Alors que dans nombre d’autres pays, on mène une lutte sans merci contre les détournements, la concussion, chez nous, le président les entretient au grand jour, en garantissant l’impunité à leurs auteurs
‘’L’opacité dans la gestion des deniers publics, un dénominateur commun aux socialistes et aux libéraux’’, tel est le titre que j’ai donné au chapitre VI de mon livre ‘’Me Wade et l’alternance : le rêve brisé du Sopi’’ (L’Harmattan, Paris, juin 2005). Voilà bientôt soixante ans, en effet, que nous sommes très mal gouvernés. Ce qui nous vaut notre place peu enviable parmi les pays les plus pauvres et les plus endettés du monde. Une des manifestations de cette mal gouvernance qui nous colle à la peau, la corruption, vit ses plus jours depuis le 1er avril 2000, avec les deux gouvernances jumelles du vieux président-politicien et de son successeur. Ce texte se propose de passer en revue, pour rappel, l’odyssée de ce mal endémique tout au long de cette longue période plus de dix-neuf (19) ans. Dans notre pays, il faut toujours rappeler, et encore, et encore.
Donc, nous rappelons que, au soir du 3 avril 2000, à l’occasion de son premier message à la Nation, le tout nouveau président de la République, celui que j’appellerai plus tard le président-politicien déclarait : « Ma décision de procéder à des audits de l’Etat et de ses démembrements, des sociétés d’Etat et des sociétés nationales dans lesquelles l’Etat détient des intérêts, ainsi que des collectivités locales, a eu un écho favorable dans l’opinion nationale. Je dois au peuple sénégalais de faire la lumière sur la gestion économique en remontant aussi loin dans le temps que le permet la loi, en précisant que ce droit à l’information ne se confond pas avec celui de sanction. » « J’ai indiqué, poursuivait-il, à chaque ministre ce que j’attends concrètement de lui. Je veux que le gouvernement du nouveau régime soit différent de celui de l’ancien régime qui était celui des improvisations et des approximations. Je leur ai dit tout aussi clairement que je veux un gouvernement de ministres vertueux qui mettent en avant et exclusivement l’intérêt de la Nation. Je ne saurais tolérer les pratiques de commissions plus ou moins occultes, de corruption ou de concussion sous quelque forme que ce soit. Je veux que soient bannies de l’espace sénégalais ces pratiques qui, dans ma pensée, appartiennent déjà au passé. » Je n’ai rien inventé : c’est bien le nouveau président de la République qui s’exprimait ainsi.
Trois mois plus tard, revenant d’un long périple dont il avait le secret et qui l’avait conduit successivement en Mauritanie, en Egypte et en France, il déclarait encore, à propos des audits qui avaient démarré : « Les premiers résultats reçus sont si effarants que j’ai demandé que les dossiers soient transmis à la justice. » On connaît la suite : les gestionnaires de deniers publics qui étaient les plus lourdement épinglés, adhérèrent au PDS et devinrent qui ministres, qui députés, qui présidents de conseil d’administration. Je m’en suis longuement indigné dans le chapitre VI de mon livre que j’ai cité dans l’introduction de ce texte.
Nous sachant enclins à vite oublier, l’homme reviendra nous tympaniser, six ans après, avec son ‘’attachement’’ à la transparence dans la gestion des affaires publiques. Mettant à profit son message à la Nation le 3 avril 2010, il nous jetait encore de la poudre aux yeux en ces termes : « Je voudrais, ici, réaffirmer avec force mon attachement à l’observation stricte des règles de transparence et d’éthique dans la gestion des affaires publiques. Chacun doit assumer la pleine responsabilité de ses actes. Les corps de contrôle poursuivront leurs missions et les manquements dûment constatés seront sanctionnés sans faiblesse. Á cet effet, j’ai transmis au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, le rapport annuel de la Commission de Lutte contre la non Transparence, la Corruption et la Concussion, en lui demandant d’en tirer toutes les conséquences (…) ».
