SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
9 juin 2025
Par Khady Gadiaga
DE L'UTOPIE MOBILISATRICE ET REALISATRICE POUR BATIR LES CHANTIERS DU MIEUX-VIVRE
L'avènement d'un nouveau régime qui se veut patriotique, souverainiste et anti-systémique issu des élections de mars 2024 nous a placés sur un nuage. Nous vivons un moment important, un moment heureux de retour à une forme de vie normale...
L'avènement d'un nouveau régime qui se veut patriotique, souverainiste et anti-systémique issu des élections de mars 2024 nous a placés sur un nuage. Nous vivons un moment important, un moment heureux de retour à une forme de vie normale, loin des turpitudes et turbulences politiques qui ont émaillé le pays pendant plus de trois années consécutives.
Happés par l’euphorie de ce magistère inédit sous la houlette du tandem, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko résolument engagé dans un quinquennat prometteur de ruptures structurelles d'envergure, celui-ci aujourd’hui pourrait se résumer après l'élaboration du référentiel de gouvernance à un guichet ouvert sur une jungle d’opportunités.
Les chantiers du bien-vivre, ces chantiers qui permettent de passer de politiques de survie à des politiques de vie, fécondes et créatrices en dépit des écueils que nous percevons sont nombreux et plusieurs doivent être menés conjointement.
Co-construire le futur derrière un imaginaire collectif
Toutefois, il manque à notre Sénégal désenchanté et fracturé une utopie mobilisatrice, édifiée grâce à l’apport de tous. Le futur mérite d’être co-construit car il nous appartient à toutes et tous. En fédérant la population derrière un imaginaire, un désir et une vision commune, ce travail collectif renforce les projets d’aménagement urbain, de mobilité durable, de refondation éducative et culturelle, de résilience alimentaire locale… Il est ainsi intéressant de développer cette approche de participation positive et engageante pour proposer des politiques territoriales efficaces, bienveillantes et inclusives.
À l’aune des élections législatives de novembre 2024, censée donner à la nouvelle équipe dirigeante une majorité confortable qui permet de transformer les aspirations des citoyens en réalité concrète et tangible, la communication gouvernementale doit véhiculer des programmes constitués de puissants leviers de la transition environnementale et sociétale grâce à de nouveaux récits qui rendent désirables les changements nécessaires.
La communication gouvernementale attendue sur les chantiers du mieux-vivre
Un des chantiers du mieux-vivre et non des moindres est d'apprendre à vivre mieux avec moins: «Moins de biens, plus de liens».
L’épuisement des ressources, l'inflation galopante, la cherté de la vie, la nocivité de la croissance (qui en fait, si elle est un simulacre de bonheur, est cause de malheur pour ceux qui en sont les victimes) doivent nous conduire à une simplicité de vie. Il nous faut retrouver la ferveur des joies simples. Se nourrir, se vêtir, avoir un toit, se réjouir ensemble, prendre soin les uns des autres, doivent être autant de repères qui balisent les chemins à parcourir.
Un autre chantier majeur est l’Éducation. Il urge de refaire de l’école un lieu d’apprentissage de l’entraide, de l'éthique et de la citoyenneté et non plus de la réussite des trajectoires individuelles et concurrentes. C’est peut-être là la clef de voûte de l’édifice à reconstruire.
De ce chantier doivent émerger des pratiques culturelles délivrées des impératifs d’une société marchande qui restreint les aptitudes à l’imagination et à la création tout en occasionnant une diarrhée de productions parfois dénuées de tout intérêt, sinon celui de répondre au besoin compulsif de saturer l’espace public pour écarter tout véritable renouveau.
Pour conclure, nous dirons que le choix que nous avons à faire désormais, à l’instar du titre de cette contribution, est de vivre et non pas de survivre.
Vivre dans la confiance qu’un avenir demeure ouvert et non pas survivre sans joie dans la méfiance et les sécurités aliénantes.
L’imaginaire a donc une place centrale dans la fabrique urbaine et territoriale. Il est à la fois une source d’inspiration pour les politiques publiques mais aussi parfois une justification et corollaires d'une vision politique qui prône un développement durable et maîtrisé..
La communication gouvernementale est attendue sur ces terrains.
LA BATAILLE DE PODOR
A quelques jours de l’ouverture de la campagne électorale pour les élections législatives du 17 novembre prochain, tous les états-majors sérieux et sûrs de leur force, poursuivent le travail de terrain et peaufinent leur stratégie.
A quelques jours de l’ouverture de la campagne électorale pour les élections législatives du 17 novembre prochain, tous les états-majors sérieux et sûrs de leur force, poursuivent le travail de terrain et peaufinent leur stratégie. Malheureusement, indique un communiqué de la coalition Jamm ak Njariñ du département de Podor, des adeptes de la politique politicienne, pris de panique, s’adonnent à leur jeu favori : la délation et la propagande mensongère. Contrairement aux balivernes débitées par ces politiciens dépassés et jaloux du leadership éclairé et sans équivoque de Cheikh Oumar Anne, la bataille de Podor aura bel et bien lieu. D’ailleurs, elle a déjà commencé, portée par les jeunes, femmes et forces vives du département. Cette bataille ne saurait se faire ailleurs que dans le département de Podor.
Le maire de Ndioum a toujours su prendre ses responsabilités. Cheikh Oumar Anne est un homme de défis qui ne rechigne jamais à la tâche. Il n’a jamais déserté le terrain politique. Toutes les victoires de l’APR dans le département de Podor, avec des scores soviétiques, portent ses empreintes. Cet homme fait peur et dérange tous les politiciens tricheurs qui ont été démasqués depuis longtemps par les populations du département de Podor qui savent faire la différence entre la bonne graine et l’ivraie. Cheikh Oumar Anne est un véritable leader, un homme engagé pour le Sénégal.
La panique de l’autre camp se comprend. Selon le document, il devra croiser le fer avec des jeunes formés à la bonne école de Cheikh Oumar Anne qui, fidèle au serment qu’il avait fait au lendemain des dernières élections locales, a misé sur les jeunes. Il a joint l’acte à la parole. Une attitude seigneuriale et une véritable leçon politique pour les politiciens du département de Podor qui refusent de donner la chance à la jeunesse. Cheikh Oumar Anne et les nombreux élus qui l’accompagnent ont toujours été dans cette dynamique du rajeunissement de la classe politique dans le département de Podor.
