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9 septembre 2025
LE DURCISSEMENT DE LA LOI N’ENDIGUE LES VIOLS
Les chiffres et les faits divers tragiques qui continuent d'émailler l'actualité témoignent d'une réalité implacable : les femmes et les filles sénégalaises restent des proies pour les prédateurs sexuels
En décembre 2019, l’Assemblée nationale votait à l’unanimité la loi criminalisant le viol et la pédophilie. Les acteurs de la société, notamment les défenseurs de la cause féminine, fondaient beaucoup d’espoir sur cette loi qui a été promulguée par l’ancien président de la République, Macky Sall, en janvier 2020. Aujourd’hui, force est de reconnaître et de regretter qu’elle n’a pas servi à redresser la barre. Les femmes et les filles continuent d’être abusées sexuellement, parfois au prix de leur vie.
La lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) est loin d'être gagnée au Sénégal. Malgré l'existence d'une loi criminalisant le viol et la pédophilie et les nombreuses campagnes de sensibilisation, les femmes continuent de subir des violences sexuelles. Pourtant, ce fut dans un hémicycle bondé de députés tout de blanc vêtues que la loi 2020-05 portant criminalisation du viol et de la pédophilie a été votée à l’unanimité et par acclamation le 30 décembre 2019, dans l’espoir que la sévérité des peines encourues (prison à perpétuité), découragerait les prédateurs. Promulguée par l’ancien président de la République, Macky Sall, le 10 janvier 2020, cette loi n’a pas pu changer réellement la donne. Les femmes continuent d’être violées et abusées sexuellement. Rien que les cas répertoriés ces derniers temps attestent de ce mal pernicieux dans la société sénégalaise. A Malika, en pleine banlieue dakaroise, une fillette de 12 ans est morte étranglée par son bourreau dans la soirée du 31 décembre 2024. Les faits concordent sur une tentative de viol même si l’autopsie n’a conclu qu’en une mort par strangulation. A Liberté 6 extension toujours dans la capitale, une fille de 9 ans est victime d’une tentative de viol d’un homme qui voulait l’appâter avec 500 francs CFA. A Joal, une mineure est tombée enceinte après un viol. Ces cas rapportés par les médias sont peu illustratifs de la situation. Le viol est souvent caché par l’entourage de la victime. De jeunes filles continuent ainsi d’être abusées dans le silence total de leur entourage.
Qui plus est, au Sénégal, les violences sexuelles ne sont pas très souvent documentées. Cependant, selon une enquête nationale sur les femmes et les filles de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) et de ONU-Femmes publiée en novembre 2024, « au Sénégal, 17,3% des femmes âgées de 15 ans ou plus ont subi des violences sexuelles hors union au moins une fois dans leur vie. Parmi ces femmes, 14,7% étaient victimes de violences sexuelles modérées et 2,6% de violences sexuelles sévères. Chez les femmes ayant subi les violences sexuelles avant l’âge de 18 ans, la prévalence s’élève à 15,1% dont 13,5% pour des violences sexuelles modérées et 1,7% pour des violences sexuelles sévères ». Rappelons que même si elle durcit les sanctions, la loi criminalisant le viol comporte des limites selon les acteurs.
Criminalisation du viol, les limites d’une loi
Analysant la loi, Fatou Touré Thiam, chargé de programme au réseau Siggil Jiggeen, explique qu’il lui manque une appropriation communautaire. « Au-delà de son aspect juridique et coercitif, la loi est d’abord communautaire. Ça veut dire que c'est la communauté qui utilise la loi, la défend et se s'approprie. Nous avons tous constaté qu'il a manqué cette vulgarisation », regrette-t-elle. A son avis, « la vulgarisation n'a pas été très efficace ». En juillet 2023, lors d’une rencontre sur le traitement médiatique de la violence sexuelles, organisée par l’Association des juristes sénégalaises (Ajs), le juge d’instruction et formateur au Centre de formation judiciaire (Cfj), Makha Barry, avait estimé que «la principale difficulté dans l’application de la loi est d’établir s’il y avait consentement ou non de la victime». Les errements dans la chaine pénale sont aussi des pratiques qui ne garantissent pas l’établissement des faits par le juge.
