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10 septembre 2025
VERS UNE NOUVELLE LOI POUR RÉGULER LA PUBLICITÉ AU SÉNÉGAL
Prévue pour le premier trimestre 2025, cette réforme intégrera les avancées numériques et technologiques afin de mieux structurer un secteur jugé obsolète et anarchique.
Dakar, 3 jan (APS) – Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, a assuré les entreprises de presse, vendredi, à Dakar, de la volonté du gouvernement de faire adopter, au cours du premier trimestre de cette année, une loi actualisée de la publicité, dans le but d’améliorer la régulation du secteur.
La mise à jour intègre, entre autres aspects, de nouveaux dispositifs tenant compte du développement du numérique et des technologies de l’information et de la communication, selon le ministre.
‘’Nous travaillons de concert avec les acteurs pour actualiser la loi portant code de la publicité et faire en sorte que l’Assemblée nationale puisse la voter au cours du premier trimestre de l’année 2025, afin que le secteur soit davantage structuré’’, a déclaré M. Sall en marge d’un atelier consacré à l’avant-projet de ladite loi.
La loi sur la publicité en vigueur date de 1964, a-t-il rappelé, ajoutant qu’elle a été révisée en 1983 et n’a jamais été accompagnée d’un décret d’application.
Elle est dès lors ‘’obsolète’’, selon Alioune Sall. Cette loi ne prend pas en compte le développement des technologies de l’information et de la communication.
Elle ne tient pas compte non plus de l’évolution numérique des médias, qui génère plus des deux tiers des revenus publicitaires, notamment via les GAFAM, les géants de l’internet, à savoir Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, a signalé le ministre, un ingénieur des systèmes informatiques et des télécoms, ancien cadre de la SFR, un opérateur français.
Dans un souci de modernisation de l’environnement des médias, l’État s’attèle à une ‘’formalisation’’ de la publicité, avec plusieurs objectifs, selon Alioune Sall.
Selon lui, cette ‘’formalisation’’ servira à protéger les professionnels des médias, à garantir davantage de transparence, à uniformiser les procédures et les textes, de l’administration centrale aux collectivités territoriales.
Elle va protéger les consommateurs en même temps, a assuré M. Sall.
Face à ‘’l’anarchie généralisée’’ qui prévaut dans ce secteur où ‘’on ne sait pas qui est publicitaire et qui ne l’est pas’’, en plus de la diffusion de ‘’contenus nuisibles à la santé et à la cohésion sociale’’, le ministre juge ‘’essentiel’’ de procéder à cette réforme, la révision de la loi qui encadre la publicité.
Il estime qu’il est indispensable d’identifier toutes les régies publicitaires, les agences de conseil et les autres acteurs de la publicité au Sénégal, pour atteindre les objectifs fixés.
Alioune Sall préconise en même temps le versement d’une subvention de l’État similaire à celle accordée au secteur des médias, le fonds d’appui à la presse, qui est de 1,9 milliard de francs CFA.
‘’Les régies publicitaires n’ont jamais bénéficié du soutien de l’État’’, a-t-il reconnu.
Des personnes travaillant dans la publicité, dont le président de l’Association des réseaux publicitaires du Sénégal, Abdoulaye Thiam, des membres de la Coordination des associations de presse et des représentants du Conseil national de régulation de l’audiovisuel ont pris part à la rencontre.
M. Thiam s’est réjoui de la tenue de l’atelier sur l’avant-projet de loi et a dit espérer que son adoption contribuera à la réglementation de la publicité.
MEURTRE DE SOUADOU SOW, DES DAKAROIS ENTRE INDIGNATION ET PSYCHOSE
Habitants de La Médina et de Colobane, interrogés par l'APS, dénoncent un acte d'une cruauté inqualifiable et appellent à une vigilance accrue ainsi qu'à des sanctions exemplaires pour prévenir de tels drames.
Dakar, 3 jan (APS) – L’indignation est le sentiment le plus partagé chez des habitants de La Médina et de Colobane, des quartiers dakarois où l’APS les a interrogés, vendredi, sur le meurtre d’une fille de 12 ans à Malika (ouest).
Ce drame survenu dans la nuit du 31 décembre au jour de l’An, fortement médiatisé, a ému de nombreux Sénégalais.
La nouvelle du meurtre de la fille attriste Modou Sarr, un père de famille trouvé près de la direction de l’automatisation des fichiers, sur la rue 6 de La Médina. ‘’Un viol est un acte criminel et ignoble. Lorsqu’il est suivi de meurtre, cela m’indigne profondément’’, s’émeut M. Sarr.
Selon des informations publiées dans la presse, la thèse du viol est écartée par les enquêteurs après les résultats de l’autopsie effectuée sur la dépouille, la fille de 12 ans étant décédée par strangulation.
Pour les faits de viol, s’ils étaient retenus, le présumé coupable risque une peine pouvant aller jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité en raison du durcissement en 2010 des peines requises contre le viol et la pédophilie
‘’Les parents doivent redoubler de vigilance, car nous vivons dans une société où les valeurs se perdent progressivement. La violence et les actes qui frisent la barbarie gagnent du terrain’’, s’indigne-t-il, estimant que le drame survenu à Malika interpelle la société sénégalaise.
