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11 août 2025
WADE S'ENGAGE POUR LA RECONSTRUCTION DE LA GRANDE MOSQUÉE OMARIENNE
L'ancien président a demandé au Kalife de rassurer les fidèles, au terme de sa visite à la famille, samedi dernier - Les plans de l’édifice tlui ont été remis tel que souhaité - NOTE D'INFORMATION DU PDS
SenePlus publie ci-dessous, la nota d’information du PDS, reçue ce dimanche 7 juillet, à propos de la visite d’Abdoulaye Wade au khalife Madani Tall, samedi dernier.
« Le président Abdoulaye Wade a rendu visite à SE Madani Tall Kalif de Thierno Mountaga Tall à son domicile, le Samedi 6 juillet 2019, dans le cadre des visites que les deux familles se rendent traditionnellement.
Le Kalif l’a informé, par suite de malfaçons, de l’effondrement de la Grande Mosquée Omarienne située sur la Grande Corniche de Dakar à l’achèvement de laquelle le président Wade avait largement contribué, notamment en la climatisant, pour aider son père et ami feu Thierno Mountaga Tall hélàs disparu.
Le Kalif Thierno Madani Tall l’a informé qu’il avait lancé un appel aux fidèles et amis pour une assemblée générale à la Mosquée le dimanche 7 juillet 2019, afin de recueillir les contributions pour la reconstruction. Il a montré et remis le devis au président Wade.
Le président Wade a répondu qu’il apportait d’ores et déjà une modeste contribution mais que le Kalif pouvait rassurer les fidèles parce qu’il s’engageait à reconstruire la Mosquée, quitte à ce que les fidèles et amis apportent chacun sa contribution. Il a demandé au Kalif de lui laisser le dossier.
Très content le Kalif lui a remis le plan de l’édifice tel qu’il le veut et a prié pour lui. »
"LE XXIÈ SIÈCLE EST CELUI DE L'UNIFICATION DE L'AFRIQUE"
En digne fille de Kwame Nkrumah, père de l'indépendance du Ghana, Samia Nkrumah invite à revenir aux fondamentaux du panafricanisme au moment où l'Afrique s'apprête à lancer son marché commun
Le Point Afrique |
Dounia Ben Mohamed |
Publication 07/07/2019
« Tel père, telle fille », pourrait-on dire de Samia Nkrumah. Fondatrice et présidente du Centre panafricain Kwame-Nkrumah, celle qui est rentrée au Ghana il y a dix ans après un long séjour en Égypte et en Grande-Bretagne est bien sur les traces de son père. « Africa must unite », disait le grand leader des Indépendances qui a milité jusqu'à son dernier souffle pour que l'Afrique ne se disperse pas. C'est dans cette veine que s'inscrit sa fille, aujourd'hui présidente du Convention People Party, celui-là même qu'a crée Kwame Nkrumah pour lutter contre le colonisateur et briguer le suffrage des électeurs ghanéens. Aux yeux de Samia Nkrumah, l'unité politique est un préalable qui va faciliter l'intégration économique. C'est dire qu'en ces temps de consolidation de la zone de libre-échange continental (ZLEC), son approche détonne. Elle s'est confiée au Point Afrique.
Le Point Afrique : Quelle est la vocation du centre Kwame-Nkrumah ?
Samia Kwame Nkrumah : J'ai mis en place le Centre panafricain Kwame-Nkrumah pour faire la promotion des travaux, les écrits et les pensées de Kwame Nkrumah parce que j'ai réalisé que beaucoup de personnes, spécialement les jeunes, ne sont pas familières à ces théories qui ont porté les indépendances africaines. Or je crois que ce qu'il, Kwame Nkrumah, nous a laissé est très important pour les circonstances actuelles, en l'occurrence son appel à l'unité de l'Afrique sur le plan politique et économique.
S'agit-il de créer un nouveau panafricanisme ou de revenir à celui des pères fondateurs ?
Il n'y a pas de nouveau panafricanisme. Il faut revenir aux écrits des pionniers du panafricanisme. Kwame Nkruma définit le panafricanisme comme un objectif que nous devons atteindre, c'est-à-dire la libération totale de l'Afrique. Nous avions commencé avec les indépendances, mais nous n'avons pas encore atteint l'unité. Nous devons reprendre et revisiter l'héritage de ces pionniers. Imaginez, pour faire une course, avant de la commencer, avant de courir vite, vous devez vous retourner et prendre le témoin. Si vous commencez à courir sans prendre le témoin, où comptez-vous arriver ? Nulle part. C'est ce que nous disons, ces pionniers doivent être revisités parce que jusqu'à présent je n'ai rien vu de concret. Nous n'avons pas atteint notre principal objectif, celui de l'unité africaine.
Un pas a été franchi en direction de l'unité économique, avec la création de la zone de libre-échange. Une étape vers l'unité africaine ?
Si nous regardons en détail, cette zone de libre-échange, la banque centrale, la zone monétaire... Nous avons les institutions, mais le fond n'y est pas. Ceci a été écrit et proposé dès 1963. Pourquoi est-ce que nous ne commençons pas ce processus de définition d'une stratégie commune, avec une seule armée, un seul commandement ? Pourquoi ne le faisons-nous pas ? Nous avons besoin de le faire. Nous ne disons pas que des bonnes idées n'ont pas été proposées, nous en avons, le traité d'Abuja par exemple, ce sont de très bonnes idées, mais je crois que le point qui manque est l'attention des leaders politiques. Qu'est-ce qui a poussé ces leaders à se soutenir, soutenir les mouvements de libération, la lutte contre l'apartheid ?
Comment définissez-vous cette collaboration ?
Elle est politique. Donc sans aucun objectif commun, aucune unité politique. Cela va nous prendra un long moment pour réussir une intégration économique. Nous nous querellerons sur des détails. Nous devons avoir une vue générale, pour commencer.
Pensez-vous qu'il revient au secteur privé, à la société civile de faire ce que les politiques n'ont pu, voire ne veulent pas faire, l'unification ?