La position du maire de Ndioum comme troisième sur la liste nationale de la coalition Jamm ak njarin confirme son leadership sur l’ensemble du territoire national. Le 17 novembre prochain, renseigne toujours le communiqué, les populations du département de Podor seront appelés à choisir entre deux camps : le camp de la constance et de la vérité incarné par Cheikh Oumar Anne et celui de la fourberie.
Par Mamadou NDAO
PDS : LE CHANT DU CYGNE ?
Le parti navigue aujourd’hui comme un bateau ivre et aura du mal à se positionner avec intelligence à court terme, traversé qu’il est, par de nouvelles fractures béantes. L’après élections législatives sera lourd de danger
Le chant du cygne est une expression en usage en France depuis le milieu du XVIII e siècle. Il désigne la plus belle et dernière chose réalisée par quelqu'un avant de mourir. Pour les férus de l’art, il s'agit de la dernière œuvre remarquable d'un poète ou d'un artiste. Le parti démocratique sénégalais (PDS) fondé par Me Abdoulaye Wade en 1974 qui, après 26 ans d’opposition farouche au régime plus que trentenaire du parti socialiste, a réalisé la première alternance démocratique au Sénégal, n’est-il pas en train d’entonner son chant du Cygne ?
Cette métaphore choisie à dessein pose la véritable question sur l’avenir d’un parti qui a, son leader en tête, dirigé le pays pendant douze ans de 2000 à 2012, et qui a merveilleusement passé le témoin à Macky Sall, son « disciple » alors nouvellement élu.
Douze ans plus tard, le parti navigue dans les eaux troubles de l’intrigue politicienne, pour survivre à son leader très âgé, en s’arc boutant, vaille que vaille à son Fils Karim Wade en exile depuis 7 ans au Qatar. Chemin faisant, il est vrai le parti a perdu de sa superbe, en se séparant tour à tour de vieux et moins vieux compagnons du père/ leader charismatique Abdoulaye Wade. Les raisons quoique variées selon les anciens « frères » (c’est comme ça qu’ils s’appelaient), tournent principalement autour de la question lancinante du « leadership fantôme imposé ».
En effet le père a souhaité, avec sa conception patrimoniale de la chose politique, que son fils lui succède à la tête du PDS, en pesant de tout son poids et de son autorité. Il a été suivi en cela par un cercle de fidèles qui se sont vite démarqués, suite au raté de l’élection présidentielle de 2019, qui fit que Karim ne fut pas candidat en raison de ses déboires judiciaires qui le rendaient inéligible, et de son exil doré organisé par Macky Sall.
Le PDS n’eût pas de candidat et refusa de soutenir un des siens, Me Madické Niang Beaucoup de cadres et responsables du PDS ont pendant cette période quitté le parti, les uns pour rejoindre leur ex-camarade libéral Macky Sall arrivé au pouvoir, d’autres ont pris leur destin en main en créant leur propre formation politique, qui toutefois allait sans tarder rejoindre la mouvance présidentielle. L’un dans l’autre, ils sont tous dans la temporalité de leur projet de conserver le pouvoir pendant 50 ans. Que s’est-il passé entretemps ?
Il s’est passé que la longue traversée du désert a fait que le parti s’est délesté de l’essentiel de sa matière grise. La liste est longue, même si on peut rétorquer que la saignée était beaucoup plus vive sous Wade et pourtant le PDS a tenu. Mais Wade n’a pas son égal dans son parti ! Le peu de cadres qui restaient sont en majorité des membres de la génération du concret, une organisation parallèle qui à l’époque, crée par Karim Wade, était destiné à faire une OPA sur le PDS, avec de nouvelles figures inconnues au bataillon des irréductibles du Pape du SOPI, Abdoulaye Wade. Ce dernier ne se privait pas d’ailleurs comme dans une « entreprise » de nommer et de limoger qui il voulait, non sans provoquer de nouvelles frustrations, qui ont fini de plomber le parti qui n’était plus aux affaires. La suite on la connait.
En raison de mauvais choix stratégiques et de mauvaises options, le parti traversera difficilement les élections locales avec des résultats médiocres, et avec sa bannière « Wallu », ne dû son salut aux législatives, que par la magie de l’inter-coalition qu’il a mis en place avec la coalition « Yewwi Askan Wi ». Erreur de stratégie, où volonté d’émancipation, une fois au parlement avec un groupe parlementaire, en main, le PDS s’éloigne de ses alliés d’hier pour faire cavalier seul. Pis, il pactise avec la coalition Benno Bokk Yaakaar pour faire face à ses mêmes alliés sans états d’âmes.
A les entendre, les responsables actuels semblent vivre sur les « trentaines glorieuses » du PDS de Wade, croyant certainement être suffisamment régénérés pour imposer un candidat en 2024. L’existence supposée du protocole de Rebeuss à l’origine de l’exile de Karim Wade à Doha, voire du protocole de Conakry « parrainé » par Alpha Condé ne suffit pas pour expliquer cette volte-face. L’élimination de Karim Wde par le conseil constitutionnel à la suite d’un recours intenté par le candidat Thierno Alassane Sall, concernant sa double nationalité avérée, a étalé au grand jour un amateurisme, qui jure avec l’expérience supposée d’un parti qu’on nous brandit fièrement, et qui risque de le précipiter dans la catégorie des « partis historiques » comme le PAI, juste parce qu’il y a un bilan du Président Wade.
Le PDS a perdu son aura à cause d’un manque de lisibilité criard des ses orientations stratégiques. Il faudra bien qu’un jour qu’il s’explique, d’une part, sur son alliance ex nihilo avec Benno Bokk Yaakaar, mais aussi sur son alliance opportuniste avec les recalés du parrainage, au point de porter un projet de loi pour proroger le mandat du président Macky Sall, rejeté par le Conseil constitutionnel, et d’autre part, sur la substance du recours en annulation du décret de convocation du corps électoral, qui avait in fine le même objet, et que la Cour Suprême a bien entendu déclaré irrecevable, le vendredi 15 Mars 2024. Ces péripéties ont finalement perdu ce parti, qui aujourd’hui s’arc-boute à un Karim Wade comme seul et unique alternative à son père, abandonné par ses cadres et suspecté par les coalitions en compétition, d’avoir voulu d’abord saper l’élection du 24 Mars, ensuite plomber la candidature du PDS aux législatives de novembre prochain, par son alliance avec l’APR et Macky Sall leurs ennemis irréductibles d’hier.