Astou Diarra, rencontrée sur la rue 11 de La Médina, dit être ‘’très affectée’’ par le meurtre de la fille. ‘’Comment un homme adulte […] peut-il commettre de tels actes sur une fille de 12 ans ?’’, s’interroge cette dame, disant avoir appris avec stupeur le drame de Malika.
‘’L’auteur du crime doit être sévèrement puni, afin que soient dissuadés tous ceux qui seraient tentés de commettre des actes pareils’’, martèle-t-elle.
À Colobane, à deux pas de la place de la Nation, Oumar Sow, un mécanicien âgé d’environ 40 ans, éprouve la même indignation et réclame une sanction exemplaire du présumé coupable du meurtre de la fille. ‘’Cet individu mérite la réclusion criminelle à perpétuité’’, tranche-t-il, invitant les parents à redoubler de vigilance pour la protection de leurs enfants.
‘’À la tombée de la nuit, il est plus prudent d’interdire à nos enfants, aux filles surtout, de sortir. Il faut leur interdire même d’aller à la boutique du quartier’’, recommande M. Sow.
‘’Ce drame nous rappelle à quel point nous devons être prudentes’’
Pour éviter les actes criminels de cette nature, Abdou Faye, attristé par le drame du Nouvel An, a une proposition toute tranchée. ‘’Toute personne coupable d’homicide volontaire mérite la peine de mort. C’est la solution idoine pour freiner la criminalité dans ce pays’’, propose-t-il.
El Hadj Ba, rencontré à la station BRT de Colobane, partage la proposition de M. Faye. ‘’La peine de mort doit être rétablie à l’encontre des auteurs des crimes de ce genre’’, suggère-t-il.
Awa, une adolescente, est profondément bouleversée à l’annonce du drame survenu à Malika. ‘’Ça me touche personnellement. Ce drame nous rappelle à quel point nous devons être prudentes, nous les filles’’, dit-elle d’une voix empreinte d’émotion.
Selon plusieurs médias, le présumé meurtrier de la jeune fille a été arrêté et aurait avoué les faits pour lesquels il a été appréhendé.
par Jaly Badiane
LETTRE OUVERTE À BASSIROU DIOMAYE FAYE
Le viol suivi de grossesse d’Awa âgée juste de 9 ans et tout récemment l'agression suivie de meurtre de Diary (12 ans) témoignent d'une réalité tragique : notre pays est à genoux face à ces fléaux
C'est avec une profonde inquiétude et un sentiment d'urgence que nous, citoyens de ce pays, nous adressons à vous aujourd'hui. Les viols et les actes de pédophilie, qui gangrènent notre société, atteignent des proportions alarmantes. Ces crimes, qui brisent des vies et menacent l'avenir de nos enfants, nécessitent des actions immédiates et déterminantes de la part des autorités, au plus haut sommet de l'État.
Chaque jour, des femmes, des jeunes filles, et des enfants tombent victimes de violences sexuelles dans l'indifférence ou le silence. Ces actes ne sont pas seulement des agressions physiques : ils sont des violations fondamentales de la dignité humaine et des droits les plus élémentaires. Le viol suivi de grossesse d’Awa âgée juste de 9 ans et tout récemment l'agression suivie de meurtre de Diary (12 ans) témoignent d'une réalité tragique : notre pays est à genoux face à ces fléaux.
Monsieur le président, dans un pays qui aspire à la justice, au progrès et à la sécurité pour tous, il est inadmissible que tant de victimes continuent de souffrir dans l'ombre, souvent rejetées par leur entourage, parfois ignorées par les institutions censées les protéger. Il est temps de rompre le cycle de l'impunité. Nous vous interpellons, Monsieur le président, pour que votre gouvernement pose des actions fortes, immédiates et visibles. Voici nos propositions :
Réforme du cadre juridique : Adopter des lois plus sévères et adaptées pour criminaliser ces actes et garantir des peines dissuasives. Il est urgent de réformer le code de la famille qui comporte des dispositions discriminatoires à l'égard des filles et des femmes. Ayant ratifié le protocole de Maputo, il est temps que nos lois soient harmonisées afin d'autoriser l'avortement médicalisé en cas de viol et d'inceste.
Ces mesures doivent prévoir un allongement des délais de prescription pour les infractions sexuelles, permettant aux victimes de porter plainte, y compris plusieurs années après les faits.
Mise en place de mécanismes de protection et d'accompagnement des victimes : Nous demandons la création de centres d'accueil spécialisés, offrant une prise en charge psychologique, juridique et médicale, ainsi que des plateformes d'alerte accessibles à tous.
Formation et sensibilisation : Les forces de l'ordre, le personnel judiciaire et les acteurs sociaux doivent être formés pour comprendre l'ampleur et la gravité de ces crimes, afin de garantir un traitement juste et respectueux des victimes.
Une campagne nationale contre les violences sexuelles : il est impératif d'éduquer nos citoyens sur ces questions, de briser les tabous et de mobiliser la société civile dans la lutte contre ces pratiques inhumaines.