Bonne question... C'est le moment pour les peuples, le moment pour la détermination populaire, les jeunes. Ce n'est pas une question de secteur privé, ce sont les peuples dans leur ensemble, avec tout ce qui constitue leur force, et en premier lieu les jeunes. C'est dans l'intérêt de tout le monde. Vous voyez, comment pouvons-nous augmenter le niveau de vie de chaque Africain si nous n'utilisons pas les produits de nos voisins ? Nous avons des produits de valeur sur le continent, mais on préfère échanger avec l'étranger. Pouvez-vous imaginer si nous échangions avec nos voisins, entre nous, seul le ciel serait notre limite. Cette unité est pour les peuples, ce n'est pas pour un petit nombre. C'est pour la majorité des Africains. Donc, une fois que les peuples sont sensibilités à l'intérêt de l'unité, s'ils comprennent que c'est la seule façon d'utiliser nos ressources, je pense qu'ils la soutiendront. Ils mettront alors la pression sur leurs leaders afin de faire ce qui est nécessaire. Je pense que le temps est arrivé.
Pensez-vous que le temps est propice pour l'unification avec l'arrivée au pouvoir de leaders qui s'affichent comme panafricanistes ?
Je ne peux pas dire que nos leaders d'aujourd'hui vont vers l'unité d'une façon pratique. Après 50 ans, quelle position sur l'unité avons-nous prise ? Je veux dire concrètement. Nous n'avons pas fait assez de progrès. Mais ce que je perçois, c'est que les peuples sont prêts. Comment je le sais ? Parce que nous avons essayé différentes mesures, certains pays comme nous, le Ghana, ont instauré les règles constitutionnelles, la démocratie, le multipartisme, les élections, la paix, la stabilité, mais les problèmes économiques sont les mêmes. La majorité de nos peuples souffre. Les gens votent tous les trois ans, mais rien de concret ne change. Ceci doit nous amener à comprendre qu'il doit y avoir une autre solution. Vous voyez la démocratie seule ne suffit pas parce que nos économies sont très petites. On n'est pas viable. Pourquoi ne cherchons-nous pas cette solution originelle que nous n'avons jamais essayée : l'unification. Ça pourrait résoudre nos problèmes économiques. Nous n'étions pas faits pour être de petits pays. Sommes-nous ceux qui ont dessiné les frontières pour nos économies ? Non !
Nous ne les avons pas dessinées. Donc, comment peut-on nous attacher à quelque chose que les colonisateurs nous ont imposé ? Maintenant que nous sommes libres politiquement, nous devons au moins décider de la prochaine étape. Est-ce qu'il sera question d'une nation africaine ou allons-nous continuer de souffrir individuellement ? Donc, je pense que les peuples avec l'éducation, une bonne sensibilisation, vont prendre leur responsabilité et forcer les leaders à avancer dans cette direction. C'est le lien qui manque et je pense que nous l'avons compris, les jeunes, les femmes doivent se sentir concernés, les femmes en particulier parce que vous savez quand nous regardons notre histoire, quand il y a un grand changement, une révolution comme une lutte pour l'indépendance, les femmes sont toujours en première ligne. Les femmes représentent la base. Si les femmes s'impliquent, il n'y a pas de raison qu'on ne fasse pas de progrès. Si les femmes soutiennent l'unification africaine, il n'y a pas de raison qu'on n'aille pas de l'avant.
Paul Kagame a un programme très ambitieux pour l'Union africaine, pensez-vous que cela soit la meilleure voie ?
Le programme est ambitieux, mais si on ne résout pas les questions difficiles de l'unité politique, je ne vois pas comment nous pouvons faire des progrès. Mais en ce qui concerne la planification économique et l'intégration, une stratégie politique commune est le préalable.
Pour vous, la question est politique ?
Évidemment, ça oriente tout ce que nous faisons. C'est la détermination populaire qui va décider. C'est là où résident nos espoirs. C'est un devoir historique tout comme l'indépendance l'était. Si le XXe siècle a été celui des Indépendances, le XXIe siècle doit être celui de l'unification de l'Afrique. Nous le devons à nos pères ainsi qu'à nos enfants.
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MADAGASCAR ÉCRIT SA LÉGENDE
Véritable coup de coeur de cette compétition pour sa première participation, Madagascar continue d'épater. En huitièmes de finale de cette CAN face à la RDC, les Malgaches se sont hissés en quarts au bout des tirs au but (2-2 a.p., 4 t.a.b. à 2)
France Football |
Hanif Ben Berkane |
Publication 07/07/2019
Madagascar rêvait de s'inspirer des exploits du Bénin et de l'Afrique du Sud. C'est chose faite. Les Malgaches poursuivent leur parcours historique et s'envolent vers les quarts. Avec l'envie qui les caractérisent, les hommes de Nicolas Dupuis ont bataillé tout le match, parfois souffert mais ont ouvert le score très tôt dans la rencontre. Et de quelle manière ! Sur une remise en retrait, Amada décochait un missile dans la lucarne de Matampi, impuissant (1-0, 9e). Sans doute le plus beau but de la compétition. La RDC a mis une vingtaine de minute à sortir la tête de l'eau. Les Léopards ont réussi à revenir dans la partie grâce à leur attaquant star Cédric Bakambu. Sur un magnifique centre de Muzinga, l'ancien attaquant de Villarreal égalisait de la tête (1-1, 21e). Madagascar a par la suite commencé à accuser le coup. Des passes moins précises, un impact physique moins fringant à l'image de Carolus un brin en dessous dans ce match. La RD Congo aurait même pu prendre l'avantage à deux reprises mais Mbemba manquait le cadre (31e, 48e).
