où le chef veut jouer une symphonie panafricaine, mais exige que les violons et le piano soient accordés comme les koras, ignorant que les uns sont des instruments à cordes et que l’autre est de touches. Et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une fanfare de décibels uniformément dociles. C’est l’obsession pour le consensus interne forcé. Vous savez, ce moment où le chef d’orchestre se retourne vers une salle clairsemée et demande : « Qui est avec moi ? » Devinez quoi ? Tout le monde l’est ! Comme par magie. C’est beau, n’est-ce pas ? Une unité parfaite, obtenue par le silence stratégique des derniers musiciens
Ceux qui ne sont pas férus de cette musique, deviennent les victimes d’un autisme politique sur les réseaux sociaux, qui offrent bien plus de places que dans un stade de foot. Ils sont devenus un terrain de jeu où les arguments jouent à saute-mouton avec la logique. Il suffit d’un tweet pour déclencher une guerre civile virtuelle, où les grossièretés se le disputent aux insanités. Et la surenchère finit par ressembler à une compétition de surdité collective. Chacun est enfermé dans sa bulle « idéologique », hermétique à toute intrusion dans la réalité. « L’autre ? Quel autre ? Celui qui ne s’est pas battu ? Celui qui n’a pas mené le combat ? Celui qui a fait partie du « système » alors que nous, nous sommes anti-système ? » semblent répondre ces valeureux soldats du clavier.
Pour justifier la transhumance à la veille élections législatives anticipée, la facétie a été poussée avec la fameuse théorie de la dichotomie entre les « adversaires » et les « ennemis » du Projet. La rhétorique du Bien et du Mal, du transhumant acceptable et celui banni car le promoteur du Projet ne l’a pas couvert de son gracieux pardon.
Et pourtant, l’idée d’une souveraineté réelle et d’un panafricanisme sincère est noble. Elle résonne dans le cœur de beaucoup de Sénégalais. Car l’exigence d’une Afrique digne et souveraine, débarrassée des scories humiliantes de la colonialité est réelle chez tous. Partout sur le continent on appelle à la liberté et à la dignité. La manière avec laquelle la commémoration de Thiaroye a été célébrée, révèle quelque chose de ce désir de changement que le politique a le droit d’encadrer et de traduire en idée et en matérialité.
Mais peut-être faudrait-il commencer par cultiver cette souveraineté en interne, en apprenant à accepter la dissonance et les débats. Parce que, à ce rythme-là, le Projet risque de se retrouver avec une souveraineté monophonique – et avouonsle, ce n’est pas très fun pour une symphonie. Alors, souverainistes et panafricanistes, un peu de courage ! Laissez les critiques jouer leur mélodie. On ne construit pas une nation forte en étouffant les notes discordantes, mais en les intégrant à l’ensemble. Et qui sait, peut-être que le "Projet" pourrait finalement devenir une véritable œuvre collective ? Après tout, ce n’est pas un orchestre de yes-men qui fera vibrer le cœur du peuple, mais une symphonie de voix diverses, mais unies dans sa commune souveraineté. La politique n’est pas le règne du consensus permanent, de la soumission à un discours voire pire un homme. C’est le règne du dissensus car des idées opposées cohabitent pour produire du bien commun.
Après tout diriger, c’est tout un art. Savoir jongler entre souveraineté extérieure et harmonie intérieure n’est pas chose facile pour des novices. Si certains considèrent que critiquer le Projet est un crime de lèse-majesté, peut-être est-ce simplement parce que la vision qu’en ont ceux qui le défendent est tellement lumineuse qu’elle éblouit. Oui, c’est doit être ça. Ç’est ça.
GUY MARIUS SAGNA, L’ANTICONFORMISTE
Guy Marius Sagna est atypique autant dans son cheminement de citoyen africain que dans sa posture politique, prolongement de son long combat pour une Afrique souveraine et porteuse d’espoirs légitimes
De la nouvelle génération de figures politiques, Guy Marius Sagna est sans doute l’un des plus constants dans ses combats et formes de lutte. Derrière cette apparence rebelle, se cachent un bouquet de qualités humaines, qui en font un homme adulé par tous ceux qui le côtoient.