Pour Makha Barry, «le viol demande des techniques spéciales d’enquêtes qui ne sont malheureusement pas maitrisées par des officiers de police judiciaire». Il trouve que «si l’on veut appliquer les techniques classiques d’interrogatoire, l’enquête passe à côté de son objectif». Dans la liste des manquements, le juge déplore aussi l’absence de dispositifs pour accueillir les victimes (présumées) de viols dans les Commissariats et Gendarmeries. L’attitude de l’enquêteur ne promeut pas aussi la mise à l’aise des victimes, surtout des mineures. Pis, les protocoles d’interviews sont parfois inexistants ; d’où la pauvreté des procès-verbaux d’interrogation. Ils ne concourent pas ainsi à étayer les faits, à la manifestation de la vérité. Les magistrats ont aussi des difficultés à interpréter les certificats médicaux. De plus, la difficulté à assoir la contrainte et la menace constituent également des problèmes pour l’application de la loi.
LA REINE-MERE, UNE FIGURE AIMANTE
Rencontrée à Dakar, Sud quotidien vous plonge dans le cœur du quotidien de la reine mère et la découverte du royaume d’Oussouye.
Le département d’Oussouye situé en Basse Casamance garde toujours des pratiques ancestrales. Au cœur de cette communauté en majorité Diola, vit un royaume qui couvre une partie de ce département couvrant 22 villages, avec à sa tête un souverain, Sibilumbaï Diédhiou, intronisé le 17 janvier 2001, qui joue le rôle d’administrateur. A ses à cotés, « trône » la reine-mère son Altesse Ahan Kalidji Beatrice. Rencontrée à Dakar, Sud quotidien vous plonge dans le cœur du quotidien de la reine mère et la découverte du royaume d’Oussouye.
La royauté n’a rien à envier à la République dans certaines localités qui ont gardé les traditions léguées par les ancêtres. Pour s’en rendre compte et le vivre pleinement, il faut se rendre en Casamance au Sud du Sénégal. Dans cette zone, les populations vouent un grand respect au roi et à ses conseillers. La cour royale est organisée de telle sorte que chacun peut y trouver son compte. La solidarité, l’entraide mais aussi la discrétion sont les vertus qui y sont partagés. Les directives du roi, toutes consensuelles quand elles sont annoncées, sont exécutées sans hésitation par la population.
Selon les sages du Kassa, tant que le roi est là, la cour n'a pas le droit d'aller les consulter car ils sont là pour seconder le roi et le conseiller. Ce qui les amène à dire dans un esprit d’humilité : « nous sommes gouvernés par la cour royale ». Dans chaque village dépendant de la royauté, des conseillers sont installés et associés dans toutes les décisions prises par le roi pour une bonne cohésion sociale.
Selon la Reine-Mère d’Oussouye, son Altesse Ahan Kalidji Beatrice, « dans le royaume, il y a 17 villages qui sont sur place. Et d'autres villages qui sont hors du royaume mais qui font partie du royaume d’Oussouye appelé Bubajum Ayi ou royaume d'Usuy. Si vous les comptez tous, vous allez vous retrouver avec 22 villages ».
Si l’administration du royaume est confiée au roi d’Oussouye, à côté de lui, figure une femme puissante appelée Reine Mère chargée de la gestion du social et de la cohésion au sein des familles. Rencontrée à Dakar, elle est revenue sur la mission qui lui a été confiée au sein de ce royaume. « Chez nous, les majestés, le roi et la reine sont les gardiens de la tradition du royaume Bubajum Ayi. Ils sont là pour la population, pour leur protection mais aussi leur bienêtre ».