Pendant douze longues années, tout dans ses actes de tous les jours, était aux antipodes de ses engagements à lutter contre la corruption. D’ailleurs, il s’emportait rageusement dès qu’on abordait avec lui les questions de corruption. Il en voulait particulièrement aux membres du ‘’Forum civil’’, connus à l’époque pour la traque sans merci qu’ils menaient contre la mal gouvernance en général et la corruption en particulier. Il les appelait d’ailleurs ‘’politiciens encagoulés’’. Mais, il ne pouvait pas continuer de toujours nier l’évidence, les circonstances (évidentes) l’obligeant parfois à admettre, la mort dans l’âme, l’existence de la corruption au Sénégal. Mais, chaque fois que c’était le cas, il jouait sur les mots et relativisait : « Il y a la corruption au Sénégal, lui arrivait-il de rétorquer, mais le Sénégal n’est pas un pays corrompu. Et celui qui le dira, je l’attaquerai au tribunal. » Au chapitre V de mon livre ‘’Qui est cet homme qui dirige le Sénégal ?’’, j’ai réagi à cette menace en faisant remarquer ce qui suit : « Il attaquera alors beaucoup de monde au tribunal, à commencer par moi-même, puisque je considère le Sénégal comme un pays corrompu, corrompu sur le plan de la gestion des affaires publiques, mais aussi, plus gravement, corrompu sur celui des mœurs, des comportements et des mentalités. »
A la limite, le vieux président-politicien considérait la corruption comme quelque chose de tout à fait normal et naturel. N’est-ce pas lui qui déclarait, à propos de la corruption qui a éclaboussé en un moment des magistrats sénégalais, ce qui suit : « C’est un cas isolé qu’on a tendance à généraliser. Il ne remet pas en cause l’intégrité reconnue de nos magistrats. » C’était lors de la Rentrée solennelle des Cours et Tribunaux le 10 janvier 2007. N’est-ce pas lui, toujours lui, qui donnait cette réponse renversante à une question d’un journaliste sur les actes de corruption : « Ces scandales que l’on dénonce sont une preuve de vitalité démocratique. Ils existent dans tous les pays. Ce sont des accidents de parcours qui finiront par être absorbés dans l’évolution du Sénégal. » On était toujours ce 10 janvier 2007 et les hauts magistrats présents devraient être normalement ahuris, s’ils n’étaient pas du même avis que lui. Des années après, nous nous demandons légitimement si ce n’est pas vraiment le cas.
Le même vieux politicien pur et dur, présidant les travaux de l’Assemblée générale de l’Association nationale des présidents de Conseils ruraux, le 9 janvier 2007 au Méridien Président (cf. le journal parlé de la Tv ‘’nationale’’ de 20 heures de ce jour) leur lançait, à la stupeur générale de toute l’assistance : « Vous vendez des terres sans en avoir la compétence. Si j’avais suivi la loi, certains d’entre vous iraient en prison. » Le mardi 19 mai 2009, il reviendra à la charge pour les rappeler encore à l’ordre de façon plus surprenante encore : « Arrêtez de vendre des terres. Trop de présidents de communautés ont vendu des terres à des étrangers. Je ne vais plus arrêter les dossiers judiciaires. Vous n’avez pas le droit de vendre des terres. »
« Si j’avais suivi la loi . . . », « Je ne vais plus arrêter les dossiers judiciaires . . . ». Que c’est terrible, de la bouche du ‘’Gardien de la Constitution’’ sensé, partant, protéger les lois ! Il est vrai qu’il pouvait tout se permettre, conscient qu’il régnait sur un peuple qui donnait l’impression d’avoir perdu sa capacité d’indignation, s’il en eut jamais d’ailleurs.
