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11 août 2025
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OBJECTION AVEC ALIOUNE TINE
Affaire Petrotim, hausse des prix du carburant, préparatifs pour les locales - Le fondateur du think thank Africajom Center fait un diagnostic sans complaisance de la situation actuelle du pays au micro de Baye Omar Guèye
Alioune Tine est au micro de Baye Omar Gueye de (Sud Fm) dans l'émission Objection.
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LES PHARAONS SORTIS DE LEUR CAN
Quel exploit de l'Afrique du Sud ! Après l'élimination du Maroc, c'est un autre favori qui est éliminé. Et quel favori, avec l'Égypte, à domicile, éliminée par les coéquipiers de Lebo Mothiba (0-1)
On avait eu la surprise du Bénin qui sortait le Maroc contre tout attente, l'Egypte a connu le même sort face à l'Afrique du Sud. Devant son public, les Pharaons sortent par la petite porte face à une surprenante équipe sud-africaine. Et ils n'auront pas démérité. Les hommes de Stuart Baxter ont livré une prestation solide et il le fallait pour sortir le septuple champion d'Afrique. Pourtant, Salah allumait la première mèche dans ce match en reprenant de volée un ballon mais sans inquiéter Williams (2e). Mais ce sera l'une des seules actions des Pharaons. L'Afrique du Sud a par la suite sorti les crocs et c'est venu par l'intermédiaire de Tau qui se créait les meilleures occasions. Il décochait deux frappes dangereuses mais El-Shenawy restait vigilent (14e,21e). Le milieu Mokotjo tentait lui aussi à son tour de tromper le gardien égyptien, sans succès (35e). Beaucoup plus mordant, l'Afrique du Sud a montré un tout autre visage que celui présenté en poule.
L'Egypte tombe devant son public
Au retour des vestiaires, on s'attendait à ce que les Bafana Bafana baissent le pied. Mais se fut tout le contraire. L'Egypte a montré de la suffisance tout au long du match sans jamais hausser son niveau de jeu. Sans créativité ni imagination à l'image de Salah quasi transparent dans ce match, les Pharaons n'ont jamais réussi à renverser la tendance du match. L'Afrique du Sud, elle, continuait à dérouler son jeu toujours bien emmené par la triplette d'attaque Tau, Mothiba et Lorch. Ce dernier ouvrait le score en toute fin de rencontre. Sur un contre éclair, il finissait d'une petite balle lobée (85e). Un coup de tonnerre donc au Caire. Repêché en tant que meilleur troisième, les Bafana Bafana ont livré une prestation plus que cohérente. Ils rencontreront le Nigeria en quart de final. De son coté, l'Egypte devra relever la tête après cet échec cuisant. Pas si simple...
PAR Binyavanga Wainaina
COMMENT ÉCRIRE SUR L'AFRIQUE
Dans votre texte, traitez l’Afrique comme s’il s’agissait d’un seul pays - Ne vous enlisez pas dans des descriptions trop précises - Tout au long du livre, adoptez une voix feutrée
En attendant Nadeau |
Binyavanga Wainaina |
Publication 06/07/2019
Âgé de 48 ans, l’écrivain kényan Binyavanga Wainaina est mort le 21 mai dernier à Nairobi. Son décès est passé inaperçu en France, peu habituée à célébrer des écrivains africains anglophones, même lorsqu’ils sont largement reconnus ailleurs. Dans son autobiographie, One Day I Will Write About This Place (Granta Books, 2011), Binyavanga Wainaina, fondateur de la revue littéraire Kwani, avait raconté ses circulations sur le continent, entre Kenya, Ouganda et Afrique du Sud, pays de ses études et de son apprentissage du militantisme. Il y avait ajouté un chapitre en 2014, « I am a homosexual, mum », pour combattre les lois anti-gay. Dans How To Write About Africa, il s’en prenait ironiquement aux clichés colonialistes qui accompagnent les récits du continent. Pour mieux faire connaître Binyavanga Wainaina aux lecteurs francophones, En attendant Nadeau publie une traduction inédite de son essai, par Santiago Artozqui.
Utilisez toujours le mot « Afrique » ou « Ténèbres » ou « Safari » dans votre titre. Les sous-titres peuvent inclure les mots « Zanzibar », « Massaï », « Zoulou », « Zambèze », « Congo », « Nil », « Vaste », « Ciel », « Ombre », « Tambour », « Soleil » ou « Révolu ». Sont également utiles des mots tels que « Guérillas », « Éternel », « Primordial » et « Tribal ». Notez bien que lorsqu’on dit « les gens », on parle des Africains qui ne sont pas noirs, tandis que « Le Peuple » signifie les Africains noirs.
Ne choisissez jamais la photo d’un Africain équilibré et épanoui pour illustrer la couverture ou les pages de votre livre, à moins que cet Africain n’ait remporté le prix Nobel. Un AK-47, des côtes saillantes, des seins nus : choisissez plutôt ça. Si vous avez vraiment besoin d’un Africain, veillez à ce qu’il soit vêtu d’une robe Massaï, Zoulou ou Dogon.
Dans votre texte, traitez l’Afrique comme s’il s’agissait d’un seul pays. Un pays chaud et poussiéreux avec des plaines vallonnées et d’immenses troupeaux d’animaux et des gens grands et minces qui meurent de faim. Ou bien un pays chaud et humide, où des gens tout petits mangent des primates. Ne vous enlisez pas dans des descriptions trop précises. L’Afrique est grande : cinquante-quatre pays, 900 millions de personnes qui sont trop occupées à avoir faim et à mourir et à se battre et à émigrer pour lire votre livre. Le continent regorge de déserts, de jungles, de hauts plateaux, de savanes et de bien d’autres choses, mais votre lecteur ne se soucie pas de tout cela, alors faites en sorte que vos descriptions soient romantiques, évocatrices et peu précises.
Montrez bien que les Africains ont la musique et le rythme dans la peau, et qu’ils mangent des choses qu’aucun autre être humain ne mange. Ne mentionnez pas le riz, le bœuf et le blé ; en Afrique, le cerveau de singe est un mets de choix, de même que la chèvre, le serpent, les vers, les larves et toutes sortes de viandes de gibier. Montrez bien que vous êtes capable de manger ces aliments sans broncher, et décrivez comment vous apprenez à les apprécier – parce que c’est important pour vous.
Sujets tabous : scènes domestiques ordinaires, amour entre Africains (sauf s’il est en lien avec la mort), références à des écrivains ou des intellectuels africains, mention d’enfants scolarisés qui ne souffrent pas d’infections cutanées, du virus Ebola ou de mutilations génitales féminines.