LE CHOIX DE LA REINE
Le choix de la reine n’est pas une question de succession. Personne ne peut s’autoproclamer reine et le roi non plus, n’a pas cette prérogative. Dans le royaume d’Ousouye, seul le quartier qui gère la royauté, peut se prévaloir de désigner un roi ou une reine et ce quartier s’appelle Batéfousse. Lui seul peut introniser le roi, ou la reine. « Les gardiens de cette tradition vont faire des démarches, faire des cérémonies pour savoir qui va devenir le roi. Il y a les familles qui sont là réservées spécialement pour cette tradition » a fait savoir la reine.
MISSION DE LA REINE D'OUSSOUYE
Selon la reine d’Oussouye, elle est une missionnaire, une médiatrice, une mère qui doit veiller au bien être de sa famille par le règlement des conflits familiaux surtout conjugaux. Mais, sa grande mission reste l’aspect social. « Chez nous, si la femme n'a pas de quoi donner à ses enfants à manger, elle va directement chez la reine et chez le roi. Si elle va chez le roi, ce dernier, va l’oriente directement chez la reine. Et c'est à sa majesté le roi de décider du nombre de paniers à lui donner. Parce qu'on a des rizières qui sont là pour le royaume, réservées spécialement pour les besoins des populations.
Et le riz est stocké, pas pour Mme la reine, pas pour les princes et princesses mais spécialement pour les populations ». Et d’ajouter : « dans cette démarche, tout se fait dans la discrétion. Seul le roi est au courant pour les bénéficiaires et les dons sont remis pendant la nuit ».
LES DIFFICULTES
Face à la pauvreté, aux conséquences du conflit en Casamance avec des terres minées mais aussi la salinité de certaines autres, le royaume d’Oussouye se trouve confronté à des difficultés. La pauvreté a fait exiler plusieurs jeunes partis à la recherche de lendemains meilleurs causant ainsi une raréfaction de la main d’œuvre pour la culture des terres servant ainsi à nourrir la population. Selon la reine mère d’Oussouye, les difficultés sont la forte demande des populations pour prendre en charge leurs familles. « Sa majesté le roi n'a pas de salaire, Mme la reine n’en a pas non plus. Les rizières sont là mais, nous avons besoin de main d’œuvre, nous avons aussi besoin de financement car les temps ont changé et le riz ne suffit plus». Et d’ajouter : « mais, avec les visiteurs qui viennent à la cour, avec l'association que je dirige, s’il y a un problème qui est réel, financier, on organise des collectes pour être en mesure d’aider».
LA REINE D’OUSSOUYE
Alis Umoy Diédhiou, de son vrai nom Ahan Kalidji Béatrice Diédhiou a été intronisée Reine d’Oussouye le 30 août 2000 à l’âge de 14 ans. Une mission qu’elle gère bien alliant écoute, douceur et attention. Ambassadrice d’ONU Femmes pour lutter contre les mariages précoces et les mutilations génitales, elle s’investit aussi dans la scolarité des filles dans son royaume en accueillant des filles des villages environnants pour la poursuite de leur étude. « Nous encourageons l’éducation des jeunes filles, leur scolarisation afin qu’elles puissent trouver un emploi décent et prendre soin d’elles-mêmes » a-t-elle fait savoir.
LE GIC MET EN PLACE LE LABORATOIRE GEOTECSOL
Geotecsol, c’est le nom du nouveau laboratoire lancé par le Groupe d’Ingénierie et de Construction (GIC). Il devra leur permettre d’avoir « une meilleure maitrise sur les délais de réalisation et une garantie de qualité ».
Geotecsol, c’est le nom du nouveau laboratoire lancé par le Groupe d’Ingénierie et de Construction (GIC). Il devra leur permettre d’avoir « une meilleure maitrise sur les délais de réalisation et une garantie de qualité ».