Une qualification historique pour Madagascar
Les Léopards, qui étaient repêchés parmi les meilleurs troisièmes, ont petit à petit pris le contrôle du match. Dans le dur physiquement, les Malgaches ont reculé, laissant ainsi l'opportunité aux attaquants congolais de se créer des occasions. Bakambu, encore lui, aurait pu donner l'avantage aux siens mais sa frappe n'était pas assez appuyée (58e). Mais Madagascar a montré qu'il avait du caractère dans cette Coupe d'Afrique. Si Carolus aurait pu marquer le but du 2-1 à la 54e, c'est finalement Andriatsima qui s'en chargeait. Sur un magnifique rush solitaire de Métanire, le défenseur droit venait déposer le cuir sur la tête de l'attaquant (2-1, 77e). Se rendant coups pour coups, la RDC n'a jamais abdiqué dans cette rencontre. Alors que l'arbitre oubliait un penalty flagrant sur Bolasie (87e), la RD Congo a finalement réussi à revenir au score grâce à Mbemba. En toute fin de match, d'une tête salvatrice, le défenseur d'Anderlecht venait catapulter le ballon au fond des filets (2-2, 90e). Une égalisation qui a prolongé le suspens du match. Une prolongation qui a vu la RDC dominer sans réussir à tromper une troisième fois l'excellent Adrien. Le match s'est logiquement fini à la séance des tirs au but. Et que l'histoire est belle pour les Malgaches qui dans la douleur s'offrent un quart de finale historique au bout du bout (4-2 en ayant manqué aucune de leur tentative, contrairement à Tisserand et Bolasie). Au prochain tour, ils rencontreront le vainqueur de Ghana-Tunisie et pourront continuer de rêver.
SALAH A PEUT-ÊTRE DIT ADIEU AU BALLON D'OR
Battu par l'Afrique du Sud (0-1) en huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des nations, avec l'Égypte, et très peu en vue sur le plan individuel, Mohamed Salah a raté une occasion unique de marquer des points en vue du Ballon d'Or France Football
Désillusion collective, l'élimination de l'Égypte en huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des nations, face à l'Afrique du Sud (0-1) samedi, s'imbrique dans l'échec personnel de Mohamed Salah. Auteur d'une prestation insignifiante au sortir d'une phase de groupes quelconque, l'attaquant de Liverpool a raté l'occasion d'un triomphe à domicile susceptible de légitimer de façon incontestable sa candidature au Ballon d'Or France Football.
Certes, la vérité de juillet n'est forcément celle de novembre. Et son sacre en Ligue des champions, avec Liverpool, lui offre un joli marchepied vers la gloire. Mais son échec lors de cette compétition internationale risque d'influencer très fortement les jurés en fin d'année. Sa chance, peut-être, c'est que Lionel Messi, 3e de la Copa América avec l'Argentine, ne peut pas non plus arguer d'un trophée continental acquis avec sa sélection.
Seulement demi-finaliste de la Ligue des champions, le génie du FC Barcelone n'a qu'un Championnat d'Espagne à se mettre sous les crampons en 2019, assortie de la 1re place au classement des buteurs de la même Liga (36).
Ceux-ci se porteront peut-être, dans quelques mois, vers d'autres vainqueurs de la C 1, le Néerlandais Virgil van Dijk ou Sadio Mané, toujours en course avec le Sénégal sur le sol égyptien. Un quart de finale face au Bénin, mercredi, attend l'ancien attaquant de Metz, qui devra néanmoins pulser son niveau de jeu, décevant jusque-là, dans un tournoi peu propice aux emballements individuels. Si Salah a peut-être perdu le Ballon d'Or, hier, ce n'est pas encore le cas des Reds.
CHRISTINE LAGARDE QUITTE LE FMI, QUEL BILAN POUR L'AFRIQUE ?
De la Tunisie au Mozambique et du Sénégal au Kenya, elle est allée répétant que l’Afrique était formidable, qu’elle croissait aussi vite que la Chine, qu’elle avait des potentialités pour devenir un acteur essentiel de l’économie mondiale
Jeune Afrique |
Alain Faujas |
Publication 07/07/2019
Proposée pour la présidence de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde a cessé de diriger le Fonds monétaire international (FMI). Durant ses huit années passées à la tête de l'institution, elle a sillonné l’Afrique et contribué à adoucir l’image de « Père Fouettard » du Fonds.
À son arrivée à la tête du FMI, Christine Lagarde a tenté de substituer une image empathique à la réputation d’institution brutale que celui-ci traîne depuis les années noires 1990-2000, des douloureux « ajustements structurels ». Pas toujours avec succès.
Quant à son rapport avec le continent, pour bien des membres du personnel du Fonds, sa priorité n’était pas l’Afrique, mais l’Europe qui, la crise grecque aidant, était le patient malade de la planète. Elle se souciait aussi beaucoup de la Chine dont la formidable émergence pouvait déstabiliser le multilatéralisme si on ne lui faisait pas une place au centre du jeu mondial.
Plaidoyer permanent en faveur des femmes africaines
De la Tunisie au Mozambique et du Sénégal au Kenya, elle est allée répétant que l’Afrique était formidable, qu’elle croissait aussi vite que la Chine, qu’elle avait des potentialités pour devenir un acteur essentiel de l’économie mondiale. Mais à condition de surveiller ses déficits et sa dette, de mieux collecter ses impôts, de lutter contre la corruption et de diversifier une économie encore trop centrée sur l’exportation de matières premières brutes aux cours fluctuants.
Un discours classique tenu devant des auditoires africains équitablement anglophones et francophones, même si la grande majorité des programmes de soutien du FMI concerne des pays francophones.
L’originalité de Christine Lagarde n’est pas tant dans le rajout en faveur de la lutte pour le développement durable et contre le réchauffement climatique qu’elle a fait dans ses discours, mais dans son plaidoyer permanent en faveur des femmes africaines.