Rouleau compresseur pour les contradicteurs, défenseur de la veuve et de l’orphelin pour les âmes désemparées. Excessif, populiste, tapageur, idéaliste passionné, pour les uns. Attachant, constant dans l’engagement, authentique par le verbe et l’action, incorruptible…pour les autres ! Et bien d’autres qualificatifs ! Le bonhomme, aux airs de déménageur, ne laisse personne indifférent. Guy Marius Sagna est atypique autant dans son cheminement de citoyen africain que dans sa posture politique, prolongement de son long combat pour une Afrique souveraine et porteuse d’espoirs légitimes. « L’Africain du Sénégal », comme il aime à se présenter, longe, continuellement, une allée de dynamisation des consciences, de mobilisation des esprits et des intelligences au service du bien-être collectif. Le « député du peuple », véritable mur de lamentations, redonne de la fraîcheur à l’hémicycle considéré à tort ou à raison comme une chambre d’enregistrement.
Derrière cette apparence fougueuse, se cache une âme douce, serviable, presque timide dans sa routine quotidienne. Comme par hasard, il n’écoute que de la « musique douce », quand sa voix de stentor et ses harangues pétulantes ne s’évertuent pas à rappeler aux pouvoirs publics et à une certaine élite socio-économique leur responsabilité. Mais dès qu’il s’agit de principes, de dénoncer des injustices, de défendre les droits des travailleurs ou des questions de droit tout court, Guy met le bleu de chauffe. Sans gants. Malgré son calme légendaire, face aux situations les plus périlleuses, il n’y va pas de main morte. Comme cette scène à l’Assemblée nationale où il arrache l’urne pour contester un vote. Un homme entier.
C’est d’ailleurs ainsi que le décrit son compagnon de lutte Bentaleb Sow. Ayant d’abord connu Guy Marius sur les réseaux sociaux, l’actuel conseiller à la présidence dit avoir beaucoup appris de l’homme avec qui il a fini par partager le mouvement Frapp (Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine). Même si le courage et l’engagement sont les traits de caractère qui ont bluffé le plus de monde, lui est plutôt impressionné par son intelligence : « Les gens mettent en avant son courage, mais moi, c’est son intelligence qui m’impressionne. C’est quelqu’un de très structuré et de très bien informé ».
Engagement précoce
Bentaleb croit connaître les raisons de cette aptitude de Guy à faire face à toutes les situations. « Il a reçu une bonne formation de la gauche. Il est structuré, pragmatique et clair dans ses idées. Il va au fond de sa pensée. Rien ne peut le bâillonner. C’est la vérité et l’esprit révolutionnaire. C’est quelqu’un de très résilient et de très endurant », soutient-t-il, parlant de « sa source d’inspiration ».
Guy Marius Sagna a de qui tenir. Il été façonné par un oncle. Un ancien de la gauche qui l’a très tôt abreuvé de livres et autres sources documentaires ayant trait à l’impérialisme. Il n’avait que…11 ans à l’époque. Ce souvenir est imprimé dans sa mémoire reconnaissante : « Mon oncle me faisait même assister à des réunions du mouvement de gauche appelé « Fernient ». De l’impérialisme au progrès social, en passant par la lutte des travailleurs…j’en ai beaucoup lu ». De fil en aiguille, ce qui devait être une simple transmission oncle-neveu façonnera la vie de Guy Marius Sagna. Fidèle au mouvement devenu par la suite « Xall Wi », un journal de gauche, il en devient un des rédacteurs. Le journal s’impose, grandit et donne naissance au Rassemblement des travailleurs africains-Sénégal (Rtas). Ici, déjà, celui qui a grandi aux Parcelles assainies laisse apparaître des élans révolutionnaires.
En effet, membre engagé du Rtas, il fait partie de ceux qui claquent la porte quand il s’est agi pour les leaders de négocier avec Abdoulaye Wade. C’était en 2000. Il s’en souvient comme si c’était hier. « Le débat, c’était est-ce que le Rtas devait accepter si le président Wade lui proposait un poste. Pour nous, il était hors de question. On l’avait soutenu mais on ne partageait pas forcément sa vision. Il fallait juste se départir du Parti socialiste qui n’avait que trop duré au pouvoir », raconte-t-il. Guy et des camarades finissent par se faire écarter du parti. Avec d’autres exclus de And Jëf, ils créent « Fernient »/Mouvement des travailleurs panafricains Sénégal (Mtps). Il trace sa voie avec la création de « Yoonu Askan Wi » avec les Madieye Mbodji, Joe Diop, Alla Kane… « Yoonu Askan Wi »/ Mouvement pour l’autonomie populaire. Ce mouvement a fusionné avec Pastef en 2015, précise Guy. Il en devient une icône. Un homme de confiance du leader de Pastef Ousmane Sonko.