Tout au long du livre, adoptez une voix feutrée et conspirez avec le lecteur sur le ton triste du je-m’y-attendais. Établissez très tôt une sensibilité de gauche, sans tache, et mentionnez dès le début combien vous aimez l’Afrique, comment vous en êtes tombé amoureux et pourquoi vous ne pouvez pas vivre sans elle. L’Afrique est le seul continent que vous pouvez aimer – tirez-en profit. Si vous êtes un homme, plongez-vous dans ses chaudes forêts vierges. Si vous êtes une femme, traitez l’Afrique comme un homme en veste de brousse qui s’éloigne dans le soleil couchant. L’Afrique est à plaindre, à vénérer ou à dominer. Quel que soit l’angle que vous choisirez, assurez-vous de donner l’impression que, sans votre intervention et votre livre important, l’Afrique est condamnée.
Vos personnages africains peuvent être des guerriers nus, des serviteurs loyaux, des devins et des voyants, d’anciens sages vivant dans la splendeur d’un ermitage. Ou des politiciens corrompus, des guides polygames et incompétents, ou des prostituées avec qui vous avez couché. Le serviteur loyal se comporte toujours comme un enfant de sept ans et il a besoin d’une main ferme ; il a peur des serpents, il est bon avec les enfants et vous entraîne toujours dans ses psychodrames domestiques. L’Ancien Sage vient toujours d’une tribu noble (et non des tribus qui extorquent de l’argent comme les Gikuyu, les Igbo ou les Shona). Il a les yeux chassieux, il est proche de la Terre. L’homme africain moderne est gros, il travaille et chaparde au bureau des visas, et refuse de donner des permis de travail aux Occidentaux qualifiés qui se soucient vraiment de l’Afrique. C’est un ennemi du développement, toujours en train de tirer parti de son poste de fonctionnaire pour rendre difficile aux expatriés pragmatiques et de bonne volonté la création d’ONG ou de parcs naturels protégés. Ou bien c’est un intellectuel éduqué à Oxford qui est devenu politicien et tueur en série et qui porte un costume coupé sur mesure. C’est un cannibale qui aime le champagne Cristal, et sa mère est la riche sorcière qui, en réalité, dirige le pays.
Parmi vos personnages, vous devez toujours inclure l’Africaine affamée, qui erre quasiment nue dans le camp de réfugiés en attendant la bienveillance de l’Occident. Ses enfants ont des mouches sur les paupières et le ventre gonflé, ses seins sont plats et vides. Il faut qu’elle ait l’air complètement sans défense. Elle ne peut avoir aucun passé, aucune histoire : de telles digressions ruinent la dramaturgie. Les gémissements, c’est bien. Elle ne doit jamais parler d’elle dans les dialogues, si ce n’est pour évoquer ses (indicibles) souffrances. Il faut également inclure une femme chaleureuse et maternelle qui a un énorme rire et qui se soucie de votre bien-être. Appelez-la Mama, tout simplement. Ses enfants sont tous des délinquants. Ces personnages devraient bourdonner autour de votre protagoniste comme des faire-valoir. Votre héros peut leur enseigner des choses, leur donner le bain, les nourrir ; il s’occupe de nombreux bébés et il a vu la Mort. Votre héros, c’est vous (s’il s’agit d’un reportage), ou une belle et tragique célébrité/aristocrate connue dans le monde entier qui s’intéresse à présent au sort des animaux (s’il s’agit de fiction).
Les personnages négatifs d’Occidentaux peuvent être des enfants de ministres conservateurs, des Afrikaners, des employés de la Banque mondiale. Lorsqu’on évoque l’exploitation par des étrangers, il faut mentionner les commerçants chinois et indiens. Reprochez à l’Occident la situation de l’Afrique. Mais ne soyez pas trop précis.
Les portraits brossés à gros coups de pinceau, c’est bien. Évitez de faire rire les personnages africains, ne les laissez pas se battre pour l’éducation de leurs enfants, ni tout simplement se débrouiller dans des circonstances banales. Faites en sorte qu’ils éclaircissent quelque chose sur l’Europe ou l’Amérique en Afrique. Les personnages africains doivent être colorés, exotiques, plus grands que nature – mais vides à l’intérieur, sans dialogue, sans conflit ni résolution dans leurs histoires, sans ces profondeurs et ces bizarreries qui compliquent tout.
Décrivez en détail les seins nus (jeunes, vieux, conservateurs, récemment violés, grands, petits), ou les parties génitales mutilées, ou sublimées. Ou n’importe quel genre de parties génitales. Et des cadavres. Ou, mieux, des cadavres nus. Et surtout les cadavres nus en décomposition. N’oubliez pas que tout travail que vous soumettez dans lequel les gens ont l’air sale et malheureux sera considéré comme la « véritable Afrique », et vous voulez qu’on inscrive cela sur la couverture de votre livre. Ne vous sentez pas mal à l’aise : vous essayez de les aider à obtenir l’aide de l’Occident. Quand on écrit sur l’Afrique, le plus grand tabou est de décrire ou de montrer des Blancs morts ou qui souffrent.
Les animaux, en revanche, doivent être traités comme des personnages équilibrés et complexes. Ils parlent (ou grognent en agitant fièrement leur crinière) et ont des noms, des ambitions et des désirs. Ils ont aussi des valeurs familiales : voyez-vous comment les lions éduquent leurs enfants ? Les éléphants, bienveillants, sont de bons féministes ou des patriarches dignes. Les gorilles aussi. Ne jamais, jamais rien dire de négatif sur un éléphant ou un gorille. Les éléphants peuvent s’attaquer aux biens des habitants, détruire leurs récoltes et même les tuer. Soyez toujours du côté de l’éléphant. Les grands chats ont un accent huppé. On peut s’en prendre aux hyènes, lesquelles auront des accents vaguement moyen-orientaux. Tous les petits Africains qui vivent dans la jungle ou le désert devront être représentés avec bonne humeur (à moins qu’ils ne soient en conflit avec un éléphant, un chimpanzé ou un gorille, auquel cas ils sont le mal absolu).
Hormis les militants célèbres et les travailleurs humanitaires, les écologistes sont les personnes les plus importantes en Afrique. Ne les offensez pas. Il faut qu’ils vous invitent dans leur ranch giboyeux de trois hectares ou leur parc naturel protégé, car c’est la seule façon que vous aurez d’interviewer le militant célèbre. Souvent, une couverture de livre où figure un défenseur de l’environnement à l’allure héroïque fait merveille sur les ventes. Tout Blanc hâlé et vêtu de kaki qui a déjà possédé une antilope domestique ou une ferme est un défenseur de l’environnement qui préserve le riche patrimoine africain. Lorsque vous l’interviewez, ne lui demandez pas de combien d’argent il dispose ; ne lui demandez pas combien d’argent il tire de son gibier. Ne lui demandez jamais combien il paie ses employés.