Dans une interview à Jeune Afrique en février 2017, elle expliquait cette préférence : « C’est un combat personnel et une question de morale, mais pas seulement. Il a été démontré que le fait que les femmes soient moins éduquées, moins financiarisées et écartée de la vie économique est inhibant pour le développement (..) Pourquoi continuer à écarter la moitié de l’humanité et se priver ainsi de la possibilité d’augmenter notre gâteau commun ? »
Visage humain et coupes budgétaires
Plutôt portée sur les questions sociales qui ne font pourtant pas partie des missions du FMI, elle s’est pourtant fortement investie dans la crise de la CEMAC au bord de la catastrophe fin 2016 et menacée d’une dévaluation de son franc CFA. Elle a secoué les six gouvernements concernés pour qu’ils soient solidaires et courageux face à la dégradation de leurs comptes due à la chute des cours de leurs matières premières d’exportation. Malgré pas mal d’atermoiements, le redressement est en cours.
Tout le monde n’a pas été sensible à la langue de velours de le directrice générale. « Certes, elle a fait preuve d’une grande capacité d’écoute et de beaucoup d’intérêt pour l’Afrique, commente ainsi un ancien ministre de l’Économie. Mais elle n’a pas desserré l’étau du “Consensus de Washington” comme l’avait fait son prédécesseur, Dominique Strauss-Kahn, et elle a laissé les services du FMI prendre le pas et infliger des souffrances à plusieurs pays en les contraignant à des coupes budgétaires redoutables ».
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QUEL EST L'HÉRITAGE DE THOMAS SANKARA ?
Trente ans après son assassinat jamais élucidé, l’ancien capitaine et président du Burkina Faso inspire plus que jamais la jeunesse africaine qui souhaite balayer les élites corrompues et prédatrices
Vidéo enregistrée dans les locaux de médiapart en France et publiée le 16 novembre 2017. Le premier intervenant, Bruno Jaffré, est l’auteur de plusieurs ouvrages sur Thomas Sankara et la Révolution animateur du site thomassankara.net.
Il est aussi très impliqué dans la campagne “Justice pour Sankara justice pour l’Afrique” (voir à http://www.thomassankara.net/category/francais/actualites/justice-pour-s...). Le deuxième intervenant Amzat Boukari-Yabara est chercheur et auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire africaine et en particulier Africa Unite, sur le panafricanisme, publiée en 2014 à la Découverte. Amzat Boukari-Yabara est aussi militant politique et secrétaire général de la Ligue Panafricaine
LA ZLEC EST-ELLE UNE CHANCE POUR L'AFRIQUE ?
Avec Jean-Joseph Boillot, économiste et spécialiste du monde émergeant, RFI revient sur les promesses et les incohérences de ce traité qui propose de changer le visage de l’Afrique en créant les conditions de son industrialisation
Une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement se réunissent ce 7 juillet à Niamey, au Niger, pour célébrer solennellement l’entrée en vigueur de la zone de libre-échange continental en Afrique (Zlec) qualifiée par le chef de la commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, d’ « avancée historique ». Avec Jean-Joseph Boillot (1), économiste et spécialiste du monde émergeant, RFI revient sur les promesses et les incohérences de ce traité qui propose de changer le visage de l’Afrique en créant les conditions de son industrialisation et de la libéralisation de son économie. Entretien.
RFI : Qu’est-ce que la Zlec, une zone de libre-échange, comme le dit son nom ? Certains analystes parlent de « marché commun » ou d’ « union économique » ? Quel serait le terme le plus adéquat pour décrire le projet ?
Jean-Joseph Boillot : Le traité constitutif de la Zlec, soumis à la signature et ratification dès mars 2018, propose de créer une zone de libre-échange au sein de laquelle les pays s’entendent pour abaisser les barrières commerciales existantes entre eux. L’objectif est d’aller à terme vers une entité continentale qui ressemblera à l’Union européenne actuelle, c’est-à-dire vers une zone de libre-échange, doublée d’un marché commun caractérisé par la libre circulation des investissements et des travailleurs, et d’une union douanière qui implique une politique commerciale commune à l’endroit des pays extérieurs à la zone. Si les négociations sont bien avancées sur la question de la libre circulation des facteurs de production, elles s’avèrent particulièrement difficiles pour la création d’une union douanière. Pourquoi ? À cause des relations privilégiées que la plupart des pays africains entretiennent avec leurs partenaires européens et les nouveaux partenaires issus du monde émergeant, notamment la Chine. L’Union européenne qui a servi de modèle aux Africains est aussi partiellement une union économique, dotée d’une monnaie commune.
L’objectif avoué des pères fondateurs de la Zlec est de donner un coup de fouet au commerce intra-africain qui stagne à 15% contre environ 47% en Amérique, 61% en Asie et 67% en Europe. Comment s’explique cette faiblesse du commerce intracontinental africain ?
Cette situation est un legs de l’époque coloniale. Les axes commerciaux dont les pays africains indépendants ont hérité reposent sur les routes développées d’une part pour acheminer vers les côtes les matières premières exportées à destination des métropoles impériales, et pour transporter d’autre part des produits manufacturés importés, plutôt que pour permettre le négoce à l’intérieur du continent. Depuis, les Africains n’ont jamais réussi à changer leur positionnement dans le commerce international : le continent est resté un grand pourvoyeur de matières premières pour les pays industrialisés, et aujourd’hui, pour les pays émergents comme la Chine. Rien n’illustre mieux cette situation que l’état catastrophique des infrastructures routières à l’intérieur des pays. Les seules routes praticables sont celles qui sont orientées vers les ports. Il n’est donc pas étonnant que cela coûte moins cher aux marchands ghanéens de faire venir des machines à laver de Shanghai que du Nigeria, pourtant beaucoup plus proche géographiquement !
Comme le disent ses partisans, la Zlec va faciliter le commerce intra-africain qui pourrait rapporter à l’Afrique 16,1 milliards de revenus supplémentaires. Elle est donc une chance pour l’Afrique ?