Le PDS navigue aujourd’hui comme un bateau ivre et aura du mal à se positionner avec intelligence à court terme, traversé qu’il est, par de nouvelles fractures béantes. L’après élections législatives sera lourd de danger. En cas de défaite de sa coalition Takku Wallu Sénégal qu’il forme avec l’APR en perte de vitesse, sa survie au parlement ne sera qu’une question de « meilleurs délais » pour parler comme l’autre.
La nature du scrutin qui comprend à la fois une dose de proportionnelle et de majoritaire à un tour, crée un énorme risque de dispersion, qui pourrait sonner le glas d’une longue aventure portée en triomphe à l’époque par des figures de proue, comme Abdoulaye Faye, Boubacar Sall, Coumba Ndiaye Kane, Joseph Ndong, Doudou Wade, Woré Sarr, Coumba Ba, Ousmane Ngom, Awa Diop, Pape Samba Mboup, Jean Paul Dias eh oui ! et j’en oublie !
AFFAIRE BOURSES, LA TUTELLE CLARIFIE
Il y a quelques jours, le ministère de l’Enseignement supérieur annonçait le démarrage du paiement des bourses des étudiants. Mais, il y a eu quelques poches d'incompréhensions suscitant des réactions. L'autorité donc est revenue avec des clarifications
Le ministère de l’Enseignement supérieur avait annoncé, il y a quelques jours, le démarrage du paiement des bourses des étudiants. Mais, il y a eu un souci, puisque certains étudiants n’ont pas eu leur bourse alors que d’autres n’ont pas reçu l’intégralité de la somme. Le ministre de l’Enseignement supérieur s’est exprimé sur la question dans les colonnes de L’Obs.
«Il n'a jamais été question de diminuer les bourses des étudiants. Les bourses sont des dus. L'Etat a l'obligation de devoir les payer. Maintenant, nous sommes dans un mois exceptionnel, un mois de rentrée où il faut payer les bourses courantes, mais aussi, en même temps, payer les rappels. Ce qui nous amène à une enveloppe de 15 milliards de francs Cfa à payer d'un coup.
Mais, puisqu'on a quelques difficultés de trésorerie, on a fait des arbitrages. Je me suis débrouillé pour avoir 7 milliards FCfa. On a choisi de payer le mois courant et de suspendre les rappels qui restent une dette que l'Etat va devoir payer. Donc, s'il y a eu des cas où l'étudiant a reçu moins d'argent que prévu, c'est lié à ces restrictions.
Mais, en aucun cas, on ne va réduire la bourse. Parce que réduire la bourse, c'est dire celui qui devait avoir 20 000 francs Cfa a 15 000 francs Cfa par exemple et celui qui devait avoir 40 000, vous dites qu'il a 30 000 francs Cfa. Dans ce cas, vous réduisez la bourse. Mais nous, on ne la réduit pas. On n'a pas payé l'intégralité de la bourse. Si on doit par exemple à l'étudiant 6 mois avec les rappels, il est possible qu'on paie un mois ou deux mois, ce qui ne signifie pas qu'on a diminué sa bourse.
La bourse n'a pas été diminuée. Mais, nous lui devons de l'argent, parce qu’on n'a pas l'enveloppe pour tout payer en même temps. C'est aussi simple que ça. Tous ceux qui n'ont pas reçu les sommes intégrales, c'est une dette et l'état va payer cette dette. Donc, ce n'est pas une diminution. On n’a même pas le droit de diminuer la bourse. La nuance est extrêmement importante. On n'a pas pu tout payer. Pour ceux qu'on n'a pas payé, on va les payer plus tard.»
LE FMI DESAVOUE MACKY ET DONNE PRESQUE RAISON A SONKO
Selon le FMI, « le déficit budgétaire et la dette publique pour cette période sont désormais estimés significativement plus élevés que les chiffres précédemment rapportés dans les lois de finances et de règlement »
Selon le FMI, « le déficit budgétaire et la dette publique pour cette période sont désormais estimés significativement plus élevés que les chiffres précédemment rapportés dans les lois de finances et de règlement »
Entre Macky Sall et Ousmane Sonko, qui dit vrai sur la question de la manipulation des finances publiques ? En attendant que la Cour des Comptes produise son rapport sur l’état des finances de la Nation, le Premier ministre peut afficher le sourire puisqu’il a obtenu un soutien de taille venant du Fonds monétaire international (FMI). En effet, l’institution de Breton Woods vient tout simplement de reconnaître, à la suite d’une mission qu’une de ses équipes vient d’effectuer au Sénégal du 09 au 16 octobre, que « le déficit budgétaire et la dette publique pour cette période sont désormais estimés significativement plus élevés que les chiffres précédemment rapportés dans les lois de finances et de règlement ».