Les lecteurs seront déconcertés si vous ne mentionnez pas la lumière en Afrique. Et les couchers de soleil, le coucher de soleil africain est un must. Il est toujours grand et rouge. Il y a toujours un grand ciel. Les vastes espaces vides et le gibier sont essentiels – l’Afrique est le pays des vastes espaces vides. Lorsque vous écrivez sur le destin de la faune et de la flore, mentionnez bien que l’Afrique est surpeuplée. Quand votre personnage principal vit dans un désert ou dans une jungle avec des peuples indigènes (quiconque est petit), il est normal de mentionner que le Sida et la Guerre (mettez des majuscules) ont sévèrement dépeuplé l’Afrique.
Vous aurez également besoin d’une boîte de nuit appelée Tropicana, où traînent des mercenaires, des nouveaux riches africains, des prostituées, des guérilleros et des expats.
Terminez toujours votre livre par une citation de Nelson Mandela qui parle d’arcs-en-ciel ou de renaissances. Parce que c’est important pour vous.
Rebondissements, beaux buts, suspense... Ce Nigeria-Cameroun aura répondu aux attentes ! Et ce sont les Super Eagles qui se qualifient (3-2), éliminant des tenants du titre sans saveur depuis le début de la compétition
France Football |
Mehdi Arhab |
Publication 06/07/2019
Après une phase de groupes globalement sereine et réussie, Camerounais et Nigérians étaient aux prises ce samedi dans ce qui s'annonçait être un huitième de finale explosif. Et pour cette septième joute dans une CAN entre les deux escouades, les spectateurs du Alexandria Stadium en ont pris plein les mirettes. Face à des Lions Indomptables quelques peu brouillons, le Nigeria allumait la première mèche. Et si Choupo-Moting offrait un premier frisson à l'arrière-garde des Super Eagles, en combinant avec Bahoken (12e), Ighalo, bien servi par Omeruo, trouvait la faille pour la première fois dans cette rencontre (1-0, 19e). Fort logique au vu de la domination des ouailles de Gernot Rohr. Asphyxiées, les troupes de Clarence Seedorf tentaient timidement de coller aux basques du Nigeria. Et sur une merveille de contre-attaque, conduite par Choupo-Moting, Bassogog distillait une offrande en direction de Bahoken. L'Angevin, arrivant à toute allure, poussait le cuir au fond des filets (1-1, 41e). Dans la foulée, Bahoken, encore lui, dynamitait la ligne défensive adverse, en mettant sur orbite Njie, qui n'avait plus qu'à planter la deuxième banderille des siens d'un astucieux plat du pied (1-2, 43e). Le premier renversement de situation d'un match totalement fou. À la faveur d'un bilan statistique opportun – deux frappes cadrées, deux buts, les champions d'Afrique prenaient donc le virage en tête.
Une histoire de trous d'air
Au sortir des vestiaires, le Cameroun continuait sur sa lancée. Déjà buteur, donc, Njie était tout proche du doublé, mais Akpeyi veillait au grain (51e). Pointant de nouveau le bout de son nez, le Nigeria reprenait sa marche en avant. Et d'une superbe remise, Musa donnait à Ighalo l'occasion de remettre les pendules à l'heure. L'ancien pensionnaire de Watford ne se faisait pas prier pour exécuter la sentence (2-2, 63e). Quelques instants plus tard, Ighalo, de nouveau, troquait son costume de buteur pour celui de passeur. D'un bonbon, il lançait parfaitement dans l'intervalle Iwobi, qui se jouait du pauvre Onana (3-2, 66e). Le Cameroun, sonné, ne reviendra jamais. Ighalo, encore lui, avait même l'opportunité de plier l'affaire pour de bon, mais Onana étalait ses talents (76e, 83e). Qu'importe, le champion d'Afrique en titre est au tapis. Le Nigeria, lui, accroche le wagon des quarts de finale.
LAMINE DIACK BRISE LE SILENCE
Amaigri et fatigué mais loquace, Lamine Diack, 86 ans, explique que le « Sénégal [lui] manque énormément » et qu’il brûle de pouvoir rentrer voir les siens avant qu’il ne soit trop tard. Surtout, il livre sa vérité sur les faits qui lui sont reprochés
Lamine Diack, ex-président de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF) attend toujours à Paris son procès pour « corruption active et passive » dans la tentaculaire affaire de dopage d’athlètes russes qui a ébranlé l'athlétisme mondial. Il s’est confié en exclusivité à Jeune Afrique.
Avec son fils Papa Massata, ex-consultant marketing à l’IAAF, il est suspecté d’avoir été au cœur d’un vaste système de corruption visant à couvrir des cas de dopage d’athlètes russes en échange de pots-de-vin. Une affaire tentaculaire qui a ébranlé le sport mondial et qui lui vaudra d’être jugé dans quelques mois au tribunal correctionnel de Paris pour « corruption active et passive », « blanchiment en bande organisée » ou encore « abus de confiance ».
« Je vais enfin pouvoir m’expliquer »
Avant de prendre place dans le box des accusés, l’ancienne gloire du sport sénégalais a décidé de rompre le silence. Fin juin, il s’est confié en exclusivité à Jeune Afrique dans les bureaux parisiens de son avocat. « Vivement ce procès, je vais enfin pouvoir m’expliquer », lâche-t-il.
Amaigri et fatigué mais loquace, Lamine Diack, 86 ans, explique que le « Sénégal [lui] manque énormément » et qu’il brûle de pouvoir rentrer voir les siens avant qu’il ne soit trop tard. Surtout, il livre sa vérité sur les faits graves qui lui sont reprochés.
« Je n’ai jamais demandé d’argent à qui que ce soit de ma vie », jure-t-il, tout en reconnaissant qu’il était « opposé à Wade et à son projet de succession dynastique » : « nous nous sommes donc organisés pour qu’il soit battu à la présidentielle de 2012 ». Ses rapports avec les Russes, ses liens avec son fils, son engagement politique au Sénégal… Lamine Diack a répondu à toutes les questions de Jeune Afrique.
Si certaines sont discrètes et d’autres plus exubérantes, toutes exercent, à divers niveaux, le pouvoir qu’elles partagent parfois ostentatoirement avec leurs époux de présidents - Décryptage !
Si le Togo ne sera pas représenté à ce rendez-vous, Faure Gnassingbé à qui la presse locale attribue une multitude de conquêtes ne devrait pas se soucier de la chaise vide qu’il laissera à Niamey. Mahamadou Issoufou la fera occuper par l’une de ses deux officielles épouses. Ou Adama Barrow qui a fait de Fatoumata Bah la first lady gambienne au détriment de Sarjo Mballow. Alors qu’en prélude à la présidence tournante de la Cedeao par le Niger, une rencontre des premières dames de l’espace régionale est prévue les 6 et 7 juillet, nous consacrons un dossier à ces femmes qui, dans l’ombre, ont parfois plus d’influence sur nos dirigeants que la voix des peuples. Si certaines sont discrètes et d’autres plus exubérantes, toutes exercent, à divers niveaux, le pouvoir qu’elles partagent parfois ostentatoirement avec leurs époux de présidents. L’ordre est alphabétique, à la « patronymie » de leurs maris. Décryptage !