Monsieur le président, l'Histoire retiendra vos actions et vos décisions dans ce combat pour l'innocence de nos enfants et la dignité de nos femmes. Votre mandat peut devenir celui d'une révolution sociale et morale, celui qui mettra fin à l'impunité et restaurera la confiance des citoyens envers l'État.
Les victimes, les familles et tous les citoyens attendent de vous non seulement des paroles, mais surtout des actes concrets, rapides et déterminants.
Le temps presse, Monsieur le président. Chaque jour d'inaction condamne davantage de vies. L'heure est venue de faire de cette lutte une priorité nationale. Nous croyons en votre capacité à entendre cet appel et à agir avec la fermeté et la compassion que cette situation exige.
Respectueusement,
Jaly Badiane est militante des droits humains.
ABDOU MBOW INTERPELLE LE GOUVERNEMENT SUR LES DÉCRETS D’AVANCE
Le député s’interroge sur l’urgence justifiant le déblocage de 848 millions de Fcfa pour un comité d’assistance aux ex-détenus, dénonçant une possible violation de la Loi organique relative aux lois de finances.
Le député Abdou Mbow a exprimé des préoccupations concernant l’utilisation des décrets d’avance par le gouvernement.
Il a soumis une question écrite au ministre des Finances et du Budget, visant à clarifier les conditions entourant l’engagement et l’ouverture d’un crédit de paiement de 848 070 280 Fcfa.
Selon M. Mbow, un arrêté ministériel, daté du 30 juillet 2024, avait été pris pour structurer le comité chargé d’assister les ex-détenus.
Or, dès le lendemain, un décret d’avance autorisait le déblocage d’une somme conséquente, a-t-il souligné.
Interrogeant sur l’urgence justifiant une telle décision, il a fait part de ses doutes quant à l’exhaustivité du recensement des bénéficiaires à cette période.
Le député a également rappelé l’article 23 de la Loi organique relative aux lois de finances (LOLF) 2020-07, qui stipule que de tels crédits ne peuvent être ouverts que dans des situations d’urgence d’intérêt national.
Pointant du doigt la majorité gouvernementale, il a critiqué la ratification de trois décrets d’avance durant l’examen de la loi de finances rectificative, sans explication préalable.
Abdou Mbow a multiplié ses questions en direction du ministre Cheikh Diba, cherchant des clarifications sur le financement des élections législatives via un décret d’avance.
Il a demandé pourquoi l’article 23 de la LOLF, qui exige leur ratification lors de la prochaine loi de finances, n’avait pas été respecté.
FRANC CFA OU ECO, MAGAYE GAYE DÉCRYPTE LES SCÉNARIOS D’UNE TRANSITION MONÉTAIRE
L’hypothèse d’une sortie du franc Cfa est, de nouveau, agitée à la suite des derniers développements politiques. Quels sont les scénarios possibles ? L’eco verra-t-il bientôt le jour ? L’économiste livre son point de vue
L’hypothèse d’une sortie du franc Cfa est, de nouveau, agitée à la suite des derniers développements politiques. Quels sont les scénarios possibles ? L’eco verra-t-il bientôt le jour ? L’économiste sénégalais Magaye Gaye, ancien cadre à la Banque ouest africaine de développement (Boad), livre son point de vue.
Quels sont, aujourd’hui, les scénarios de sortie du franc Cfa ?
Une bonne gestion monétaire ne peut pas faire abstraction de l’environnement géopolitique. À l’analyse, l’on s’aperçoit que les deux acteurs de ce système monétaire, qu’est le franc Cfa, sont en crise. Vous avez, d’un côté, les pays membres africains qui connaissent, pour certains, une instabilité politique et d’autres qui ont décidé de tourner la page de plus de six décennies de relations franco-africaines. La plupart sont en proie à des difficultés économiques, notamment du côté des pays de l’Afrique centrale qui font face à de réels problèmes de balance de paiement. Du côté de la France, garante morale supposée du dispositif, la situation n’est guère reluisante avec d’énormes contraintes en termes de déficits budgétaires, de crise économique et de vulnérabilité institutionnelle et politique. Objectivement, la France d’aujourd’hui n’a plus les moyens de sa politique et est acculée de partout par une jeunesse impatiente de tourner la page, une société civile de plus en plus consciente du tournant historique actuel, mais aussi des gouvernants qui prennent désormais leurs responsabilités, encouragées en cela par un contexte évident de rupture et de souveraineté.
En tenant compte des hésitations constatées dans les pays africains de la zone franc, qui semblent craindre un saut dans l’inconnu que pourrait représenter une sortie brutale du dispositif actuel, je crains que l’initiative de la rupture ne vienne finalement de la France. Cette hypothèse me paraît d’autant plus plausible que cette dernière n’a plus rien à perdre dans cette relation monétaire et s’active, depuis quelque temps d’ailleurs, à réorienter sa diplomatie vers des partenariats économiques plus utiles avec des pays comme l’Éthiopie, le Nigeria ou l’Afrique du Sud. Enfin, on ne peut pas écarter un scénario alternatif consistant en ce qu’un pays comme la Côte d’Ivoire, dont l’élection présidentielle de 2025 pourrait enclencher une alternance générationnelle, décide de battre sa propre monnaie. Ce scénario est bien possible si l’on réalise que cette locomotive communautaire contrôle plus de 40 % du Pib de l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest africaine) ; ce qui la place comme le plus gros contributeur en termes de réserves de change. Tout laisse à croire que des changements majeurs sont à anticiper dans cette union monétaire.