L e Groupe d’Ingénierie et de Construction (GIC) vient de procéder au lancement d’un nouveau laboratoire. « Le problème de la fiabilité de nos infrastructures routières et immobilières a toujours été au cœur des préoccupations de nos gouvernants et pour se mettre au diapason des normes édictées par l’Etat Sénégalais, le Groupe d’Ingénierie et de Construction a voulu innover en mettant en place un laboratoire ultra moderne répondant aux normes internationales dénommée Geotecsol », rapporte un communiqué qui nous est parvenu hier, lundi 6 janvier. Selon le document, « le Groupe GIC a fait l’option de prendre en charge en interne ses activités de laboratoire géotechnique essentielles dans l’accomplissement de ses missions fondamentales d’ingénierie à dominante routière ». Même si « le GIC disposait déjà de son propre laboratoire lui permettant de prendre en charge en interne les activités liées aux essais géotechniques », l’installation de du nouveau laboratoire GEOTECSOL, leur permettant d’avoir « une meilleure maitrise sur les délais de réalisation et une garantie de qualité ».
Depuis plus de 30 ans, le Groupe d’Ingénierie et de Construction offre des services de conseil à travers le Sénégal et la sous-région dans un vaste ensemble de secteurs, disciplines qui couvrent pratiquement tous les domaines du génie civil. « Il y a une vingtaine d’années, l’environnement national de cabinet d’études privées opérant dans le secteur routier était caractérisé par une absence totale de bureau sénégalais, et c’est dans ce contexte que GIC a été créé. Face à un enjeu d’ordre existentiel, la société devait pardessus tout s’entourer de toutes les garanties pour assoir sa réputation », explique -t-on dans le communiqué. La même source d’ajouter : « L’économie nationale était profondément marquée, avec un contexte qui, toutes proportions gardées, n’est pas sans rappeler celui que nous vivons actuellement. Le Sénégal était encore sous ajustement structurel, avec son lot de contraintes et de restrictions en matière d’investissements pour le secteur routier, les dépenses publiques étaient plus orientées vers le maintien des acquis, notamment les travaux d’entretien et de réhabilitation ».
QUAND LA PRESSION PARENTALE FRAPPE A LA PORTE DE LA JEUNESSE
Entre attentes démesurées et réalités financières, cette scène souligne les défis auxquels les enfants font face pour répondre aux espoirs de leurs parents. Une critique sociale empreinte d’humour et de réflexion.
Une caricature percutante illustre la pression parentale sur les jeunes dans un contexte socio-économique difficile.
Entre attentes démesurées et réalités financières, cette scène souligne les défis auxquels les enfants font face pour répondre aux espoirs de leurs parents.
Une critique sociale empreinte d’humour et de réflexion.
MULTIPLE PHOTOS
LES UNES DE LA PRESSE DE CE MARDI 7 JANVIER 2025
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil
DE L’APOTHÈSE THÉORIQUE DE LA MORT DU SYSTÈME À SON RENOUVEAU AU SEIN DE L’ANTISYSTÈME
Prendre en compte les revendications, les alertes, les différentes perceptions et les contributions des acteurs avec qui vous avez cheminé dans la noirceur des incertitudes est une preuve de respect à leur égard
Gouverner, c'est aussi accepter une remise en cause légitime des actions posées. Dans une société où des gens ont engagé leur vie pour changer de régime, il demeure légitime d'interroger l'autorité sur ses choix, sa vision ou ses actions. D’autant plus que, quiconque accepte à présent les mêmes faits et personnes qu’il combattait dans un temps récent, prouve aux yeux de la nation que son engagement pour le changement n’était axé ni sur des idéaux ni sur des principes. Pour reprendre l’expression de Philippe De Leener, « devenir un acteur politique, c’est refuser de devenir ce que l’on combat ». Et, combattre un système, c’est avant tout combattre ceux qui l’incarnent, le défendent et le maintiennent en marche.