A Niamey, la tâche sera moins facile pour Lalla Malika Issoufou. C’est elle qui, coupant l’herbe sous le pied à sa coépouse, Aissatou, à pris l’initiative alors que la première « première dame » est seule, au nom du Niger, membre de l’Organisation des premières dames d’Afrique pour le développement (Opdad). Mais l’entourage de la seconde épouse de Mahamadou Issoufou prévient, « ici,c’est la Cedeao et non l’Afrique« . Le mari qui a voulu que les deux président conjointement la rencontre a été devancé là encore, par Lalla qui a déjà fait des milliers d’affiches pour l’événement, se mettant en vedette et ce, au prix du contribuable. A la veille du sommet de l’Union africaine (Ua) qui se tient dans le pays, le cabinet du chef de l’Etat a reçu la facture, bien salée. Mais cet événement est aussi un grand rendez-vous de mode, allant des styles simples aux plus truculents avec cette concurrence qui ne dit pas son nom, entre des femmes majoritairement sexagénaires. Certaines voyagent avec des dizaines de valises pour un court séjour et d’autres se déplaçant avec leurs stylistes ou habilleurs. Niamey que le Festival international de la mode africaine (Fima) a déjà érigé en capitale continentale de la mode ne peut que savourer l’occasion. Mais encore faudrait-il que nos « mamans » prévoient des tenues adaptées aux 45 degrés qui règnent dans la capitale nigérienne. A cette occasion, Afrika Stratégies France balancent un pan de lumière dans la vie de ces femmes qui, au sens propre comme figuré, tiennent nos dirigeants par… les couilles !
Rebecca Akufo-Addo, la complice (Ghana)
Très populaire auprès des Ghanéens, elle s’est illustrée par son naturel et sa propension à esquiver des pas de danse en public avec son mari. A 68 ans, elle parle comme son mari le français. Juriste et fille de juge, elle travaillera auprès de grandes firmes britanniques puis dans le secteur bancaire de son pays. C’est après sa retraite que son mari sera élu président. Elle n’apparaît nulle part dans les affaires publiques et ne dispose que d’un secrétaire, un assistant et deux conseillers en guise de cabinet. Bien que son père, Jacob Hackenburg Griffiths-Randolph ait été entre 1979 et 1981 président du parlement ghanéen, elle a su garder une certaine distance de la politique. Seule première dame africaine proche de Mélania Trump qu’elle a accueillie en 2018 à Accra, elle échange régulièrement avec l’épouse du président américain et passe une partie de son temps libre à trier les courriers de son mari. Un passe-temps pour celle qui aura été greffière et secrétaire juridique dans une vie passée. Elle est mère de quatre enfants dont Gyankroma qui lui ressemble trait pour trait est aussi celle qui se bat le plus, politiquement, aux côtés de son père.
Fatou Bah et Sarjo Mballow Barrow, la people et la glamour (Gambie)
Deux épouses pour Adama Barrow qui, dès le début de son mandat, a titré la première dame. Fulbée, une autre appellation de peulh, cette fille d’homme d’affaires épousera Adama, avec qui elle aura deux enfants, en 1997. Si le président a pris une seconde épouse, il a tout de même voulu que la première assume le rôle de first lady. Quoi de plus normal dans un pays où, son prédécesseur, Yayah Jammeh avait, en bon polygame, procédé de la ma même façon. Sa journée, elle la passe au service de la Fondation Fatoumata Bah Barrow qui lutte contre la stérilité des femmes dans le pays et ses activités de représentation. Avant d’être première dame, Fatoumata qui a fait l’essentiel de ses études en Gambie avait travaillé chez Elton Oil et Africell, une compagnie multinationale de téléphonie basée à Banjul et présente dans pas moins de quatre pays africains.
Quant à Sarjo Mballow, elle s’est vite rendue discrète et n’est visible qu’au cours de la compétition de football qui porte son nom et se tient annuellement. Tellement discrète que la presse locale se pose des questions, animant toutes les rumeurs à son sujet. Pourtant, cette femme qui a fait peu d’études tient un appartement à la résidence présidentielle et s’occupe, pendant que sa coépouse multiplie des rendez-vous mondains, de la cuisine présidentielle. Le mari s’efforce de passer autant de temps avec chacune des deux épouses, même si la presse lui attribue une préférence pour la première, très active dans les réseaux politiques et surtout, appréciée de Macky Sall, président du Sénégal qui a tout mis en œuvre pour installer le président élu pendant que son prédécesseur, Yayah Jammeh résistait.
Aisha Buhari, l’indomptable et l’insoumise (Nigeria)
Mariée à Mahammadu Buhari depuis 1989 alors qu’elle n’avait que 18 ans, c’est une femme de caractère qui afficha, dès le début, son indépendance de ton. En 2016, elle n’a pas hésité à menacer de ne « pas soutenir son mari à la prochaine présidentielle s’il ne change pas de politique« . Elle déteste les principaux collaborateurs de son mari et a tenté vainement d’imposer des hommes et femmes de son réseau. Petite fille de Ribadu, Premier ministre nigérian de la défense, cette esthéticienne originaire du nord-est a créé plusieurs salons de beauté dans le pays. Avec Aisha, le président de la première puissance économique africaine aura cinq enfants. Contrairement à Patience Jonathan qui l’a précédé au poste de First lady, elle n’a pas voulu disposer de coach ni de conseiller en communication et a accepté que son cabinet de First lady soit fermé. Parfois, son autoritaire président de mari se voit obligé de lui rappeler que sa place est à la cuisine. A 48 ans, cette cosmétologiste formée à Dubaï et à Londres est très proche de la famille de son mari et entretient de bonnes relations avec les autres enfants du président, nés d’un premier mariage. Elle a vainement cherché à imposer dans l’entourage présidentiel son frère Musa Halilu Ahmed, puissant chef traditionnel de l’état d’Adamawa. Si elle voue de l’indifférence à l’égard de Claudine, épouse du président du Bénin voisin qu’elle évite de rencontrer, elle trouve Patrice Talon « stylé » et le lui a fait savoir.