Ça dépend pour qui. Les économies africaines sont très hétérogènes, avec trois pays, l’Égypte, le Nigeria et l’Afrique du Sud, représentant, à eux seuls, 50% du PIB cumulé de l’Afrique, alors que les six États insulaires du continent en représentent tout juste 1%. Dans ce contexte, c’est illusoire de penser que la mise en place de la Zlec pourrait favoriser rapidement la création des industries diversifiées afin que ces derniers pays puissent bénéficier de la libéralisation commerciale. J’ai l’impression qu’on est en train de mettre la charrue du libre-échange devant les bœufs que sont l’industrialisation, le développement des infrastructures routières, ferroviaires ou maritimes, etc. Historiquement, la zone de libre-échange, c’est toujours le plus fort, le plus puissant qui en est demandeur et sa mise en place se fait au détriment de l’industrialisation du plus faible. Celui qui parle le mieux de l’aspect négatif du système de libre-échange, c’est l’économiste allemand Friedrich List. Il défendait ce qu’il appelait le « protectionnisme éducateur » afin de protéger les industries naissantes, sans considérer le protectionnisme comme un état permanent mais comme une condition favorisant à long terme le libre-échange. D’ailleurs, l’histoire nous montre que les pays qui se sont industrialisés partant d’un niveau de pays en voie de développement, se sont tous fortement protégés. La Chine, le Japon, l’Inde…
À qui profitera la libéralisation du commerce sur le continent africain ?
Ce sont les grandes économies du continent qui sont susceptibles de tirer leur épingle du jeu. Ce qui explique pourquoi l’Afrique du Sud ait joué un rôle moteur dans le processus de mise en place de la Zlec. Comparables aux entreprises occidentales en général en termes de sophistication et approche, les entreprises sud-africaines comptent pour grosso modo 50% des investissements industriels en Afrique, mais un patchwork de réglementations commerciales et de tarifs douaniers rendait le business coûteux, entraînant une perte de temps. Le Nigeria qui a tergiversé avant d’annoncer sa décision de signer l’accord il y a quelques jours, est le contre-exemple. L’explication de ce ralliement tardif est à chercher dans la position influente des syndicats nigérians qui ont qualifié la Zlec d’ « initiative politique néolibérale radioactive » susceptible de conduire à « une ingérence débridée jamais vue dans l’histoire du pays ».
C’est une critique qui vous paraît recevable ?
J’ai une approche moins idéologique, et, je crois, plus balancée de la question. Tout comme la Belgique, le Luxembourg ou l’Irlande dans l’Union européenne, les petits pays africains ont besoin de s’appuyer sur un grand marché pour se développer. Il n’est donc pas accidentel que ce soit sous la présidence de Kagame du Rwanda – un petit pays - que le projet de la Zlec se soit concrétisé. Mais les Nigérians n’ont pas tort de parler d’ingérence ou d’invasion car cette zone de libre-échange continentale dont la création a été applaudie des deux mains par les partenaires non-Africains des pays du continent est aussi l’opportunité pour les multinationales étrangères, déjà présentes en Afrique, pour renforcer leurs investissements afin de toucher l’ensemble du marché africain. Ainsi, Renault qui fait fabriquer ses voitures au Maroc va pouvoir les exporter vers le Nigeria, mais les industries automobiles de cette dernière ne peuvent pas rivaliser avec les industries plus efficaces et hautement technologiques d’Europe. D’où l’importance des négociations en cours pour déterminer quelle proportion d’intrants africains est nécessaire dans un produit pour qu’il soit considéré comme africain, donc exempt de droits de douane au titre de la préférence continentale. Le Nigeria milite pour une valeur ajoutée d’origine africaine de 70%, alors que d’autres partenaires jugent cette proportion trop élevée. La bataille risque de durer un certain temps.
Les économistes de l’Union africaine ou proches de l’UA estiment pour leur part que l’entrée en vigueur de la zone de libre échange continentale bénéficierait aussi les petits pays parce que les usines des grands pays vont s’approvisionner chez eux, relançant l’économie et l’emploi. Qu’en pensez-vous ?
Tous les économistes sérieux vous le diront que le libre-échange permet de gagner en productivité en réalisant des économies d’échelle. Si on gagne en efficacité, c’est obligatoirement aux dépens de l’emploi. C’est l’un ou l’autre.
Quoi qu’il en soit, l’idée la création de la zone de libre-échange, débouchant éventuellement sur l’avènement d’une Communauté économique africaine, est populaire en Afrique car elle est perçue comme l’aboutissement du rêve panafricain. N’est-ce pas paradoxal puisque la Zlec relève avant tout de l’idéologie afrolibérale ?
Les grandes voix de l’indépendance africaine, dont Kwame Nkrumah, ont tous été des panafricanistes, qui souhaitaient développer le libre-échange au niveau du continent, tout en se protégeant des impérialismes occidentaux. Une dimension qui manque dans cet accord de libre-échange que les pays africains sont en train de ratifier. J’étais très très désagréablement surpris à la lecture du document final du traité de libre-échange qui n’affirme nulle part la nécessité pour l’Afrique de protéger son industrie naissante. On a sacrifié le développement endogène.
Jean-Joseph Boillot est chercheur associé à l’IRIS. Il est l’auteur de 20 livres dont L’Afrique pour les nuls (éditions First 2015) et Chindiafrique : la Chine, l’Inde et l’Afrique feront le monde de demain (Odile Jacob, 2013).
ELIMANE KANE BRISE LE SILENCE SUR SON CONFLIT AVEC OXFAM
C'est par le biais de son profil Facebook que le président de Legs-Africa s'est épanché sur le bras de fer qui l'oppose à l'ONG, qui à l'en croire, veut pousser les barrières pour imposer son orientation sexuelle au Sénégal
SenePlus publie ci-dessous, l'adresse de Elimane H. Kane, président de Legs Africa et employé à Oxfam international au Sénégal, à propos de son conflit avec l'ONG.
"Chers amies et amis,
Commme promis, je me dois de répondre à votre droit à l'information concernant cette affaire.