Quel que soit le niveau de charisme d’un gouvernant, il n’est jamais infaillible. Il doit toujours se rappeler qu’il n’est rien sans le peuple souverain. Il est d’actes ou de paroles qui transfigurent la réalité dans son essence. Si le fameux système est passé d'un ensemble structurel pour devenir uniquement des règles, comme l'explique le Premier ministre. Nous sommes en droit de nous questionner sur le prix des sacrifices consentis. Était-il nécessaire de mettre la vie de plus d'uns au front de combat juste pour faire muter les normes institutionnelles ? La vérité porte l'étendard de la lumière divine, quelle qu'en soit la force déployée pour la mettre sous silence, elle scintillera.
La vérité est que les règles sont élaborées, maintenues, défendues et manipulées par des humains qui n’ont qu’une rationalité, se maintenir au pouvoir quoique cela coûte à la Nation. Reconduire ces mêmes acteurs qui luttaient pour vous effacer moralement et physiquement sur l’échiquier politique à des postes de responsabilités est une faute non négligeable. Accepter une erreur ne rend point un gouvernant faible mais humble, car toute tentative de légitimation mène à la dissonance qui peut souvent conduire à la condescendance et au mépris des gouvernés. Et quand la dissonance s'installe, on cherche les moyens pour la justifier, quitte à faire des gymnastiques intellectuelles afin de nier l'évidence. Mais, la réalité est factuelle, le pouvoir a ses ombres que les spectacles en live n'élucident pas.
Le gouvernement, de son slogan Jub Jubal Jubanti, a choisi une gestion basée sur la clarté et l’inclusion de tous les citoyens. De ce fait, l’univers politique paraît plus ouvert au regard des gouvernés ; le pouvoir perd une part du mystère qui tenait à sa nature de monde caché et secret. Il ne l’est sans doute pas moins, mais ses apparences chaque jour manifestées provoquent une chute de curiosité et un désenchantement. Ce qui laisse comprendre que dans l’imaginaire des gouvernés, ils ne sont pas les décideurs mais des acteurs participants à la régulation de l’ordre politique.
La minimisation des frustrations légitimes conduit souvent à la protestation populaire. Prendre en compte les revendications, les alertes, les différentes perceptions et les contributions des acteurs avec qui vous avez cheminé dans la noirceur des incertitudes est une preuve de respect à leur égard. Chaque vision déclinée par ce nouveau gouvernement sera analysée par l'opinion publique qui n'a ménagé aucun effort pour lui emboîter le pas dans les moments d'embarras. L'écoute est un art en politique qui s'avère être bénéfique pour la bonne marche de la société.
LE CDEPS DÉNONCE LES ENTORSES DANS LA NOMINATION DES MEMBRES DU CNRA
Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal dénonce de graves irrégularités, remettant en question l’indépendance de cet organe régulateur.
Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) a vivement critiqué les récentes nominations au sein du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA).
Dans un communiqué publié ce jour, le CDEPS dénonce de graves irrégularités dans ce processus, mettant en péril l’indépendance de cet organisme régulateur.
Selon le CDEPS, le décret portant nomination des membres du CNRA, signé le 11 décembre dernier, comporte plusieurs anomalies notamment « l’atteinte à la compétence du Président de la République , le non-respect de la durée du mandat, le manque d’indépendance ».
Le CDEPS rappelle que la nomination des membres du CNRA relève de la seule compétence du Président et non du ministre de la Communication.
Un climat de tension grandissant dans le secteur des médias
Il souligne également que le mandat des membres du CNRA est de six ans, non renouvelable et non révocable, a-t-il déclaré jugeant ces nouvelles nominations illégales.
Selon Mamadou Ibra Kane, le CNRA est censé être une autorité indépendante or les nouveaux membres ne répondent pas à ce critère, notamment en termes d’affiliation politique.