Don de soi Agent de santé, travailleur social, son engagement contre l’impérialisme dans ses diverses déclinaisons a fini par éclipser et rendre peu connue du grand public sa trajectoire professionnelle. D’ailleurs, c’est durant l’épisode de son affectation que beaucoup découvrent que Guy était un agent du ministère de la Santé. Marquant à la culotte le régime précédent, son ministre de tutelle d’alors, Abdoulaye Diouf Sarr, décide de l’affecter à Kédougou. Sur tous les fronts, Guy n’a presque pas de répit. L’ancien du Lycée Lamine Guéye, où il a obtenu son baccalauréat, a partout laissé une belle impression à ceux qui l’ont côtoyé, par son courage, son engagement et sa constance dans la défense des droits. Daouda Guéye «Pikine» a découvert l’homme dans le contexte du 23 juin 2011.
Depuis, il ne cesse d’être séduit par son engagement et son courage : « Sa constance est remarquable. Il se singularise par le don de soi. Contrairement aux airs de dur qu’il laisse apparaître, c’est un homme trop gentil, très fidèle en amitié et très attaché aux relations humaines ». Contestataire jusqu’au bout des ongles, le natif de Ziguinchor, en 1979, est certes attaché aux principes et valeurs, mais reste un homme soyeux, sociable et très attaché aux valeurs sociétales. C’est l’impression qu’il a laissée à Aliou Gérard Koïta, membre du Secrétariat exécutif national du Frapp, qui joue aujourd’hui le rôle d’assistant personnel et de chef du protocole. Arrêtés plusieurs fois ensemble, les deux hommes sont très proches. Aliou décrit son mentor comme un homme entier, du reste très têtu.
Quartier de haute sécurité
Guy Marius et les incarcérations, c’était déjà connu. Ce qui l’est moins, c’est ce qu’il a eu à vivre dans les geôles. Entre 2012 et 2024, il a connu six emprisonnements. De Tambacounda à Dakar en passant par Ziguinchor, que de péripéties. Mais cela n’a pas émoussé son ardeur ni étanché sa soif de justice. C’est d’ailleurs au Cap Manuel que le « justicier » découvre qu’il existait des prisons dans les prisons. Avec neuf de ses camarades, il est arrêté lors d’une marche sur le palais pour la baisse du prix de l’électricité.
Pour freiner l’élan de cet homme que rien ne semble effrayer, il est envoyé dans un coin au sein de la prison. « J’étais le seul à avoir été amené dans cette partie où l’on met généralement les grands bandits ou les terroristes…J’ai fait trois mois là-bas alors que ceux avec qui j’ai été arrêté ont été libérés après quelques semaines », se souvient-il. Chasser le naturel, il revient au galop. En plein cœur de la prison, il ouvre un autre front. Cette fois-ci pour la baisse des prix des denrées. Il obtient gain de cause. « On m’a mis tout nu. Vraiment tout nu avant de me jeter dans une autre prison ».
« La douleur la plus atroce de ma vie »
Musculature bien développée, physique imposant malgré sa taille moyenne, Guy n’a pu résister à la furie des forces de l’ordre togolaises. Parti à Lomé soutenir des camarades de lutte, le député du parlement de la Cedeao n’oubliera pas de sitôt cette journée. « C’est la douleur la plus atroce de ma vie. Je ne me suis jamais senti aussi proche de la mort. Je croyais que j’allais mourir », raconte-t-il, avec un souffle qui en dit long sur l’épreuve. Endurant et constant dans l’engagement, il donne par son engagement un sens noble à la députation. Entre l’installation de la 15e législature et décembre 2024, il a déjà transmis 34 questions écrites. Dr Malick Diop a partagé avec lui l’Assemblée nationale. Malgré leurs camps opposés, il ne cache pas son admiration pour la constance et l’engagement de l’homme, symbole, peut-être, d’une réconciliation entre le peuple et ses représentants.
UN MBEUBEUSS BIS AU CŒUR DE DAKAR
Logé entre Grand Yoff et Zone de captage, le canal dit « de la Zone de captage » pollue la vie des populations et des travailleurs de ces quartiers de Dakar.
Logé entre Grand Yoff et Zone de captage, le canal dit « de la Zone de captage » pollue la vie des populations et des travailleurs de ces quartiers de Dakar. L’endroit est devenu un Mbeubeuss (plus grande décharge d’ordures à Dakar) bis au cœur de la capitale sénégalaise avec ses ordures débordantes et eaux usées stagnantes.