Notre vieux politicien ne s’arrêtait pas d’ailleurs en si bon chemin. En tournée ‘’économique’’ dans le Département de Mbour le lundi 17 mars 2009, donc à moins d’une semaine des élections locales du 22 mars de cette année-là où il s’était fortement impliqué, il réunit, en ‘’séance de travail’’, à la préfecture, les frères ennemis libéraux et leurs responsables, pour recoller les morceaux avant la date du scrutin. Ces derniers s’accusant mutuellement de sorcellerie, il trancha net les accusations et contre-accusations en ces termes : « Taisez-vous ! D’ailleurs, n’eût été ma magnanimité, vous devriez vous retrouver tous derrière les barreaux.» Ailleurs qu’au Sénégal, personne n’accorderait plus le moindre crédit à la ‘’volonté affichée’’ par cet homme de lutter contre la corruption et toutes les autres forfaitures qui étaient consubstantielles à sa gouvernance meurtrie. En tout cas les gestionnaires de deniers publics ne s’y trompaient pas : ils savaient parfaitement qu’il faisait du cinéma ; ils avaient donc tout le loisir de se servir à leur convenance des deniers publics, et ils ne s’en privaient pas le moins du monde. Ils savaient surtout que la Justice, comme d’habitude, resterait indifférente à leurs forfaits. Ils étaient également convaincus que l’Inspection générale d’État (IGE) ne les dérangerait pas dans leur festin et que, même si par extraordinaire elle jetait un coup d’œil sur leur gestion, le rapport d’inspection serait mis dans les placards par le vieux président-politicien. Pour coller à l’actualité, il gémirait sous son coude, comme de nombreux autres.
La gouvernance de ce vieux président-politicien était donc une succession de scandales, aussi graves les uns que les autres, et dont le moins grave lui vaudrait la destitution ou la prison dans toute grande démocratie. Luis Lula Da Silva, son successeur Dilma Roussef, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, etc., n’ont pas commis autant de forfaits que lui. Ils en étaient d’ailleurs très loin. On peut citer, parmi ces scandales gravissimes, la rocambolesque rénovation de l’avion de commandement ‘’La Pointe de Sangomar’’, l’Affaire ‘’Sénégal Pêche’’, la nébuleuse gestion des fonds spéciaux avec ses nombreux comptes alimentés en dehors de la Loi de finance, l’Odyssée des 15 millions de dollars de Taïwan carrément détournés, le ‘’Protocole de Reubeuss’’ (une réalité dont personne ne doute plus), le monstrueux montage financier du monument dit de la Renaissance africaine, son insoutenable boulimie foncière à nulle autre pareille, etc. Bizarrement, le Sénégal et les Sénégalais étant ce qu’ils sont, ce politicien pur et dur, qui a entretenu et nourri au grand jour la corruption et nombre d’autres forfaits pendant sa nauséabonde gouvernance, draine encore des foules, sept ans après qu’il a quitté le pouvoir.
Malheureusement, en accordant leurs suffrages à son successeur le 25 mars 2012, les électeurs ont inconsciemment reconduit la même gouvernance, avec les mêmes tares dont, en particulier la corruption qui, comme entre avril 2000 et avril 2012, se porte comme un charme. Le successeur du vieux président-politicien avait fait les mêmes promesses, pris les mêmes engagements. Elu, il les confirme formellement dans ses premières déclarations que nous rappelons, nos compatriotes oubliant très vite. Ainsi, dans son premier message à la Nation le 2 avril 2012. Il affirmait notamment, avec force : « S'agissant de la gouvernance économique, je serai toujours guidé par le souci de transparence et de responsabilité dans la gestion vertueuse des affaires publiques. Je mets à ma charge l'obligation de dresser les comptes de la Nation et d'éclairer l'opinion sur l’état des lieux ». Dans cette perspective, il ajoute : « Je compte restituer aux organes de vérification et de contrôle de l'État la plénitude de leurs attributions. Dans le même sens, l'assainissement de l'environnement des affaires et la lutte contre la corruption et la concussion me tiennent particulièrement à cœur. » Il se fait plus menaçant encore et lance en direction des gestionnaires de deniers publics : « À tous ceux qui assument une part de responsabilité dans la gestion des deniers publics, je tiens à préciser que je ne protégerai personne. Je dis bien personne. » Et il engageait alors fermement le Gouvernement « à ne point déroger à cette règle ».