Par ailleurs, le CDEPS dénonce une série d’atteintes à la liberté de la presse depuis l’arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Le communiqué souligne que ces agissements mettent en péril la stabilité du Sénégal, les médias ayant un rôle crucial à jouer dans la vie démocratique du pays et appelle les autorités à respecter la loi et à garantir un environnement propice à l’exercice du journalisme.
Les médias sénégalais demandent plus de garanties
En outre, il demande une plus grande transparence dans les processus de nomination au sein des organes de régulation.
Le CDEPS appelle également à la mise en place d’une Haute Autorité de Régulation de la Communication Audiovisuelle (HARCA), conformément aux textes en vigueur.
Cette nouvelle instance devrait garantir une meilleure indépendance et une plus grande représentativité de tous les acteurs du secteur.
Il dénonce également une nouvelle atteinte à la liberté de la presse au Sénégal.
L’OPPOSITION DOS AU MUR, SE RÉAJUSTER OU PÉRIR
Après la dissolution de la coalition Benno Bokk Yaakaar, les partis historiques de gauche comme le PS, l’AFP, la LD et le PIT se retrouvent face à un défi majeur : se réinventer pour éviter de sombrer dans l'oubli politique.
Au sortir d’élections législatives désastreuses pour les partis de gauche, l’heure de l’introspection est arrivée. Avec la fin brutale de la coalition Benno Bokk Yaakaar et n’ayant plus de filet protecteur, le PS, l’AFP, la LD, le PIT… doivent reprendre leur destin en mains.
Le Parti socialiste a ce destin bien singulier que deux fois de suite, il s’est retrouvé face aux dures réalités de la perte du pouvoir. La première fois directement avec la chute du PS en 2000, après 40 ans de règne sans partage. La seconde fois, de façon indirecte, puisque le Parti socialiste est cette fois acteur en tant qu’allié. Mais un des alliés les plus stratégiques et sans doute le mieux considéré par le président Macky Sall.
Ce n’est sans doute pas pour rien que l’essentiel des ténors de ce parti s’est retrouvé à des postures importantes du gouvernement, directions et institutions majeures. Par exemple, Serigne Mbaye Thiam a battu le record de longévité politique en étant le seul à rester ministre du début à la fin du magistère de Macky Sall. Alors qu’Alioune Ndoye a géré des portefeuilles stratégiques comme les Pêches et l’Économie maritime, en plus d’être maire de Dakar-Plateau. Figure emblématique du Parti socialiste, Aminata Mbengue Ndiaye a elle aussi fait l’expérience gouvernementale dès 2012 comme ministre de l’Élevage avant d’atterrir au Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), en novembre 2019. Même après le décès d’Ousmane Tanor Dieng, quelques mois seulement après la réélection pour un second mandat de Macky Sall à la tête de l’État, le PS reste au premier plan du régime.
Mais une situation nouvelle se présente avec la chute de Macky Sall et la dissolution de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) qui s’en est suivie, bien logiquement. Une douche froide.
La malédiction n’est pas que verte. Les formations politiques classiques qui ont récolté, malgré les coalitions, des scores honteux lors des dernières Législatives, ont bien intérêt à se secouer, si elles ne veulent pas simplement disparaître de la scène politique sénégalaise. Il ne s’agit sans doute pas de singer les méthodes de Pastef. Très rarement l’histoire se répète en politique. L’originalité du Parti socialiste, de l’Alliance des forces de progrès, du Parti de l’indépendance et du travail, de la Ligue démocratique, etc., formations qui ont assurément marqué leur époque, a toujours consisté dans leur capacité à se renouveler, à se refaire sur la base d’une analyse concrète de la réalité.
‘’Que toute la gauche réunie ne puisse même pas avoir un député à l’Assemblée nationale est grave. Cette seule situation devrait créer un électrochoc’’, estime un membre de la défunte coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY).
Si l’ancienne présidente régionale des femmes du Parti socialiste, Rokhaya Camara, a pu être élue députée, c’est sous la bannière de la liste Jamm ak Jarin qu’elle a pu passer à travers les mailles de la nasse.