En cette matinée de janvier, un vent frisquet souffle à Grand Yoff, précisément dans le coin appelé « Bignona ». Un site qui ne paie pas de mine. Il est rendu célèbre par l’activité de vente de la viande de porc. D’incessants va-et-vient y sont notés tout le long de la journée avec le décor de bouchers transportant des cadavres de cochons et déversant les résidus et autres dans le canal qui fait face. C’est l’un des endroits les plus malsains de Dakar. Du marché Bignona au canal, la pollution et le manque d’hygiène ont laissé leurs marques.
À la porte du marché de porcs, une dame est assise. Une odeur suffocante monte au nez et à la gorge du visiteur. Aissatou Diallo guette le moindre client pour vendre ses patates grillées. « Je vends ça pour nourrir ma famille », lance-t-elle, avant de couvrir le bol. L’odeur du canal se fait sentir jusque-là. Un jeune mécanicien, vêtu de haillons, estime qu’ils ont l’habitude de travailler dans cet environnement sans être indisposés par l’odeur que dégage le canal.
De l’autre côté, dans le quartier Zone de captage, des jeunes laveurs s’activent autour des véhicules. Aucun parmi eux ne porte de masque. Les voitures sont garées en face du canal où officient ces jeunes. L’air vicieux qui se dégage de ce détroit ne semble nullement les déranger. Saliou Tine, tenant un seau d’eau, un morceau de tissu dans l’autre main, lave tranquillement un taxi. « Nous faisons de notre mieux pour ne pas rester ici jusqu’à la tombée de la nuit. Les moustiques sont très nombreux à cause des déchets qui sont jetés dans ce canal. J’ai appris aussi que certains camions vidangeurs déversent des excréments dans cet endroit », révèle-t-il, non sans souligner que l’endroit est parfois irrespirable à certaines heures.
Son collègue, Moussa Dione, abonde dans le même sens. Il confie qu’ils sont contraints de venir tous les jours humer cet air nauséabond. Notre interlocuteur avoue qu’ils sont conscients des risques de maladie encourus à cet endroit, mais ils ne peuvent pas quitter le lieu.
À côté d’eux, rodent les « Boudiou man » (récupérateur de déchets). Réparant son véhicule chez les mécaniciens, Mamadou, la cinquantaine, confie qu’il vient rarement dans cet endroit à cause de ce canal. « Il y avait même un garage des bus dits « Horaires » en partance pour la Casamance de l’autre côté. C’était extraordinaire car, les coxeurs, chauffeurs et apprentis restaient tous les jours presque à cet endroit, humant cette odeur nauséabonde qui sortait de ce canal. Finalement, je pense que la mairie a repris l’espace », explique-t-il. Riverain, Boubacar indique qu’il vit depuis plusieurs années dans ce quartier de la Zone de captage. Il souligne qu’ils vivent avec tous les risques de maladies à cause de ce canal. Selon Boubacar, dans son immeuble, les locataires ne durent presque jamais. « C’est le quartier qui accueille le plus de moustiques dans ce pays », dit-il en raillant. Les habitants de la Zone de captage se désolent souvent de ce canal qui est devenu un dépotoir d’ordures de toutes sortes, polluant ainsi la vie dans la cité.
MEÏSSA LO PROPOSE LA DOUBLE IMPOSITION DE LA DIASPORA
La mobilisation des ressources financières pour financer les projets de développement et les Pme demeure une difficulté pour le Sénégal et les pays de la zone.
La mobilisation des ressources financières pour financer les projets de développement et les Pme demeure une difficulté pour le Sénégal et les pays de la zone. Pour l’expert financier Meissa Lô, une double imposition de la diaspora pourrait constituer un mécanisme efficace.
Dans sa stratégie de mobilisation des ressources financières, le Gouvernement du Sénégal mise sur des mécanismes tels que les « Diaspora Bonds ». Pour l’expert financier et consultant en finance de marchés, Meissa Lô, l’idée est à applaudir. L’objectif, d’après lui, est d’exhorter les leaders politiques à davantage songer à une dette détenue en grande partie par les locaux (citoyens) que par les étrangers. Ceci, indique le spécialiste, est le cas de la dette japonaise. Mais le seul hic, pense M. Lô, c’est qu’il s’agira encore d’un endettement, dont le plafond à ne pas franchir, exigé par l’Uemoa, a été explosé par le régime de Macky Sall depuis longtemps. Fort de cette situation, Meissa Lô pense que les États ouest-africains, notamment le Sénégal, doivent réfléchir sur la possibilité d’une double imposition de leur diaspora estimée à 30 millions. L’accès aux impôts payés par la diaspora africaine dans leur pays d’accueil, propose-t-il, devrait être négocié par les États de façon bilatérale ou par les organisations régionales (Cedeao, Cemac, etc.).