Arrêtons-nous seulement sur son engagement à « restituer aux organes de vérification et de contrôle de l'État la plénitude de leurs attributions ».Rappelons que, dans cette perspective, il avait fait voter deux lois importantes : la Loi n° 2012-22 du 17 décembre 2012 portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques et celle n° 2012-30 du 28 décembre 2012 portant création de l’Office nationale de lutte contre la fraude et la concussion (OFNAC). A propos de cet Office, il avertissait sans ambages ses camarades républicains lors de l’université d’hivernage tenue à Mbodiène en 2012. « L’OFNAC est pour nous, et la Cour de répression de l’Enrichissement illicite (CRÉI) pour les autres », leur avait-il lancé, non sans répéter qu’« il ne protègerait personne ». On connaît la suite pour la CRÉI. Après Karim Wade, le Procureur spécial voulut passer à la vitesse supérieure, en convoquant les deux suivants de la liste des 25. Contre toute attente, il est relevé en pleine audience. Pourtant, ce n’est un secret pour personne que les 24 autres compagnons du vieux président-politicien sont loin d’être blancs. Même s’ils doivent bénéficier de la présomption d’innocence. Pour ce qui les concerne d’ailleurs, la présomption de culpabilité conviendrait mieux, si elle existait dans le Code pénal sénégalais.
L’OFNAC ne connut pas un meilleur sort. Sa présidente fut braquée dès que, de l’autre côté de la barrière, on se rendit compte qu’elle entendait exercer la plénitude des compétences que lui conférait la loi. Rappelons que la Présidente et les douze membres de l’Office ont été installés le 11 août 2014. Après 18 mois de travail dans des conditions qui n’étaient pas des meilleures, la Présidente a transmis, sur décision de l’Assemblée générale des membres, sept (7) rapports au Procureur de la République de Dakar et un (1) à celui de Louga, ce dernier ayant traité rapidement le dossier qu’il a reçu. A ces huit rapports se sont ajoutés trois (3) autres que la Présidente n’avait pas eu le temps de transmettre, son éviction étant intervenue entre-temps. Mais ils avaient été déjà examinés par l’Assemblée générale, qui avait aussi décidé de leur transmission au Procureur de la République. Les trois rapports en instance furent transmis par sa remplaçante. Parmi ces rapports figure celui, très lourd, concernant les fausses quittances au niveau de certains centres fiscaux de Dakar. Ce sont donc onze (11) rapports relatifs à des infractions à la loi pénale bouclés et transmis, que l’équipe de l’ancienne Présidente avait à son actif.
Quatre autres rapports pour lesquels l’Assemblée générale avait demandé des investigations complémentaires, étaient en cours de traitement. En outre, de nombreuses enquêtes étaient en cours, notamment celles sur les Affaires Petro-Tim et Bigtogo, la spoliation foncière au niveau de la Corniche, la gestion des 40 % du budget de fonctionnement alloués au secteur de l’Education, la caisse d’avance du COUD, etc. Arrêtons-nous sur cette fameuse caisse d’avance, devant laquelle celle de la Mairie de Dakar est une naine. Après la transmission du premier dossier concernant la gestion du Directeur général décriée par une plainte, la Présidente avait établi un ordre de mission pour enquêter sur cette fameuse caisse d’avance qui avait attiré l’attention des premiers missionnaires. Le DG prenait 150 millions de francs CFA tous les dix jours pour l’achat de légumes, soit 450 millions tous les mois.
Avec cette caisse, le DG s’est permis tous les abus. Il a notamment acheté un kg de haricot pour 4500 francs et 300 kg de poivre tous les mois (de quoi ‘’poivrer’’ tout Dakar). La mission avait également débusqué d’énormes autres cas de fraude et de corruption dans la restauration, ainsi que dans la réalisation d’infrastructures. Il fallait arrêter rapidement cette mission qui allait vraiment très loin. Le décret du 25 juillet 2016 est ainsi tombé, à bon escient pour le DG qui allait être bombardé, huit mois après, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, pendant que l’ancien Maire de Dakar croupit encore en prison.