Je voudrais ainsi partager avec vous mon expérience de cette situation pour vous permettre d'apprécier et de vous faire votre propre opinion. Et surtout ne pas être surpris des développements que cette affaire pourrait avoir les jours à venir. Certainement aussi éclairer les actions que nous pourrions prendre ensemble, avec d'autres, pour préserver notre Sénégal d'une entreprise de prédation de nos valeurs positives et de déstabilisation socio-culturelle.
1.Contexte
a. Ce samedi 6 juillet le quotidien Enquête a publié un article parlant du plan d'Oxfam à promouvoir les LGBTQ dans la confédération d'Oxfam auquel s'est opposé des cadres dont un qui a été licencié, pour avoir été le principal frondeur,...
b. Des posts sur les réseaux sociaux ont fait le lien avec ma personne. Ce qui est vrai.
2. Les faits:
a. Vendredi 28 juin, vers 9.00. Oxfam International a envoyé un email commun à tous les agents d' Oxfam au Sénégal intitulé "Lettre d'amour" dans lequel il est question de la condition des LGBTI dans l'organisation et de la nécessité de les promouvoir, de leur donner des postes de responsabilité, de renforcer leur leadership dans les pays du Sud et la lettre se termine par une menace aux pays et agents qui refuseraient leur solidarité à cette nouvelle vision d'Oxfam de quitter la confédération
b. A la lecture de l'email je décide d'y répondre en dénonçant son caractère irrespectueux et violent, en démontrant comment cette injonction est contradictoire aux principes défendus par Oxfam en voulant imposer à tous une vision non partagée. Je décline la lettre et évoque les éventuelles conséquences qu'elle pourrait avoir sur le bureau d'Oxfam au Sénégal et la sécurité des agents.
c. A ma suite, 1 collègue avait aussi réagi dans le sens de mon email. Après je n'avais plus accès à mes emails pour suivre la suite
d. Vendredi 28. 15.00. Je suis convié à une réunion avec la Directrice Pays, le Directeur des Opérations et le chargé des RH. Ce dernier me notifie verbalement la décision de la direction de saisir l'inspection du travail pour autoriser mon licenciement pour faute lourde, avec mise-à-pied conservatoire de 15 jours sans salaire, correspondant au délai de réponse de l'inspection du travail.
e. Le motif évoqué renvoie à la pétition lancée par Legs-Africa pour demander une action judiciaire dans l'affaire du gaz, ma participation à la conférence de presse de l'initiative citoyenne Aar Linu bokk et mes sorties dans les médias en tant que président de Legs-Africa (itw RFI, ouestafrica,...)
f. J'ai déchargé la lettre à 16.45 avant de quitter le bureau.
g. Mon compte pour accéder à mon ordinateur et mes emails a été systématiquement désactivé, alors que je suis encore employé d'Oxfam.
3. Dans le cadre de la procédure administrative en cours, nous avons été auditionné par l'inspection du travail le jeudi 4 juillet, en présence de mon avocat et des délégués du personnel d'Oxfam. Nous sommes convoqués le 15 juillet pour avoir la réponse de l'inspection à la lettre d'Oxfam qui peut autoriser ou refuser le licenciement. Dans cette affaire, mon avocat est désormais le seul interlocuteur d'Oxfam.
4. Il faut signaler que depuis au moins deux mois, j'avais moi même demandé, suite à de multiples pression interne et un environnement toxique interne créé par le comportement de la directrice d'Oxfam, de négocier mon départ de l'organisation. Nous avons eu trois réunions à ce propos et j'attendais la proposition finale pour acter mon départ de l'organisation. Les échanges de ce vendredi matin ont certainement précipité cette décision violente mais légère de la direction contre ma personne qui gênait un projet très bien mûri et qui tient l' organisation à cœur.
Pour rappel, j'ai intégré Oxfam en Avril 2013 et y ai occupé un poste de responsable du portfolio Afrique de l'ouest en gouvernanve et moyens d'existence, avant de rejoindre le bureau pays en 2014 en tant que Responsable et Lead du programme Gouvernance.
Je ne souhaite pas que cette affaire soit personnalisée et réduite à mon licenciement. Cet aspect qui concerne ma relation de travail avec Oxfam est en instance administrative au niveau de l'inspection du travail. Toutefois j'ai déjà informé de ma décision de ne plus continuer à travailler pour l'organisation.
Par contre le projet de l'organisation de pousser les barrières pour imposer leur orientationnsexuelle à nos sociétés est inacceptable et ne devrait properer au Sénégal.
Là est le combat qui mérite d'être mener avec d'autres organisations pour amener les autorités à prendre des mesures dissuasives contre Oxfam et toutes les autres organisations qui veulent imposer cet agenda à leurs agents et dans notre pays.
J'espère que ces infos vous seront utiles pour votre propre compréhension des faits.
Je reste disponible pour toute information utile à votre meilleure compréhension."
"EN AFRIQUE OU AILLEURS, RIEN NE PROUVE L'EFFICACITÉ DES COUPURES D'INTERNET"
Julie Owono, directrice exécutive de l’ONG Internet sans frontières et chercheuse au Berkman Klein Center de l'université de Harvard, souligne la vacuité d'une pratique qui se multiplie
Franceinfo Afrique : l’Algérie est l'un des derniers exemples en date. Dans combien de pays africains internet ne fonctionne-t-il pas aujourd’hui ?
Julie Owono : malheureusement, à l’heure où l'on parle, il y a au moins cinq pays qui subissent des coupures d’internet. A savoir le Soudan, l’Ethiopie, la Mauritanie, le Somaliland où l’internet n’est pas totalement coupé, mais l'accès aux réseaux sociaux est perturbé en raison des examens de fin d'année. C'est la même situation au Tchad où les gens sont également privés de réseaux sociaux depuis plus d'un an. En Algérie, tout a été rétabli la semaine dernière. Mais tout cela est assez inquiétant.
Des raisons anecdotiques comme les examens de fin d’année ou des motifs socio-politiques sont évoqués pour expliquer ces coupures. Comment les Etats les justifient-ils en général ?