À défaut de trouver le montage financier permettant de mobiliser suffisamment de fonds via les transferts de la diaspora africaine (soit 93 milliards de dollars), Meissa Lô suggère de collecter directement l’impôt dans leurs pays de résidence ou même de taxer leur épargne. Celle-ci s’élèverait à 53 milliards de dollars selon la Banque mondiale. Une manne qui permettrait de financer les Pme/Pmi, les startups ou idées de projets que comptent lancer les Africains de la diaspora souhaitant rentrer. «Si nos États arrivent à mobiliser en moyenne 500 dollars d’impôts pour chacun des 30 millions d’Africains de la diaspora, cela constituerait un fonds de guerre de 15 milliards de dollars pouvant aider à investir directement dans les entreprises locales, créer de la richesse et de l’emploi, estomper le poids de la dette sur l’investissement sur le Pib des États », explique l’expert. À ses yeux, la mobilisation de ces recettes pourra être réalisée à travers une bonne campagne de communication avec les diasporas et le concours des États partenaires de l’Union européenne et de l’Amérique ainsi que les institutions de Bretton Woods (Fmi, Banque mondiale).
La contrepartie pour ces États hôtes (France, Allemagne, Italie, États-Unis, etc.), c’est l’assurance d’une véritable politique de retour au bercail pour les immigrés. En outre, les retombées liées aux investissements devraient permettre de baisser le taux de chômage dans les pays d’origine et réduire les candidats à l’immigration clandestine. «Avec une bonne sensibilisation, cette double imposition ne doit nullement être une contrainte pour la diaspora africaine, mais plutôt sa contribution significative et directe aux plans de développement de leurs pays d’origine », considère Meissa Lô.
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JE RESTE ET DEMEURE LE MAIRE DE DAKAR…
Malgré le rejet par la Cour d’appel de sa requête en annulation de la décision du préfet constatant sa radiation de la mairie de Dakar, Barthélemy Dias entend user de ses prérogatives de maire de la capitale jusqu’au bout
Barthélemy Dias entend toujours user de ses prérogatives de maire Dakar jusqu’à nouvel ordre, malgré la décision de la Cour d’appel qui a rejeté sa requête en annulation concernant sa radiation. Il a continué à dénoncer la révocation de son mandat de maire, mardi, lors d’un point de presse tenu à Dakar.
Malgré le rejet par la Cour d’appel de sa requête en annulation de la décision du préfet constatant sa radiation de la mairie de Dakar, Barthélemy Dias entend user de ses prérogatives de maire de la capitale jusqu’au bout. « Jusqu’à nouvel ordre, je reste et demeure toujours le maire de Dakar n’en déplaise à certains. À ce que je sache, je n’ai pas encore de successeur à la tête de la mairie », s’est-il exclamé, hier, lors d’un point de presse tenu à Dakar. Poursuivant, la tête de liste nationale de la coalition « Samm Sa Kaddu » lors des dernières législatives qualifie cette révocation de « braquage » contre le vote des habitants de Dakar. « Cette révocation est un braquage orchestré par les nouvelles autorités. Quand on bunkérise une mairie pour empêcher le maire de présider un conseil municipal et permettre à un préfet de radier un élu, je ne peux appeler cela que du braquage. En outre, je prends date pour l’avenir », a-t-il déclaré. Après la confirmation de la radiation de Barthélemy Dias par la Cour d’appel de Dakar, les avocats de l’ancien maire de Mermoz Sacré-Cœur ont annoncé qu’ils allaient déposer un recours devant la Cour suprême. Concernant le sort des membres de sa garde personnelle qui ont comparu, lundi dernier, au tribunal de grande instance de Saint-Louis et dont plusieurs ont écopé de condamnation allant de six mois à trois ans ferme pour des actes de violence dans la capitale du Nord, Barthélemy Dias parle de « prise d’otages ».