Le dossier de cet homme surprotégé dort sur la table du Procureur de la République, à côté de 17 autres transmis par l’OFNAC, dont 11 par l’ancienne Présidente, en 18 mois. Sur la même table, gisent 198 autres transmis par la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF). Les rapports de l’Inspection générale d’Etat (IGE), dont celui sur l’Affaire Petro-Tim, connaissent le même sort, sous le lourd coude du président-politicien. En particulier, les ‘’rapports publics sur l’Etat de la Gouvernance et de la Reddition des Comptes’’ ne sont plus publiés. Le dernier à l’être, c’est celui de 2015. Le président-politicien se serait farouchement opposé à la publication des suivants et, principalement à celle de 2016. On peut se demander légitimement d’ailleurs, si l’IGE continue à les produire.
Voilà où nous en sommes dans notre pauvre pays, près de soixante ans après son accession à ladite souveraineté internationale. Alors que, que dans nombre d’autres pays, on mène une lutte sans merci contre la corruption, les détournements de deniers publics, la concussion, etc., chez nous, les plus hautes autorités, avec en tête le président de la République, les entretiennent au grand jour, en garantissant l’impunité à leurs auteurs. L’Affaire Petro-Tim et ce gênant rapport de l’IGE en sont une parfaite illustration. Ce rapport de l’IGE en particulier, qui devrait mettre mal à l’aise ses auteurs, comme le Vérificateur général et l’ensemble des inspecteurs généraux d’Etat.
par Oumou Wane
UN PEUPLE, UN BUT… ET LA FOI DANS TOUT ÇA ?
Pour sortir notre pays de la médiocrité sociale et la morosité économique, au-delà de dénoncer l’héritage colonial et de réformer le franc CFA, l’essentiel est peut-être et avant tout de retrouver la foi
C’est avec courage mais sans brio, que nos footballeurs ont fini par l’emporter 1 à 0 face à l'Ouganda en huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN). Un peuple, nous y étions ! Un but, il y a en eu ! Mais où était la foi ? Les Lions de la Téranga peuvent remercier Sadio Mané, auteur de l'unique but de la rencontre, fermons les yeux sur le penalty raté, une petite coquetterie de star, ça arrive, vite pardonnée. Vous me direz, l’important c’était de gagner et nous l’avons fait. Il suffirait peut-être de retrouver ce petit supplément d’âme patriotique pour faire des miracles en quart de finale !
Car n’est-ce pas cette même foi, qui a quitté la société sénégalaise, pour ne pas dire le peuple africain ? La foi soulève les montagnes, dit-on. Elle permet au peuple de traverser la mer, de dompter des déserts, d’ériger le chemin de fer, de triompher de profondes inégalités, de conquérir l’espace, que sais-je encore ?
Quand tout se réduit dans une société aux risques de confrontations claniques, aux tensions incessantes, aux querelles sociales et idéologiques, chacun se garde d’afficher sa foi ou son enthousiasme et de faire les efforts pour dépasser ses faiblesses.
J’adhère à la foi dans l’Islam, qui a pour principe majeur la dignité de la personne humaine, le bien commun et la solidarité, mais peut-on être musulman le vendredi et blasphémateur toute la semaine ? Notre foi guide quotidiennement notre action, y compris dans la tempête. Lorsque la société traverse une crise grave, le retour à des valeurs patriotiques nous sauve. C’est quand le peuple du Sénégal n'est plus son peuple, quand il n’a plus la foi en lui et en ses dirigeants que les choses se gâtent.
L’annonce des découvertes de gaz et de pétrole dans notre pays a déclenché un climat de suspicion de corruption dans la signature des contrats pétroliers, de bradage de nos ressources aux firmes multinationales étrangères, de favoritisme.
La justice enquête ! Avons-nous foi en notre justice ou bien doit-on tout bloquer et empêcher l’établissement de la vérité ? Dans le cas présent, il semblerait bien qu’un à un, tous les pourfendeurs du système se soient ravisés dès qu’il fut question de déposer devant le procureur.