Ils se cassent beaucoup moins la tête pour trouver des justifications et certaines sont systématiquement utilisées. Quand ils évoquent la tricherie aux examens, ils n’expliquent absolument pas comment une coupure d'internet peut l’empêcher. De la même manière, il y a aujourd'hui une carte magique qui fonctionne très bien et fait taire les potentielles oppositions, c’est celle relative à la lutte contre la diffusion des discours de haine, des fausses informations et des faux résultats électoraux. Autre justification : la sécurité nationale. Il y a trois ans, elle était systématiquement mise en avant. Elle l’est d’ailleurs toujours au Tchad ou en Inde. Cependant, cette justification est en perte de vitesse. L’argument lié aux fausses informations a pris le dessus, tout comme celui lié aux examens. En Ethiopie, ce dernier a servi avant même la tentative de coup d’Etat.
Certains arguments pourraient sembler plus recevables que d'autres. Exemple: en Ethiopie au moment du crash du Boeing d’Ethiopian Airlines, il s’agissait d’éviter la propagation des fausses informations. On peut comprendre qu’on veuille protéger des familles déjà endeuillées. Mais à Internet sans frontières (ISF), vous rappelez bien que rien ne peut justifier ces restrictions à la liberté d’expression, et ce quel que soit le contexte socio-politique. Pourquoi ?
Le premier argument est scientifique. Dans aucun des cas répertoriés à ce jour, le recours à la coupure n’a permis de combattre le mal contre lequel il était censé prémunir. Le Sri Lanka a coupé internet pour empêcher d'éventuelles attaques contre les musulmans dans le sillage des attentats terroristes qui ont été perpétrés en avril 2019. Cela n’a absolument pas réglé le problème de l’islamophobie. Même constat avec l’Inde qui espère, en coupant internet, que le Cachemire va cesser de réclamer son indépendance. En Algérie, la coupure d’internet n’empêche pas les gens de tricher aux examens. Les informations se partagent d’une manière ou d’une autre : certains sont prêts à livrer les épreuves pour de l’argent. Cela pose d’autres problèmes qui ne sont en rien liés à internet.
Un chercheur de Stanford a fait une étude en 2018 sur les coupures internet et le contrôle des manifestations. Il a conclu que ces interruptions ne réglent rien. Au contraire. Dans la même veine, quand on coupe internet après un coup d’Etat au motif de préserver la sécurité, on obtient plutôt l’effet inverse : la panique se propage chez les gens. En somme, rien ne prouve scientifiquement que les coupures d’internet sont efficaces ! Pire, l'impact négatif est important.
Les coupures sont inefficaces, mais aussi coûteuses…
En Algérie par exemple, nous avons réalisé une estimation grâce à notre partenaire Netblocks. Le pays aurait perdu quelque 250 millions de dollars(220 millions d'euros) pendant la coupure, qui a duré environ cinq jours (mi-juin 2019). C'est un chiffre énorme. Les interruptions sont d’autant plus contre-productives, qu’elles s’inscrivent en totale contradiction avec les discours officiels sur le numérique. D’un côté, l’Union africaine milite pour le développement numérique par le biais de son programme Digital ID, qui promeut la digitalisation des services publics et de l'identité. De l’autre, ses Etats membres coupent internet tous les quatre matins. Cela atteste de la bêtise et de l’illogisme de certains dirigeants africains.
Vous expliquez aussi qu’il y a des moyens plus efficaces pour lutter, par exemple, contre la propagation des propos haineux sur la Toile. Quels sont-ils ?
Il faut être proactif et comprendre le contexte. La haine est un pur produit sociétal. Au Mali, les Peuls et les Dogons ne s’entretuent pas aujourd’hui parce qu’ils l’ont décidé du jour au lendemain. C’est tout simplement parce que ces deux communautés ont des problèmes depuis des décennies. C'est d'abord ce type de question qu'il faut régler. Aussi avons-nous mis en place à ISF un réseau d’experts, aujourd'hui opérationnel en Afrique centrale, qui traque et surveille tous les discours haineux qui circulent sur les plateformes des réseaux sociaux et les applications de messagerie. Nous traquons ces propos haineux ou qui attisent, voire ravivent les tensions inter-communautaires, nous les signalons, mais surtout nous faisons en sorte de donner la bonne information au public.
Nous informons les plateformes elles-mêmes. Car notre travail va permettre de créer une base de données pour avoir une compréhension plus précise des problématiques. Au Cameroun, un pays que je connais bien, le terme "tontinard", qui est associé aux Bamilekés (groupe ethnique originaire de l’ouest du pays, NDLR) est très péjoratif. Facebook, qui arrive au Cameroun, ne le sait pas et par conséquent ignore dans quel contexte le combattre. Notre programme va aider les plateformes à mieux modérer ces discours haineux sur leurs marchés africains. Il faut envisager des moyens de lutte qui s’inscrivent dans le long terme et qui nécessitent l'implication aussi bien des entreprises que des gouvernements. Ce type de processus est tout le contraire des réactions radicales que sont aujourd'hui les coupures d’internet. Et elles se multiplient.
par Ibrahima Sène
IL EST TEMPS QUE SONKO CESSE SA COMÉDIE
Il a suffi au peuple de comprendre l’essence de ton programme alternatif relatif à la « Défense de l’intérêt national », pour découvrir le « jeu de dupes » auquel tu t’emploies
Depuis la publication de ton livre intitulé « Solutions », jusqu’à nos jours, en passant par la pré-campagne et campagne électorale, tu n’as eu de cesse à vouloir convaincre l’opinion publique de tes accusations de « bradage de l’intérêt national » dans le secteur pétrolier et gazier, dont serait coupable le président Macky Sall, et de « corruption et conflits d’intérêts » dont son frère, Aliou Sall serait l’objet.
Malgré ton activisme débridé et les invectives qui ont formé la trame de tes discours de campagne électorale de la Présidentielle du 24 février 2019, qui a été axée principalement sur ces thèmes, le peuple souverain, a renouvelé dès le premier tour, sa confiance au candidat sortant, le président Macky Sall.