Dans sa Déclaration de politique générale, le 27 décembre, le Premier ministre Ousmane Sonko semble privilégier une démarche communautaire pour une réforme monétaire. Pensez-vous que des progrès ont été enregistrés vers la création de l’eco depuis la réforme annoncée en 2019 ?
Sur la question du franc Cfa, une démarche communautaire est indispensable dans la mesure où depuis la création de cette monnaie, en 1945, ses pays membres, composant notamment l’Union monétaire ouest africaine (Umoa), sont liés par le même destin monétaire, mais aussi par des arrangements institutionnels et outils de pilotage identiques. J’ai l’habitude de rappeler que cette monnaie, en dépit de ce qu’en pensent beaucoup d’économistes, appartient intrinsèquement à ces pays puisque c’est eux qui génèrent les flux économiques qui permettent son maintien par leurs exportations d’or, d’arachide, de coton, de cacao, de pétrole…lesquelles donnent à cette monnaie sa quintessence et sa valeur. Un des objectifs spécifiques était le soutien aux entreprises françaises.
Aujourd’hui, les enjeux fondamentaux semblent tourner autour de la question de savoir comment enlever définitivement la France de tous les dispositifs et jeter les bases de réformes structurelles approfondies des mécanismes aussi bien dans la gouvernance que le compte d’opérations, l’arrimage à un panier de devises, le changement de nom ainsi que la fabrication de cette monnaie dans l’espace Uemoa. Ces réformes supposent, bien entendu, des échanges et des concertations entre les pays membres, mais il faut avouer que ce ne sera pas chose facile parce que des pays comme le Sénégal, le Niger, le Mali et le Burkina Faso envisagent sérieusement l’option de battre leur propre monnaie. Pour autant, je ne suis pas sûr que les autres pays membres soient dans cette même dynamique. Du moins officiellement.
Et concernant l’éco ?
S’agissant de l’eco, malgré les déclarations diplomatiques préétablies, le parcours n’a pas encore été jalonné par des résultats tangibles. Du reste, pouvait-il en être autrement dans la mesure où les pays qui doivent lancer cette monnaie de la Cedeao semblent parfois avoir des intérêts divergents et des expériences en termes de gestion monétaire totalement peu similaires ? Une transition au niveau de la Cedeao semble cependant peu réaliste. Personnellement, je ne crois pas en l’eco en raison des disparités budgétaires et économiques entre les différents États que l’on peut classer en trois sous-zones : les pays anglophones, les pays francophones et ceux lusophones. Les pays anglophones ont souvent des problèmes de discipline monétaire, notamment en termes de respect des critères de convergence. La zone franc quant à elle semble nager à contre-courant des intérêts supérieurs de la Cedeao. C’est la raison pour laquelle l’eco est encore bloqué. Certains pensant que c’est la France qui tire les ficelles. Les réformes superficielles, entreprises par un infime bloc de pays autour de la France pour lancer l’eco version franc Cfa en 2019, ont fait beaucoup de mal à la Cedeao en ce sens que le nom même, « eco », est une propriété de cette organisation, mais plus fondamentalement par rapport aux nouvelles orientations portées à la connaissance de l’opinion. Personne n’était au courant de la réforme.
La France devait logiquement sortir de la gouvernance du franc Cfa, mais en lisant l’article 4 du traité, on s’aperçoit qu’une personnalité indépendante et qualifiée devait être nommée au sein du Comité de politique monétaire de la Bceao par le Conseil des ministres de l’Umoa en concertation avec la France. La France sort ainsi par la porte pour revenir par la fenêtre. S’agissant du maintien de la convertibilité illimitée dans un contexte où les États n’ont plus d’obligation à déposer les réserves de change au Trésor français, il est difficilement compréhensible puisqu’une question demeure en suspens : en vertu de quelle contre-garantie la France pouvait-elle assurer cette convertibilité ? Il faut savoir qu’une Cedeao dirigée par le Nigeria, avec une seule monnaie en circulation, signifie une baisse évidente de l’influence française en Afrique de l’Ouest. En tout état de cause, les défis relatifs à l’intégration sous-régionale et à l’industrialisation doivent être relevés avant d’envisager une monnaie unique régionale viable. Tout cela fait que l’éco, annoncé en 2020, n’a pas encore vu le jour.
Faut-il renoncer aux critères de convergence et à la discipline monétaire acquise dans le cadre l’Umoa pour intégrer le Nigeria ?