Mais, surprise des surprises, comme si un scandale ne suffisait pas, c’est aujourd’hui Aliou Sall en personne, le frère du président, qui se défend une nouvelle fois et fait des révélations tonitruantes sur ses « ennemis » tapis dans l’ombre au palais de la République, qui comploteraient contre lui : « Certains de mes ennemis, des proches du président de la République, paient des opposants pour me nuire. Ils le savent et savent que je sais, mais ce qui est sûr, c’est que leur objectif de m’éteindre ne sera pas atteint, car aujourd’hui, j’ai une renommée internationale. Ces adversaires, je leur ferai face un jour», lance le maire de Guédiawaye.
Il y a bien les méfaits de la corruption qui gangrènent le continent. Ce continent qui manque d’espoir. Mais le progrès y est continu. L’économie de notre pays connaît une croissance dans les barèmes de 6%, parmi les plus robustes de la sous-région. Les gens commencent à sortir de la misère, la classe moyenne grandit, la jeunesse s’empare des nouvelles technologies pour changer la façon dont elle fera des affaires.
En 1973, Alain Peyrefitte publiait « Quand la Chine s'éveillera le monde tremblera ». Elle s'est bien éveillée : 2ème et bientôt 1ère puissance économique mondiale. Aujourd’hui nul besoin d’être visionnaire pour écrire «Quand l'Afrique s'éveillera» tant son potentiel est énorme.
Bien sûr d’autres réflexions sont à mener de front. Le franc CFA est-il responsable du pillage de notre pays et freine-t-il notre développement ?
L’appui de l’État à l'agriculture est-il suffisant, tant elle compte pour notre indépendance économique et vu que c’est elle qui nourrit le pays ?
Mais la question d’actualité, celle qui nous empêche d’avancer, reste celle du pétrole qui pollue ces derniers temps l’atmosphère. Et comme je ne ferai pas mieux que lui, je voudrais, à ce stade renvoyer à l’excellent article de Makane Kane dans SenePlus : « Le devoir de faire face aux conspirateurs de tous bords ».
« On le tait, mais tout le monde le sait. Notre beau pays, le Sénégal est sous l'œil des radars d'agitateurs professionnels, promoteurs de l'anarchie dont seuls les ennemis de la patrie pourront tirer profit. Une atmosphère de conspiration nauséabonde est installée par le quarteron d'envieux non représentatifs de la minorité dans l'opposition.
Ce groupe composé d'habitués des salons sulfureux, frustrés par leurs échecs répétés se radicalisent, n'admettant pas une posture hors des affaires de l'Etat dans le contexte d'une ère nouvelle d'exploitation pétrolière. Conscients de leur incapacité à gagner aujourd'hui ou demain le cœur des sénégalais à travers des élections démocratiques, ils s'acharnent à démotiver les citoyens. …/…Tous les moyens et accointances sordides sont mis en œuvre et de manière honteuse pour que le deuxième mandat du Président Macky Sall et la phase 2 du Plan Sénégal Emergent (PSE) n'aboutissent pas, concrétisant le saut qualitatif attendu des réalisations qui feront le bonheur de nos hommes et femmes, jeunes et vieux ».
Que dire de plus, si ce n’est que pour sortir notre pays de la médiocrité sociale et la morosité économique, au-delà de dénoncer l’héritage colonial et de réformer le franc Cfa, l’essentiel est peut-être et avant tout de retrouver la foi.
La foi en soi, en l’autre, la confiance en nous, en nos dirigeants, en nos footballeurs… En notre justice. Retrouver la ferveur populaire pour en faire une force et pour une fois, descendre dans les rues pour laisser éclater sa joie.
Alors s’il vous plaît et au nom de dieu, très chers footballeurs de nos cœurs, faites-nous rêver, rendez-nous heureux et ramenez le sacré Graal au Sénégal.