L’on n’a pas encore fini d’épiloguer sur les accusations de maquillage — ou misreport — de la situation des finances publiques du régime du président Macky Sall formulées par le Premier ministre Ousmane Sonko lors de sa conférence de presse du 26 septembre dernier. Le chef du Gouvernement avait indiqué que les déficits budgétaires avaient été annoncés à une moyenne de 5,5% du Pib sur la période 2019-2023 mais qu’en réalité, ils ont atteint une moyenne de 10,4%, soit presque le double de ce qui avait été avancé par le précédent régime. En outre, avait souligné le Premier ministre, à la fin de 2023, la dette de l’Etat central, hors secteur parapublic, s’élève à 15.664 milliards de Fcfa, soit 83, 70 du PIB, alors que le régime du président Macky Sall parlait de 13.712 milliards de Fcfa, soit 73,6 du PIB. D’après le chef du gouvernement, il s’agit donc d’un supplément de dette non publié de près de 1.892 milliards de frs, soit 10% du PIB de plus. Le morceau était gros à avaler. Les auteurs de ces maquillages désignés et offerts à la vindicte populaire étaient notamment le président Macky Sall, les anciens ministres des Finances Amadou Ba, Abdoulaye Daouda Diallo et Moustapha Ba. Cet exercice de vérité des nouvelles autorités avait pris des proportions mondiales jusqu’à provoquer la dégradation de la note du Sénégal par l’agence Moody’s, le 4 octobre dernier. La signature du Sénégal en a pris un coup et notre pays va payer plus cher son endettement. La riposte attendue des accusés n’est pas venue jusqu’à présent. Seule la formation politique de l’ancien président incriminé, l’Alliance pour la République, a fait une riposte… littéraire. C’est sans doute ce qui a poussé le président Macky Sall à monter au créneau pour se défendre et de défendre son régime. Dans un entretien accordé à l’agence de presse américaine Bloomberg ce mardi 15 octobre il a, en marge d’un forum à Londres, rejeté les accusations de maquillage des comptes et de misreporting. « Ces propos sont faux, totalement faux. Attendons que la justice confirme ou infirme avant d’accuser les gens », a réagi Macky Sall. « J’ai laissé un pays où les indicateurs étaient au vert », a-t-il ajouté en peignant une situation particulièrement rose de la situation des finances publiques sous son magistère
Le FMI tranche pour Ousmane Sonko…
Cette réponse de Macky Sall a installé un flou dans l’esprit des Sénégalais, mais aussi des partenaires techniques financiers du Sénégal. En attendant que la Cour des Comptes publie son rapport sur l’exécution de la loi de finances 2023, le Gouvernement peut se féliciter d’avoir reçu un soutien de taille, celui du FMI. La coïncidence est opportune puisque la mission du FMI qui a séjourné dans notre pays du 09 au 16 de ce mois d’octobre survient au lendemain d’un mano à mano entre le pouvoir actuel et l’ancien régime. Les termes de référence de la mission étaient de discuter des conclusions préliminaires du rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF)sur les finances publiques nationales couvrant la période 2019-2024, ainsi que des perspectives budgétaires pour le reste de l’année. Elle devait aussi commencer à évaluer les implications des révisions des données résultant de ce rapport pour les programmes soutenus par le FMI dans le passé, et le programme en cours soutenu par les accords de la Facilité élargie de crédit (FEC), du Mécanisme élargi de crédit (MEDC), et de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), et approuvé par le Conseil d’administration du FMI le 26 juin 2023. « Le personnel du FMI se félicite du rapport de l’IGF sur les finances publiques et de l’engagement du gouvernement en faveur d’une gouvernance solide et de la transparence budgétaire. Les conclusions préliminaires indiquent des révisions substantielles des données d’exécution budgétaire pour la période 2019-2023. Ces révisions sont principalement attribuables à des investissements financés par des emprunts extérieurs et des prêts contractés auprès des banques locales. En conséquence, le déficit budgétaire et la dette publique pour cette période sont désormais estimés significativement plus élevés que les chiffres précédemment rapportés dans les lois de finances et de règlement. Durant le processus de certification des conclusions de l’IGF par la Cour des comptes, le personnel du FMI continuera à travailler en étroite collaboration avec les autorités dans les semaines à venir pour évaluer l’impact macroéconomique et définir les prochaines étapes, notamment l’évaluation d’éventuelles erreurs de déclaration dans les programmes passés et en cours soutenus par le FMI » a indiqué le chef de la mission du FMI M. Edward Gemayel. « L’évaluation d’éventuelles erreurs… » Qu’en termes diplomatiques certaines choses sont dites !
… et prévoit une aggravation du déficit budgétaire avant d’exiger des mesures audacieuses
Le FMI redoute d’ailleurs une aggravation de notre déficit budgétaire. « Le Sénégal continue de faire face à un environnement difficile, avec des signes de tensions accrues dans l’exécution du budget. Le manque à gagner en termes de recettes, identifié lors de la dernière visite des services, a été confirmé à fin septembre. Parallèlement, les dépenses sont restées élevées, principalement en raison d’une augmentation substantielle des dépenses d’investissement, comme le suggèrent les conclusions préliminaires du rapport de l’IGF. En l’absence de mesures décisives sur les dépenses, le déficit budgétaire devrait s’aggraver cette année, dépassant l’estimation précédente de 7,5 % du PIB » a indiqué Edward Gemayel, le chef de la mission du FMI. Il estime qu’« à l’avenir, il est essentiel que les autorités mettent en œuvre des mesures audacieuses et rapides pour assurer la viabilité des finances publiques et placer la dette publique sur une trajectoire décroissante. La Loi de finances 2025 représente une occasion cruciale pour le gouvernement de réaffirmer son engagement en faveur des réformes essentielles et de répondre aux défis structurels de longue date. Des actions stratégiques pour renforcer la mobilisation des recettes domestiques — en particulier à travers la rationalisation des exonérations fiscales — ainsi que des efforts pour éliminer progressivement les subventions énergétiques et les transferts non essentiels seront déterminants pour favoriser la discipline budgétaire et renforcer la confiance dans la gouvernance publique, jetant ainsi les bases d’un modèle de croissance plus inclusif, tiré par le secteur privé. » Autrement dit, les Sénégalais n’ont pas fini de se serrer la ceinture !
DIOMAYE A KEDOUGOU VENDREDI ET SAMEDI
Le président de la République a annoncé, mercredi en Conseil des ministres, qu’il se rendra, vendredi et samedi dans la région de Kédougou, pour ‘’notamment visiter les zones sinistrées le long de la Falémé et apporter la solidarité de la Nation ...
Dakar, 16 oct (APS) – Le président de la République a annoncé, mercredi en Conseil des ministres, qu’il se rendra, vendredi et samedi dans la région de Kédougou, pour ‘’notamment visiter les zones sinistrées le long de la Falémé et apporter la solidarité de la Nation aux populations concernées’’.
Lors de la réunion hebdomadaire du gouvernement, le chef de l’Etat ‘’est largement revenu sur l’assistance de l’Etat aux populations sinistrées par les crues des fleuves Sénégal, Gambie et leurs affluents et sur la nécessité d’actualiser les plans de prévention et de résilience contre les risques de catastrophes naturelles’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministres.
Bassirou Diomaye Faye ‘’a exprimé la compassion de la Nation aux populations sinistrées et demandé au Gouvernement d’intensifier la mise en œuvre du Plan d’urgence de riposte et de secours ainsi que la préservation des cultures, du bétail et des différentes activités économiques des zones touchées’’.