Votre question est posée comme si vous semblez penser que le Nigeria pourrait solliciter une entrée hypothétique dans la zone franc ; hypothèse que je n’envisage pas une seule seconde dans mes analyses pour plusieurs raisons. Ce pays, en dépit d’un contexte économique relativement difficile et marqué par des taux d’inflation élevés, s’accommode bien de la gestion de son naira qui lui permet, aujourd’hui, de rester l’une des principales puissances économiques du continent. Je pense qu’au regard de ces différents facteurs, ce grand pays d’Afrique de l’Ouest commettrait une erreur si jamais il décidait de se ranger derrière la France. Cela étant souligné, il faut dire que la discipline monétaire dont font preuve et se targuent les pays de la zone franc est contreproductive. Le franc Cfa handicape fortement leur essor économique. Les ratios prudentiels sont corsés ; la Banque centrale privilégie la lutte contre l’inflation au détriment de la production nationale et du plein emploi ; le taux de financement de l’économie reste très faible ; l’essentiel des Pme et du secteur informel continue d’éprouver de sérieuses difficultés pour accéder au financement sans oublier que cette monnaie ne favorise pas l’intégration sous-régionale. La preuve : les échanges intra-Cedeao représentent moins de 15 % du total. Oui, la politique monétaire est contreproductive. Encore une fois, il faut réformer en profondeur ce dispositif monétaire.
L’argument selon lequel le franc Cfa ne favorise pas le développement tient-il la route, si l’on sait que les pays de l’Uemoa affichent l’un des meilleurs taux de croissance en Afrique ?
La croissance n’est pas forcément synonyme de développement, surtout lorsqu’elle est extravertie, insuffisante, mal calculée et absorbée par le croit démographique. Il est à faire remarquer que cette croissance annoncée pour les pays de l’Uemoa, malgré un contexte inflationniste relativement élevé, est toujours inférieure au coût d’endettement qui tourne autour de 9 à 10 %. Par ailleurs, je suis un des économistes à penser qu’avant de focaliser les objectifs de politique monétaire sur l’évolution du taux d’inflation, donc d’augmentation des prix, il faut surtout s’interroger sur la performance des capacités productives. À chaque fois que le Comité de politique monétaire de la Bceao sort ses analyses trimestrielles, au bout desquelles il augmente, voire maintient les taux directeurs, je ne cesse d’attirer l’attention sur le fait que cette inflation importée, qui n’est pas d’origine monétaire, requiert un traitement approprié, notamment une relance de la production locale.
La plupart des pays de la zone franc ont des économies extraverties héritées de l’époque coloniale. Les pays anglophones sont plus dégourdis sur le plan économique et occupent les premières places continentales en termes de vitalité économique. Par ailleurs, votre question trouve déjà une réponse pertinente dans les classements mondiaux Idh (Indices de développement humain) du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). La quasi-totalité des pays membres de la zone franc se trouve en queue de classement, contrairement à leurs homologues anglophones qui sont mieux lotis. La croissance des pays africains membres de la zone franc est une croissance appauvrissante.
Comment éviter les risques d’instabilité monétaire et de fuite des capitaux qui peuvent découler d’un abandon du franc Cfa tout en garantissant la confiance des investisseurs dans la zone Uemoa ?
Je voudrais d’abord rappeler qu’aujourd’hui, de nombreux experts restent convaincus que le système de convertibilité illimité actuel du franc Cfa par rapport à l’euro favorise, quelque part, le maintien de flux financiers illicites entre les pays concernés et les paradis fiscaux. Le risque d’instabilité monétaire et de fuite de capitaux ne peut être appréhendé que par le biais de bonnes politiques en matière économique et de gouvernance. Il n’y a pas de solution miracle pour renforcer les réserves de change. Il est crucial que le Sénégal renforce ses exportations en transformant les produits à faible valeur ajoutée et en les vendant en devises fortes comme le dollar ou l’euro. Mais aussi, de promouvoir de solides stratégies de substitution aux importations. S’agissant de la gouvernance, il faudra lutter contre l’impunité et mettre des garde-fous capables de renforcer le contrôle de gestion autour des ressources nationales.
LA PROPOSITION RADICALE DE SAFIETOU DIOP FALL CONTRE LES CAS DE VIOL
Invitée de Salam Sénégal sur Radio Sénégal, la présidente du réseau « Siggil Jiguène », a plaidé pour un durcissement des sanctions, allant jusqu’à la castration des coupables, afin de lutter efficacement contre les violences sexuelles.
Invitée de la matinale Salam Sénégal sur Radio Sénégal, Madame Safietou Diop Fall, présidente du réseau « Siggil Jiguène », a abordé plusieurs sujets d’actualité, notamment le récent cas de viol suivi de meurtre qui a secoué le pays.
Face à l’émotion suscitée par ces drames, notamment les cas survenus à Joal et Malika, Safietou Diop Fall a présenté ses condéléances aux familles endeuillées et rappelé les acquis juridiques obtenus grâce aux luttes féminines. « Trois générations de femmes se sont battues pour que nous ayons des lois, comme celle de 1999 contre les violences faites aux femmes et celle de 2021 criminalisant le viol et la pédophilie. Mais les lois seules ne suffisent pas. »
Elle a exhorté les mouvements féminins et l’ensemble des femmes sénégalaises à s’engager davantage pour mettre fin à ces violences, en restant ancrées dans un « féminisme africaniste et positiviste, basé sur nos valeurs culturelles ».