MACRON EN "GRAND DÉBAT" AVEC LES "DIASPORAS AFRICAINES" EN FRANCE
Emmanuel Macron, qui reçoit jeudi son homologue ghanéen, tiendra dans l'après-midi un "grand débat" avec quelque 400 personnes issues des "diasporas africaines de France" - Africains résidents en France, binationaux et Français d'origine africaine
Emmanuel Macron, qui reçoit jeudi son homologue ghanéen, tiendra dans l'après-midi un "grand débat" avec quelque 400 personnes issues des "diasporas africaines de France" - Africains résidents en France, binationaux et Français d'origine africaine - engagées dans les relations entre France et Afrique, a indiqué l'Elysée.
Cet "échange interactif", aux côtés du président du Ghana Nana Akufo-Addo, vise à "présenter un tableau plus complet des échanges et des enjeux avec le continent africain, expliquer pourquoi le président de la République consacre autant de temps à la relation avec l'Afrique et où il veut arriver", souligne l'Elysée.
"Nous voulons parler de l'Afrique par un prisme autre que le terrorisme au Sahel ou l'enjeu sécuritaire ou migratoire, en abordant les partenariats économiques, culturels, universitaires ou citoyens.Nous aborderons aussi les deux grandes initiatives de 2020, le sommet Afrique-France en juin à Bordeaux et la saison culturelle africaine de juin à décembre", ajoute la présidence.
Paris estime que si les Africains comprennent bien les nouvelles relations, qui se veulent plus égalitaires, qu'Emmanuel Macron veut instaurer entre la France et l'Afrique, les Français n'ont pas encore perçu ses intentions, faute d'une prise de parole en France.
Par exemple, la politique de restitutions d'oeuvres africaines a eu un énorme retentissement en Afrique, beaucoup moins en France, explique l'Elysée.
Pour faire passer ce message, le président veut s'appuyer sur les diasporas, "le public le plus sensible à cette vision plus ouverte de l'Afrique" et qui peut "aider à accélérer la transformation des relations franco-africaines".
Le public réuni jeudi dans la salle des fêtes de l'Elysée, choisi avec l'aide du "Conseil présidentiel pour l'Afrique", comprendra quelques stars, comme l'ex-footballeur Lilian Thuram, le rappeur Abd al Malik, l'animatrice Hapsatou Sy, le créateur de mode Youssouf Fofana et le meilleur sommelier de France, le franco-congolais Albert Malongo Ngimbi.
Les diasporas africaines "n'ont jamais été valorisées comme telles", note l'Elysée qui espère voir émerger d'autres visages pour les représenter, bien au-delà des clichés du sport ou de la musique.
Seront également présents une cinquantaine d'élus ayant des liens avec l'Afrique ou encore la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, d'origine sénégalaise.
FUTBAL AK JAFE-JAFEY RÉEWI AFRIG YI
Doom-aadama fent na ay xeeti po yu bare. Ba ci tàggat-yaram sax, nga xam ne, ci cosaanam, yar ak wér-gi-yaram ñoo ko taxoon a jóg, nit soppi na ko, def ko liggéey ak po, di ci amal ay joŋante yu mag, àddina sépp di ko teewe.
Paap Abdulaay Seen (www.defuwaxu.com) |
Publication 08/07/2019
Xeeti po yooyu, nag, futbal a ci gën a siiw te yit moo ci gën a law ci àddina si. Baatu futbal, ci làkku àngale la jóge te di tekki tank (fut-) ak bal, maanaam bal bi ñuy dóore tànk. Futbal ci boppam bare nay xeet, waaye bi ci gën a fés mooy bi nga xam ne, fukk ak benni nit ñooy jàkkaarlook seen yeneeni fukk ak benni moroom, ku nekk di jéem a dugal bal bi ci kãwu keneen ki ci diirub 90 simili. Powum futbal mi ngi cosanoo ca réewum Àngalteer. Àngalteer, nag, saa boo ko waxee xel yi dem ci ñoom Bobby Charlton, Gordon Banks, Stanley Matthews, Michael Owen, Bobby Moore, Alan Shearer, Kevin Keegan ak lingeer Elisabeth II, añs. Kon, tubaab yi ñoo sos futbal ba noppi daldi ko tas ci àddina si, ñépp bëgg ko. Afrig tamit kenn demul mu des, ndax doomi Afrig yi amul ku leen gën a xër ci futbal. Waaw.