Le communiqué signale qu’au regard ‘’des dégâts importants constatés et des risques de récurrence du phénomène lié aux changements climatiques’’, le chef de l’Etat ”a indiqué au gouvernement la nécessité d’actualiser les dispositifs nationaux de protection civile adaptés’’.
A ce titre, ajoute la même source, ‘’il a relevé l’urgence d’intégrer le principe directeur de la prévention des risques par un suivi systématique de la situation hydrologique nationale en relation étroite avec l’OMVS et l’OMVG’’.
D’où, poursuit le texte, ‘’la nécessité de concevoir des plans d’aménagement adaptés des localités établies le long des fleuves et de leurs affluents et de mettre en œuvre des plans de résilience pour endiguer les effets des crues sur les habitations et les activités économiques’’.
VERS LE LANCEMENT D’UN CONCOURS NATIONAL POUR LA CONCEPTION DE LA MASCOTTE
Le Comité d’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse Dakar 2026 va lancer, dans les prochains jours, un concours pour la conception de la mascotte de la compétition dans tous les établissements scolaire du pays
Dakar, 16 oct (APS) – Le Comité d’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse Dakar 2026 va lancer, dans les prochains jours, un concours pour la conception de la mascotte de la compétition dans tous les établissements scolaire du pays, a annoncé son président, Mamadou Diagna Ndiaye.
”En collaboration avec le ministre de l’Éducation nationale, nous avons décidé le lancement dans les prochains jours du concours de la mascotte des JOJ à l’échelle de tous les établissements scolaires du pays’’, a-t-il dit.
Il s’exprimait au cours d’un conseil interministériel consacré aux préparatifs des JOJ prévus à Dakar du 31 octobre au 13 novembre 2026. La rencontre s’est tenue mardi sous la présidence du Premier ministre, Ousmane Sonko.
Selon M. Ndiaye, par ailleurs président du Comité national olympique sportif sénégalais (CNOSS), ‘’les JOJ Dakar 2026 s’inscrivent dans la ligne qui place la jeunesse et le sport au cœur des dynamiques de transformation. Réussir ce pari suppose également une coopération puissante avec les membres de la grande famille olympique’’.
‘’L’objectif, a-t-il poursuivi, est de livrer des Jeux dignes du Sénégal et qui feront la fierté de la jeunesse africaine. Nous avons conscience que c’est une préoccupation forte du gouvernement. En témoigne la minutie avec laquelle les travaux préparatoires de ce Conseil Interministériel ont été menés’’ par le gouvernement.
Mamadou Diagna Ndiaye a salué l’accompagnement des services de l’Etat aux côtés du Comité d’organisation des JOJ.
”Nos échanges ont mis en exergue deux consensus forts : le renforcement de l’implication de toutes les parties prenantes nationales en particulier la jeunesse et les territoires, l’utilisation transparente et rationnelle des ressources financières, en veillant à ce que les Jeux produisent le maximum d’impact et d’héritage’’, a-t-il dit.
Pour le président du CNOSS, ‘’le socle du projet Dakar 2026 est articulé autour de la vision : la jeunesse et le sport, pour une contribution à la transformation du Sénégal et une source d’inspiration pour l’Afrique”.
LE PRESIDENT DU CIO EN INSPECTION A DAKAR
Le président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach est en visite à Dakar pour voir les ‘’progrès’’ réalisés et ‘’l’enthousiasme’’ autour des prochains Jeux olympiques de la jeunesse que va accueillir la capitale sénégalaise (JOJ-Dakar 2026)
Le président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach est en visite à Dakar pour voir les ‘’progrès’’ réalisés et ‘’l’enthousiasme’’ autour des prochains Jeux olympiques de la jeunesse que va accueillir la capitale sénégalaise (JOJ-Dakar 2026), a-t-on appris de source officielle.
‘’Bach à Dakar, au Sénégal, pour rencontrer les athlètes, ressentir l’enthousiasme et voir les progrès des Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2026’’, a notamment indiqué IOC Media, le centre d’informations officiel du CIO, dans un message publié mercredi sur le réseau social X.
Le patron de l’olympisme mondial, accompagné de membres du Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS), a pu s’entretenir avec des escrimeurs, des praticiens des arts martiaux, et s’est rendu sur des chantiers d’infrastructures qui vont abriter des compétions.
Thomas Bach s’est ainsi rendu au stade Iba Mar Diop et à la piscine olympique, qui abriteront des compétitions lors des JOJ et va rencontrer les autorités et les dirigeants sportifs.
Il va profiter de son séjour pour faire ses adieux aux dirigeants sportifs du continent et les remercier pour le soutien au cours de ses deux mandats à la tête du CIO, ont indiqué des sources médiatiques.
L’ancien médaillé olympique allemand au fleuret par équipe, à Montréal, en 1976, ne briguera pas un troisième mandat, lors de la 142e session du CIA, prévue du 18 au 21 mars 2025, à Athènes, en Grèce.
Les JOJ-Dakar 2026, quatrième du nom, sont prévues du 31 octobre au 13 novembre 2026, à Dakar, Diamniadio et Saly (centre).