Djéné Kaba Condé, la méprisée (Guinée Conakry)
Kany Diallo et Mina Kone l’ont précédée dans les grâces du président dont elle est la 3eépouse. Alpha Condé l’a épousé le 21 décembre 2010, jour de son investiture. Cette sociologue orginaire de Kankan a exigé le mariage avant d’accéder au Palais avec ses deux filles et son garçon issus d’un premier mariage. La franco-guinéenne, de 20 ans plus jeune que le chef de l’Etat, est plutôt discrète et n’a pas voulu s’embarrasser de fondation ou autres structures. Spécialiste de l’information et de la communication formée à Paris VII, elle n’a jamais réussi à maitriser la com de son incontrôlable et impulsif époux. En épousant pour la troisième fois une peulh, ethnie qui lui est hostile, Alpha Condé vise aussi à travers le mariage une retombée électoraliste. Il ne permettra jamais à la première dame de la Guinée d’avoir la moindre influence au Palais. Et quand Mama Kanny Diallo, l’ancien épouse du président deviendra ministre, Djéné Kaba n’a pas droit au chapitre de la jalousie. « Tu la fermes ! » a rétorqué l’irascible président d’époux.
Ligia Fonseca, l’intransigeante (Cap-Vert)
Né en 1963, cette Mozambicaine naturalisée portugaise est l’une des meilleures avocates de son pays. Belle et soignée, elle aime les couleurs vives. C’est à l’Université de Lisbonne qu’elle rencontrera en 1987son futur mari qui sera élu président de son pays, le Cap-Vert en 2011. Depuis, rien ne les sépare. Et le rôle de première dame que son mari lui souhaite, elle n’en veut point. Elle continue de faire des consultations pour des entreprises internationales et a boudé le cabinet mis à sa disposition. Première femme à diriger l’association des avocats du Cap-Vert en 2001, soit 10 ans après son retour au pays, cette mère de trois filles passe ses soirées à écrire. Elégante, méticuleuse, ferme et rigoureuse, la bourgeoise de 55 ans tient aux bonnes manières et veut scinder sa carrière d’avocate de celle de son président de mari. Elle ne cède à rien, s’accroche à ses idées et refuse de se soumettre au protocole. Si elle n’aime guère les rencontres futiles de premières dames, la première dame nigérienne a insisté pour qu’elle soit à Niamey pour le sommet des First ladies qui s’ouvre ce 6 juillet.
Aissatou et Lalla Malika Issoufou, la géologue prudente et la « doctoresse » yoyo (Niger)
Octobre 2011 sera le mois le plus embarrassant pour Mahamadou Issoufou. Invité aux lancements de deux fondations différentes, son cœur aura balancé longtemps. Finalement, il ne sera à aucune des deux cérémonies. Alors que sous les conseils de son homonyme la princesse Lalla Selma du Maroc dont elle est proche, Lalla Makika décide de lancer Tattali Iyali, sa fondation, Aissatou, sa coépouse devrait inaugurer, quelques jours plus tard, les activités de Guri-La Vie meilleure. Le président du Niger est le seul chef d’Etat du continent, avec Adama Barrow de la Gambie, à avoir officiellement deux épouses. Qui ont des parcours similaires. La plus jeune, Lalla Malika qui parraine le Fima (Festival international de la mode africaine) au Niger, se met plus en avant tout en jouant la discrète. Sa carrure l’y a préparée. Médecin et spécialiste de la médecine tropicale formée entre Niamey et Paris, elle est aussi très politique. Tout comme elle, Aissatou a été formée au bercail et en France. Respectée géologue et diplômée de l’université de Nancy, elle se consacre à la lutte contre le paludisme et le Vih sida depuis l’accession au pouvoir de son mari. Par droit d’ainesse dans le mariage, elle sera seule membre de l’Organisation des Premières dames d’Afrique pour le Développement (OPDAD). Mais au-delà de leur coup de cœur commun, Mahamadou Issoufou, les deux premières dames sont toutes passionnées pour la politique. Actives militantes du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (pnds), chacune crée son réseau interne de femmes. Si Lalla dispose d’un puissant réseau de communication qui assiste discrètement son mari, entre le Niger et la France, Aissatou fait venir régulièrement des éminences grises au palais présidentiel. Si elle partage, avec son mari, spécialiste des mines, la passion de la géologie, cette femme de famille royale n’a jamais supporté l’arrivée d’une seconde épouse et ne manque pas, chaque fois qu’elle le peut, de prendre sa revanche sur Lalla, plutôt pudique et secrète. Pour le président, « avec les deux, il forme la trinité », car il insiste pour convaincre de ce qu’aucune ne vaut plus que l’autre.
A 59 ans, cette juriste originaire du Togo est aussi le lien entre Faure Gnassingbé dont Marc Christian Kaboré s’est toujours méfié et le président du Burkina Faso. Quand elle épouse en 1982 celui qui sera élu à la tête du Faso, elle venait d’achever son 3e cycle avec un Certificat en Administration des Entreprises à Dijon. Intellectuelle et grande lectrice, cette fille de professeur de médecine adore les séries de comédie burkinabé et entretient avec Sabine Mensah, la mère du président togolais des relations presque filiales. Les deux femmes sont originaires de la même localité. Dans la crise qui a secoué le Togo en 2017, elle a tenté d’obtenir pour son pays d’origine, le soutien de son président de mari sans y parvenir. Mère de trois enfants, celle qui a créé depuis 2006 l’association Kimi (parapluie) multiplie des initiatives pour l’assainissement du cadre de vie et la protection de l’enfance. Elle a poussé son mari à quitter le Congrès pour la démocratie et le progrès (Cdp) en 2014, en l’encourageant, dès 2012 à s’opposer à la modification de la Constitution par le président Compaoré. Quoi de plus normal pour une juriste anticonformiste qui, aujourd’hui encore, fait office de conseillère juridique pour son mari.
Aminata Maïga Keita, la maisonière (Mali)
Plus que discrète, elle ne s’ingère en rien dans les affaires de l’Etat et ne demande jamais aucune faveur à son mari. Très attachée aux appartements privés de la résidence présidentielle du palais de Koulouba, elle consacre du temps à la décoration et supervise elle-même la cuisine d’Ibrahim Boubacar Keïta. Fille d’Attaher Maïga, ancien ministre, elle a fait de brèves études à l’université de Nantes. Présidente de l’association Agir qu’elle a créée depuis 1994, cette femme pragmatique et très sensible déteste la politique. Passionnée de sport, elle est membre du Comité national olympique et sportif du Mali depuis deux décennies. Traditionnelle, elle prend chaque jour les nouvelles de ses quatre enfants, bien qu’ils soient majeurs et contraint, quand elle le peut, son mari à consacrer quelques weekends à la famille. Sa seule obsession, que son mari finisse au plus vite son second mandat pour qu’elle puisse passer davantage de temps à Bourem, sa ville d’origine dans la région de Gao, au nord du pays.