Selon elle, la vigilance est un élément fondamental pour prévenir ces crimes. « La responsabilité des familles est engagée. Nous devons retrouver nos valeurs familiales et éduquer nos enfants à la maison comme à l’école. Les enseignants doivent jouer leur rôle de parent, comme à notre époque. »
Elle a appelé les médias à contribuer à cette mission éducative : « Les médias doivent proposer des programmes qui protègent et éduquent, car certains contenus actuels nuisent à nos enfants. »
Madame Fall a aussi dénoncé l’impact de la drogue dans les écoles et les sociétés : « Il y a des stratégies pour détruire notre jeunesse à travers la drogue, mais ce n’est pas une excuse pour les familles d’abandonner leur rôle. Le socle éducatif doit être renforcé pour inculquer à nos filles et garçons des valeurs solides. »
Pour Madame Fall, l’application des lois pose problème. « Le Sénégal a ratifié de nombreuses conventions, mais leur application reste insuffisante. » Elle plaide pour un durcissement des sanctions : « Il faut castrer les coupables avant de les envoyer en prison pour donner un signal fort à ceux qui envisageraient de commettre ces actes. »
Safietou Diop Fall appelle à une mobilisation générale : « Toutes les femmes du Sénégal doivent faire bloc pour combattre ces violences, en s’appuyant sur nos valeurs culturelles et en luttant contre les influences néfastes. »
NOMINATION DES NOUVEAUX MEMBRES DU CNRA
Le chef de l’État a nommé huit nouveaux membres du Conseil national de régulation de l’audiovisuel pour un mandat de six ans non renouvelable.
Le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, a procédé à la nomination des huit nouveaux membres du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), a-t-on appris de source officielle.
‘’Sur proposition du ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, sont nommés membres du Conseil national de régulation de l’audiovisuel, pour une durée de 6 ans, non renouvelable et non révocable, à compter du 11 décembre 2024’’, indique le décret dont l’APS a eu connaissance, vendredi.
Le ministre, secrétaire général de la présidence de la République et le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique sont chargés, chacun en ce que le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié au Journal officiel.
En octobre dernier, le président Faye avait nommé par décret le journaliste Mamadou Oumar Ndiaye, qui dirigeait jusque-là le quotidien privé Le Témoin, président du CNRA, en remplacement de son confrère Babacar Diagne dont le mandat était arrivé à expiration.
Les nouveaux membres du CNRA sont :
Monsieur Mahamadou Diarra, Acteur culturel, au titre des personnalités qualifiées du milieu des arts, en remplacement de Monsieur Pape Faye ;
Monsieur Papa Mamadou Tandian, Fonctionnaire à la Retraite, titulaire d’une Maîtrise en sciences économiques, au titre des associations de personnes du Troisième âge, en remplacement de Monsieur Ibrahima Sané ;
Madame Aoua Bocar Ly-Tall, Sociologue, titulaire d’un Doctorat en sociologie, au titre des personnalités qualifiées du milieu des lettres, poste vacant ;
Monsieur Salif Sané, Enseignant – chercheur, titulaire d’un Doctorat d’État en droit public, au titre de la communauté universitaire, en remplacement de Monsieur Djiby Diakhaté
Madame Maimouna Makoar Diouf, Sociologue, chargée de plaidoyer Genre et de Communication, au titre des associations féminines, en remplacement de Madame Ndèye Marie Diédhiou;
Monsieur Malick Ciré Sy, Journaliste, Président du Conseil d’administration de la RADDHO, au titre des mouvements des droits de l’homme, en remplacement de Monsieur Mame Balla Guèye ;
Monsieur Papa Madiakhaté Sarr, Journaliste, Responsable de la Communication du Conseil départemental de la Jeunesse de Pikine, au titre du Conseil national de la Jeunesse, en remplacement de Monsieur Khadim Diop;
Monsieur Oumar Diouf Fall, Journaliste, titulaire d’un Diplôme Supérieur de Journalisme, au titre des professionnels de la communication audiovisuelle, en remplacement de Monsieur Lucky Patrick Mendy.
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UN PEU D’HUMILITÉ ET NOTRE PLANÈTE SERA PRÉSERVÉE
Nous devons réaliser que l’homme ne vit pas à côté de la nature, mais qu’il fait partie intégrante de la nature. La dominer, la tuer, la faire disparaître revient à se condamner à disparaître également., soutient Mame Fatou Niang,
Mame Fatou Niang, enseignante-chercheure, revient sur le thème du dernier symposium Condition Report 5, initié en 2012 par Raw Academy. Cette édition, tenue au musée Théodore Monod de Dakar, était intitulée : « Sens du lieu : déplacement, replacement et non-placement ». Selon la chercheure, l’hospitalité était au cœur de cette thématique.