Par Mamadou Oumar NDIAYE
ESPERONS QUE CE N’EST QU’UN AU REVOIR
J’ai dit tout ce qui m’a lié aux deuxième, troisième et quatrième président de ce pays. Et voilà que c’est le cinquième d’entre eux, celui que je ne n’ai connu ni d’Adamni d’Eve, qui me promeut
Je souhaite que ce soit un aurevoir mais, sait-on jamais ? cela peut être tout aussi bien un adieu ! Car, pour que ce soit un aurevoir il faudrait d’abord que Dieu me donne longue vie jusqu’à ce que je puisse arriver au terme de mon mandat non renouvelable de six ans à la tête du Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA). Sinon, bien sûr, cet éditorial que je signe ce jour serait peut-être le dernier, un chant du cygne. S’il advenait que je sois encore là jusqu’à la fin de 2030, encore faudrait-il que je n’aie pas perdu la main et que je conserve intactes toutes mes facultés intellectuelles. Surtout, surtout, il faudrait que la presse écrite, qui vit ses derniers jours, existe encore à ce moment-là, elle qui est réduite aujourd’hui à sa plus simple expression, pour ne pas dire à peau de chagrin, et n’en finit pas d’agoniser tuée à petites doses qu’elle est par le numérique. Si toutes ces conditions sont réunies, peut-être bien que, par la grâce du Seigneur, je pourrais encore, un jour lointain, écrire de éditoriaux. A la condition (encore une !), bien sûr, qu’il y ait encore des lecteurs de la presse ! Car après tout, Jean Daniel et Béchir Ben Yahmed, deux grands éditorialistes, ont écrit pratiquement jusqu’à leur mort intervenue aux âges respectifs de 100 et 93 ans…
En tout cas, au terme d’une formidable aventure de 34 ans à la tête du journal « Le Témoin » — depuis le temps où sa périodicité était bimensuelle jusqu’à ce qu’elle devienne quotidienne en passant par l’époque glorieuse de l’hebdomadaire —, voilà que je dois à présent tourner sans doute définitivement cette longue page pour en ouvrir une autre. Institutionnelle celle-là. Moi qui n’ai fait toute ma vie professionnelle que le journalisme, qui ai effectué toute ma carrière dans les salles de rédaction ou sur les théâtres d’événements pour des reportages, moi qui n’ai connu que ce métier qui était le moteur qui me faisait carburer et me maintenait en vie, moi qui n’ai jamais imaginé faire autre chose, voilà que je suis presque contraint de me mettre au service de la République mais du côté institutionnel cette fois-ci. Ce au terme de 44 ans d’exercice du métier de journaliste sous le harnais duquel j’ai blanchi et où j’ai gravi tous les échelons. De jeune reporter au quotidien national « Le Soleil » où je devais effectuer les reportages les plus ingrats, ceux dont les autres ne voulaient pas, les « chiens écrasés » comme on dit dans le métier, les séminaires, les meetings syndicaux, les événements nocturnes ou dominicaux, les déplacements en brousse etc. Le plus souvent de ma propre poche car les pigistes n’avaient droit ni aux frais de reportage ni celui d’être transportées par les véhicules du journal. Mais parfois, par charité chrétienne ou plutôt musulmane, on nous faisait l’honneur de nous transporter et même parfois de venir nous chercher chez nous et de nous transporter sur les lieux de reportage !
Néanmoins à quelque chose malheur étant bon, cette rude école m’a permis, en ce qui me concerne, de bénéficier de l’encadrement de grands journalistes — dont certains ne sont plus de ce monde, hélas — qui m’ont aidé à devenir ce que je suis. C’était du temps où un monument nommé Bara Diouf dirigeait avec talent et panache le quotidien de Hann. Par la suite, avec une poignée d’autres journalistes du « Soleil », des parias comme moi, nous avions répondu à l’appel de l’alors opposant Me Abdoulaye Wade qui voulait lancer un quotidien « indépendant » pour briser l’hégémonie du quotidien national. Ainsi était né « Takusaan » faussement intitulé « Le quotidien du soir » — il ne put malheureusement jamais atteindre cette périodicité du fait d’une imprimerie sous-dimensionnée — mais qui réussissait des tirages fabuleux. Ce journal avait pour directeur de publication un homme élégant, racé, brillant intellectuel aux idées plus que modernes à l’époque, je veux parler de Fara Ndiaye qui était le numéro deux du Pds (Parti démocratique sénégalais) et le président de son groupe parlementaire à l’Assemblée nationale. Le rédacteur en chef en était Pathé Mbodj, une excellente plume à la culture académique et qui rentrait justement du Canada où il était parti faire un doctorat de journalisme. Sous la houlette de ce grand red-chef, l’équipe de jeunes journalistes que nous étions — elle était complétée par de jeunes confrères très talentueux frais émoulus du Cesti à savoir Mademba Ndiaye, Tidiane Kassé et feu Abdourahmane Kamara qui ont eux aussi fait de brillantes carrières — avait secoué le cocotier, fait bouger les lignes, ébranlé le vieil édifice socialiste. Carle simple fait qu’il y ait eu une information autre, relativement indépendante et qui venait offrir un son de cloche différent et contredire la propagande des médias d’Etat était déjà en soi une révolution ! Bien évidemment, en ces temps de quasi parti-Etat, de toute-puissance du Parti socialiste, c’était presque suicidaire de vouloir faire du journalisme « libre ». Nous avions tout l’appareil de l’Etat, au premier rang duquel les redoutables services de renseignement, derrière nous mais jeunes, idéalistes, intrépides, croyant au journalisme, nous n’en avions cure. Cette belle aventure ne dura qu’une année, hélas, du fait de graves problèmes de gestion survenus au niveau de l’imprimerie surtout. Alors que la formidable équipe se dispersait, chacun d’entre nous cherchant du travail de son côté — c’est juste à ce moment qu’un intellectuel arabisant du nom de Sidy Lamine Niass lançait un bimensuel islamique du nom de « Wal Fadjri » ! —, Me Abdoulaye Wade me fit appeler un jour pour me demander de bien vouloir rester avec lui pour aider Me Ousmane Ngom — à l’époque secrétaire national à la presse et à l’information du Pds — à animer « Le Démocrate », organe central de l’alors premier parti de l’opposition. Par la suite, je fus prié de m’occuper du « Citoyen », un journal d’éducation civique publié par l’Isefi (Institut sénégalais d’Education par la Formation et l’Information) crée parle Pds et bénéficiant du financement de la Fondation Friedrich Neumann du Parti libéral allemand. Un beau jour de la fin de l’année 1987, à quelques mois de la présidentielle de février 1988, Me Wade m’invita dans son bureau pour me demander de lui concevoir un journal de campagne qui s’appellerait « Sopi » et aurait une durée de vie de trois mois c’est-à-dire de la pré-campagne à l’après-campagne. Initialement, Me Ousmane Ngom devait en être le directeur de publication mais, étant donné que l’ancien directeur de la FNASS (Fondation nationale d’Action sociale du Sénégal qui se trouvait à la présidence de la République), un certain Jean-Paul Dias, venait d’adhérer au Pds après s’être brouillé avec le tout-puissant Jean Collin, Wade décida finalement de lui confier la direction de ce journal qui atteignit les tirages les plus élevés de l’histoire de la presse sénégalaise et dont j’étais le rédacteur en chef. A la suite d’une brouille retentissante avec le père de Barthélémy Dias, il me licencia. Tollé au Pds ! Finalement, et au terme de péripéties que je n’évoquerais pas ici, le Secrétariat exécutif national du parti libéral me donna raison, ordonna ma réintégration et nomma l’avocat Me Cheikh Koureyssi Ba, un grand ami avec qui j’ai bourlingué et qui fut mon colocataire à la cité Derklé où vivait aussi en location un certain Macky Sall, comme directeur de publication. L’aventure « Sopi » (qui ne devait durer que trois mois!) prit fin en 1990 lorsque, à la suite d’une grève déclenchée par la rédaction contre la direction du parti pour revendiquer le paiement d’arriérés de salaires, Boubacar Sall alias le « Lion du Cayor », devenu entretemps n° 2 du Pds, nous a tous licenciés.