Cette réponse cinglante et sans équivoque du peuple, exprimée par son suffrage, a été le résultat de sa claire compréhension de tes objectifs politiciens qui sont en totale contradiction avec tes prétentions d’être le « candidat de la défense de l’intérêt national », le « candidat anti système » qui va mettre fin au « bradage » de notre pétrole et notre gaz.
Il a suffi au peuple de comprendre l’essence de ton programme alternatif relatif à la « Défense de l’intérêt national », pour découvrir le « jeu de dupes » auquel tu t’emploies.
En effet, tu as promis à ce peuple de « renégocier pour reprendre » les contrats dont Timis a bénéficiés, qui seraient non seulement illégaux, mais aussi, contraires aux intérêts du peuple, tout en étant source de corruption de Aliou Sall.
Cela est présenté au peuple, comme une nécessité pour pouvoir ouvrir de nouvelles négociations avec des compagnies qui seraient plus crédibles techniquement et financièrement, afin de mieux sauvegarder l’intérêt national.
Cette prétention « patriotique » fut perçue par le peuple comme une « légèreté » inqualifiable de la part de celui qui se présente en « Homme d’Etat », et qui semble ne pas connaître tous les problèmes judiciaires et financiers endurés par l’Etat du Sénégal, sous le président Wade, à cause de sa remise en cause unilatérale des contrats avec KUMBA RESSOURSES » d’Afrique du SUD, concernant l’exploitation de notre minerai de fer de la Falémé dans la Région de Kédougou, pour les concéder à MITTAL, qu’il perçoit comme une Multinationale techniquement et financièrement plus crédible.
Le peuple s’est demandé à juste raison, comment Sonko a -t -il pu ne pas connaître une telle situation qui a bloqué l’exploitation de notre minerai de fer, dont le président Wade s’est rendu compte très tard, en traduisant MITTAL devant la justice internationale, alors que son contentieux avec KUMBA RESSORCES, pour lequel le Sénégal a été condamné, était toujours en cours ?
A l’arrivée au pouvoir, le président Macky Sall, pour sauver les intérêts du Sénégal sur son minerai de fer, dut négocier intelligemment avec MIITTAL pour obtenir des compensations financières qui lui ont permis de solder son contentieux financier avec KUMBA RESSOURCES afin de récupérer la propriété de la concession minière, et les études techniques qui y ont été faites durant la phase de recherche et de prospection, pour les rétrocéder à une Société nationale, MIFERSO, afin de reprendre la mise en œuvre du projet d’exploitation du minerai de fer de la Falémé.
Le Sénégal, redevenu ainsi propriétaire du droit d’exploitation de son minerai de fer, est depuis lors à la recherche de nouveaux partenaires, alors que sans le contentieux avec KUMBA RESSOURCES, le Sénégal aurait commencé à exporter son fer depuis longtemps.
Faisant naïvement table - rase du passé, Sonko promettait donc au Sénégal de revivre ce même calvaire qui allait l’empêcher de rentrer, dès 2022, dans la cour très enviable des pays producteurs de pétrole et de gaz, parmi lesquels, pour le gaz, le Sénégal est le 5ème producteur d’Afrique et 27 ème du monde.
Nonobstant tout cela, Sonko le «Patriote », expert fiscal de renommée, promet aussi dans son Programme alternatif, de faire de « grands cadeaux fiscaux » aux Grandes entreprises, dont les multinationales du pétrole qu’il aurait agréées, en portant « l’Impôt sur les Sociétés » (IS) de 30% où le Président Macky Sall l’avait porté en 2013, à 23%, comme l’a fait Trump aux Etats Unis !
Ce qui est paradoxale chez ce « Patriote », c’est son obsession à accuser le président Macky Sall de « brader » les intérêts pétroliers et gaziers du peuple avec Timis, alors que sous le Code Général des Impôts hérité du Président Wade, « l’Impôt sur les Sociétés » était ramené de 33% à 25% sans qu’il ne soit accusé de « brader l’intérêt national » par Sonko, qui lui-même s’est auto proclamé « Défenseur de l’intérêt national », tout en rabaissant davantage l’IS des 30% où le Président Macky Sall l’avait de porté, à 23% ! .
Il s’est même donné l’outrecuidance d’accuser publiquement le président Macky Sall, « trahi » tout en le menaçant de « traduction devant la Haute Cour », usurpant ainsi les prérogatives que la Constitution reconnaît exclusivement à la majorité des 3/5 des Députés de l’Assemblée nationale.
Ce faisant, il a cherché clairement des ennuis judiciaires pour « usurpation de fonction, faux et usage de faux », afin de se prendre comme une « victime politique », pour faire du « Karim Wade » et du « Khalifa Sall » dans le cœur des Sénégalais, qui, par culture, ne s’interrogent pas sur la « faute commise », mais se désole toujours de la « sanction ».
La culture du « buka topp », « baal ko » qui est spécifique à notre peuple, ne signifie pas pour lui, « amnistie » pour la « faute » commise, mais lui permet d’enlever tout crédit au « fauteur ».
C’est cela qu’il a montré à Sonko, dans l’expression de son suffrage, en élisant largement le Président Macky Sall dès le premier tour de la Présidentielle du 24 février 2019.
Et c’est aussi, ce qui explique le dégarnissement de la manifestation de ses «amis» du samedi 6 juillet 2019, alors qu’ils s’attendaient à un ras - de marée pour exiger « la vérité sur les contrats pétroliers » !
Il est temps que Sonko cesse sa «comédie», et qu’il prenne son courage entre ses mains pour aller à la DIC, contribuer à l’éclatement de la vérité si tant est son objectif.
Le peuple l’a démystifié depuis longtemps, mais il ne s’en rend pas compte, poussé dans ses excès par des partisans sans aucun encrage social, ni d’envergure personnelle.