Fatima Jabbe Maada Bio, miss et cinéaste (Sierra-Léone)
Madingue née en Sierra-Léone, cette extravagante femme qui fit des études de cinéma à Londres est plus britannique qu’africaine. 2013 aura été la meilleure année de sa vie. Elle remporte le prix de la meilleure actrice aux Oscars africains de Washington ainsi que le Gathering of Africa Best (Gab). La même année, Julius Maada Bio l’épouse, lors d’un fastueux et privé festin à Londres alors qu’il ne savait pas qu’il serait, cinq ans plus tard, élu président de la République. C’est une femme de réseau qui a connu une immense prospérité dans le cinéma et le show biz après avoir été, en 2000, Miss Africa. Normal pour une femme qui, à plus de 40 ans, fait dix ans de moins. Mère d’une fille, elle tient sur elle, tout le temps, la photo de son fils, né en 2014 et décédé trois jours plus tard. Elle passe presqu’autant de temps dans son pays que dans la capitale britannique où elle tient une agence de production. Ses origines gambiennes (par son père) ont rapproché les deux pays. Son diplôme de journalisme décroché à l’université de l’art de London College en 2017 lui donne le plein droit d’avoir un œil sur la communication de la présidence qu’elle a toujours voulu contrôler.
Dominique Ouattara, l’alter égo (Côte d’Ivoire)
Cette française d’origine juive a presque autant d’influence que Alassane Ouattara qu’elle épousa en 1991 et ses protégés en ont conscience. Diplômée en administration de biens, elle est experte immobilière. Depuis 10 ans, elle est à la tête de la grande machine humanitaire qu’elle a créée, la Fondation Children of Africa qui l’occupe à plein temps. Son hobby, les grands diners de galas ou pompeux repas aux relents mondains. Si elle a vainement intercédé auprès de son mari pour que Guillaume Soro soit maintenu dans le système, elle a ses intouchables. Amadou Gon Coulibaly et Hamed Bakayoko. Avec Henriette Bédié, cette femme de 65 ans qui n’a aucun enfant pour le président ivoirien, a tenté un rapprochement entre leurs deux époux avant de se lasser. Elle insiste pour que son mari, presque octogénaire, ne se représente pas pour un 3emandat. C’est une véritable femme de pouvoir qui est au courant de tout. Et tient aux détails. A chaque remaniement, elle consulte la liste avant publication, donne son avis et il lui est déjà arrivé de ramener un ministre mis à la touche. Dans le social, elle aura été la première dame la plus impliquée dans divers domaines en Côte d’Ivoire avec un faible pour le groupe Magic system dont le leader, Asalfo avec qui elle échange régulièrement l’appelle « maman ». Et elle le lui rend bien, « mon fiston » réplique-t-elle. Elle passe rarement deux jours sans prendre des nouvelles du groupe musical.
Marième Faye Sall, la pouvoiriste (Sénégal)
La première dame sénégalaise est une véritable femme de pouvoir ou l’est devenue au fil des années. Car, quand elle épousait en 1992 Macky, elle n’était qu’une belle adolescente ludovicienne (habitante de Saint-Louis) qui n’avait pas encore le baccalauréat. Elle a insisté pour avoir un bureau au Palais présidentiel ainsi qu’un cabinet pléthorique. Depuis, cette ingénieur proche de Alioune, sulfureux frère du président accablé par des accusations de grandes corruptions, fait aussi dans le business où elle a imposé plusieurs membres de sa famille sur de juteuses affaires d’Etat. Méticuleuse, elle a insisté pour lire et corriger, à ses goûts, la biographie qui lui est consacrée sur le site internet de la présidence du Sénégal. Avec « Servir le Sénégal », sa fondation, elle mène sa lutte contre la pauvreté, notamment dans les domaines de la santé où l’accès à l’hémodialyse pour ceux qui en ont besoin la préoccupe. Pieuse, elle assiste des démunis pour réaliser leur pèlerinage à la Mecque, l’un des cinq piliers de l’Islam. Elle veille à ce que son mari fasse ses prières et s’informe, grâce à quelques proches qu’elle a installés dans le système, sur ceux qu’il voit entre deux rendez-vous officiels.
Claudine Talon, la superstitieuse (Bénin)
A la tête d’une fondation depuis l’élection de son mari, Claudine ne lâche pas non plus l’affaire. Si elle a fait construire écoles et dispensaires dans le pays, cette chrétienne très superstitieuse qui croit que le pouvoir de son mari « vient de Dieu » l’a soutenu contre vents et marées dans son chavirement autocratique. Proche de la secte dissidente de l’église catholique appelée Banamè, elle a financé pendant longtemps Parfaite, la gourelle autoproclamée Dieu avant de se rétracter. Depuis, l’église sainte de Jésus de Banamè connaît une traversée du désert et plusieurs de ses comptes sont bloqués. Mère des deux seuls enfants de Patrice Talon (Lionel et Karen), elle entretient une forte amitié avec Jeannette qui a épousé Paul Kagamé depuis 1989. Son confident, Olivier Boko est l’un des hommes les plus influents du système Talon et même si on ne la voit jamais au palais, ses demandes sont perçues par son mari comme des ordres. « Comme tu voudras.. » aime-t-il conclure avec elle les discussions.
Rosa Teixeira Vaz, la vice-présidente (Guinée Bissau)
Sa fondation, Rosa Vaz lui tient à cœur. Elle lui consacre tout son temps au point d’agacer son mari qui fait face à une crise politique qui n’en finit point. Ancienne hôtesse de l’air, elle ne lâche pas tout de même le président. Tout comme Dominique Ouattara de la Côte d’Ivoire, elle est la vice-présidente. Discrètement et dans l’ombre de son mari, elle décide de l’essentiel, suit de près la gestion de la crise par la Cedeao au sein de laquelle elle a de bons contacts. Femme de réseaux, elle est plus passionnée par le lobbying et la politique que par l’humanitaire. Très féministe, sa fondation lui permet néanmoins de multiplier des rencontres sur la jeune fille africaine, quoi de plus normal pour cette mère poule pour ses trois enfants.
Clar Weah, la pieuse (Libéra)
Américaine originaire de la Jamaïque, cette chrétienne évangélique, qui avait voulu entre temps devenir pasteure, est animée par une foi en Dieu sans pareil. Ancienne fonctionnaire de la Chase Bank où elle rencontrera son mari venu ouvrir un compte, elle se passionnera très vite pour l’Afrique ainsi que pour la politique. Mère de trois enfants (Georges avait un garçon avant de la rencontrer) dont Timothy, 18 ans, est déjà footballeur professionnel. La journée de Clar est rythmée par les messages codés qu’elle échange avec son mari et la prière. Elle insiste pour faire sa dernière prière de la journée avec Georges. Elle voyage régulièrement en Floride, où elle possède un restaurant haïtien et une épicerie exotérique au détriment de sa Jamaïque natale à laquelle son époux semble plus attaché qu’elle. Si l’afrodescendante déteste les diners mondains, elle tient en l’occurrence à préparer les repas pour le président et surtout, concocte des crêpes et gâteaux à longueur de journée.