Le début d’une formidable épopée !
C’est alors que, en avril 1990, nous avons lancé le journal « Le Témoin ». L’équipe initiale était composée, outre votre fidèle serviteur, de Mohamed Bachir Diop, Serigne Mour Diop, Mbagnick Diop (que de Ndiobènes !), Ibou Fall et notre regretté doyen Mamadou Pascal Wane. Depuis lors, 34 ans se sont écoulés au cours desquels ce journal a joué les premiers rôles au sein de la presse sénégalaise et contribué à en faire ce qu’elle est devenue aujourd’hui. Malgré les procès en diffamation — nous en détenons incontestablement le record même si on a assisté à une décrue ces dernières années —, malgré les atteintes physiques à notre intégrité parfois, malgré les saisies effectuées par des huissiers, les blocages de nos comptes bancaires, les périodes de disette publicitaire comme celle que nous vivons depuis quelques mois caractérisées par des arriérés de salaires, malgré les menaces, les intimidations, les pressions, nous avons tenu bon. Et même réussi à lancer deux stations de radios. Contrairement à d’autres grands groupes, nous n’avons jamais été riches, au « Témoin », mais avons toujours eu foi en ce métier. Comme dans la fable « Le loup et le chien » de La Fontaine, nous n’avons jamais voulu d’une laisse, fût-elle en or, et avons préféré vivre heureux, libres et sans-loi plutôt que fortunés mais asservis. Au moment où je m’apprête à passer le…témoin, après avoir été le timonier pendant plus d’un tiers de siècle, le journal est dans le creux de la vague comme toute la presse nationale du reste. Je souhaite donc beaucoup de courage à l’équipe qui va me succéder et en particulier au futur directeur de publication.
Cet éditorial d’au-revoir (ou d’adieu…) ne saurait en aucun cas constituer un bilan de ma vie journalistique que je retracerai peut être, si l’occasion m’en est donnée, dans mes Mémoires. Celles d’un enfant de la banlieue, qui a grandi à Diamaguène, où il a fait ses études primaires, avant de fréquenter le lycée Blaise Diagne durant une période qui fut incontestablement la plus belle de ma vie puis d’effectuer des études inachevées au Cesti car interrompues en deuxième année non pas parce que j’étais un cancre mais plutôt du fait que j’étais trop rebelle et trop communiste en un temps où, je l’ai déjà dit, il n’était pas de bon ton de l’être. J’avais été classé deuxième au concours d’entrée auquel s’étaient présentés en 1978 plus de 700 candidats dont les sept seulement avaient été retenus, après avoir été double lauréat au Concours général…
Journaliste un jour, journaliste toujours…
Un journaliste, donc, qui a débuté au bas de l’échelle pour se retrouver au sommet et qui ai connu personnellement les trois derniers présidents de la République du Sénégal qu’il s’agisse d’Abdou Diouf qui m’adorait et prenait plaisir à discuter avec moi — et qui, d’ailleurs, jusqu’à ces dernières années, à chaque fois qu’il venait au Sénégal demandait à son fils Habib, un de mes meilleurs amis, de me faire venir — en passant par Abdoulaye Wade aux côtés duquel j’ai beaucoup appris et qui est incontestablement celui qui m’a le plus formé. Que de combats j’ai menés avec lui au cours de ce qu’on appela les années de braise ! Quant à Macky Sall, il fut véritablement un petit frère pour moi, gentil, généreux, attentionné, respectueux. Pendant ses 12 ans au pouvoir, bien que je ne l’aie jamais raté, surtout durant son second mandat, malgré mes attaques virulentes contre lui, il a toujours demandé à ses fédayins de ne pas riposter, leur répétant inlassablement en parlant de moi que « quoi qu’il puisse écrire, il est et restera mon grand-frère ». Parmi les trois, c’est celui dont j’ai été le plus proche. Hélas, à l’épreuve du pouvoir, on sait ce qu’il est devenu. J’ai tenté de l’alerter parmes écrits quand j’ai vu que les choses commençaient à dériver, on lui a dit que j’étais son ennemi !