Ce thème a permis de réfléchir au futur de l’humanité sous divers angles, à partir de Dakar, et d’explorer les différentes modalités d’habiter les lieux, de le rapport avec l’écologie, ainsi que nos façons d’accueillir ou de rejeter l’autre dans un monde de plus en plus complexe.
Certains nourrissent l’illusion d’être sanctuarisés et protégés des crises qui frappent d’autres régions du monde, mais cette perception est erronée. Tout n’est qu’une question de temps si l’humanité ne prend pas les choses en main pour sa propre préservation. Cela implique de repenser les relations entre les peuples, de protéger la nature et d’accueillir autrui avec humanité sans faire de fixation sur sa couleur de peau, sa religion ou autre considération aussi bien intrinsèque qu’extrinsèques.
En effet, repousser les migrants - qui ne quittent pas toujours leurs pays d’origine pour des raisons économiques, mais souvent contraints par des facteurs climatiques comme la sécheresse ou les inondations, pour des raisons politique ou des conflits - revient à ignorer que les mêmes phénomènes pourraient un jour toucher l’Occident qui desacueille de plus en plus. Cela est d’autant plus vrai que l’homme exerce une pression croissante sur la planète.
D’après Mame Fatou Niang, lorsqu’on parle d’hospitalité, il ne s’agit pas uniquement des relations entre les êtres humains, mais également de la manière dont l’homme interagit avec son environnement et prend soin de son milieu de vie. En saccageant la planète pour des besoins capitalistiques, l’homme la rend inhospitalière pour lui-même.
Les scientifiques ont depuis longtemps établi qu’une des principales causes du dérèglement climatique est d’origine anthropique. Pourtant, lorsque l’on érige des barrières contre les autres, ces postures finissent par s’avérer inefficaces, car les effets du changement climatique ne se limitent pas à une région particulière du globe : ils ne sont ni circonscrits ni localisés. Croire le contraire est une grave erreur !
Dans sa prétention à se croire maître de toute chose sur Terre, l’homme en arrive à détruire la nature, nourrissant l’illusion qu’il pourra un jour habiter sur Mars. Aussi, jusqu’à un passe récent, l’Europe ne pouvait penser se retrouver avec une guerre a ses portes comme celle entre la Russie et l’Ukraine qui dure 3 ans maintenant. C’est dire que rien n’est éternel sur terre.
Pour Mame Fatou Niang, en tout cas, l’humanité devrait faire preuve de plus d’humilité, ne serait-ce que pour sa propre survie. « Nous devons réaliser que l’homme ne vit pas à côté de la nature, mais qu’il fait partie intégrante de la nature. La dominer, la tuer, la faire disparaître revient à se condamner à disparaître également. Nous devons retrouver cette humilité qui nous rappelle que nous faisons partie de ce grand corps. Et donc, par instinct de conservation, préserver la nature revient à nous préserver nous-mêmes. »
Ainsi, l’avenir de l’humanité est entre ses propres mains. Elle a le choix de continuer sur une trajectoire dangereuse ou de se ressaisir pour opter pour sa préservation. À chacun de décider, conclut Mame Fatou Niang.
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AES : FELWINE PLAIDE LE RETOUR DANS LA CEDEAO
Felwine appelle le Mali, le Burkina Faso et le Niger à réintégrer la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, qu’ils ont officiellement quittée il y a quelques semaines, afin d’engager un dialogue constructif pour résoudre les problèmes
Felwine Sarr a récemment appelé le Mali, le Burkina Faso et le Niger à revenir au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qu’ils ont officiellement quittée il y a quelques semaines. Selon lui, le départ de ces trois pays, qui ont fondé l’Alliance des États du Sahel (AES), représente un gâchis, d’autant plus que les problèmes ayant conduit à cette rupture auraient pu être résolus par le dialogue. Il souligne que cet ensemble régional, malgré ses imperfections, a mis du temps à se construire et repose sur des acquis importants. « Pas besoin de jeter le bébé avec l’eau du bain », a-t-il déclaré
De nombreuses critiques ont été adressées à la CEDEAO, accusée par ses détracteurs, notamment par l’AES, d’être sous influence française, voire de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Cependant, pour Felwine Sarr, bien qu’il reconnaisse les nombreuses erreurs commises par la CEDEAO, l’accusation selon laquelle cette organisation serait une marionnette entre les mains de Paris relève du complotisme et manque de fondements solides. « Je me méfie du complotisme. (…)Je ne crois pas que ce sont des pantins. », a-t-il dit au sujet des dirigeants de la CEDEAO.
Il est vrai que la CEDEAO a pris des décisions controversées, notamment en imposant des sanctions considérées comme illégales, comme l’embargo sur le Niger suite au coup d’État. Ce "deux poids, deux mesures" dans sa gestion des crises est un fait que Felwine Sarr reconnaît volontiers.
Cependant, il estime que ces erreurs ne justifient pas une rupture aussi radicale. « Les membres de la CEDEAO ont mis des années à construire cet ensemble régional. Même si elle n’est pas parfaite, la CEDEAO reste l’une des organisations régionales les mieux structurées du continent. » Il cite en exemple des acquis tels que le passeport communautaire et la libre circulation des personnes dans toute la région.