Boo génnee ci mbedd yi dinga gis xale yiy top ci ginnaaw bal biy dóor ba ñaq tooy xepp, subaak ngoon ñu ne ci. Waxambaane yi ñoom, foo leen fekk ñoo ngiy seetaan futbal walla teg seen àttaaya di ko waxtaane. Mag ñi di waxtaan ak a fàttaliku jamonoy Sàndaark, Jaraaf, Duwaan walla Asfaa, walla sax jamonoy Bokànde ak Séex Sekk, di leen méngale ak goney léegi yi. Nawetaan moom, li mu jaral xaley koñ yi, mëneesu koo natt. Kon daal, futbal bawul kenn ci Afrig li ko dale bëj-gànnaar jàpp bëj-saalum, jóge sowu jëm penku, fépp la feebarub futbal law ; rawatina Senegaal gii, du mag du ndaw, muy góor walla jigéen. Moom kay, politig bi sax da cee rax léegi ndax dayo bi mu am.
Moo tax it, yenn saa yi, nguur gi ci lay jafandiku ngir fàtteloo askan wi jafe-jafe yi mu nekke. Ndege, ku ci sa réew di joŋante, day mel ni da ñuy raxas sam xel, nga fàtte say aajo ak say ay, sa xol ak sa xel yépp nekk ci joŋante bi. Rax-ci-dolli, futbal bi léegi liggéey la : fokat yi ñi ngi ciy am xaalis bu dul jeex, jaaykat yi noonu ba ci bérébi liggéeyukaay yu mag yaa ngi ciy defar seeni mbir. Futbal a ka bare bayre, naam ! Joŋante bu mag biy dajale ñaari at yu ne réewi Afrig yi ab firnde la ci.
Joŋante ren bi nag, ca Misra lay ame. Muy réew moo xam ni, askan wi ci nen la toog. Ndaxte njiit ma fa ne, dib Seneraal ci làrme bi, Al Sissi, jaay doole ak xoqtal nit ñi la fa nekke. Askan wi sonn lool. Ñu bare jàpp ne dafay jëfandikoo joŋante boobu ngir muur metit yi askan wiy jànkonteel jamono jii. Waaye, mel na ni pexeem moomu sooy na, ndax réewum baay Nelson Mandela daan na bërki-démb Misra jéll bu set wecc, ginnaaw bi mu ko dóoree 1-0.
Waaye bu ñu fatte li ponkal ma woon, Mawàdd Wàdd, daan wax : “Dawuma ci ginnaaw bal, ci ginnaaw nit ñiy daw ci ginnaaw bal bi laay daw. Ndax, nit ñoonu ay xale ñoo ci ëpp, te xale yooyu ñooy ñiy jiwi ndamu askan wi ëllëg.” Yaakaru waa ju baax jooju, taxawoon démb di xeexal réewum Senegaal ak doomi Afrig yépp, te jaarale woon ko ci tàggat-yaram, mat naa bàyyi xel. Wànte, mel na ni tey bukki-njuur-sàmba yi ŋànk futbalu Afrig bokkuñu ak moom xalaat.
Waaye, nan jàppale sunu gaynde yi nu fa teewal.
Ba négéni, gàcceeluñu nu. Ndax, dibéer jii weesu rekk lañu daan Ugàndaa 1-0, daldi jàll ci kaar de finaal yi. Waaye, nag, bumu nu tax a réere mbir jafe-jafey askan wi ak mbirum petorol bi ak gaas bi lëmbe réew mi. Wareesul a fàtte yit baykat yi, xale yiy dugg ci looco yi wutali Ërob te naan Bàrsaa walla barsàq, njàng mi, lopptaan yi, yoon wi, añs.