RENARD ET ZIYECH, PLUS DURE EST LA CHUTE
Pas de triplé pour Hervé Renard, pas de couronnement pour sa star Hakim Ziyech, critiquée...La défaite en 8es face au Bénin vendredi a mis un terme brutal aux rêves du Maroc, première nation majeure éliminée de la CAN
Porté par les illusions nées d'une première phase parfaite --3 victoires, 0 but encaissé--, le Maroc est tombé de haut.Dans les rues de Rabat, la fin du match, suivi dans tous les cafés de la capitale, a été accueillie avec des cris d'amertume, de frustration et de déception.
La presse locale a parlé d'une défaite "honteuse", inqualifiable" ou "scandaleuse" face aux modestes Béninois, qui n'avaient jamais battu les Marocains de leur histoire.Le scénario leur donne raison: Ziyech a raté un penalty à la 92e minute, puis les Lions de l'Atlas ont joué en supériorité numérique durant une grande partie de la prolongation.
"C'est une grosse, grosse, grosse désillusion.On espérait aller plus loin.On est tous très déçus de sortir aujourd'hui, spécialement pour les Marocains", a déclaré Sofiane Boufal.
"Il n'y a aucune explication.C'est dur à avaler.On a eu des occasions, on a eu le penalty, il y a eu plein de choses...Voilà, c'est dur.Aucune explication", a renchéri Yunis Abdelhamid.Pas d'explications, selon le défenseur de Reims, mais de lourdes conséquences pour son sélectionneur.
Renard, presque la fin
Ce n'est pas un discours d'adieu, mais ça y ressemble beaucoup."Celui qui doit assumer aujourd'hui, c'est moi.Vous pouvez me tirer dessus", a déclaré Hervé Renard pour protéger son groupe."Avec la déception et les jours qui vont s'écouler, chacun prendra les décisions qu'il doit prendre en son âme et conscience."
"Je tiens à dire aux joueurs que je les aime et qu'il ne faut retenir que le meilleur de notre aventure", a-t-il écrit plus tard sur les réseaux sociaux.
Nommé en 2016, le technicien français, deux fois vainqueur de la CAN, a échoué à rapporter le trophée que le Maroc attend depuis 1976.Après la chute à la dernière minute des quarts en 2017, l'élimination aux tirs au but face aux Ecureuils sonne comme la fin de sa mission, sans gloire.
Mais il restera aussi comme celui qui a ramené le Maroc à la Coupe du monde après vingt ans d'absence.
Alors que des rumeurs sur son départ circulaient des semaines avant le début du tournoi, Renard a certainement connu son dernier match sur le banc des Lions de l'Atlas.La présence de la star Hakim Ziyech, absente en 2017, lui laissait pourtant entrevoir une fin heureuse.Mais son joueur a déçu.
Ziyech, l'occasion ratée
Il devait porter le Maroc au sommet, après une saison réussie avec l'Ajax Amsterdam.Mais Hakim Ziyech symbolise aujourd'hui l'échec du projet de Renard.
Pas en rythme lors de la phase de poules, le talentueux milieu offensif a complètement loupé son rendez-vous face au Bénin qui devait lui permettre de montrer qu'il avait les épaules pour mener sa sélection.Il a raté le penalty à la 92e minute qui pouvait qualifier son équipe pour les quarts.
"Il a été très bien durant la phase de préparation.Il a été moins bien lors de la phase de groupes.Et un peu moins bien ce soir (vendredi)", a reconnu son coach.
Le site alyaoum24 pointe du doigt la "responsabilité" du joueur, quand le360.ma titre "Ziyech m'a tuer"."Sa CAN a viré au cauchemar.Il n'a pas été à la hauteur.Loin de là", écrit le média en ligne.
Il est aussi le visage de la faillite mentale des cadres, critiqués pour avoir laissé les plus jeunes se coller à l'exercice périlleux des tirs au but.L'une des valeurs les plus recherchées du marché, le N.7 marocain devrait vite rebondir dans un nouveau club la saison prochaine.En attendant de briller avec son pays.
"ON N'EST PAS AUSSI RESPECTÉES QUE LES HOMMES"
La superstar américaine Megan Rapinoe a regretté samedi que la FIFA ne se soucie pas suffisamment du football féminin. Les finales de la Copa America et de la Gold Cup se joueront dimanche, comme celle du Mondial, une idée « calamiteuse » selon elle
À la veille de la finale de la Coupe du monde féminine, dimanche, à Lyon (17 heures), Megan Rapinoe s'en est de nouveau prise à la FIFA, qu'elle accuse d'avoir eu l'idée « calamiteuse » de programmer deux autres finales le même jour, celle de la Copa America (21 heures) et celle de la Gold Cup entre les États-Unis et le Mexique (3 heures du matin, dans la nuit de dimanche à lundi).
« On ne sent pas aussi respectées que les hommes, a répété la cocapitaine des États-Unis. C'est la finale de la Coupe du monde, on devrait annuler tout le reste ! Je ne sais pas comment on a pu en arriver là, comment ils ont pu ne pas y penser. » Ce n'est pas la première fois que Rapinoe dénonce la politique de la FIFA, qui s'était défendue en arguant que la programmation de ces trois finales le même jour allait focaliser l'attention sur le football.
« Les gens sont prêts à travailler pour donner au foot féminin la place qu'il mérite. C'est juste une question de volonté » - Megan Rapinoe
Assaillie de questions samedi, la star américaine s'est aussi désolée que l'augmentation annoncée du prize-money de la Coupe du monde féminine (de 30 milliards cette année à 60 millions en 2023) ne fasse en fait que creuser le fossé avec les hommes, qui se partageront 440 millions de dollars au Qatar en 2022 (contre 400 millions en Russie l'été dernier)...