Felwine Sarr exhorte donc les membres de l’Alliance des États du Sahel à réintégrer la CEDEAO. Selon lui, la majorité des griefs exprimés par l’AES peuvent être réglés par le dialogue. Concernant les accusations portées contre la CEDEAO par l’AES, qui l’accuse de servir les intérêts impérialistes occidentaux, Felwine Sarr nuance : « Je ne crois pas que ce sont des pantins. » Ces propos, recueillis par AfricaGlobe TV, reflètent son appel à une résolution pacifique et constructive des tensions pour éviter une fracture durable au sein de la région.
LE LIVRE AU CŒUR D'UNE CITE, JADIS DOMINEE PAR LE CHEMIN DE FER
La capitale du Rail sera, du 8 au 11 avril prochain, la capitale du livre. C'est dans le cadre de la 7e édition du salon international du livre de Thiès (SILTH), initié par l'écrivain Moustapha Ndéné Ndiaye
La capitale du Rail sera, du 8 au 11 avril prochain, la capitale du livre. C'est dans le cadre de la 7e édition du salon international du livre de Thiès (SILTH), initié par l'écrivain Moustapha Ndéné Ndiaye. C'est le Pr Ibrahima Thioub, ancien Recteur de l'université Cheikh Anta Diop (uCAD), qui est le parrain de l'évènement, qui portera le livre au cœur d'une cité, jadis dominée par le chemin de fer.
La capitale du Rail, dénommée aussi la cité rebelle, a toujours joué un rôle de tout premier ordre dans les luttes syndicales et politiques qui ont jalonné l'histoire du Sénégal. Mais depuis quelques années, elle a emprunté un autre virage, en devenant la capitale du livre, le temps du Salon International du Livre de Thiès (SILTH). L'initiative porte la signature de Moustapha Ndéné Ndiaye, Ecrivain et Directeur Général de Fama Editions, l'une des rares maisons d'édition implantée en région et qui a publié de grands auteurs comme Seydi Sow, Louis Camara, Alpha Sy, etc. Le salon prévu du 8 au 11 avril 2025 est à sa 7e édition et c'est le Pr Ibrahima Thioub, ancien Recteur de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), qui en est le parrain. Il succède à l’écrivain Boubacar Boris Diop qui a été le parrain de la dernière édition du SILT qui s’est tenue à Saly Portudal en 2024.
Selon l'initiateur et écrivain Moustapha Ndéné Ndiaye, cet évènement qui se déroulera sur la Promenade des Thiessois constitue un retour aux sources de la scène littéraire sénégalaise. C'est ainsi que le thème retenu cette année est « L’écriture mémorielle : des vérités à la réconciliation». Il souligne que, lancé en 2011, cet évènement s’est enrichi au fil du temps de l’adhésion des écrivains notamment Ken Bugul, Sokhna Benga, Fama Diagne Sène et de tous les éditeurs du Sénégal. Et l'une des innovations cette année, c'est l'arrivée attendue d'éditeurs et écrivains ivoiriens et maliens. Dans ce même sillage, Moustapha Ndéné Ndiaye laisse entendre qu'en partenariat avec la ville de Thiès, «un autre aménagement qui compte accueillir plus de quarante éditeurs sera mis en place sur l’Esplanade de la Promenade des Thièssois, avec un espace animation pour les différents panels qui se tiendront autour du thème et de ses sous thèmes. Comme toujours, une large place sera réservée aux plus jeunes qui constituent le public le plus dynamique de cet événement. L’organisation compte déployer des moyens financiers et matériels très importants, en vue de leur mobilisation, grâce au concours de l’Inspection d’Académie de Thiès, qui est un partenaire stratégique de cet évènement».
Sur le plan financier, il a annoncé un budget prévisionnel d'environ trente millions de francs CFA «que comptent rassembler les organisateurs, grâce aux concours financiers attendus principalement du Ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Culture et de la Ville de Thiès qui accueille l’évènement. Cette rencontre s’appuie également sur le partenariat des structures privées comme certaines entreprises mais aussi du point de vue stratégique sur le Réseau Africain des Editeurs (Apnet) et de l’Association sénégalaise des éditeurs (Ase)». L'initiateur de l'évènement d'affirmer que l'ambition à travers ce salon, est de «porter le livre, resté un outil de connaissance par excellence, au cœur d'une cité dominée jadis par le chemin de fer et qui connaît actuellement une mutation, vers un pôle universitaire et scolaire». D'autant plus, ajoute-t-il, que Thiès compte beaucoup d'écrivains qui publient chaque année.
Fondée par l’écrivain et éditeur Thiessois, Moustapha Ndéné Ndiaye, cette organisation aura cette année comme commissaire l’enseignant Mohamed Sow dit Baudelaire. Le professeur et écrivaine Andrée Marie Diagne Bonané dirige le comité scientifique depuis 2023. Pour lui, l'évènement qui est à sa 7ème édition est déjà pérennisé et l'objectif est de l'inscrire en lettres d'or dans l'agenda culturel du Sénégal.