En 44 ans de journalisme, j’ai été témoin de l’histoire de ce pays durant presque un demi siècle et même, parfois, acteur. Encore une fois, seuls des Mémoires permettront de restituer tout cela
Pour ne pas faire des frustrés, je ne citerais pas de noms mais je tiens à remercier chaleureusement tous ceux nous ont accompagnés durant ces 34 dernières années, à commencer par nos fidèles lecteurs sans qui nous aurions mis la clef sous le paillasson depuis longtemps. Des lecteurs qui ont constitué nos plus sûrs soutiens par beau temps comme par intempéries et qui, en achetant ce journal, nous ont permis de vivre. Des lecteurs qui ont tendance à se réduire du fait de l’âge, beaucoup d’entre eux n’étant plus en vie malheureusement. Merci aussi à nos annonceurs, même s’ils ont tendance à se raréfier, à nos soutiens financiers anonymes, à nos informateurs, à nos avocats, à nos imprimeurs, à nos distributeurs, aux confrères, à tout le monde… Merci surtout à nos braves épouses, au premier rang desquelles la mienne, ma Première dame qui ont supporté de nous voir rentrer tout les jours à quatre heures voire cinq heures du matin, passer les weekends sur les théâtres d’événements, les fins du mois difficiles avec la dépense quotidienne qui n’a pas toujours — pour ne pas dire n’a jamais — été au rendez-vous. Merci également à nos merveilleux enfants que nous n’avons pas vu grandir. Pardon à ces braves collaborateurs particulièrement mal payés — quand ils le sont —, abonnés aux retards voire aux arriérés de salaires, aux loyers impayés de mon fait, habitués à voir leurs enfants renvoyés de l’école pour cause de non-paiement des frais de scolarité…
Si je n’ai pas voulu personnaliser les remerciements, qu’on me permette quand même de réserver une mention particulière à l’actuel président de la République, Son excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye, et à son Premier ministre, Ousmane Sonko, eux qui m’ont nommé généreusement aux fonctions de président du Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel sans même me connaître. J’ai dit tout ce qui m’a lié aux deuxième, troisième et quatrième président de ce pays. Et voilà que c’est le cinquième d’entre eux, celui que je ne n’ai connu ni d’Adamni d’Eve, qui me promeut! Donc après 44 ans au service de l’Information, je serai désormais au service de la Nation. Je sollicite les prières et les soutiens de tout le monde pour la réussite de ce nouveau et redoutable challenge pour moi. Pour le reste, encore une fois merci à tout le monde, pardon aux innombrables personnes que j’ai offensées, en espérant que ce n’est qu’un au-revoir…
LES INQUIETUDES DU FMI SUR L’ETAT DES FINANCES PUBLIQUES SENEGALAISES A LA UNE DE LA PRESSE DU JOUR
L’état des finances publiques continue de préoccuper les quotidiens, qui se font l’écho des résultats de l’évaluation du Fonds monétaire international (FMI) relative aux comptes publics du Sénégal.
Dakar, 17 oct (APS) – L’état des finances publiques continue de préoccuper les quotidiens, qui se font l’écho des résultats de l’évaluation du Fonds monétaire international (FMI) relative aux comptes publics du Sénégal.
Le FMI ‘’confirme le gouvernement’’ au sujet de la ‘’situation catastrophique’’ des finances publiques, rapporte le quotidien Source A. Selon ce journal, une mission de l’institution financière internationale a conclu que le déficit budgétaire et la dette publique du Sénégal étaient ‘’estimés comme étant nettement plus élevés que ce qui était indiqué précédemment dans les lois de finances et de règlement’’.
‘’Dépêchée en urgence à Dakar du 9 au 16 octobre 2024 pour examiner le rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) qui révèle que le déficit budgétaire et la dette publique sont bien plus élevés que les estimations fournies par les autorités sortantes pour la période 2019-2023, la mission du FMI a confirmé les conclusions de l’IGF’’, lit-on dans les colonnes de Sud Quotidien.
Le FMI dit même s’inquiéter ‘’des niveaux du déficit et de la dette’’, note le journal Le Quotidien, ajoutant que l’institution de Bretton Woods dénonce surtout ‘’les emprunts opérés auprès des banques locales, qui ne sont pas couvertes’’.
Des ‘’signes de tensions dans l’exécution du budget’’
La situation décrite est à ses yeux ‘’un risque pour tout le système bancaire’’, ce qui conduit WalfQuotidien à relever ‘’les sombres prédictions du FMI’’, lequel préconise des mesures ‘’audacieuses et rapides’’. ‘’D’après le FMI, le déficit budgétaire devrait s’aggraver et les recettes fiscales vont continuer de baisser’’, rapporte le même journal.
L’info relève que le FMI, en raison de cette situation, préconise des ‘’mesures audacieuses’’ pour la ‘’viabilité des finances publiques’’, au regard de ‘’l’environnement difficile’’ et des ‘’signes de tensions accrues dans l’exécution du budget’’, écrit Bés Bi Le Jour.
Les quotidiens traitent aussi de la campagne de levée de fonds que le Pastef, le parti au pouvoir, a décidé de lancer pour financer sa campagne en vue des élections législatives du 17 novembre prochain.
Une ‘’grande collecte de fonds’’ qui sera ponctuée par ‘’un méga-meeting, samedi, au Dakar Arena, pour démontrer la force de frappe militante et financière de Pastef’’, affirme Vox Populi.
Les ministres et directeurs généraux membres de Pastef doivent cotiser un million de francs au moins, les maires et les autres élus doivent participer à raison de 100.000 francs chacun, les jeunes du parti étant invités à offrir 1.000 francs chacun, selon le quotidien Les Échos.
‘’Ousmane Sonko mobilise ses troupes’’, constate le quotidien Libération, selon lequel le chef de Pastef a misé sur une campagne de levée de fonds pour se démarquer des ‘’pratiques des anciens régimes’’ dans ce domaine et prévenir les risques de blanchiment d’argent et de détournement de fonds.
Bakel dans une situation d’‘’urgence humanitaire’’
Pendant ce temps, la situation sociale du pays est ‘’en ébullition”, constate WalfQuotidien, qui décrète la ‘’fin de l’état de grâce’’ pour le duo Bassirou Diomaye Faye-Ousmane Sonko, le chef de l’État et le Premier ministre.
‘’Le monde socioprofessionnel est en passe de renouer avec les contestations. Après un temps d’accalmie, plusieurs syndicats annoncent la fin de l’état de grâce, avec des mouvements d’humeur’’, ajoute le journal.
Sur des questions telles que l’emploi, l’agriculture, la pêche ou la réduction du train de vie l’État, le président de la République a donné des ‘’directives’’, à l’occasion du Conseil des ministres qu’il a présidé ce mercredi, rapporte Le Soleil.
Concernant la question des inondations dans certaines zones du pays dont Matam (nord), Bakel et Tambacounda (est), le quotidien L’As annonce que l’État a dégagé ‘’huit milliards de francs CFA pour les sinistrés’’.
Le chef de l’État, après avoir fait part de ‘’la compassion de la nation envers les populations sinistrées’’, a ‘’demandé l’intensification de la mise en œuvre du plan d’urgence de riposte et de secours’’, rapporte Vox Populi.
Bassirou Diomaye Faye a donné aussi ‘’des instructions en vue de la préservation des cultures, du bétail et des activités économiques des zones touchées’’, selon le même journal.
L’Observateur s’intéresse surtout à la situation de Bakel, à la suite du débordement du fleuve Sénégal, ce qui a plongé ce département dans une situation d’‘’urgence humanitaire’’.