« C'est pour ça qu'on dit qu'on ne se sent pas suffisamment respectées, que la FIFA se fout du foot féminin, s'est emportée Rapinoe. Je comprends que le foot masculin soit bien plus avancé financièrement. Mais si elle se souciait vraiment de nous, elle ne laisserait pas le fossé se creuser. Elle ne programmerait pas trois finales le même jour. Les ressources sont là, les gens sont prêts à travailler pour donner au foot féminin la place qu'il mérite. C'est juste une question de volonté. »
À la question de savoir ce qu'il faudrait pour que le foot féminin ne tombe pas dans l'oubli après la Coupe du monde, Rapinoe a répondu « de l'argent, de l'argent, de l'argent ». « On a besoin d'argent de la FIFA, des Fédérations, des publicitaires, des sponsors, des détenteurs de droits, a-t-elle insisté. On a besoin que des investissements soient faits dans les infrastructures, dans la formation des jeunes filles et des entraîneures. Ce n'est pas en rehaussant les budgets alloués au football féminin de quelques dollars chaque année qu'on y arrivera. Il faut miser sur l'avenir. Je crois qu'on a prouvé, année après année, Coupe du monde après Coupe du monde, qu'on était dignes de cet investissement. »
"QUE ABDOUL MBAYE ARRÊTE SON OPÉRATION D'ENFUMAGE"
Le pouvoir ne lâche pas prise - Après la présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Mimi Touré, ce sont les cadres de l’APR qui relancent l’ancien Premier ministre
Le pouvoir ne lâche pas prise. Abdoul Mbaye est la cible depuis quelques jours, surtout dans le cadre de l’argent de Hissein Habré. Après la présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cse), Mimi Touré, ce sont les cadres de l’Apr qui relancent l’ancien Premier ministre. «Que Abdoul Mbaye arrête son opération d’enfumage et réponde aux accusations graves de bons de plusieurs milliards à son propre nom tirés du compte de Hissein Habré», répliquent Abdoulaye Diouf Sarr et Cie.
Dans un communiqué, la Convergence des cadres républicains (Ccr) estime que «le banquier qui pontifie et professe la bonne gouvernance» doit répondre à la question posée par un journaliste (Ndlr : Madiambal Diagne) : «Existe-t-il, oui ou non, un des bons au porteur au nom de Abdoul Mbaye tirés sur le compte de Hissein Habré ?» La Ccr d’ajouter : «Les victimes de Hissein Habré ont obtenu une réparation de 82 milliards et un fonds de réparation a été institué. Ces bons de milliards au nom de Abdoul Mbaye, s’ils existent, doivent être recouvrés et versés au fonds de réparation.»
Par Jean Meïssa DIOP
DU JOURNALISME SANS SE CACHER
Un journal sans adresse fixe - Cette illégalité aura valu à votre serviteur une descente à son domicile, de la Dic samedi 30 juin au petit matin - Mais, alors, comment cela a-t-il été possible ?
“Un journal sans adresse fixe’’ (sic, et grands points d’interrogation et d’exclamation). Et cette illégalité aura valu à votre serviteur une descente, à son domicile, de la Division des investigations criminelles, samedi 30 juin au petit matin !
Tout simplement parce que le directeur de publication d’un journal - pas du fantôme - aura favorisé une confusion d’adresses de domicile ! Mais, alors, comment cela a-t-il été possible ? Que fait l’Etat de la loi sur les publications exigeant que soit porté dans chaque édition de toute publication ce petit espace appelé ‘’ourse’’ et comportant des informations sur l’adresse exacte de la publication, le nom de son éditeur, ceux de l’imprimerie sur les presses desquelles a été tiré le titre, le distributeur de ce dernier et tant d’autres points ? Ajoutez à cela l’obligation du dépôt légal, c’est-à-dire déposer cinq exemplaires du même titre au bureau du procureur, cinq à la Direction de la surveillance du territoire (Dst) du ministère de l’Intérieur, cinq aux Archives nationales… Il nous souvient qu’alors rédacteur en chef de ‘’Wal Fadjri’’, mon directeur de publication, Abdourahmane Camara, moi, de même tous les responsables de journaux paraissant au Sénégal, avons été convoqués à la Dst.
Là, le commissaire Negri nous informa que désormais, avant toute mise en vente, tout journal devra faire le dépôt légal, avant 7 h du matin. Au vu de tout ce dispositif règlementaire, un journal a pu avoir pignon sur… kiosque, depuis deux ans, paraît-il, et être ‘’sans adresse fixe’’ et connue de la police. Cette dernière, n’ayant pu retrouver le directeur de publication du ‘’journal fantôme’’, - mais pas tant que ça - s’est lancée dans une opération de recherche hasardeuse, vexante et, au bout du compte, infructueuse. Il n’y a pas que l’Etat à questionner dans cette affaire. Il y a aussi à interroger sur qui est journaliste, qui est directeur de publication et tant d’autres critères et exigences qui, semble-t-il, trouvent réponse et satisfaction dans les dispositions du Nouveau code de la presse sénégalaise.
Le Justin Ndoye, ‘’directeur de publication’’ du sulfureux ‘’L’Exclusif’’, journal par lequel tout est arrivé, faux nom derrière lequel se cache un ancien collaborateur de ‘’Walf’’, ne nous semble pas satisfaire aux exigences d’un directeur de publication ayant un sens professionnel et des responsabilités à tout point de vue. Et il y a cet usage du pseudonyme par un journaliste. Un usage au sujet duquel le Code de déontologie du journalisme est sans ambages : ‘’Le journaliste prend la responsabilité de ses écrits, même anonymes’’ (Charte des devoirs des journalistes professionnels, Paris 1918).
Le recours à un pseudonyme ce n’est pas pour se défausser, ni pour agir en toute impunité et se débiner à la moindre incartade qu’aura provoqué la fausse signature et les écrits en faute. C’est sous ce nom d’emprunt qu’a été écrit un article rapportant des propos du député Farba Ngom révélant la vénalité de patrons de presse à qui la présidence de la République du Sénégal aurait distribué des mallettes d’argent contenant entre 10 et 20 millions de francs. On ne fait pas une affirmation aussi grave qu’énorme pour se réfugier ‘’courageusement’’ derrière une fausse identité et sans avoir mal à la conscience professionnelle. Avec les conséquences et désagréments que nous avons endurés. La troisième considération est que, dans ce Sénégal, un journaliste peut être recherché selon des méthodes applicables aux grands malfaiteurs par un service de police aussi ‘’lourd’’, aussi redouté, aussi connoté que la Division des investigations criminelles. Avec, pour ainsi dire, un carrousel de véhicules, une escouade d’agents agissant sans mandat (il paraît que cela s’appelle ‘’perquisition illégale’’) quoique sur ordre du procureur, les uns en civil avec un look de ‘’baye fall’’.
En un mot comme en cent, et pour revenir et finir sur ce point, l’Etat et les autorités compétentes, de même que les instances de régulation et d’autorégulation de la presse, doivent prendre à cœur l’obligation pour les organes de presse de se conformer aux dispositions légales concernant les publications. Afin que la presse ne soit plus un moyen pour régler des comptes et se croire à l’abri des sanctions prévues contre l’imposture et la lâcheté sous couvert d’exercice de la profession de journaliste. Post-scriptum : Je voudrais dire un vibrant merci à tous ceux et celles qui m’ont, par téléphone, de vive voix, par message, par autres réseaux sociaux, témoigné soutien, réconfort, encouragement à la suite de l’épreuve qui a été imposée à moi et à ma famille par la police. Ce soutien et ces témoignages émouvants pèsent de tout leur poids sur ma détermination et mes convictions professionnelles et autres. Je vous suis reconnaissant !