Pour lui, cela n’avait qu’un seul but : l’empêcher de poursuivre sa campagne lors des élections législatives. « Une trentaine de nos éléments restent toujours emprisonnés à Saint-Louis. Nous allons nous battre pour que dans les deux prochains mois, ils connaissent le même sort que cinquante de leurs camarades qui ont été relaxés lundi dernier. Sur ce, j’interpelle l’Union des magistrats du Sénégal (Ums), car une justice qui refuse de dire le droit au nom du peuple sénégalais est une justice qui refuse de s’assumer », a-t-il soutenu avant d’ajouter : « Je reste convaincu qu’il reste des magistrats de valeur dans notre pays. Car les Sénégalais souffrent des faillites d’une justice qui reste toujours aux ordres », a dénoncé le responsable de Taxawu Sénégal. Par ailleurs, à l’occasion de son point de presse, Barthélemy Dias a brocardé le Comité national olympique et sportif sénégalais (Cnoss) qu’il accuse de refuser à la capitale tout héritage en matière de dotations d’infrastructures sportives au sortir des Jeux olympiques de la jeunesse de 2026. « Le Cnoss n’est pas partie prenante du contrat d’hôte pour les Jeux olympiques. Les signataires de ce contrat sont l’État du Sénégal, la mairie et le Comité international olympique (Cio). À ce titre, la ville mérite un minimum d’égard au titre des sacrifices consentis pour avoir déposé et obtenu ces Jeux olympiques de la jeunesse », s’est-il offusqué. Enfin, Barthélemy Dias dénonce l’attitude du Cnoss qui, malgré un budget de 80 milliards de FCfa, refuse, selon lui, « tout renforcement des infrastructures sportives dans la capitale ».
MATHEMATIQUES, SCIENCES ET TECHNOLOGIES, LE CHEF DE L’ÉTAT DECIDE DE L’ORGANISATION D’UN CONCOURS NATIONAL
Bientôt un concours national pour les mathématiques, les sciences et les technologies, du CM2 à la Terminale. L’annonce a été faite, mardi, lors d’une rencontre entre le ministre Moustapha Guirassy et une délégation de la SSPP « Le Soleil »
Daouda Mané et Pape Abdoulaye Sy |
Publication 08/01/2025
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a instruit le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy, d’organiser un Concours national pour les mathématiques, les sciences et les technologies.
Bientôt un concours national pour les mathématiques, les sciences et les technologies, du CM2 à la Terminale. L’annonce a été faite, mardi, lors d’une rencontre entre le ministre Moustapha Guirassy et une délégation de la SSPP « Le Soleil » conduite par son Directeur général, Lamine Niang, en présence du Directeur des Rédactions, Daouda Mané, et de Moustapha Lô, membre de l’administration.
Selon le ministre, cette décision a été prise par le chef de l’État qui, après analyse, a constaté « de moins en moins d’engouement des élèves et des populations de façon générale pour les mathématiques notamment ». Or, poursuit le ministre de l’Éducation nationale, « pour l’agenda de transformation du Sénégal à l’horizon 2050, les mathématiques devraient occuper une place « extrêmement importante liée aux questions de développement technologique, aux sciences en général.
Dès lors, les mathématiques devraient être repositionnées afin d’amener élèves, étudiants et populations à s’intéresser davantage à cette matière ». Appréciant cette décision, Moustapha Guirassy a promis de mobiliser toute son équipe pour préparer les textes qui organiseront le concours national, la note conceptuelle en y associant les acteurs et figures fortes des domaines des mathématiques, des sciences et des technologies afin de bien outiller les enfants. D’après le ministre, ce concours national ne serait que le prolongement de ce qui existait déjà, notamment les Olympiades, Miss mathématiques et les différents programmes qui aident à encourager nos élèves à performer.
Le concours national donnera une autre dimension (comme le Concours général sénégalais et d’autres types de concours nationaux) à toutes ces initiatives afin de donner plus d’importance aux mathématiques, sciences et technologies.
Le ministre de l’Éducation nationale dit compter sur l’accompagnement du quotidien national «Le Soleil », très versé dans les questions d’éducation, rappelant que l’éducation est « ce qui nous est tous très cher ». Il a félicité le Directeur général du Soleil, Lamine Niang, pour son « style de management unique ». À l’en croire, Le Soleil vit « un renouveau ».
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE MERCREDI 8 JANVIER 2025
Sud Quotidien, Walf Quotidien, EnQuête, Le Soleil, Vox Populi, Libération, L'Observateur, Le Quotidien, Record, L'As, Yoor-Yoor Bi