Il faut dire que les contestations n’ont pas manqué au sein de ces formations politiques dans les choix idéologiques et stratégiques, lorsque la rue a commencé à chauffer et que Pastef a pris son envol. Mais les concepts érodés de ‘’discipline’’ ou de ‘’ligne’’ du parti ont empêché aux directions de ces partis d’apprécier à sa juste dimension l’ampleur de la cassure entre la classe politique et les masses populaires, plus particulièrement avec la frange jeune.
Il s’y ajoute que le mépris ou l’ignorance des nouveaux outils de communication ont créé un isolement systémique de la vieille classe politique engluée dans des erreurs d’appréciation en chaîne. ‘’Nous avons passé plus de temps à essayer de contenir les problèmes que certains camarades nous posaient de l’intérieur qu’à apprécier correctement la situation politique’’, confie-t-on, à bas verbe.
C’est dire que l’opposition, pour ce qui en reste encore, devra faire le dur exercice d’une remise en cause profonde, sans aucun esprit de complaisance, loin de la bonne vieille politique de l’autruche. Si tant est qu’elle tienne encore à exister.
SONKO RÉPOND SÈCHEMENT À MACRON SUR LE DÉPART DES BASES MILITAIRES FRANÇAISES
Le Premier ministre conteste l'affirmation selon laquelle le départ des bases françaises aurait fait l'objet de négociations préalables. "La France n'a ni la capacité ni la légitimité pour assurer à l'Afrique sa sécurité et sa souveraineté", tranche-t-il
(SenePlus) - Dans une déclaration cinglante ce lundi 6 janvier 2025, le Premier ministre Ousmane Sonko a vivement réagi aux propos tenus par le président français Emmanuel Macron lors de la conférence annuelle des ambassadeurs à l'Élysée, concernant le retrait des bases militaires françaises d'Afrique.
Le chef du gouvernement a particulièrement contesté l'affirmation du président Macron selon laquelle le départ des bases françaises aurait fait l'objet de négociations préalables avec les pays africains concernés. "Dans le cas du Sénégal, cette affirmation est totalement erronée", a déclaré Ousmane Sonko, ajoutant qu'"aucune discussion ou négociation n'a eu lieu à ce jour".
Le Premier ministre a tenu à réaffirmer que la décision de faire partir les bases militaires françaises "découle de sa seule volonté, en tant que pays libre, indépendant et souverain", rejetant ainsi la version du président français qui avait suggéré avoir "consenti la primeur de l'annonce à ces pays africains" par "simple commodité et par politesse".
La réponse de Sonko s'est faite particulièrement acerbe lorsqu'il a abordé la déclaration de Macron affirmant "qu'aucun pays africain ne serait aujourd'hui souverain, si la France ne s'était déployée". Le Premier ministre sénégalais a réfuté cette vision, soulignant que "la France n'a ni la capacité ni la légitimité pour assurer à l'Afrique sa sécurité et sa souveraineté". Il a notamment cité l'exemple de l'intervention française en Libye, qui selon lui, a "contribué à déstabiliser certains pays africains [...] avec des conséquences désastreuses notées sur la stabilité et la sécurité du Sahel".
Dans une conclusion particulièrement mordante, le Premier ministre a rappelé le rôle crucial des soldats africains dans la libération de la France pendant la Seconde Guerre mondiale. "Si les soldats Africains, quelque fois mobilisés de force, maltraités et finalement trahis, ne s'étaient pas déployés lors la deuxième guerre mondiale pour défendre la France, celle-ci serait, peut être aujourd'hui encore, Allemande", a-t-il déclaré.
Cette passe d'armes entre les dirigeants français et sénégalais intervient dans un contexte de redéfinition des relations franco-africaines, marqué par une volonté croissante d'autonomie des États africains dans la gestion de leur sécurité et de leur souveraineté.